12 juillet 2009 7 12 /07 /juillet /2009 23:25
Psaume 21
envoyé par KTOTV
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12 juillet 2009 7 12 /07 /juillet /2009 18:15



Extrait de l’homélie prononcée par le Pape Benoît XVI lors de la messe célébrée à la Cathédrale de St Patrick à New York, le 19 avril 2008.

 

Je suis particulièrement heureux que nous soyons réunis dans la cathédrale Saint-Patrick. Peut-être plus que toute autre église aux Etats-Unis, ce lieu est connu et aimé comme "une maison de prière pour tous les peuples" (cf. Is 56, 7 ; Mc 11, 17). Chaque jour, des milliers d'hommes, de femmes et d'enfants entrent par ses portes et trouvent la paix à l'intérieur de ses murs. Mgr John Hughes qui (…) fut le promoteur de la construction de ce vénérable édifice, voulut l'ériger en pur style gothique. Il voulait que cette cathédrale rappelle à la jeune Eglise en Amérique la grande tradition spirituelle dont elle était l'héritière, et qu'elle l'inspire à apporter ce qu'il y avait de mieux dans ce patrimoine, dans l'édification du Corps du Christ dans ce pays. Je voudrais attirer votre attention sur quelques aspects de cette très belle structure qui peut servir il me semble, de point de départ pour une réflexion sur nos vocations particulières dans l'unité du Corps mystique.

Le premier aspect concerne les vitraux qui inondent l'intérieur d'une lumière mystique. Vues de l'extérieur, ces fenêtres semblent sombres, lourdes et même lugubres. Mais quand on entre dans l'église, elles prennent soudain vie ; elles reflètent la lumière qui les traversent en révélant toute leur splendeur. De nombreux écrivains – ici en Amérique, nous pouvons penser à Nathaniel Hawthorne – ont utilisé l'image des vitraux pour illustrer le mystère de l'Eglise elle-même. Ce n'est que de l'intérieur, à partir de l'expérience de la foi et de la vie ecclésiale, que nous voyons l'Eglise telle qu'elle est vraiment : inondée de grâce, resplendissante de beauté, décorée des multiples dons de l'Esprit. Ceci veut dire que nous qui vivons la vie de la grâce dans la communion de l'Eglise, sommes appelés à attirer toutes les personnes à l'intérieur de ce mystère de lumière.

Ce n'est pas une tâche facile dans un monde qui peut être enclin à regarder l'Eglise comme ces vitraux, "de l'extérieur" : un monde qui sent un profond besoin de spiritualité mais qui a du mal à "entrer dans" le mystère de l'Eglise. Même pour certains de nous, à l'intérieur, la lumière de la foi peut être atténuée par la routine et la splendeur de l'Eglise peut être voilée par les péchés et les faiblesses de ses membres. Elle peut aussi être voilée par les obstacles rencontrés dans une société qui semble parfois avoir oublié Dieu et qui recule devant les demandes les plus élémentaires de la morale chrétienne. Vous qui avez consacré votre vie à rendre témoignage à l'amour du Christ et à l'édification de son Corps, vous savez, grâce à votre contact quotidien avec le monde autour de nous, combien on est parfois tenté de céder à la frustration, à la désillusion et même au pessimisme pour l'avenir. En un mot, ce n'est pas toujours facile de voir la lumière de l'Esprit autour de nous, la splendeur du Seigneur ressuscité qui éclaire notre vie et donne une nouvelle espérance dans sa victoire sur le monde (cf. Jn 16, 33).

La parole de Dieu nous rappelle toutefois que dans la foi, nous voyons les cieux ouverts et la grâce de l'Esprit Saint illuminer l'Eglise et apporter une espérance sûre à notre monde.
Seigneur, mon Dieu, chante le psalmiste, "tu envoies ton souffle, ils sont créés, tu renouvelles la face de la terre" (Ps 104, 30). Ces paroles évoquent la première Création, quand "le souffle de Dieu planait au-dessus des eaux" (Gn 1, 2). Et elles poussent notre regard en avant vers la nouvelle Création, lors de la Pentecôte, quand l'Esprit Saint descendit sur les apôtres et instaura l'Eglise, comme les premiers fruits de l'humanité sauvée (cf. Jn 20, 22-23). Ces paroles nous exhortent à avoir une foi toujours plus profonde dans le pouvoir infini de Dieu de transformer toute situation humaine, de créer la vie à partir de la mort et d'éclairer également la nuit la plus sombre. Et elles nous font penser à une autre très belle phrase de saint Irénée : "Là où se trouve l'Eglise, se trouve l'Esprit de Dieu ; là où se trouve l'Esprit de Dieu, se trouve l'Eglise et toute grâce" (Adv. Haer. III, 24, 1).

Ceci m'amène à une autre réflexion sur l'architecture de cette église. Comme toutes les cathédrales gothiques, elle a une structure très complexe, dont les proportions précises et harmonieuses symbolisent l'unité de la Création de Dieu. Les artistes du Moyen Age représentaient souvent le Christ, la Parole créatrice de Dieu, comme un "géomètre" céleste, le compas en main, qui ordonne le cosmos avec une infinie sagesse et détermination. Une telle image ne nous fait-elle pas penser à notre besoin de voir toute chose avec les yeux de la foi, afin de pouvoir ainsi les comprendre dans leur perspective la plus vraie, dans l'unité du plan éternel de Dieu? Ceci exige, nous le savons, une conversion continuelle et l'engagement à "nous renouveler par une transformation spirituelle de notre jugement" (cf. Ep 4, 23), pour acquérir une mentalité neuve et spirituelle. Ceci exige aussi le développement des vertus qui permettent à chacun de nous de grandir en sainteté et de porter des fruits spirituels dans notre état de vie.
Cette conversion "intellectuelle" permanente n'est-elle pas aussi nécessaire que la conversion "morale" pour que nous puissions grandir dans la foi, discerner les signes des temps et contribuer personnellement à la vie et à la mission de l'Eglise?

Je crois que l'une des grandes désillusions qui ont suivi le Concile Vatican II avec son exhortation à un engagement plus grand dans la mission de l'Eglise pour le monde, a été pour nous tous l'expérience de la division entre groupes différents, générations différentes et membres différents de la même famille religieuse. Nous ne pouvons avancer que si nous fixons ensemble notre regard sur le Christ! A la lumière de la foi nous découvrirons alors la sagesse et la force nécessaires pour nous ouvrir à des points de vue qui peut-être ne coïncident pas entièrement avec nos idées ou nos suppositions. Nous pourrons ainsi considérer les points de vue des autres, qu'ils soient plus jeunes ou plus âgés que nous, et enfin écouter "ce que l'Esprit dit" à chacun de nous et à l'Eglise (cf. Ap 2, 7). Nous avancerons ainsi ensemble vers le véritable renouveau spirituel que voulait le Concile, un renouveau qui ne peut que renforcer l'Eglise dans la sainteté et dans l'unité indispensables pour la proclamation de l'Evangile dans le monde d'aujourd'hui.

