5 janvier 2011 3 05 /01 /janvier /2011 18:13

Audience Générale du Pape Benoît XVI sur Saint Pierre Damien, le 9 septembre 2009.

 

Chers frères et sœurs,

 

Au cours des catéchèses de ces mercredis, je traite certaines grandes figures de la vie de l'Eglise depuis ses origines. Je voudrais m'arrêter aujourd'hui sur l'une des personnalités les plus significatives du XIe siècle, Saint Pierre Damien, moine, amant de la solitude et dans le même temps, intrépide homme d'Eglise, engagé personnellement dans l'œuvre de réforme commencée par les Papes de l'époque.

 

Il est né à Ravenne en 1007 dans une famille noble, mais pauvre. Devenu orphelin de ses deux parents, il vécut une enfance marquée par les privations et les souffrances, même si sa sœur Roselinda s'engagea à lui servir de mère et son grand frère Damien l'adopta comme son enfant. C'est précisément pour cela qu'il sera appelé par la suite Pierre de Damien, Pierre Damien. Il suivit une formation d'abord à Faenza, puis à Parme où, à l'âge de 25 ans déjà, nous le trouvons engagé dans l'enseignement. A côté d'une bonne compétence dans le domaine du droit, il acquit une grande habileté et un raffinement dans l'art de composer – l'ars scribendi – et, grâce à sa connaissance des grands classiques latins, il devint l'"un des meilleurs latinistes de son époque, l'un des plus grands écrivains du Moyen Age latin" (J. Leclercq, Pierre Damien, ermite et homme d'Eglise, Rome, 1960, p. 172).

 

Il se distingua dans les genres littéraires les plus divers : des lettres aux sermons, des hagiographies aux prières, des poèmes aux épigrammes. Sa sensibilité pour la beauté le conduisait à la contemplation poétique du monde. Pierre Damien concevait l'univers comme une "parabole" inépuisable et une étendue de symboles, à partir de laquelle il interprétait la vie intérieure et la réalité divine et surnaturelle. Dans cette perspective, aux alentours de l'an 1034, la contemplation de l'absolu de Dieu le poussa à se détacher progressivement du monde et de ses réalités éphémères, pour se retirer dans le monastère de Fonte Avellana, fondé quelques décennies plus tôt seulement, mais déjà célèbre en raison de son austérité. Pour édifier les moines, il écrivit la Vie du fondateur, saint Romuald de Ravenne, et s'engagea dans le même temps à en approfondir la spiritualité, en exposant son idéal de monachisme érémitique.

 

Il faut immédiatement souligner un détail : l'ermitage de Fonte Avellana était consacré à la Sainte Croix, et la Croix sera le mystère chrétien qui, plus que tout autre, fascinera Pierre Damien. "Celui qui n'aime pas la Croix du Christ n'aime pas le Christ", affirme-t-il (Sermo, XVIII 11, p. 117) et il se qualifie comme "Petrus crucis Christi servorum famulus – Pierre serviteur des serviteurs de la Croix du Christ" (Ep 9, 1). Pierre Damien adresse à la Croix de très belles prières, dans lesquelles il révèle une vision de ce mystère aux dimensions cosmiques, car il embrasse toute l'histoire du Salut : "O bienheureuse Croix – s'exclame-t-il – la foi des patriarches, les prophéties des prophètes, le sénat des apôtres chargé de juger, l'armée victorieuse des martyrs et les foules de tous les saints te vénèrent, te prêchent et t'honorent" (Sermo, XVIII 14, p. 304). Chers frères et sœurs, que l'exemple de Saint Pierre Damien nous pousse nous aussi à regarder toujours la Croix comme l'acte suprême d'amour de Dieu à l'égard de l'homme, qui nous a donné le Salut.

 

Pour le déroulement de la vie érémitique, ce grand moine rédige une Règle, dans laquelle il souligne profondément la "rigueur de l'ermitage" : dans le silence du cloître, le moine est appelé à passer une longue vie de prière, diurne et nocturne, avec des jeûnes prolongés et austères ; il doit s'exercer à une généreuse charité fraternelle et à une obéissance au prieur toujours prête et disponible. Dans l'étude et la méditation quotidienne, Pierre Damien découvre les significations mystiques de la Parole de Dieu, trouvant dans celle-ci une nourriture pour sa vie spirituelle. C'est dans ce sens qu'il qualifie la cellule de l'ermitage de "parloir où Dieu converse avec les hommes". La vie érémitique est pour lui le sommet de la vie chrétienne, elle se trouve "au sommet des états de vie", car le moine, désormais libre des liens du monde et de son propre moi, reçoit "les arrhes de l'Esprit Saint et son âme s'unit heureuse à l'Epoux céleste" (Ep 18, 17 ; cf. Ep 28, 43sq). Cela apparaît important également pour nous aujourd'hui, même si nous ne sommes pas des moines : savoir faire le silence en nous pour écouter la voix de Dieu, chercher, pour ainsi dire un "parloir" où Dieu parle avec nous : apprendre la Parole de Dieu dans la prière et dans la méditation est le chemin de la vie.

 

Saint Pierre Damien, qui fut substantiellement un homme de prière, de méditation, de contemplation, fut également un fin théologien : sa réflexion sur différents thèmes doctrinaux le conduit à des conclusions importantes pour la vie. Ainsi, par exemple, il expose avec clarté et vivacité la doctrine trinitaire en utilisant déjà, dans le sillage des textes bibliques et patristiques, les trois termes fondamentaux, qui sont ensuite devenus déterminants également pour la philosophie de l'Occident, processio, relatio et persona (cf. Opusc. XXXVIII:  PL CXLV, 633-642; et Opusc. II et III:  ibid., 41sq et 58sq). Toutefois, étant donné que l'analyse théologique du mystère le conduit à contempler la vie intime de Dieu et le dialogue d'amour ineffable entre les trois Personnes divines, il en tire des conclusions ascétiques pour la vie en communauté et pour les relations entre chrétiens latins et grecs, divisés sur ce thème. La méditation sur la figure du Christ a elle aussi des conséquences pratiques significatives, toute l'Ecriture étant axée sur Lui. Le "peuple des juifs – note Saint Pierre Damien –, à travers les pages de l'Ecriture Sainte, a comme porté le Christ sur ses épaules" (Sermo XLVI, 15). Le Christ, ajoute-t-il, doit donc se trouver au centre de la vie du moine : "Que le Christ soit entendu dans notre langue, que le Christ soit vu dans notre vie, qu'il soit perçu dans notre cœur" (Sermo VIII, 5). L'union intime avec le Christ engage non seulement les moines, mais tous les baptisés. Nous trouvons ici un rappel puissant, également pour nous, à ne pas nous laisser totalement prendre par les activités, par les problèmes et par les préoccupations de chaque jour, en oubliant que Jésus doit vraiment être au centre de notre vie.

