13 août 2018 1 13 /08 /août /2018 08:02

Pour un catholique, un Pape ne peut jamais être hérétique dans l'exercice de son magistère.

 

Soit sa décision relève de l'infaillibilité, et il ne peut pas être hérétique : c'est une question de FOI et quiconque prétendrait le contraire serait anathème.

 

Soit sa décision ne relève pas de l'infaillibilité, et il ne peut pas être hérétique : c'est une question de RAISON et quiconque prétendrait le contraire serait ridicule.

 

Seules donnent lieu à hérésies les questions relevant du domaine de l'infaillibilité.

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9 août 2018 4 09 /08 /août /2018 18:07

Je crois en la vie.

Je crois à la dimension sacrée de toute vie humaine – de la conception à la mort naturelle.

Je crois en Dieu, le Père, qui est le Dieu de la Vie – Dieu des vivants, non pas des morts.

Je crois en Jésus-Christ, mort et ressuscité pour que les hommes aient la vie, et la vie en plénitude.

Je crois en l’Esprit Saint, qui est Seigneur et qui donne la vie.

Je crois à l’Eglise catholique qui a toujours défendu la vie et œuvré à faire progresser la cause de la vie.

Je crois au Saint Père, le Pape François, Successeur de l’Apôtre Pierre.

Je crois au bien-fondé de sa modification d'un article du Catéchisme pour obtenir l’abolition universelle de la peine de mort et faire resplendir toujours davantage l’Evangile de la vie.

Je crois que la peine de mort est une forme d’euthanasie active qui contrevient à la dimension sacrée de la vie humaine de la conception à sa fin naturelle.

Je crois que la peine de mort est inhumaine par nature (puisqu’elle détruit une vie humaine avant son terme naturel) et qu’elle est devenue inadmissible au stade actuel du développement spirituel de l’Eglise catholique (et pour d’autres raisons temporelles évoquées par le Pape).

Je crois que l’initiative du Pape est solidement justifiée par l’Ecriture Sainte : cf. Gn 4, 10-15 ; Ez 18.23 ; Jn 8. 3-8

Je crois que l’initiative du Pape s’inscrit dans le dynamisme de la Tradition catholique qui n’est pas une chose morte et figée, mais une réalité vivante qui se développe sous l’impulsion de l’Esprit Saint – selon un mouvement ininterrompu depuis plus de 2000 ans et qui paraît s’accélérer depuis Vatican II.

Je crois que cette impulsion divine nous conduit vers une meilleure intelligence de ce qu’est l'homme et un plus grand amour de la vie.

Je crois que l’Esprit Saint nous conduit vers la Vérité tout entière – qui est Amour inconditionnel de la Vie, et Amour inconditionnel des hommes, bons ou méchants.

Je crois que Dieu nous demande d’aimer tous les hommes, bons ou mauvais, comme Lui les aime, et que c’est ainsi que nous Lui ressemblerons ; ainsi, nous serons parfaits, comme Lui-même est parfait.

Je crois que Dieu se réserve le Jugement final des vivants et des morts et que ce qu’il nous demande dans l’attente de son Jour, c’est de nous aimer les uns les autres.

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5 août 2018 7 05 /08 /août /2018 10:25

Un lecteur me pose cette très belle question :

"Bonjour, je suis catholique pas encore baptisé, mais en 3e année de catéchuménat. Comment pourrais-je m'y prendre afin de rester proche de la Vierge Marie et de son Fils Jésus?"

Je voudrais te répondre par un article, tant ta question nous concerne tous.