(…) Chers amis, ces considérations me conduisent à faire une dernière observation concernant cette grande cathédrale dans laquelle nous nous trouvons.
L'unité d'une cathédrale gothique, nous le savons, n'est pas l'unité statique d'un temple classique, mais une unité née de la tension dynamique de forces diverses qui poussent l'architecture vers le haut, l'orientant vers le ciel. Ici aussi nous pouvons voir un symbole de l'unité de l'Eglise qui est l'unité – comme nous l'a dit saint Paul – d'un corps vivant composé de plusieurs membres différents, chacun avec son rôle et son but. Nous voyons ici également la nécessité de reconnaître et respecter les dons de chaque membre du corps comme "des manifestations de l'Esprit en vue du bien commun" (1 Co 12, 7). Dans la structure de l'Eglise voulue par Dieu il faut certes distinguer les dons hiérarchiques des dons charismatiques (cf. Lumen gentium, n. 4). Mais la variété même et la richesse des grâces accordées par l'Esprit nous invitent constamment à discerner comment inscrire ces dons de façon juste dans le service de la mission de l'Eglise (…). Car l'Esprit ne cesse jamais de répandre ses dons en abondance, de susciter de nouvelles vocations et de nouvelles missions et de guider l'Eglise (…) à la vérité tout entière (cf.Jn 16, 13).

Tournons donc notre regard vers le haut! Et avec une grande humilité et confiance demandons à l'Esprit de nous donner chaque jour les moyens de grandir dans la sainteté qui fera de nous des pierres vivantes dans le temple qu'Il est précisément en train d'élever maintenant au cœur du monde.
Si nous devons être de véritables forces d'unité, soyons les premiers à chercher une réconciliation intérieure à travers la pénitence! Pardonnons les offenses subies et réprimons tout sentiment de colère et de dispute! Soyons les premiers à faire preuve de l'humilité et de la pureté de cœur nécessaires pour s'approcher de la splendeur de la vérité de Dieu! Dans la fidélité au dépôt de la foi confié aux apôtres (cf. 1 Tm 6, 20), soyons de joyeux témoins de la force transformatrice de l'Evangile!

(…) Les pointes des tours de la cathédrale de saint Patrick sont largement dépassées par les gratte-ciel sur la ligne d'horizon de Manhattan ; cependant, dans le cœur de cette métropole affairée elles sont le signe vivant qui rappelle la nostalgie constante de l'esprit humain de s'élever vers Dieu. Au cours de cette célébration eucharistique, remercions le Seigneur car il nous permet de le reconnaître dans la communion de l'Eglise et de collaborer avec Lui, en édifiant son Corps mystique et en portant sa parole salvifique comme Bonne Nouvelle aux hommes et femmes de notre temps. Et lorsque nous sortirons de cette grande église, allons comme des hérauts de l'espérance au cœur de cette ville et dans tous les lieux où la grâce de Dieu nous a placés. L'Eglise en Amérique fera ainsi l'expérience d'un nouveau printemps dans l'Esprit et indiquera le chemin vers l'autre ville plus grande, la nouvelle Jérusalem, dont la lumière est l'Agneau (cf. Ap 21, 23), car Dieu est aussi en train de préparer un banquet de joie et de vie infinies pour tous les peuples. Amen.

Au terme de la messe le Pape improvise avec les paroles suivantes
 :

Je ne peux en ce moment que vous remercier de votre amour pour l'Eglise et pour notre Seigneur, et de l'amour dont vous faites preuve également pour le pauvre Successeur de Pierre. J'essaierai de faire tout mon possible pour être un digne successeur du grand apôtre, qui était aussi un homme avec ses défauts et ses péchés, mais qui resta à la fin la pierre de l'Eglise. Et ainsi, moi aussi, avec toute ma pauvreté spirituelle je peux être en ce temps, en vertu de la grâce du Seigneur, le Successeur de Pierre.



Lire le texte intégral de l'homélie du Pape Benoît XVI 

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9 juillet 2009 4 09 /07 /juillet /2009 18:07



Extrait de l’homélie prononcée par le Pape Benoît XVI lors de la messe célébrée à la Cathédrale de St Patrick à New York, le 19 avril 2008.

 



Chers frères et sœurs dans le Christ,

C'est avec une grande affection dans le Seigneur que je vous salue, vous tous qui représentez les évêques, les prêtres et les diacres, les hommes et femmes de vie consacrée et les séminaristes des Etats-Unis (…). Je suis heureux de célébrer cette messe avec vous qui avez été choisis par le Seigneur, qui avez répondu à son appel et qui consacrez votre vie à la recherche de la sainteté, à la diffusion de l'Evangile et à l'édification de l'Eglise dans la foi, l'espérance et l'amour.

Rassemblés dans cette cathédrale historique, comment ne pas penser aux innombrables hommes et femmes qui nous ont précédés, qui ont travaillé pour la croissance de l'Eglise aux Etats-Unis, nous laissant un patrimoine durable de foi et de bonnes œuvres? Dans la première lecture d'aujourd'hui, nous avons vu comment les apôtres, avec la force de l'Esprit Saint, sont sortis de la chambre haute pour annoncer les grandes œuvres de Dieu aux personnes de toute nation et langue. Dans ce pays, la mission de l'Eglise a toujours comporté le fait d'attirer des personnes "de toutes les nations qui sont sous le ciel" (Ac 2, 5) dans une unité spirituelle, enrichissant le Corps du Christ avec la multiplicité de leurs dons. Alors que nous rendons grâce pour les précieuses bénédictions du passé et considérons les défis de l'avenir, implorons de Dieu la grâce d'une nouvelle Pentecôte pour l'Eglise en Amérique. Que des langues de feu unissant un amour brûlant pour Dieu et pour votre prochain et le zèle pour la diffusion du Royaume de Dieu, descendent sur vous tous!

Dans la deuxième lecture de ce matin, saint Paul nous rappelle que l'unité spirituelle, cette unité qui réconcilie et enrichit la diversité, trouve son origine et son modèle suprême dans la vie du Dieu un et trine. En tant que communion d'amour pur et de liberté infinie, la Très Sainte Trinité fait naître sans cesse la vie nouvelle dans l'œuvre de la Création et de la rédemption. En tant que "peuple rassemblé dans l'unité du Père, du Fils et de l'Esprit Saint" (cf. Lumen gentium, n. 4), l'Eglise est appelée à proclamer le don de la vie, à protéger la vie et promouvoir une culture de la vie (…).
La proclamation de la vie, de la vie en abondance, doit être au cœur de la nouvelle évangélisation. Car on ne peut trouver la vraie vie, notre salut, que dans la réconciliation, dans la liberté et dans l'amour, qui sont des dons gratuits de Dieu.

C'est le message d'espérance que nous sommes appelés à annoncer et à incarner dans un monde dans lequel l'égocentrisme, l'avidité, la violence et le cynisme semblent si souvent étouffer la fragile croissance de la grâce dans le cœur des personnes. Faisant preuve d'une grande profondeur, saint Irénée a compris que l'exhortation de Moïse au peuple d'Israël : "Choisis la vie!" (Dt 30, 19) était la raison la plus profonde de notre obéissance à tous les commandements de Dieu (cf. Adv. Haer. IV, 16, 2-5). Peut-être avons-nous perdu de vue le fait que dans une société dans laquelle l'Eglise semble pour beaucoup juridique et "institutionnelle", notre défi le plus urgent est de transmettre la joie qui naît de la foi et l'expérience de l'amour de Dieu.



Lire le texte intégral de l'homélie du Pape Benoît XVI

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8 juillet 2009 3 08 /07 /juillet /2009 11:52



Extrait du discours du Pape Benoît XVI aux 250 représentants d’une dizaine de confession chrétienne lors de la rencontre œcuménique dans l’Eglise Saint-Jospeh à Noew York, le 18 avril 2009.

