26 mai 2007 6 26 /05 /mai /2007 23:08

Chers amis lecteurs,

A la demande amicale de RV, le remarquable auteur du Blog "Chère Gospa", je voudrais vous livrer mon sentiment concernant la récente élection de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République, et la nomination du nouveau gouvernement dirigé par François Fillon.

Ma première réaction est – naturellement – tout d’abord une réaction de surprise et de joie devant le retour massif des électeurs aux urnes, après tant d’années de désaffection et de méfiance. Il s’agit là certainement d’une conséquence lointaine et heureuse du premier tour de la présidentielle 2002 dont chacun garde un souvenir si particulier… Plus fondamentalement, il semble que le peuple manifeste un regain d’intérêt pour la chose publique et les grandes questions touchant à l’avenir de notre pays : en témoignent les affluences records aux différents meetings des candidats à l’élection présidentielle, et la qualité des débats que l’on avait déjà pu observer durant la campagne pour le référendum sur la Constitution européenne en 2005. Les Français reviennent à la politique, et cela est heureux : la démocratie respire de nouveau à pleins poumons, ce dont on ne peut que se réjouir.

Deuxième observation : le taux de participation record de la dernière élection a provoqué l’arrêt et même l’inversion des tendances structurelles observées ces dernières années, à savoir la montée inexorable des « extrêmes », et la baisse constante d’influence des partis de gouvernement… Jamais le Parti Communiste ne s’est trouvé ainsi autant affaibli. Quant à Jean-Marie Le Pen, que certains sondages voyaient aux portes du second tour, il chute spectaculairement au plan national, et encore plus spectaculairement peut-être au plan local dans les lieux de forte implantation FN.

Cette élection marque donc un tournant dans la vie politique française. Comme un sursaut démocratique, la réaction vitale d’un corps social qui ne veut pas mourir.

Ce tournant est-il décisif ? Marque-t-il le début d’une nouvelle ère dans l’histoire de notre Ve République ? On voudrait y croire. On se prend à l’espérer. Mais la situation paraît encore bien précaire à la vérité, et l’opinion prête à se retourner brutalement en cas de nouvelle désillusion. On comprend que le nouveau chef de l’Etat ait tenu à faire part avec gravité de l’immense responsabilité qui lui incombe désormais…

C’est donc Nicolas Sarkozy qui a été élu 6e président de la 5e République, avec un écart de plus de 6 points sur sa rivale socialiste, Ségolène Royal. Majorité confortable, taux de participation record : la légitimité du nouveau président de la République est incontestable.

Je dois dire que je n’ai jamais été personnellement un partisan de Nicolas Sarkozy. Je le trouvais trop opportuniste et ambitieux pour correspondre à l’image idéale que je me faisais de l’homme d’Etat. Je voyais en lui un digne fils spirituel de Jacques Chirac, bonimenteur et « bête » électorale. Un « tueur » politique, prêt à tout pour parvenir à ses fins, et monter enfin la « dernière marche »… de sa destinée personnelle.

Mais au fil de la campagne, je dois avouer que ce sentiment, pour le moins caricatural, s’est progressivement estompé… pour finalement s’évanouir complètement !

J’avoue en effet avoir été touché au cœur par le candidat Sarkozy, lors de certaines de ses interventions publiques. Avoir été remué par son regard, l’intonation de sa voix, le mot juste qu’il trouvait à employer, et en particulier, le soir d’une grande émission politique, par ce qui me semblait être de la… sincérité et une réelle bonne volonté. Je me raisonnais moi-même : allons, Matthieu, tu ne vas tout de même pas te faire avoir, toi aussi ! Tu vois bien qu’il joue un rôle ! une pièce de théâtre ! Qu’il est faux ! Mais rien n’y fit : plus je l’écoutais, et plus j’étais conquis. Une petite voix intérieure me disait : « cet homme est sincère ». Il est sincère lorsqu’il affirme pouvoir redonner à la France le plein emploi en cinq ans. Il est sincère lorsqu’il dit vouloir mettre tout son talent et toute son énergie à réaliser ce projet. Plus encore : il est crédible lorsqu’il invoque les exemples étrangers, en particulier les pays gouvernés par des majorités socialistes ou assimilé (Grande-Bretagne, Espagne, Allemagne…). De même qu’il était idiot en effet de prétendre vouloir résoudre le problème du chômage en réduisant la durée du travail, de même il m’apparaissait plutôt sensé de dire que c’est le travail qui crée des richesses et de l’emploi. Cela n’est pas du libéralisme, c’est du simple bon sens. Et c’est ce simple bon sens qui a permis, je crois, à Nicolas Sarkozy de sortir grand vainqueur du scrutin présidentiel, avec pour mesure phare de son programme la libération du travail. Qui aurait crû, il y a quelques mois encore, qu’il eût été possible d’être élu en France en exhortant les électeurs à travailler plus ? C’est sur ce terrain là, je crois, que Nicolas Sarkozy a été le plus crédible, plus encore peut-être que sur les questions de sécurité ou d’immigration. Et c’est la principale raison pour laquelle je lui ai volontiers accordé mon suffrage au deuxième tour de l’élection présidentielle.

