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Questions d'actualité

Dimanche 28 octobre 2007 7 28 /10 /Oct /2007 11:49

“Zizi sexuel” : intrusion collectiviste “Zizi sexuel” : intrusion collectiviste
Tugdual Derville*

C’est l’événement parisien de la rentrée : la Cité des sciences et de l’industrie propose aux 9-14 ans son exposition « Le zizi sexuel » censée leur « expliquer l’amour et la sexualité ».


VINGT-DEUX MOIS de travail et un million deux cent mille euros ont été nécessaires pour concilier l’esprit un brin « provoc » du père de Titeuf et celui des huiles de l’Éducation nationale sollicitées pour valider l’entreprise. Zep, le dessinateur, et sa compagne Hélène Bruller, parolière, ont vendu un million cinq cent mille d’exemplaires de leur Guide du zizi sexuel paru en 2001 chez Glénat. Six ans plus tard, avec cent quatre-vingts croquis supplémentaires, c’est une exposition
qui s’étale sur huit cents mètres carrés, prévue pour quatorze mois et trois millions de visiteurs à sept euros avant une tournée nationale, ou planétaire.

Que voient au juste de « la chose » ces enfants de tous âges que des parents ou des enseignants lancent dans ce bain ? Le thème sensible est abordé avec un mélange de science et d’humour. Aucune photo de nudité, mais des dessins et maquettes explicites sont censés créer un contexte onirique propre à ne pas choquer. Derrière l’aspect ludique des animations, les enfants en apprendront pourtant de bien bonnes : ils peuvent successivement serrer un « amouromètre » en forme de cœur pour mesurer leur affection, introduire leurs mains dans l’« essoreuse à langues » pour simuler un baiser à la française, admirer des « fresques coquines », utiliser « la machine à déclarations » puis le « pubertomatique » qui les projette dans la peau d’un adolescent, et même le « love-phone ». Cette dernière animation, qui donne des informations sur la masturbation et l’homosexualité, est interdite aux parents. Une exclusion justifiée par un souci « d’établir une barrière symbolique entre adultes et préados ». Ailleurs, le « rallye des spermatozoïdes » et de drôles de dessins de fœtus permettent de montrer jusqu’où tout cela peut mener… quand on arrête la contraception !

Désinhiber

L’objectif affirmé de désinhiber les enfants ne risque-t-il pas d’aller un peu loin ? Des parents ont déjà fait les frais de l’effronterie du héros de Zep : « Mon fils, six ans, est au CP. Il a découvert Titeuf à la télé. Résultat, il s’est déculotté dans la cour de récréation et a été convoqué chez la directrice ! » a raconté une enseignante. Une autre mère de famille a témoigné : « On a offert un album à ma fille aînée de 9 ans. On y voyait un couple nu qui faisait l’amour. Elle a été choquée. »

À la Cité des sciences, certains jeunes visiteurs se disent « dégoûtés », d’autres se taisent ou crânent. Curieusement, les auteurs du guide avouent qu’ils ne l’ont pas mis entre les mains de leurs propres enfants, dont l’aîné a onze ans… Pourtant, les experts décrètent unanimement que leur exposition « n’est en aucune façon déstabilisante même pour des enfants plus jeunes ou moins matures » que les 9-14 ans visés. Sa commissaire, Maud Bouy, affirme avoir effectué des « tests » sur des filles de 4e et de CM2 avant de choisir de montrer « des pénis surdimensionnés » pour éviter « la gêne devant une représentation réaliste ». Elle justifie aussi le parti pris de l’humour : sans lui, « ça les prendrait trop dans leur âme et dans leur cœur ». Comme si le sexe devait s’éloigner du cœur et ne pouvait passer que par la dérision. Pour mettre à l’aise et lutter contre la honte et l’opprobre parfois attachés à la relation sexuelle, la dimension ludique peut se comprendre. Le risque est d’en occulter la gravité, au sens noble.

Caution médicale

Certes, l’intention pédagogique de l’exposition, en pleine conformité avec la morale républicaine en vogue, est louable : la relation sexuelle nécessite « le consentement mutuel, la tolérance et la parité ». L’exposition met aussi en garde les enfants contre la pédophilie, l’inceste et les dangers de l’’Internet… et l’homophobie. Toute l’ambiguïté de l’entreprise se retrouve dans sa caution médicale, le docteur Emmanuelle Piet, médecin de PMI en Seine-Saint-Denis, qui est à la fois connue pour son engagement contre les violences faites aux femmes et pour le développement de l’avortement.

Dans l’espace interdit aux parents, c’est donc leur propre catéchisme que les pouvoirs publics délivrent sur la masturbation et l’homosexualité : « une attirance qui ne se décide pas mais qui s’impose à celui ou à celle qui le vit [et] qui doit être reconnue et acceptée par tous », explique Dorothée Vatinel de la Cité des Sciences. Ceux qui auraient une autre idée que l’État sur la bienfaisance de la masturbation et le caractère irrépressible de l’homosexualité n’ont qu’à bien se tenir, bien que l’exposition fasse la part belle à l’hétérosexualité (la société hésite à imposer aux enfants des représentations homosexuelles crues).

Pour légitimer leur débauche d’énergie pour « informer » les enfants sur la sexualité, les organisateurs soulignent que la plupart sont déjà désinformés par un discours médiatique la banalisant  : « À 11 ans, un enfant sur deux a déjà vu un film porno » rappelle Maud Bouy. La visite pourrait alors s’apparenter à un redresseur d’idées fausses.

Tout sur le zizi, rien sur l’amour vrai

Cependant, là où un accompagnement personnalisé par les parents était préconisé, c’est dans un bain collectiviste qu’on jette le troupeau des citoyens en herbe. Certains se demandent de quel droit on arrache les enfants à ce temps essentiel de l’innocence enfantine décrit par les psychanalystes. Entre 6 et 11 ans, cette « période de latence » est précieuse pour leur construction intellectuelle et affective. Elle devrait les protéger des préoccupations sexuelles qui mobilisent l’énergie des adolescents et des adultes. Le pédopsychiatre Sylvain Berdah déplore qu’elle ait « tendance à se réduire ou disparaître », à cause de l’excitation provoquée par l’univers culturel et médiatique, et estime le phénomène « étroitement dépendant du milieu familial ». L’âge des premières relations sexuelles est d’ailleurs plus précoce dans les milieux les plus défavorisés.

Les parents n’ont pas bonne presse pour les responsables de l’exposition, tantôt jugés incapables d’aborder ces sujets, tantôt suspectés d’« injonctions parentales moralisantes ». Jean-Yves Cariou, professeur de SVT, qui fait partie du comité scientifique de « Zizi sexuel » confirme l’intention de « désacraliser un peu ce qui tourne autour de la sexualité ».

Autre expert impliqué, Sylvie Octobre, du ministère de la Culture, estime qu’il faut montrer que « la sexualité n’a rien à voir avec la morale », un mot banni de l’exposition. Si rien n’est épargné aux enfants en matière d’érection, de préservatifs et de pilules, l’exposition « n’ouvre aucune perspective sur l’amour qui dure » note un adulte désenchanté sur le livre d’or.

