13 juillet 2013 6 13 /07 /juillet /2013 19:15

Dans l'évangile de ce dimanche, un docteur de la Loi interroge Jésus : "Maître, que dois-je faire pour avoir part à la vie éternelle?"

C'est peut-être une question qui nous habite. Comment faire pour aller au ciel? Comment atteindre le Paradis? Comment accéder au bonheur sans fin auprès de Dieu? Y a-t-il un chemin qui mène à la joie éternelle? Et si oui, quel est-il?

Jésus renvoit son interlocuteur aux Ecritures : "Dans la Loi, qu'y a-t-il d'écrit? Que lis-tu?"

Au fond, Jésus nous invite à trouver nous-même la réponse. La réponse, nous la connaissons. Elle ne nous est pas étrangère. Elle ne nous est pas extérieure. Elle est en nous - inscrite dans notre propre nature. "Cette Loi que je te prescris aujourd'hui n'est pas hors de ton atteinte" dit le Seigneur dans la première lecture de ce jour. Elle n'est pas "dans les cieux" ou "au-delà des mers" que tu ne puisses l'attraper. "Elle est tout près de toi cette parole, elle est dans ta bouche et dans ton coeur."

Comme l'écrit le Pape François dans sa première encyclique, au sujet du père des croyants : "La Parole de Dieu, même si elle apporte avec elle nouveauté et surprise, ne se trouve en rien étrangère à l’expérience du Patriarche.  Dans la voix qui s’adresse à lui, Abraham reconnaît un appel profond, inscrit depuis toujours au coeur de son être (...). Pour Abraham la foi en Dieu éclaire les racines les plus profondes de son être, lui permet de reconnaître la source de bonté qui est à l’origine de toutes choses, et de confirmer que sa vie ne procède pas du néant ou du hasard, mais d’un appel et d’un amour personnels. Le Dieu mystérieux qui l’a appelé n’est pas un Dieu étranger, mais celui qui est l’origine de tout, et qui soutient tout."

Voilà pourquoi le secret du bonheur absolu se trouve là : "Tu aimeras..." C'est l'amour qui est la source de la vie, c'est l'amour qui fait vivre et rend heureux, c'est l'amour qui permet aux êtres de s'épanouir et de déployer leurs potentialités, c'est l'amour qui libère intérieurement et qui donne la joie profonde et véritable. Voilà une vérité absolue (LA vérité absolue) - dont tout le monde, au fond, est convaincu. L'expérience de chaque jour nous offre maintes illustrations de cette vérité qui ne se dément jamais.

Tous les maux viennent d'une déficience d'amour - tous les biens d'une expression de l'amour. Preuve s'il en est que nous ne sommes pas simplement un conglomérat de molécules constituées d'atomes et de vide, fruit du néant et du hasard, mais que nous sommes structurés de façon à recevoir de l'amour et à en donner. Cette structure intérieure de notre être nous révèle le secret de notre origine : nous venons de l'Amour ; c'est l'Amour qui nous a conçu et donné la vie ; notre vie est faite pour l'amour ; et tout nous donne à penser que notre vie s'accomplira dans l'amour, pour toujours (car ce que donne l'amour, l'amour ne peut le reprendre).

"Tu aimeras" donc... Mais qui? Mon prochain, bien sûr - Jésus nous invitant dans l'Evangile à nous faire le prochain de tout homme.

Mais la Loi ne parle pas d'abord du prochain. La Loi parle d'abord de Dieu. Parce que Dieu est Amour, qu'il nous a créé par amour et pour l'amour - donc pour la vie, la joie, le bonheur éternels - il est infiniment adorable. Et il mérite, Lui, plus que tout autre être au monde, d'être aimé. Totalement. Absolument. Infiniment. Pour tout ce qu'il est. Pour tout ce qu'il fait. Voilà pourquoi la Loi nous demande d'aimer le Seigneur "notre" Dieu. De tout notre coeur, de toute notre âme, de toute notre force et de tout notre esprit. Parce qu'il est "notre" Dieu, Lui qui nous a fait, Lui qui nous aime et qui veut nous partager sa joie d'aimer et d'être aimé.

Comment aimer Dieu comme il convient? Ainsi que le texte biblique le suggère :

* De tout notre coeur - en aimant ce qu'il est, ce qu'il fait ; en cherchant à comprendre ses voies lorsque celles-ci nous déconcertent ; en acceptant sa volonté sur nous ; en aimant ses serviteurs, ses messagers, ses saints.

* De toute notre âme - en lui donnant du temps dans la prière, en écoutant la Parole de Dieu et en recevant les sacrements qui sont la nourriture de notre âme.

* De toute notre force - en renonçant au mal et en choisissant le bien, autant que nous le pouvons.

* De tout notre esprit - en nous ouvrant à l'intelligence de la foi par de bons livres ou... de bons sites internets et autres blogs! 

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21 juin 2013 5 21 /06 /juin /2013 23:00

Chers amis,

Après les débats passionnés du groupe Facebook dédié à Claude Tresmontant, je vous propose un petit catéchisme sur le péché originel pour nous redonner quelques précieux repères sur ce grand mystère – si important pour notre foi : « On ne peut pas toucher à la révélation du péché originel sans porter atteinte au mystère du Christ. » (Catéchisme de l’Eglise Catholique – désigné dans la suite du texte CEC –, § 389).

Je le publie aujourd’hui sous la version 1.0., car le texte est perfectible (il sera retouché progressivement) et j’attends beaucoup de vos réactions et réflexions. Par faciliter la discussion et les approfondissements à venir, j’ai numéroté les Propositions, de manière à ce que vous puissiez les viser facilement et précisément.