 

La communion avec le Christ crée l'unité d'amour entre les chrétiens. Dans la lettre 28, qui est un traité d'ecclésiologie de génie, Pierre Damien développe une profonde théologie de l'Eglise comme communion. "L'Eglise du Christ– écrit-il – est unie dans le lien de la charité au point que, de même qu'elle est une en plusieurs membres, elle est tout entière mystiquement dans chacun des membres ; si bien que toute l'Eglise universelle se dénomme à juste titre unique Epouse du Christ au singulier, et chaque âme élue, par le mystère sacramentel, est considérée comme pleinement Eglise". Cela est important : non seulement l'Eglise universelle tout entière est unie, mais en chacun de nous devrait être présente l'Eglise dans sa totalité. Ainsi le service de l'individu devient "expression de l'universalité" (Ep 28, 9-23). Toutefois, l'image idéale de la "sainte Eglise" illustrée par Pierre Damien ne correspond pas – il le savait bien – à la réalité de son temps. C'est pourquoi il ne craint pas de dénoncer l'état de corruption existant dans les monastères et parmi le clergé, en raison, avant tout, de la pratique de laisser les autorités laïques remettre l'investiture des charges ecclésiastiques : plusieurs évêques et abbés se comportaient en gouverneurs de leurs propres sujets plus qu'en pasteurs des âmes. Souvent, leur vie morale laissait beaucoup à désirer. C'est pourquoi, avec une grande douleur et tristesse, en 1057, Pierre Damien quitte le monastère et accepte, bien qu'avec difficulté, la nomination comme cardinal évêque d'Ostie, entrant ainsi pleinement en collaboration avec les Papes dans l'entreprise difficile de la réforme de l'Eglise. Il a vu que la contemplation n'était pas suffisante et il a dû renoncer à la beauté de la contemplation pour apporter son aide à l'œuvre de renouveau de l'Eglise. Il a ainsi renoncé à la beauté de l'ermitage et avec courage il a entrepris de nombreux voyages et missions.

 

Pour son amour de la vie monastique, dix ans plus tard, en 1067, il obtient la permission de retourner à Fonte Avellana, en renonçant au diocèse d'Ostie. Mais la tranquillité à laquelle il aspirait dure peu de temps : à peine deux ans plus tard, il est envoyé à Francfort dans le tentative d'empêcher le divorce d'Henri IV de sa femme Berthe ; et de nouveau deux ans plus tard, en 1071, il se rend au Mont Cassin pour la consécration de l'église abbatiale et au début de 1072 il va à Ravenne pour rétablir la paix avec l'archevêque local, qui avait soutenu l'antipape en frappant la ville d'interdiction. Pendant le voyage de retour à son ermitage, une maladie subite le contraint à s'arrêter à Faenza dans le monastère bénédictin de "Santa Maria Vecchia fuori porta", et il y meurt dans la nuit du 22 au 23 février 1072.

 

Chers frères et sœurs, c'est une grande grâce que dans la vie de l'Eglise, le Seigneur ait suscité une personnalité aussi exubérante, riche et complexe que celle de Saint Pierre Damien et il n'est pas commun de trouver des œuvres de théologie et de spiritualité aussi pointues et vives que celles de l'ermite de Fonte Avellana. Il fut moine jusqu'au bout, avec des formes d'austérité qui aujourd'hui, pourraient presque nous sembler excessives. Mais de cette manière, il a fait de la vie monastique un témoignage éloquent du primat de Dieu et un rappel pour tous à cheminer vers la sainteté, libres de tout compromis avec le mal. Il se consuma, avec une cohérence lucide et une grande sévérité, pour la réforme de l'Eglise de son temps. Il consacra toutes ses énergies spirituelles et physiques au Christ et à l'Eglise, en restant toujours, comme il aimait se définir, Petrus ultimus monachorum servus, Pierre, le dernier serviteur des moines.

 

 

 

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3 janvier 2011 1 03 /01 /janvier /2011 18:00

Chers amis lecteurs,

Il est d'usage dans certaines communautés chrétiennes de tirer au sort chaque année le nom d'un Saint, qui sera notre compagnon de route tout au long de l'année.

Les Saints sont des vivants auprès de Dieu. Le Catéchisme de l'Eglise catholique nous enseigne que "les témoins qui nous ont précédés dans le Royaume (cf. He 12, 1), spécialement ceux que l’Église reconnaît comme "saints", participent à la tradition vivante de la prière, par le modèle de leur vie, par la transmission de leurs écrits et par leur prière aujourd’hui.

"Ils contemplent Dieu, ils le louent et ne cessent pas de prendre soin de ceux qu’ils ont laissé sur la terre.

"
En entrant "dans la joie" de leur Maître, ils ont été "établis sur beaucoup" (cf. Mt 25, 21). Leur intercession est leur plus haut service du Dessein de Dieu. Nous pouvons et devons les prier d’intercéder pour nous et pour le monde entier." (CEC § 2683)

"Est-il bon et utile de recourir à l’intercession des Saints ? Il est très utile de prier les Saints et tout chrétien doit le faire. Nous devons prier particulièrement nos Anges Gardiens, la Vierge Marie, la Très Sainte Mère de Dieu, saint Joseph, Patron de l’Eglise, les saints Apôtres, les Saints dont nous portons le nom et les Saints Protecteurs du diocèse et de la paroisse.

"Quelle différence y a-t-il entre les prières que nous adressons à Dieu et celles que nous adressons aux Saints? Entre les prières que nous adressons à Dieu et celles que nous adressons aux Saints, il y a cette différence que nous prions Dieu afin que, comme auteur des grâces, il nous donne les biens et nous délivre des maux, et nous prions les Saints afin qu’ils intercèdent pour nous comme nos avocats auprès de Dieu.

Quand nous disons qu’un Saint a fait une grâce, que voulons-nous dire ?Quand nous disons qu’un Saint a fait une grâce, nous voulons dire que ce Saint l’a obtenue de Dieu."

(
Extraits du Catéchisme de St Pie X)

Ce sont les Saints qui nous choisissent plus que nous ne les choisissons. Une pieuse tradition consiste à invoquer le Saint-Esprit par une hymne ou une prière spontanée, et à demander à Dieu de nous bénir par la puissante intercession des Saints. Celui qui le désire peut alors tirer au sort le nom d'un Saint qui sera son compagnon invisible de prière tout au long de l'année. Sous le nom du Saint, on peut lire aussi une parole caractéristique le concernant -souvent tirée de l'Ecriture- ainsi qu'une intention de prière pour l'année. En recevant le nom du Saint, chacun prend à coeur de mieux connaître la vie de son protecteur et compagnon pour l'année afin d'en tirer un profit spirituel et de développer une profonde amitié avec ce céleste ami.

Je viens pour ma part de tirer au sort mon saint patron pour l'année. Il s'agit de Saint Jean Eudes. La parole à méditer (une parole du Saint) : "Feux sacrés du Coeur de mon Sauveur, viens fondre sur mon coeur et sur le coeur de tous mes frères". L'intention de prière : prier pour des vocations dans l'Eglise.

Vous aussi, chers amis lecteurs, pouvez, si vous le souhaitez, tirer au sort un saint patron pour l'année. Vous pouvez le faire en ligne sur Internet à l'adresse suivante : 
http://www.mariereine.com/un-saint-pour-Lannee.php3

Mais n'oubliez pas de le faire dans un esprit de prière afin que votre compagnon vous soit vraiment un don de Dieu pour cette nouvelle année 2011.

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3 janvier 2011 1 03 /01 /janvier /2011 13:58

Extrait du Message du Pape Benoît XVI pour la Journée Mondiale de prière pour la Paix, le 1er janvier 2010.

