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Questions d'actualité

Dimanche 20 janvier 2013 7 20 /01 /Jan /2013 00:00

C'était dimanche dernier, à la mémorable et historique Manif pour tous. De loin la meilleure intervention!

Par Matthieu BOUCART - Publié dans : Questions d'actualité - Communauté : Eurêka!
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Samedi 19 janvier 2013 6 19 /01 /Jan /2013 10:51

En finir avec le réel

Par Matthieu BOUCART - Publié dans : Questions d'actualité - Communauté : Eurêka!
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Mardi 15 janvier 2013 2 15 /01 /Jan /2013 11:52

Disparus.jpg

Valls

Coluche

Par Matthieu BOUCART - Publié dans : Questions d'actualité - Communauté : Le champ du monde
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Dimanche 13 janvier 2013 7 13 /01 /Jan /2013 20:52

Manif pour tous

« Quand des centaines de milliers de personnes réunies en famille (associées aux prières et aux pensées de centaines de milliers d'autres n'ayant pu venir) défilent sans demander d'avantages matériels et, fait remarquable, sans rien demander pour elles-mêmes, mais en ayant en vue seulement du qualitatif, tels que l'intérêt supérieur de la Nation et celui de la société humaine tout entière, on peut affirmer qu'il s'agit d'une élite civique, et qu'elle s'est manifestée simplement et nettement. » (Daniel Depaix, sur Facebook)

Manif pour tous Champs de Mars

Par Matthieu BOUCART - Publié dans : Questions d'actualité - Communauté : Le champ du monde
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Samedi 12 janvier 2013 6 12 /01 /Jan /2013 15:48

Monseigneur Tony Anatrella, psychanalyste et spécialiste en psychiatrie sociale, s’est rendu en novembre dernier au Liban pour donner à Beyrouth une conférence sur les aspects psychologiques de la théorie du « genre » et le « mariage » entre personnes de même sexe. Il travaille le sujet depuis de très nombreuses années et a publié différents livres à ce propos : La différence interdite et Époux, heureux époux (chez Flammarion), La tentation de Capoue (éditions Cujas) et Le règne de Narcisse (Presses de la Renaissance) qui vient d’être réédité. Il a également publié un dossier remarqué dans Documents Épiscopat sur le thème Mariage et homosexualité  n° 9/2004. 

Monseigneur Tony Anatrella a accepté de répondre aux questions de Zenit au moment où la France se prépare à déposer à l’Assemblée Nationale un projet de loi favorisant le mariage entre personnes de même sexe. 

Zenit - Vous êtes allé en Afrique aborder ces questions et maintenant au Proche-Orient, comment les gens réagissent-ils ? 

Mgr Tony Anatrella - Ils pensent que les occidentaux perdent la raison en voulant imposer les concepts de la théorie du genre et la reconnaissance sociale de l’homosexualité, voire le mariage entre personnes de même sexe. Ils savent que ce phénomène existe mais il leur semble déraisonnable de vouloir les marier. Ils ne veulent surtout pas se calquer sur ce qui se passe en Occident où l’on tente de transformer le Code civil pour donner un statut à ce type d’orientation sexuelle. Ils ont surtout davantage le sens du mariage et de la famille qui tendent à s’estomper en Occident. Ils ne trichent pas avec les mots. 

Zenit - Est-ce que cela veut dire que les mots ne sont plus utilisés de la même façon ? 

Mgr T. Anatrella - Pour eux, les mots ont un sens et il n’est nul besoin de les manipuler et de les appliquer à des réalités qui ne peuvent pas être désignées à travers un langage qui ne leur convient pas. Les politiques n’ont pas le sens des mots parce que leur langage n’est pas en lien avec les réalités. Ainsi le mot mariage est dénaturé en étant appliqué à des situations qui lui sont contraires. Ou encore avoir deux papas ou deux mamans est une duperie. Comment les enfants pourront-ils avoir le sens de la vérité quand on donne aux mots un sens qu’ils n’ont pas ? Les Africains et les Orientaux ne confondent pas des situations de fait et des cas d’espèces avec ce qui est essentiel dans ce qui constitue le mariage ; pour eux c’est une mascarade ! 

Zenit - Vous travaillez surtout sur des questions structurelles avant de vous arrêter à ce qui est vécu ? 

Mgr T. Anatrella - Oui, c’est ce que je m’efforce de faire. S’il ne convient pas de blesser ces personnes, il faut insister sur les structures qui sont en cause et expliquer pourquoi tout n’est pas dans tout. Le couple et l’amour conjugal existent uniquement entre un homme et une femme. On a tendance à inverser le sens de ces réalités et à leur donner une signification qu’elles n’ont pas. Le texte anthropologique de la Congrégation pour la doctrine de la foi de juillet 2003 Considérations sur la reconnaissance juridique des unions entre personnes de même sexe est très clair et réaffirme l’idée que ne pouvant pas accepter ce type d’amour (plutôt narcissique), le duo de personnes de même sexe ne peut pas former un couple. De plus, vouloir valoriser la relation homosexuelle dans le mariage ou dans un mode juridique qui s’en rapproche, n’est pas soutenable, comme le rappelle ce texte de 2003 qui sert de référence en la matière. 

Zenit - Il n’y aurait aucune égalité entre le couple formé par un homme et une femme, et ce que vous appelez le « duo » de personnes de même sexe ? 

Mgr T. Anatrella - Aucune ! La société n’a pas « besoin » de l’association entre personnes de même sexe à la différence de ce qui se joue dans un couple réel. Elle reste un fait privé et l’on se trompe de registre en le traitant politiquement. La société ne se partage pas entre hétérosexuels et homosexuels, mais entre hommes et femmes. De ce fait, on s’égare dans la réflexion en parlant de couple hétérosexuel et de « couple » homosexuel car le premier repose sur les deux seules identités sexuelles qui existent et le second sur des orientations sexuelles développant une gamme de désirs pas toujours des plus élaborés psychiquement. Il n’y a qu’un seul couple : celui formé par un homme et une femme qui implique l’altérité sexuelle et le générationnel. Il est regrettable que les responsables politiques ignorent ces données de base de la vie psychique et celles qui fondent la société à partir, entre autres, de la différence sexuelle. 

Zenit - Ce qui posera un problème pour l’égalité entre enfants ? 

Mgr T. Anatrella - Évidemment. Mais dans le moralisme ambiant de la tolérance on va vouloir faire taire cette question qui sort de la bouche des enfants lorsqu’ils disent : « c’est bizarre d’avoir deux papas ou deux mamans ». Pourtant, ils disent la vérité. Le sens de l’égalité des droits à tout prix, qui nivelle et réduit à la similitude, est une maladie infantile de la pensée actuelle qui empêche de réfléchir et de savoir discerner ce qui est authentique, juste et bénéfique pour la société et les enfants. Il est tout aussi impensable d’éduquer les enfants à partir de l’homosexualité comme on envisage de le faire à l’école. Et encore davantage car avec cette loi nous allons créer deux catégories d’enfants : ceux avec un père et une mère et d’autres qui seront avec deux « papas » ou deux « mamans ». Ce n’est pas parce que des enfants vivent relativement « bien » cette situation qu’elle se justifie. Ils ont une capacité d’adaptation formidable alors qu’en même temps sans le savoir ils seront privés d’aspects essentiels au développement de leur personnalité. Si des problèmes se posent – car ils se poseront – on accusera une fois de plus la société, pour dire qu’elle est responsable et on organisera des campagnes de communication pour mieux faire accepter une situation qui pourtant fait objectivement problème. Nous sommes et nous restons dans un climat de propagande qui fait que les gens s’habituent, sans prendre conscience de la déviance que représentent ces relations de fait. 

Zenit - Il semble que ce soient surtout les enfants qui deviennent l’enjeu de ce mariage pour tous qui ouvrirait la porte à l’adoption ? 