Aujourd’hui, avec le recul, compte tenu des évènements, de la forte participation, du très bon score du premier tour et de la confortable majorité du second, je me demande si le succès de Nicolas Sarkozy ne s’explique pas également d’un point de vue surnaturel. A l’un de ses vieux amis politique en effet, il aurait fait la confidence, tout jeune adulte, qu’il rêvait de devenir un jour président de la République ; et il semble que cette idée n’ait jamais cessé de l’habiter depuis, et de le conduire dans toutes ses initiatives et dans tous ses choix politiques… J’avoue que cette anecdote de jeunesse m’a donné à réfléchir… Et si… me demandais-je… Et si ce que je prenais pour de l’ambition démesurée, de l’orgueil déplacé chez un jeune loup de la politique aux dents longues et affamé de pouvoir, et si… cette idée fixe enracinée en lui depuis tant d’années, ce désir de conquérir un jour la magistrature suprême, et si cette obsession présidentielle manifeste depuis son plus jeune âge étaient en réalité le signe, le témoignage, la marque tangible d’une authentique vocation ?

La question mérite d’être posée, d’autant plus que les nombreux obstacles qui se dressaient contre lui sont tous tombés, comme par enchantement, les uns après les autres : je pense à son principal rival, Alain Juppé, successeur « naturel » de Jacques Chirac, qui, enlisé dans une procédure judiciaire, s’est trouvé contraint de démissionner de la présidence de l’UMP et de lui céder sa place... ; je pense aussi à la thématique très droitière de sa campagne qui risquait de le marginaliser dans son propre camp, ou encore aux cabbales médiatiques sur sa personnalité qui cherchaient à le faire passer pour un homme « dangereux », etc.

Si la victoire de Nicolas Sarkozy s’expliquait par une vocation personnelle à exercer cette haute fonction, alors tous les espoirs seraient permis. Je rappelle qu’une vocation est le fruit d’un « appel » de Dieu. Et qu’elle se manifeste le plus souvent par un désir venant du fond du cœur, un désir prégnant, durable et croissant. « Tu connaîtras ta vocation à ce qu’elle pèse en toi », disait Saint-Exupéry. Si Dieu a appelé Nicolas Sarkozy à devenir le 6e président de la Ve République, il est alors raisonnable d’espérer un grand renouveau de la politique française, pour le plus grand bien de la France et des Français, mais aussi du monde entier. Les premiers gestes du nouveau Président laissent d’ailleurs entrevoir de belles promesses : nomination de François Fillon à Matignon, homme à la fibre sociale connue, et rompu au dialogue social (idem pour Xavier Bertrand au Travail) ; constitution d’un gouvernement mettant les femmes à l’honneur, et nomination de l’une d’entre elles, issue de l’immigration, à la tête d’un ministère régalien ; création d’un grand ministère de l’Ecologie et du Développement durable ; ouverture à des personnalités proches de feu l’abbé Pierre, telles Bernard Kouchner ou Martin Hirsch, sans parler de Christine Boutin au logement, etc…

Pour autant, il ne s’agit pas non plus de nourrir un optimisme béât (l’espérance n’est pas l’optimisme !), et cela pour au moins deux raisons.

