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Dimanche 30 septembre 2012 7 30 /09 /Sep /2012 12:17

« La politique, c’est-à-dire l’organisation de la Cité

et l’élaboration de ses projets collectifs,

 relève de l’ordre naturel

 et doit mettre en œuvre un débat rationnel

 ouvert sur la transcendance. »

 (Commission théologique internationale,

 in Nouveau regard sur la loi naturelle, § 98)

 

En réaction au projet du gouvernement français d’instituer prochainement le mariage homosexuel – conformément à l’une des promesses de François Hollande durant la campagne présidentielle –, des catholiques font circuler une pétition visant à demander au Président de la République l’organisation d’un référendum sur cette question. 

Beaucoup s’offusquent – à juste titre – qu’une loi de cette importance puisse être votée à la hussarde, sans que les citoyens aient eu le droit à un débat national à la hauteur de l’enjeu. S’agissant d’un choix de civilisation, ils demandent que les Français soient consultés et appelés à statuer directement, par la voie juridique la plus solennelle. 

La proposition est motivée par de très bonnes intentions. Il s’agit de solliciter l’ouverture d’un grand débat démocratique pour sensibiliser l’ensemble des Français sur l’importance de cette réforme, et leur faire prendre conscience des conséquences funestes qui en découleraient sur le lien social et l’avenir du pays. 

Je ne puis cependant m’empêcher d’être profondément choqué qu’une telle proposition provienne de frères catholiques. Pour une raison simple : nous sommes là dans un domaine qui touche à l’humain en ce qu’il a de plus fondamental : sa dignité, son identité, sa vocation. Nous sommes dans le domaine des droits fondamentaux, ceux-ci mêmes qui, précisément, ne sont pas négociables, qu’on ne peut brader ni remettre en question, fût-ce de manière démocratique. 

L’essence de la démocratie, nous le savons, est la souveraineté du peuple. Mais la souveraineté populaire ne signifie pas que le peuple soit le monarque absolu ! Le peuple est libre de choisir sa destinée, de déterminer le modèle social dans lequel il veut vivre ; libre d’organiser sa vie comme il l’entend mais… dans une certaine limite. 

Il est des questions qui ne relèvent pas du débat démocratique – des sujets sur lesquelles il est moralement interdit de statuer, impossible de transiger. Cf. à ce sujet la vidéo du philosophe Alain Finkelkraut (24'45 à 26'26). 

Par exemple : on ne peut pas demander aux Français par voie de référendum si les Juifs sont des êtres humains – ou si l’anthropophagie est un mode de nutrition comme les autres. Ces questions remettent en cause la dignité de la personne humaine ; or, c’est précisément la ligne rouge qu’une démocratie ne doit pas dépasser – à peine de se renier elle-même, et d’ouvrir la porte au totalitarisme. 

La liberté ne signifie nullement l’anarchie. L’anarchie débouche inévitablement sur la loi du plus fort – qui n’est plus un régime de liberté (pour les moins forts, en tous les cas). En économie, une liberté non régulée conduit in fine à des situations oligopolistiques ou monopolistiques, et donc : à la destruction de la liberté elle-même. 

Cela peut paraître paradoxal, mais c’est dans la reconnaissance de ses limites que la liberté peut exister et s’épanouir. Livrée à elle-même, elle s’auto-détruit inexorablement. 

Eh bien : il en est de même sur le plan de l’organisation politique! Si la démocratie autorise aujourd’hui la remise en question des valeurs humaines universelles et transcendantes, alors demain, elles seront remises en question. Ce n’est pas là une hypothèse d’école : il suffit d'ouvrir nos livres d’histoire pour s’en convaincre. 

Or, la question du mariage relève des droits fondamentaux et naturels de l’homme – de ces droits que les Etats ont le devoir d’assurer et protéger, auxquels ils ne peuvent attenter. 

Cela ressort très clairement de l’article 16 de la Déclaration Universelle des droits de l’homme, promulguée à l’unanimité des Etats membres de l’Organisation des Nations Unies (dont la France) en 1948. 

Selon le Point 1 : « A partir de l'âge nubile, l'homme et la femme, sans aucune restriction quant à la race, la nationalité ou la religion, ont le droit de se marier et de fonder une famille. Ils ont des droits égaux au regard du mariage, durant le mariage et lors de sa dissolution. » On relèvera ici que le droit au mariage est attaché à la notion de « nubilité », donc : à la capacité de procréer – non à celle du « sentiment amoureux ». L’homme et la femme ont le droit de se marier dès lors qu’ils ont (ou sont légalement réputés avoir) les capacités physiologiques d’avoir des enfants. Le mariage auquel les hommes et les femmes ont droit est donc le mariage de type hétérosexuel, qui vise à la construction d’une famille. On ne peut séparer les deux perspectives : autoriser le mariage et interdire d’avoir une famille. Le droit d’avoir une famille est indissociablement lié au droit au mariage. Si donc on donnait le droit de se marier aux couples homosexuels au nom d'une interprétation erronée de l'article 16 de la Déclaration de 1948, il faudrait leur accorder aussi le droit d’adopter des enfants. 