Tout sur le zizi, rien sur l’amour vrai. Et si c’était là que résidait la supercherie ? Il suffirait d’un émoi amoureux pour « sortir » ou « faire l’amour ». Les enfants rêvent de pureté, d’engagement et de fidélité, mais la République n’y croit plus. Pour les parents qui savent que la sexualité a quelque chose de sacré, l’objection de conscience est de rigueur.



*Tugdual Derville est délégué général de l’Alliance pour les droits de la vie (
www.adv.org), chroniqueur à l'hebdomadaire France catholique.


Source : Liberté politique

Par Matthieu BOUCART - Publié dans : Questions d'actualité - Communauté : Communauté spirituelle
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Vendredi 21 septembre 2007 5 21 /09 /Sep /2007 10:05

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Réservation

Emission spéciale sur KTO

Par Matthieu - Publié dans : Questions d'actualité
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Jeudi 12 juillet 2007 4 12 /07 /Juil /2007 13:59

Invité sur Radio Notre Dame le vendredi 6 juillet à 7 h 30, Gérard Leclerc, éditorialiste à France Catholique , est revenu sur le motu proprio du Pape Benoît XVI, et sur quelques autres sujets d'actualité, répondant aux questions de Louis Daufresnes.

 

 

Ecouter l'interview de Gérard Leclerc

 

Par Matthieu BOUCART - Publié dans : Questions d'actualité
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Dimanche 27 mai 2007 7 27 /05 /Mai /2007 00:08

Chers amis lecteurs,

A la demande amicale de RV, le remarquable auteur du Blog "Chère Gospa", je voudrais vous livrer mon sentiment concernant la récente élection de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République, et la nomination du nouveau gouvernement dirigé par François Fillon.

Ma première réaction est – naturellement – tout d’abord une réaction de surprise et de joie devant le retour massif des électeurs aux urnes, après tant d’années de désaffection et de méfiance. Il s’agit là certainement d’une conséquence lointaine et heureuse du premier tour de la présidentielle 2002 dont chacun garde un souvenir si particulier… Plus fondamentalement, il semble que le peuple manifeste un regain d’intérêt pour la chose publique et les grandes questions touchant à l’avenir de notre pays : en témoignent les affluences records aux différents meetings des candidats à l’élection présidentielle, et la qualité des débats que l’on avait déjà pu observer durant la campagne pour le référendum sur la Constitution européenne en 2005. Les Français reviennent à la politique, et cela est heureux : la démocratie respire de nouveau à pleins poumons, ce dont on ne peut que se réjouir.

Deuxième observation : le taux de participation record de la dernière élection a provoqué l’arrêt et même l’inversion des tendances structurelles observées ces dernières années, à savoir la montée inexorable des « extrêmes », et la baisse constante d’influence des partis de gouvernement… Jamais le Parti Communiste ne s’est trouvé ainsi autant affaibli. Quant à Jean-Marie Le Pen, que certains sondages voyaient aux portes du second tour, il chute spectaculairement au plan national, et encore plus spectaculairement peut-être au plan local dans les lieux de forte implantation FN.

Cette élection marque donc un tournant dans la vie politique française. Comme un sursaut démocratique, la réaction vitale d’un corps social qui ne veut pas mourir.

Ce tournant est-il décisif ? Marque-t-il le début d’une nouvelle ère dans l’histoire de notre Ve République ? On voudrait y croire. On se prend à l’espérer. Mais la situation paraît encore bien précaire à la vérité, et l’opinion prête à se retourner brutalement en cas de nouvelle désillusion. On comprend que le nouveau chef de l’Etat ait tenu à faire part avec gravité de l’immense responsabilité qui lui incombe désormais…

C’est donc Nicolas Sarkozy qui a été élu 6e président de la 5e République, avec un écart de plus de 6 points sur sa rivale socialiste, Ségolène Royal. Majorité confortable, taux de participation record : la légitimité du nouveau président de la République est incontestable.

Je dois dire que je n’ai jamais été personnellement un partisan de Nicolas Sarkozy. Je le trouvais trop opportuniste et ambitieux pour correspondre à l’image idéale que je me faisais de l’homme d’Etat. Je voyais en lui un digne fils spirituel de Jacques Chirac, bonimenteur et « bête » électorale. Un « tueur » politique, prêt à tout pour parvenir à ses fins, et monter enfin la « dernière marche »… de sa destinée personnelle.

Mais au fil de la campagne, je dois avouer que ce sentiment, pour le moins caricatural, s’est progressivement estompé… pour finalement s’évanouir complètement !

J’avoue en effet avoir été touché au cœur par le candidat Sarkozy, lors de certaines de ses interventions publiques. Avoir été remué par son regard, l’intonation de sa voix, le mot juste qu’il trouvait à employer, et en particulier, le soir d’une grande émission politique, par ce qui me semblait être de la… sincérité et une réelle bonne volonté. Je me raisonnais moi-même : allons, Matthieu, tu ne vas tout de même pas te faire avoir, toi aussi ! Tu vois bien qu’il joue un rôle ! une pièce de théâtre ! Qu’il est faux ! Mais rien n’y fit : plus je l’écoutais, et plus j’étais conquis. Une petite voix intérieure me disait : « cet homme est sincère ». Il est sincère lorsqu’il affirme pouvoir redonner à la France le plein emploi en cinq ans. Il est sincère lorsqu’il dit vouloir mettre tout son talent et toute son énergie à réaliser ce projet. Plus encore : il est crédible lorsqu’il invoque les exemples étrangers, en particulier les pays gouvernés par des majorités socialistes ou assimilé (Grande-Bretagne, Espagne, Allemagne…). De même qu’il était idiot en effet de prétendre vouloir résoudre le problème du chômage en réduisant la durée du travail, de même il m’apparaissait plutôt sensé de dire que c’est le travail qui crée des richesses et de l’emploi. Cela n’est pas du libéralisme, c’est du simple bon sens. Et c’est ce simple bon sens qui a permis, je crois, à Nicolas Sarkozy de sortir grand vainqueur du scrutin présidentiel, avec pour mesure phare de son programme la libération du travail. Qui aurait crû, il y a quelques mois encore, qu’il eût été possible d’être élu en France en exhortant les électeurs à travailler plus ? C’est sur ce terrain là, je crois, que Nicolas Sarkozy a été le plus crédible, plus encore peut-être que sur les questions de sécurité ou d’immigration. Et c’est la principale raison pour laquelle je lui ai volontiers accordé mon suffrage au deuxième tour de l’élection présidentielle.