La première est que Nicolas Sarkozy n’est pas très au clair avec les trois points non négociables  du Cardinal Ratzinger (mais qui l’était parmi les 12 candidats à l’élection présidentielle ?), et qu’en l’absence d’une doctrine claire sur l’homme et la famille, il est à craindre d’importantes régressions sur les questions touchant aux mœurs, ou la bioéthique. Si la présence de Christine Boutin paraît rassurante à première vue, ce premier gouvernement de l’ère Sarkozy est également composé de personnalités comme Roselyne Bachelot ou Valérie Pécresse qui, pour autant respectables et attachantes soient elles, se sont illustrées dans le passé par des positions extravagantes sur l’homosexualité et le PACS. Sans compter les engagements du candidat Sarkozy en la matière...

Il convient ensuite d’avoir bien présent à l’esprit qu’une vocation, si vocation il y a, ne confère en soi aucune garantie de succès. Pour qu’une vocation porte du fruit, encore faut-il que l’appelé réponde généreusement à l’appel de Dieu (c’est ainsi qu’il peut y avoir malheureusement de mauvais prêtres, même si leur vocation est incontestable…) Les hommes ne sont pas des marionnettes aux mains de Dieu, et c’est l’engagement de leur liberté qui déterminera le succès ou non de leur entreprise. Pour prendre une analogie : il ne suffit pas que le vent souffle pour qu’un navire avance : il faut encore convenablement y déployer les voiles…

Et puis qui dit vocation, dit nécessairement combat, et combat spirituel. Combat avec l’Adversaire résolu du dessein de Dieu sur l’humanité qui s’emploiera, soyons en assuré, à faire tout ce qui est en son pouvoir pour faire échouer les entreprises de notre tout nouveau Président de la République.

L’heure est donc pour nous chrétien à la vigilance et à la mobilisation… dans la prière. L’Eglise, sur les instances mêmes de St Paul dans l’Ecriture Sainte, invite tous les chrétiens à prier pour les chefs d’Etat et ceux qui nous gouvernent. Jamais sans doute cette exigence ne s’est révélée plus urgente et nécessaire qu’aujourd’hui. Nous savons que Dieu écoute les prières, et qu’il les exauce. Nous croyons, dans la foi, que nos prières peuvent exercer une influence invisible (mais bien réelle) sur les décisions des grands de ce monde.

Comme l’écrit Thierry Boutet sur Liberté Politique, « la France qui est le “pays de Marie” ne sera de retour que si elle est portée par un courant de prière ».

« Son histoire est faite de renaissances successives. Celles-ci ont toujours été précédées d’un profond renouveau spirituel, lui-même précédé par de vastes mouvements de prière. Les livres d’histoire officiels ne l’enseignent pas, mais lorsqu’on parcourt la vie spirituelle de la France, on découvre que ces périodes de renouveau ne sont pas le fait du hasard. L’armistice de 1918 a été signé le jour de la saint Martin... mais la France tout entière avait imploré Marie et le Sacré-Cœur. Les apparitions de l’Ile-Bouchard ne sont pas sans liens avec le recul des communistes en 1947, et des menaces de guerre civile qui agitèrent l’“année de tous les dangers”. Les exemples depuis le Moyen Âge peuvent être multipliés par dix : la France redevient grande et paisible quand les Français se tournent vers Marie.

« C’est pourquoi nous devons entendre l’appel de Xavier de Fréminville. Rien ne destinait apparemment ce père de famille exerçant des fonctions importantes dans le milieu de la publicité à ressentir, après une retraite à Châteauneuf, un appel particulier à prier pour la France. « J’ai acquis, dit-il, la conviction que la France ne redeviendrait chrétienne que par la prière humble et quotidienne. »

« L’idée qui germe alors dans sa prière est de proposer, à tous ceux qui le souhaitent de s’engager à dire, chaque jour, un Je vous salue Marie pour leur propre conversion et la conversion de la France. Rien n’est plus simple. Un Je vous salue Marie, ce n’est pas beaucoup. Mais imaginons, dit Xavier de Fréminville, « que tous les jours nous ayons une rencontre d’une minute avec le président de la République, celui ci ne finirait-il pas par nous entendre ? À plus forte raison Marie ! » Près de 7.000 Français prient ainsi chaque jour Marie. Il n’en manque que 68 pour atteindre ce chiffre.