Mais c’est le Point 3 qui me paraît essentiel pour notre propos : « La famille est l'élément naturel et fondamental de la société et a droit à la protection de la société et de l'Etat. » La famille ici considérée est la famille naturelle – celle qui fleurit naturellement dans toutes les civilisations du monde. C’est le modèle le plus universel, celui que rencontre tout être humain – considérant que tout être humain est né d’un père et d’une mère de sexe différent, avec lesquels il constitue une famille. Or, cette famille naturelle a droit, nous dit le texte, à « la protection de la société et de l’Etat ». C’est un droit ! Un droit de l’homme ! Un droit fondamental ! Au même titre que le droit à la vie, à la liberté, au respect de sa vie privée, à la nationalité, à la propriété… 

« Au lendemain de la Deuxième Guerre Mondiale, la communauté des nations, tirant les conséquences des complicités étroites que le totalitarisme avait entretenues avec le pur positivisme juridique, a défini dans la Déclaration universelle des droits de l’homme (1948) des droits inaliénables de la personne humaine qui transcendent les lois positives des Etats et doivent leur servir de référence et de norme. Ces droits ne sont pas simplement concédés par le législateur : ils sont déclarés, c’est-à-dire que leur existence objective, antérieure à la décision du législateur, est rendue manifeste. Ils découlent en effet de la « reconnaissance de la dignité inhérente à tous les membres de la famille humaine » (Préambule). » (Commission théologique internationale, Ibid., § 5) 

On est donc en droit d’exiger de l’Etat (et de la société : ce qui inclut, me semble-t-il, les médias) la protection de la famille naturelle, exigée par la Déclaration universelle des droits de l’homme. On n’a pas à demander au peuple s’il souhaite remettre en question ce droit : il est inaliénable ; il appartient au patrimoine moral commun à toute l’humanité. Les « comportements moraux universels sont appelés par la nature même de l’homme : ils expriment la manière dont l’homme doit s’insérer de façon à la fois créative et harmonieuse dans un ordre cosmique ou métaphysique qui le dépasse et donne sens à sa vie. Cet ordre est en effet imprégné par une sagesse immanente. Il est porteur d’un message moral que les hommes sont capables de déchiffrer. » (Commission théologique internationale, Ibid., §12) 

Or, l’accès au mariage de personnes de même sexe bouleverserait en profondeur l’institution, et le dénaturerait substantiellement. 

Comme l’écrivait le P. Mathieu Rouger : « L’orientation sexuelle n’a pas l’objectivité de l’identité sexuelle. L’expérience prouve qu’elle peut changer au cours de la vie et elle n’apparaît pas sur les cartes d’identité. Compte tenu de l’extrême souplesse de fait des obligations juridiques liées au mariage, rien n’empêcherait le cas échéant que deux hommes ou deux femmes totalement hétérosexuels se « marient » pour des raisons fiscales ou en vue d’un « regroupement » professionnel… Le mariage ne serait plus en réalité qu’une association contractuelle d’intérêts privés. On ne serait donc pas passé du PACS au mariage mais on aurait résorbé le mariage, institution sociale, dans le PACS, contrat privé. L’ouverture du mariage aux partenaires de même sexe reviendrait finalement à supprimer le mariage civil. » Sans compter le risque de surenchère qui pourrait en découler : « Pourquoi le mariage unit-il deux personnes ? Parce qu’il s’agit d’un homme et d’une femme, en vue notamment de la procréation. Si l’on sort de ce modèle, pourquoi limiter à deux le nombre de partenaires ? (…) Quels seraient donc les arguments probants qui permettraient de restreindre les ouvertures d’un "mariage" désormais détaché de son lien objectif avec la procréation ? Se posent d’ailleurs non seulement la question des partenaires multiples mais aussi celle des relations intrafamiliales ou intergénérationnelles. » 

Un internaute écrivait ceci, dans le groupe Facebook Pour l’Humanité Durable : « Mardi après midi, j'ai assisté au Sénat à un de ces pseudo-débats qui tiennent davantage de la conférence de consensus que de l'échange d'arguments contradictoires (…) autour de la proposition de loi visant à l'ouverture du mariage aux personnes de même sexe et à l'ordonnancement des conditions de la parentalité. (…) Nous avons eu confirmation de la part des trois intervenants, tous dévoués à la cause (la bonne cela va de soi... – celle des personnes homosexuelles…) que le mariage des personnes du même sexe n'était en fait qu'une étape vers un processus de déconstruction organisé du schéma familial "traditionnel" marqué ô scandale du sceau de la culture judéo-chrétienne ainsi que des institutions qui s'y rattachent (…). Suppression des exigences de fidélité entre époux, de communauté de vie, de solidarité ainsi que de l'obligation de passer devant un juge pour divorcer. J'en passe et des meilleures (…). Bref, on se demande bien pourquoi ouvrir le mariage aux couples de même sexe si c'est en définitive pour le vider de sa substance. » 

Voilà pourquoi la proposition du référendum est une folie – une aberration venant de catholiques, pleins de bonne volonté sans doute et dont la bonne foi n’est pas en cause, mais visiblement mal informés. 

Je voudrais ici rappeler ces paroles du Pape Benoît XVI à la Commission théologique internationale : « En raison de l'influence de facteurs d'ordre culturel et idéologique, que la société civile et séculière d'aujourd'hui se trouve dans une situation d'égarement et de confusion : on a perdu l'évidence originelle des fondements de l'être humain et de son action éthique, et la doctrine de la loi morale naturelle s'oppose aux autres conceptions qui en sont la négation directe. Tout cela a des conséquences immenses et graves dans l'ordre civil et social. Chez de nombreux penseurs, semble aujourd'hui dominer une conception positiviste du droit. Selon eux, l'humanité ou la société, ou de fait la majorité des citoyens, devient la source ultime de la loi civile. Le problème qui se pose n'est donc pas la recherche du bien, mais celle du pouvoir, ou plutôt de l'équilibre des pouvoirs. A la racine de cette tendance se trouve le relativisme éthique, dans lequel certains voient même l'une des conditions principales de la démocratie, car le relativisme garantirait la tolérance et le respect réciproque des personnes. Mais s'il en était ainsi, la majorité d'un moment deviendrait la source ultime du droit. L'histoire démontre avec une grande clarté que les majorités peuvent se tromper. La véritable rationalité n'est pas garantie par le consensus d'un grand nombre, mais seulement par la compréhension qu'a la raison humaine de la Raison créatrice et par l'écoute commune de cette Source de notre rationalité. 