Aujourd’hui, avec le recul, compte tenu des évènements, de la forte participation, du très bon score du premier tour et de la confortable majorité du second, je me demande si le succès de Nicolas Sarkozy ne s’explique pas également d’un point de vue surnaturel. A l’un de ses vieux amis politique en effet, il aurait fait la confidence, tout jeune adulte, qu’il rêvait de devenir un jour président de la République ; et il semble que cette idée n’ait jamais cessé de l’habiter depuis, et de le conduire dans toutes ses initiatives et dans tous ses choix politiques… J’avoue que cette anecdote de jeunesse m’a donné à réfléchir… Et si… me demandais-je… Et si ce que je prenais pour de l’ambition démesurée, de l’orgueil déplacé chez un jeune loup de la politique aux dents longues et affamé de pouvoir, et si… cette idée fixe enracinée en lui depuis tant d’années, ce désir de conquérir un jour la magistrature suprême, et si cette obsession présidentielle manifeste depuis son plus jeune âge étaient en réalité le signe, le témoignage, la marque tangible d’une authentique vocation ?

La question mérite d’être posée, d’autant plus que les nombreux obstacles qui se dressaient contre lui sont tous tombés, comme par enchantement, les uns après les autres : je pense à son principal rival, Alain Juppé, successeur « naturel » de Jacques Chirac, qui, enlisé dans une procédure judiciaire, s’est trouvé contraint de démissionner de la présidence de l’UMP et de lui céder sa place... ; je pense aussi à la thématique très droitière de sa campagne qui risquait de le marginaliser dans son propre camp, ou encore aux cabbales médiatiques sur sa personnalité qui cherchaient à le faire passer pour un homme « dangereux », etc.

Si la victoire de Nicolas Sarkozy s’expliquait par une vocation personnelle à exercer cette haute fonction, alors tous les espoirs seraient permis. Je rappelle qu’une vocation est le fruit d’un « appel » de Dieu. Et qu’elle se manifeste le plus souvent par un désir venant du fond du cœur, un désir prégnant, durable et croissant. « Tu connaîtras ta vocation à ce qu’elle pèse en toi », disait Saint-Exupéry. Si Dieu a appelé Nicolas Sarkozy à devenir le 6e président de la Ve République, il est alors raisonnable d’espérer un grand renouveau de la politique française, pour le plus grand bien de la France et des Français, mais aussi du monde entier. Les premiers gestes du nouveau Président laissent d’ailleurs entrevoir de belles promesses : nomination de François Fillon à Matignon, homme à la fibre sociale connue, et rompu au dialogue social (idem pour Xavier Bertrand au Travail) ; constitution d’un gouvernement mettant les femmes à l’honneur, et nomination de l’une d’entre elles, issue de l’immigration, à la tête d’un ministère régalien ; création d’un grand ministère de l’Ecologie et du Développement durable ; ouverture à des personnalités proches de feu l’abbé Pierre, telles Bernard Kouchner ou Martin Hirsch, sans parler de Christine Boutin au logement, etc…

Pour autant, il ne s’agit pas non plus de nourrir un optimisme béât (l’espérance n’est pas l’optimisme !), et cela pour au moins deux raisons.

La première est que Nicolas Sarkozy n’est pas très au clair avec les trois points non négociables  du Cardinal Ratzinger (mais qui l’était parmi les 12 candidats à l’élection présidentielle ?), et qu’en l’absence d’une doctrine claire sur l’homme et la famille, il est à craindre d’importantes régressions sur les questions touchant aux mœurs, ou la bioéthique. Si la présence de Christine Boutin paraît rassurante à première vue, ce premier gouvernement de l’ère Sarkozy est également composé de personnalités comme Roselyne Bachelot ou Valérie Pécresse qui, pour autant respectables et attachantes soient elles, se sont illustrées dans le passé par des positions extravagantes sur l’homosexualité et le PACS. Sans compter les engagements du candidat Sarkozy en la matière...

Il convient ensuite d’avoir bien présent à l’esprit qu’une vocation, si vocation il y a, ne confère en soi aucune garantie de succès. Pour qu’une vocation porte du fruit, encore faut-il que l’appelé réponde généreusement à l’appel de Dieu (c’est ainsi qu’il peut y avoir malheureusement de mauvais prêtres, même si leur vocation est incontestable…) Les hommes ne sont pas des marionnettes aux mains de Dieu, et c’est l’engagement de leur liberté qui déterminera le succès ou non de leur entreprise. Pour prendre une analogie : il ne suffit pas que le vent souffle pour qu’un navire avance : il faut encore convenablement y déployer les voiles…

Et puis qui dit vocation, dit nécessairement combat, et combat spirituel. Combat avec l’Adversaire résolu du dessein de Dieu sur l’humanité qui s’emploiera, soyons en assuré, à faire tout ce qui est en son pouvoir pour faire échouer les entreprises de notre tout nouveau Président de la République.

L’heure est donc pour nous chrétien à la vigilance et à la mobilisation… dans la prière. L’Eglise, sur les instances mêmes de St Paul dans l’Ecriture Sainte, invite tous les chrétiens à prier pour les chefs d’Etat et ceux qui nous gouvernent. Jamais sans doute cette exigence ne s’est révélée plus urgente et nécessaire qu’aujourd’hui. Nous savons que Dieu écoute les prières, et qu’il les exauce. Nous croyons, dans la foi, que nos prières peuvent exercer une influence invisible (mais bien réelle) sur les décisions des grands de ce monde.

Comme l’écrit Thierry Boutet sur Liberté Politique, « la France qui est le “pays de Marie” ne sera de retour que si elle est portée par un courant de prière ».

« Son histoire est faite de renaissances successives. Celles-ci ont toujours été précédées d’un profond renouveau spirituel, lui-même précédé par de vastes mouvements de prière. Les livres d’histoire officiels ne l’enseignent pas, mais lorsqu’on parcourt la vie spirituelle de la France, on découvre que ces périodes de renouveau ne sont pas le fait du hasard. L’armistice de 1918 a été signé le jour de la saint Martin... mais la France tout entière avait imploré Marie et le Sacré-Cœur. Les apparitions de l’Ile-Bouchard ne sont pas sans liens avec le recul des communistes en 1947, et des menaces de guerre civile qui agitèrent l’“année de tous les dangers”. Les exemples depuis le Moyen Âge peuvent être multipliés par dix : la France redevient grande et paisible quand les Français se tournent vers Marie.

« C’est pourquoi nous devons entendre l’appel de Xavier de Fréminville. Rien ne destinait apparemment ce père de famille exerçant des fonctions importantes dans le milieu de la publicité à ressentir, après une retraite à Châteauneuf, un appel particulier à prier pour la France. « J’ai acquis, dit-il, la conviction que la France ne redeviendrait chrétienne que par la prière humble et quotidienne. »

« L’idée qui germe alors dans sa prière est de proposer, à tous ceux qui le souhaitent de s’engager à dire, chaque jour, un Je vous salue Marie pour leur propre conversion et la conversion de la France. Rien n’est plus simple. Un Je vous salue Marie, ce n’est pas beaucoup. Mais imaginons, dit Xavier de Fréminville, « que tous les jours nous ayons une rencontre d’une minute avec le président de la République, celui ci ne finirait-il pas par nous entendre ? À plus forte raison Marie ! » Près de 7.000 Français prient ainsi chaque jour Marie. Il n’en manque que 68 pour atteindre ce chiffre.