 

9. […] La crise écologique offre […] une opportunité historique pour élaborer une réponse collective destinée à convertir le modèle de développement global selon une orientation plus respectueuse de la Création et en faveur du développement humain intégral, s’inspirant des valeurs propres de la charité dans la vérité. Je souhaite donc l’adoption d’un modèle de développement basé sur le caractère central de l’être humain, sur la promotion et le partage du bien commun, sur la responsabilité, sur la conscience d’un changement nécessaire des styles de vie et sur la prudence, vertu qui indique les actes à accomplir aujourd’hui en prévision de ce qui peut arriver demain.

 

10. Afin de conduire l’humanité vers une gestion d’ensemble plus durable de l’environnement et des ressources de la planète, l’homme est appelé à engager son intelligence dans le domaine de la recherche scientifique et technologique et dans l’application des découvertes qui en découlent. La « nouvelle solidarité » que Jean-Paul II propose dans le Message pour la Journée Mondiale de la Paix de 1990, et la « solidarité mondiale » à laquelle j’ai moi-même fait appel dans le Message pour la Journée Mondiale de la Paix de 2009, sont des attitudes essentielles pour orienter les efforts en vue de la sauvegarde de la Création, par un système de gestion des ressources de la terre mieux coordonné au niveau international, surtout au moment où apparaît, de façon toujours plus évidente, la forte relation qui existe entre la lutte contre la dégradation environnementale et la promotion du développement humain intégral. Il s’agit d’une dynamique incontournable, car le développement intégral de l’homme ne peut aller sans le développement solidaire de l’humanité. […] La question écologique ne doit pas être affrontée seulement en raison des perspectives effrayantes que la dégradation environnementale dessine à l’horizon ; c’est la recherche d’une authentique solidarité à l’échelle mondiale, inspirée par les valeurs de la charité, de la justice et du bien commun, qui doit surtout la motiver. D’ailleurs, comme j’ai déjà eu l’occasion de le rappeler, la technique n’est jamais purement technique. Elle montre l’homme et ses aspirations au développement, elle exprime la tendance de l’esprit humain au dépassement progressif de certains conditionnements matériels. La technique s’inscrit donc dans la mission de « cultiver et de garder la terre » (cf. Gn 2, 15) que Dieu a confiée à l’homme, et elle doit tendre à renforcer l’alliance entre l’être humain et l’environnement appelé à être le reflet de l’amour créateur de Dieu.

 

11. Il apparaît toujours plus clairement que le thème de la dégradation environnementale met en cause les comportements de chacun de nous, les styles de vie et les modèles de consommation et de production actuellement dominants, souvent indéfendables du point de vue social, environnemental et même économique. Un changement effectif de mentalité qui pousse chacun à adopter de nouveaux styles de vie, selon lesquels les éléments qui déterminent les choix de consommation, d’épargne et d’investissement soient la recherche du vrai, du beau et du bon, ainsi que la communion avec les autres hommes pour une croissance commune, devient désormais indispensable. On doit toujours plus éduquer à construire la paix à partir de choix de grande envergure au niveau personnel, familial, communautaire et politique. Nous sommes tous responsables de la protection et du soin de la Création. Cette responsabilité ne connaît pas de frontières. Selon le principe de subsidiarité, il est important que chacun s’engage à son propre niveau, travaillant afin que soit dépassée la suprématie des intérêts particuliers. Un rôle de sensibilisation et de formation incombe en particulier aux divers sujets de la société civile et aux Organisations non-gouvernementales, qui se dépensent avec détermination et générosité à l’expansion d’une responsabilité écologique, qui devrait être toujours plus attachée au respect de « l’écologie humaine ». Il faut, en outre, rappeler la responsabilité des médias dans ce domaine en proposant des modèles positifs dont on puisse s’inspirer. S’occuper de l’environnement demande donc une vision large et globale du monde ; un effort commun et responsable pour passer d’une logique centrée sur l’intérêt nationaliste égoïste à une vision qui embrasse toujours les besoins de tous les peuples. On ne peut rester indifférents à ce qui arrive autour de nous, parce que la détérioration de n’importe quelle partie de la planète retomberait sur tous. Les relations entre les personnes, les groupes sociaux et les États, comme entre l’homme et l’environnement, sont appelées à prendre le style du respect et de la « charité dans la vérité ». Dans ce vaste contexte, il est plus que jamais souhaitable que les efforts de la communauté internationale visant à obtenir un désarmement progressif et un monde privé d’armes nucléaires – dont la seule présence menace la vie de la planète et le processus de développement intégral de l’humanité actuelle et future – se concrétisent et trouvent un consensus.

 

12. L’Église a une responsabilité vis-à-vis de la Création et elle pense qu’elle doit l’exercer également dans le domaine public, pour défendre la terre, l’eau et l’air, dons du Dieu Créateur à tous, et, avant tout, pour protéger l’homme du danger de sa propre destruction. La dégradation de la nature est, en effet, étroitement liée à la culture qui façonne la communauté humaine, c’est pourquoi quand l’“écologie humaine” est respectée dans la société, l’écologie proprement dite en tire aussi avantage. On ne peut exiger des jeunes qu’ils respectent l’environnement, si on ne les aide pas, en famille et dans la société, à se respecter eux-mêmes : le livre de la nature est unique, aussi bien à propos de l’environnement que de l’éthique personnelle, familiale et sociale. Les devoirs vis-à-vis de l’environnement découlent des devoirs vis-à-vis de la personne considérée en elle-même, et en relation avec les autres. J’encourage donc volontiers l’éducation à une responsabilité écologique, qui, comme je l’ai indiqué dans l’encyclique Caritas in veritate, préserve une authentique écologie humaine, et affirme ensuite avec une conviction renouvelée l’inviolabilité de la vie humaine à toutes ses étapes et quelle que soit sa condition, la dignité de la personne et la mission irremplaçable de la famille, au sein de laquelle on est éduqué à l’amour envers le prochain et au respect de la nature. Il faut sauvegarder le patrimoine humain de la société. Ce patrimoine de valeurs a son origine et est inscrit dans la loi morale naturelle, qui est à la base du respect de la personne humaine et de la Création.

 

13. Enfin, un fait hautement significatif à ne pas oublier est que beaucoup trouvent la tranquillité et la paix, se sentent renouvelés et fortifiés, lorsqu’ils sont en contact étroit avec la beauté et l’harmonie de la nature. Il existe donc une sorte de réciprocité : si nous prenons soin de la Création, nous constatons que Dieu, par l’intermédiaire de la Création, prend soin de nous. Par ailleurs, une conception correcte de la relation de l’homme avec l’environnement ne conduit pas à absolutiser la nature ni à la considérer comme plus importante que la personne elle-même. Si le Magistère de l’Église exprime sa perplexité face à une conception de l’environnement qui s’inspire de l’éco-centrisme et du bio-centrisme, il le fait parce que cette conception élimine la différence ontologique et axiologique qui existe entre la personne humaine et les autres êtres vivants. De cette manière, on en arrive à éliminer l’identité et la vocation supérieure de l’homme, en favorisant une vision égalitariste de la « dignité » de tous les êtres vivants. On se prête ainsi à un nouveau panthéisme aux accents néo-païens qui font découler le Salut de l’homme de la seule nature, en son sens purement naturaliste. L’Église invite au contraire à aborder la question de façon équilibrée, dans le respect de la « grammaire » que le Créateur a inscrite dans son œuvre, en confiant à l’homme le rôle de gardien et d’administrateur responsable de la Création, rôle dont il ne doit certes pas abuser, mais auquel il ne peut se dérober. En effet, la position contraire qui absolutise la technique et le pouvoir humain, finit par être aussi une grave atteinte non seulement à la nature, mais encore à la dignité humaine elle-même.