« Vous voulez participer à cette mission d’accompagnement du relèvement spirituel de la France ? Alors envoyez votre engagement à France-Fidèle par Marie, 34 rue la Fontaine 75016 Paris, ou en vous rendant sur le site www.francefideleparmarie.com. »

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Publié par Matthieu BOUCART -
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commentaires

R
>REPONSE AU COMMENTAIRE N° 16 DE MATTHIEU
>UN MOT A PATRICE
.
>Matthieu,
Il aurait été plus que normal que Nicolas Sarkozy annonce l'ouverture à gauche bien avant de la faire. C'est quand même l'UMP qui lui a permis de se présenter à la présidence. Il se devait donc être au clair avec ce parti. Et puis, sinon, à quoi servent les programmes et la campagne ?
Toujours au sujet de cette ouverture :
La couleuvre a sûrement été dur à avaler pour beaucoup de gens de l'UMP (et aussi, je pense, pour certains électeurs de Nicolas Sarkozy qui l'avaient cru quand il disait que cette idée ne tenait pas la route), mais, par amour pour le pouvoir (ou tout simplement pour ne pas mettre de bâton dans les roues de leur candidat), ils l'avaleront !! N'ayons aucun doute là-dessus !!
Si les choses se passent dans la continuité de ce que l'on a vu jusqu'à maintenant, alors il faut s'attendre à un raz-de-marée pour l'UMP aux prochaines législatives.
Ce n'est pas une entorse à l'honnêteté qui changera les choses ! Surtout pas dans le domaine de la politique ! :0101:
A bientôt !

>Patrice,
Nicolas Sarkozy vient de faire nommer l'un de ses plus proches collaborateurs à la tête de TF1 bien qu'il n'ait aucune expérience dans l'audiovisuel (source : le discours de François Bayrou pour le lancement du MoDem). Je pense que cette info t'intéressera !
.
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P
Pourquoi parler des législatives alors que dans les médias, à longueur de journée, on dit qu'il y aura une vague bleue!!! Alors pourquoi aller voter, doivent se dire pas mal de français. On connaît le totalitarisme des médias qui gouvernent la pensée des français et les politiques le savent bien. Il suffit de voir ce qu'on nous propose à la télé...et sur les radios. De Gaulle avait dit que les français étaient des veaux. Plus ce sont des moutons de Panurge qui se plantent droit dans le mur. On voit un sondage dans les médias : + de60% des français sont contre la franchise de la ss. Pourquoi ont-ils voté Sarko? C'est l'exemple type d'une bonne gestion de médias. Il faudrait supprimer la télé et la radio et aller à la messe un plus plus souvent et priez aussi un peu plus souvent.
Patrice
 
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M
Cher RV,
Je ne me souviens pas que Nicolas Sarkozy ait "critiqué de manière aussi virulente" le principe de l'ouverture, mais peut-être que je me trompe...
Encore une fois, pour moi, le critère de discernement réside davantage dans le caractère bénéfique ou non d'une décision que dans la cohérence avec des engagements électoraux qui charrient nécessairement le bon et le moins bon.
Tout ce que Nicolas Sarkozy proposait dans son programme n'était sans doute pas bon pour la France (cf. le précédent commentaire de Noëllie), et je ne verrais en ma qualité d'électeur (au second tour) de Nicolas Sarkozy aucun inconvénient à ce qu'il renonce à tel ou tel de ses engagements s'il n'était pas conforme aux intérêts du pays.
Pour le reste RV, nous aurons bientôt l'occasion de vérifier si ce que tu dis est vrai. Les prochaines élections législatives nous permettront de voir en effet si oui ou non les électeurs de Nicolas Sarkozy à l'élection présidentielle s'estiment "floués" par l'ouverture à gauche...
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N
Sarkozy aurait dit qu'il engagerait la France aux côtés des USA en cas de guerre contre l'Iran.
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R
Merci pour ton message auquel je vais, une fois de plus, répondre de manière brève.
Bien évidemment, ce n'est pas un mal en soi de prendre une idée qui ne vient pas de soi (mais du centre) et de la mettre en pratique (je parle ici de l'ouverture à gauche).
Ce qui est un mal, c'est de la mettre en pratique après l'avoir critiquée de manière aussi virulente (et après avoir critiqué son auteur - François Bayrou - de manière aussi virulente).
Vois-tu, Matthieu, il y a aussi la COHERENCE des dirigeants qu'il faut prendre en compte (et c'est surtout en cela que je dis que "l'élection" de Nicolas Sarkozy représente un danger").
Imagine un instant, Matthieu, que François Bayrou soit passé Président. Et imagine que le jour de son investiture, il dise devant tout le monde : "J'ai décidé, finalement, de ne pas faire l'ouverture à gauche. Non, cette idée ne me plaît plus. Finalement, je vais faire un état UDF. Tous mes ministres seront des gens de l'UDF".
Que n'aurait-on pas dit, alors ! Que n'aurait-on pas dit !  Je n'ose même pas y penser !
Oui, vraiment, il y a la COHERENCE.
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P
Ben voyons, voir en SARKOSY un sauveur de la FRANCE.!? Je l'espère pour le pays mais franchement je me demande si cet homme n'a pas le signe 666 derrière les oreilles pour avoir pu si facilement endormir les français par des discours et des promesses qu'il ne tiendra pas. Et voir FILLON comme un acteur social!!! là vraiment on rêve. Cet homme se fout pas mal des pauvres et des opprimés. Ces hommes font des promesses de rupture...de rupture de quoi, ils ont été au gouverrnement depuis 2002, et sans interruption le nouveau président. Réveillez-vous pauvres esprits chrétiens. Ce n'est pas d'un homme politique que viendra notre salut. Si Jésus revenait aujourd'hui sur Terre, il ne serait sûrement pas au milieu de tous ses politiques people mais bien parmi les plus défavorisés, les pauvres, les malheureux. Et , il y en a beaucoup. Je suis éducateur justice depuis plus de 30 ans, sapeur pompier volontaire depuis 20 ans et élu depuis 11 ans. La misère, je la vois au quotidien et elle existe, elle est présente. La prière m'encourage dans mes fonctions mais ce qui se passe au niveau politique me fait vraiment peur.
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M
Réponse au commentaire n°7