Le présent catéchisme s’articule en 4 parties distinctes :

1. Le monde avant la Chute

2. Le Péché Originel et la Chute

3. La thèse originale de Mgr Léonard

4. Les avantages et limites de la théologie de Mgr Léonard

En voici aujourd’hui la quatrième et dernière partie.

 

4. LES AVANTAGES ET LIMITES DE LA THEOLOGIE DE MGR LEONARD

4.1. Il ressort de la théologie de Mgr Léonard que nous ne sommes peut-être pas les descendants biologiques d’Adam – quoique nous en fussions les descendants historiques.

4.2. Nous recevons d’Adam la nature humaine – nous héritons de lui la corruption de notre nature. Mais l’humanité n’est pas nécessairement reliée à lui par un lien BIOLOGIQUE direct.

4.2a. Cela ne serait pas choquant du point de vue de la Révélation, puisqu’elle ne vise pas à nous communiquer un enseignement d’ordre scientifique, mais une vérité d’ordre théologique.

4.2b. La théologie du péché originel ne serait pas dépendante d’une vérité scientifique : le monogénisme.

4.2b.bis. A supposer que le monogénisme soit vrai sur le plan scientifique – ce qui semble le cas – les ancêtres communs à toute l’humanité ne pourraient être Adam et Eve (pour les raisons évoquées dans la Partie 3).

4.2.c A la question : « Où étions-nous lors du péché d’Adam ? », nous répondrions : « Notre nature était en Adam, notre individualité n’existait pas. »

4.3. ‎« Comment le péché d’Adam est-il devenu le péché de tous ses descendants ? Tout le genre humain est en Adam comme l’unique corps d’un homme unique. Par cette unité du genre humain, tous les hommes sont impliqués dans le péché d’Adam, comme tous sont impliqués dans la justice du Christ.‎ » (CEC, § 404)

‎4.3.a. « La transmission du péché originel est un mystère que nous ne pouvons pas comprendre pleinement. Mais nous savons par la Révélation qu’Adam avait reçu la sainteté et la justice originelles non pas pour lui seul, mais pour toute la nature humaine : en cédant au tentateur, Adam et Eve commettent un péché personnel, mais ce péché affecte la nature humaine qu’ils vont transmettre dans un état déchu. C’est un péché qui sera transmis par propagation à toute l’humanité, c’est-à-dire par la transmission d’une nature humaine privée de la sainteté et de la justice originelles. » (CEC, § 404)

4.3.b. Peut-être cette transmission s’opère-t-elle en vertu du fait qu’Adam soit notre « cause exemplaire » – c’est-à-dire le modèle à partir duquel Dieu nous créé – comme le Christ serait la « cause exemplaire » de notre « re-création ».

4.3.c. A ceux qui croient discerner un relent de platonisme dans cette conception d’une Chute primordiale ayant provoqué le surgissement d’un monde marqué par le mal – notre monde –, je répondrais :

1°) que tout dans Platon n’est pas à jeter ; qu’il existe dans Platon et le néo-platonisme des « semences du verbe » (le concept a d'ailleurs été forgé par Saint Justin précisément au sujet du néo-platonisme) en quoi me paraît résider notamment l’intuition fondamentale de la bonté originelle des êtres - et d'une Chute ayant provoqué le surgissement de ce monde marqué par le mal ;

2°) qu’à la différence du platonisme, le christianisme considère que la bonté originelle de la Création de Dieu n'a pas été détruite par la Chute originelle - mais altérée : la réalité de ce monde matériel reste donc fondamentalement bonne en raison de sa divine origine ;

3°) que rejeter l’idée d’une Chute cosmique de laquelle notre monde serait l'effet reviendrait :

* à imputer à Dieu quelque responsabilité dans le mal physique (présent dans le monde dès avant l’apparition du premier homme...)

* et à instiller subrepticement du mal en Dieu - l'idée d'un Dieu "mauvais" étant une idée... gnostique.

Il y a donc, me semble-t-il, un choix fondamental à faire entre une doctrine de la Chute primordiale - qui fait certes penser à Platon (mais peut-être au meilleur de Platon) - et une doctrine d'une Création par un Dieu s’accommodant de la souffrance et de la mort - qui ferait "méchamment" penser au Démiurge de la « gnose au nom menteur » (Irénée).

Pour ma part, j’opte sans complexe pour la première option, à la suite de Mgr Léonard et – je le crois – de la Tradition de l’Eglise exprimée à travers son Catéchisme et ses conciles, qui évoquent explicitement une Chute affectant non seulement l’homme, mais la Création toute entière – répandant le venin du mal, de la mort et du péché dans tout l'Univers.

4.4. Comment (et à partir de quand dans la Bible) passe-t-on de l’Adam pécheur dans le monde d’avant la Chute à la réalité historique qui est la nôtre ? Cela reste un mystère. Mais la théologie ne cherche pas à évacuer le mystère.

4.5. Cette incapacité de répondre peut paraître une faiblesse de la thèse léonardienne – qui n’aborde pas du tout la question. Mais l’autre thèse, – celle de l’identification d’Adam avec le premier homme préhistorique – me paraît plus problématique encore, et les obstacles insurmontables.