Mgr T. Anatrella - La plupart des enfants qui se retrouvent dans un contexte homosexuel sont nés d’un homme et d’une femme qui se sont séparés parce que l’un des deux parents souhaitait vivre son homosexualité. Il y a quelques cas de femmes qui ont pu bénéficier en Belgique de la PMA et se retrouvent ainsi « mères » tout en étant liées à une autre femme. Il existe également des arrangements et des bricolages biologiques afin de parvenir à une fécondation artificielle entre un homosexuel et une lesbienne. Autrement dit, elles commettent un acte transgressif et illégal (la loi en France interdit ces pratiques) et ensuite elles veulent obliger la loi civile à reconnaître légalement ce qui pourrait s’apparenter symboliquement à une sorte de vol d’enfant. Il s’agit de cas d’espèces qui posent de très nombreux problèmes et dont on ne peut pas faire une norme. Ce qui veut dire que les militants homosexuels, une très faible minorité, exercent une forme de chantage en affirmant gratuitement que ces enfants, en cas de décès du parent, se retrouveraient seuls alors que pour la plupart d’entre-eux, ils ont été conçus dans le cadre d’une relation entre homme et femme et sont reconnus par leur père et leur mère qui demeurent leurs véritables parents. Ils ne sont pas abandonnés et sans protection juridique. 

Zenit - Que cherche-t-on à légaliser ? 

Mgr T. Anatrella - Il existe un besoin de reconnaissance, mais de quelle reconnaissance s’agit-il ? Une question à examiner car le mariage n’est pas la réponse : il est un symptôme. Les militants agitent des arguments qui n’en sont pas et prennent ainsi en otage les enfants pour justifier leur situation et se considérer comme « tout-le-monde ». Mais vouloir à tout prix prouver que l’on est « normal », suscite un doute et révèle en fait le malaise de ceux qui prétendent l’être. Un enfant n’est pas un objet transitionnel ! Qu’on le veuille ou non, on joue avec les mots car il ne s’agit pas de familles normales puisque ce qualificatif est à la mode. Qu’est-ce que l’on cherche à légaliser à travers toutes ces manœuvres qui font, répétons-le, symptômes ? Cela a commencé avec le PACS comme je l’avais indiqué à l’époque, on continue à déconstruire et à effacer progressivement toutes les institutions qui représentent la différence sexuelle comme, entre autres, le mariage. C’est pourquoi la notion d’homme et de femme et celle de père et de mère seront supprimées à certains endroits du Code civil dans l’aveuglement, une fois de plus des citoyens. Le mariage sera réduit à être un simple contrat affectif indéterminé. Et ce n’est pas parce que 11 pays sur 200 dans le monde l’ont fait qu’il faut à notre tour commettre la même erreur. 

Zenit - Est-ce un conflit entre la vision du mariage religieux et du mariage civil ? 

Mgr T. Anatrella - Ce n’est pas le problème – dans lequel on voudrait nous enfermer. Le ministre porte-parole du gouvernement a dit : « Ce n’est pas à la conception religieuse de la famille que nous touchons, mais à la définition civile du mariage et de l’adoption » (AFP 7 novembre 2012). Un commentaire étonnant car les critiques qui sont portées contre cette loi ne sont pas d’ordre religieux. Dire que le mariage repose sur l’altérité sexuelle de l’homme et de la femme, et que l’enfant a légitimement besoin d’un père et d’une mère ne sont pas des références religieuses mais psychologiques et anthropologiques. La loi qui veut redéfinir le mariage est un instrument de divisions et de troubles civils. Elle n’est pas un progrès pour toute la société, elle est plutôt une agression et une violence faite contre elle. Elle est une diversion à l’égard des problèmes réels de la société. 

Les promoteurs de cette loi vont ensuite reprocher à ceux qui présentent des critiques rationnelles, leur agressivité. D’une part celle-ci n’existe pas car les propos sont posés et bien pensés et d’autre part les initiateurs de cette loi attribuent aux autres leur propre agression légale. Il ne revient pas à la loi civile de transgresser ce qui est de l’ordre du mariage et de la filiation car en ce domaine ce qui fait principe est la loi symbolique de la différence sexuelle qui n’est pas à la libre disposition de l’État pour servir des intérêts particuliers. Agir autrement serait psychologiquement incohérent, juridiquement inique et politiquement transgressif. Une loi votée démocratiquement n’est pas forcément bénéfique ! Celle-là sera injuste parce qu’inauthentique. Selon un arrêt de la Cour de cassation (du 6 avril 1903) « Le mariage ne peut être légalement contracté qu’entre deux personnes appartenant l’une au sexe masculin et l’autre au sexe féminin ». Tout le reste ne serait qu’une illusion organisée de façon répressive.

Par Matthieu BOUCART - Publié dans : Questions d'actualité - Communauté : Diverses croyances...
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Vendredi 21 décembre 2012 5 21 /12 /Déc /2012 00:00

Fin du monde

Par Matthieu BOUCART - Publié dans : Questions d'actualité - Communauté : Diverses croyances...
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Jeudi 20 décembre 2012 4 20 /12 /Déc /2012 16:00

Par Matthieu BOUCART - Publié dans : Questions d'actualité - Communauté : Le champ du monde
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Dimanche 16 décembre 2012 7 16 /12 /Déc /2012 18:59

 

Un ami me partage un article d’Olivier Py, metteur en scène, dramaturge et comédien, ancien directeur du Théâtre de l'Odéon, au sujet de la position de l’Eglise sur le mariage homosexuel. L’article, publié dans Le Monde du 4 décembre 2012 est intitulé « Intolérable intolérance sexuelle de l'Eglise ». Je vous le livre ici avec mes commentaires.

 

« Les catholiques qui s'opposent au mariage homosexuel et à l'homosexualité peuvent citer les deux sources vétéro et néo-testamentaires qui condamnent l'amour entre deux hommes (Genèse 19, 1-13; Lévitique 18, 22 ; Romains 1, 26-27 ; I Corinthiens 6, 9). »

 

Il ne s’agit évidemment pas d’une condamnation de "l’amour" entre deux hommes – l’amour d’amitié est une des réalités naturelles les plus nobles et les plus belles – mais des seules pratiques homosexuelles. Condamnation qui traverse toute la Bible, ainsi que le reconnaît M. Py.

 

« Précisons simplement qu'un chrétien catholique se refuse à prendre l’Ancien Testament ou le Nouveau au pied de la lettre, il sait que l'ancienne loi doit être selon les mots du Christ accomplie, et non pas suivie pour les siècles des siècles. En d'autres termes, qu'un chrétien doit interpréter les écritures au ratio de l'époque de leur rédaction. »

 

C’est tout à fait juste – et c’est ce qui distingue la Bible du Coran. Puisque la Parole de Dieu s’adresse à des intelligences humaines limitées, on ne peut la saisir immédiatement dans sa pureté. Dieu parle le langage des hommes pécheurs. Il faut donc dégager ce qui, dans l’Ecriture, relève de la part humaine marquée par le péché, et ce qui relève de la part divine – afin de ne pas imputer faussement à Dieu ce qui relève du seul péché de l’homme. C’est là tout le travail de la théologie – qui est intelligence de la foi. Simplement, ce qu’oublie de dire Olivier Py, c’est que ce travail, pour être fructueux, ne peut s’accomplir que dans l’Eglise que Jésus-Christ a fondée, qui repose sur l’Apôtre Pierre (à qui sont remises les clefs du Royaume de Cieux) ; qui a reçu l’Esprit Saint (l’Esprit de Vérité) à la Pentecôte et l’assurance de la présence quotidienne du Christ ressuscité à ses côtés jusqu’à la fin du monde, ainsi que la promesse que « les portes de l’enfer » ne l’emporteront pas sur elle (cf. Mt 28. 20 ; 16. 18-19).

 

Un chrétien catholique doit donc aussi interpréter les Ecritures au ratio de la pensée de l’Eglise : c’est elle qui nous donne le « la », la clef de sol qui nous permet de jouer notre propre partition – et de réfléchir, chacun, sur les vérités de la foi et de la morale. C’est l’Eglise qui est la « colonne de la vérité » (cf. 1 Tm 3. 15). C’est sur elle que nous devons nous appuyer pour fonder notre pensée – si nous tenons à ce qu’elle soit vraie en Christ. On ne peut pas avoir raison contre l’Eglise – c'est-à-dire contre le Pape, les évêques unis à lui, et les fidèles unis à eux. C’est elle qui est gardienne du dépôt de la foi ; elle à qui ont été confiées les Paroles de la vie éternelle.