« Lorsque les exigences fondamentales de la dignité de la personne humaine, de sa vie, de l'institution familiale, de la justice, de l'organisation sociale, c'est-à-dire les droits fondamentaux de l'homme, sont en jeu, aucune loi faite par les hommes ne peut renverser la règle écrite par le Créateur dans le cœur de l'homme, sans que la société elle-même ne soit dramatiquement frappée dans ce qui constitue sa base incontournable. La loi naturelle devient ainsi la véritable garantie offerte à chacun pour vivre libre et respecté dans sa dignité et à l'abri de toute manipulation idéologique et de toute décision arbitraire ou d'abus du plus fort. Personne ne peut se soustraire à cet appel. Si, en raison d'un obscurcissement tragique de la conscience collective, le scepticisme et le relativisme éthique parvenaient à effacer les principes fondamentaux de la loi morale naturelle, l'ordre démocratique lui-même serait radicalement blessé dans ses fondements. » 

Certains me disent : « Tu as raison Matthieu. Mais chut ! c’est un positionnement stratégique. On fait ça pour obtenir un grand débat national et donner ainsi la possibilité aux Français de rejeter la proposition du gouvernement. Sans le référendum, la loi passera en quelques semaines. On ne peut pas rester inactifs! » 

Mais c’est là un raisonnement digne de Machiavel!  « Je suis contre le référendum, mais je vais le demander quand même POUR obtenir un débat. C'est savamment calculé... » Un chrétien cependant a un devoir de cohérence : s’il considère que la question ne relève pas, dans son essence, de la délibération électorale – ce que lui enseigne son pape et les évêques unis à lui –, alors il ne faut pas demander de référendum – c’est aussi simple. 

Et si on demande quand même un référendum, alors il faut se préparer à en assumer toutes les conséquences, à savoir : le double risque d’un désaveu électoral et de la remise en cause progressive d’autres droits fondamentaux de l’homme. 

Autoriser un référendum sur le mariage homosexuel créerait en effet un dangereux précédent. Si la France s’arrogeait le droit de mettre aux voix, par référendum, un droit fondamental proclamé par l’article 16 de la Déclaration de 1948, alors demain, rien n’empêcherait que certains demandent que l’on mette aussi aux voix l’article 3, puis l’article 6, puis l’article 11… Ce serait l’ensemble de la structure éthique mise en place par les Etats après le traumatisme de la Seconde Guerre Mondiale qui s’exposerait à être progressivement démantelé. Ce serait la porte ouverte au retour à la Barbarie… 

On notera en passant que c’est la même logique qui conduit aujourd’hui certains à demander l’égalité des droits pour les couples homosexuels qui pourrait conduire demain (ce qu’à Dieu ne plaise !) une autre majorité politique à dénier aux homosexuels la qualité d’être humain… Ce serait nécessairement bon, puisque majoritairement admis! Pas sûr que le mariage homosexuel serve, à long terme, la "cause" homosexuelle…  

Je déplore donc le calcul politicien de certains de mes frères et amis catholiques – qui les conduit à solliciter du président de la République un référendum sur une question qui touche à l’essence de l’humanité. 

D’autant qu’il s’agit à mon avis d’un mauvais calcul. On part un peu vite du présupposé qu’un débat de grande envergure ferait pencher les électeurs du bon côté, et que les Français rejetteraient majoritairement le mariage homosexuel. J’aurais plutôt tendance à penser le contraire… Compte tenu du délabrement moral de nombre de nos concitoyens, et des moyens de propagande massive dont la Pensée Dominante dispose, je ne mettrais pas ma main à couper que le bon sens finisse par l’emporter. Il est extrêmement dangereux de jouer avec le feu. 

Que se passerait-il si demain, une majorité de Français votaient POUR le mariage homosexuel, à l’occasion d’un référendum demandé par les catholiques? Que ferait-on alors? Devrait-on cesser d’être catholique? Devrait-on reconnaître quelque légitimité au mariage homosexuel? On ne peut demander l'application des règles de la démocratie, et ne pas jouer le jeu jusqu'au bout si ces règles se retournent contre vous. Si les catholiques persistent, après leur défaite électorale, à combattre le mariage homosexuel, on leur reprochera de ne pas être cohérent avec eux-mêmes (puisque le référendum, c'est eux-mêmes qui l'auront demandés!) ou de ne pas être authentiquement démocrates (ce qui pour le coup, ne serait pas complètement faux…). Le fossé grandirait davantage entre la République et les catholiques, qui auraient perdu le peu de crédibilité qu’il leur reste dans l’esprit de beaucoup de gens...  

Qu’un débat soit nécessaire, cela est absolument évident. Mais il existe bien d’autres moyens de le susciter. Nous sommes à l’ère des communications modernes et des réseaux sociaux. Les chrétiens disposent aujourd’hui d’outils nombreux et puissants pour susciter la réflexion. Certains d’entre eux sont engagés politiquement, et peuvent peser dans les débats – beaucoup d’hommes politiques s’interrogent ; ils sont à l’écoute des arguments évoqués, leur avis n’est pas tranché ; c’est un sujet qui est loin de faire l’unanimité, qui transcende les clivages partisans. 