« Vous voulez participer à cette mission d’accompagnement du relèvement spirituel de la France ? Alors envoyez votre engagement à France-Fidèle par Marie, 34 rue la Fontaine 75016 Paris, ou en vous rendant sur le site www.francefideleparmarie.com. »

Par Matthieu BOUCART - Publié dans : Questions d'actualité
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Vendredi 20 avril 2007 5 20 /04 /Avr /2007 12:30

 

A deux jours du premier tour de scrutin de l’élection présidentielle 2007, le Blog du Père Walter Covens nous propose un intéressant article de François de Lacoste Lareymondie sur la responsabilité de l’électeur chrétien : 

 

- http://www.homelie.biz/article-6434263.html

 

Je vous renvoie également à l’excellent Blog Hermas, et en particulier à ses derniers articles, fort éclairants :

-  http://www.hermas.info/archive-04-2007.html

 

Enfin, je vous livre cette réflexion du diacre permanant Jean Villeminot parue sur le site de la Paroisse Saint Léon (Paris 15e) et intitulée "Choisir en chrétien":

Dans [quelques jours seulement], nous ferons, dans l’isoloir, un premier choix. L’Église, de façon plus insistante que d’habitude, souligne l’importance de l’élection présidentielle pour l’avenir de la société. Elle nous rappelle qu’il s’agit d’un choix moral qui nous engage en tant que chrétiens. On ne peut pas laisser son certificat de baptême chez soi quand on va voter. Pour faire un choix responsable, il faut, me semble-t-il :
1- Avoir un grand intérêt pour la politique, puisque nous avons la mission de gérer les choses de ce monde en vue de la venue du Règne de Dieu.
2- Avoir en grande estime les gouvernants et les députés. Parce que le pouvoir temporel vient de Dieu. Parce que les hommes politiques travaillent beaucoup, et attendent des chrétiens des idées pour la chose publique.
3- Reprendre ce que les évêques ont écrit dans le document : Qu’as-tu fait de ton frère ? Ce document, diffusé longtemps avant les élections n’est en aucun cas une prise de position, mais un rappel des critères qu’il faut prendre en compte lorsque l’on va voter. Ils rappellent, en particulier que sont non négociables :
- le respect de la vie, de la conception à la mort naturelle,
- l’institution du mariage, alliance d’un homme et d’une femme, ouverte sur la vie.
4- Ne pas être complice du dénigrement des candidats, ce qui constitue un magnifique alibi pour ne pas exercer ses responsabilités de citoyens.
5- Connaître les programmes des candidats, en prenant le temps de lire avec soin, pour faire un choix intelligent et non passionnel.
6- Exercer la vertu de prudence qui consiste à faire un choix imparfait, si on considère qu’il n’est pas possible de voter en plein accord avec sa conscience.
7- Appeler l’Esprit Saint, pour qu’il éclaire notre choix et celui de nos concitoyens.
8- Prier pour les responsables politiques, comme le demandaient déjà Pierre et Paul, aux premiers temps de l’Église.
Bonne semaine !

Jean Villeminot, Diacre.

Par Matthieu BOUCART - Publié dans : Questions d'actualité
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Samedi 27 janvier 2007 6 27 /01 /Jan /2007 14:17

Cette semaine, un grand homme nous a quitté. Un prêtre de l’Eglise catholique. L’abbé Pierre. Un géant de l’amour fraternel, un géant de la charité. Un homme auquel on voudrait ressembler. Ne serait-ce qu’un tout petit peu…

J’ai été personnellement profondément ému par toutes les manifestations d’amour que son départ pour le ciel a provoquées chez beaucoup de gens. Des gens si différents pourtant : croyants de toutes religions et athées, riches et pauvres, jeunes et vieux,… Même notre République laïque s’est humblement inclinée devant cet homme de Dieu. C’est dire la puissance de l’Amour…

La messe de funérailles de l’abbé Pierre a fait remonter dans mon cœur le souvenir d’une autre messe de funérailles, célébrée celle-ci il y a un peu moins de deux ans. Celle de notre bien aimé Jean-Paul II. Ici comme là, on a retrouvé la même ferveur populaire, le même hommage unanime rendu par une foule innombrable « de toutes langues, races et nations », faisant taire ainsi l’espace d’un instant les divisions et les clivages qui déchirent d’ordinaire notre humanité. Comme une manifestation de la « bonne odeur du Christ »… Comme une anticipation aussi de ce qui se produira à la fin des temps (telle est en tout cas notre espérance !), lorsque l’humanité comprendra enfin de quel amour elle est aimée, et de quelle manière cet amour s’est manifesté à elle dans la vie de tous les saints, de Jean-Paul II comme de l’abbé Pierre. Ainsi que Gérard Leclerc l’écrit au sujet de ce dernier dans le journal France Catholique : « Il suffisait de le voir célébrer sa messe pour comprendre où était le secret de son cœur et la source de sa charité, brûlante comme la justice et compatissante comme la grâce. »

Bien sûr, je fais partie de ceux qui ont été profondément blessés par certaines paroles ou prises de position de l’abbé. Mais je crois que l’heure est au pardon (« il lui sera beaucoup pardonné parce qu’il a beaucoup aimé ») et à la reconnaissance. Reconnaissance envers son œuvre. Enorme. Gigantesque. Au-delà de ce qui était sans doute humainement concevable et possible. Reconnaissance aussi – et surtout ! – envers Dieu, pour la puissance qu’il a bien voulue manifester au monde, dans la pauvreté de cet homme.

Au fond, l’abbé Pierre a été pauvre jusque dans sa doctrine. Il n’avait rien pour plaire : « Il n'était ni beau ni brillant pour attirer nos regards, son extérieur n'avait rien pour nous plaire » écrit le prophète Isaïe au sujet du Serviteur. « Devant Dieu, le serviteur a poussé comme une plante chétive, enracinée dans une terre aride. » Et nous trouvons dans ce même passage d'Isaïe ces paroles prophétiques que nous pouvons méditer en resongeant particulièrement aux évènements de la semaine passée : « Mon serviteur réussira, dit le Seigneur ; il montera, il s'élèvera, il sera exalté ! Et voici qu'il consacrera une multitude de nations ; devant lui les rois resteront bouche bée, car ils verront ce qu'on ne leur avait jamais dit, ils découvriront ce dont ils n'avaient jamais entendu parler. Qui aurait cru ce que nous avons entendu ? A qui la puissance du Seigneur a-t-elle été ainsi révélée ? » (cf. Isaïe, chapitres 52 et 53)

L’abbé Pierre ne sera sans doute jamais canonisé. Et à juste titre. Mais je le tiens pour un saint. La sainteté, me semble-t-il, n’implique pas nécessairement l’infaillibilité, ainsi que nous le voyons dans l’Evangile au sujet de la Mère de Dieu elle-même qui, toute immaculée qu’elle soit, a dû cheminer dans l’obscurité de la foi, et consentir à ne pas tout comprendre du dessein de Dieu, gardant et méditant dans son cœur tous les mystères de la vie de Jésus. L’Eglise elle-même n’est assurée du charisme de l’infaillibilité que dans les seuls domaines de la foi et de la morale. Elle n’est pas préservée pour le reste, et l’Histoire témoigne contre elle de beaucoup d’égarements pour lesquels le Pape Jean-Paul II lui-même avait imploré, on s’en souvient, la miséricorde divine, cette même miséricorde à laquelle le Pape Benoît XVI a confié l’abbé Pierre.