 

Or, quelle est la pensée de l’Eglise au sujet de l’homosexualité ? L’Eglise dit deux choses. Tout d’abord, elle dit sa réprobation des actes homosexuels : « S'appuyant sur la Sainte Ecriture, qui les présente comme des dépravations graves (cf. G191-29 ; Rm 1, 24-27 ; 1 C610 ; 1 T110), la Tradition a toujours déclaré que les actes d’homosexualité sont intrinsèquement désordonnés. Ils sont contraires à la loi naturelle. Ils ferment l’acte sexuel au don de la vie. Ils ne procèdent pas d’une complémentarité affective et sexuelle véritable. Ils ne sauraient recevoir d’approbation en aucun cas. » (CEC 2758) Texte à méditer par tous les chrétiens qui croient intelligents de se défendre de l’accusation d’"homophobie" en déclarant que l’homosexualité n’est pas un problème, ou même qu'elle est une chose bonne en soi…

 

L’Eglise manifeste ensuite sa tendresse envers les personnes ayant une tendance homophile : « Un nombre non négligeable d’hommes et de femmes présente des tendances homosexuelles foncières. Cette propension, objectivement désordonnée, constitue pour la plupart d’entre eux une épreuve. Ils doivent être accueillis avec respect, compassion et délicatesse. On évitera à leur égard toute marque de discrimination injuste. Ces personnes sont appelées à réaliser la volonté de Dieu dans leur vie, et si elles sont chrétiennes, à unir au sacrifice de la Croix du Seigneur les difficultés qu’elles peuvent rencontrer du fait de leur condition. » (CEC 2759)

 

Les personnes homosexuelles baptisées ne sont donc pas excommuniées du seul fait qu’elles portent en elle une tendance homophile, ni même du fait des péchés d’homosexualité qu’elles pourraient commettre (à la différence, par exemple, des personnes qui pratiquent l’avortement ou qui y collaborent formellement). Bien plus : l’Eglise exhorte les Communautés chrétiennes à faire effort pour les accueillir, les respecter et les aimer. Il est donc aussi idiot de qualifier l’Eglise d’"homophobe" que… pertinent de qualifier certains militants de la cause homosexuelle de christianophobes (on est toujours le -phobe de quelqu’un…)

 

« Aucun catéchisme catholique n'a jamais exigé que l'on suive à la lettre les lois de la Bible. Ceux qui veulent condamner l'homosexualité le font bien plus à partir d'un moralisme qui leur est propre que par respect de la loi biblique, ils passent évidemment sous silence l'amour de Saül pour David, l'amour de David et de Jonathan, et utilisent la Bible pour servir une homophobie non dissimulée. »

 

Encore une fois : l’amour d’amitié entre les hommes n’est pas condamné. Ce qui est condamné, ce sont les rapports sexuels entre hommes (ou entre femmes).

 

« Quant à Paul aux Romains, 1, 26-27, on pourra d'emblée constater qu'il ne définit pas les rapports sexuels entre hommes comme un péché, ni dans le cadre d'une interdiction stricte. Il parle d'infamie parce que ces rapports font partie des rites et des cultes du paganisme que, dans ce passage, il condamne absolument. Mais c'est l'idolâtrie qu'il condamne. L'idéal de vie paulinien reste chaste, et donc ne défend aucune pratique sexuelle, lesquelles pratiques sont souvent liées au paganisme, au culte de la fécondité notamment. »

 

L’homosexualité n’a jamais fait partie des "rites" ou des "cultes" païens. Mais il est vrai qu’elle est largement pratiquée en milieu païen – milieu comparable à notre société actuelle. Elle est, en effet, de l’ordre de l’idolâtrie (cf. Col 3. 5). C’est pourquoi elle est extrêmement grave : elle nous détourne de Dieu en qui seul nous pouvons trouver le bonheur auquel notre cœur aspire profondément – Lui qui est la Vie et la Joie !

 

« Les catholiques se réclament de la protection de la famille, c'est leur droit. Mais objectons que les homosexuels ne veulent pas détruire le mariage puisqu'ils appellent à plus de mariage, au contraire, et à plus de famille, famille atypique mais famille tout de même. En quoi le fait que des homosexuels aient le droit au mariage détruirait-il le mariage pour les hétérosexuels, cela reste une imprécation peu argumentée. »

 

Mais il arrive que la "quantité" nuise à la "qualité". Or, le plus de famille souhaité par les homosexuels (en fait : une minorité d’entre eux…) dénaturerait fondamentalement le mariage – qui est l’union naturelle, dans un engagement social, de l’homme et de la femme en vue de fonder une famille. Ce n’est pas l’Eglise catholique qui a inventé cela. C’est une réalité humaine, universelle. Quand un homme épouse une femme (quelle que soit sa religion), c’est qu’il souhaite en faire la mère de ses enfants (et réciproquement). Ce n’est pas l’Eglise qui a inventé la fécondité de la sexualité homme-femme. C’est une réalité naturelle inscrite dans notre biologie. L’homme et la femme sont faits l’un pour l’autre – cela se voit jusque dans leur physiologie – et quand ils s’unissent, conformément à leur nature, il naît des enfants, et l’espèce humaine peut se perpétuer. (Il est quand même effarant qu’au 21e siècle, on soit obligé de rappeler de telles évidences…) 

 

J’ajoute que dans l’esprit du législateur, il est assez évident que le mariage homosexuel est un cheval de Troie destiné in fine à détruire le mariage – comme tout ce qui porte la trace de la morale et de la civilisation chrétiennes dans notre beau pays. Je vous renvoie au témoignage de l’internaute sur le groupe Facebook Pour l’Humanité durable publié dans mon précédent article sur le sujet. C’est dans la logique du système : si le mariage est fondé sur le sentiment, et lui seul, sachant que le sentiment est fluctuant et qu’il ne dure selon certaines études que 3 ans (a fortiori chez les homosexuels, dont la durabilité des couples est extrêmement réduite par rapport aux couples hétérosexuels – sauf rares exceptions), on ne voit pas pourquoi on devrait contraindre des êtres qui ne s’aiment plus à vivre ensemble toute leur vie. Après le « mariage pour tous » (qui aura vocation à s’étendre à tous ceux qui s’aiment, par exemple : les couples polygames), on aura le « divorce pour tous » – par simple courrier recommandé avec AR. A vouloir plus de mariage, on aura à la fin une espèce de contrat à durée limitée résiliable à la discrétion de l’un ou l’autre des époux. Autant dire qu’on n’aura plus de mariage du tout !

 

« Mais le plus grave est que les catholiques, dont un certain nombre de bonne foi, oublient combien les valeurs familiales sont peu catholiques. Catholique veut dire universel, la catholicité nous commande toujours de considérer notre frère comme frère dans le Christ et non pas dans les liens du sang ou de la nation. C'est le sens de la parabole.

 

« L'idéal chrétien chez Paul n'est pas un idéal de vie familiale, au contraire il est celui du saint qui fait de l'ensemble de l'humanité sa famille. Les valeurs familiales sont des valeurs de la société bourgeoise du XIXe, des valeurs de la société protestante anglo-saxonne mais certainement pas des valeurs chrétiennes.

 

« Le Christ n'a pas fondé de famille, les prêtres sont interdits de famille au nom de l'imitation du Christ. On disait aussi que l'abolition de la peine de mort (la même Eglise a attendu les années 1990 pour retirer sans restriction l'approbation de la peine de mort de son catéchisme) détruirait le système pénal et finalement toute la justice. »

 

Je crains que notre auteur n’ait pas compris grand-chose ni à la Bible, ni au christianisme. Pourquoi Dieu a-t-il donc créé l’homme et la femme ? Quelle est la raison fondamentale de la différence sexuelle dans le plan de Dieu ? Jésus nous le rappelle explicitement, en Matthieu 19 : « N'avez-vous pas lu l'Écriture ? Au commencement, le Créateur les fit homme et femme (…). 'VOILA POURQUOI l'homme quittera son père et sa mère, il s'attachera à sa femme, et tous deux ne feront plus qu'un.' A cause de cela, ils ne sont plus deux, mais un seul. Donc, ce que Dieu a uni, que l'homme ne le sépare pas ! » (Mt 19. 4-6).