 


Nous venons d'entendre le passage de l'Ecriture où Paul – le "prisonnier à cause du Seigneur" – formule son appel chaleureux aux membres de la communauté chrétienne d'Ephèse. "Je vous exhorte – écrit-il – à mener une vie digne de l'appel que vous avez reçu... appliquez-vous à conserver l'unité de l'Esprit par ce lien qu'est la paix" (Ep 4, 1-3). Ainsi, au terme de son appel passionné à l'unité, Paul rappelle à ses lecteurs que Jésus, une fois monté au ciel, a déversé sur les hommes tous les dons nécessaires à l'édification du Corps du Christ (cf. Ep 4, 11-13).
C'est avec tout autant de force que retentit aujourd'hui l'exhortation de Paul. Ses paroles nous donnent la certitude que le Seigneur ne nous abandonnera jamais dans notre recherche de l'unité. Elles nous invitent par ailleurs à vivre de manière à rendre témoignage de cet unique "cœur" et "âme" (Ac 4, 32), qui a toujours été le trait caractéristique de la koinonia chrétienne (cf. Ac 2, 42), et la force qui attire ceux qui sont au dehors à venir faire partie de la communauté des croyants de manière à ce qu'ils puissent eux aussi partager l'"insondable richesse du Christ" (Ep 3, 8). 

La mondialisation a placé l'humanité entre deux extrémités. D'un côté le sens croissant de l'interrelation et de l'interdépendance entre les peuples eux-mêmes quand – si l'on parle en termes géographiques et culturels – ils sont distants entre eux. Cette nouvelle situation offre la possibilité d'améliorer le sens de la solidarité mondiale et du partage des responsabilités pour le bien de l'humanité. D'autre part, on ne peut nier que les changements rapides qui ont lieu dans le monde font aussi apparaître des signes évidents de fragmentation et de repli dans l'individualisme. Le recours toujours plus large à l'électronique dans le monde des communications a paradoxalement provoqué une croissance de l'isolement. Beaucoup – y compris des jeunes – cherchent pour cette raison des formes plus authentiques de communauté. Une autre source de grave inquiétude est la diffusion de l'idéologie séculariste qui mine voire rejette la vérité transcendante. La possibilité même d'une révélation divine, et donc de la foi chrétienne, est souvent mise en discussion par des modes de pensée largement présentes dans les domaines universitaires, dans les mass médias et dans l'opinion publique. C'est pourquoi un témoignage fidèle de l'Evangile est plus que jamais nécessaire. Il est demandé aux chrétiens de rendre raison avec clarté de l'espérance qui est en eux (cf. 1 P 3, 15).


Trop souvent les non-chrétiens, qui observent la fragmentation des communautés chrétiennes, se retrouvent à juste titre confus sur le message même de l'Evangile. Des croyances et des comportements chrétiens fondamentaux sont parfois modifiés au sein des communautés par ce que l'on appelle des "actions prophétiques" fondées sur une herméneutique qui n'est pas toujours en harmonie avec les données de l'Ecriture et de la Tradition. Par conséquent, les communautés renoncent à agir comme un corps uni, et préfèrent en revanche œuvrer selon le principe des "options locales". Au cours de ce processus, s'égare le besoin de koinonia diachronique – la communion avec l'Eglise de tous les temps – précisément au moment où le monde a perdu son orientation et a besoin de témoignages communs et convaincants sur le pouvoir salvifique de l'Evangile (cf. Rm 1, 18-23).


Face à ces difficultés, nous devons en premier lieu nous rappeler que l'unité de l'Eglise dérive de la parfaite unité de
la Trinité. L'Evangile de Jean nous dit que Jésus a prié pour que ses disciples ne soient qu'un, "comme tu es en moi... et moi en toi" (cf. Jn 17, 21). Ce passage reflète la ferme conviction de la communauté chrétienne des origines que son unité était le fruit et le reflet de l'unité du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Cela, à son tour, montre que la cohésion réciproque des croyants était fondée sur la pleine intégrité de la confession de leur credo
(cf. 1 Tm 1, 3-11). Dans tout le Nouveau Testament, nous lisons que les Apôtres furent de manière répétée appelés à rendre raison de leur foi tant vis-à-vis des païens (cf. Ac 17, 16-34) que des juifs (cf. Ac 4, 5-22; 5, 27-42). Le noyau central de leur argumentation fut toujours le fait historique de la résurrection corporelle du Seigneur de la tombe (Ac 2, 24, 32; 3, 15; 4, 10; 5, 30;10, 40; 13, 30). L'efficacité dernière de leur prédication ne dépendait pas de "discours enseignés" ou de l'"humaine sagesse" (1 Co 2, 13), mais plutôt de l'action de l'Esprit (Ep 3, 5) qui confirmait le témoignage digne de foi des Apôtres (cf. 1 Co 15, 1-11). Le cœur de la prédication de Paul et de l'Eglise des origines n'était autre que Jésus Christ, et "Jésus Christ crucifié" (1 Co 2, 2). Et cette proclamation devait être garantie par la pureté de la doctrine normative exprimée dans les formules de foi – les symboles – qui articulaient l'essence de la foi chrétienne et constituaient le fondement de l'unité des baptisés (cf. 1 Co 15, 3-5 ; Ga 1, 6-9; Unitatis redintegratio, n. 2).

Chers amis, la force du kerygma n'a rien perdu de son dynamisme intérieur. Nous devons toutefois nous demander si toute sa vigueur n'est pas atténuée par une approche relativiste de la doctrine chrétienne semblable à celle que nous trouvons dans les idéologies sécularisées qui, en soutenant que seule la science est "objective", relèguent complètement la religion dans le domaine subjectif du sentiment de l'individu. Les découvertes scientifiques et leurs réalisations à travers l'intelligence humaine offrent sans aucun doute à l'humanité de nouvelles possibilités d'amélioration. Cela ne signifie pas cependant, que le "connaissable" soit limité à ce qui est empiriquement vérifiable, ni que la religion soit confinée dans le royaume changeant de l'"expérience personnelle".


L'acceptation de cette ligne de pensée erronée conduirait les chrétiens à conclure que dans la présentation de la foi chrétienne il n'est pas nécessaire de souligner la vérité objective, parce qu'il faut uniquement suivre sa propre conscience et choisir la communauté qui répond le mieux à nos goût personnels. Le résultat peut se vérifier dans la prolifération continuelle de communautés qui évitent souvent des structures institutionnelles et minimisent l'importance pour la vie chrétienne du contenu doctrinal.


Même au sein du mouvement œcuménique, les chrétiens peuvent se montrer hésitants à affirmer le rôle de la doctrine, par crainte qu'il puisse exacerber plutôt que soigner les blessures de la division. Malgré cela, un témoignage clair et convaincant rendu au salut opéré pour nous en Jésus Christ doit se fonder sur la notion d'un enseignement apostolique normatif – un enseignement qui souligne véritablement la parole inspirée de Dieu et soutient la vie sacramentelle des chrétiens d'aujourd'hui.


C'est uniquement en "gardant fermement" l'enseignement sûr (cf. 2 Ts 2, 15) que nous réussirons à répondre aux défis auxquels nous sommes appelés à nous confronter dans un monde qui change. Ce n'est qu'ainsi que nous donnerons un témoignage ferme à la vérité de l'Evangile et à son enseignement moral. Tel est le message que le monde s'attend à entendre de nous.
Tout comme les premiers chrétiens, nous avons la responsabilité de rendre un témoignage transparent des "raisons de notre espérance", afin que les yeux de tous les hommes de bonne volonté puissent s'ouvrir et voir que Dieu a manifesté son visage (2 Co 3, 12-18) et nous a permis d'accéder à sa vie divine à travers Jésus Christ. Lui seul est notre espérance! Dieu a révélé son amour pour tous les peuples à travers le mystère de la passion et de la mort de son Fils, et il nous a appelés à proclamer qu'il est vraiment ressuscité, il s'est assis à la droite du Père et "il reviendra dans la gloire pour juger les vivants et les morts" (Credo de Nicée).