4.5a. Premier obstacle : elle présuppose que Dieu ait voulu le mal (comme la prédation animale), l’ait conçu en quelque manière, en vue d’un plus grand bien. Or, la Révélation affirme la RADICALE INNOCENCE de Dieu par rapport au Mal – Innocence absolue qui se manifeste pleinement sur la Croix : Jésus se livre aux homme comme un « agneau que l’on mène à l’abattoir ». Comment un agneau aurait-il pu imaginer un monde où les lions mangent les gazelles ?

4.5.b. Deuxième obstacle (qui survient quand on veut éviter le premier) : il faut affirmer que le monde d’avant le premier hominidé (il y a 50.000 ans) était le Paradis terrestre – et nier, purement et simplement, le donné historique. Or, une thèse qui contredit un fait historique (ou scientifique) établi n’est pas rationnelle : elle est absurde. On a donc le choix ici entre le mystère et l’absurde. Comme disait Jean Guitton (à la suite de Blaise Pascal) : « l’absurdité de l’absurde me conduit au mystère »

4.6. Au final, la théologie de Mgr Léonard me paraît réconcilier la théologie, la science et la philosophie – chacune de ces disciplines conservant son autonomie par rapport aux autres, ne contredisant pas les vérités déjà posées, et n’imposant pas ses vues aux autres. Chacune a quelque chose à nous dire du réel – et nous fournit des lumières pour mieux comprendre les enseignements des deux autres. La thèse léonardienne ne résout certes pas toutes les difficultés – mais les plus grandes. Elle devra en tout état de cause être approfondie par les théologiens. Mais ses fruits, déjà manifestes, nous révèlent que nous sommes sans aucun doute sur la bonne voie dans la compréhension de ce grand mystère.

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9 juin 2013 7 09 /06 /juin /2013 23:00

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9 juin 2013 7 09 /06 /juin /2013 19:39

Discours du Père Daniel-Ange, aux Veilleurs - mouvement apolitique et non confessionnel constitué dans le sillage de la Manif pour tous qui organise des rassemblements pacifiques, dans la nuit, à la lueur des bougies, pour entendre des textes de méditations philosophiques sur l'homme, sa dignité, sa vocation naturelle, et chanter l'espérance. 

Daniel Ange 8A vous, les veilleurs éveillant l’émerveillement ! 

Devant vos paisibles visages, éclairés du dedans par une clarté d’ailleurs, j’hallucine ! Me voilà complètement scotché ! 

Qui donc êtes vous ? 

Je vais vous le dire : vous êtes les sur-vivants d’une guerre aseptisée, les rescapés d’un naufrage, les résistants qui refusez de laisser souiller la beauté de votre jeunesse et ternir la pureté de vos regards. Les prophètes de la Joie, les sentinelles du matin, les fils et filles de la Lumière : c’est vous ! Oui, chacun de vous ! En veillant au long des nuits, vous faites advenir l’aurore. 

Vous débordez d’une toute neuve joie de vivre, car vous découvrez pour quoi vivre, selon le dernier mot d’une jeune américaine, Cassie Bernall : «  Si tu ne sais pas pour qui vivre, ce n’est pas la peine de vivre. »  

Vous êtes l’espérance de la France – oui, la France espérante – et au-delà, de tous les jeunes d’Europe qui, via  Facebook et Ipod sont rivés, nuit après nuit, guettent le moment de faire de même chez eux. Vous allez en engendrer une multitude. Peut-être même dans le monde entier. 

Face à un raz-de-marée d’eau polluée, vous formez une lame de fond purifiant tout sur son passage. 

Vous dénoncez le mensonge qui vide les mots de leur sens. Vous vous rebellez contre une idéologie virant au totalitarisme d’Etat. Vous vous révoltez contre les manipulations frisant la dictature. 

Vous vous insurgez contre les aberrations qui – tels des monstres- se profilent à l’horizon. 

Vous alliez la lucidité au courage. Lucidité de votre réflexion, courage de vos actions. Lucidité intellectuelle et courage  « gestuel ». 

Vous refusez qu’on vous traite comme des imbéciles en vous forçant à penser qu’on peut « être mâle en étant féminin et femelle en étant masculin. » Non mais ça va pas la tête ! 

Devant une subversion anthropologique, vous êtes le fer de lance d’une insurrection civique. Devant une révolution contre-humanitaire, vous forgez la rébellion de lumière. 

Devant l’invasion de théories subversives de notre civilisation, vous entrez en dissidence, avant d’être peut-être, acculés à une désobéissance civile. 

Devant le nouveau colonialisme qui vient envahir nos esprits et pervertir notre intelligence  vous entrez en résistance. En toute connaissance de cause. 

Vous voyant à genoux, face à face devant les forces de l’ordre, me revient ce que j’écrivais de la Pologne voici 30 ans au moment  de l’état de guerre dans un Etat contre la Nation : « Quand on matraque ce peuple, il tombe à genoux ». Et ce mot du grand serviteur de la vie Jérôme Lejeune : « Quand tombe le soldat, c’est à genoux qu’il se bat. » 

Vous rejetez cette chape de plomb de la pensée unique imposée.

Vous libérez la parole, enfin !

Vous récusez la dictature du prêt à penser, des idées imposées, des arguments bidon, de la paresse intellectuelle. Vous savez rendre compte, expliquer le pourquoi de votre comportement.

Vous refusez le relativisme qui conduit au nihilisme.      

Les héros de la liberté, c’est vous. Les champions de l’écologie humaine, c’est vous. C’est vous les garants de la création qui vous est désormais confiée en son plus beau chef-d’œuvre : un homme et une femme qui dans l’amour font exister un enfant, unique au monde, dont l’âme vivra toujours. 