 

Voici donc le plan de Dieu sur l’homme. Dieu créé l’homme et la femme en vue de la famille. La famille est au cœur même du plan de Dieu ! Et pourquoi cela ? Parce que, nous dit le livre de la Genèse auquel renvoie Jésus : « Dieu créa l’homme à son image, à son image il le créa, homme et femme il les créa » (Gn 1. 27). Si Dieu créé l’homme et la femme, deux personnes différentes, en vue d’une communion d’amour féconde, c’est parce que Dieu lui-même est comme cela ! La famille humaine est à l’image même de Dieu ! Dieu lui-même est famille ! C’est tout le mystère de la Sainte Trinité.

 

Maintenant, il est vrai que la famille que Dieu veut créer est plus large que les familles humaines. Il veut faire de l’humanité tout entière une grande famille. Il veut adopter chacun de nous comme Ses enfants adoptifs, et donner à son Fils unique une multitude de frères. Il veut faire de nous les membres de Sa famille. Les homosexuels militants qui s’accrochent à leur petit mariage au rabais réalisent-ils qu’ils sont faits pour entrer dans la famille de Dieu ?

 

Si la famille est au centre du Plan de Dieu, pourquoi alors l’Eglise demande-t-elle à ses prêtres de ne pas se marier ? Pourquoi Jésus lui-même ne s’est-il pas marié ?

 

Claude Tresmontant nous aide à comprendre cela : « L’ascèse a une signification prophétique. Elle prophétise, dans l’existence même du saint, la condition humaine à venir, dans la durée ou le monde qui vient. ‘Les hommes seront comme les anges de Dieu, ne se mariant pas…’ L’ascèse chrétienne anticipe la vie qui vient, et la réalise dans une certaine mesure dès ici-bas. Cette excellence de l’ascèse, à cause de la liberté qu’elle permet, n’implique aucunement dans la pensée de Paul une attitude manichéenne vis-à-vis du mariage (…). Rien n’est plus étranger à toute la tradition biblique que l’attitude manichéenne vis-à-vis du monde sensible, de l’existence corporelle, de la fécondité. Le monde tout entier est mystère, et Paul a eu l’intelligence du mystère du mariage comme on le voit dans le passage de la lettre aux Ephésiens (…) : ‘Ce mystère est grand…’ (Eph. 5. 32).

 

« Mais précisément parce que le monde est un mystère, il est bon que certains s’abstiennent d’user du monde, pour que ce monde soit connu en tant que mystère prophétique. Il est bon d’user du monde comme n’en usant pas, parce que la figure de ce monde inachevé passe, et laisse place au monde qui vient, prophétisé par ce monde-ci. Ainsi, les vierges comme les gens mariés contribuent à manifester le mystère du mariage. Le mariage ne serait plus vécu comme mystère si la chasteté n’en annonçait le sens eschatologique, et le mystère ne serait plus consacré dans ses espèces sensibles si l’homme ne connaissait pas la femme (…). » (Claude Tresmontant, in Saint Paul et le mystère du Christ, Editions du Seuil 1956, pp. 157-160)

 

« Le pape est allé jusqu'à dire que la survie de l'humanité était menacée par le mariage gay, on rirait si cela n'était à pleurer. Comment une telle idée peut-elle être raisonnablement énoncée ? Le mariage homosexuel remettrait en cause la courbe démographique terrifiante qui nous a fait passer le seuil des 7 milliards ? Il y aurait plus d'homosexuels s'ils pouvaient s'aimer dans un cadre légal ? Et sous peu toute l'humanité pourrait être convertie à l'homosexualité et oublierait de se reproduire ? Fantasme délirant, homophobie a peine dissimulée, qui continue à éloigner du message de l'Eglise des milliers d'hommes et de femmes. »

 

Dans un précédent article, j’ai montré de quelle manière on pouvait considérer que « la survie de l'humanité était menacée par le mariage gay ». Cela tient au fait que l’institution du mariage homosexuel introduirait un fâcheux précédent dans notre système juridique dont on ne mesure pas toutes les conséquences. Le mariage homosexuel met en cause l’un des principes fondamentaux de la Déclaration universelle des droits de l’homme (cf. article 16). Or, si l’on commence à toucher aux droits fondamentaux de l’homme, on met le doigt dans un engrenage dont on ne sait jusqu’où il nous mènera.

 

S’il n’y a pas de vérité transcendante, inaccessible au bon vouloir des hommes ; si toutes les opinions se valent et ne trouvent leur justification que dans la majorité démocratique du moment, alors… qu’adviendra-t-il si demain la majorité change ; si "l’homophobie" devient un jour majoritaire dans ce pays ? Que se passera-t-il si une majorité politique se met à considérer l’homosexualité comme une tare, une maladie, une anormalité relevant de la rééducation forcée ou… de la peine de mort ? Quels arguments allons-nous invoquer ? Les droits de l’homme ? Mais nous les avons considérés comme "chiffon de papier" quand cela nous arrangeait ! Comment pourrions-nous demain invoquer un argument que nous rejetons aujourd’hui ? Au nom de quelle logique ? Si une majorité populaire peut décider librement ce qui est bien et ce qui est mal sans référence aucune à des principes transcendants, intangibles, inscrits dans la nature même de l’homme, alors quelle protection avons-nous contre un retour possible de la barbarie ?

 

Ce n’est pas là pure spéculation théorique, en l’air. L’histoire récente nous montre que le cauchemar peut devenir réalité.

 

« La question de l'adoption serait plus délicate ? Mais que nous ayons des parents ou un père et une mère n'est pas une question théologique. On peut et on doit se soucier du bonheur de l'enfant qui sera adopté, c'est ce que font les parents qui adoptent et qui désirent ces enfants qu'ils n'ont pas génétiquement conçus.

 

« Quel destin préfère-t-on pour ces milliers d'orphelins ? Un orphelinat à Mogadiscio ou deux parents du même sexe, aimants et attentifs ? Qui peut défendre qu'il y ait moins d'enfants du tiers-monde qui accèdent à nos soins, à notre éducation, à notre paix ? Pourquoi refuser à un enfant d’avoir deux parents quand on accepte légalement qu'il n'en ait qu'un ? Et enfin quel statut donner à tous ces enfants qui ont été élevés par deux parents du même sexe, doit-on nier leur existence, leur histoire, leur identité, sans même leur avoir demandé leur avis ? »

 

On ne légifère pas à partir de situations exceptionnelles ; l’exception ne doit pas devenir la norme. On ne résout pas un problème en en créant de plus grands. Pourquoi refuser à un enfant d’être éduqué par un père et une mère dont l’union (hétéro)sexuelle est inscrite en sa chair, dans son ADN – et qui est constitutive de son être, de son identité ? Pourquoi ne pas lui donner les mêmes chances de s’épanouir dans un foyer stable où sa croissance psycho-affective pourra se dérouler aussi paisiblement que possible dans la confrontation à l’identité et à la différence ? Pourquoi confier à un couple homosexuel un enfant pouvant être accueilli dans une famille hétérosexuelle ? S’il y avait une pénurie des familles d’accueil, la question de l’adoption par des couples homosexuels pourrait, à la limite, se poser. Mais il n’y a pas de pénurie… Dans une société où l’on promeut l’égalité des chances, pourquoi ne la garantirait-on pas aux enfants en leur promettant, dès le départ, des conditions égales pour leur développement naturel, leur structuration psychique et leur formation humaine (qui ne se réduit pas à la seule « éducation »).