Puisse la Parole de Dieu que nous venons d'entendre ce soir enflammer d'espérance nos cœurs sur le chemin de l'unité (cf. Lc 24, 32). Puisse cette rencontre de prière être un exemple de la place centrale de la prière dans le mouvement œcuménique (cf. Unitatis redintegratio, n. 8) car,
sans prière, les structures, les institutions et les programmes œcuméniques seraient privés de leur cœur et de leur âme.


Lire le texte intégral du discours du Pape Benoît XVI

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7 juillet 2009 2 07 /07 /juillet /2009 18:06



Extrait du discours du Pape Benoît XVI à l’Assemblée Générale de l’Organisation des Nations Unies à New York, le 18 avril 2008.

 



Monsieur le Président,

Mesdames et Messieurs,

(…) À travers vous, je salue les peuples que vous représentez ici. Ils attendent de cette institution qu’elle mette en œuvre son inspiration fondatrice, à savoir constituer un « centre pour la coordination de l’activité des Nations unies en vue de parvenir à la réalisation des fins communes » de paix et de développement (cf. Charte des Nations unies, art. 1.2-1.4). Comme le Pape Jean-Paul II l’exprimait en 1995, l’Organisation devrait être un « centre moral, où toutes les nations du monde se sentent chez elles, développant la conscience commune d’être, pour ainsi dire, une famille de nations » (Message à l’Assemblée générale des Nations unies pour le 50e anniversaire de la fondation, New York, 5 octobre 1995).

À travers les Nations unies, les États ont établi des objectifs universels qui, même s’ils ne coïncident pas avec la totalité du bien commun de la famille humaine, n’en représentent pas moins une part fondamentale. Les principes fondateurs de l’Organisation – le désir de paix, le sens de la justice, le respect de la dignité de la personne, la coopération et l’assistance humanitaires – sont l’expression des justes aspirations de l’esprit humain et constituent les idéaux qui devraient sous-tendre les relations internationales.
Comme mes prédécesseurs Paul VI et Jean-Paul II l’ont affirmé depuis cette même tribune, tout cela fait partie de réalités que l'Église catholique et le Saint-Siège considèrent avec attention et intérêt, voyant dans votre activité un exemple de la manière dont les problèmes et les conflits qui concernent la communauté mondiale peuvent bénéficier d’une régulation commune. Les Nations unies concrétisent l’aspiration à « un degré supérieur d’organisation à l’échelle internationale » (Jean-Paul II, Encycl. Sollicitudo rei socialis, n. 43), qui doit être inspiré et guidé par le principe de subsidiarité et donc être capable de répondre aux exigences de la famille humaine, grâce à des règles internationales efficaces et à la mise en place de structures aptes à assurer le déroulement harmonieux de la vie quotidienne des peuples. Cela est d’autant plus nécessaire dans le contexte actuel où l’on fait l’expérience du paradoxe évident d’un consensus multilatéral qui continue à être en crise parce qu’il est encore subordonné aux décisions d’un petit nombre, alors que les problèmes du monde exigent, de la part de la communauté internationale, des interventions sous forme d’actions communes.

En effet,
les questions de sécurité, les objectifs de développement, la réduction des inégalités au niveau local et mondial, la protection de l’environnement, des ressources et du climat, requièrent que tous les responsables de la vie internationale agissent de concert et soient prêts à travailler en toute bonne foi, dans le respect du droit, pour promouvoir la solidarité dans les zones les plus fragiles de la planète. Je pense en particulier à certains pays d’Afrique et d’autres continents qui restent encore en marge d’un authentique développement intégral, et qui risquent ainsi de ne faire l’expérience que des effets négatifs de la mondialisation. Dans le contexte des relations internationales, il faut reconnaître le rôle primordial des règles et des structures qui, par nature, sont ordonnées à la promotion du bien commun et donc à la sauvegarde de la liberté humaine. Ces régulations ne limitent pas la liberté. Au contraire, elles la promeuvent quand elles interdisent des comportements et des actions qui vont à l’encontre du bien commun, qui entravent son exercice effectif et qui compromettent donc la dignité de toute personne humaine. Au nom de la liberté, il doit y avoir une corrélation entre droits et devoirs, en fonction desquels toute personne est appelée à prendre ses responsabilités dans les choix qu’elle opère, en tenant compte des relations tissées avec les autres. Nous pensons ici à la manière dont les résultats de la recherche scientifique et des avancées technologiques ont parfois été utilisés. Tout en reconnaissant les immenses bénéfices que l’humanité peut en tirer, certaines de leurs applications représentent une violation évidente de l’ordre de la Création, au point non seulement d’être en contradiction avec le caractère sacré de la vie, mais d’arriver à priver la personne humaine et la famille de leur identité naturelle. De la même manière, l’action internationale visant à préserver l’environnement et à protéger les différentes formes de vie sur la terre doit non seulement garantir un usage rationnel de la technologie et de la science, mais doit aussi redécouvrir l’authentique image de la Création. Il ne s’agira jamais de devoir choisir entre science et éthique, mais bien plutôt d’adopter une méthode scientifique qui soit véritablement respectueuse des impératifs éthiques.

La reconnaissance de l’unité de la famille humaine et l’attention portée à la dignité innée de toute femme et de tout homme reçoivent aujourd’hui un nouvel élan dans le principe de la responsabilité de protéger. Il n’a été défini que récemment, mais il était déjà implicitement présent dès les origines des Nations unies et, actuellement, il caractérise toujours davantage son activité. Tout État a le devoir primordial de protéger sa population contre les violations graves et répétées des droits de l’homme, de même que des conséquences de crises humanitaires liées à des causes naturelles ou provoquées par l’action de l’homme. S’il arrive que les États ne soient pas en mesure d’assurer une telle protection, il revient à la communauté internationale d’intervenir avec les moyens juridiques prévus par la Charte des Nations unies et par d’autres instruments internationaux. L’action de la communauté internationale et de ses institutions, dans la mesure où elle est respectueuse des principes qui fondent l’ordre international, ne devrait jamais être interprétée comme une coercition injustifiée ou comme une limitation de la souveraineté. À l’inverse, c’est l’indifférence ou la non-intervention qui causent de réels dommages. Il faut réaliser une étude approfondie des modalités pour prévenir et gérer les conflits, en utilisant tous les moyens dont dispose l’action diplomatique et en accordant attention et soutien même au plus léger signe de dialogue et de volonté de réconciliation.