Et puis… il reste une voie qui a fait ses preuves : la manifestation. Les plus anciens d’entre vous se souviennent de la gigantesque manifestation pour l’école libre qui rassembla en 1984 plus d'un million de personnes dans la rue – et provoqua le retrait de la loi Savary. François Mitterrand avait dit alors : « Quand il y a plus d'un million de gens dans la rue qui ne veulent pas d'un texte, on retire le texte ». La franc-maçonnerie se demande encore comment elle a pu échouer sur une question aussi importante – après avoir réussi à faire passer tous ses autres projets… Cf. la vidéo sur la franc-maçonnerie (46'52 à 48'53). 

Si par malheur, en dépit de tous nos efforts, la loi sur le mariage homosexuel venait à être adoptée par le Parlement, ce ne serait pas la fin du monde : nous ne serions pas complètement démunis. 

Il y aurait tout d’abord de grandes chances qu’elle soit déclarée inconstitutionnelle – parce que contraire à l’article 16 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, dont la Constitution française reconnaît la primauté sur les lois françaises. 

Si tel n’était pas le cas (on ne peut jurer de rien dans ce beau pays...), de nombreux maires ont d’ores et déjà annoncé qu’ils refuseraient de célébrer des mariages homosexuels dans leur municipalité – une résistance civique s’organiserait. L’Eglise elle-même pourrait célébrer des mariages sacramentels sans attendre que les époux passent préalablement à la mairie... 

Enfin et surtout, il y aurait l’espoir qu’une prochaine majorité parlementaire abroge un jour cette loi... 

Si le mariage homosexuel, en revanche, était adopté par la voie du référendum, on ne pourrait plus en sortir – sauf… à renverser la République! 

J’implore donc les chrétiens engagés dans le bon combat à réfléchir aux conséquences de leurs actes. Les bonnes intentions ne suffisent pas – l’enfer en est pavé… Il faut mener une réflexion approfondie sur le droit naturel et le problème que pose à la démocratie, objectivement, le positivisme juridique ; inventer des modes d’actions qui soient compatibles avec ce que l’Eglise demande ; et… ne pas négliger les moyens spirituels de combat qu’elle nous donne : la prière personnelle, le jeûne, la célébration de l’eucharistie, le sacrement de pénitence, l’étude de la Parole de Dieu… 

Si je veux que les hommes politiques se convertissent, je dois commencer par convertir mon propre cœur. Toute âme qui s’élève élève le monde. Et sans le Seigneur, nous ne pouvons rien faire. Or, nous sommes aujourd’hui dans une situation comparable à celle de David contre Goliath. La plus redoutable des armes dont nous disposons, c’est (à l’instar du jeune David) notre foi en Dieu, le Vivant. Cela suffit – pourvu que nous l’ayons aussi grosse qu’une graine de moutarde... 

Remettons donc l’avenir de la France entre les mains de notre Dieu – sûr qu’il nous aime et nous protège, qu’il est avec nous, et qu’il interviendra si nous l'en supplions. N’oublions pas que, comme disait Jeanne d’Arc : « L’homme combat, mais c’est Dieu qui donne la victoire ! »

Par Matthieu BOUCART - Publié dans : Questions d'actualité - Communauté : Eurêka!
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Commentaires

Matthieu,

Je te rejoins tout à fait dans le sens où je sens que les chrétiens se battent de plus en plus avec des armes de syndicalistes (pétitions, manifestations...) et de moins en moins avec des armes de chrétiens (la prière, le jeûne...).

Les événements auxquels nous assistons, en France actuellement, révèlent qu'il y a une profonde crise dans l'Eglise également (pas seulement dans la société).

RV

Commentaire n°1 posté par RV le 01/10/2012 à 09h45

Tout à fait d'accord avec le commentaire de Mathieu.

Un chrétien ne peut accepter que tout soit mis au vote. Ouvrir le débat sur un référendum dans un tel domaine , c'est ouvrir la boîte de Pandore. C'est la limite de la démocratie : elle doit rester subordonnée à la loi morale naturelle, ou alors elle sombre dans le relativisme total. Un tel relativisme serait   équivalent à un totalitarisme d'autant plus pernicieux qu'il ne dit pas son nom, masqué sous les apparences d'une démocratie qu'on présente comme intrinsèquement vertueuse alors qu'elle ne traduit que la volonté d'un plus grand nombre qui s'est exprimé .

Le vote majoritaire,  au sein d'une population fatiguée, déchristianisée,  et qui a perdu ses repères, pourrait tuer toute vérité par méconnaîssance de la nature profonde de l'Homme.

Certes, le débat doit être porté par tous les moyens sur la place publique , c'est la lourde responsabilité de nos contemporrains en général et des chrétiens en particulier. Mais en aucun cas, il ne faut assortir ce débat d'un vote ou d'un référendum, sauf si l'on considère la démocratie comme la mesure de tout, la ratio ultima, ce qui revient à faire d'un moyen de gouvernement , sans doute le moins mauvais, une idole.

N'oublions jamais que Hitler est arrivé au pouvoir par les urnes.

Commentaire n°2 posté par patrick le 19/10/2012 à 18h38
Je reçois ce jour une réponse de Jean-Frédéric Poisson, député PCD des Yvelines, à mon article ci-dessus :
"REFERENDUM SUR LE MARIAGE : PERSISTER ET SIGNER

Ainsi donc l'Eglise ne pourrait soutenir la demande de referendum sur des sujets qui relèvent du droit naturel ?
 Bon : alors comment expliquer l'attitude de l'Eglise d'Italie dont la participation active au referendum de 1974 (sur le divorce) était affichée, revendiquée, et n'a jamais fait l'objet d'aucune réserve de la part de Rome ? Ce referendum a été perdu. Et le divorce est demeuré légal en Italie. Personne n'en a jamais pour autant accusé l'Eglise d'être caution de quoi que ce soit, ni d'être prisonnière du résultat de cette consultation.
Sauf donc à considérer que sur les questions de principe il faut être plus catholique que le Pape, il n'y a aucune raison d'être "choqué" (?????) par une demande de referendum sur un sujet de cette importance, ni de considérer que ceux qui font cette demande sont "mal informés" (sic !). 

