13 septembre 2011 2 13 /09 /septembre /2011 21:25

Extrait de l’exhortation apostolique post-synodale sur la Parole de Dieu dans la vie et dans la mission de l’Eglise, donnée par Benoît XVI le 30 septembre 2010, en la 6e année de son pontificat.

 

1. « La parole du seigneur demeure pour toujours. Or cette Parole, c’est l’Évangile qui vous a été annoncé » (1 P 1, 25; cf. Is 40, 8). Avec cette expression de la première Lettre de Saint Pierre, qui reprend les paroles du prophète Isaïe, nous sommes placés face au Mystère de Dieu qui se communique lui-même par le don de sa Parole. Cette Parole, qui demeure pour toujours, est entrée dans le temps. Dieu a prononcé sa Parole éternelle de façon humaine ; son Verbe « s’est fait chair » (Jn 1, 14). C’est cela la Bonne Nouvelle. C’est l’annonce qui traverse les siècles, pour arriver jusqu’à nous aujourd’hui.

 

[…] Je désire indiquer quelques lignes fondamentales pour une redécouverte, dans la vie de l’Église, de la Parole divine, source de renouvellement constant, souhaitant en même temps qu’elle devienne toujours plus le cœur de toute activité ecclésiale.

 

2. […] J’exhorte tous les fidèles à refaire l’expérience de la rencontre personnelle et communautaire avec le Christ, Verbe de Vie qui s’est rendu visible, et à s’en faire les messagers pour que le don de la vie divine, la communion, s’étende toujours davantage dans le monde entier. En effet, participer à la vie de Dieu, Trinité d’Amour, est plénitude de joie (cf. 1 Jn 1, 4). Et c’est un don et une tâche incontournable de l’Église de communiquer la joie qui vient de la rencontre avec la Personne du Christ, Parole de Dieu présente au milieu de nous. Dans un monde qui souvent considère Dieu comme superflu ou lointain, nous confessons comme Pierre que lui seul a « les paroles de la vie éternelle » (Jn 6, 68). Il n’existe pas de priorité plus grande que celle-ci : ouvrir à nouveau à l’homme d’aujourd’hui l’accès à Dieu, au Dieu qui parle et qui nous communique son amour pour que nous ayons la vie en abondance (cf. Jn 10, 10).

 

3. Avec la XIIe Assemblée générale ordinaire du Synode des Évêques sur la Parole de Dieu, nous sommes conscients d’avoir pris pour thème, en un certain sens, le cœurmême de la vie chrétienne, en continuité avec la précédente Assemblée synodale sur l’« Eucharistie source et sommet de la vie et de la mission de l’Église ». En effet, l’Église est fondée sur la Parole de Dieu, elle en naît et en vit. Tout au long des siècles de son histoire, le Peuple de Dieu a toujours trouvé en elle sa force et aujourd’hui encore la communauté ecclésiale grandit dans l’écoute, dans la célébration et dans l’étude de la Parole de Dieu. On doit reconnaître qu’au cours des dernières décennies la sensibilité de la vie ecclésiale sur ce thème s’est accrue, avec une attention particulière à la Révélation chrétienne, à la Tradition vivante et à la Sainte Écriture. À partir du pontificat du Pape Léon XIII, il y a eu un crescendo d’interventions tendant à faire prendre une plus grande conscience de l’importance de la Parole de Dieu et des études bibliques dans la vie de l’Église, et qui a culminé avec le Concile Vatican II, de façon particulière avec la promulgation de la Constitution dogmatique sur la Révélation divine Dei Verbum. Elle représente un point de référence sur le chemin ecclésial : « Les Pères synodaux reconnaissent avec gratitude les grands bénéfices apportés par ce document à la vie de l’Église, au point de vue exégétique, théologique, spirituel, pastoral et œcuménique ».

 

Au cours de ces années, la conscience de l’horizon trinitaire, historique et salvifique de la Révélation et la reconnaissance de Jésus-Christ, comme le médiateur et la plénitude de toute la Révélation ont particulièrement grandi. L’Église confesse sans cesse à toutes les générations que le Christ, par toute sa présence et par toute la manifestation de lui-même, par ses paroles et ses œuvres, par ses signes et ses miracles, mais surtout par sa mort et sa Résurrection glorieuse d’entre les morts, enfin par l’envoi de l’Esprit de vérité, achève la Révélation en l’accomplissant.

 

La grande impulsion que la Constitution dogmatique Dei Verbum a donnée à la redécouverte de la Parole de Dieu dans la vie de l’Église, à la réflexion théologique sur la Révélation divine et à l’étude de la Sainte Écriture, est connue de tous. Nombreuses ont aussi été les interventions du Magistère ecclésial en ces matières au cours des quarante dernières années […].

 

4. Durant la XIIe Assemblée synodale, des Pasteurs provenant du monde entier se sont réunis autour de la Parole de Dieu et ont symboliquement mis au centre de l’Assemblée le texte de la Bible pour redécouvrir ce que dans le quotidien nous risquons de considérer comme allant de soi : le fait que Dieu nous parle et répond à nos demandes. Nous avons écouté et célébré ensemble la Parole du Seigneur. Nous nous sommes raconté mutuellement ce que le Seigneur accomplit au sein du Peuple de Dieu, partageant ses espérances et ses préoccupations. Tout cela nous a rendus conscients que nous ne pouvons approfondir notre relation avec la Parole de Dieu qu’à partir du NOUS de l’Église, dans l’écoute et dans l’accueil réciproque.