 

14. « Si tu veux construire la paix, protège la Création ». La recherche de la paix de la part de tous les hommes de bonne volonté sera sans nul doute facilitée par la reconnaissance commune du rapport indissoluble qui existe entre Dieu, les êtres humains et la Création tout entière. Les chrétiens, illuminés par la Révélation divine et suivant la Tradition de l’Église, offrent leur contribution propre. Ils considèrent le cosmos et ses merveilles à la lumière de l’œuvre créatrice du Père et rédemptrice du Christ qui, par sa mort et sa résurrection, a « tout réconcilié […] sur la terre et dans les cieux » (Col1, 20) avec Dieu. Le Christ, crucifié et ressuscité, a fait don à l’humanité de son Esprit sanctificateur, qui conduit le cours de l’Histoire, dans l’attente du jour où le retour glorieux du Seigneur inaugurera « un ciel nouveau et une terre nouvelle » (2 P 3, 13) où résideront pour toujours la justice et la paix. Toute personne a donc le devoir de protéger l’environnement naturel pour construire un monde pacifique. C’est là un défi urgent à relever par un engagement commun renouvelé. C’est aussi une opportunité providentielle pour offrir aux nouvelles générations la perspective d’un avenir meilleur pour tous. Que les responsables des nations et tous ceux qui, à tous les niveaux, prennent à cœur les destinées de l’humanité en soient conscients : la sauvegarde de la Création et la réalisation de la paix sont des réalités étroitement liées entre elles! C’est pourquoi, j’invite tous les croyants à élever leur fervente prière vers Dieu, Créateur tout-puissant et Père miséricordieux, afin qu’au cœur de tout homme et de toute femme résonne, soit accueilli et vécu cet appel pressant : « Si tu veux construire la paix, protège la Création ».

 

 

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2 janvier 2011 7 02 /01 /janvier /2011 11:23

Dimanche 2 janvier 2011 – Epiphanie du Seigneur (Années A, B et C)

 

La fête de l'Epiphanie

 

Première lecture : Isaïe 60. 1-6

« Debout, Jérusalem! Resplendis : elle est venue, ta lumière »

 

Psaume 71

« Les rois de Tarsis et des Iles apporteront des présents »

 

Deuxième lecture : Ephésiens 3. 2-3a. 5-6

« Les païens sont associés au même héritage, au même corps, au partage de la même promesse »

 

Evangile : Matthieu 2. 1-12

« Ils virent l'enfant avec Marie sa mère ; et tombant à genoux, ils se prosternèrent devant lui »

 

***

Message audio du Pape : 2011

Angelus du Pape : 2008 – 2011

Homélie du Père Walter Covens : 2008 – 2011 

Homélie du Frère Elie (Famille de Saint Joseph) : 2011 

Audio de Radio Vatican (sur le 2e dimanche après Noël, là où l'Epiphanie n'est pas célébrée) : 2011

Ce que l’Evangile nous dit et me demande

Redécouvrir les catéchèses des JMJ 2005 sur le thème de l'Epiphanie

 

*** 

 

« Où est le roi des Juifs qui vient de naître? Nous avons vu se lever son étoile... » (Mt 2. 2)

 

« Après s'être placée « au-dessus du lieu où se trouvait l'enfant » (Mt 2, 9), l'étoile qui avait guidé les Mages cessa sa fonction, mais sa lumière spirituelle est toujours présente dans la parole de l'Evangile, qui est aujourd'hui aussi en mesure de guider tout homme à Jésus. Cette même parole, qui n'est autre que le reflet du Christ vrai Dieu et vrai homme, trouve un écho autorisé dans l'Eglise pour toute âme bien disposée. L'Eglise accomplit donc aussi, pour l'humanité, la mission de l'étoile. Mais on peut dire quelque chose de semblable de tout chrétien, appelé à éclairer les pas de ses frères par sa parole et par le témoignage de sa vie. Combien est-il donc alors important que nous, chrétiens, soyons fidèles à notre vocation ! Chaque croyant authentique est toujours en marche dans son itinéraire personnel de foi, et, en même temps, avec la petite lumière qu'il porte en lui, il peut et il doit venir en aide à qui se trouve à ses côtés, et a peut-être de la peine à trouver la route qui conduit au Christ. » (Benoît XVI, Angelus 2008)

 

« Voilà toute la mission, la raison d'être de l'Église : être le signe et l'instrument dont Jésus se sert pour éclairer toute l'humanité. Il n'y a donc ni opposition ni contradiction entre "la Lumière" et les témoins de la Lumière (cf. Jn 1, 7-9). Jésus dit : "Je suis la Lumière du monde" (Jn 8, 12). C'est le même Jésus qui dit à ses disciples : "Vous êtes la lumière du monde" (Mt 5, 14). C'est pour cela que nous avons été baptisés et confirmés. C'est pour cela que nous sommes rassemblés pour l'eucharistie chaque dimanche : pour être des étoiles dans la nuit de ce monde, pour montrer à tous ceux qui sont dans les ténèbres de l'erreur le chemin vers le Christ. » (Père Walter Covens)

 

« Nous sommes de ceux qui, étant dans le monde au milieu des réalités temporelles, ont vu l'étoile de l'appel de Dieu, et c'est pourquoi nous portons une lumière intérieure, fruit de nos relations quotidiennes avec Jésus. Ressentons-nous sans détour le besoin de faire en sorte que beaucoup d'indécis ou d'ignorants s'approchent du Seigneur et purifient leur vie? L'Epiphanie est la fête de la foi et de l'apostolat de la foi! [...] L'Epiphanie nous rappelle chaque année que nous devons tout faire pour que nos amis, notre famille et nos collègues s'approchent de Jésus : aux uns, il s'agira de donner un bon livre de doctrine, à d'autres de dire des paroles vibrantes pour qu'ils se décident à se mettre en route, à d'autres encore de leur parler de la nécessité de la formation spirituelle... » (François Carvajal).

 

« L'Epiphanie est la fête de tous ceux qui ne connaissent pas Jésus, de tous ceux dont la foi est différente de la nôtre, et que Dieu aime, et que Dieu éclaire, et que Dieu attire à lui par sa grâce invisible. » (P. Noël Quesson).

 

« Nous avons à prendre conscience de cette exigence d'un apostolat totalement respectueux de la liberté d'autrui, y compris auprès de nos enfants : on ne peut "enjamber" sur la grâce de Dieu. Nous ne sommes pas là pour donner la foi - elle est un don de Dieu - mais pour être un humble signe, une étoile de faible magnitude, pour tracer un chemin possible, puis être au service de son jaillissement dans le coeur des autres quand a sonné l'heure de Dieu. » (P. Denis Sonet)

 


 

Ce ne sont pas des Mages, mais ils sont d'Orient! et c'est absolument magnifique...

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2 janvier 2011 7 02 /01 /janvier /2011 11:00

Extrait du Message du Pape Benoît XVI pour la Journée Mondiale de prière pour la Paix, le 1er janvier 2010.