J.Frédéric POISSON
Député des Yvelines"
Commentaire n°3 posté par Matthieu le 28/10/2012 à 12h19

Cher Jean-Frédéric, je vous remercie de votre observation judicieuse. Il est bien entendu que si le gouvernement décidait de soumettre la question du mariage homosexuel au référendum, l’Eglise engagerait tout son poids dans la bataille pour faire échec à ce funeste projet. Mais autre chose est de réagir aux évènements lorsque, de fait, ils se produisent ; autre chose est de les provoquer.

Un catholique, me semble-t-il, n’est pas dans son rôle à demander un référendum sur le mariage homosexuel (car nous sommes là dans le domaine des "principes non négociables", selon la terminologie de l’Eglise). Il le serait cependant demain à prendre part aux débats si par malheur, un référendum était organisé sur cette question.

Votre exemple du référendum italien de 1974 est intéressant : il nous rappelle qu’une telle consultation peut mal se terminer – et enfermer une nation dans un choix délétère pour son avenir.

Cela dit, la question du divorce n’est pas tout à fait comparable à celle du mariage homosexuel. Même si le divorce est objectivement une "offense grave à la loi naturelle" (CEC § 2384), il reste que lorsque "le divorce civil reste la seule manière possible d’assurer certains droits légitimes, le soin des enfants ou la défense du patrimoine, il peut être toléré sans constituer une faute morale" (cf. CEC § 2383). Le mariage homosexuel, lui, ne peut être toléré en AUCUN cas. Aucune exception ne peut parvenir à le légitimer. Il est intrinsèquement contraire à la vérité de l'homme et au bien de la société.

"Si le chrétien est tenu d'admettre la légitime multiplicité et diversité des options temporelles, il est aussi appelé à s'opposer à une conception du pluralisme adaptée au relativisme moral nocive à la vie démocratique elle-même. La vie démocratique a besoin de fondements vrais et solides, c'est-à-dire de principes éthiques que leur nature et leur rôle de fondement de la vie sociale rendent non négociables". Cf. 
http://www.eglise.catholique.fr/download/1-682-0/note-doctrinale-propos-de-questions-sur-l-engagement-et-le-comportement-des-catholiques-dans-la-vie-politique.pdf

Réponse de Matthieu le 28/10/2012 à 12h20

"Demander un référendum sur la question, c’est accepter que le mariage puisse être l’objet d’un vote. Le mariage entre 2 personnes se fonde sur l’anthropologie, et donc sur la nature des personnes en tant qu’elles sont différentes dans leur être. Demander un référendum, c’est de ce fait même approuver la possibilité morale de légiférer sur la nature. Bref, c’est entrer totalement dans l’idéologie de ceux qui prônent le « mariage pour tous »…" (http://laphronesis.wordpress.com/2012/11/13/mariage-pour-tous-est-il-prudent-de-demander-un-referendum/)

Commentaire n°4 posté par Matthieu le 15/01/2013 à 12h14

Absolument passionnant et éclairant, merci pour cette analyse toute en profondeur!

Commentaire n°5 posté par de Carbonnières le 18/01/2013 à 10h11

Mille mercis pour cette réflexion complète que je n'ai pas manqué de faire suivre dès que j'en ai eu connaissance, au milieu de tous le Emails qui circulent en ce moment à la suite de la manifestation de dimanche dernier.