 

5. Par cette Exhortation apostolique, je désire que les acquis du Synode influencent efficacement la vie de l’Église : dans la relation personnelle avec les Saintes Écritures, dans leur interprétation au cours de la liturgie et dans la catéchèse, de même que dans la recherche scientifique, afin que la Bible ne demeure pas une Parole du passé, mais une Parole vivante et actuelle. Dans ce but j’entends présenter et approfondir les résultats du Synode en faisant une référence constante au Prologue de l’Évangile de Jean (Jn 1, 1-18), dans lequel nous est communiqué le fondement de notre vie : le Verbe, qui depuis le commencement est auprès de Dieu, s’est fait chair et a habité parmi nous (cf. Jn1, 14). Il s’agit d’un texte admirable, qui offre une synthèse de toute la foi chrétienne. De cette expérience personnelle que fut pour lui la rencontre du Christ et l’engagement à sa suite, Jean, que la Tradition identifie au « disciple que Jésus aimait » (Jn 13, 23 ; 20, 2 ; 21, 7.20), a tiré une certitude intime : Jésus est la Sagesse de Dieu incarnée, il est sa Parole éternelle qui s’est faite homme sujet à la mort. Que celui qui « vit et crut » (Jn 20, 8) nous aide nous aussi à appuyer notre tête sur la poitrine du Christ (cf. Jn 13, 25), d’où ont jailli du sang et de l’eau (cf. Jn 19, 34), symboles des Sacrements de l’Église. Suivant l’exemple de l’Apôtre Jean et des autres auteurs inspirés, laissons-nous guider par l’Esprit Saint afin de pouvoir aimer toujours plus la Parole de Dieu.

 

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11 septembre 2011 7 11 /09 /septembre /2011 14:13

DiableUn lecteur m’envoie un message en privé et me dit : « Si Dieu a fait l'homme a son image, alors on peut dire que Dieu est le Diable. »

 

En effet, quand on observe le monde et les atrocités dont l’homme peut se rendre coupable (les guerres, les meurtres, les viols, les tortures…) – spécialement en ce jour anniversaire des attentats du 11 septembre 2001 – il y a de quoi s’interroger sur cette image et cette ressemblance de Dieu. Ce que nous donne à contempler l’homme aujourd’hui ressemble davantage, par bien des aspects, à l’idée qu’on se fait du Diable…

 

Mais… il faut lire la Bible en son entier, et ne pas s’arrêter à son premier chapitre! Car il est évident que l’homme tel qu’il est aujourd’hui n’est pas l’homme tel qu’il est sorti des mains de Dieu ; et que le monde dans lequel nous vivons n’est pas le monde tel qu’il est sorti des mains de Dieu.

 

La Bible affirme certes qu’à l’origine, Dieu créa l’homme « à son image et à sa ressemblance » (Gn 1. 26). C’est là la grande affirmation du premier chapitre du Livre de la Genèse. La Création de l’univers – et de tout ce qui le constitue – est jugée « bonne » par le Créateur (« Dieu vit que cela était bon » répète l’Ecriture par 6 fois dans ce passage !). Et après la création de l’homme et de la femme, Dieu, contemplant l’ensemble de son œuvre, la considère même « très bonne » (Gn 1. 31).

 

Ceci posé : la Bible nous raconte ensuite – de manière imagée – un mystérieux évènement qui s’est produit à l’aube des temps, et qui a plongé l’homme et l’ensemble de la Création dans ce que Saint Paul appelle le « pouvoir du néant » (cf. Rm 8. 20) : cet évènement, c’est celui que la Tradition catholique appelle le « péché originel ».

 

Ce péché des origines n’est pas d’abord le fait de l’homme, mais celui du Diable : « c’est par l’envie du Diable que la mort est entrée dans le monde » (Sg 2. 24).

 

Le péché originel, commis par nos premiers parents sous la séduction de Satan, c’est lui qui a introduit le mal dans le monde, ainsi que la souffrance et la mort – non pas Dieu! « Dieu n’a pas fait la mort, il ne se réjouit pas de voir mourir les êtres vivants » (Sg 1. 13)

 

Depuis lors, l’homme et la Création tout entière sont comme « cassés », « abimés », « livrés » au « pouvoir du néant », aux forces du mal, aux puissances de la mort.

 

Leur bonté originelle cependant n’a pas été complètement détruite, annihilée. L’homme reste fondamentalement « image et ressemblance de Dieu »  capable de faire le bien, de reconnaître le vrai, de produire et de contempler le beau ; d’aimer, de prier… – ; c'est même ce qui fonde sa dignité particulière parmi tous les êtres de la terre. Mais cette image est brouillée, et la ressemblance altérée

 

Dieu ne s’est pas résolu à cela : il a envoyé son Fils dans le monde pour ressaisir l’ensemble de la Création, la réconcilier avec Lui, et l’arracher pour toujours à l’emprise des ténèbres.

 

C’est en Jésus-Christ, mort et ressuscité pour notre Salut, que l’humanité retrouve sa beauté originelle (qui resplendit dans la personne même du Christ) – plus encore : qu’elle est promise à la divinisation. « Dieu s’est fait homme, disait Saint Irénée, pour que l’homme devienne Dieu. »

 

Telle est la destinée de l’homme : non pas l’anéantissement et la nuit de la tombe ; mais la glorification de tout son être, corps et âme, dans la lumière de Dieu. Saint Paul annonce une « métamorphose » à venir de l’homme – comparable à la transformation de la chenille en papillon. L’homme pécheur sera transformé de telle manière qu’il ne puisse plus jamais pécher – non par une réduction de sa liberté, mais au contraire, par le don d’un surcroît de liberté (Jésus nous révèle à ce sujet que « tout homme qui commet le péché est esclave du péché » – Jn 8. 34) ; par une participation à la liberté même de Dieu.