Dernière remarque enfin : ce n’est pas la première fois que j’observe une étonnante corrélation entre les textes bibliques que l’Eglise nous donne à méditer au cours des messes du dimanche, et les évènements du monde. Je suis ainsi particulièrement touché par ce texte que nous lirons demain, dans la 1ère épître aux Corinthiens (chapitres 12 et 13), texte que nous connaissons certes bien, mais qui prend un relief particulier avec le départ de l’abbé Pierre, comme une ultime Parole donnée par le Seigneur pour nous encourager à suivre son admirable exemple et à nous engager résolument, à notre tour, sur le chemin du don total de nous-même et de l’amour :

« Frères, parmi les dons de Dieu, vous cherchez à obtenir ce qu'il y a de meilleur. Eh bien, je vais vous indiquer une voie supérieure à toutes les autres.

« J'aurais beau parler toutes les langues de la terre et du ciel, si je n'ai pas la charité, s'il me manque l'amour, je ne suis qu'un cuivre qui résonne, une cymbale retentissante.

« J'aurais beau être prophète, avoir toute la science des mystères et toute la connaissance de Dieu, et toute la foi jusqu'à transporter les montagnes, s'il me manque l'amour, je ne suis rien.

« J'aurais beau distribuer toute ma fortune aux affamés, j'aurais beau me faire brûler vif, s'il me manque l'amour, cela ne me sert à rien.

« L'amour prend patience ; l'amour rend service ; l'amour ne jalouse pas ; il ne se vante pas, ne se gonfle pas d'orgueil ; il ne fait rien de malhonnête ; il ne cherche pas son intérêt ; il ne s'emporte pas ; il n'entretient pas de rancune ; il ne se réjouit pas de ce qui est mal, mais il trouve sa joie dans ce qui est vrai ; il supporte tout, il fait confiance en tout, il espère tout, il endure tout.

« L'amour ne passera jamais. »

Revoir l'hommage rendu à l'abbé Pierre sur la chaine de TV KTO, et la messe de funérailles

Par Matthieu BOUCART - Publié dans : Questions d'actualité
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Dimanche 1 octobre 2006 7 01 /10 /Oct /2006 20:37

Cher Pasteur,

Tout d’abord, c’est un réel plaisir pour moi que de débattre avec vous.

Votre dernière missive m’inspire de nombreuses réflexions. Les voici :

1°) « Tout d’abord, écrivez-vous, une mise au point : le titre de l’article qui vous a fait réagir était Benoît XVI accablé par ses défenseurs, ce qui je crois est assez explicite, c’est plus les réactions de défenses du pape par des catholiques et des athées qui eux affirmaient de façon tout aussi explicite que Manuel II Paléologue que l’Islam était une religion intrinsèquement violente. C’est cette réaction qui me permettait de dire que Benoît XVI avait par ses propos incité à la haine de l’autre et donc s’était montré anti-évangélique. » : Mais croyez-vous, cher Pasteur, qu’il soit absolument pertinent d’apprécier la justesse et la validité d’une parole au regard seulement des extrapolations qu’ont pu en faire certains esprits plus ou moins bien intentionnés ? Que ces extrapolations soient fondées ou non, elles ne constituent pas l’expression de la pensée du Pape, et il ne me paraît pas légitime d’assimiler les deux points de vue.

Êtes-vous d'ailleurs si sûr que ce soient les propos du Pape qui aient été la cause directe des réactions « anti-musulmanes » observées au lendemain du discours de Ratisbonne ? Vous écrivez  que « Benoît XVI s’est à présent désolidarisé de sa citation (ce qu’il n’avait pas fait lors de son discours). ». Mais relisez attentivement le texte du discours : vous serez bien obligé de constater que le Pape se démarque nettement de la citation de l’Empereur Byzantin, et n’entretient aucune équivoque quant à sa propre pensée, ainsi que l'a déjà fort bien relevé Mickaël sur son Blog.

Un article de votre part sur la redoutable capacité des médias à lancer de fausses informations et à provoquer ainsi des tensions « sur commande » et des remous à l’échelle planétaire m’aurait paru relever d’une analyse plus fine et plus juste de la situation. Le vrai scandale n’est pas le discours du Pape, mais la manipulation médiatique éhontée qui a voulu faire dire au Saint Père l’exact contraire de ce qu’il a dit et de ce qu’il pense, au risque de mettre le monde à feu et à sang...

2°) « l’explication que vous donnez de l’événement ne me paraît pas convaincante du tout. Si Benoît XVI voulait, par une citation provocante, interpeller l’Islam, il aurait mieux valu le faire dans un discours ou une déclaration adressé directement aux musulmans plutôt que par une citation lancée au détour d’un discours sur la raison qui n’a rien à voir avec la question » : vous auriez dû être Pape, cher Pasteur ! Pour ma part, je trouve plutôt intelligent qu’un tel sujet ait été abordé devant un public averti, au cours d’une « conférence du style de celle de Ratisbonne, destinée à des universitaires capables de suivre une pensée particulièrement riche, et dont le développement exigeait une démonstration historique complexe » (Gérard Leclerc, dans la revue France Catholique du 22 septembre 2006).

Vous dites que le Pape a lancé au détour d’un discours sur la raison une citation provocante qui n’avait rien à voir avec la question : mais, outre que la suite de la citation manifeste bien le lien avec le sujet, « cette manière de procéder, qui consiste à remonter à un texte ancien pour arriver à son sujet, fait partie du formalisme habituel des exposés universitaires. » (Guillaume de Lacoste de Lareymondie, sur Libertépolitique.com).