 

5. […] Il faut considérer que la crise écologique ne peut être appréhendée séparément des questions qui s’y rattachent, étant profondément liée au concept même de développement et à la vision de l’homme et de ses relations avec ses semblables et avec la Création. Il est donc sage d’opérer unerévision profonde et perspicace du modèle de développement, et de réfléchir également sur le sens de l’économie et de ses objectifs, pour en corriger les dysfonctionnements et les déséquilibres. L’état de santé écologique de la planète l’exige ; la crise culturelle et morale de l’homme le requiert aussi et plus encore, crise dont les symptômes sont évidents depuis un certain temps partout dans le monde. L’humanité a besoin d’un profond renouvellement culturel ; elle a besoin deredécouvrir les valeurs qui constituent le fondement solide sur lequel bâtir un avenir meilleur pour tous. Les situations de crise qu’elle traverse actuellement – de nature économique, alimentaire, environnementale ou sociale – sont, au fond, aussi des crises morales liées les unes aux autres. Elles obligent à repenser le cheminement commun des hommes. Elles contraignent, en particulier, à adopter une manière de vivre basée sur la sobriété et la solidarité, avec de nouvelles règles et des formes d’engagement s’appuyant avec confiance et avec courage sur les expériences positives faites et rejetant avec décision celles qui sont négatives. Ainsi seulement, la crise actuelle devient-elle une occasion de discernement et de nouvelle planification.

 

6. N’est-il pas vrai qu’à l’origine de celle que nous appelons la « nature » dans son sens cosmique, il y a un dessein d’amour et de vérité? Le monde « n’est pas le fruit d’une nécessité quelconque, d’un destin aveugle ou du hasard […]. Le monde tire son origine de la libre volonté de Dieu, qui a voulu faire participer les créatures à son être, à sa sagesse et à sa bonté » (CEC § 295). Dans ses premières pages, le Livre de la Genèse nous reconduit au sage projet du cosmos, fruit de la pensée de Dieu, au sommet duquel sont placés l’homme et la femme, créés à l’image et à la ressemblance du Créateur pour « remplir la terre » et pour « la soumettre » comme des « intendants » de Dieu lui-même (cf. Gn 1, 28). L’harmonie entre le Créateur, l’humanité et la création, que l’Écriture Sainte décrit, a été rompue par le péché d’Adam et d’Ève, de l’homme et de la femme, qui ont désiré prendre la place de Dieu, refusant de se reconnaître comme ses créatures. En conséquence, la tâche de « soumettre » la terre, de la « cultiver et de la garder » a été altérée, et entre eux et le reste de la Création est né un conflit (cf. Gn 3, 17-19). L’être humain s’est laissé dominer par l’égoïsme, en perdant le sens du mandat divin, et dans sa relation avec la Création, il s’est comporté comme un exploiteur, voulant exercer sur elle une domination absolue. Toutefois, la véritable signification du commandement premier de Dieu, bien mis en évidence dans le Livre de la Genèse, ne consistait pas en une simple attribution d’autorité, mais plutôt en un appel à la responsabilité. Du reste, la sagesse des anciens reconnaissait que la nature est à notre disposition, non pas comme un tas de choses répandues au hasard, alors que la Révélation biblique nous a fait comprendre que la nature est un don du Créateur, qui en a indiqué les lois intrinsèques, afin que l’homme puisse en tirer les orientations nécessaires pour « la garder et la cultiver » (cf. Gn 2, 15). Tout ce qui existe appartient à Dieu, qui l’a confié aux hommes, mais non pour qu’ils en disposent arbitrairement. Quand, au lieu d’accomplir son rôle de collaborateur de Dieu, l’homme se substitue à Lui, il finit par provoquer la rébellion de la nature, plus tyrannisée que gouvernée par lui. L’homme a donc le devoir d’exercer un gouvernement responsable de la Création, en la protégeant et en la cultivant.

 

7. Malheureusement, on doit constater qu’une multitude de personnes, dans divers pays et régions de la planète, connaissent des difficultés toujours plus grandes à cause de la négligence ou du refus de beaucoup de veiller de façon responsable sur l’environnement. Le Concile œcuménique Vatican II a rappelé que « Dieu a destiné la terre et tout ce qu’elle contient à l’usage de tous les hommes et de tous les peuples ». L’héritage de la Création appartient donc à l’humanité tout entière. Par contre, le rythme actuel d’exploitation met sérieusement en danger la disponibilité de certaines ressources naturelles non seulement pour la génération présente, mais surtout pour les générations futures. Il n’est pas difficile dès lors de constater que la dégradation de l’environnement est souvent le résultat du manque de projets politiques à long terme ou de la poursuite d’intérêts économiques aveugles, qui se transforment, malheureusement, en une sérieuse menace envers la Création. Pour contrer ce phénomène, en s’appuyant sur le fait que toute décision économique a une conséquence de caractère moral, il est aussi nécessaire que l’activité économique respecte davantage l’environnement. Quand on utilise des ressources naturelles, il faut se préoccuper de leur sauvegarde, en en prévoyant aussi les coûts en termes environnementaux et sociaux , qui sont à évaluer comme un aspect essentiel des coûts mêmes de l’activité économique. Il revient à la communauté internationale et aux gouvernements de chaque pays de donner de justes indications pour s’opposer de manière efficace aux modes d’exploitation de l’environnement qui lui sont nuisibles. Pour protéger l’environnement, pour sauvegarder les ressources et le climat, il convient, d’une part, d’agir dans le respect de normes bien définies, également du point de vue juridique et économique, et, d’autre part, de tenir compte de la solidarité due à ceux qui habitent les régions plus pauvres de la terre et aux générations futures.

 

8. La mise en place d’une solidarité intergénérationnelle loyale semble en effet urgente. Les coûts découlant de l’usage des ressources environnementales communes ne peuvent être à la charge des générations futures : « Héritiers des générations passées et bénéficiaires du travail de nos contemporains, nous avons des obligations envers tous, et nous ne pouvons nous désintéresser de ceux qui viendront agrandir après nous le cercle de la famille humaine. La solidarité universelle qui est un fait, et un bénéfice pour nous, est aussi un devoir. Il s’agit d’une responsabilité que les générations présentes ont envers les générations à venir, une responsabilité qui appartient aussi aux Etats individuellement et à la Communauté internationale » (Compendium de la Doctrine Sociale de l’Eglise, § 467). L’usage des ressources naturelles devrait être tel que les avantages immédiats ne comportent pas de conséquences négatives pour les êtres vivants, humains et autres, présents et futurs ; que la sauvegarde de la propriété privée ne fasse pas obstacle à la destination universelle des biens ; que l’intervention de l’homme ne compromette pas la fécondité de la terre, pour le bien d’aujourd’hui et celui de demain. Au-delà d’une loyale solidarité intergénérationnelle, l’urgente nécessité morale d’une solidarité intra-générationnelle renouvelée doit être réaffirmée, spécialement dans les relations entre les pays en voie de développement et les pays hautement industrialisés : la communauté internationale a le devoir impératif de trouver les voies institutionnelles pour réglementer l’exploitation des ressources non renouvelables, en accord avec les pays pauvres, afin de planifier ensemble l’avenir. La crise écologique montre l’urgence d’une solidarité qui se déploie dans l’espace et le temps. Il est en effet important de reconnaître, parmi les causes de la crise écologique actuelle, la responsabilité historique des pays industrialisés. Les pays moins développés, et en particulier les pays émergents, ne sont pas toutefois exonérés de leur propre responsabilité par rapport à la Création, parce que tous ont le devoir d’adopter graduellement des mesures et des politiques environnementales efficaces. Ceci pourrait se réaliser plus facilement s’il y avait des calculs moins intéressés dans l’assistance, dans la transmission des connaissances et l’utilisation de technologies plus respectueuses de l’environnement.