 

Nous serons alors – lorsque Dieu sera « tout en tous » (cf. 1 Co 15. 28) – « image et ressemblance » parfaite de Dieu, à un degré tel que nos premiers parents eux-mêmes n’ont pas connus à l’origine.

 

Le Diable, quant à lui, « homicide dès l’origine » (cf. Jn 8. 44), sera jeté au feu éternel – avec tous ceux qui auront pris son parti (cf. Mt 25. 41).

 

C’est pourquoi : il n’y aura plus de mal, ni de souffrance, ni de mort dans le Royaume de Dieu où nous vivrons éternellement (cf. Ap 21. 4). La Création aura alors atteint son plein accomplissement, son plein achèvement – elle sera parvenue au terme de sa croissance, selon le Plan de Dieu.

 

Tout cela peut paraître irréel à certains ; un conte de fée – trop beau pour être vrai. Mais la vie de l’Eglise et l’expérience des saints, ainsi que les manifestations, ici et là, du Royaume, quelque 2000 ans après la venue du Christ (sur les lieux d’apparitions par exemple), attestent que notre monde est habité d’une puissance de transformation en action, dont nous pouvons voir les prémisses.

 

En conclusion, et pour rebondir sur la phrase de notre lecteur, je dirais : « Si Dieu a fait l'homme a son image, alors… on peut dire que cette image a grandement besoin d’être restaurée dans le Christ ! »

 

Ce qui est toujours possible grâce aux sacrements de l'Eglise (baptême, confession...), et à la conversion du cœur (qui est, littéralement : un retournement à 180° vers Dieu).

 

« Tournez-vous vers moi, tous les lointains de la terre, dit le Seigneur, et vous serez sauvés. » (Is 45. 22)

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11 septembre 2011 7 11 /09 /septembre /2011 10:06

Dimanche 11 septembre 2011 – 24e dimanche du temps ordinaire (Année A)

 

Première lecture : Sir. 27. 30 - 28. 7

« S'il n'a pas de pitié pour un homme, son semblable, comment peut-il supplier pour ses propres fautes? »

 

Psaume 102

« Le Seigneur n'agit pas envers nous selon nos fautes ; il ne nous rend pas selon nos offenses »

 

Deuxième lecture : Rm 14. 7-9

 « Dans notre vie comme dans notre mort, nous appartenons au Seigneur »

 

Evangile : Mt 18. 21-35

« Quand mon frère commettra des fautes contre moi, combien de fois dois-je lui pardonner? » 

 

***

Message audio du Pape : 2011

Angelus du Pape : 2011

Homélie du Père Walter Covens : 2011

Homélie du Père Joseph-Marie Verlinde : 2005    

Audio de Radio Vatican : 2011

Ce que l’Evangile nous dit et me demande

Pourquoi pardonner? (P. Raniero Cantalamessa)

Le ressentiment est un poison ; le pardon un souffle de vie (P. Pierre Desroches, de Montréal)

Une nouvelle dimension (P. Nicolas)

 

*** 

 

« Je te dis de pardonner non jusqu'à 7 fois, mais jusqu'à 70 fois 7 fois » (Mt 18. 22)

 

« Heureux les miséricordieux: ils obtiendront miséricorde. Le mot de miséricorde est doux, mes frères. Si le mot est doux, combien plus la chose? Et alors que tous les hommes veulent l'obtenir, ce qui est malheureux, c'est que tous ne font pas ce qu'il faut pour mériter de la recevoir. Tous veulent recevoir la miséricorde, mais il y en a peu qui veulent la donner.

 

« Et toi, de quel front oses-tu demander ce que tu négliges de donner? Il doit commencer par faire miséricorde en ce monde, celui qui souhaite la recevoir dans le ciel. Aussi, frères très chers, puisque nous voulons tous la miséricorde, prenons-la comme protectrice en ce monde, pour qu'elle nous délivre dans le monde à venir. Il y a en effet une miséricorde dans le ciel, à laquelle on parvient par les miséricordes terrestres. L'Ecriture le dit bien : Seigneur, ta miséricorde est dans le ciel.

 

« Il y a donc une miséricorde sur la terre et une autre dans le ciel, c'est-à-dire l'une, humaine et l'autre, divine. Comment définir la miséricorde humaine? C'est que tu prennes garde aux misères des pauvres. Comment définir la miséricorde divine? Sans aucun doute, c'est qu'elle accorde le pardon des péchés. Tout ce que la miséricorde humaine dépense dans le voyage, la miséricorde divine le rend dans la patrie. Car c'est Dieu qui, en ce monde, souffre du froid et de la faim en tous les pauvres, comme il l'a dit lui-même : Chaque fois que vous l'avez fait à l'un de ces petits, c'est à moi que vous l'avez fait. Dieu qui, du haut du ciel, veut donner, sur la terre veut recevoir.

 

« Quelle sorte de gens sommes-nous donc, nous qui voulons recevoir lorsque Dieu donne ; et lorsqu'il demande, nous ne voulons pas donner? Quand le pauvre a faim, c'est le Christ qui est dans l'indigence, comme il le dit lui-même : J'avais faim, et vous ne m'avez pas donné à manger. Ne méprise donc pas la misère des pauvres, si tu veux espérer avec confiance le pardon de tes péchés. Le Christ a faim maintenant, mes frères, lui-même a voulu avoir faim et soif dans la personne de tous les pauvres ; et ce qu'il reçoit sur la terre, il le rend dans le ciel.