Vous vous battez pour sauver le mystère de la vie, de l’amour et de la source même : nos familles. Déjà si fragiles, si menacées, si attaquées. Mais en vous voyant, je vois les papas et les mamans de demain et je devine vos futurs enfants, débordants de vie, car comblés d’un amour fidèle en crescendo. 

Vous montez au créneau pour barrer la route à ceux qui – consciemment ou non – s’attaquent aux fondements de même de l’existence. Dans une société virtuelle, superficielle et artificielle vous êtes les garçons et les filles de l’essentiel. Et cela, en toute gratuité, sans rechercher aucun avantage personnel. Mais uniquement par amour. Par amour de votre pays, de votre peuple, de votre nation, de votre patrie. Vous êtes ceux qui sauvent son honneur. Qui portez haut son étendard. Vous êtes non seulement son avenir, mais son présent, car quel présent-cadeau que votre intrépidité, inattendue, dépassant tous les espoirs. 

Sur vos visages, je vois la France, l’Europe de demain. Je vois la nouvelle génération de politiciens qui ne seront que les humbles serviteurs du peuple confié à leur cœur et non des prédateurs. 

Et cela - ô stupeur - : pacifiquement et paisiblement : récusant toute violence, renonçant à toute agressivité même verbale, à tout propos ordurier, à tout mépris de ceux qui pensent autrement. Les mains vides vous désamorcez les grenades, vous transpercez casques et boucliers pour rejoindre l’homme en ses profondeurs. 

Quel gendarme, policier, CRS, n’est pas impressionné au tréfonds de son âme, par la maîtrise de soi, le sens civique, l’auto-discipline dont vous faites preuve. Beaucoup rêveraient d’être avec vous, de l’autre côté de la barrière. Votre innocence désarme leur puissance. Votre calme est plus dangereux que leurs armes, que toutes les armes du monde. Vos silences font fléchir leur arrogance. 

Ceux qui ont peur, ce n’est pas vous. Ce sont eux. Peur de vos regards où ne transparaissent que la paix et la détermination. Peur de vos visages où ne se lit aucune haine, aucune révolte. Les geôliers de Maximilien Kolbe lui hurlaient : « Ne nous regarde pas ainsi ! » Tant le Ciel se réfléchissait dans ses yeux. 

Vous retrouvez sans le savoir la grande stratégie qui a fini par faire s’écrouler ce rideau de fer qui pendant 50 ans a cassé en deux notre Europe. 

La tactique des foules passives, à condition d’être massives. Ces foules, surtout de jeunes, qui ont envahi les avenues de Berlin, Vilnius, Prague, Bratislava, Budapest, Kiev : ces révolutions dites oranges, de velours, printanières. Leurs premiers soulèvements  ont été sauvagement réprimés dans un bain de sang, tout comme sur la place Tien-an-Men à Pékin. Mais mêmes écrasés sous les chars, ils n’ont pas cédé. Ils ont tenu coûte que coûte, dans la clandestinité, imaginant toutes sortes de trucs, d’astuces et de combines pour freiner le pouvoir totalitaire. Jusqu’à finir par remporter la victoire. 

Tous ceux de votre génération en Europe du Centre et de l’Est qui, vous voient sur la toile, – médusés – briller tels des diamants, se rappellent immédiatement ces jours d’il y a 30 ans qui ont fait basculer le monde de l’esclavage idéologique à la liberté de la Vérité. Car seule la Vérité rend libre, comme Vaclav Havel, sortant de prison l’avait écrit sur l'étendard flottant sur son palais présidentiel. 

Micro à un Soljenitsyne : « Une seule parole de vérité pèse plus lourd que le monde entier » 

Micro à un Jerzy Popieluszko : « La vérité qui ne coûte rien est un mensonge. L’amour doit aller de pair avec le courage.  La nation dépérit lorsqu’elle manque de courage, lorsqu’elle se ment à elle-même. ». 

En voyant certains, brutalisés, provisoirement kidnappés, je revoyais à Varsovie, ces jeunes priant, chantant toute la nuit autour de grandes croix en fleurs, se faire brutalement embarquer par la police et bâillonnés, continuer à prier et chanter. Car « si eux se taisent, les pierres crieront. » 

Et vous voilà à votre tour, traités comme des salopards. Votre crime ? Oser dire, avec vos pieds battant le pavé, ce que toute l’humanité depuis la nuit des temps et dans tous les pays sait d’instinct : tout bébé a le droit de dire : papa, maman, sans mentir. C’est tout. Eh bien ! Cela devient du jour au lendemain, passible de prison. 

Non, mais ! On marche sur la tête ! Mais en ce cas, on perd vite l’équilibre et on s’écroule. Merci de rester équilibrés, de rester des êtres humains. 

Au forceps, on passe des lois infantiles, qui violent la conscience humaine, qui violeront psychologiquement des enfants, frustrés de leurs repères essentiels. Des lois immorales, tout en voulant moraliser la politique. 

On tente de vous empêcher de manifester, de parler, presque de penser, de réfléchir… Cela dans un pays qui se vante de sa démocratie, qui « cocorique » sur la liberté d’expression, se gargarise des droits de l’homme tout en bafouant les premiers droits des enfants : le droit à la vie, à la vérité, à la beauté, à l’amour. Mais à cette violence institutionnelle, vous répondez par la non-violence. Et pour sauver le simple bon sens, vous voilà prêts à l’objection de conscience. Héroïquement. Cet acte de liberté suprême, personne jamais ne pourra vous l’arracher. 