 

« On peine à comprendre comment et pourquoi l'Eglise veut intervenir dans un débat juridique laïque qui est celui de la République elle-même. On semble regretter la séparation de l'Eglise et de l'Etat. Imagine-t-on les musulmans demander l'interdiction du jambon au nom de leur foi ? Tout simplement parce que les évêques qui condamnent l'homosexualité amalgament facilement le péché et la faute, le péché ne concerne pas la République. »

 

Tout d’abord, la laïcité ne signifie pas le mépris des religions, mais le respect de toutes les religions. L’Eglise est un interlocuteur social comme les autres. Elle est dans son rôle quand elle fait part de sa vision du monde à la République laïque – quand elle se préoccupe du bonheur des hommes, de leur avenir. On reproche à l’Eglise d’être silencieuse quand elle ne dénonce pas assez fort le péché intrinsèquement contenu dans une doctrine politique ; et quand elle met fortement en garde contre les dangers de tel projet politique, on lui fait le grief de se mêler de ce qui ne la regarde pas ! En somme, l’Eglise a toujours tort…

 

On notera ensuite que l’Eglise ne combat pas le mariage homosexuel seulement au nom de sa foi, mais aussi de la raison . Son exigence n’est pas purement ‘morale’ et ‘arbitraire’ – elle est enracinée dans une vision objective du monde, qui est le même pour tous. D’ailleurs, nombre de ses thématiques sont reprises par des hommes et des femmes de toutes origines philosophiques, politiques et religieuses. Preuve, s’il en est, que l’on touche là au cœur de la civilisation, au cœur d’un universel humain.

 

« Enfin on est désespéré en tant que chrétien de voir depuis plus de vingt ans la frange la plus réactionnaire de l'Eglise prendre la parole pour des questions séculières et des questions de morale sexuelle. Quelle perte de temps quand il faudrait mettre toute son énergie à servir la parole du Christ. Quand les évêques parleront de la Trinité plus souvent que de la capote, de la beauté de l'eucharistie, plus souvent que des homosexuels, de la résurrection plus que de la contraception ? Quand l'Eglise renoncera-t-elle à interférer dans les choses séculières pour ne plus être que la flamme de la parole vivante, pour être cette verticalité dans le temps dont nous avons si soif, pour être définitivement avec ceux qui souffrent et non pas avec ceux qui condamnent ? »

 

Je ne sais pas quelle église Olivier Py fréquente, mais dans celles que je connais, on parle plus souvent de la Trinité, de la beauté de l’eucharistie et du mystère de la résurrection que de la "capote", des homosexuels et de la contraception !

 

Que l’Eglise parle de morale sexuelle, quoi de plus normal ? Si Dieu a créé la sexualité en vue de l’union des âmes et des corps, Lui seul, parce qu’il en est l’auteur, peut nous en fournir le ‘mode d’emploi’. Le corps n’est pas une "chose" à côté de l’âme – l’Eglise n’étant autorisée à ne nous parler que des choses de l’âme, non du corps. Le corps, c’est nous. C’est notre âme en tant qu’elle se manifeste au monde. Nous n’AVONS pas un corps. Nous SOMMES un corps. Ce que nous faisons de notre corps implique directement notre âme ; est le résultat même d’une action libre de notre âme. « Le corps est, non pas pour la débauche, mais pour le Seigneur Jésus, et le Seigneur est pour le corps (…) Ne le savez-vous pas ? Vos corps sont les membres du Christ (…). Fuyez la débauche. Tous les péchés que l'homme peut commettre sont extérieurs à son corps ; mais la débauche est un péché contre le corps lui-même. Ne le savez-vous pas ? Votre corps est le temple de l'Esprit Saint, qui est en vous et que vous avez reçu de Dieu ; vous ne vous appartenez plus à vous-mêmes, car le Seigneur a payé le prix de votre rachat. Rendez donc gloire à Dieu dans votre corps. » (1 Co 6. 13-20)

 

Quant aux questions séculières, elles intéressent l’Eglise, qui n’est pas indifférente au sort que l’on réserve dans une société aux pauvres, aux immigrés, aux malades, aux familles, aux enfants… Elle ne fait pas de politique mais rappelle sans cesse aux politiques (de droite comme de gauche) le devoir de Justice et de Charité qui doit présider aux relations sociales, la nécessité de mettre l’homme au centre de l’économie, et l'indispensable respect de la dignité humaine, de la conception jusqu’à la mort. C’est le rôle de l’Eglise de rappeler aux Etats que l’homme n’est pas une marchandise, ni un simple amas de cellules dont on peut faire ce qu’on veut, mais une réalité sacrée, faite à l’image et à la ressemblance de Dieu. Après : « celui qui a des oreilles, qu’il entende ! »

Par Matthieu BOUCART - Publié dans : Questions d'actualité - Communauté : Diverses croyances...
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Dimanche 30 septembre 2012 7 30 /09 /Sep /2012 12:17

« La politique, c’est-à-dire l’organisation de la Cité

et l’élaboration de ses projets collectifs,

 relève de l’ordre naturel

 et doit mettre en œuvre un débat rationnel

 ouvert sur la transcendance. »

 (Commission théologique internationale,

 in Nouveau regard sur la loi naturelle, § 98)

 

En réaction au projet du gouvernement français d’instituer prochainement le mariage homosexuel – conformément à l’une des promesses de François Hollande durant la campagne présidentielle –, des catholiques font circuler une pétition visant à demander au Président de la République l’organisation d’un référendum sur cette question. 

Beaucoup s’offusquent – à juste titre – qu’une loi de cette importance puisse être votée à la hussarde, sans que les citoyens aient eu le droit à un débat national à la hauteur de l’enjeu. S’agissant d’un choix de civilisation, ils demandent que les Français soient consultés et appelés à statuer directement, par la voie juridique la plus solennelle. 

La proposition est motivée par de très bonnes intentions. Il s’agit de solliciter l’ouverture d’un grand débat démocratique pour sensibiliser l’ensemble des Français sur l’importance de cette réforme, et leur faire prendre conscience des conséquences funestes qui en découleraient sur le lien social et l’avenir du pays. 

Je ne puis cependant m’empêcher d’être profondément choqué qu’une telle proposition provienne de frères catholiques. Pour une raison simple : nous sommes là dans un domaine qui touche à l’humain en ce qu’il a de plus fondamental : sa dignité, son identité, sa vocation. Nous sommes dans le domaine des droits fondamentaux, ceux-ci mêmes qui, précisément, ne sont pas négociables, qu’on ne peut brader ni remettre en question, fût-ce de manière démocratique. 

L’essence de la démocratie, nous le savons, est la souveraineté du peuple. Mais la souveraineté populaire ne signifie pas que le peuple soit le monarque absolu ! Le peuple est libre de choisir sa destinée, de déterminer le modèle social dans lequel il veut vivre ; libre d’organiser sa vie comme il l’entend mais… dans une certaine limite. 

Il est des questions qui ne relèvent pas du débat démocratique – des sujets sur lesquelles il est moralement interdit de statuer, impossible de transiger. Cf. à ce sujet la vidéo du philosophe Alain Finkelkraut (24'45 à 26'26). 

Par exemple : on ne peut pas demander aux Français par voie de référendum si les Juifs sont des êtres humains – ou si l’anthropophagie est un mode de nutrition comme les autres. Ces questions remettent en cause la dignité de la personne humaine ; or, c’est précisément la ligne rouge qu’une démocratie ne doit pas dépasser – à peine de se renier elle-même, et d’ouvrir la porte au totalitarisme. 

La liberté ne signifie nullement l’anarchie. L’anarchie débouche inévitablement sur la loi du plus fort – qui n’est plus un régime de liberté (pour les moins forts, en tous les cas). En économie, une liberté non régulée conduit in fine à des situations oligopolistiques ou monopolistiques, et donc : à la destruction de la liberté elle-même. 

Cela peut paraître paradoxal, mais c’est dans la reconnaissance de ses limites que la liberté peut exister et s’épanouir. Livrée à elle-même, elle s’auto-détruit inexorablement. 