Cher RV,

Je suis d’abord très heureux d’avoir ce débat avec toi.

Tu es bien bon de louer mon "courage" au sujet de cet article, mais je t’avoue que je n’aurais jamais osé l’écrire si tu ne m’y avais aimablement invité…

Concernant l’ouverture à gauche de Nicolas Sarkozy, je dirais qu’il est abusif de parler de « trahison d’engagement ». Jamais en effet le candidat Sarkozy ne s’était engagé à ne nommer dans son gouvernement que des ministres UMP ! De ce point de vue, l’ouverture à gauche m’apparaît davantage comme un « plus » que comme un « moins ». Une bonne surprise dont un électeur de François Bayrou ne peut que se féliciter, me semble-t-il.

Comme le disait récemment François Fillon à Marseille : « De Mme Royal à M. Bayrou, tout le monde était disposé à travailler avec tout le monde. Nous, nous n’en avons pas fait un discours de campagne, mais une réalité ! Rien ne nous y obligeait, et c’est précisément pour cela que notre ouverture a du prix. » Et le Premier ministre d’ajouter non sans ironie que « Ce qui était une bonne idée hier lorsqu’elle venait de la gauche, est désormais une manœuvre et une hérésie car elle vient de la droite. »…

http://www.blog-fillon.com/article-6678216.html

Tu ajoutes RV qu’« il y a des personnes qui lui avaient fait confiance, à l'UMP, et qui on ressenti cela comme une véritable trahison. » A cela, je confesserais être relativement indifférent aux humeurs et états d’âmes des militants UMP… Moi, je m’efforce de juger de l’action du gouvernement en citoyen français, à l’aune de mes convictions chrétiennes. Et de ce point de vue là, je dois avouer que je suis très satisfait de l’ouverture de ce gouvernement à des personnalités venues du centre et de la gauche : il me semble que cela contribue grandement à la pacification de la vie politique française, ce qui me paraît une œuvre salutaire dans un pays comme le nôtre.

Quand Nicolas Sarkozy va dans le bon sens, il me semble nécessaire pour un chrétien de l’applaudir et de l’encourager, même s’il prend des mesures qui n’étaient pas annoncées dans son programme présidentiel. Pareillement, lorsqu’il ira dans le mauvais sens, il faudra le dénoncer, quand bien même il agirait dans le respect de ses engagements électoraux (je pense par exemple à son projet d’union civile en faveur des homosexuels).