Le principe de la « responsabilité de protéger » était considéré par l’antique ius gentium comme le fondement de toute action entreprise par l’autorité envers ceux qui sont gouvernés par elle : à l’époque où le concept d’État national souverain commençait à se développer, le religieux dominicain Francisco De Vitoria, considéré à juste titre comme un précurseur de l’idée des Nations unies, décrivait cette responsabilité comme un aspect de la raison naturelle partagé par toutes les nations, et le fruit d’un droit international dont la tâche était de réguler les relations entre les peuples. Aujourd’hui comme alors, un tel principe doit faire apparaître l’idée de personne comme image du Créateur, ainsi que le désir d’absolu et l’essence de la liberté. Le fondement des Nations unies, nous le savons bien, a coïncidé avec les profonds bouleversements dont a souffert l’humanité lorsque la référence au sens de la transcendance et à la raison naturelle a été abandonnée et que par conséquent la liberté et la dignité humaine furent massivement violées. Dans de telles circonstances, cela menace les fondements objectifs des valeurs qui inspirent et régulent l’ordre international et cela mine les principes intangibles et coercitifs formulés et consolidés par les Nations unies. Face à des défis nouveaux répétés, c’est une erreur de se retrancher derrière une approche pragmatique, limitée à mettre en place des « bases communes », dont le contenu est minimal et dont l’efficacité est faible.

La référence à la dignité humaine, fondement et fin de la responsabilité de protéger, nous introduit dans la note spécifique de cette année, qui marque le soixantième anniversaire de la Déclaration universelle des Droits de l’homme. Ce document était le fruit d’une convergence de différentes traditions culturelles et religieuses, toutes motivées par le désir commun de mettre la personne humaine au centre des institutions, des lois et de l’action des sociétés, et de la considérer comme essentielle pour le monde de la culture, de la religion et de la science. Les droits de l’homme sont toujours plus présentés comme le langage commun et le substrat éthique des relations internationales. Tout comme leur universalité, leur indivisibilité et leur interdépendance sont autant de garanties de protection de la dignité humaine. Mais il est évident que les droits reconnus et exposés dans la Déclaration s’appliquent à tout homme, cela en vertu de l’origine commune des personnes, qui demeure le point central du dessein créateur de Dieu pour le monde et pour l’histoire. Ces droits trouvent leur fondement dans la loi naturelle inscrite au cœur de l’homme et présente dans les diverses cultures et civilisations. Détacher les droits humains de ce contexte signifierait restreindre leur portée et céder à une conception relativiste, pour laquelle le sens et l’interprétation des droits pourraient varier et leur universalité pourrait être niée au nom des différentes conceptions culturelles, politiques, sociales et même religieuses. La grande variété des points de vue ne peut pas être un motif pour oublier que ce ne sont pas les droits seulement qui sont universels, mais également la personne humaine, sujet de ces droits.

A la fois nationale et internationale, la vie de la communauté met clairement en évidence que le respect pour les droits et pour les garanties qui leur sont attachées sont la mesure du bien commun, utilisée pour apprécier le rapport entre justice et injustice, développement et pauvreté, sécurité et conflits. La promotion des droits de l'homme demeure la stratégie la plus efficace quand il s'agit de combler les inégalités entre des pays et des groupes sociaux, quand il s'agit aussi de renforcer la sécurité. En effet les victimes de la misère et du désespoir dont la dignité humaine est impunément violée, deviennent des proies faciles pour les tenants du recours à la violence et deviennent à leur tour des destructeurs de paix. Pourtant le bien commun que les droits de l'homme aident à réaliser ne peut pas être atteint en se contentant d'appliquer des procédures correctes ni même en pondérant des droits en opposition. Le mérite de la Déclaration universelle a été d'ouvrir à des cultures, à des expressions juridiques et à des modèles institutionnels divers la possibilité de converger autour d'un noyau fondamental de valeurs et donc de droits : mais c'est un effort qui, de nos jours, doit être encore plus soutenu face à des instances qui cherchent à réinterpréter les fondements de la Déclaration et à compromettre son unité interne pour favoriser le passage de la protection de la dignité humaine à la satisfaction de simples intérêts, souvent particuliers. La Déclaration a été adoptée comme "un idéal commun qui est à atteindre" (Préambule) et elle ne peut pas être utilisée de manière partielle, en suivant des tendances ou en opérant des choix sélectifs qui risquent de contredire l'unité de la personne humaine et donc l'indivisibilité de ses droits.

Nous constatons souvent dans les faits une prédominance de la légalité par rapport à la justice quand se manifeste une attention à la revendication des droits qui va jusqu'à les faire apparaître comme le résultat exclusif de dispositions législatives ou de décisions normatives prises par les diverses instances des autorités en charge. Quand ils sont présentés sous une forme de pure légalité, les droits risquent de devenir des propositions de faible portée, séparés de la dimension éthique et rationnelle qui constitue leur fondement et leur fin. La Déclaration universelle a en effet réaffirmé avec force la conviction que le respect des droits de l'homme s'enracine avant tout sur une justice immuable, sur laquelle la force contraignante des proclamations internationales est aussi fondée. C'est un aspect qui est souvent négligé quand on prétend priver les droits de leur vraie fonction au nom d'une perspective utilitariste étroite. Parce que les droits et les devoirs qui leur sont liés découlent naturellement de l'interaction entre les hommes, il est facile d'oublier qu'ils sont le fruit du sens commun de la justice, fondé avant tout sur la solidarité entre les membres du corps social et donc valable dans tous les temps et pour tous les peuples. C'était une intuition exprimée, dès le Ve siècle après Jésus Christ, par l'un des maîtres de notre héritage intellectuel, Augustin d'Hippone. Il enseignait que "le précepte : "Ce que tu ne veux pas qu'on te fasse, ne le fais pas à autrui" ne peut en aucune façon varier en fonction de la diversité des peuples" (De Doctrina Christiana III, 14). Les droits de l'homme exigent alors d'être respectés parce qu'ils sont l'expression de la justice et non simplement en raison de la force coercitive liée à la volonté des législateurs.

Mesdames et Messieurs, à mesure que l'on avance dans l'histoire, de nouvelles situations surgissent et l'on cherche à y attacher de nouveaux droits. Le discernement, c'est-à-dire la capacité de distinguer le bien du mal, est encore plus nécessaire quand sont en jeu des exigences qui appartiennent à la vie et à l'action de personnes, de communautés et de peuples. Quand on affronte le thème des droits, qui mettent en jeu des situations importantes et des réalités profondes, le discernement est une vertu à la fois indispensable et féconde.

Le discernement nous amène alors à souligner que laisser aux seuls Etats, avec leurs lois et leurs institutions, la responsabilité ultime de répondre aux aspirations des personnes, des communautés et de peuples tout entier peut parfois entraîner des conséquences rendant impossible un ordre social respectueux de la dignité de la personne et de ses droits. Par ailleurs, une vision de la vie solidement ancrée dans la dimension religieuse peut permettre d'y parvenir, car la reconnaissance de la valeur transcendante de tout homme et de toute femme favorise la conversion du cœur, ce qui conduit alors à un engagement contre la violence, le terrorisme ou la guerre, et à la promotion de la justice et de la paix. Cela favorise aussi un milieu propice au dialogue interreligieux que les Nations unies sont appelées à soutenir comme elles soutiennent le dialogue dans d'autres domaines de l'activité humaine.
Le dialogue doit être reconnu comme le moyen par lequel les diverses composantes de la société peuvent confronter leurs points de vue et réaliser un consensus autour de la vérité concernant des valeurs ou des fins particulières. Il est de la nature des religions librement pratiquées de pouvoir mener de manière autonome un dialogue de la pensée et de la vie. Si, à ce niveau là aussi, la sphère religieuse est séparée de l'action politique, il en ressort également de grands bénéfices pour les personnes individuelles et pour les communautés. D'autre part, les Nations unies peuvent compter sur les fruits du dialogue entre les religions et tirer des bénéfices de la volonté des croyants de mettre leur expérience au service du bien commun. Leur tâche est de proposer une vision de la foi non pas en termes d'intolérance, de discrimination ou de conflit, mais en terme de respect absolu de la vérité, de la coexistence, des droits et de la réconciliation.