Eh bien : il en est de même sur le plan de l’organisation politique! Si la démocratie autorise aujourd’hui la remise en question des valeurs humaines universelles et transcendantes, alors demain, elles seront remises en question. Ce n’est pas là une hypothèse d’école : il suffit d'ouvrir nos livres d’histoire pour s’en convaincre. 

Or, la question du mariage relève des droits fondamentaux et naturels de l’homme – de ces droits que les Etats ont le devoir d’assurer et protéger, auxquels ils ne peuvent attenter. 

Cela ressort très clairement de l’article 16 de la Déclaration Universelle des droits de l’homme, promulguée à l’unanimité des Etats membres de l’Organisation des Nations Unies (dont la France) en 1948. 

Selon le Point 1 : « A partir de l'âge nubile, l'homme et la femme, sans aucune restriction quant à la race, la nationalité ou la religion, ont le droit de se marier et de fonder une famille. Ils ont des droits égaux au regard du mariage, durant le mariage et lors de sa dissolution. » On relèvera ici que le droit au mariage est attaché à la notion de « nubilité », donc : à la capacité de procréer – non à celle du « sentiment amoureux ». L’homme et la femme ont le droit de se marier dès lors qu’ils ont (ou sont légalement réputés avoir) les capacités physiologiques d’avoir des enfants. Le mariage auquel les hommes et les femmes ont droit est donc le mariage de type hétérosexuel, qui vise à la construction d’une famille. On ne peut séparer les deux perspectives : autoriser le mariage et interdire d’avoir une famille. Le droit d’avoir une famille est indissociablement lié au droit au mariage. Si donc on donnait le droit de se marier aux couples homosexuels au nom d'une interprétation erronée de l'article 16 de la Déclaration de 1948, il faudrait leur accorder aussi le droit d’adopter des enfants. 

Mais c’est le Point 3 qui me paraît essentiel pour notre propos : « La famille est l'élément naturel et fondamental de la société et a droit à la protection de la société et de l'Etat. » La famille ici considérée est la famille naturelle – celle qui fleurit naturellement dans toutes les civilisations du monde. C’est le modèle le plus universel, celui que rencontre tout être humain – considérant que tout être humain est né d’un père et d’une mère de sexe différent, avec lesquels il constitue une famille. Or, cette famille naturelle a droit, nous dit le texte, à « la protection de la société et de l’Etat ». C’est un droit ! Un droit de l’homme ! Un droit fondamental ! Au même titre que le droit à la vie, à la liberté, au respect de sa vie privée, à la nationalité, à la propriété… 

« Au lendemain de la Deuxième Guerre Mondiale, la communauté des nations, tirant les conséquences des complicités étroites que le totalitarisme avait entretenues avec le pur positivisme juridique, a défini dans la Déclaration universelle des droits de l’homme (1948) des droits inaliénables de la personne humaine qui transcendent les lois positives des Etats et doivent leur servir de référence et de norme. Ces droits ne sont pas simplement concédés par le législateur : ils sont déclarés, c’est-à-dire que leur existence objective, antérieure à la décision du législateur, est rendue manifeste. Ils découlent en effet de la « reconnaissance de la dignité inhérente à tous les membres de la famille humaine » (Préambule). » (Commission théologique internationale, Ibid., § 5) 

On est donc en droit d’exiger de l’Etat (et de la société : ce qui inclut, me semble-t-il, les médias) la protection de la famille naturelle, exigée par la Déclaration universelle des droits de l’homme. On n’a pas à demander au peuple s’il souhaite remettre en question ce droit : il est inaliénable ; il appartient au patrimoine moral commun à toute l’humanité. Les « comportements moraux universels sont appelés par la nature même de l’homme : ils expriment la manière dont l’homme doit s’insérer de façon à la fois créative et harmonieuse dans un ordre cosmique ou métaphysique qui le dépasse et donne sens à sa vie. Cet ordre est en effet imprégné par une sagesse immanente. Il est porteur d’un message moral que les hommes sont capables de déchiffrer. » (Commission théologique internationale, Ibid., §12) 

Or, l’accès au mariage de personnes de même sexe bouleverserait en profondeur l’institution, et le dénaturerait substantiellement. 

Comme l’écrivait le P. Mathieu Rouger : « L’orientation sexuelle n’a pas l’objectivité de l’identité sexuelle. L’expérience prouve qu’elle peut changer au cours de la vie et elle n’apparaît pas sur les cartes d’identité. Compte tenu de l’extrême souplesse de fait des obligations juridiques liées au mariage, rien n’empêcherait le cas échéant que deux hommes ou deux femmes totalement hétérosexuels se « marient » pour des raisons fiscales ou en vue d’un « regroupement » professionnel… Le mariage ne serait plus en réalité qu’une association contractuelle d’intérêts privés. On ne serait donc pas passé du PACS au mariage mais on aurait résorbé le mariage, institution sociale, dans le PACS, contrat privé. L’ouverture du mariage aux partenaires de même sexe reviendrait finalement à supprimer le mariage civil. » Sans compter le risque de surenchère qui pourrait en découler : « Pourquoi le mariage unit-il deux personnes ? Parce qu’il s’agit d’un homme et d’une femme, en vue notamment de la procréation. Si l’on sort de ce modèle, pourquoi limiter à deux le nombre de partenaires ? (…) Quels seraient donc les arguments probants qui permettraient de restreindre les ouvertures d’un "mariage" désormais détaché de son lien objectif avec la procréation ? Se posent d’ailleurs non seulement la question des partenaires multiples mais aussi celle des relations intrafamiliales ou intergénérationnelles. » 

Un internaute écrivait ceci, dans le groupe Facebook Pour l’Humanité Durable : « Mardi après midi, j'ai assisté au Sénat à un de ces pseudo-débats qui tiennent davantage de la conférence de consensus que de l'échange d'arguments contradictoires (…) autour de la proposition de loi visant à l'ouverture du mariage aux personnes de même sexe et à l'ordonnancement des conditions de la parentalité. (…) Nous avons eu confirmation de la part des trois intervenants, tous dévoués à la cause (la bonne cela va de soi... – celle des personnes homosexuelles…) que le mariage des personnes du même sexe n'était en fait qu'une étape vers un processus de déconstruction organisé du schéma familial "traditionnel" marqué ô scandale du sceau de la culture judéo-chrétienne ainsi que des institutions qui s'y rattachent (…). Suppression des exigences de fidélité entre époux, de communauté de vie, de solidarité ainsi que de l'obligation de passer devant un juge pour divorcer. J'en passe et des meilleures (…). Bref, on se demande bien pourquoi ouvrir le mariage aux couples de même sexe si c'est en définitive pour le vider de sa substance. » 

Voilà pourquoi la proposition du référendum est une folie – une aberration venant de catholiques, pleins de bonne volonté sans doute et dont la bonne foi n’est pas en cause, mais visiblement mal informés. 

Je voudrais ici rappeler ces paroles du Pape Benoît XVI à la Commission théologique internationale : « En raison de l'influence de facteurs d'ordre culturel et idéologique, que la société civile et séculière d'aujourd'hui se trouve dans une situation d'égarement et de confusion : on a perdu l'évidence originelle des fondements de l'être humain et de son action éthique, et la doctrine de la loi morale naturelle s'oppose aux autres conceptions qui en sont la négation directe. Tout cela a des conséquences immenses et graves dans l'ordre civil et social. Chez de nombreux penseurs, semble aujourd'hui dominer une conception positiviste du droit. Selon eux, l'humanité ou la société, ou de fait la majorité des citoyens, devient la source ultime de la loi civile. Le problème qui se pose n'est donc pas la recherche du bien, mais celle du pouvoir, ou plutôt de l'équilibre des pouvoirs. A la racine de cette tendance se trouve le relativisme éthique, dans lequel certains voient même l'une des conditions principales de la démocratie, car le relativisme garantirait la tolérance et le respect réciproque des personnes. Mais s'il en était ainsi, la majorité d'un moment deviendrait la source ultime du droit. L'histoire démontre avec une grande clarté que les majorités peuvent se tromper. La véritable rationalité n'est pas garantie par le consensus d'un grand nombre, mais seulement par la compréhension qu'a la raison humaine de la Raison créatrice et par l'écoute commune de cette Source de notre rationalité. 