http://www.hermas.info/article-6482868.html

Tu écris que l’élection de Nicolas Sarkozy « représente un vrai danger pour la France et pour les français ». Ah bon, et pourquoi ça? Ne trouves-tu pas ce jugement quelque peu... excessif ? En quoi Nicolas Sarkozy serait-il plus dangereux que Ségolène Royal par exemple ? Pour ma part, je trouve que les griefs qu’on lui adresse la plupart du temps relèvent en général du procès d’intention. Ainsi lorsque tu écris que « cet homme est un surdoué de la manipulation. Il ne dit pas la vérité »… J’avoue RV avoir été tenté par une telle attitude d’opposition radicale à Nicolas Sarkozy. Mais j’y ai finalement renoncé. Je pense en effet qu’un chrétien ne peut vivre sans cesse dans le soupçon et la méfiance : il me paraît au contraire que nous devons accorder crédit à ceux qui nous parlent, et qu’il n’est pas sain de soupçonner les hommes politiques de mensonges permanent et de manipulation.

Conquis par la sincérité manifeste du candidat Sarkozy, et par ce qui m’apparaissait être une réelle bonne volonté, j’ai décidé en ce qui me concerne de lui accorder le bénéfice du doute. Mais je ne me fais guère d’illusion : il faudra prier, prier, prier…
 
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R
Si tu n'as pas communié, alors on peut dire que Dieu était tout près de toi (et non pas "en toi").
Mais en te lisant, Micky, j'ai le sentiment que ce que tu recherches, c'est surtout une preuve sensible.
Dans ce cas, je te suggère de faire un pèlerinage à Paray le Monial (avec la communauté de l'Emmanuel) ou à Lourdes (notamment pendant la période des pèlerinages, en été).
Il est possible, alors, que tu reçoives des grâces plus sensibles.
A bientôt ! Et encore bravo pour ton ouverture d'esprit !
 
RV
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M
C'est la première fois que je réfléchis autant sur les programmes des candidats avant de voter, et objectivement, c'est également Bayrou qui s'est imposé à moi progressivement, mais j'ai eu quelques hésitations au début. C'est un peu facile de dire que Dieu serait venu à moi parce que j'aurais pris une hostie... Je sais bien que dans ta religion, l'hostie consacrée est ontologiquement le Christ, mais vois-tu, d'un point de vue empirique, cela demeure un simple morceau de pain. Et je doute fort que beaucoup d'athées se soient convertis en participant à une eucharistie... C'est encore plus facile de dire qu'il serait effectivement venu à moi mais que je ne m'en serais pas aperçu ! Ma demande était pourtant claire : je voulais que Dieu me donne la conviction de son existence et de son amour, peu importe comment. S'il s'est contenté d'être là sans que je parvienne à m'en apercevoir, il a donc raté son coup... Ceci étant dit, je suis bien allé à la messe, mais je n'ai pas dit que j'avais communié, et en l'occurence, je ne l'ai pas fait. Pour une bonne raison déjà, que ne reniera pas ton Eglise : je ne suis pas d'origine catholique mais protestante. Or, pour communier à une eucharistie catholique, il faut avoir fait sa Communion (catholique). La Confirmation protestante, qui permet également de communier, chez les protestants, n'est pas équivalente, car la signification de l'eucharistie n'est pas équivalente dans les deux confessions : hommage symbolique chez les protestants, transsubstantation chez les catholiques. Ensuite, je n'ai effectivement guère de motivation à participer à un rituel qui n'a pas de signification pour moi (ni "transsubstantationniste" ni symbolique). J'espèrais entre autre que Dieu, s'il existe, allait me donner cette motivation. Ce ne fut pas le cas. Mais bien sûr, j'imagine que toi, Matthieu et quelques autres catholiques vont trouver plein de "bonnes excuses" alambiquées et invérifiables au bon Dieu pour "expliquer" sa discrétion... On va préférer me dire que je n'étais pas sincère dans ma prière, ou que Dieu m'a effectivement convaincu de son existence et de son amour mais que je me mets des oeillères par fierté ou par malice, etc. plutôt que de mettre en cause "l'intouchable" bon Dieu... Amicalement, Miky
Répondre
R
Désolé pour la mauvaise qualité de mon message (c'est quand j'utilise Word. Il y a un problème avec les interlignes).
Micky,
Non seulement je suis "plutôt" favorable à Bayrou mais, en plus de cela, c'est la première fois que je vote pour quelqu'un avec autant de conviction.
PS : le fait que tu aies participé à une eucharistie avec ta fiancée est vraiment quelque chose de génial. Tu vois, pour la Pentecôte, Dieu est bien venu à toi !
Mais peut-être ne t'en es-tu pas aperçu !
 