Les droits de l'homme doivent évidemment inclure le droit à la liberté religieuse, comprise comme l'expression d'une dimension à la fois individuelle et communautaire, perspective qui fait ressortir l'unité de la personne tout en distinguant clairement entre la dimension du citoyen et celle du croyant. Au cours des dernières années, l'action des Nations unies a permis que le débat public offre des points de vue inspirés par une vision religieuse dans toutes ses dimensions y compris le rite, le culte, l'éducation, la diffusion d'information et la liberté de professer et de choisir sa religion. Il n'est donc pas imaginable que des croyants doivent se priver d'une partie d'eux-mêmes – de leur foi – afin d'être des citoyens actifs. Il ne devrait jamais être nécessaire de nier Dieu pour jouir de ses droits. Il est d'autant plus nécessaire de protéger les droits liés à la religion s'ils sont considérés comme opposés à une idéologie séculière dominante ou à des positions religieuses majoritaires, de nature exclusive. La pleine garantie de la liberté religieuse ne peut pas être limitée au libre exercice du culte, mais doit prendre en considération la dimension publique de la religion et donc la possibilité pour les croyants de participer à la construction de l'ordre social. Ils le font effectivement à l'heure actuelle par exemple à travers leur engagement efficace et généreux dans un vaste réseau d'initiatives qui va des Universités, des Instituts scientifiques et des écoles, jusqu'aux structures qui promeuvent la santé et aux organisations caritatives au service des plus pauvres et des laissés-pour-compte. Refuser de reconnaître l'apport à la société qui s'enracine dans la dimension religieuse et dans la recherche de l'Absolu – qui par nature exprime une communion entre les personnes – reviendrait à privilégier dans les faits une approche individualiste et, ce faisant, à fragmenter l'unité de la personne.

Ma présence au sein de cette Assemblée est le signe de mon estime pour les Nations unies et elle veut aussi manifester le souhait que l'Organisation puisse être toujours davantage un signe d'unité entre les Etats et un instrument au service de toute la famille humaine. Elle manifeste aussi la volonté de l'Eglise catholique d'apporter sa contribution aux relations internationales d'une manière qui permette à toute personne et à tout peuple de sentir qu'ils ont leur importance (…).

Les Nations unies demeurent un lieu privilégié où l'Eglise s'efforce de partager son expérience "en humanité", qui a mûri tout au long des siècles parmi les peuples de toute race et de toute culture, et de la mettre à la disposition de tous les membres de la Communauté internationale. Cette expérience et cette activité, qui visent à obtenir la liberté pour tout croyant, cherchent aussi à assurer une protection plus grande aux droits de la personne. Ces droits trouvent leur fondement et leur forme dans la nature transcendante de la personne, qui permet aux hommes et aux femmes d'avancer sur le chemin de la foi et de la recherche de Dieu dans ce monde. Il faut renforcer la reconnaissance de cette dimension si nous voulons soutenir l'espérance de l'humanité en un monde meilleur et si nous voulons créer les conditions pour la paix, le développement, la coopération et la garantie des droits pour les générations à venir.

Dans ma récente encyclique Spe salvi, je rappelais que "la recherche pénible et toujours nouvelle d'ordonnancements droits pour les choses humaines est le devoir de chaque génération" (n. 25). Pour les chrétiens, cette tâche trouve sa justification dans l'espérance qui jaillit de l'œuvre salvifique de Jésus Christ. C'est pourquoi l'Eglise est heureuse d'être associée aux activités de cette honorable Organisation qui a la responsabilité de promouvoir la paix et la bonne volonté sur toute la terre.


Lire le texte intégral du discours du Pape Benoît XVI
 

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4 juillet 2009 6 04 /07 /juillet /2009 11:29
Psaume 68
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4 juillet 2009 6 04 /07 /juillet /2009 11:02

Chers amis lecteurs,

Voici le top 10 des articles de ce Blog les plus lus durant le mois de juin 2009.

1. Péché mortel et péché véniel 159
2. Pourquoi la luxure est-elle un péché grave? 138
3. Eros, Philia et Agapè 104
4. Neuvaine à l'Esprit Saint 69
5. Neuvaine au Sacré-Coeur de Jésus - du 14 au 22 juin 67
6. La vie monastique dans le renouveau charismatique                    56
7. Des images érotiques audacieuses... 51
8. Témoignage du Père Joseph-Marie Verlinde (2) 50
9. Introduction à la théologie catholique 48
10. Pourquoi je crois en Medjugorje 48
 

 

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4 juillet 2009 6 04 /07 /juillet /2009 10:52


Extrait du discours prononcé par le Pape Benoît XVI lors de la rencontre interreligieuse au "Pope John Paul II Cultural Center" de Washington, D.C., le Jeudi 17 avril 2008.


J'ai remarqué un intérêt croissant parmi les jeunes pour développer des programmes destinés à promouvoir le dialogue interreligieux et interculturel. Il s'agit d'initiatives louables. Dans le même temps,
la liberté religieuse, le dialogue interreligieux et la foi visent à quelque chose de plus qu'un consensus en vue de déterminer des voies pour mettre en œuvre des stratégies concrètes pour faire progresser la paix. L'objectif le plus vaste du dialogue est celui de découvrir la vérité. Quelle est l'origine et le destin du genre humain? Que sont le bien et le mal? Ce n'est qu'en affrontant ces questions plus profondes que nous pourrons construire une base solide pour la paix et la sécurité de la famille humaine : "Là où l'homme se laisse éclairer par la splendeur de la vérité, il entreprend presque naturellement le chemin de la paix" (Message 2006 pour la Journée mondiale de la Paix, n. 3).

Nous vivons à une époque où ces questions sont trop souvent mises de côté. Toutefois, elles ne pourront jamais être effacées du cœur de l'homme (…). Les chefs spirituels ont un devoir particulier, et nous pourrions dire une compétence spéciale, pour mettre au premier plan les questions les plus profondes de la conscience humaine, pour réveiller l'humanité devant le mystère de l'existence humaine, pour faire place dans un monde frénétique à la
réflexion et à la prière.

Placés face à ces interrogations les plus profondes concernant l'origine et le destin du genre humain,
les chrétiens proposent Jésus de Nazareth. Il est – telle est notre foi – le Logos éternel, qui s'est fait chair pour réconcilier l'homme avec Dieu et révéler la Raison qui se trouve à la base de toute les choses. C'est Lui que nous apportons dans le forum du dialogue interreligieux. Le désir ardent de suivre ses traces pousse les chrétiens à ouvrir leurs esprits et leurs cœurs au dialogue (cf. Lc 10, 25-37; Jn 4, 7-26).

Chers amis, dans notre tentative de découvrir les points communs, nous avons peut-être évité la responsabilité de discuter de nos différences avec calme et clarté. Alors que nous unissons toujours nos cœurs et nos esprits dans la recherche de la paix, nous devons également écouter avec attention la voix de la 
vérité. De cette manière, notre dialogue ne se limite pas à reconnaître un ensemble commun de valeurs, mais il se pousse en avant pour enquêter sur leur fondement ultime. Nous n'avons aucun motif d'avoir peur, car la vérité nous révèle le rapport essentiel entre le monde et Dieu. Nous sommes en mesure de percevoir que la paix est un "don céleste", qui nous appelle à conformer l'histoire humaine à l'ordre divin. C'est là que se trouve la "vérité de la paix" (cf. Message pour la Journée mondiale de la Paix 2006).