1. Pour vivre proche de la Vierge Marie et de son Fils Jésus, continue ton chemin de catéchuménat. Reçois le baptême, la communion eucharistique et la confirmation. Puis cultive en toi la vie spirituelle autour de 3 axes :

- la prière quotidienne : l'idéal serait un temps conséquent (ex. une demi-heure le matin, une demi-heure le soir, soit... 4,16 % de ta journée consacrée au Dieu de l'univers)

- la communion hebdomadaire (à la messe le dimanche)

- la confession mensuelle

Pour plaire à Dieu, il faut vivre dans la foi et de la foi. car "sans la foi, il est impossible d’être agréable à Dieu." (Hebreux 11.6) Ou comme dit encore l'Ecriture : "Le juste vivra par sa foi" (Habacuc 2. 4)

Et la Vierge Marie nous dit : "Faites tout ce qu'il vous dira" (Jn 2. 5). Donc : plus tu feras la volonté de Dieu, plus tu vivras selon Ses voies, et plus tu seras proche de Marie.

2. Si tu veux vivre ta vie chrétienne en Marie (ce que tout chrétien devrait faire pour faire plaisir à Jésus), tu peux donner une coloration mariale à ta prière en priant chaque jour le chapelet. C'est une prière toute simple, une récitation méditative, que tu peux dire en une demi-heure. Une prière chère à Jésus, à Marie et à l'Eglise.

3. Il est nécessaire également d'alimenter sa prière par l'écoute attentive de la Parole de Dieu. La Vierge Marie était une femme d'écoute. Elle était pétrie par la Parole de Dieu (son Magnificat en témoigne - Luc 1. 46-55). Elle gardait dans son coeur les enseignements de son Fils (Luc 2. 19 ; 2. 51). Pour vivre du Christ en Marie, il nous faut imiter la Sainte Vierge et devenir des hommes et des femmes d'écoute. Pour devenir disciple du Christ (ce que signifie précisément le nom de "chrétien"), il nous faut nous laisser instruire par le Maître. Il faut écouter sa Parole. De même que notre corps a besoin de nourriture matérielle pour vivre, de même notre âme a besoin d'aliment céleste pour vivre. L'aliment céleste, c'est le Verbe, la Parole de Dieu qui est le Christ en personne. Quand on accueille en soi la Parole de Dieu, on n'accueille pas seulement une parole humaine, mais le Verbe de Dieu en personne : Jésus-Christ, le Vivant - voilà pourquoi la Parole de Dieu est "vivante, énergique et plus coupante qu’une épée à deux tranchants ; elle va jusqu’au point de partage de l’âme et de l’esprit, des jointures et des moelles ; elle juge des intentions et des pensées du cœur." (Hébreux 4. 12) Nous devons devenir des familiers de la Bible et de l'enseignement de l'Eglise au sujet de la Bible - pour éviter des erreurs d'interprétation qui seraient nuisibles à notre foi.

Il y a plusieurs manières de lire la Bible. Celle que je te recommanderais volontiers pour commencer est la lecture en Eglise. Chaque jour, l'Eglise nous donne à méditer dans sa liturgie - spécialement à la messe - la Parole de Dieu. Tu peux trouver ces textes assez facilement, dans des revues comme Prions en Eglise ou Magnificat. Ou sur Internet.  Je suis convaincu pour ma part que la Parole du jour est revêtue d'une onction particulière. C'est cette onction qu'il nous faut rechercher. La question à se poser chaque jour en écoutant la Parole, c'est : qu'est-ce que le Seigneur veut ME dire aujourd'hui, à travers cette Parole?

Pour entrer dans l'intelligence des Ecritures, les ouvrages de Marie-Noëlle Thabut me paraissent incontournables. Il sont vraiment savoureux et t'aideront à pénétrer plus avant dans la connaissance de Dieu. 

4. Pour grandir dans l'amour de Marie, je ne connais rien de plus efficace que la lecture du "Traité de la Vraie dévotion à la Sainte Vierge" de Saint Louis Marie Grignion de Montfort. Un bon ouvrage spirituel que je te recommande vivement, et qui enflammera ton coeur.