 

 

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1 janvier 2011 6 01 /01 /janvier /2011 12:19

Extrait du Message du Pape Benoît XVI pour la Journée Mondiale de prière pour la Paix, le 1er janvier 2010.

 

1. Au début de cette nouvelle année, je désire adresser mes vœux de paix les plus fervents à toutes les communautés chrétiennes, aux responsables des Nations, aux hommes et aux femmes de bonne volonté du monde entier. J’ai choisi comme thème pour cette 43e Journée Mondiale de la Paix : Si tu veux construire la paix, protège la Création. Le respect de la Création revêt une grande importance, car « la Création est le début et le fondement de toutes les œuvres de Dieu » (CEC § 198) et, aujourd’hui, sa sauvegarde devient essentielle pour la coexistence pacifique de l’humanité. Si, en effet, à cause de la cruauté de l’homme envers l’homme, nombreuses sont les menaces qui mettent en péril la paix et le développement intégral authentique de l’homme – guerres, conflits internationaux et régionaux, actes terroristes et violations des droits de l’homme – les menaces engendrées par le manque d’attention – voire même par les abus – vis-à-vis de la terre et des biens naturels, qui sont un don de Dieu, ne sont pas moins préoccupantes. C’est pour cette raison qu’il est indispensable que l’humanité renouvelle et renforce l’alliance entre l’être humain et l’environnement, qui doit être le miroir de l’amour créateur de Dieu, de qui nous venons et vers qui nous allons.

 

2. Dans l’Encyclique Caritas in veritate, j’ai souligné que le développement humain intégral est étroitement lié aux devoirs qui découlent du rapport de l’homme avec l’environnement naturel,considéré comme un don de Dieu fait à tous, dont l’exploitation comporte une commune responsabilité à l’égard de l’humanité tout entière, en particulier envers les pauvres et les générations à venir. J’ai noté, en outre, que lorsque la nature et, en premier lieu, l’être humain sont considérés simplement comme le fruit du hasard ou du déterminisme de l’évolution, la conscience de cette responsabilité risque de s’atténuer dans les esprits. Au contraire, considérer la Création comme un don de Dieu à l’humanité nous aide à comprendre la vocation et la valeur de l’homme. Avec le psalmiste, pleins d’émerveillement, nous pouvons proclamer en effet : « À voir ton ciel, ouvrage de tes doigts, la lune et les étoiles que tu fixas, qu’est-ce que l’homme pour que tu penses à lui, le fils d’un homme, que tu en prennes souci? » (Ps 8, 4-5). Contempler la beauté de la Création nous aide à reconnaître l’amour du Créateur, Amour qui, comme l’écrit Dante Alighieri, « meut le soleil et les autres étoiles ».

 

3. Il y a vingt ans, en consacrant le Message de la Journée Mondiale de la Paix au thème La paix avec Dieu créateur, la paix avec toute la Création,le Pape Jean-Paul II attirait l’attention sur la relation que nous avons, en tant que créatures de Dieu, avec l’univers qui nous entoure. « À l’heure actuelle, on constate – écrivait-il – une plus vive conscience des menaces qui pèsent sur la paix mondiale […] à cause des atteintes au respect dû à la nature ». Et il ajoutait que la conscience écologiquene doit pas être freinée, mais plutôt favorisée, « en sorte qu’elle se développe et mûrisse en trouvant dans des programmes et des initiatives concrets l’expression qui convient ». Auparavant, d’autres parmi mes Prédécesseurs avaient déjà fait allusion à la relation existant entre l’homme et l’environnement. Par exemple, en 1971, à l’occasion du quatre-vingtième anniversaire de l’Encyclique Rerum Novarumde Léon XIII, Paul VI avait souligné que « par une exploitation inconsidérée de la nature, (l’homme) risque de la détruire et d’être, à son tour, la victime de cette dégradation ». Et il ajoutait qu’ainsi « non seulement l’environnement matériel devient une menace permanente : pollutions et déchets, nouvelles maladies, pouvoir destructeur absolu, mais c’est le cadre humain que l’homme ne maîtrise plus, créant ainsi pour demain un environnement qui pourra lui être intolérable : problème social d’envergure qui regarde la famille humaine tout entière ».

 

4. Bien qu’évitant d’entrer dans des solutions techniques spécifiques, l’Église, « experte en humanité », s’empresse de rappeler avec force l’attention sur la relation entre le Créateur, l’être humain et la Création. En 1990, Jean-Paul II parlait de « crise écologique » et, en soulignant que celle-ci avait un caractère principalement éthique, il indiquait « la nécessité morale urgente d’une solidarité nouvelle ». Cet appel est encore plus pressant aujourd’hui, face aux manifestations croissantes d’une crise qu’il serait irresponsable de ne pas prendre sérieusement en considération. Comment demeurer indifférents face aux problématiques qui découlent de phénomènes tels que les changements climatiques, la désertification, la dégradation et la perte de productivité de vastes surfaces agricoles, la pollution des fleuves et des nappes phréatiques, l’appauvrissement de la biodiversité, l’augmentation des phénomènes naturels extrêmes, le déboisement des zones équatoriales et tropicales? Comment négliger le phénomène grandissant de ce qu’on appelle les « réfugiés de l’environnement » : ces personnes qui, à cause de la dégradation de l’environnement où elles vivent, doivent l’abandonner – souvent en même temps que leurs biens – pour affronter les dangers et les inconnues d’un déplacement forcé? Comment ne pas réagir face aux conflits réels et potentiels liés à l’accès aux ressources naturelles?Toutes ces questions ont un profond impact sur l’exercice des droits humains, comme par exemple le droit à la vie, à l’alimentation, à la santé, au développement.

 

 

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31 décembre 2010 5 31 /12 /décembre /2010 18:25

Chers amis, en ce dernier jour de l’année 2010, je vous offre ce petit témoignage de vie (publié l’année dernière sur un autre blog) qui m’a valu l’insigne honneur d’une magnifique illustration sous forme de BD par Armelh – que vous pourrez retrouver en lien au bas de l’article. A toutes et à tous, je souhaite de tout coeur une très bonne et sainte année 2011 !

 

Hier matin, je prends le métro pour me rendre au travail.

 

Je m'assieds et plonge le nez dans mon bouquin du moment : "Les métaphysiques principales" de Claude Tresmontant.

 

Le livre est exigeant, je dois me concentrer pour en assimiler la pensée.

 

Entre une femme, style soixante-huitard attardée, avec sa guitare. Je la croise souvent le matin. Elle a un côté attachant et agaçant à la fois. Attachant, parce qu'elle est touchante de simplicité et de sincérité. Agaçante parce que ses chansons sont vraiment niaises et répétitives (du style : "je vais t'emmener à la campagne, au milieu des fleurs et des tournesols"...). Une vraie caricature de la militante écolo!

 

Elle est agaçante surtout parce qu'elle m'empêche de me concentrer sur mes lectures très sérieuses...

 

Perturbé de nouveau par sa voix nasillarde, je me retrouve donc à lire dix fois la même phrase sans en comprendre le sens - et je fulmine intérieurement...