Comme nous l'avons vu alors, l'objectif le plus important du dialogue interreligieux demande une claire exposition de nos doctrines religieuses respectives (…). Chers amis, faites en sorte que notre dialogue sincère et notre coopération puissent inspirer toutes les personnes à méditer sur les questions les plus profondes à propos de leur origine et de leur destin. Puissent les disciples de toutes les religions être unis dans la défense et la promotion de la vie et de la liberté religieuse dans le monde entier. En nous consacrant généreusement à cette sainte tâche – à travers le dialogue et d'innombrables petits actes d'amour, de co
mpréhension et de compassion - nous pouvons être des instruments de paix pour toute la famille humaine.


Lire le texte intégral du discours du Pape Benoît XVI 

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2 juillet 2009 4 02 /07 /juillet /2009 23:00



Extrait du discours prononcé par le Pape Benoît XVI lors de la rencontre interreligieuse au "Pope John Paul II Cultural Center" de Washington, D.C., le Jeudi 17 avril 2008.

 

Je suis heureux d'avoir l'occasion de vous rencontrer aujourd'hui. Je (…) vous salue tous cordialement, vous qui êtes ici rassemblés pour représenter les différentes religions présentes aux Etats-Unis d'Amérique (…).

Ce pays possède une longue histoire de collaboration entre les différentes religions, dans de nombreux domaines de la vie publique. Des services de prière interreligieuse au cours de la fête nationale du Thanksgiving, des initiatives communes dans des activités caritatives, une voix unanime à propos d'importantes questions publiques : telles sont certaines des façons dont les membres des différentes religions se rencontrent pour améliorer la compréhension réciproque et promouvoir le bien commun. J'encourage tous les groupe religieux qui sont en Amérique à persévérer dans leur collaboration et à enrichir ainsi la vie publique par des valeurs spirituelles qui animent votre action dans le monde.

Le lieu où nous sommes à présent rassemblés a été expressément fondé pour la promotion de ce type de collaboration. En effet, le "Pope John Paul II Cultural Center" se propose d'offrir une voix chrétienne à la "recherche humaine de la signification et du but de la vie" dans un monde de "communautés religieuses, ethniques et culturelles différentes" (Mission Statement).
Cette institution nous rappelle la conviction de cette nation que tous les hommes devraient être libres de rechercher le bonheur de manière compatible avec leur nature de créatures dotées de raison et d'une libre volonté.

Les Américains ont toujours apprécié la possibilité de pratiquer librement leur culte, conformément à leur conscience.
Alexis de Tocqueville, l'historien français et observateur des événements américains, était fasciné par cet aspect de la nation. Il a souligné qu'il s'agit d'un pays où la religion et la liberté sont intimement liées dans leur contribution à une démocratie stable favorisant les vertus sociales et la participation à la vie communautaire de tous ses citoyens. Dans les zones urbaines, il est courant pour les personnes provenant de traditions culturelles et de religions différentes de s'engager chaque jour l'une à côté de l'autre dans les milieux commerciaux, sociaux et éducatifs.
Aujourd'hui, de jeunes chrétiens, juifs, musulmans, hindous, bouddhistes et des enfants de toutes les religions et de tous les pays sont assis côte à côte dans les salles de classe, apprenant les uns avec les autres et les uns des autres. Cette diversité donne lieu à de nouveaux défis qui suscitent une réflexion plus approfondie sur les principes fondamentaux d'une société démocratique. Que d'autres personnes puissent tirer courage de votre expérience, en se rendant compte qu'une société unie peut dériver d'une pluralité de peuples "E pluribus unum" : "D'une multitude, un" -, à condition que tous reconnaissent la liberté religieuse comme un droit civil fondamental (cf. Dignitatis humanae, n. 2).

La tâche de défendre la liberté religieuse n'est jamais terminée.
De nouvelles situations et de nouveaux défis invitent les citoyens et les dirigeants à réfléchir sur la façon dont leurs décisions respectent ce droit humain fondamental. Défendre la liberté religieuse dans le cadre de la loi ne garantit pas que les peuples, en particulier les minorités, soient épargnés par des formes injustes de discrimination et de préjugés. Un effort constant est demandé à tous les membres de la société dans le but de garantir que soit offerte aux citoyens l'opportunité d'exercer leur culte de manière pacifique et de transmettre leur patrimoine religieux à leurs enfants.

La transmission des traditions religieuses aux générations qui se succèdent, aide non seulement à préserver un patrimoine, mais soutient également et nourrit à l'heure actuelle la culture qui nous entoure. Cela est également valable pour le dialogue entre les religions ; ceux qui y participent et la société en tirent un enrichissement. Dans la mesure où nous grandissons dans la compréhension les uns des autres, nous nous rendons compte que nous partageons une estime pour les valeurs éthiques que la raison humaine peut atteindre, qui sont respectées par toutes les personnes de bonne volonté. Le monde demande avec insistance un témoignage commun de ces valeurs. J'invite donc toutes les personnes religieuses à considérer le dialogue non seulement comme un moyen pour renforcer la compréhension réciproque, mais également comme une façon de servir la société de manière plus large.
En témoignant des vérités morales qu'ils ont en commun avec tous les hommes et toutes les femmes de bonne volonté, les groupes religieux exerceront une influence positive sur la culture au niveau le plus large et ils inspireront leurs voisins, leurs collègues de travail et leurs concitoyens à s'unir à la tâche de renforcer les liens de solidarité. Pour reprendre les paroles du Président Franklin Delano Roosevelt, "il ne pourrait arriver rien de plus grand à notre terre aujourd'hui qu'une renaissance de l'esprit de foi".

Un exemple concret de la contribution que les communautés religieuses peuvent offrir à la société civile sont les écoles confessionnelles. Ces institutions enrichissent les enfants tant intellectuellement que spirituellement. Guidés par leurs enseignants à la découverte de la dignité donnée par Dieu à chaque être humain, les jeunes apprennent à respecter les croyances et les pratiques religieuses des autres, en développant la vie civile de la nation.


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1 juillet 2009 3 01 /07 /juillet /2009 08:22



Extrait du discours prononcé par le Pape Benoît XVI à l’Université catholique d'Amérique à Washington, le 17 avril 2008.

 



La mission première d'évangélisation de l'Eglise, dans laquelle les institutions éducatives jouent un rôle crucial, est à l'unisson de l'aspiration fondamentale de la nation à développer une société vraiment digne de la dignité de la personne humaine. Parfois, cependant, la valeur de la contribution de l'Eglise au débat public est remise en question. C'est pourquoi il est important de rappeler que la vérité de la foi et celle de la raison ne se contredisent jamais entre elles. De fait, la mission de l'Eglise l'engage dans la lutte que l'humanité mène pour atteindre la vérité. En exprimant la vérité révélée, elle sert tous les membres de la société en purifiant la Raison, en assurant qu'elle demeure ouverte à la considération des vérités dernières. En puisant à la Sagesse divine, elle fait la lumière sur l'établissement de la moralité et de l'éthique humaine, et rappelle à tous les groupes dans la société que ce n'est pas la pratique qui donne naissance à la vérité mais que c'est la vérité qui doit servir de base à la pratique. Loin de menacer la tolérance de la diversité légitime, une contribution semblable éclaire la vérité même qui rend le consensus possible, et aide à garder le débat public raisonnable, honnête et fiable. De la même manière, l'Eglise ne se lasse jamais de soutenir les catégories morales essentielles du juste et de l'injuste, sans lesquelles l'espérance ne peut que se flétrir, ouvrant la voie à de froids et pragmatiques calculs utilitaristes qui réduisent la personne à n'être au plus qu'un pion sur un échiquier idéal.