5. Enfin, je te conseillerais de faire quelques pèlerinages ou retraites dans des lieux d'apparition de la Sainte Vierge : Fatima, Medjugorje, le Laus (où je me rendrai cet été)... Et de lire quelques bons livres sur ces apparitions. Par exemple, ce livre du Père René Laurentin sur les apparitions de Lourdes. Tu as aussi les vidéos d'Arnaud Dumouch sur You Tube : exemple sur Fatima. Les apparitions nous aident vraiment à croire et à espérer. Elles fortifient notre foi et nous aident à mieux aimer la prière, l'Eglise et les sacrements. 

Si tu fais tout cela, nul doute que tu resteras proche de la Vierge Marie et de son Fils Jésus. :)

Et vous, chers lecteurs? Auriez-vous d'autres conseils à donner à notre frère catéchumène?

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1 août 2018 3 01 /08 /août /2018 21:29

 

 LE GRAND MOYEN DE LA PRIÈRE

pour obtenir le salut éternel et toutes les grâces que nous désirons de Dieu. 

 

par Saint Alphonse de LIGUORI

 

 

 

OEUVRE THÉOLOGIQUE ET ASCÉTIQUE

de grande utilité pour toute catégorie de personnes

 

DIVISÉE EN DEUX PARTIES.

 

 

Dans la première Partie on traite de la nécessité, de l'efficacité et des conditions de la prière.

Dans la deuxième Partie on démontre que la grâce de la prière est donnée à tous, et on y traitera du mode d'agir ordinaire de la grâce.


TABLE DES MATIÈRES

Dédicace à Jésus et à Marie



PREMIÈRE PARTIE

Introduction

Prier pour se sauver

I. Nécessité de la prière

1. Les grâces que Dieu réserve à ceux qui prient

2. La loi donnée pour que nous demandions la grâce ; la grâce donnée pour que nous observions la loi

3. L'intercession des saints et des âmes du purgatoire

4. L'intercession de la Vierge Marie

5. Celui qui prie se sauve certainement, celui qui ne prie pas se damne certainement

II. Efficacité de la prière

6. La prière, plus forte que tous les démons

7. La prière, une arme puissante contre les tentations

8. Dieu est proche de ceux qui le prient

9. Rien n'est plus puissant qu'un homme qui prie

10. Dieu fait grand cas de notre prière 

III. Conditions de la prière

11. Les prières qui sont exaucées (et celles qui ne le sont pas)

12. Prier avec humilité

13. Prier avec confiance

14. Dieu écoute-t-il les pécheurs?

15. Prier avec persévérance


DEUXIÈME PARTIE

I. Dieu veut le salut de tous. A cause de cela, Jésus Christ est mort pour les sauver tous 

II. À tous, Dieu donne les grâces nécessaires :

à tous les justes, pour observer les commandements ;

à tous les pécheurs, pour se convertir.

III. Exposé et réfutation du système de Jansénius fondé sur la délectation relativement victorieuse

IV. Dieu donne à tous la grâce de prier, s'ils le veulent.

Il ne faut pour prier que la grâce suffisante.

Celle-ci est donnée à tous.


PRIÈR
ES

Prière pour obtenir la persévérance finale

Prière à Jésus Christ pour obtenir son saint amour

Prière pour obtenir la confiance dans les mérites de Jésus Christ et dans l'intercession de Marie

Prière pour obtenir la grâce de toujours prier

Prière à faire tous les jours pour obtenir les grâces nécessaires au salut

Pensées et oraisons jaculatoires

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1 août 2018 3 01 /08 /août /2018 21:24
"Quand le saint passe, il fait toujours du bien à l'exemple du Seigneur Jésus. Il greffe partout la vérité et le bonheur. Tout le monde ne peut pas devenir un génie, mais la voie de la sainteté est ouverte à tous."
 