 

« Je vous le demande, mes frères, que voulez-vous, que cherchez-vous quand vous venez à l'église? Quoi donc, sinon la miséricorde? Donnez celle de la terre, et vous recevrez celle du ciel. Le pauvre te demande, et tu demandes à Dieu : il demande une bouchée de pain, et toi, la vie éternelle. Donne au mendiant pour mériter que le Christ te donne ; écoute-le qui dit : Donnez, et il vous sera donné. Je ne sais de quel front tu veux recevoir ce que tu ne veux pas donner. Et c'est pourquoi, lorsque vous venez à l'église, faites l'aumône aux pauvres, selon vos ressources. » (Saint Césaire d'Arles)

        


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10 septembre 2011 6 10 /09 /septembre /2011 09:33


 

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8 septembre 2011 4 08 /09 /septembre /2011 12:39

Audience Générale du Pape Benoît XVI sur Saint Pie X, le 18 août 2010.

 

Chers frères et sœurs!

 

Je voudrais m’arrêter aujourd’hui sur la figure de mon prédécesseur, Saint Pie X, […] en soulignant certains de ses traits qui peuvent être utiles également pour les pasteurs et les fidèles de notre époque.

 

Giuseppe Sarto, tel était son nom, né à Riese (Trévise, Italie) en 1835 dans une famille d’agriculteurs, fut ordonné prêtre à l’âge de 23 ans, après des études au séminaire de Padoue. Il fut d’abord vicaire de Tombolo, ensuite curé à Salzano, puis chanoine de la cathédrale de Trévise avec charge de chancelier épiscopal et de directeur spirituel du séminaire diocésain. Au cours de ces années de riche et généreuse expérience pastorale, le futur Souverain Pontife manifesta un profond amour pour le Christ et son Eglise, ainsi que l’humilité, la simplicité et la grande charité envers les personnes les plus indigentes, qui caractérisèrent toute sa vie. En 1884, il fut nommé évêque de Mantoue et en 1893 patriarche de Venise. Le 4 août 1903, il fut élu Pape, ministère qu’il accepta après quelques hésitations, car il ne se considérait pas à la hauteur d’une charge si élevée.

 

Le pontificat de Saint Pie X a laissé une marque indélébile dans l’histoire de l’Eglise et fut caractérisé par un effort important de réforme, résumé dans la deviseInstaurare omnia in Christo, « Renouveler toute chose dans le Christ ». En effet, ses interventions bouleversèrent les divers milieux ecclésiaux. Dès le début, il se consacra à la réorganisation de la Curie Romaine ; puis il lança les travaux de rédaction du Code de Droit canonique, promulgué par son successeur Benoît XV. Il promut ensuite la révision des études et de l’iter de formation des futurs prêtres, en fondant également divers séminaires régionaux, équipés de bibliothèques de qualité, et de professeurs bien préparés.

 

Un autre domaine important fut celui de la formation doctrinale du Peuple de Dieu. Depuis les années où il était curé, il avait rédigé lui-même un catéchisme et au cours de son épiscopat à Mantoue, il avait travaillé afin que l’on parvienne à un catéchisme unique, sinon universel, tout au moins italien. En authentique pasteur, il avait compris que la situation de l’époque, notamment en raison du phénomène de l’émigration, rendait nécessaire un catéchisme auquel chaque fidèle puisse se référer indépendamment du lieu et des circonstances de vie. En tant que Souverain Pontife, il prépara un texte de doctrine chrétienne pour le diocèse de Rome, qui fut diffusé par la suite dans toute l’Italie et le monde. Ce catéchisme appelée « de Pie X » a été pour de nombreuses personnes un guide sûr pour apprendre les vérités de la foi en raison de son langage simple, clair et précis et de sa présentation concrète.

 

Il consacra une grande attention à la réforme de la Liturgie, en particulier de la musique sacrée, pour conduire les fidèles à une vie de prière plus profonde et à une participation plus pleine aux sacrements. Dans le Motu proprio Parmi les sollicitudes (1903), première année de son pontificat, il affirma que le véritable esprit chrétien a sa source première et indispensable dans la participation active aux sacro-saints mystères et à la prière publique et solennelle de l’Eglise (cf. AAS 36 [1903], 531). C’est pourquoi, il recommanda de s’approcher souvent des sacrements, encourageant la pratique quotidienne de la communion, bien préparés, et anticipant de manière opportune la première communion des enfants vers l’âge de sept ans, « lorsque l’enfant commence à raisonner » (cf. S. Congr. de Sacramentis, Decretum Quam singulari: AAS 2 [1910], 582).

 

Fidèle à la tâche de confirmer ses frères dans la foi, Saint Pie X, face à certaines tendances qui se manifestèrent dans le domaine théologique à la fin du XIXe siècle et aux débuts du XXe siècle, intervint avec décision, condamnant le « Modernisme », pour défendre les fidèles de conceptions erronées et promouvoir un approfondissement scientifique de la Révélation, en harmonie avec la Tradition de l’Eglise. Le 7 mai 1909, avec la Lettre apostolique Vinea electa, il fonda l’Institut pontifical biblique. Les derniers mois de sa vie furent assombris par les grondements de la guerre. L’appel aux catholiques du monde, lancé le 2 août 1914 pour exprimer « la douleur aiguë » de l’heure présente, était le cri de souffrance d’un père qui voit ses fils se dresser les uns contre les autres. Il mourut peu après, le 20 août, et sa réputation de sainteté commença à se diffuser immédiatement au sein du peuple chrétien.

 

Chers frères et sœurs, Saint Pie X nous enseigne à tous qu’à la base de notre action apostolique, dans les différents domaines dans lesquels nous œuvrons, doit toujours se trouver une intime union personnelle avec le Christ, à cultiver et à accroître jour après jour. Ceci est le noyau de tout son enseignement, de tout son engagement pastoral. Ce n’est que si nous aimons le Seigneur, que nous serons capables de conduire les hommes à Dieu et de les ouvrir à son amour miséricordieux et ouvrir ainsi le monde à la miséricorde de Dieu.