Maintenant, je suis bien d'accord avec vous pour dire que cette citation avait de grandes chances de ne pas être immédiatement bien accueillies par le monde musulman. Comme l'écrit le Père Matthieu Villemot dans l'édition du 28 septembre 2006 de Paris Notre Dame : « Supposons qu'un leader musulman, dans une université coranique, cite un texte de l'empereur Julien, persécuteur des chrétiens "grands ennemis de la cité et de la paix". Aurais-je le réflexe de vérifier le contexte de la phrase, de me demander pourquoi cet imam cite un texte aussi marginal? Honnêtement, je crois que je commencerais par m'énerver. A notre époque, s'énerver est le premier réflexe. Nous nous sentons tous, tout le temps, attaqués. Souvenons-nous des polémiques entre catholiques autour du film de Mel Gibson, selon qu'on était "pour" ou "contre". Et ce n'était qu'un film! Le Pape, homme timide qui exècre la polémique, a sans doute sous-estimé ce réflexe contemporain. Mais est-ce lui qui a eu tort ou nous tous, chrétiens inclus, qui devons réapprendre à nous écouter avant de nous condamner. »

3°) Votre deuxième partie sur le dialogue interreligieux est très intéressante. Nous partageons sur ce point, je crois, les mêmes convictions. Si je fais l’amalgame comme vous dites entre dialogue interreligieux et évangélisation, c’est précisément parce que j’entends le mot évangélisation dans la même acception que vous. La mission du chrétien est d’annoncer l’évangile, nullement de l’imposer : cela serait contraire à la dignité de l’homme, et en outre totalement contre-productif. Je ratifie donc pleinement cette parole : « on ne se lance pas dans un dialogue respectueux de l’autre en ayant pour but de lui démontrer notre supériorité et de l’obliger à admettre notre point de vue. »

Le dialogue interreligieux est le lieu privilégié de la Nouvelle Evangélisation, en ce sens qu’il nous permet de dire aux autres religions quelle est notre foi. L’ouverture en direction des autres traditions religieuses n’implique donc aucun relativisme, ni aucune « trahison » de l’Evangile, ainsi que vous le reconnaissez vous-même : « cela n’implique absolument pas de renoncer à nos convictions propres. »

Mais vous avez raison de souligner en même temps que le dialogue interreligieux n’a de sens que s’il est dia-logue, c’est-à-dire échange réciproque, et je suis entièrement d’accord avec vous pour dire que « Le dialogue inter-religieux (ou avec les athées) ne peut se faire que si chaque partie est volontaire de recevoir de l’autre et de s’enrichir de conviction qui ne sont pas les siennes. »

Comme le disait St Thomas d'Aquin : « Tout homme qui dit la vérité est inspiré de l'Esprit Saint ». Cela est donc vrai aussi d'un athée, d'un musulman, ou d'un bouddhiste. Nous avons dès lors tous à apprendre les uns des autres.

Comme le dit encore le Concile Vatican II : "L'Eglise ne rejette rien de ce qui est vrai et saint dans les autres religions". La vérité elle-même nous incite donc à l'écoute, à l'accueil, et à la rencontre. Et comment pourrait-il en être autrement, puisque Dieu est amour... (cf. mon commentaire sur le site d'Albert Dugas).

Pour conclure sur ce point, je voudrais vous partager une très belle réflexion de Mgr Michael Fitzgerald, ancien président du Conseil pontifical pour le Dialogue interreligieux, tirée d’une conférence donnée le 20 mars dernier à l’Université jésuite John Caroll de Cleveland (Etats-Unis), et publiée dans la dernière livraison de la Documentation Catholique en date du 1er octobre 2006 :

« Je voudrais mettre en relief ce que je considère moi-même comme la plus grande source d’espoir pour le dialogue interreligieux et pour ce que ce dialogue interreligieux peut apporter au monde. Je veux parler ici de l’esprit d’ouverture de jeunes étudiants. Il y a quelque 15 ans, le Conseil Pontifical pour le Dialogue interreligieux mettait sur pied une modeste fondation, la Fondation Nostra Aetate, dans le but de pouvoir attribuer des bourses d’études à des étudiants provenant d’autres religions et désirant étudier le christianisme à Rome. Depuis lors, environ cinquante étudiants ont bénéficié de l’offre. Les résultats m’ont impressionné.

« Ces étudiants non seulement ont suivi des cours donnés par des professeurs catholiques dans des universités catholiques, fait de la recherche sur des sujets de théologie chrétienne et écrit des mémoires et thèses sur leur sujet. Ils ont aussi été enrichis par le contact avec leurs collègues d’études provenant de divers pays. Ils ont pu rencontrer des chrétiens convaincus et discuter avec eux ouvertement, chose qu’ils n’auraient souvent pas pu faire dans leur propre pays. Ils ont eu l’occasion d’assister à des cérémonies religieuses et de voir par eux-mêmes comment prient les catholiques et comment ils célèbrent leur culte. Pour autant que je le sache, aucun d’entre eux n’est devenu chrétien, mais je dirais que tous ont été changés d’une façon ou d’une autre. Ce sont là des hommes qui, une fois retournés dans leur pays, pourront présenter le christianisme de façon plus objective. Et cela, à mes yeux, est ce par quoi le dialogue interreligieux suscite un réel espoir pour l’avenir ».

Par Matthieu BOUCART - Publié dans : Questions d'actualité
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Jeudi 28 septembre 2006 4 28 /09 /Sep /2006 13:36

Cher Pasteur,

Je vous remercie tout d’abord de votre réponse. Je me réjouis que vous ayez bien voulu entrer dans le débat, dans un esprit d’ouverture et de dialogue. C’est la grande merveille des Blogs, je trouve, que de « ressusciter » la formule médiévale de la disputatio ordinaria que vous évoquiez dans votre dernier article. Pour les lecteurs peu avertis : il s’agissait de disputes universitaires, de controverses publiques où deux rhéteurs constituant une sorte d’équipe dialectique s’affrontaient en vue d’une meilleure compréhension des implications, des nuances et des conséquences d’une problème donné. Le but poursuivi était de mettre en dialogue des penseurs contemporains sur une question fondamentale, et d’offrir ainsi au grand public un débat de qualité qui lui était rarement proposé et auquel il n’avait pas toujours accès.

Concernant le discours de Ratisbonne, vous dites que le Pape aurait pu chercher une citation moins polémique, et « une absence de toute allusion à l’Islam ». Pour vous, il est évident que celle-ci n’a pas été « prise tout à fait par hasard ou maladresse »...

Sans doute, en effet.

Mais la question que vous souleviez dans votre premier article n’était pas là : vous reprochiez au Pape d’avoir en quelque sorte jeté l’anathème sur l’Islam, et mis ainsi volontairement de l’huile sur le feu au risque d’alimenter la haine et la division entre les hommes, au mépris de l’Evangile du Christ. D’où la « trahison »...

Mais si la question est : le Pape Benoît XVI a-t-il oui ou non condamné dans son discours de Ratisbonne l’Islam comme une religion intrinsèquement violente, la réponse est clairement : non. Cela ne ressort pas du texte. Cela a été réaffirmé par le Saint Père dans des discours ultérieurs. Cela a été compris ainsi par les Musulmans, selon les dernières informations dont je dispose. Et si les paroles du Pape ont pu blesser sincèrement tel ou tel fidèle musulman, le Pape en a humblement et... "évangéliquement" demandé pardon, car telle n’était pas son intention :

« Je suis vivement attristé par les réactions suscitées par un bref passage de mon discours à l'Université de Ratisbonne, considéré comme offensant pour la sensibilité des croyants musulmans, alors qu'il s'agissait d'une citation d'un texte médiéval, qui n'exprime en aucune manière ma pensée personnelle. Hier, Monsieur le Cardinal Secrétaire d'Etat a rendu publique, à ce sujet, une déclaration dans laquelle il a expliqué le sens authentique de mes paroles. J'espère que cela contribuera à apaiser les esprits et à clarifier le sens véritable de mon discours, qui, dans son ensemble, était et est une invitation au dialogue franc et sincère, avec un grand respect réciproque » (Angélus du 17 septembre 2006).