Saint Maximilien Kolbe
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29 juillet 2018 7 29 /07 /juillet /2018 20:18

 

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10 décembre 2017 7 10 /12 /décembre /2017 15:01

 

En méditant sur les funérailles spectaculaires de Johnny Hallyday hier, plusieurs pensées m’ont traversé :

  • La tentation est grande pour un catholique de gloser hautainement sur ce monde païen vénérant l’une de ses idoles. Pourtant je n’y cède pas. Ne serait-ce que parce que parmi ces milliers de braves gens qui se sont déplacés, venant parfois de loin, et ayant bravé le froid et les intempéries, il y avait des catholiques. Ensuite, parce qu’on sentait quelque chose de profondément humain dans cet hommage populaire, quelque chose de grand et de beau – je dirais : de surnaturel. Toute expérience de communion dans l’amour me paraît surnaturelle en effet et trouver sa source en Dieu qui est communion d’Amour.
  • Nous ne pleurions pas qu’un chanteur. Nous pleurions un homme – que nous connaissions un peu, par ses œuvres et par les informations sur sa vie qui nous parvenaient par les médias. « Tout homme est une histoire sacrée » chante l’Eglise – « l’homme est à l’image de Dieu ». La fin d’une vie humaine est toujours un scandale, une violence horrible – car notre nature n’est pas faite pour la mort. Quand un homme meurt, c’est l’humanité qui est ébranlée dans ses fondements. Et le sentiment est décuplé lorsque c’est un proche que l’on perd, ou un personnage connu qui a compté pour nous – de quelque manière. C’est alors une part de nous-même qui est atteinte.
  • Il me semble donc que nous pleurions aussi sur notre condition mortelle. Pathétique fut le cri déchirant de Michel Drucker, le soir de la mort de l’artiste : « Tu aurais pu vivre encore un peu, Johnny ». Comme si cela dépendait de lui. En dépit de notre finitude – que nous savons pourtant – nous restons interdits devant la mort. Nous ne nous y habituons pas. Elle s’invite toujours comme une intruse. Elle provoque toujours la même sidération, la même incompréhension.
  • Puisque tout homme est une histoire sacrée, toute fin de vie devrait bouleverser la terre entière. Ce qui est anormal, ce n’est pas la grandiloquence de la célébration d’hier. Au contraire, toute vie devrait s’achever dans la liesse, dans la ferveur, dans les mercis au défunt, dans la communion des vivants célébrant la vie de celui qui est parti. Non, ce qui est anormal, c’est bien plutôt que l’on puisse mourir sur cette terre dans l’indifférence et la solitude.
  • Cela dit, je suis persuadé que Johnny Hallyday a été célébré hier sur la terre comme chaque défunt – même de la plus humble des conditions – est célébré au ciel lorsqu’il franchit le seuil du Paradis. Chacun de nous sera glorifié au ciel comme Johnny a été glorifié hier sur la terre – et bien davantage. Tous les saints nous y attendent, et il m’est certain que nous y serons accueillis par une foule innombrable dans les acclamations, la joie et la fête : « Bravo frère/soeur ! Tu y es arrivé ! Tu as réussi ! Tu as surmonté la grande épreuve ! Louange à toi ! Bienvenu dans la Maison du Père ! Nous t’attendions avec inquiétude et espérance ! Et voici que tu es là, enfin ! Viens maintenant célébrer la vie qui ne finit pas ! Viens chanter ton Seigneur et Sauveur ! Viens retrouver les tiens, ceux que tu as pleurés et qui t’ont tant manqués : ils sont là ! Viens découvrir aussi tes frères et sœurs que tu ne connais pas encore et qui n’ont cessé d’intercéder pour toi afin que tu parviennes jusqu’ici. »
  • « Si vous aviez la foi aussi grosse qu’une graine de moutarde », dit Jésus – la graine de moutarde étant la plus petite de toutes les graines – vous accompliriez des signes grandioses, des miracles. N’est-ce pas à cela que nous avons assisté hier ? La foi de Johnny était sans doute rudimentaire, instinctive. Mais elle était. Et cela lui a valu une cérémonie religieuse exceptionnelle, à laquelle des millions de français ont assisté (et c’est là le miracle). Qui sait les fruits de grâces qu’elle pourra bien apporter ? Je me souviens de ma première émotion mystique, quelques mois avant ma conversion : c’était à l’occasion des obsèques de Lady Diana. Je fus saisi par la beauté de la liturgie, le caractère céleste des chants. Ce fut le début d’une grande aventure avec Dieu.
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13 juillet 2015 1 13 /07 /juillet /2015 10:17

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28 juin 2015 7 28 /06 /juin /2015 10:55

Frèresam, je vous remercie pour votre long commentaire à mon article sur la Vierge Marie et les apparitions. Les questions que vous soulevez sont si vastes que je vais y répondre en deux temps.

