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Benoit XVI

Mardi 14 février 2006 2 14 /02 /Fév /2006 21:23

[Nous poursuivons notre commentaire de l'Encyclique Deus Caritas Est.]

 

4. En est-il vraiment ainsi ? Le christianisme a-t-il véritablement détruit l’eros ?Regardons le monde pré-chrétien. Comme de manière analogue dans d’autres cultures, les Grecs ont vu dans l’eros avant tout l’ivresse, le dépassement de la raison provenant d'une «folie divine» qui arrache l’homme à la finitude de son existence et qui, dans cet être bouleversé par une puissance divine, lui permet de faire l’expérience de la plus haute béatitude.

 

Tous les autres pouvoirs entre le ciel et la terre apparaissent de ce fait d’une importance secondaire : «Omnia vincit amor», affirme Virgile dans les Bucoliques – l’amour vainc toutes choses – et il ajoute : «Et nos cedamus amori» – et nous cédons, nous aussi, à l’amour.

 

Dans les religions, cette attitude s’est traduite sous la forme de cultes de la fertilité, auxquels appartient la prostitution «sacrée», qui fleurissait dans beaucoup de temples. L’eros était donc célébré comme force divine, comme communion avec le Divin.

 

L’Ancien Testament s’est opposé avec la plus grande rigueur à cette forme de religion, qui est comme une tentation très puissante face à la foi au Dieu unique, la combattant comme perversion de la religiosité.

 

En cela cependant, il n’a en rien refusé l’eros comme tel, mais il a déclaré la guerre à sa déformation destructrice, puisque la fausse divinisation de l’eros, qui se produit ici, le prive de sa dignité, le déshumanise.

 

En fait, dans le temple, les prostituées, qui doivent donner l’ivresse du Divin, ne sont pas traitées comme êtres humains ni comme personnes, mais elles sont seulement des instruments pour susciter la «folie divine»: en réalité, ce ne sont pas des déesses, mais des personnes humaines dont on abuse.

 

C’est pourquoi l’eros ivre et indiscipliné n’est pas montée, «extase» vers le Divin, mais chute, dégradation de l’homme.

 

Il devient ainsi évident que l’eros a besoin de discipline, de purification, pour donner à l’homme non pas le plaisir d’un instant, mais un certain avant-goût du sommet de l’existence, de la béatitude vers laquelle tend tout notre être.

 

[Ce 4e paragraphe de l’Encyclique du Pape Benoît XVI est surprenant, car l’opposition de l’Ancien Testament aux cultes païens de la fertilité s’expliquerait, outre le motif usuellement invoqué de lutte contre toute idôlatrie susceptible de détourner le peuple de la « foi au Dieu unique », par le souci de la préservation de l’Eros ! Le Pape s’attaque ainsi à une conception déviée de l’Eros qui conduirait à une « perversion de la religiosité » ; il dénonce sa « déformation destructrice » et sa « fausse divinisation » qui conduirait à sa déshumanisation ! Ainsi, non seulement l’Eglise ne mépriserait pas l’amour humain dans cette acception d’Eros, mais elle s’en ferait le défenseur ! Combien d’idées reçues sur la position de l’Eglise en matière d’amour et de sexualité devraient tomber à la lecture de telles lignes !

 

Ce contre quoi le Pape s’élève dans ce document, ce n’est point l’Eros en tant que tel, mais un Eros « ivre et indiscipliné » qui conduit non à une montée (« extase ») vers le divin, mais à une « chute de l’homme ».

 

La pensée du Pape sur ce thème rejoint celle de Platon : « Dans les Lois, Platon fait l’éloge du plaisir, mais considère néanmoins comme faible et critiquable l’homme qui laisse le « tyran Eros » s’introniser dans son âme pour en gouverner, quotidiennement, tous les mouvements… » (J.-C. Guillebaud, « La tyrannie du plaisir », Editions du Seuil, 1998).

 

Et le Saint Père de citer le cas des prostituées « sacrées », qui ne sont en réalité que « des instruments pour susciter la folie divine » ; non des déesses, mais « des personnes humaines dont on abuse ».

 

Et voilà une seconde idée reçue qui s’effondre : celle de la prétendue misogynie de l’Eglise. A travers l’exemple anecdotique de ces prostituées, la Pape renvoie à l’attitude constante de l’Eglise vis-à-vis des femmes, que l’Eglise a dû défendre à certaines époques de l’histoire contre certaines mentalités issues des traditions humaines les mieux ancrées : que l’on songe ainsi, à titre d’exemple, au combat de l’Eglise contre la pratique du mariage « arrangé », au XIIe siècle, et à sa dénonciation de l'adultère... de l'homme : « Dans la société de l’époque, il n’est pas question pour un homme ou une femme de choisir son conjoint. Chez les nobles comme chez les paysans, et depuis des temps immémoriaux, ce sont les parents qui décident. En privilégiant le consentement individuel [en particulier de la femme, dont le libre consentement est placé au même niveau que celui de l'homme!] , l’Eglise fait œuvre subversive (…) La conception chrétienne du mariage apparaît comme d’autant plus subversive qu’elle se révèle, au sujet de certaines questions comme l’adultère, moins misogyne que le droit romain ou les coutumes germaniques. L’Eglise traite en effet les époux sur un pied d’égalité, et juge l’adultère du mari aussi répréhensible que celui de la femme. Dans l’optique laïque au contraire (et donc dans la société civile), c’est l’infidélité de la femme mariée qui seule compte : elle est jugée comme une menace contre l’équilibre de la famille, par l’intrusion possible d’enfants étrangers au sang de l’époux. » (J.-C. Guillebaud, « La tyrannie du plaisir », Editions du Seuil, 1998).