Ce que vous faites, le grand Gandhi en rêvait. Ainsi qu’Albert Einstein : « Ne fais rien contre ta conscience, même si c’est l’Etat qui te le demande. » 

C’est vous qui êtes justes, vrais, honnêtes. Non et non, on ne joue pas avec la vie d’un enfant. Oui, et oui, la Vie vaut la peine d’être défendue, protégée, aimée. A n’importe quel prix, car elle est sans prix. 

Eliminer en catimini un enfant dont le seul crime est de n’être pas aux normes ou copie-conforme à la commande : non ! ça jamais plus ! Fabriquer des semi-orphelins qui ne connaîtront jamais leur géniteur et leur ascendance : non! ça jamais  plus ! 

Et comment ne pas me sentir tout petit devant vous, les merveilleuses mères-veilleuses, courageuses petites mamans qui veillez (dans le froid) des nuits entières simplement pour sauver d’avance ce mystère de la vie en son extrême fragilité, là où elle est la plus menacée, la plus méprisée : là où elle est la plus divine. Vous sentez comme personne le trésor sans prix d’un tout petit qu’on n’a pas le droit d’arracher à son premier berceau. Vos larmes de mères l’emporteront sur les armes de tout Etat totalitaire. 

A travers vous, c’est une génération neuve qui se lève, se soulève. 

Sur une pelouse, un trottoir, une place. N’es-tu pas l’ambassadeur de ton peuple, de ta famille, amis, camarades qui ne peuvent t’y rejoindre, du moins ce soir ? 

Heureuse, bienheureuse votre génération à qui il est donné de vivre une époque aussi passionnante, des événements aussi enthousiasmants, de poser des actes aussi percutants. 

Pour ainsi réveiller tout un peuple de sa léthargie, de son indifférence, de sa couardise : soyez bénis ! 

Pour secouer nos politiciens de leurs lâchetés, nos idéologues de leurs hypocrisie et nos dirigeants de leur autisme : soyez bénis ! 

Pour arracher les adultes à leur confort, à leur égocentrisme et donc à leur  morosité : soyez bénis ! 

Nous, adultes, puissions-nous être dignes de votre courage, de votre audace, de votre détermination. Etre à la hauteur de vos cœurs. Puissions-nous ne pas vous décevoir mais plutôt nous laisser entraîner par votre juvénile enthousiasme et, boostés par vos audaces, nous battre courageusement pour que votre voix ne soit pas bâillonnée, votre joie surtout pas étouffée, que votre espérance ne soit pas étranglée. Oui, pour que jamais, jamais, votre génération ne sombre dans notre indifférente lassitude. 

Non, vous ne lâcherez pas. Vous ne faiblirez pas. Vous ne renoncerez pas. Vous ne cèderez pas. 

N’ayez pas peur ! C’est vous déjà les grands vainqueurs. On ne maîtrise pas longtemps un peuple par la terreur intellectuelle. On ne construit pas indéfiniment une société sur des mensonges et tôt ou tard, elle s’écroule. Et la Vérité l’emportera sur les caricatures du menteur, la Vie sur les agressions de l’homicide. 

Vous êtes la fierté de votre génération, l’avenir de la France, de l’Europe, de l’humanité, les vrais prophètes de notre futur, de ceux qui font advenir l’aurore après avoir étoilé nos nuits. 

Soyez-en bénis à jamais ! 

Micro à Bob Marley :

“Get up ! Stand up  for your right !

Get up ! Don’t give up the fight

Get up ! Life is your right”

Bonsoir et belle nuit!

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8 juin 2013 6 08 /06 /juin /2013 10:41

Au lendemain du vote de la loi Taubira, une réflexion de Mgr Jean-Pierre Batut, évêque auxiliaire du diocèse de Lyon.

Alors que notre pays s’enfonce dans une crise économique et sociale de plus en plus dramatique, on a voté la loi dite du « mariage pour tous » : appellation mensongère puisque le mariage n’a jamais été et ne pourra jamais être pour tous. On a aussi, autre appellation mensongère, parlé d’« ouverture du mariage » alors qu’il ne s’agissait pas d’ouvrir une institution déjà existante, mais d’en changer la définition, ce qui est tout autre chose. Désormais, dans ce qu’on persiste à appeler le mariage, l’union d’un homme et d’une femme ne sera plus qu’une des modalités possibles. De même, dans ce qu’on continue à appeler la filiation, le fait d’être né d’un père et d’une mère ne sera plus qu’une possibilité parmi d’autres – et tant mieux pour les plus chanceux qui continueront à grandir entre deux parents de sexe différent, et tant pis pour les autres qui, pour satisfaire le désir de toute-puissance des adultes, devront porter toute leur vie la fiction absurde d’être nés de deux hommes ou de deux femmes, sans qu’on leur accorde le droit de connaître leur véritable filiation.

Derrière ce refus pour les plus fragiles d’une liberté élémentaire, c’est bel et bien une forme de totalitarisme qui se profile. « L’origine du totalitarisme, écrivait la philosophe Hannah Arendt, c’est le ressentiment contre le fait de ne pas s’être créé soi-même et de n’avoir pas créé le monde. » Pour le dire autrement, c’est le fait de ne pas supporter de n’être pas tout-puissant, de n’être pas le Tout-Puissant.