Répondre
M
RV, en parcourant ton blog, j'ai cru comprendre que tu étais plutôt favorable à Bayrou, je me trompe ?
Si oui, cela nous fait au moins un point commun :-)
Amicalement,
Miky qui n'a toujours pas été visité par le bon Dieu (et il est déjà 22h53 : mais que fait-il ?)
Répondre
R
(J'essaye de reposter mon message en plus net)
Matthieu,
 


 

Un très grand merci pour ton article courageux (je dis courageux car il n'est pas forcément évident, pour nous chrétiens, d'oser nous exprimer sur des sujets politiques). Tu exprimes un point de vue d'une manière extrêmement cohérente. Tu adoptes une attitude de confiance et, en même temps, tu restes lucide. C'est bien. On arrive bien à cerner ta pensée.
 


 

Personnellement, la lecture que je fais de cette élection est très différente de la tienne. Je suis plein de confiance en l'avenir, moi aussi, mais c'est surtout parce que je crois que Dieu est plus puissant que les hommes (et non pas parce que N. Sarkozy a été élu).
 

Pour moi, je le dis très franchement, cette élection représente un vrai danger pour la France et pour les français (ce n'est pas du pessimisme de dire cela, c'est, de mon point de vue, du réalisme).
 


 

Afin de ne pas en écrire des pages et des pages, je ne réagirai qu'à une seule phrase que tu as écrite. Tu dis, en parlant des interventions de Nicolas Sarkozy dans les médias : "Une petite voix intérieure me disait : cet homme est sincère".
 


 

Et bien moi, tu vois, j'ai eu exactement le sentiment inverse. C'est comme si une petite voix intérieure me disait : "Fais attention, RV, cet homme est un surdoué de la manipulation. Il ne te dit pas la vérité".
 

J'ai cru comprendre que cette "petite voix" ne m'avait pas totalement trompé le jour même de son investiture. En effet, comme nous le savons, ce jour-là a été marqué par un énorme mensonge : l'ouverture à gauche.
 

Lui et François Fillon avaient certifié qu'ils ne voulaient pas entendre parler d'union nationale (Nicolas Sarkozy avait même dit : "Je ne vous mentirai pas. Je ne vous trahirai pas. Je dis aujourd'hui ce que je ferai demain, et je ferai demain ce que je dis aujourd'hui"). Résultat, le jour même de l'investiture arrive le premier gros mensonge de la législature (on aura pas attendu longtemps !) : il dit officiellement vouloir faire appel à des gens de gauche.
 


 

Il y a des personnes qui lui avaient fait confiance, à l'UMP, et qui on ressenti cela comme une véritable trahison.
Répondre
R
Matthieu,
 


 

Un très grand merci pour ton article courageux (je dis courageux car il n'est pas forcément évident, pour nous chrétiens, d'oser nous exprimer sur des sujets politiques). Tu exprimes un point de vue d'une manière extrêmement cohérente. Tu adoptes une attitude de confiance et, en même temps, tu restes lucide. C'est bien. On arrive bien à cerner ta pensée.
 


 

Personnellement, la lecture que je fais de cette élection est très différente de la tienne. Je suis plein de confiance en l'avenir, moi aussi, mais c'est surtout parce que je crois que Dieu est plus puissant que les hommes (et non pas parce que N. Sarkozy a été élu).
 

Pour moi, je le dis très franchement, cette élection représente un vrai danger pour la France et pour les français (ce n'est pas du pessimisme de dire cela, c'est, de mon point de vue, du réalisme).
 


 

Afin de ne pas en écrire des pages et des pages, je ne réagirai qu'à une seule phrase que tu as écrite. Tu dis, en parlant des interventions de Nicolas Sarkozy dans les médias : "Une petite voix intérieure me disait : cet homme est sincère".
 


 

Et bien moi, tu vois, j'ai eu exactement le sentiment inverse. C'est comme si une petite voix intérieure me disait : "Fais attention, RV, cet homme est un surdoué de la manipulation. Il ne te dit pas la vérité".
 

J'ai cru comprendre que cette "petite voix" ne m'avait pas totalement trompé le jour même de son investiture. En effet, comme nous le savons, ce jour-là a été marqué par un énorme mensonge : l'ouverture à gauche.
 