Si la question maintenant est : le Pape Benoît XVI a-t-il voulu interpeller l’Islam dans son discours : c’est certain. Lui-même le reconnaît d’ailleurs, puisqu’il inscrit ses propos dans une "invitation au dialogue franc et sincère, avec un grand respect réciproque". Mais au nom de quel principe évangélique aurait-il donc dû s’abstenir ? Ne trouvez-vous pas important d’encourager le dialogue entre les religions ? Et dans le cadre d’un tel dialogue, est-il vraiment anti-évangélique et irrespectueux envers nos interlocuteurs d’oser affirmer que « la violence est en opposition avec la nature de Dieu et la nature de l'âme » ? Là aussi réside, me semble-t-il, la mission de l’Eglise, l’annonce de l'Evangile. Pourquoi voudriez-vous priver nos frères musulmans de la Bonne Nouvelle de l’Evangile ? Elle ne nous est pas réservée, que je sache…

Que l’Islam ait aujourd’hui un problème avec la violence, cela ne fait malheureusement aucun doute. Les musulmans eux-mêmes le savent, et beaucoup en souffrent. L’Eglise elle-même a connu cette difficulté dans le passé. Mais elle a su la surmonter grâce à la bonne volonté des hommes et au puissant secours de l'Esprit Saint. Son Histoire est là pour témoigner que la violence n’est nullement une fatalité, et que l'homme est capable d’adhérer à la Vérité au moyen de la raison. Voilà un message d'espérance que l'Islam peut recevoir, me semble-t-il, de la part de l'Eglise! Voilà aussi le devoir du Pape, en tant que chef de l'Eglise Catholique : annoncer au monde et témoigner de l'Evangile de la Paix. On est donc loin, on le voit, d'une quelconque "trahison". A moins que vous ne considériez toute entreprise d'évangélisation comme une "trahison"... En tout état de cause, il me semble que vous pourriez lui accorder le bénéfice du doute, au regard des explications données à nouveau lors de l'Audience générale du 20 septembre 2006 :

« Pour présenter à l'auditoire le caractère dramatique et actuel du thème, j'ai cité quelques paroles d'un dialogue chrétien-musulman du XIV siècle, avec lesquelles l'interlocuteur chrétien, l'empereur byzantin Manuel II Paléologue - d'une manière pour nous étonnamment abrupte - présenta à son interlocuteur musulman le problème du rapport entre la religion et la violence. Cette citation a malheureusement pu se prêter à un malentendu. Pour un lecteur attentif de mon texte, il apparaît cependant clairement que je ne voulais en aucune façon faire miennes les paroles négatives prononcées par l'empereur médiéval dans ce dialogue et que leur contenu polémique n'exprime pas ma conviction personnelle. Mon intention était bien différente : en partant de ce que Manuel II dit ensuite de manière positive, avec une très belle phrase, à propos de  la raison qui doit guider dans la transmission de la foi, je voulais expliquer que ce n'est pas la religion et la violence, mais la religion et la raison qui vont de pair.

« Le thème de ma conférence - répondant à la mission de l'Université - fut donc la relation entre la foi et la raison : je voulais inviter au dialogue de la foi chrétienne avec le monde moderne et au dialogue de toutes les cultures et religions.

« J'espère qu'en divers moments  de  ma visite - par exemple, lorsque j'ai souligné à Munich combien il est important de respecter ce qui est sacré pour les autres - est apparu clairement mon profond respect pour les grandes religions et, en particulier, pour les musulmans, qui "adorent le Dieu unique" et avec lesquels nous sommes engagés à "protéger et à promouvoir ensemble, pour tous les hommes, la justice sociale, les valeurs morales, la paix et la liberté" (Nostra Aetate, n. 3).

« Je suis donc certain que, après les réactions du premier moment, mes paroles à l'Université de Ratisbonne pourront constituer une impulsion et un encouragement à un dialogue positif, même autocritique, que ce soit entre les religions ou entre la raison moderne et la foi des chrétiens. »

Qu’il en soit ainsi !

 

  

Réécouter l'interview de Frédéric PONS sur Radio Notre Dame.

Par Matthieu BOUCART - Publié dans : Questions d'actualité
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Mercredi 27 septembre 2006 3 27 /09 /Sep /2006 08:30

Cher Pasteur,

Je souhaiterais réagir à l’un de vos derniers articles paru sur votre Blog  le 23 septembre 2006, et intitulé : "Benoît XVI accablé par ses défenseurs".

Dans ce petit texte, vous vous livrez à une vigoureuse critique du Pape Benoît XVI, avec toute votre sensibilité de chrétien protestant – que je respecte absolument ; mais vous comprendrez qu’un fidèle catholique ait envie de vous répondre avec sa sensibilité particulière, dans un esprit de dialogue et avec beaucoup de respect tant envers votre personne qu’envers vos convictions personnelles.

Vous accusez ainsi le Pape de trahir l’Evangile : « Benoît XVI (…) affirme, écrivez-vous, que l'Eglise dont il est chef est la seule véritable Eglise, alors quand ses paroles entraînent la division, le jugement et la condamnation de l'autre, il trahit l'Evangile. »

Il trahit l’Evangile pourquoi ? Parce qu’il se prétend, si je vous comprends bien, l’unique représentant de « la seule véritable Eglise », et que ses paroles entraînent la division, le jugement et la condamnation de l’autre, toutes choses contraires à l’Evangile.

Mais de quel Evangile parlons-nous ?

Avec de tels raisonnements, on pourrait reprocher en effet… au Christ lui-même de trahir l’Evangile ! Lorsque Jésus se présente par exemple comme l’Unique Vérité (Jn 14. 6), ou lorsqu’il affirme que seront condamnés tous ceux qui refuseront de croire en Lui (Mc 16. 16), ses paroles suscitent inévitablement la division, et sont perçues par ceux qui ne croient pas en Lui comme une condamnation...

C’est précisément cet Evangile dont vous parlez qui prophétise au sujet de Jésus qu’« Il sera un signe de contradiction » (Lc 2. 34). Et le Maître Lui-même avait prévenu ses Apôtres : « Si le monde a de la haine pour vous, sachez qu'il m'a haï avant vous (...). Souvenez-vous de la parole que je vous ai dite : Le serviteur n'est pas plus grand que son maître. S'ils m'ont persécuté, ils vous persécuteront aussi ». (Jn 15. 18-20) A un autre moment, Jésus déclare à ses disciples : « Malheureux êtes-vous lorsque tous les hommes disent du bien de vous, car c'est ainsi que leurs pères agissaient à l'égard des faux prophètes » (Luc 6. 26).