Devant ce mensonge et ce déni de réalité, je voudrais avoir ici une pensée pour ceux qui en sont les premières victimes, tout autant et peut-être plus encore que les enfants : je veux parler des personnes homosexuelles. Comme beaucoup de prêtres, tout au long de mon ministère, j’ai entendu souvent les confidences de personnes touchées par l’homosexualité. J’ai été témoin de leur souffrance, de leur sentiment d’exclusion, du mépris dont parfois elles font l’objet. C’est pourquoi ma colère est grande de voir comment on s’est servi d’elles pour achever de détruire une institution fondatrice de la vie en société, sous le faux prétexte de leur donner un droit qu’elles n’auraient pas eu encore. Jamais, depuis que le mariage existe, on n’avait prétendu dénier à un homosexuel le droit de se marier au motif qu’il était homosexuel, chose qui ne regarde ni le législateur ni l’officier d’État civil. Il est donc faux de dire que les homosexuels n’avaient pas le droit de se marier : ils jouissaient de ce droit comme tout le monde, dans le cadre de la définition du mariage qui était valable pour tous.

Désormais, non seulement personne ne sait plus ce qu’est le mariage, mais voilà que les personnes se trouvent classifiées non plus en fonction de leur identité sexuée, mais en fonction de leur « orientation » – chose que les régimes les plus dictatoriaux n’avaient jamais osé jusqu’à présent inscrire dans les textes législatifs.

Et maintenant que faut-il faire ? Que faire maintenant que la loi est votée et entérinée par le Conseil constitutionnel ?

Trois choses au moins :

1/ Nous souvenir d’abord, comme le rappelait Jean-Paul II dans son encyclique sur l’évangile de la vie, qu’« une loi injuste n’est pas une loi. »Il n’y a pas plus injuste que la loi qui vient de détruire le mariage : ce n’est donc pas une loi, et ses dispositions n’obligeront jamais personne.

2/ Ensuite, vivre en chrétiens : qui que nous soyons, c’est en nous voyant vivre que ceux qui ne partagent pas notre foi seront touchés par notre conduite. Notre première mission est d’exister comme disciples de Jésus, nous efforçant sans cesse, dans notre vie de pécheurs pardonnés, de suivre Celui qui est le chemin, la vérité et la vie.

3/ Enfin, continuer à éveiller les consciences sur ce qui est en train de se jouer dans notre société. Nous n’en avons pas fini avec le détricotage du lien social, les atteintes à la dignité humaine sous les prétextes les plus divers : continuons sans nous troubler à appeler bien ce qui est bien et mal ce qui est mal. C’est le plus grand service, la plus grande preuve d’amour fraternel que nous pouvons donner à nos contemporains.

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2 juin 2013 7 02 /06 /juin /2013 10:21

fete dieu

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2 juin 2013 7 02 /06 /juin /2013 10:00

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30 mai 2013 4 30 /05 /mai /2013 22:14

Ou de la bonne utilisation d'Internet.  

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25 mai 2013 6 25 /05 /mai /2013 09:56

A la veille de la Grande Manifestation du 26 mai, un important message à méditer de Mgr Aillet, évêque du diocèse de Bayonne.

A trois reprises, je vous ai écrit à propos du dit « mariage pour tous ». Sans doute le Conseil Constitutionnel a-t-il donné le 17 mai un avis favorable et le Président de la République s’est-il empressé, dans la foulée, de promulguer la loi Taubira.

Je me risque toutefois à vous adresser encore un message pour vous inviter à prendre la mesure de ce qui se passe en France depuis neuf mois et qui me semble sans précédent. La vague d’opposition au mariage et à l’adoption pour tous n’a cessé de s’amplifier depuis que le Cardinal André Vingt-Trois invitait les catholiques de France à prier pour le mariage et la famille, le 15 août dernier.

Il s’agit, à n’en pas douter, d’un mouvement social unique dans la France de ces dernières décennies :

-  par son ampleur. Jamais les français ne s’étaient mobilisés en aussi grand nombre : 1 million le 13 janvier, et selon toute vraisemblance, 1 million 4, le 24 mars à Paris. Sans compter les manifestations régionales et les multiples rassemblements quasi quotidiens, ici ou là.

-  par sa diversité. Ce sont des français de toutes conditions sociales, confessions et sensibilités politiques, qui se sont mobilisés et pour qui la rue a été le creuset d’une fraternité inédite.

-  par son caractère intergénérationnel. Toutes les générations se sont retrouvées engagées dans le même combat : grands-parents, parents, enfants… mais aussi de très nombreux jeunes de la génération JMJ et dont l’engagement est particulièrement remarquable. Au fond, ce sont les familles qui sont descendues dans la rue pour défendre la famille, face à des décideurs qui, il faut bien le dire sans les juger pour autant, n’ont plus beaucoup l’expérience de ce qu’est le mariage ou la famille.

-  par son contenu. Il ne s’agissait pas de revendiquer des intérêts particuliers mais de défendre le « Bien commun » de la société, qui est tout autre chose que la somme des biens particuliers qui mettent des individus et des groupes en concurrence et provoquent des divisions – c’est bien ce que la revendication d’une ultra minorité de citoyens a engendré dans la société française ces derniers mois ; ce Bien que tous peuvent rechercher en commun, car il peut seul garantir à tous, sans exception, les droits fondamentaux de la personne humaine, tel que le droit à être reconnu comme un homme ou une femme, ou encore le droit d’un enfant, né d’un homme et d’une femme, à se référer à ses origines et à être élevé par un père et une mère.