Appel au jeûne et à la prière vendredi 25 janvier : http://www.tousenpriere.com

Commentaire n°6 posté par Gen le 18/01/2013 à 22h12
Je pressentais parfaitement tout çà mais sans en connaître les fondements. Merci pour cet enseignements d'une simplicité et d'une clarté évidentes. A relire et à diffuser très largement.
Commentaire n°7 posté par SUILLEROT le 18/01/2013 à 22h14
cher Mathieu. merci beaucoup pour votre argumentation et vos mises en garde tout à fait pertinentes et convaincantes. jusqu'à un certain point. si, comme vous le dites, la remise en cause du mariage par une majorité passagère est une atteinte incontestable à un droit absolu pour les familles de se voir proteger par l'étât, comment se fait-il que cet argument n'ait pas encore été levé par les autorités compétentes, de manière à stopper net cette avancée inexorable des arguments en faveur de la dégradation de ce droit. si donc aujourd'hui nous nous trouvons dans cette situation, si comme vous le suggérez, nous ne sommes même pas surs d'obtenir une déclaration d'inconstitutionalité, c'est que les définitions juridiques précédentes sont bien mal gardées, par un "garde" des sceaux, fort, FORT mal intentionné, sinon diabolique. si nous en sommes là de notre protestation contre ce funeste projet de loi, à savoir que nous avons reconquis une portion considérable de terrain, acquis une force politique tout à fait nouvelle et innattendue, c'est grâce à ces frères catholiques que vous sermonnez et dont vous remettez la stratégie en cause. les avez-vous consultés au préalable? leur avez-vous fait connaitre vos inquiétudes?. je me permet de vous faire observer que si un espoir s'est levé dans ce pays, c'est grâce à ce collectif "touspourlamanif", à qui nous devons maintenant reconnaitre une légitimité politique incontestable. ce n'est pas grace à vous. ce n'est pâs grâce au "bon droit" préalablement écrit. c'est grâce à leur enthousiasme, leur simplicité claire, et leur détermination. je vous rappele en outre que nous sommes dans la semaine de l'unité des chrétiens. peut-être convient-il, dans ce cadre si précis d'une actualité brulante, de faire unité concrète. je vous invite donc à vous rapprocher de ce collectif et mettre vos moyens à leur contribution. le réferendum , tel que vous nous en avertissez, est peut-être un mauvais moyen, mais c'est celui qu'a choisi le collectif. étant donnée leur connaissance du terrain médiatique, effectivement , je leur fais confiance. ne perdez pas de vue que l' appel fondateur pour une humanité durable" a été fait ou signé le jour de la pentecôte. c'est un signe qui peut éclairer la situation. le temps du référendum, si nous parvenons à obtenir une égalité et une qualité suffisante de l'information, peut permettre de faire réfléchir, eet nous l'espérons, gagner une bataille; quitte à reformer une action ensuite pour consolider ces droits fondamentaux et faire qu'on ne puisse plus les attaquer de nouveau. pourquoi serait-il impensable en la situation d'attaquer l'étât français pour atteinte à la dignité humaine, crime contre l'humanité, crime contre la société, mensonge, parjure, etc... pourquoi ne se trouve-t-il personne dans nos hautes instances juridiques ou civiles pour engager ce recours? vous nous encouragez ensuite à la prière personelle, au jeune etc... je reconnais que ceci est utile et meme indispensable; mais ne me faites pas hurler de rire... si la contestation a aujourd'hui audience nationale, ce n'est pas en raison de la prière fervente des chrétiens chacun dans son coin. c'est grâce à l'esprit saint, donné par la prière, et incarné dans une action très concrète, la manifestation du 13 janvier écoulé. dans l'attente, je prie pour ce collectif salvateur; que l'esprit saint les inspire, que leurs frères catholiquess les aide à discerner et agir. UNION SACREE dans la prière et dans l'action.
Commentaire n°8 posté par blondeau le 19/01/2013 à 07h54

"je me permet de vous faire observer que si un espoir s'est levé dans ce pays, c'est grâce à ce collectif "touspourlamanif", à qui nous devons maintenant reconnaitre une légitimité politique incontestable. ce n'est pas grace à vous. ce n'est pâs grâce au "bon droit" préalablement écrit. c'est grâce à leur enthousiasme, leur simplicité claire, et leur détermination."

Cher ami, une petite précision : j'étais dans l'immense cortège (des saints?) de dimanche dernier. Il n'y a donc pas "eux", les membres du collectifs (qui ont réalisé, en effet, un travail AD-MI-RABLE) et "moi". Il y a "nous" - "moi" avec "eux". "Moi" sans "eux", je ne pouvais rien faire - mais "eux" sans "moi" (et le million d'autres "moi" qui a fait le déplacement en ce jour mémorable) non plus. Merci par conséquent de ne pas mépriser l'opinion de ceux qui ont défilé dimanche dernier et qui ont contribué, chacun à sa place, au succès de cette grande manifestation.

 

"je vous rappele en outre que nous sommes dans la semaine de l'unité des chrétiens. peut-être convient-il, dans ce cadre si précis d'une actualité brulante, de faire unité concrète. je vous invite donc à vous rapprocher de ce collectif et mettre vos moyens à leur contribution. le réferendum , tel que vous nous en avertissez, est peut-être un mauvais moyen, mais c'est celui qu'a choisi le collectif."

Alors il nous l'avait bien caché! Car dans aucun des tracts distribués pour la manif, je n'ai vu de référence au référendum. Et dans l'appel solennel au Président de la République que Frigide Barjot a fait lire au million de manifestants sur le Champs de Mars (point d'orgue de cette journée historique), il était question d'une "suspension" de la loi Taubira et de la "convocation d'Etats Généraux de la famille", nullement d'un référendum. Frigide Barjot en a parlé à la fin de la manifestation de sa propre initiative. Mais ce n'était pas prévu au programme - et je n'ai pas manifesté pour un référendum, ni non plus, je crois, le million de manifestants qui me semblaient plutôt réclamer le retrait pur et simple de la loi - "François, ta loi, on n'en veut pas!" ont-ils scandés à plusieurs reprises. (Je m'interroge d'ailleurs sur la timidité des revendications du Collectif. Mais passons...)

La meilleure manière maintenant de "casser" l'élan populaire du 13 janvier, c'est de demander un référendum. Beaucoup de catholiques ne suivront pas. On le voit bien sur les réseaux sociaux : le référendum ne fait pas l'unanimité. Comme l'écrit un prêtre sur Facebook : "le bien des enfants ne se joue pas sur un vote". Vous voulez l'unité? Eh bien écoutez l'avis de ceux qui ont manifesté dimanche dernier. Ne faites pas votre "Hollande". Ne les ignorez pas ; ne faites pas comme s'ils n'existaient pas. L'Unité véritable ne peut se faire que dans la Vérité.

 

"vous nous encouragez ensuite à la prière personelle, au jeune etc... je reconnais que ceci est utile et meme indispensable; mais ne me faites pas hurler de rire... si la contestation a aujourd'hui audience nationale, ce n'est pas en raison de la prière fervente des chrétiens chacun dans son coin. c'est grâce à l'esprit saint, donné par la prière"

Ou comment je dis une chose et son contraire dans la même phrase...