Lui et François Fillon avaient certifié qu'ils ne voulaient pas entendre parler d'union nationale (Nicolas Sarkozy avait même dit : "Je ne vous mentirai pas. Je ne vous trahirai pas. Je dis aujourd'hui ce que je ferai demain, et je ferai demain ce que je dis aujourd'hui"). Résultat, le jour même de l'investiture arrive le premier gros mensonge de la législature (on aura pas attendu longtemps !) : il dit officiellement vouloir faire appel à des gens de gauche.
 


 

Il y a des personnes qui lui avaient fait confiance, à l'UMP, et qui on ressenti cela comme une véritable trahison.

 
Répondre
M
Bon, et bien je suis revenu de la messe, mais je suis toujours aussi athée... Mais bon, je ne désespère pas : il reste encore presque 3 heures avant minuit.
Amicalement,
Miky
Répondre
M
"il fut un des rares à parler de la France Chréthienne" :
Ben oui mais en même temps : pourquoi en parler spécialement ? Je préfère la position de Bayrou (chrétien aussi pourtant) :
"" Que les racines de l'Europe soient chrétiennes, il suffit d'ouvrir un livre d'Histoire et d'ouvrir les yeux pour le mesurer. Mais l'Europe n'est pas faite que de christianisme. Athènes nous a laissé la raison en héritage. Rome, la Rome des dieux, nous a laissé le goût de l'administration, et le droit. Les Juifs ont apporté le Livre, leur mémoire, leur silence, leur souffrance, et souffrance parfois cruelle sous la férule de l'Eglise. L'Islam a guerroyé aux marches, s'est enfoncé profondément dans notre histoire, menaçant, dominant, puis se repliant, non sans laisser sa trace dans notre culture collective. Et le socle de l'Europe est tout autant un socle de contestation du christianisme. Les Lumières nous ont sculptés. Voltaire est l'Europe, et Marx est l'Europe, autant que Kant est l'Europe ... L'Europe, ce sont toutes ces descendances, et c'est pourquoi on ne peut inscrire dans sa Constitution de référence à une religion particulière. Car une Constitution, c'est le texte fondamental qui permet à tous de vivre avec tous.""
"Bonne fête de la Pentecôte; surtout pour toi Miky, c'est le grand jour (mais es tu rentré dans une église???)" :
C'est prévu que j'y aille ce soir, en compagnie de ma fiancée. Mais dis-moi, Dieu ne peut-il pas me rencontrer en dehors de chez lui ?
Amicalement,
Miky
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G
Merci Matthieu pour cet article sincère sur notre nouveau président. Cela contraste avec les "Sarko facho, on aura ta peau!". J'ai moi-même été marqué par sa compétence lors d'une emission tv en novembre. Il disait quoi faire et pourquoi, puis comment faire. Tandis que les autres restaient tres vagues. Et je lui est trouvé aussi beaucoup de bon sens, puis de respect envers ses adversaires (alors que la bile haineuse lui tombait dessus de toute part) et aussi beaucoup de sincérité et de désir de bien faire. Le soir de son élèction, je l'ai trouvé émouvant, où le poid du devoir prévalait sur la victoire personnelle. Mais je sais qu'il y aura des moments de déception. Les hommes politiques doivent louvoyer avec tant de paramètres, de partis, de personnes, de pays etc... que l'on ne peut être d'accord sur toutes ses décisions... ce n'est qu'un homme!Pourtant de tous les candidats, il fut un des rares à parler de la France Chréthienne. Et c'est pour cela je suis persuadée que Mr Sarkozy, avec son bon sens,sa compétence  et sa force d'âme, est le moins pire pour la France.Bonne fête de la Pentecôte; surtout pour toi Miky, c'est le grand jour (mais es tu rentré dans une église???)Cordialement
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M
Si c'est un désir de lutter contre l'obscurantisme : certainement oui.
Si c'est un désir de lutter contre la religion : certainement non.
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M
"Je rappelle qu’une vocation est le fruit d’un « appel » de Dieu. Et qu’elle se manifeste le plus souvent par un désir venant du fond du cœur, un désir prégnant, durable et croissant. « Tu connaîtras ta vocation à ce qu’elle pèse en toi », disait Saint-Exupéry."
Mince alors : j'ai un désir prégnant, venant du fond du coeur, durable, pesant et croissant de lutter contre l'obscurantisme religieux ! Suis-je appelé par Dieu ?
Bien amicalement,
Miky
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