"Votre article, et l'échange qu'il a suscité, sont passionnants et stimulants. Je puis dire que j'admire la rigueur avec laquelle vous défendez vos convictions." Je vous remercie de vos éloges et espère ne pas vous décevoir dans mes réponses. Il y a longtemps que je n'ai pas écrit, me voici un peu rouillé! Je vais essayer de balbutier quelques mots pour vous apporter les éclaircissements demandés. Mais nous pourrons approfondir ultérieurement les sujets qui vous préoccupent si mes réponses ne vous satisfont pas entièrement.

"Je souhaite partager mes questions, mes réserves ou mes objections avec respect et compréhension comme un pèlerin, un chercheur de Dieu, un frère en humanité." Cher frèresam, j'en suis sincèrement ravi! La vocation du blog Totus Tuus n'est autre que de susciter de tels échanges. Vous êtes ici chez vous! 

La première question que posez "est de savoir s'il est légitime que parallèlement [au] culte que nous vouons au Seigneur de l'univers, nous puissions vouer un culte à des créatures et si Dieu nous invite à le faire." Je pense que tout est dans le mot "parallèlement". Le culte que nous vouons aux anges, aux saints et à la Vierge Marie en particulier n'est pas un culte "parallèle", mais plutôt - dirais-je - un culte "dérivé". Puisque nous croyons au Christ, nous vénérons tous ceux qui, parmi ses disciples dans l'histoire, se sont laissés saisir par lui au point que l'on ait pu dire d'eux que ce n'était plus eux qui vivaient, mais le Christ qui vivait en eux (cf. Ga 2. 20). Nous reconnaissons en eux l'action du Christ, la puissance salvifique du Christ à l'oeuvre, et nous les vénérons en tant qu'ils ont été les porteurs du Christ dans le monde, et dans la mesure où leurs vertus et leurs mérites témoignent d'une manifestation particulière du Christ dans leur vie - une manifestation surnaturelle, inhabituelle, exceptionnelle. A travers les saints canonisés, c'est le Christ lui-même qui transparaît. Le culte des saints n'est donc pas un culte existant à côté du culte de Dieu, un culte concurrent à celui rendu à Dieu, mais le culte même de Dieu s'exprimant en une forme particulière, différente du culte direct.

Ce n'est pas manquer de respect à l'Artiste que de contempler son oeuvre. Bien au contraire : la contemplation de l'oeuvre de Dieu dans la personne des saints fait grandir en nous l'amour que nous avons pour Lui et la confiance en Sa puissance salvifique à l'oeuvre en notre humanité. Elle ravive notre adoration envers Lui. 

Cf. La gloire de Dieu, c'est l'homme vivant!

"Aucune créature ne peut être mis sur un pied d'égalité avec le Créateur qui est béni éternellement." Certes. Il existe une différence radicale, sur le plan ontologique, entre Dieu et la créature. Dieu est infiniment adorable du seul fait qu'Il soit Dieu, le Tout-Autre transcendant, l'Eternel absolu, le Souverain Bien, la Beauté incréée, la Vie en plénitude, l'Amour infini, la Source bienfaisante de tout ce qui existe, notre Créateur et Rédempteur. Il n'est comparable à rien de ce qui existe dans le ciel ou sur la terre et c'est pourquoi nous distinguons bien l'adoration qui est réservée à Dieu seul et la vénération des saints.