Comme le rappelle Gen (Com 6) : "Appel au jeûne et à la prière vendredi 25 janvier : http://www.tousenpriere.com"

Réponse de Matthieu le 19/01/2013 à 11h26
Merci pour votre argumentaire contre le referendum. Vous m'avez convaincue que c'est un enorme piège. Il peut être perdu, ce qui fermera définitivement toute voie de recours, en plus de laminer le camp des demandeurs, dès lors réduit au silence pour 100 ans. Je préfère me battre pour des États Généraux de la famille et de la personne humaine. Messieures et Mesdames les Parlementaires, obtenez nous cette forme démocratique d'expression.
Commentaire n°9 posté par c b le 21/01/2013 à 00h44

Un des droit fondamental et naturel de l'homme est de se nourrir et de se vétir, de ne pas mourrir de froid … avant même de songer a se marier et pourtant ces conditions ne sont pas réunie pour nombres de nos concitoyens.

J'attend une vague comme celle contre le mariage pour tous sur ces sujets, ce jour là je conduit le bus pour allez à Paris.

Pourquoi une si grande discrétion sur ces autres sujet ? c'est toute ma réflexion et pourtant je fais aussi parti de cette grande église, et donc 1 fois par an je donne 10€ au secours-catholique et me voila quitte sur le sujet.

Commentaire n°10 posté par Kristof le 21/01/2013 à 10h09

Cher ami, vous avez bien raison de nous ramener à cette réalité de la pauvreté - surtout en ces temps de grands froids. Cela dit, je pense que votre critique s'adresse surtout au gouvernement. L'Eglise, ainsi que vous le savez, est en première ligne pour venir en aide aux plus pauvres. Elle ne le fait certes pas avec force clairon. Mais comme disait Saint Vincent de Paul : "Le bien ne fait pas de bruit, le bruit ne fait pas de bien".

 

Maintenant, il faut parler aussi des questions qui touchent les hommes et les femmes de notre temps (même les plus pauvres, car les plus pauvres aussi se marient). Mère Térésa disait que la première pauvreté des peuples était de ne pas connaître le Christ. Nous agissons donc aussi contre la pauvreté (la plus terrible qui soit : la pauvreté spirituelle) lorsque nous mobilisons nos forces pour faire connaître le Christ et la Vérité de son Evangile.

Réponse de Matthieu le 21/01/2013 à 18h51

Trrès modestement, j'étais déjà opposé au référendum qui présente le risque( plus que non négligeable) d'être mis devant une majorité non conforme à nos valeurs; les arguments présentés ne font que conforter mon opinion.

Nos élites de droite, supposées être de notre bord, auraient été bien avisés de choisir un autre angle d'attaque de cette loi. Je suis déçu de leur faible mobilisation et de la pauvreté de leur contre-argumentations.

Conclusion: ne comptons que sur nous-même pour combattre une loi particulièrement néfaste pour l'avenir de notre société

Commentaire n°11 posté par Barbotin le 23/01/2013 à 15h25

L'analyse est pertinente et sans appel.

Souvenons-nous que cette idée de referendum est venue des politiciens de l'UMP, pour ne pas la nommer, ravis de cette idée susceptible de refaire l'unité de leur camp. 

Sur cette affaire, ils instrumentalisent cyniquement les catholiques, dans leur intérêt.

Ils sont contre le mariage pour tous pour suivre leur électorat, pas par conviction profonde. Ils sont contre le mariage pour tous pour affaiblir le gouvernement, et cette raison est suffisante à leurs yeux. Ils sont homophobes en vérité, et n'ont pas un regard de charité envers les personnes homosexuelles, ce que devrait faire l'Eglise. 

On m'a toujours appris à séparer le spirituel du politique, mais on est là en pleine confusion. N'y a-t'il pas même un "Parti démocrate Chrétien" particulièrement actif sur le sujet, et qui sort des arguments tellement stupides qu'on en viendrait à devenir patisan de la loi.

Ne nous laissons pas embrigader! Réfléchissons par nous-même, avec l'aide de Matthieu!

Commentaire n°12 posté par François de Joux le 24/01/2013 à 10h43

Il y a une question de fond et une question d'opportunité

Sur le fond vous avez tout à fait raison. Les principes de la loi naturelle ne peuvent être mis aux voix. Mais je me demande si vous suivez si peu l'actualité politique que vous vous ne vous soyez pas aperçu que la légitimité démocratique repose justement sur la négation de la loi naturelle. La reconnaissance d'une loi naturelle est antinomique de la démocratie. La démocratie en affirmant la souveraineté populaire commet à nouveau le péché d'Adam. C'est à l'homme démocratique de décider du bien et du mal. L'avortement est contraire à la loi naturelle, les expérimentations sur l'embryon sont contraires à la loi naturelle, ça n'empèche aucunement qu'ils soient devenus légaux. Et c'est une mentalité couramment répandue. Je peux vous dire qu'ayant fréquenté nombre de braves gens responsables d'associations familiales, je me suis rendu compte que la plupart (hormis ceux des A.F.C.) n'accptent ni loi divine, ni loi naturelle, ni même la notion de bien commun. La liberté individuelle l'emporte sur toute autre considération. La loi doit accompagner les moeurs.

C'est sans doute épouvantable. Mais quand parle-t-on de loi naturelle dans nos églises? Enseigne-t-on encore les Commandements de Dieu au catéchisme. Je me suis attaché à participer aux débats en vue de la révision de la loi bioéthique. Ils offraient l'occasion de réaffirmer la diginité de l'embryon et d'espérer ainsi revenir sur l'avortement (c'est d'aileurs ce qui m'a été reproché). Malheureusement bien que ces débats fussent ouverts à tous, je n'ai pas vu beaucoup de catholiques à mes côtés.