 

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7 septembre 2011 3 07 /09 /septembre /2011 10:34

Audience Générale du Pape Benoît XVI sur le martyre, le 11 août 2010.

 

Chers frères et sœurs,

 

Aujourd’hui, dans la liturgie, nous rappelons sainte Claire d’Assise, fondatrice des Clarisses, figure lumineuse dont je parlerai dans l’une des prochaines catéchèses. Mais au cours de cette semaine — comme je l’avais déjà mentionné dans l’Angelus de dimanche dernier — nous rappelons également la mémoire de plusieurs saints martyrs, aussi bien des premiers siècles de l’Eglise, comme Saint Laurent, diacre, Saint Pontien, Pape, et Saint Hippolyte, prêtre ; que d’une époque plus proche de nous, comme Sainte Thérèse Bénédicte de la Croix, Edith Stein, patronne de l’Europe, et Saint Maximilien Marie Kolbe. Je voudrais donc m’arrêter brièvement sur le martyre, forme d’amour total pour Dieu.

 

Sur quoi se fonde le martyre ? La réponse est simple : sur la mort de Jésus, sur son sacrifice suprême d’amour, consommé sur la Croix afin que nous puissions avoir la vie (cf. Jn 10, 10).Le Christ est le serviteur souffrant dont parle le prophète Isaïe (cf. Is 52, 13-15), qui s’est donné lui-même en rançon pour une multitude (cf. Mt 20, 28). Il exhorte ses disciples, chacun de nous, à prendre chaque jour sa propre croix et à le suivre sur la voie de l’amour total pour Dieu le Père et pour l’humanité : « Celui qui ne prend pas sa croix et ne me suit pas — nous dit-il — n’est pas digne de moi. Qui veut garder sa vie pour soi la perdra; qui perdra sa vie à cause de moi la gardera » (Mt 10, 38-39). C’est la logique du grain de blé qui meurt pour germer et porter la vie (cf. Jn 12, 24). Jésus lui-même est le grain de blé venu de Dieu, le grain de blé divin, qui se laisse tomber sur la terre, qui se laisse ouvrir, briser dans la mort et, précisément à travers cela, il s’ouvre et peut ainsi porter du fruit dans l’immensité du monde. Le martyr suit le Seigneur jusqu’à la fin, en acceptant librement de mourir pour le Salut du monde, dans une épreuve suprême de foi et d’amour (cf. Lumen gentium, n. 42).

 

Encore une fois, d’où naît la force pour affronter le martyre ? De l’union profonde et intime avec le Christ, car le martyre et la vocation au martyre ne sont pas le résultat d’un effort humain, mais ils sont la réponse à une initiative et à un appel de Dieu, ils sont un don de sa grâce, qui rend capables d’offrir sa propre vie par amour au Christ et à l’Eglise, et ainsi au monde. Si nous lisons les vies des martyrs, nous sommes étonnés par leur sérénité et leur courage en affrontant la souffrance et la mort : la puissance de Dieu se manifeste pleinement dans la faiblesse, dans la pauvreté de celui qui se confie à Lui et ne place qu’en Lui son espérance (cf. 2 Co 12, 9). Mais il est important de souligner que la grâce de Dieu ne supprime pas et n’étouffe pas la liberté de celui qui affronte le martyre, mais au contraire l’enrichit et l’exalte : le martyr est une personne souverainement libre, libre à l’égard du pouvoir, du monde ; une personne libre, qui à travers un acte unique définitif, donne toute sa vie à Dieu, et dans un acte suprême de foi, d’espérance et de charité, s’abandonne entre les mains de son Créateur et Rédempteur ; elle sacrifie sa propre vie pour être associée de manière totale au Sacrifice du Christ sur la Croix. En un mot, le martyre est un grand acte d’amour en réponse à l’amour immense de Dieu.

 

Chers frères et sœurs, comme je le disais mercredi dernier, nous ne sommes probablement pas appelés au martyre, mais aucun de nous n’est exclu de l’appel divin à la sainteté, à vivre le haut degré de l’existence chrétienne et cela implique de se charger chaque jour de la croix. Nous tous, en particulier à notre époque où semblent prévaloir l’égoïsme et l’individualisme, nous devons assumer comme premier engagement fondamental celui de croître chaque jour dans un amour toujours plus grand pour Dieu et nos frères, afin de transformer notre vie et de transformer ainsi également notre monde. Par l’intercession des saints et des martyrs, nous demandons au Seigneur d’enflammer notre cœur pour être capables d’aimer comme Il a aimé chacun de nous.

 

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6 septembre 2011 2 06 /09 /septembre /2011 16:28

Audience Générale du Pape Benoît XVI sur Saint Tarcisius, le 4 août 2010.

 

Chers frères et sœurs,

 

Je veux vous exprimer ma joie d'être ici aujourd'hui au milieu de vous, sur cette place, où vous êtes réunis en fête pour cette Audience générale, qui voit la présence tellement significative du grand pèlerinage européen des servants d'autel! […]

 

Chers servants et servantes d'autel, chers amis et chères amies, chers pèlerins de langue allemande, bienvenue à Rome! Je vous salue tous cordialement. Je salue avec vous le cardinal-secrétaire d'Etat, Tarcisio Bertone ; il s'appelle Tarcisio comme votre patron. Vous avez eu l’amitié de l'inviter et lui, qui porte le nom de Saint Tarcisius, est heureux de pouvoir être ici au milieu des servants d'autel du monde et des servants d'autel allemands […]. Je remercie de tout cœur l’évêque auxiliaire de Bâle, Mgr Martin Gächter, président du « Coetus Internationalis Ministrantium », pour les paroles de salutation qu'il m'a adressées, pour le grand don de la statue de Saint Tarcisius et pour le foulard qu'il m’a remis. Tout cela me rappelle l'époque où moi aussi j'étais un servant d'autel […].