Cependant... dans l'Incarnation du Verbe de Dieu, la créature humaine est élevée à la plus haute dignité. Elle est rendue capable de recevoir en plénitude les dons de Dieu ; bien plus : de recevoir Dieu lui-même. En se faisant homme, Dieu ne se souille pas, il ne diminue en rien sa grandeur, il ne corrompt nullement sa nature. Tout au contraire, il nous fait comprendre l'extraordinaire dignité de l'homme, créé à son image et ressemblance, "un peu moindre qu'un dieu" (Ps 8.6). Juste un peu...

En Jésus-Christ qui est Dieu, nous adorons la personne divine du Fils, mais en son humanité, qui est créée. Quand nous nous prosternons devant Jésus-Christ, nous nous prosternons devant un homme - devant l'Homme, aurait dit Pilate. Comme les Pères de l'Eglise aimaient à le proclamer : "Dieu s'est fait homme pour que l'homme devienne dieu". La vocation de l'homme n'est donc pas seulement de quitter les ténèbres du péché et de vivre, cahin-caha, une vie humaine aussi bonne que possible ; elle est plus fondamentalement de re-devenir image parfaite et ressemblante de Dieu ; de re-devenir transparent de Dieu, comme à l'aube de la Création - mais avec un surcroît de gloire obtenu par la mort et la resurrection du Christ. La vocation de l'homme, c'est de vivre de la vie divine, de la vie même de Dieu - cela, dès ici-bas -, et d'être saint comme Lui-même est saint. En d'autres termes, c'est la divinisation : ne faire plus qu'un avec Dieu et en Dieu, sans rien perdre de sa personnalité et de l'originalité de son être. Ce qu'ont commencé de vivre les saints sur cette terre. 

Ce qui rend l'homme saint comme Dieu est saint, c'est l'Esprit de Dieu infusé en lui, qui le rend capable d'accomplir toutes sortes de bonnes oeuvres. Celles-ci ne sont donc pas la cause première de la sainteté - elles en sont plutôt le fruit. La cause première de la sainteté, c'est la grâce de Dieu infusée par le don de l'Esprit qui nous fait porter du fruit et accomplir toutes sortes d'oeuvres bonnes. Cela dit, ces oeuvres, parce que nous les accomplisssons librement et volontairement, accroissent nos mérites, alimentent notre sainteté et en deviennent aussi la cause (non d'une causalité première, mais seconde). Ainsi, la sainteté telle que l'Eglise la vénère est le fruit d'une participation active, libre, décidée du saint à la grâce divine qui lui est donnée et le transforme peu à peu à la mesure de son désir et de son coeur. Voilà pourquoi le culte rendu aux saints est tout à la fois un culte rendu à Dieu (indirectement) et à l'homme qui a permis à la grâce divine de se déployer d'une manière singulière dans son être et dans sa vie, et de rayonner de manière surnaturelle et édifiante pour le peuple de Dieu.

La sainteté que l'Eglise honore est celle même de Dieu (le seul Saint!) qui resplendit dans un homme et lui permet d'atteindre sa pleine stature. Elle est comme une manifestation renouvelée de l'Incarnation du Verbe, puisqu'en quelque manière, en chaque homme qui devient saint, Dieu de nouveau se fait chair. Ces "incarnations" ne sont pas concurrentes de l'Incarnation du Verbe : elles en sont le dérivé direct puisque sans l'Incarnation du Verbe, pas de Pâque ; sans la Pâque du Christ, pas de Pentecôte ; et sans la Pentecôte, pas de sainteté divine en l'homme - puisqu'il fallait, aux dires du Maître, que le Fils de l'Homme mourût, ressuscitât et montât au ciel pour que l'Esprit Saint puisse être répandu sur toute chair. La sainteté divine en l'homme est donc l'accomplissement final de l'oeuvre de Dieu, l'achèvement parfait de son Dessein bienveillant. Elle rend gloire à Dieu, mais aussi à l'homme. C'est pourquoi elle est honorée par le peuple de Dieu depuis les premiers temps de l'Eglise en la personne de ses figures les plus remarquables - à commencer par les Apôtres Pierre et Paul que nous célébrerons demain.