P
ar rapport au débat éducatif, la diakonia de la vérité assume une haute signification dans les sociétés au sein desquelles l'idéologie séculariste creuse un fossé entre vérité et foi. Cette division a encouragé la tendance à confondre vérité et connaissance et à adopter une mentalité positiviste qui, par son rejet de la métaphysique, nie les fondements de la foi et rejette la nécessité d'une vision morale. La vérité signifie plus que la connaissance : connaître la vérité nous amène à découvrir le bien. La vérité parle à l'individu dans son intégralité, en nous invitant à répondre avec tout notre être. Cette vision optimiste est fondée dans notre foi chrétienne, parce que dans cette foi nous est donnée la vision du Logos, la Raison créatrice de Dieu, qui s'est révélée elle-même comme divinité dans l'incarnation. Loin d'être une communication de données factuelles – d'"informations" – la vérité aimante de l'Evangile est créative et capable de changer la vie – elle est "performative" (cf. Spe salvi, n. 2). Les éducateurs chrétiens peuvent en toute confiance libérer les jeunes des limites du positivisme et réveiller leur réceptivité à la vérité, à Dieu et à sa bonté. De cette manière, vous aiderez également à former leur conscience qui, enrichie par la foi, ouvre un chemin sûr vers la paix intérieure et le respect des autres.

Il n'est pas surprenant, toutefois, qu'outre nos communautés ecclésiales, la société en général demande intensément des éducateurs catholiques. Cela vous confère une responsabilité et vous offre une opportunité. Un nombre toujours croissant de personnes – en particulier de parents – reconnait le besoin d'excellence dans la formation humaine de leurs enfants. Comme Mater et Magistra, l'Eglise partage leur préoccupation.
Quand rien au-delà de la personne n'est reconnu comme définitif, l'ultime critère de jugement devient le "moi" et la satisfaction des désirs immédiats de l'individu. L'objectivité et la perspective, qui ne découlent que de la dimension transcendante essentielle de la personne humaine, peuvent se perdre. Dans un tel horizon relativiste les buts de l'éducation sont irrémédiablement réduits. Lentement, un abaissement des niveaux s'affirme. Nous observons aujourd'hui une certaine timidité face à la catégorie du bien et une chasse inconsidérée à l'étalage de nouveautés comme réalisation de la liberté. Nous sommes témoins de la conviction que toutes les expériences seraient d'une égale valeur et de la réticence à admettre imperfections et erreurs. Il est également particulièrement inquiétant de voir le précieux et délicat domaine de l'éducation sexuelle réduit à la gestion des "risques" et privé de toute référence à la beauté de l'amour conjugal.

Quelles réponses les éducateurs chrétiens peuvent-ils apporter? Ces développements dangereux mettent en évidence l'urgence particulière de ce que nous pourrions appeler la "charité intellectuelle". Cet aspect de la charité demande à l'éducateur de reconnaître que sa profonde responsabilité de guider les jeunes à la vérité est tout simplement un acte d'amour. En vérité, la dignité de l'éducation réside dans la promotion de la vraie perfection et de la joie de ceux qui doivent être guidés. En pratique, la "charité intellectuelle" soutient l'unité essentielle de la connaissance contre la fragmentation qui s'ensuit quand la Raison est détachée de la recherche de la Vérité. Cela guide les jeunes vers la satisfaction profonde d'exercer la liberté en relation à la Vérité, et cela nous pousse à formuler la relation entre la foi et les divers aspects de la vie familiale et civile. Une fois que la passion pour la plénitude et l'unité de la vérité a été réveillée, les jeunes goûteront assurément la découverte que la question sur ce qu'ils peuvent connaître les conduit à la grande aventure de ce qu'ils devraient faire. Ils font ici l'expérience de "en qui" et de "en quelle chose" il est possible d'espérer et ils seront inspirés pour apporter leur contribution à la société qui fait naître l'espérance chez les autres.

Chers amis, je souhaite conclure en attirant particulièrement votre attention sur l'extrême importance de votre compétence et de votre témoignage au sein de nos universités et nos écoles catholiques. Avant tout, permettez-moi de vous remercier pour votre dévouement et votre générosité. Je sais du temps où j'étais professeur, et je l'ai ensuite entendu de la bouche de vos évêques et des personnes travaillant à la Congrégation pour l'éducation catholique, que la réputation des institutions éducatives dans votre pays vous est largement due ainsi qu'à vos prédécesseurs. Vos contributions désintéressées – de la recherche extérieure au dévouement de ceux qui travaillent au sein des instituts scolaires – servent autant votre pays que l'Eglise. Je vous exprime pour cela ma profonde gratitude.

A propos des membres des facultés dans les collèges universitaires catholiques, je souhaite réaffirmer la grande valeur de la liberté académique.
En vertu de cette liberté, vous êtes appelés à chercher la vérité partout où l'analyse attentive de l'évidence vous conduit. Cependant, il faut aussi rappeler que tous les appels au principe de liberté académique pour justifier des positions qui contredisent la foi et l'enseignement de l'Eglise feraient obstacle ou même trahiraient l'identité et la mission de l'université, une mission qui est au cœur du munus docendi de l'Eglise et qui n'est en aucune manière autonome ou indépendante d'elle.

Enseignants et administrateurs, des universités autant que des écoles, ont le devoir et le privilège d'assurer que les étudiants reçoivent une instruction dans la doctrine et dans la pratique catholiques. Cela exige que le témoignage public rendu à la manière d'être du Christ, telle qu'elle ressort de l'Evangile et qu'elle est proposée par le magistère de l'Eglise, modèle tous les aspects de la vie institutionnelle autant à l'intérieur qu'à l'extérieur des salles de classe. Prendre de la distance par rapport à cette vision affaiblit l'identité catholique et, loin de faire avancer la liberté, conduit inévitablement à la confusion autant morale qu'intellectuelle et spirituelle.

Je souhaite également adresser une parole particulière d'encouragement aux enseignants de catéchèse, qu'ils soient laïcs ou religieux, qui se battent pour assurer que les jeunes deviennent quotidiennement plus aptes à apprécier le don de la foi. L'éducation religieuse est un apostolat stimulant et il y a de nombreux signes d'un désir parmi les jeunes de mieux connaître la foi et de la pratiquer avec détermination (…).

Je désire ici lancer un appel spécifique aux religieux, aux religieuses et aux prêtres : n'abandonnez pas l'apostolat scolaire ; au contraire, renouvelez votre engagement dans les écoles, notamment celles qui sont dans les zones les plus pauvres.
Dans les lieux où de nombreuses promesses fallacieuses attirent les jeunes loin du sentier de la vérité et de la liberté authentique, le témoignage des conseils évangéliques apporté par la personne consacrée est un don irremplaçable. J'encourage les religieux présents à se consacrer avec un enthousiasme renouvelé à la promotion des vocations. Sachez que votre témoignage en faveur de l'idéal de la consécration et de la mission au milieu des jeunes est une source de grande inspiration dans la foi pour eux et pour leurs familles.


Lire le texte intégral du discours du Pape Benoît XVI

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