Il faut cesser de prendre nos désirs pour des réalités. Nous sommes dans une société infrapaïenne. Il ne suffit pas d prier ou de jeûner (ce que je ferai demain) Il faut se mettre au travail. Se former, former les jeunes, chercher des arguments ne reposant pas sur l'autorité, mais sur la raison. Et ceci sur le long terme. Car la loi naturelle est conforme à la raison. C'est pourquoi si on avait fait un travail intelligent on n'aurait pas à craindre un référendum. On est en démocratie, on n'y peut rien. Redouter l'opinion publique ne nous empèchera pas de succomber sous son poids. On ne changera pas de régime du jour au lendemain. Alors il faut faire triompher nos idées. Tout débat ouvert sur la place publique peut y contribuer. A condition qu'ayant manifesté en masse le 13 janvier nous ne reprenions pas nos pantoufles une fois la victoire obtenue ou la défaite consommée.

Quand à l'opportunité de ce référendum, je ne saurais rein en dire. C'est la roulette russe. Mais qui ne tente rien n'a rien.

P.Viaud  

Commentaire n°13 posté par VIAUD Pierre le 24/01/2013 à 19h48

"La reconnaissance d'une loi naturelle est antinomique de la démocratie." Je ne crois pas non. L'idéal de la démocratie n'est pas la négation de la loi naturelle - car alors, on ne pourrait être simultanément catholique et démocrate. La démocratie est un système ("le pire des systèmes, disait Churchill, ...à l'exception de tous les autres"!) qui, pour subsister, doit se fixer des limites. Car il comprend en lui-même le germe de sa propre destruction. On l'a vu de manière très édifiante en Allemagne au siècle dernier. C'est la raison pour laquelle les démocraties ont souhaité proclamer dans des déclarations solennelles, au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, des droits naturels, inaliénables et imprescriptibles de l'Homme : pour que plus jamais l'humanité ne connaisse un tel déchaînement de la Barbarie.

C'est cet édifice protecteur qui, aujourd'hui, menace de se fissurer. Avec toutes les dégats collatéraux - dont on n'a pas pris la mesure - qui risquent d'en découler à terme, ainsi que je l'ai indiqué dans mon article.

 

"Quand à l'opportunité de ce référendum, je ne saurais rien en dire. C'est la roulette russe. Mais qui ne tente rien n'a rien."  Personnellement, je ne comprends ABSOLUMENT PAS cet argument. Sans doute parce que je ne suis pas un adepte de la roulette russe... Je l'entendrais s'il n'y avait pas d'alternative au référendum. Mais il y en a une, toute simple : le retrait pur et simple du projet de loi.

Très honnêtement, je ne comprends pas la timidité des opposants au projet de loi. Nous sommes forts (nous l'avons montré le 13 janvier dernier), spirituellement vigoureux (nous le verrons demain 25 janvier) et... nous n'osons pas demander le retrait pur et simple de la loi, alors que nous avons l'expérience qu'une forte mobilisation populaire peut faire reculer un gouvernement (je veux parler bien évidemment de la loi sur l'école libre et de la grande manifestation de 1983 qui provoqua son retrait, et... la chute du gouvernement).

Alors quoi? Nous avons la mémoire courte? De quoi avons-nous peur?

Réponse de Matthieu le 24/01/2013 à 22h45

Tout à fait d'accord sur le fond (s'agissant de la pertinence de la loi du plus grand nombre, plus connue sous le nom de "démocratie"). Mais si le but n'est pas d'avoir seulement raison, avec la satisfaction intellectuelle qui l'accompagne, mais de GAGNER CE COMBAT contre un projet de loi ravageur et mortifère, alors tout est bon à prendre, y compris le risque d'un référendum qui peut être gagnable à condition de s'en donner les moyens plutôt que de débattre du sexe des anges.... Pour être efficace, il faut savoir faire preuve de pragmatisme. Et pour être entendu, qui mieux que "la voix du peuple" peut aujourd'hui porter notre message ? Certainement pas nos intellectuels de pacotille... Ne reste donc que le rapport de forces. Et, dans cette hypothèse, l'alternative est - comme toujours - très simple : soit on fait parler les bulletins de vote, soit la rue...
Certains, par "pureté idéologique" (à vrai dire, par "purisme"), n'ont pas voulu participer à la manif du 13, jugeant celle-ci pas assez "catho" à leur goût. On a envie de leur dire, nous qui avons fait plus de onze heures de train dans la journée pour aller défiler dans la capitale : "Eh bien, crevez avec vos certitudes ! Car qui a commencé à inverser "le cours de l'histoire", sinon ces centaines de milliers de courageux venus défendre avec leurs pieds non une religion, mais tout simplement leurs familles et leur civilisation. Alors ne les découragez pas avec vos arguties d'intellos, car vous risquez de vous retrouver bien seuls, avec, en fin de compte, vos seuls yeux pour pleurer.

Commentaire n°14 posté par J. Caza le 25/01/2013 à 00h40

"Ne reste donc que le rapport de forces. Et, dans cette hypothèse, l'alternative est - comme toujours - très simple : soit on fait parler les bulletins de vote, soit la rue..."

Eh bien pour toutes les raisons évoquées plus haut, je choisis la rue. Le rapport de force y est en notre faveur. Nous avons les moyens de faire plier le gouvernement. N'ayons pas peur!

Réponse de Matthieu le 25/01/2013 à 18h36
membre du mouvement VEEA, je suis heureux de trouver une si belle mise en forme de ma convistion profonde. Merci.
Commentaire n°15 posté par André Faye le 28/01/2013 à 14h05
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