"Faut-il, au fond, se confier dans les sarments ou dans le cep, pour reprendre une image évangélique ?" On peut se fier au sarment dans la mesure où celui-ci est greffé au cep et reçoit de lui sa sève et sa verdeur. Celui qui cherche la source de vie du sarment trouvera le cep.

"Notre dévotion et nos prières doivent-elles être réservées à Dieu seul ou peuvent-elles également être orientées vers ceux et celles qui assurément ont été les amis et fidèles serviteurs de notre Seigneur ? Pourquoi serait-il nécessaire, utile ou bénéfique, de se tourner vers des créatures angéliques ou humaines pour obtenir des grâces, du réconfort ou un secours dans nos besoins, alors que nous connaissons Celui qui est la source de toute grâce et qu'il n'y a point de réconfort plus grand et de secours plus puissant que celui que nous trouvons auprès de Lui ?" D'abord, je vous ferais remarquer que c'est sans doute ce que vous faites déjà sans le savoir avec vos frères chrétiens (qui sont des créatures humaines), quand vous les invitez par exemple à prier pour vous. Pourquoi leur demander de prier pour vous puisque vous connaissez personnellement Jésus-Christ, que vous savez qu'il vous écoute et qu'il exauce chacune de vos demandes? C'est bien parce que vous ressentez intuitivement comme le besoin d'une aide, d'un secours dans votre prière. Ce n'est pas que Jésus-Christ ne veuille pas vous exaucer, non. Mais il y a des grâces qu'il ne veut nous donner que lorsque nous nous mettons à plusieurs pour les lui demander. C'est que notre Dieu n'est pas un Dieu quelconque : il est Trinité, relation, famille. Son grand projet est de faire de l'humanité toute entière une famille - ce qu'est déjà l'Eglise, par anticipation prophétique.

Eh bien, ce qui est vrai dans nos relations avec nos frères et soeurs de la terre est vrai aussi avec nos frères et soeurs du ciel - qui ne sont pas morts, mais vivants dans le Seigneur. Dieu veut que nous apprenions à vivre la dimension fraternelle de la vie chrétienne avec tous les membres de l'Eglise : ceux que nous cotoyons sur la terre, mais aussi ceux qui sont vivants au ciel auprès de Dieu. Dieu veut nous faire entrer ainsi dans la connaissance du mystère de son Eglise - dont la réalité ne se limite pas à sa visibilité terrestre. Il veut que nous apprenions à nous connaître les uns les autres, à nous aimer et à nous entraider - et cela concerne aussi bien nos frères de la terre que ceux du Ciel qui peuvent nous aider et ceux du Purgatoire que nous pouvons aider. Dieu bénit ces relations fraternelles vécues dans la charité et accorde des grâces particulières à ceux qui y recourent. La vie chrétienne n'est pas individualiste. Ce n'est pas pour rien que Jésus a dit à ses disciples : "lorsque deux ou trois d'entre vous se réunissent en mon nom, je suis là au milieu d'eux" (Mt 18. 20). Cela ne veut pas dire que Jésus n'est pas là quand nous le prions dans le secret de notre coeur. Cela signifie simplement qu'il y a une qualité de présence différente selon que nous sommes seuls dans notre chambre ou avec des frères, unis à eux dans la communion de la foi et dans la prière. Dieu n'est pas avare en grâces. Mais il est des grâces qui ne nous seront accordées que si nous les sollicitons en communion avec nos frères. Ce qui plait à notre Dieu trinitaire, c'est la communion des personnes, non seulement des hommes avec lui, mais aussi des hommes entre eux, qu'ils soient sur terre ou au ciel. Apprenons donc à vivre de cette communion - ce que vous nous aidez à faire, cher frèresam, par ces quelques reflexions que vous nous partagez et ce dialogue amical que vous nous permettez d'entretenir. Que Dieu vous garde!

Nous parlerons dans un prochain article de la Vierge Marie.