« Lorsque les exigences fondamentales de la dignité de la personne humaine, de sa vie, de l'institution familiale, de la justice, de l'organisation sociale, c'est-à-dire les droits fondamentaux de l'homme, sont en jeu, aucune loi faite par les hommes ne peut renverser la règle écrite par le Créateur dans le cœur de l'homme, sans que la société elle-même ne soit dramatiquement frappée dans ce qui constitue sa base incontournable. La loi naturelle devient ainsi la véritable garantie offerte à chacun pour vivre libre et respecté dans sa dignité et à l'abri de toute manipulation idéologique et de toute décision arbitraire ou d'abus du plus fort. Personne ne peut se soustraire à cet appel. Si, en raison d'un obscurcissement tragique de la conscience collective, le scepticisme et le relativisme éthique parvenaient à effacer les principes fondamentaux de la loi morale naturelle, l'ordre démocratique lui-même serait radicalement blessé dans ses fondements. » 

Certains me disent : « Tu as raison Matthieu. Mais chut ! c’est un positionnement stratégique. On fait ça pour obtenir un grand débat national et donner ainsi la possibilité aux Français de rejeter la proposition du gouvernement. Sans le référendum, la loi passera en quelques semaines. On ne peut pas rester inactifs! » 

Mais c’est là un raisonnement digne de Machiavel!  « Je suis contre le référendum, mais je vais le demander quand même POUR obtenir un débat. C'est savamment calculé... » Un chrétien cependant a un devoir de cohérence : s’il considère que la question ne relève pas, dans son essence, de la délibération électorale – ce que lui enseigne son pape et les évêques unis à lui –, alors il ne faut pas demander de référendum – c’est aussi simple. 

Et si on demande quand même un référendum, alors il faut se préparer à en assumer toutes les conséquences, à savoir : le double risque d’un désaveu électoral et de la remise en cause progressive d’autres droits fondamentaux de l’homme. 

Autoriser un référendum sur le mariage homosexuel créerait en effet un dangereux précédent. Si la France s’arrogeait le droit de mettre aux voix, par référendum, un droit fondamental proclamé par l’article 16 de la Déclaration de 1948, alors demain, rien n’empêcherait que certains demandent que l’on mette aussi aux voix l’article 3, puis l’article 6, puis l’article 11… Ce serait l’ensemble de la structure éthique mise en place par les Etats après le traumatisme de la Seconde Guerre Mondiale qui s’exposerait à être progressivement démantelé. Ce serait la porte ouverte au retour à la Barbarie… 

On notera en passant que c’est la même logique qui conduit aujourd’hui certains à demander l’égalité des droits pour les couples homosexuels qui pourrait conduire demain (ce qu’à Dieu ne plaise !) une autre majorité politique à dénier aux homosexuels la qualité d’être humain… Ce serait nécessairement bon, puisque majoritairement admis! Pas sûr que le mariage homosexuel serve, à long terme, la "cause" homosexuelle…  

Je déplore donc le calcul politicien de certains de mes frères et amis catholiques – qui les conduit à solliciter du président de la République un référendum sur une question qui touche à l’essence de l’humanité. 

D’autant qu’il s’agit à mon avis d’un mauvais calcul. On part un peu vite du présupposé qu’un débat de grande envergure ferait pencher les électeurs du bon côté, et que les Français rejetteraient majoritairement le mariage homosexuel. J’aurais plutôt tendance à penser le contraire… Compte tenu du délabrement moral de nombre de nos concitoyens, et des moyens de propagande massive dont la Pensée Dominante dispose, je ne mettrais pas ma main à couper que le bon sens finisse par l’emporter. Il est extrêmement dangereux de jouer avec le feu. 

Que se passerait-il si demain, une majorité de Français votaient POUR le mariage homosexuel, à l’occasion d’un référendum demandé par les catholiques? Que ferait-on alors? Devrait-on cesser d’être catholique? Devrait-on reconnaître quelque légitimité au mariage homosexuel? On ne peut demander l'application des règles de la démocratie, et ne pas jouer le jeu jusqu'au bout si ces règles se retournent contre vous. Si les catholiques persistent, après leur défaite électorale, à combattre le mariage homosexuel, on leur reprochera de ne pas être cohérent avec eux-mêmes (puisque le référendum, c'est eux-mêmes qui l'auront demandés!) ou de ne pas être authentiquement démocrates (ce qui pour le coup, ne serait pas complètement faux…). Le fossé grandirait davantage entre la République et les catholiques, qui auraient perdu le peu de crédibilité qu’il leur reste dans l’esprit de beaucoup de gens...  

Qu’un débat soit nécessaire, cela est absolument évident. Mais il existe bien d’autres moyens de le susciter. Nous sommes à l’ère des communications modernes et des réseaux sociaux. Les chrétiens disposent aujourd’hui d’outils nombreux et puissants pour susciter la réflexion. Certains d’entre eux sont engagés politiquement, et peuvent peser dans les débats – beaucoup d’hommes politiques s’interrogent ; ils sont à l’écoute des arguments évoqués, leur avis n’est pas tranché ; c’est un sujet qui est loin de faire l’unanimité, qui transcende les clivages partisans. 

Et puis… il reste une voie qui a fait ses preuves : la manifestation. Les plus anciens d’entre vous se souviennent de la gigantesque manifestation pour l’école libre qui rassembla en 1984 plus d'un million de personnes dans la rue – et provoqua le retrait de la loi Savary. François Mitterrand avait dit alors : « Quand il y a plus d'un million de gens dans la rue qui ne veulent pas d'un texte, on retire le texte ». La franc-maçonnerie se demande encore comment elle a pu échouer sur une question aussi importante – après avoir réussi à faire passer tous ses autres projets… Cf. la vidéo sur la franc-maçonnerie (46'52 à 48'53). 

Si par malheur, en dépit de tous nos efforts, la loi sur le mariage homosexuel venait à être adoptée par le Parlement, ce ne serait pas la fin du monde : nous ne serions pas complètement démunis. 

Il y aurait tout d’abord de grandes chances qu’elle soit déclarée inconstitutionnelle – parce que contraire à l’article 16 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, dont la Constitution française reconnaît la primauté sur les lois françaises. 

Si tel n’était pas le cas (on ne peut jurer de rien dans ce beau pays...), de nombreux maires ont d’ores et déjà annoncé qu’ils refuseraient de célébrer des mariages homosexuels dans leur municipalité – une résistance civique s’organiserait. L’Eglise elle-même pourrait célébrer des mariages sacramentels sans attendre que les époux passent préalablement à la mairie... 

Enfin et surtout, il y aurait l’espoir qu’une prochaine majorité parlementaire abroge un jour cette loi... 

Si le mariage homosexuel, en revanche, était adopté par la voie du référendum, on ne pourrait plus en sortir – sauf… à renverser la République! 

J’implore donc les chrétiens engagés dans le bon combat à réfléchir aux conséquences de leurs actes. Les bonnes intentions ne suffisent pas – l’enfer en est pavé… Il faut mener une réflexion approfondie sur le droit naturel et le problème que pose à la démocratie, objectivement, le positivisme juridique ; inventer des modes d’actions qui soient compatibles avec ce que l’Eglise demande ; et… ne pas négliger les moyens spirituels de combat qu’elle nous donne : la prière personnelle, le jeûne, la célébration de l’eucharistie, le sacrement de pénitence, l’étude de la Parole de Dieu… 

Si je veux que les hommes politiques se convertissent, je dois commencer par convertir mon propre cœur. Toute âme qui s’élève élève le monde. Et sans le Seigneur, nous ne pouvons rien faire. Or, nous sommes aujourd’hui dans une situation comparable à celle de David contre Goliath. La plus redoutable des armes dont nous disposons, c’est (à l’instar du jeune David) notre foi en Dieu, le Vivant. Cela suffit – pourvu que nous l’ayons aussi grosse qu’une graine de moutarde... 