 

Une sexualité non réglée, non disciplinée, conduit donc nécessairement à une dégradation du corps, à une dévalorisation de la femme, conçue comme un simple « objet » sexuel (cf. la pornographie), à une « déshumanisation » de l’Eros, c’est-à-dire de l’amour naturel de l’homme et de la femme.

 

En prônant une juste conception de l’Eros, l’Eglise entend donc défendre l’honneur de la sexualité, l’honneur de l’amour humain entre l’homme et la femme, l’honneur du corps. Non seulement, on le voit, l’Eglise ne méprise pas le corps, mais elle en défend la grandeur et la dignité. Comment pourrait-elle d'ailleurs en faire autrement, lorsque son Seigneur Lui-même a pris chair de notre chair, conférant ainsi au corps humain une dignité nouvelle, une dignité toute… divine. C’est en cela certainement que le Pape se sépare de la pensée de Platon, pour qui dans le Giorgias, le corps est un « cachot pour l’âme ».]

 

Texte intégral de l'Encyclique

Par Matthieu BOUCART - Publié dans : Benoit XVI
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Vendredi 10 février 2006 5 10 /02 /Fév /2006 00:29

[Nous poursuivons notre commentaire de l'Encyclique du Pape Benoît XVI]

 

«Eros» et «agapè» – différence et unité.

 

3. À l’amour entre homme et femme, qui ne naît pas de la pensée ou de la volonté mais qui, pour ainsi dire, s’impose à l’être humain, la Grèce antique avait donné le nom d’eros.

 

Disons déjà par avance que l'Ancien Testament grec utilise deux fois seulement le mot eros, tandis que le Nouveau Testament ne l'utilise jamais : des trois mots grecs relatifs à l’amour – eros, philia (amour d’amitié) et agapè – les écrits néotestamentaires privilégient le dernier, qui dans la langue grecque était plutôt marginal.

 

[Commentaire de Bernard Guy, pasteur protestant : Éros est certainement le plus populaire des quatre termes [désignant l’amour]. Éros était le nom du dieu grec de l'amour correspondant au dieu romain Cupidon. Ce terme signifie essentiellement : amour passionné. Il nous parle d'un vif et brûlant désir. Dans la littérature grecque, éros désigne parfois l'amour du patriote, c'est-à-dire les sentiments passionnés de celui qui cherche à défendre sa patrie (…). On retrouve aussi ce terme utilisé pour décrire la passion d'un homme épris de l'argent. Il y a des gens qui ont un désir démesuré pour l'argent, qui ne pensent qu'à cela. Ignace d'Antioche, un père de l'Église qui a vécu entre la fin du 1er siècle et le début du 2ème, écrit dans une lettre qu'il adresse aux Romains : "Mon éros a été crucifié et je n'ai plus de passion pour les choses matérielles. Mais il y a maintenant en moi une source vive qui me dit à l'intérieur: Viens au Père". La passion matérielle d'Ignace avait été crucifiée avec Christ.

 

[Bien que nous retrouvions éros, utilisé dans la littérature grecque pour décrire différents types de passion, c'est pour désigner la passion sexuelle qu'il était le plus souvent utilisé. Au départ, il était utilisé pour désigner une passion sexuelle dans l'amour, une passion légitime. Mais l'homme étant ce qu'il est, le terme en est venu très vite à désigner une passion sexuelle dégradée, hors mariage. C'est peut-être pour cela d'ailleurs que nous ne le retrouvons pas dans le Nouveau Testament. Il semble que le Saint-Esprit et les auteurs du Nouveau Testament n'aient pas jugé bon de l'utiliser pour décrire une chose aussi belle que l'amour sexuel dans la vie d'un couple. Matthieu utilisera plutôt les termes "connaître" et "s'attacher" pour décrire un tel amour (Matt 1.25; 19.5).