 

Vous êtes nombreux! J'ai survolé il y a quelques instants la place Saint-Pierre en hélicoptère et j'ai vu toutes les couleurs et la joie, qui est présente sur cette place! Ainsi, non seulement vous créez un climat de fête sur la place, mais vous rendez mon cœur plus joyeux encore! Merci! […]

 

Qui était Saint Tarcisius? Nous ne disposons pas de beaucoup d'informations. Nous sommes dans les premiers siècles de l’Histoire de l'Eglise, plus précisément au troisième siècle ; on raconte qu'il était un jeune homme qui fréquentait les catacombes de Saint-Calixte ici à Rome et qu'il était très fidèle à ses engagements chrétiens. Il aimait beaucoup l'Eucharistie et, de divers éléments, nous concluons que, probablement, il était un acolyte, c'est-à-dire un servant d'autel. Dans ces années-là, l'empereur Valérien persécutait durement les chrétiens, qui étaient contraints de se réunir clandestinement dans les maisons privées ou, parfois, également dans les catacombes, pour écouter la Parole de Dieu, prier et célébrer la Messe. Même la tradition d'apporter l’Eucharistie aux prisonniers et aux malades devenait de plus en plus dangereuse. Un jour, alors que le prêtre demanda comme d’habitude, qui était disposé à apporter l'Eucharistie aux autres frères et sœurs qui l'attendaient, le jeune Tarcisius se leva et dit : « Veux-tu que je m'en charge? ». Ce garçon semblait trop jeune pour un service aussi exigeant! « Ma jeunesse — dit Tarcisius — sera le meilleur abri pour l'Eucharistie ». Le prêtre, convaincu, lui confia le précieux Pain en lui disant : «Tarcisius, rappelle-toi qu'un trésor céleste est remis entre tes faibles mains. Evite les chemins fréquentés et n'oublie pas que les choses saintes ne doivent pas être jetées aux chiens ni les perles aux cochons. Protégeras-tu avec fidélité et assurance les Saints Mystères? ». « Je mourrai — répondit Tarcisius avec fermeté — plutôt que de les céder ». En route, il rencontra des amis qui, s'approchant de lui, lui demandèrent de se joindre à eux. A sa réponse négative — ils étaient païens — ils devinrent soupçonneux et insistants et ils se rendirent compte qu'il serrait quelque chose sur sa poitrine qu'il semblait défendre. Ils tentèrent de la lui arracher mais en vain ; la lutte se fit de plus en plus acharnée, surtout lorsqu'ils apprirent que Tarcisius était chrétien : ils lui donnèrent des coups de pied, lui lancèrent des pierres, mais il ne céda pas. Mourant, il fut apporté au prêtre par un officier prétorien du nom de Quadratus, devenu lui aussi, clandestinement, chrétien. Il y arriva sans vie, mais il serrait encore contre sa poitrine un petit morceau de lin contenant l'Eucharistie. Il fut enterré immédiatement dans les catacombes de Saint-Calixte. Le Pape Damase fit apposer une inscription sur la tombe de Saint Tarcisius, selon laquelle le jeune homme mourut en 257. Le Martyrologe romain fixe la date au 15 août et dans le même Martyrologe est rapportée une belle tradition orale selon laquelle, sur le corps de Saint Tarcisius, on ne retrouva pas le Très Saint Sacrement, ni dans ses mains, ni dans ses vêtements. On raconta que le pain consacré, défendu par sa vie par le petit martyr, était devenu chair de sa chair, formant ainsi avec son propre corps, une unique hostie immaculée offerte à Dieu.

 

Chères servantes et chers servants d'autel, le témoignage de Saint Tarcisius et cette belle tradition nous enseignent l’amour profond et la grande vénération que nous devons avoir pour l'Eucharistie : c'est un bien précieux, un trésor dont la valeur ne peux pas être mesurée, c'est le Pain de la vie, c'est Jésus lui-même qui se fait nourriture, soutien et force pour notre chemin de chaque jour et route ouverte vers la vie éternelle, c'est le don le plus grand que Jésus nous a laissé.

 

Je m'adresse à vous ici présents et, à travers vous, à tous les servants d'autel du monde! Servez avec générosité Jésus présent dans l'Eucharistie. C'est une tâche importante, qui vous permet d'être particulièrement proches du Seigneur et de croître dans une amitié vraie et profonde avec Lui. Conservez jalousement cette amitié dans votre cœur comme Saint Tarcisius, prêts à vous engager, à lutter et à donner la vie pour que Jésus parvienne à tous les hommes. Vous aussi, transmettez aux jeunes de votre âge le don de cette amitié, avec joie, avec enthousiasme, sans peur, afin qu'ils puissent sentir que vous connaissez ce Mystère, qu'il est vrai et que vous l'aimez! Chaque fois que vous vous approchez de l'autel, vous avez la chance d’assister au grand geste d'amour de Dieu, qui continue à vouloir se donner à chacun de nous, à être proche de nous, à nous aider, à nous donner la force pour vivre bien. Avec la consécration — vous le savez — ce petit morceau de pain devient Corps du Christ, ce vin devient Sang du Christ. Vous avez la chance de pouvoir vivre de près cet indicible mystère! Vous accomplissez avec amour, avec dévotion et avec fidélité votre tâche de servants d'autel ; n'entrez pas dans l'église pour la célébration avec superficialité, mais préparez-vous intérieurement à la Messe! En aidant vos prêtres dans le service de l’autel, vous contribuez à rendre Jésus plus proche, de manière telle que les fidèles puissent le sentir et s’en rendre compte avec plus de force : Il est ici ; vous collaborez afin qu'il puisse être plus présent dans le monde, dans la vie de chaque jour, dans l'Eglise et en tout lieu. Chers amis! Vous prêtez à Jésus vos mains, vos pensées, votre temps. Il ne manquera pas de vous récompenser, en vous donnant la vraie joie et en vous faisant sentir où est le bonheur le plus complet. Saint Tarcisius nous a montré que l'amour peut nous conduire jusqu'au don de la vie pour un bien authentique, pour le bien véritable, pour le Seigneur.