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8 février 2015 7 08 /02 /février /2015 12:29

Si je ressens en moi un appel à consacrer mon intelligence au service de Dieu et de l'Evangile, si je discerne dans la prière et l'accompagnement spirituel une vocation intellectuelle, alors je dois prendre la mesure de ce qui m'attend. Car tout appel de Dieu nous invite à une réponse : "Me voici Seigneur, je viens faire ta volonté" (cf. Ps 39. 8). Et cette réponse implique de vrais sacrifices, un véritable don de soi, "une résolution grave, nous dit le P. Sertillanges. La vie d'étude est austère et impose de lourdes obligations. Elle paie, et largement, mais elle exige une mise dont peu sont capables. Les athlètes de l'intelligence, comme ceux du sport, ont à prévoir les privations, les longs entraînements et la ténacité parfois surhumaine. Il faut se donner à plein coeur pour que la vérité se donne. La vérité ne sert que ses esclaves."

 

A l'homme qui dit au Seigneur qu'il le suivra partout où il ira, Jésus répond : "Les renards ont des terriers, les oiseaux du ciel ont des nids ; mais le Fils de l'homme n'a pas d'endroit où reposer la tête." (Lc 9. 58). Oui, cela coûte de suivre le Christ - Jésus, lui-même, ne dissimule pas l'inconfort de la vie du disciple.  "Pouvez-vous boire la coupe que je vais boire?" nous demande à chacun de nous le bien-aimé Sauveur (cf. Mt 20. 22).

 

Aussi exigeant soit l'appel de Dieu, il convient de le considérer avec sérieux. Car lorsque le Seigneur appelle, c'est toujours en vue d'une participation à son oeuvre de grâce. L'enjeu est grave : il y va du salut éternel des âmes que Dieu veut nous confier. N'ayons pas peur des difficultés, ne nous esquivons pas devant une aussi grande et belle mission. C'est un honneur immense de recevoir du Seigneur de l'Univers une charge d'évangélisation. "Malheur à moi si je n'annonçais pas l'Evangile" avons-nous entendu proclamer dans la liturgie de ce dimanche sous la plume de l'Apôtre des Nations (1 Co 9. 16). Cette parole s'adresse à nous, qui croyons discerner à travers nos aptitudes et nos goûts une vocation intellectuelle. "Si vous êtes désigné comme porte-lumière, n'allez pas dérober sous le boisseau l'éclat petit ou grand qui est attendu de vous dans la maison du Père du famille. Aimez la vérité et ses fruits de vie, pour vous et pour d'autres ; consacrez à l'étude et à son utilisation le principal de votre temps et de votre coeur."

 

"Mais peut-être, vous direz-vous, cela peut-il attendre plus tard? Je peux me consacrer à d'autres tâches pour servir le Seigneur." La réponse du P. Sertillanges est sans équivoque : "Tous les chemins, sauf un, sont mauvais pour vous, puisqu'ils s'écartent de la direction dans laquelle votre action est escomptée et requise. Ne soyez pas infidèle à Dieu, à vos frères et à vous-même en rejetant un appel sacré."

 

Le disciple qui entend l'appel de Dieu et qui désire dans son coeur y répondre doit commencer par s'asseoir pour calculer la dépense (cf. Lc 14. 28). La vocation intellectuelle "suppose (...) qu'à l'acceptation du but, vous joignez l'acceptation de ses moyens, sans quoi, l'obéissance à la vocation ne serait guère sérieuse. Beaucoup voudraient savoir! (...) Obtenir sans payer, c'est le voeu universel ; mais c'est un voeu de coeurs lâches et de cerveaux infirmes. L'univers n'accourt pas au premier susurrement, et la lumière de Dieu ne vient pas sous votre lampe sans que votre âme l'importune. Vous êtes un consacré : veuillez ce que veut la vérité, consentez à cause d'elle, à vous mobiliser, à vous organiser, et inexpérimenté, à vous appuyer sur l'expérience des autres."

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