-  par son caractère non institutionnel. Ce ne sont ni des partis, ni des organisations professionnelles, ni des confessions religieuses qui ont pris l’initiative d’organiser ces manifestations, même si tous sont les bienvenus : élus, militants politiques, religieux, simples citoyens etc. Jusqu’à ce jour, malgré des manœuvres évidentes, ces manifestations n’ont pu être récupérées par aucun parti politique comme si, sans nier l’engagement honnête de nombreux hommes politiques, les partis, d’ailleurs divisés sur la question, ne parvenaient plus à emporter l’adhésion des citoyens.

-  par son caractère pacifique et responsable. Contrairement à ce qu’on a bien voulu dire, le mouvement n’a conduit à aucun débordement de violence : ni vitrine cassée, ni voiture renversée, ni policier hospitalisé. Cette vague d’opposition a même engendré, parmi ses plus beaux fruits, le mouvement des veilleurs qui se multiplient dans de nombreuses villes de France pour manifester, dans le silence, l’écoute de textes fondamentaux et la non violence, la profondeur de leur conscience. « Je veille », disait naguère le bienheureux Jean Paul II, « cela veut dire : je m’efforce d’être un homme de conscience. Je n’étouffe pas cette conscience et je ne la déforme pas ; j’appelle le bien et le mal par leur nom, je ne les confonds pas ; j’accrois le bien en moi et j’essaie de corriger le mal, le surmontant en moi-même ». Là se trouve le prélude véritable à une action politique digne de ce nom.

-  par son respect des personnes. Le mouvement a été porté par une argumentation fondée en raison, qui conteste l’inscription dans la loi du mariage entre personnes de même sexe en vue d’adopter des enfants, mais n’a en aucun cas stigmatisé quiconque. Faut-il rappeler qu’il n’y a discrimination que lorsqu’on traite différemment des personnes dont la situation est identique : or il y a une différence fondamentale entre un couple de personnes de sexes différents et un couple de personnes de même sexe, car dans un cas il peut engendrer, et dans l’autre pas. Au fait, n’y a-t-il pas une discrimination plus grande encore à réduire une personne à son orientation sexuelle ? Il n’y a pas des homosexuels, il y a des hommes et des femmes qui peuvent avoir une orientation homosexuelle, qu’ils n’ont pas nécessairement choisie, mais dont l’identité est plus large que leur orientation. Et une personne a toujours droit a être respectée : il me semble que « la manif pour tous » a toujours condamné toute forme de rejet et de violence envers une personne, en raison de son orientation sexuelle.

-  par l’importance de la prière qui enveloppe tout ce mouvement. S’il s’agit d’abord d’une démarche citoyenne, apolitique et aconfessionnelle, jamais les catholiques n’auront autant supplié le Seigneur publiquement, ou bien dans le secret des cloîtres et des cœurs, de venir en aide à la France en cette période troublée de son histoire.

Unique aussi et sans précédent par le traitement dont ce mouvement a bénéficié de la part des pouvoirs publics et de la grande presse :

-  mensonges sur les chiffres pour tenter de minimiser l’ampleur populaire du mouvement dans l’opinion publique.

-  silence délibéré de la plupart des grands media, se rendant ainsi complices de l’Etat et des lobbies minoritaires qui ont défendu ce projet.

-  répression policière disproportionnée, n’hésitant pas à faire usage de la force, voire de la violence, à l’encontre de manifestants désarmés et pacifiques.

-  mépris du peuple par un gouvernement qui prétend être sur le terrain et à l’écoute de la rue. C’est un peu le monde à l’envers : héritiers directs de ces étudiants qui lançaient des pavés sur les CRS en mai 68, nos ministres ne se déplacent plus sans la présence de CRS en nombre pour se protéger de groupes inoffensifs, qui n’ont pour arme que leur présence tapageuse, leurs banderoles et leur voix.

-  Passage en force de la loi, quand bien même l’opinion publique est en train de basculer : 56% des français interrogés par les Instituts de sondage ne sont pas favorables à la loi Taubira, ce qui la fait reposer sur un socle démocratique bien fragile. Sans aucun doute les réseaux sociaux ont permis à ce vaste mouvement populaire de faire connaître la vérité à de nombreux citoyens privés d’informations objectives.

Je tiens à le dire : la loi Taubira n’est pas juste et la manière dont elle a été imposée aux français n’est pas juste non plus. La poursuite du mouvement d’opposition est donc pleinement légitime, non seulement parce qu’il est légitime de demander l’abrogation d’une loi qui est contraire à la conscience, mais encore parce que cette loi en cache d’autres à venir inéluctablement, au nom même du principe de non discrimination qui fonde toute cette législation en France et en Europe : je veux parler de la reconnaissance de la Procréation Médicalement Assistée (PMA) pour les couples de lesbiennes et de la Gestation Pour Autrui (GPA) pour les couples gays. En outre, il est évident que le mariage pour tous n’est qu’une étape vers la mise en œuvre généralisée de « l’idéologie du gender » qui est le véritable mobile de ce « changement de civilisation », comme l’attestent les programmes imposés de l’Education nationale et qui passeraient du coup presque inaperçus.

Comme citoyen, je soutiens la poursuite du mouvement et la manifestation nationale du 26 mai à Paris. Comme évêque, je ne peux, chers diocésains, qu’encourager ceux d’entre vous qui le peuvent et qui le jugent bon en conscience, à participer à cette manifestation, où je compte vous rejoindre. La manifestation reste en effet un moyen valable, dans le cadre d’une démocratie participative, pour faire entendre sa voix.