 

A nous probablement, le martyre ne sera pas demandé, mais Jésus nous demande la fidélité dans les petites choses, le recueillement intérieur, la participation intérieure, notre foi et l'effort de conserver présent ce trésor dans notre vie de chaque jour. Il nous demande la fidélité dans les tâches quotidiennes, le témoignage de Son amour, en fréquentant l'Eglise par conviction intérieure et pour la joie de sa présence. Ainsi pouvons-nous aussi faire savoir à nos amis que Jésus est vivant.

 

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14 août 2011 7 14 /08 /août /2011 15:00

Dimanche 14 août 2011 – 20e dimanche du temps ordinaire (Année A)

 

Première lecture : Is 56. 1. 6-7

« Mon Salut approche, il vient, et ma justice va se révéler »

 

Psaume 66

« Que les peuples, Dieu, te rendent grâce ; qu'ils te rendent grâce tous ensemble! »

 

Deuxième lecture : Rm 11. 13-15. 29-32

« Les dons de Dieu et son appel sont irrévocables »

 

Evangile : Mt 15. 21-28

« Femme, ta foi est grande. Que tout se fasse pour toi comme tu le veux » 

 

***

Message audio du Pape : 2011

Angelus du Pape : 2011

Homélie du Père Walter Covens : 2008

Homélie du Père Joseph-Marie Verlinde : 2011 

Audio de Radio Vatican : 2011

Ce que l’Evangile nous dit et me demande

Il faut prier sans jamais se lasser car Dieu écoute (P. Raniero Cantalamessa)

Jésus exauce l'étrangère qui sait d'abord être reconnaissante (P. Pierre Desroches, de Montréal)

"Femme, ta foi est grande!" (P. Nicolas)

 

*** 

 

« Femme, ta foi est grande » (Mt 15. 28)

 

« Une grande espérance s'ouvre au travers de cet évangile, par la foi de cette païenne. Si Jésus s'est humblement "limité" aux brebis perdues d'Israël, il laisse entrevoir, ici, que son message et son salut sont destinés à tous les hommes.

 

« Et nous devons, par cet évangile même, nous laisser interroger. Pourquoi ai-je la chance d'avoir la foi? Pourquoi suis-je un privilégié, admis à manger le "pain des enfants de Dieu"? Est-ce que je n'oublie pas, trop souvent, l'immense foule qui attend les miettes de cette table divine? Toute élection par Dieu est aussi mission universelle. Si Dieu choisit "certains", c'est pour les envoyer à tous les "autres". Israël, premier peuple choisi, devait le premier recevoir la merveilleuse fidélité de Dieu à ses promesses, sans oublier le but final : que tous soient sauvés! » (P. Noël Quesson, Parole de Dieu pour chaque dimanche)

        


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13 août 2011 6 13 /08 /août /2011 14:20


 

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11 août 2011 4 11 /08 /août /2011 10:22

Message du Pape Benoît XVI pour les Journées Mondiales de la Jeunesse 2011, le 6 août 2010 (3et dernière partie).

 

4. Croire en Jésus sans le voir

 

Dans l’Evangile est décrite l’expérience de foi de l’Apôtre Saint Thomas dans l’accueil du mystère de la Croix et de la Résurrection du Christ. Thomas fait partie des Douze apôtres. Il a suivi Jésus, il a été témoin direct des guérisons, des miracles qu’il opérait. Il a écouté ses paroles. Il s’est senti perdu, face à sa mort. Le soir de Pâques, le Seigneur est apparu à ses disciples, mais Thomas n’était pas présent. Et quand il lui a été dit que Jésus était vivant et s’était montré, il déclara : « Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets pas mon doigt dans la marque des clous, et si je ne mets pas la main dans son côté, je ne croirai pas! » (Jn 20, 25)

 

Nous aussi nous voudrions pouvoir voir Jésus, pouvoir parler avec Lui, sentir encore plus fortement sa présence. Aujourd’hui, pour beaucoup de personnes l’accès à Jésus est devenu difficile. Ainsi, de nombreuses images de Jésus sont en circulation, qui se prétendent scientifiques et lui retirent sa grandeur, la singularité de sa personne. C’est pourquoi, durant de longues années d’étude et de méditation, a mûri en moi l’idée de transmettre dans un livre un peu de ce qu’est ma rencontre personnelle avec Jésus : pour aider quasiment à voir, entendre, toucher le Seigneur, en qui Dieu est venu nous rencontrer pour se faire connaître.