Il ne me paraît donc pas très sérieux de tirer argument des remous provoqués par le discours de Ratisbonne pour affirmer du Pape qu’il « trahit l’Evangile ».

Lorsque vous prêtez au Saint Père des paroles de jugement et de condamnation, de quelles paroles parlez-vous ? Avez-vous lu le texte du discours de Ratisbonne ? Si tel est le cas, où pouvez-vous y lire la moindre condamnation ? Je veux dire : quant aux personnes. Car si condamnation il y avait dans les propos du Pape, elle ne pourrait concerner en vérité que ceux qui croient pouvoir user de la violence pour des motifs religieux.

Je sais bien que les journalistes occidentaux ont savamment entretenus l’équivoque sur la pensée du Pape en lui attribuant indûment des propos tirés d’une citation de l’Empereur byzantin Manuel II Paléologue ; mais si équivoque il y avait, il me semble qu’elle a été levée par les propos ultérieurs du Saint Père.

Une analyse objective du texte permet de constater que l’intention du Pape était en réalité d’affirmer que « la violence est en opposition avec la nature de Dieu et la nature de l'âme. »

Il est hautement regrettable que les médias aient occulté la seconde partie de la citation de l’Empereur byzantin, en tout point remarquable : « Dieu n'apprécie pas le sang, ne pas agir selon la raison est contraire à la nature de Dieu. La foi est le fruit de l'âme, non du corps. Celui, par conséquent, qui veut conduire quelqu'un à la foi a besoin de la capacité de bien parler et de raisonner correctement, et non de la violence et de la menace... Pour convaincre une âme raisonnable, il n'est pas besoin de disposer ni de son bras, ni d'instrument pour frapper, ni de quelqu'autre moyen que ce soit avec lequel on pourrait menacer une personne de mort... ».

Commentaire du Pape sur ce passage : « L'affirmation décisive dans cette argumentation contre la conversion au moyen de la violence est :  ne pas agir selon la raison est contraire à la nature de Dieu. » S’ensuit un long développement sur ce thème de la foi et de la raison.

Où voyez-vous cher Pasteur un quelconque jugement à l’égard de quiconque dans ce texte ? Qu’y a-t-il de contraire à l’Evangile dans ces paroles ? Qui peut donc se sentir offensé par ces propos ? Le Pape a-t-il le droit de dire que la violence n’est pas compatible avec la religion ? Ou bien le priez-vous poliment de se taire, afin ne pas froisser diplomatiquement certaines susceptibilités ? Mais dans ce dernier cas, n’est-ce pas alors qu’il y aurait trahison de l’Evangile…

Permettez-moi d’aller encore plus loin : même à supposer qu’il y ait eu dans les propos du Pape une quelconque condamnation à l’égard d’un groupe déterminé, elle ne serait pas en soi contraire à l’Evangile, si l’on englobe par ce terme toute l’économie de la Nouvelle Alliance, en ce compris les textes apostoliques. Souvenez-vous par exemple de l’exhortation de l’Apôtre Paul à Timothée dans sa deuxième Lettre : « Proclame la parole, interviens à temps et à contretemps, dénonce le mal, fais des reproches, encourage, mais avec une grande patience et avec le souci d'instruire. » (4. 2).

Votre analyse me paraît donc mal fondée. Ainsi que la conclusion sans appel que vous en tirez : « il me semble très dangereux, dites-vous, de se parer du titre de "vicaire du Christ". En effet, aucun chrétien ne peut se prétendre absolument fidèle à l'enseignement du Christ. Mais Benoît XVI a pris ce titre, bien plus, il affirme que l'Eglise dont il est chef est la seule véritable Eglise (…) ; le problème n'est pas dans la violence réelle ou non de l'Islam, il est dans ce que le pape représente et dans l'humilité du message évangélique... »

« Aucun chrétien, dites-vous, ne peut se prétendre absolument fidèle à l'enseignement du Christ » : c’est vrai. Mais c'est précisément pour cette raison qu'il fallait absolument que Dieu donnât ce charisme à son Eglise et à son Pape, pour que cet enseignement puisse demeurer dans son intégrité et être transmis sans altération à travers les siècles...

« Quant au charisme dont vous parlez, me répondez-vous, c'est précisément le point qui nous oppose.

« Premièrement je ne crois pas que l'Eglise se limite à l'Eglise catholique romaine et je ne lui reconnaît aucun pape » : ça, serais-je tenté de dire, c’est votre opinion,…

« Deuxièmement, la Bible et l'Esprit Saint me paraissent suffire amplement à ce que malgré les altérations et dérives (y compris pontificales…), la Bonne Nouvelle nous soit transmise : la preuve que cela ne suffit pas, c’est l’absence d’unité du monde protestant auquel vous appartenez, unité qui vous est pourtant si chère à vous lire, et que vous considérez (à juste titre) comme un critère d’authenticité évangélique… Sans vouloir vous offenser, j’observe chez nombre de mes amis protestants une fâcheuse propension à la division et à la condamnation de l’autre (« le Pape trahit l’Evangile ! » ; ou d’un autre blogueur protestant en commentaire sur ce Blog : « tu propages plein de mensonges »…)

« Troisièmement, je serais assez curieux de savoir comment vous appuyez bibliquement votre affirmation quant à l'autorité nécessaire du pape... : de cela, je suis tout à fait disposé à discuter avec vous, cher Pasteur. Mais sans vous désobliger, je serai curieux pour ce qui me concerne de savoir comment vous justifiez bibliquement la Sola Scriptura...

 

 

 

Lire également le fil au sujet de l'Eglise Catholique Romaine sur le Blog de Miky.

Par Matthieu BOUCART - Publié dans : Questions d'actualité
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Samedi 23 septembre 2006 6 23 /09 /Sep /2006 10:53

Frédéric PONS, journaliste à Valeurs Actuelles, revient sur la controverse qui s’est déclenchée autour des déclarations du Pape Benoît XVI dans son fameux discours à l’Université de Ratisbonne. Il évoque en particulier la question de l’Islam, et aborde des sujets touchant à la politique française en matière d’immigration.

 

 

Frédéric PONS était le Grand Témoin de Radio Notre Dame, le jeudi 21 septembre 2006.

 

 

Ecouter l'interview de Frédéric Pons

 

Quelques bons articles - que je ne saurais trop vous recommander - ont également été publiés sur les Blogs à ce sujet :

 

1- Lire les articles du Blog de Patrice de Plunkett du 15 septembre 2006, du 18 septembre 2006, du 19 septembre 2006, du 20 septembre 2006, du 22 septembre 2006 et du 24 septembre 2006 ;

 

2- Lire les articles de Mickaël sur le Blog "Dieu seul" du  17 septembre 2006, du  19 septembre 2006 et du  23 septembre 2006. 

Par Matthieu BOUCART - Publié dans : Questions d'actualité
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