 

Elle termine son premier "tour" de chant, et voilà que de manière tout-à-fait inattendue, elle annonce qu'elle va chanter maintenant le Gloria des "Anges dans nos campagnes"! Et elle invite les voyageurs à chanter avec elle!

 

Je suis scotché.

 

Elle se met à entonner le "Glo-o-o-o-o, o-o-o-o, o-o-o-o-ria, in excelsis deo"...

 

Bien sûr, tout le monde reste sérieux dans le wagon. Certains (comme moi) font semblant de ne pas entendre, d'autres sourient (on se sait si c'est de complicité ou de pitié...).

 

Et là, dans mon coeur, j'entends : "chante!"

 

Oh non Seigneur, pas ici! Avec tous ces gens! Avec cette femme pathétique. Je ne peux pas.

 

"Chante!"

 

Mais je lis Tresmontant! C'est sérieux, ça Tresmontant! Il faut que je me concentre!

 

"Chante! N'es-tu pas mon chantre animateur lors de mes eucharisties dominicales? Tu connais parfaitement ce chant. Chante!"

 

Et là, je me retrouve tout bête...

 

Si j'avais été un enfant, j'aurais chanté...

 

Si j'avais été avec un frère chrétien, j'aurais chanté...

 

Mais j'étais là, seul, dans mes pensées très sérieuses, et je n'ai pas chanté...

 

Je n'ai pas chanté la gloire de Dieu dans le métro quand l'occasion m'en était donnée.

 

Je n'ai pas saisi cette occasion en or d'annoncer aux hommes la venue du Sauveur.

 

Et la dame de '68 est sortie de la rame...

 

Le plus cocasse dans l'histoire, est que dans mon cheminement intérieur de consécration à la Sainte Trinité par Marie, je me consacre cette semaine à l'esprit d'enfance...

 

Qu'il est profondément enfoui en nous, notre esprit d'enfance... 

 

 

Voir l'illustration BD de cet article par Armelh

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31 décembre 2010 5 31 /12 /décembre /2010 14:05

Extrait du discours prononcé par le Pape Benoît XVI aux enseignants et étudiants des universités catholiques romaines, le 19 novembre 2009.

 

Messieurs les cardinaux,

Vénérés frères dans l'épiscopat et dans le sacerdoce,

Illustres recteurs, autorité académiques et professeurs,

Chers étudiants, frères et sœurs!

 

C'est avec joie que je vous accueille et que je vous remercie d'être venus ad Petri Sedem, pour être confirmés dans votre importante et exigeante tâche d'enseignement, d'étude et de recherche au service de l'Eglise et de la société tout entière (…).

 

Je suis heureux de (…) souligner encore une fois le rôle irremplaçable des facultés ecclésiastiques et des universités catholiques dans l'Eglise et dans la société. Le Concile Vatican II l'avait déjà bien souligné dans la Déclaration Gravissimum educationis, lorsqu'il exhortait les facultés ecclésiastiques à approfondir les divers secteurs des sciences sacrées, pour avoir une connaissance toujours plus approfondie de la Révélation, pour explorer le trésor de la sagesse chrétienne, favoriser le dialogue œcuménique et interreligieux, et pour répondre aux problèmes naissants dans le domaine culturel (cf. n. 11). Ce même document conciliaire recommandait de promouvoir les universités catholiques, en les répartissant dans les différentes régions du monde et, surtout, en soignant leur niveau qualitatif pour former des personnes qui se passionnent pour la connaissance, prêtes à témoigner de leur foi dans le monde et à exercer des rôles de responsabilité dans la société (cf. n. 10). L'invitation du Concile a trouvé un vaste écho dans l'Eglise. En effet, aujourd'hui, il y a plus de 1.300 universités catholiques et environ 400 facultés ecclésiastiques, présentes sur tous les continents, un grand nombre d'entre elles étant nées au cours des dernières décennies, témoignant d'une attention croissante des Eglises particulières pour la formation des ecclésiastiques et des laïcs à la culture et à la recherche.

 

La Constitution apostolique Sapientia christiana, dès ses premières lignes, relève l'urgence, encore actuelle, de surmonter le fossé existant entre foi et culture, en invitant à un plus grand engagement d'évangélisation, dans la ferme conviction que la Révélation chrétienne est une force transformatrice, destinée à imprégner les modes de penser, les critères de jugement, les règles d'action. Celle-ci est en mesure d'illuminer, de purifier et de renouveler les coutumes des hommes et leurs cultures et elle doit constituer le point central de l'enseignement et de la recherche, ainsi que l'horizon qui illumine la nature et la finalité de chaque faculté ecclésiastique. Dans cette perspective, alors qu'est souligné le devoir des chercheurs des disciplines sacrées de rejoindre, avec la recherche théologique, une connaissance plus profonde de la vérité révélée, sont encouragés, dans le même temps, les contacts dans les autres domaines du savoir, pour un dialogue fructueux, en particulier dans le but d'offrir une précieuse contribution à la mission que l'Eglise est appelée à exercer dans le monde. Après trente ans, les lignes de fond de la Constitution apostolique Sapientia christiana conservent encore toute leur actualité. Dans la société actuelle, où la connaissance devient toujours plus spécialisée et sectorielle, mais est profondément marquée par le relativisme, il apparaît même encore davantage nécessaire de s'ouvrir à la "sagesse" qui vient de l'Evangile. En effet, l'homme est incapable de se comprendre pleinement lui-même et de comprendre le monde sans Jésus Christ : Lui seul illumine sa véritable dignité, sa vocation, son destin ultime et ouvre le cœur à une espérance solide et durable.

 

Chers amis, votre engagement de servir la vérité que Dieu nous a révélée participe de la mission évangélisatrice que le Christ a confiée à l'Eglise : c'est donc un service ecclésial. Sapientia christiana cite, à cet égard, la conclusion de l'Evangile selon Matthieu : "Allez donc! De toutes les nations faites des disciples, baptisez-les au nom du Père et du Fils, et du Saint Esprit ; et apprenez-leur à garder tous les commandements que je vous ai donnés" (Mt 28, 19-20). Il est important pour tous, professeurs et étudiants, de ne jamais perdre de vue l'objectif à poursuivre, c'est-à-dire celui d'être un instrument de l'annonce évangélique. Les années des études ecclésiastiques supérieures peuvent être comparées à l'expérience que les Apôtres ont vécue avec Jésus : en étant avec Lui, ils ont appris la vérité, pour ensuite en devenir partout les annonciateurs. Dans le même temps, il est important de rappeler que l'étude des sciences sacrées ne doit jamais être séparée de la prière, de l'union avec Dieu, de la contemplation (…), autrement les réflexions sur les mystères divins risquent de devenir un vain exercice intellectuel. Chaque science sacrée, à la fin, renvoie à la "science des saints", à leur intuition des mystères du Dieu vivant, à la sagesse, qui est un don de l'Esprit Saint, et qui est l'âme de la "fides quaerens intellectum" (cf. Audience générale, 21 octobre 2009).

 

 

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30 décembre 2010 4 30 /12 /décembre /2010 18:32

 

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30 décembre 2010 4 30 /12 /décembre /2010 18:21

Le 27 décembre 2009, à l'occasion de la fête de la Sainte-Famille, le Pape Benoît XVI s'est rendu dans le quartier du Trastevere (Rome) à la cantine Via Dandolo, gérée par la Communauté de Sant'Egidio. Après avoir déjeuné au milieu de quelque 150 personnes sans-abri et démunies, dont de nombreux immigrés provenant du Nigeria, de Somalie et d'Afghanistan, le Pape a prononcé le discours suivant.