 

Jésus lui-même, en effet, apparaissant de nouveau huit jours après aux disciples, dit à Thomas : « Porte ton doigt ici : voici mes mains ; avance ta main, et mets-la dans mon côté, et ne deviens pas incrédule, mais croyant » (Jn 20, 26-27). Nous aussi nous pouvons avoir un contact sensible avec Jésus, mettre, pour ainsi dire, la main sur les signes de sa Passion, les signes de son amour : dans les Sacrements, Il se fait particulièrement proche de nous, Il se donne à nous. Chers jeunes, apprenez à « voir », à « rencontrer » Jésus dans l’Eucharistie, là où Il est présent et proche jusqu’à se faire nourriture pour notre chemin ; dans le Sacrement de la Pénitence, dans lequel le Seigneur manifeste sa miséricorde en offrant son pardon. Reconnaissez et servez Jésus aussi dans les pauvres, les malades, les frères qui sont en difficulté et ont besoin d’aide.

 

Ouvrez et cultivez un dialogue personnel avec Jésus Christ, dans la foi. Connaissez-le par la lecture des Evangiles et du Catéchisme de l’Eglise Catholique. Entrez dans un dialogue avec Lui par la prière, donnez-lui votre confiance : il ne la trahira jamais! « La foi est d’abord uneadhésion personnelle de l’homme à Dieu ; elle est en même temps, et inséparablement, l’assentiment libre à toute la vérité que Dieu a révélé » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, 150). Ainsi vous pourrez acquérir une foi mûre, solide, qui ne sera pas fondée uniquement sur un sentiment religieux ou sur un vague souvenir du catéchisme de votre enfance. Vous pourrez connaître Dieu et véritablement vivre de lui, comme l’Apôtre Thomas quand il manifeste sa foi en Jésus en s’exclamant avec force : « Mon Seigneur et mon Dieu! »

 

5. Soutenus par la foi de l’Eglise, pour être témoins

 

A ce moment, Jésus s’exclama : « Parce que tu me vois, tu crois. Heureux ceux qui n’ont pas vu et qui ont cru » (Jn 20, 28). Il pensait au chemin de l’Eglise, fondée sur la foi des témoins oculaires, les Apôtres. Nous comprenons alors que notre foi personnelle en Christ, née d’un dialogue irremplaçable avec lui, est liée à la foi de l’Eglise : nous ne sommes pas des croyants isolés, mais, par le Baptême, nous sommes membres de cette grande famille, et c’est la foi professée par l’Eglise qui donne assurance à notre foi personnelle. Le Credo que nous proclamons lors de la Messe du dimanche nous protège justement du danger de croire en un Dieu qui n’est pas celui que Jésus nous a révélé : « Chaque croyant est ainsi comme un maillon dans la grande chaîne des croyants. Je ne peux croire sans être porté par la foi des autres, et par ma foi, je contribue à porter la foi des autres » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, 166). Remercions sans cesse le Seigneur pour le don de l’Eglise. Elle nous fait progresser avec assurance dans la foi, qui nous donne la vraie vie (cf. Jn 20, 31).

 

Dans l’histoire de l’Eglise, les saints et les martyrs ont puisé au pied de la Croix glorieuse du Christ la force d’être fidèles à Dieu jusqu’au don d’eux-mêmes. Dans la foi, ils ont trouvé la force pour vaincre leurs propres faiblesses et dépasser chaque adversité. Car, comme le dit l’Apôtre Jean : « Quel est le vainqueur du monde, sinon celui qui croit que Jésus est le Fils de Dieu? » (1 Jn 5, 5). Et la victoire qui naît de la foi est celle de l’amour. Tant de chrétiens ont été et sont un témoignage vivant de la force de la foi qui s’exprime par la charité : ils ont été artisans de paix, promoteurs de justice, acteurs d’un monde plus humain, un monde selon Dieu. Ils se sont engagés dans divers domaines de la vie sociale, avec compétence et professionnalisme, contribuant efficacement au bien de tous. La charité qui jaillit de la foi les a conduits à un témoignage très concret, en actes et en paroles : le Christ n’est pas seulement un bien pour nous-mêmes, il est le bien le plus précieux que nous avons à partager avec les autres. Et à l’heure de la mondialisation, soyez les témoins de l’espérance chrétienne dans le monde entier : nombreux sont ceux qui désirent recevoir cette espérance ! Devant le tombeau de son ami Lazare, qui était mort depuis quatre jours, et avant de le ramener à la vie, Jésus dit à Marthe : « Si tu crois, tu verras la gloire de Dieu » (Jn 11, 40). Vous aussi, si vous croyez, si vous savez vivre et témoigner de votre foi chaque jour, vous deviendrez instruments pour faire retrouver à d’autres jeunes comme vous le sens et la joie de la vie, qui naît de la rencontre avec le Christ!

 

6. Vers la Journée Mondiale de Madrid

 

Chers amis, je vous renouvelle l’invitation à venir à la Journée Mondiale de la Jeunesse à Madrid. Avec une joie profonde, je vous attends chacun personnellement : le Christ lui-même veut vous affermir dans la foi par l’Eglise. Le choix de croire en Christ et de le suivre n’est jamais facile. Il est toujours entravé par nos infidélités personnelles et par tant de voix qui indiquent des sentiers plus faciles. Ne vous laissez pas décourager, cherchez plutôt le soutien de la communauté chrétienne, le soutien de l’Eglise! […]

 

Chers jeunes, l’Eglise compte sur vous! Elle a besoin de votre foi vivante, de votre charité créative et du dynamisme de votre espérance. Votre présence renouvelle l’Eglise, la rajeunit et lui donne un élan nouveau. C’est pourquoi les Journées Mondiales de la Jeunesse sont une grâce non seulement pour vous mais aussi pour tout le Peuple de Dieu. L’Eglise en Espagne se prépare activement pour vous accueillir et vivre avec vous la joyeuse expérience de la foi […].

 

Du Vatican, le 6 août 2010, fête de la Transfiguration du Seigneur. 

 

 

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