Remettons donc l’avenir de la France entre les mains de notre Dieu – sûr qu’il nous aime et nous protège, qu’il est avec nous, et qu’il interviendra si nous l'en supplions. N’oublions pas que, comme disait Jeanne d’Arc : « L’homme combat, mais c’est Dieu qui donne la victoire ! »

Par Matthieu BOUCART - Publié dans : Questions d'actualité - Communauté : Eurêka!
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Dimanche 16 septembre 2012 7 16 /09 /Sep /2012 11:08

Document préparé par le P. Matthieu Rougé, directeur du Service pastoral d’Etudes Politiques du diocèse de Paris.

 

Certains affirment que notre législation actuelle du mariage et de l’adoption serait liée à une conception religieuse de la société. On notera qu’en fait, aucun des arguments ici énumérés n’a de connotation religieuse. En revanche, on voit que s’affrontent une vision strictement individualiste et une approche sociale.

 

1. Le mariage : une forme de vie précise mais pas exclusive

 

Le mariage est une forme particulière de vie commune. C’est le nom et l’institution juridique correspondant à l’engagement durable d’un homme et d’une femme qui souhaitent fonder une famille. Mais le mariage n’est pas un modèle universel. Il y a des célibataires, des concubins. Respecter vraiment les personnes homosexuelles, c’est les respecter aussi dans le fait de ne pas se plier au seul modèle du mariage, présenté ou perçu comme universel ou dominant.

 

2. Le mariage n’est pas la reconnaissance publique des sentiments

 

C’est se tromper sur la nature et la définition du mariage que de le considérer comme la reconnaissance sociale de l’amour, à laquelle pourraient aspirer tous ceux qui s’aiment sincèrement. On ne voit pas bien d’ailleurs l’utilité et la légitimité de la reconnaissance par les pouvoirs publics d’une relation amoureuse, la réalité la plus intime qui soit. Le mariage est en fait l’inscription de la filiation dans une institution stable, notamment pour protéger la mère (matri-monium) : il est en effet présumé que l’enfant d’une femme mariée a son mari pour père, avec les droits et les devoirs qui en découlent.

 

3. Le statut économique du mariage est lié à sa fonction sociale

 

Si le mariage est perçu comme un modèle attractif, c’est en particulier en raison des facilités économiques qui y sont liées. Mais celles-ci ne sont justifiées que par le soutien que la société estime devoir apporter à ceux qui contribuent à son renouvellement par la transmission de la vie et le travail éducatif. Il ne s’agit pas d’une « niche » fiscale et sociale, mais d’une prise en compte de l’apport spécifique de ce mode de vie à l’effort collectif. Détachées de cette justification, les contours économiques du mariage n’ont plus de raison d’être. Les célibataires devraient alors avoir exactement les mêmes droits que les « mariés ».

 

4. Le mariage entre personnes de même sexe entraînerait en fait la fin du mariage civil

 

L’orientation sexuelle n’a pas l’objectivité de l’identité sexuelle. L’expérience prouve qu’elle peut changer au cours de la vie et elle n’apparaît pas sur les cartes d’identité. Compte tenu de l’extrême souplesse de fait des obligations juridiques liées au mariage, rien n’empêcherait le cas échéant que deux hommes ou deux femmes totalement hétérosexuels se « marient » pour des raisons fiscales ou en vue d’un « regroupement » professionnel… Le mariage ne serait plus en réalité qu’une association contractuelle d’intérêts privés. On ne serait donc pas passé du PACS au mariage mais on aurait résorbé le mariage, institution sociale, dans le PACS, contrat privé. L’ouverture du mariage aux partenaires de même sexe reviendrait finalement à supprimer le mariage civil.

 

5. Conséquences logiques d’une déstructuration du mariage

 

Pourquoi le mariage unit-il deux personnes ? Parce qu’il s’agit d’un homme et d’une femme, en vue notamment de la procréation. Si l’on sort de ce modèle, pourquoi limiter à deux le nombre de partenaires ? C’est ainsi qu’un mariage à trois a été célébré au Danemark récemment. Dans le contexte français, la polygamie est devenue une question sociale sensible. Elle fait partie de l’expérience culturelle de certaines populations immigrées. Mais elle est aussi paradoxalement, certes sous une forme non juridique, le mode de vie assumé d’une frange de la population qui revendique ce droit aux partenaires multiples et simultanés. Le cas échéant, quels seraient donc les arguments probants qui permettraient de restreindre les ouvertures d’un « mariage » désormais détaché de son lien objectif avec la procréation ? Se posent d’ailleurs non seulement la question des partenaires multiples mais aussi celle des relations intrafamiliales ou intergénérationnelles.

 

6. Le mariage entre personnes de même sexe aggraverait le communautarisme

 

Le tout nouveau « code de la laïcité et de la liberté religieuse » justifie l’obligation de ne marier religieusement que ceux qui se sont mariés civilement par un souci d’« intégration dans l’espace public ». Si le mariage civil devenait totalement équivoque par rapport à ce que l’ensemble des religions entendent par mariage, cette lourde obligation du code pénal leur deviendrait inacceptable et elles demanderaient vraisemblablement sa suppression. Dans le contexte sensible de la montée des communautarismes en France, il y aurait là un facteur de désintégration sociale.

 

7. Privilégier les droits « de » l’enfant plutôt que le droit « à » l’enfant

 

L’adoption consiste fondamentalement à donner des parents à des enfants qui en sont dépourvus et non l’inverse. Ce qui est premier dans ce processus n’est donc pas le désir des parents mais le besoin des enfants. Faire en sorte que leurs parents adoptifs remplacent au plus près leurs parents biologiques est donc une priorité.

 

8. L’adoption par les célibataires : un faux argument

 

La possibilité de l’adoption par des célibataires remonte aux lendemains de la guerre et s’explique au départ par un déficit de partenaires masculins pour les femmes et par une recrudescence du nombre des orphelins. On dira aujourd’hui que permettre l’adoption par le partenaire de même sexe d’un parent adoptif, c’est « sortir de l’hypocrisie ». En réalité, même si un parent adoptif a un partenaire de même sexe, le désigner comme un deuxième père ou une deuxième mère ne correspond pas à la réalité et constitue donc un mensonge. Il peut être légitime et opératoire en revanche d’établir un dispositif circonscrit de « délégation de l’autorité parentale pour les actes de la vie courante ».

 

9. Le mariage entre personnes de même sexe fragiliserait l’adoption internationale

 

On dira souvent qu’il vaut mieux qu’un enfant soit adopté par des partenaires de même sexe plutôt que de ne pas être adopté de tout. Chacun sait qu’en réalité cette question ne se pose pas puisque le nombre d’enfants adoptables est moins important que les demandes de parents adoptifs. En revanche, comme l’évoque un film récent, un certain nombre de pays refusent que leurs ressortissants soient adoptés par des parents provenant de pays où l’adoption par des partenaires de même sexe est autorisée. S’il y avait une légalisation en France, un grand nombre de pays interrompraient l’adoption internationale vers notre pays, ce qui diminuerait considérablement les possibilités d’adoption pour les familles françaises.

 

10. Le recours à la GPA largement identifié comme une atteinte à la dignité des femmes

 

L’aide médicale à la procréation peut sembler changer les règles de la parenté. Mais qu’on le veuille ou non, tout enfant, même s’il est né grâce à une insémination artificielle ou une fécondation in vitro, n’a pas deux pères ou deux mères : il a un père et une mère biologiques. Certains hommes vivant avec un partenaire de même sexe souhaiteraient, pour adopter des enfants, recourir à la gestation pour autrui. Celle-ci est actuellement rejetée et par la majorité (position du Gouvernement pendant la révision de la loi de bioéthique) et par l’opposition (vote du Conseil National du PS en décembre 2010) comme gravement attentatoire à la dignité des femmes. La coïncidence des revendications appelle en retour une cohérence du discernement.

 

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Par Matthieu BOUCART - Publié dans : Questions d'actualité - Communauté : Eurêka!
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