 

Chers amis,

 

C'est pour moi une expérience émouvante d'être avec vous, d'être ici dans la famille de la Communauté de Sant'Egidio, d'être avec les amis de Jésus, car Jésus aime en particulier les personnes qui souffrent, les personnes en difficulté et il veut les recevoir comme ses frères et ses sœurs. Merci pour cela ! Je suis très heureux et je remercie ceux qui, avec amour et compétence, ont préparé le repas – j'ai réellement apprécié cette cuisine, tous mes compliments !

 

[…] Au cours du repas, j'ai pu connaître un peu l'histoire de certains d'entre vous, comme reflet des situations humaines ici présentes ; j'ai écouté des histoires douloureuses et riches d'humanité, également des histoires d'un amour retrouvé ici, à Sant'Egidio : des expériences de personnes âgées, d'immigrés, de personnes sans domicile fixe, de gitans, de porteurs de handicap, de personnes avec des problèmes économiques ou d'autres difficultés, toutes, d'une façon ou d'une autre, éprouvées par la vie. Je suis ici parmi vous pour vous dire que je suis proche de vous, que je vous aime et que vos personnes et vos histoires ne sont pas loin de mes pensées, mais au centre et au cœur de la communauté des croyants et donc également de mon cœur.

 

À travers les gestes d'amour de ceux qui suivent Jésus, la vérité apparaît selon laquelle « (Dieu) le premier nous a aimés ; c'est pourquoi, nous aussi, nous pouvons répondre par l'amour » (Encycl. Deus caritas est , 17). Jésus dit : « car j'avais faim, et vous m'avez donné à manger ; j'avais soif, et vous m'avez donné à boire ; j'étais un étranger, et vous m'avez accueilli ; j'étais nu, et vous m'avez habillé ; j'étais malade, et vous m'avez visité ; j'étais en prison, et vous êtes venus jusqu'à moi » (Mt 25, 35-36). Et il conclut : « Chaque fois que vous l'avez fait à l'un de ces petits qui sont mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait » (v. 40). En écoutant ces paroles, comment ne pas se sentir vraiment les amis de ceux en qui le Seigneur se reconnaît ? Et pas seulement des amis, mais aussi des membres de leur famille. Je suis venu parmi vous précisément en la fête de la Sainte-Famille car, dans un certain sens, celle-ci vous ressemble. En effet, dès ses premiers pas, la famille de Jésus a elle aussi rencontré des difficultés : elle a vécu le problème de ne pas trouver l'hospitalité, elle fut obligée d'émigrer en Égypte en raison de la violence du roi Hérode. Vous savez bien ce que signifie la difficulté, mais vous trouvez ici quelqu'un qui vous aime et qui vous aide, et certains ont même trouvé ici leur famille, grâce au service plein d'attention de la Communauté de Sant'Egidio, qui offre un signe de l'amour de Dieu pour les pauvres.

 

Ici, se réalise aujourd'hui ce qui se passe à la maison : celui qui sert et qui aide se confond avec celui qui est aidé et servi, et à la première place se trouve celui qui en a davantage besoin. L'expression suivante du Psaume me revient à l'esprit : « Voyez ! Qu'il est bon, qu'il est doux d'habiter en frères tous ensemble ! » (Ps 133, 1). L'engagement pour que ceux qui sont seuls ou en difficulté se sentent en famille, mené à bien d'une manière digne d'éloges par la Communauté de Sant'Egidio, naît de l'écoute attentive de la Parole de Dieu et de la prière. Je désire encourager chacun à persévérer sur ce chemin de foi. Avec les paroles de saint Jean Chrysostome, je voudrais rappeler à chacun : « Pense que tu deviens prêtre du Christ, en donnant avec ta propre main non de la chair mais du pain, non du sang, mais un verre d'eau » (Homélies sur l'Évangile de Matthieu, 42, 3). Quelle richesse offre à la vie l'amour de Dieu, qui s'exprime dans le service concret envers nos frères qui sont dans le besoin ! À l'époque, lorsque les magistrats romains intimèrent à Saint Laurent, diacre de l'Église de Rome, de remettre les trésors de l'Église, il montra les pauvres de Rome comme le vrai trésor de l'Église. En rappelant le geste de Saint Laurent, nous pouvons bien dire que vous qui êtes pauvres êtes aussi le trésor précieux de l'Église.

 

Aimer, servir donne la joie du Seigneur qui dit : « Il y a plus de bonheur à donner qu'à recevoir » (Ac 20, 35). En cette époque de difficultés économiques particulières, que chacun soit signe d'espérance et témoin d'un monde nouveau pour celui qui, enfermé dans son propre égoïsme et ayant l'illusion de pouvoir être heureux tout seul, vit dans la tristesse ou dans une joie éphémère qui laisse le cœur vide.

 

Quelques jours se sont écoulés depuis le Saint Noël : Dieu s'est fait Enfant, il s'est fait proche de nous pour nous dire qu'il nous aime et qu'il a besoin de notre amour. Je souhaite à tous avec affection de bonnes fêtes et la joie de connaître toujours plus l'amour de Dieu. J'invoque la protection de la Vierge de la Visitation, celle qui nous enseigne à nous « hâter » de répondre aux besoins de nos frères et je vous bénis avec affection.

 

 

Avant de quitter le foyer de la Communauté de Sant'Egidio, le Pape Benoît XVI a adressé un salut à la foule qui s'était rassemblée à l'extérieur :

 

Chers Frères et Sœurs,

 

Après avoir participé au repas de fête du foyer de la Communauté de Sant'Egidio et avoir salué quelques étudiants de l'École de langues et de culture de la Communauté, j'adresse mes vœux les plus chaleureux à vous tous qui n'avez pas pu rentrer, mais qui avez pris part à cette rencontre de l'extérieur, depuis déjà une heure ou deux m'a-t-on dit. Merci !

 

De nombreuses personnes, provenant de divers pays, marquées par le besoin, se retrouvent ici pour chercher une parole, une aide, une lumière pour un avenir meilleur. Engagez-vous afin que personne ne soit seul, que personne ne soit exclu, que personne ne soit abandonné.

 

Il y a un langage qui, au-delà des différentes langues, unit tout : celui de l'amour. Comme le dit l'apôtre Paul : « J'aurais beau parler toutes les langues de la terre et du ciel, si je n'ai pas la charité, s'il me manque l'amour, je ne suis qu'un cuivre qui résonne, une cymbale retentissante » (1 Co 13, 1). Tel est le langage, également dans cette école, que nous devons apprendre et pratiquer toujours plus. Cela nous est enseigné par l'Enfant Jésus, Dieu qui, par amour, s'est fait l'un de nous et nous parle tout d'abord à travers sa présence, à travers son humilité d'Enfant qui choisit d'être dépendant de notre amour. Ce langage rendra meilleurs notre ville et le monde.

 

Je vous bénis tous avec affection et avec reconnaissance pour ce que vous faites pour les pauvres, en vue de la construction de la civilisation de l'amour. Merci à vous tous. Bonnes fêtes et bonne année !

 

 

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