Dans la mesure où cette manifestation demeure, dans son organisation, apolitique et aconfessionnelle, pacifique et respectueuse des personnes, j’appelle donc à manifester pour :

-  Demander le retrait ou l’abrogation d’une loi injuste et préjudiciable, non seulement à l’intérêt de l’enfant, mais à la cohésion sociale déjà si fragilisée.

-  attirer l’attention de nos concitoyens sur la gravité des menaces qui pèsent sur l’avenir de notre société : généralisation de l’idéologie du gender, extension de la PMA et de la GPA aux couples homosexuels, politique familiale en régression.

-  encourager ceux qui se sont mobilisés durant des mois et dont l’engagement n’a pas faibli, en particulier les jeunes qui sont les cadres de la France de demain.

-  montrer au gouvernement, qui connaît parfaitement l’ampleur réelle de la mobilisation, que ce mouvement social est irréversible et qu’il peut devenir une force de proposition et d’action politique pour demain.

La prière demeure l’arme principale de notre combat, comme je l’ai déjà écrit en appelant à prier ensemble le chapelet durant ce mois de Marie. « Le chrétien qui prie ne prétend pas changer les plans de Dieu ni corriger ce que Dieu a prévu. Il cherche plutôt à rencontrer le Père de Jésus-Christ, lui demandant d’être présent en lui et dans son action par le secours de son Esprit » (Benoît XVI). Nous pourrons aussi nous unir à beaucoup d’autres en offrant le vendredi 24 mai une journée de jeûne et de prière.

Avec mes sentiments dévoués dans le Christ et Son Eglise

+ Marc Aillet
Evêque de Bayonne, Lescar et Oloron
Le 23 mai 2013

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Publié par Matthieu BOUCART -
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17 mai 2013 5 17 /05 /mai /2013 23:00

Nous achevons notre Neuvaine de prière au Saint Esprit en nous tournant vers son indissoluble Epouse, la Bienheureuse Vierge Marie, et en implorant d'Elle son intercession toute maternelle en ce mois de Mai qui lui est spécialement consacré. Unis à sa prière, comme les Apôtres au Cénacle, nous confions à son Coeur immaculé les fruits de cette Neuvaine. Que l'Esprit Saint fasse descendre sur nous son feu, qu'il renouvelle son Eglise et embrase le monde entier du feu de son Amour!

Ô Marie, très digne Épouse du Saint-Esprit et Mère bien-aimée de mon âme, Toi qui, dès le premier moment de Ton existence, as été ornée des dons du Saint-Esprit et les as fait admirablement fructifier par une fidélité constante et un amour toujours croissant, daigne jeter un regard de compassion sur Ton enfant si pauvre, si indigne, prosterné ici à Tes pieds.

Je le confesse, à ma honte et à ma confusion, j'ai bien des fois, par mes péchés, contristé le Saint-Esprit et perdu le trésor de Ses dons ; j'ai été cause de la Passion et de la mort de Ton divin Fils ; j'ai abreuvé d'amertume Ton Coeur maternel. Ô Mère de miséricorde, je m'en repens de tout mon coeur, obtiens-moi pardon, oublie toutes les peines que je T’ai faites. Je suis résolu de me donner à Dieu sans réserve.

Ô Marie, qui, par Tes ardents désirs et Tes prières ferventes, as autrefois attiré le Saint-Esprit sur les Apôtres, prie-Le aussi pour moi. Par le mérite de Tes sept douleurs, obtiens-moi les sept dons du Saint-Esprit, ainsi que la grâce d'y correspondre fidèlement.

Obtiens-moi le don de Crainte, qui me fasse pleurer le reste de ma vie les péchés que j'ai commis, et éviter désormais tout ce qui déplaît à Dieu.

Obtiens-moi le don de Piété, qui me pénètre, à l'égard du Père céleste, d'une tendre confiance et d'un filial amour ; qu'il me fasse trouver, par sa douce onction, le joug du Seigneur léger et suave.

Obtiens-moi le don de Science, qui m'élève vers Dieu par le moyen des créatures, et m'apprenne l'art difficile d'en user ou de m'en abstenir selon qu'elles me conduisent à ma fin dernière ou qu'elles m'en détournent.

Obtiens-moi le don de Force, qui me rende capable de vaincre toutes les tentations du démon, d'accomplir toujours parfaitement mes devoirs et de souffrir généreusement toutes les tribulations de cette vie.

Obtiens-moi le don de Conseil, qui me fasse choisir constamment les moyens les mieux appropriés à ma fin dernière et me fasse discerner, dans les occasions difficiles, ce qu'il faut faire pour plaire à Dieu.

Obtiens-moi le don d'Intelligence, qui me découvre la splendeur des vérités et des mystères de notre sainte religion.

Obtiens-moi, enfin, le don de Sagesse, qui me fasse connaître le vrai bonheur, porter sur toute chose un jugement sain, goûter Dieu et Sa très sainte volonté en tout.

Ô Vierge fidèle, fais que je ne perde plus jamais ces dons si précieux; mais qu'à Ton exemple, je les conserve et les fasse fructifier jusqu'à la mort.

Fais, enfin, ô douce Mère, qu'après m'être laissé diriger en cette vie par le Saint-Esprit, j'aie le bonheur d'être introduit par Lui dans le ciel, pour aimer et louer à jamais, en union avec Toi, l'adorable Trinité, à qui soient rendus tout honneur et toute gloire.

Amen !


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Veni Creator ou 1 Veni Sancte Spiritus, 7 Je Vous salue, Marie..., 7 Gloire au Père... 

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