 

[Éros est une énergie qui vient de Dieu et n'est pas nécessairement à rejeter. Il y a plusieurs passions que la Bible nous encourage à vivre:

 1. La passion pour Dieu (Luc 10.27)

 2. La passion pour sa Parole (Jér 15.16)

 3. La passion pour les personnes perdues (1 Cor 9.19-22)

 4. La passion pour notre épouse (Prov 5.18-20)

 

Mais plusieurs formes de passion sont à fuir : passion pour l'argent, pour la femme d'un autre, passions de la jalousie, de la vengeance, etc. Quand il s'agit de passion, la Bible ne dit pas de résister, mais de fuir car les passions sont des désirs brûlants auxquels il est très difficile de résister. Souvenons-nous de l'expérience de Joseph avec la femme de Potiphar (Gen 39:7-20) et ne jouons pas les braves!]

 

En ce qui concerne l'amour d'amitié (philia), il est repris et approfondi dans l’Évangile de Jean pour exprimer le rapport entre Jésus et ses disciples.

 

[Commentaire de Bernard Guy, pasteur protestant : Philia figure sous formes d'adjectifs, de noms et de verbes une cinquantaine de fois dans le Nouveau Testament et agapé, plus de trois cents fois. Ceci nous indique au départ qu'agapé est le terme consacré par le Saint-Esprit et les auteurs du Nouveau Testament pour décrire l'amour de Dieu (…).

 

Philia: un attachement émotif - Je vais vers telle personne parce que mon coeur m'y entraîne. J'éprouve des sentiments favorables pour quelqu'un et cela m'amène à rechercher sa compagnie. L'amour philia est un amour qui provient essentiellement du coeur. C'est l'amour typique des fréquentations. Lorsque deux jeunes gens se fréquentent, ils sont comme magnétisés l'un par l'autre. Ils sont constamment ramenés l'un vers l'autre par le coeur. Même à distance, les amoureux vibrent l'un pour l'autre. Et quand ils s'entrevoient, leur coeur se met à battre et leurs yeux scintillent. Le philia est un amour fait de sentiments et d'émotions.

 

[Philia: un amour spontané - L'amour philia n'est pas un amour que l'on peut commander ou forcer. À cause de son caractère émotif, il est plutôt imprévisible. Il vient ou ne vient pas : c'est un amour spontané.

 

[Philia: un amour fluctuant - L'amour philia est un amour qui vient et qui va. Il est très instable. Il nous envahit soudainement et nous quitte sans avertir. C'est souvent le seul amour qui existe dans les couples à part l'éros. Telle personne éprouve une attirance pour telle autre personne ; les deux tombent amoureux et conviennent de cheminer ensemble. C'est pour un temps l'amour à son meilleur. Puis, peu à peu, la lune de miel fait place au train-train quotidien, la griserie du début, à l'ennui et voilà nos deux tourtereaux désemparés. Que se passe-t-il donc? Nous nous aimions tant?... On conclut rapidement qu'il n'y a rien à faire, on passe l'éponge et on repart en quête d'une nouvelle aventure. Mais tant que l'on mise tout sur le philia, l'amour sentimental, toutes nos aventures se soldent par un échec. L'amour philia est un amour fluctuant.

 

[Philia: un amour égocentrique - L'amour philia est une relation de plaisir et de satisfaction personnelle. Je me tiens avec telle personne parce que j'ai du plaisir en sa compagnie. Nous ne faisons pas d'efforts pour nous entendre; notre relation est harmonieuse et agréable. Cette personne a les mêmes goûts que moi, les mêmes idées, les mêmes façons de voir ou d'agir : c'est moi en peinture. En réalité, c'est moi que j'aime. J'aime l'autre dans la mesure où il me ressemble. Il est dit dans Jean 15:19 que le monde aime ce qui est à lui : ce qui lui ressemble.

 

[Philia: un amour sélectif - Nous n'éprouvons d'amour philia que pour quelques-uns et cela est tout à fait normal. Avant même de vraiment connaître les gens, nous sommes attirés par certains plutôt que par d'autres. Jésus avait ses préférés. Il éprouvait un amour particulier pour Marthe, Lazare et Marie. Nous savons qu'il allait souvent chez eux pour se reposer. Il vivait une relation facile et agréable avec eux. Lorsque Lazare meurt, nous voyons Jésus attristé qui pleure et les juifs qui disent: "Voyez comme il l'aimait" (Jean 11.35-36). De plus, il y avait parmi les douze un disciple, l'apôtre Jean, pour lequel Jésus éprouvait plus d'amour et de tendresse que pour les autres (Jean 13.23; 20.2; 21.7; 21.20). Nous ne pouvons pas éprouver d'amour philia pour tous: il s'agit d'un amour sélectif, fondé sur les affinités.

 

[Philia : un amour humain - L'amour philia est une forme d'amour grandement désirable et nécessaire à la vie. Toutefois, cet amour n'est pas suffisant. Il ne constitue pas une base solide sur laquelle nous puissions bâtir des relations profondes et durables avec les autres. Il s'agit d'un amour humain que croyants ou non-croyants expérimentent également.

 

Source : http://www.formationbiblique.com/amour.html

Auteur : http://www.formationbiblique.com/bernardguy.html]

 

La mise de côté du mot eros, ainsi que la nouvelle vision de l’amour qui s’exprime à travers le mot agapè, dénotent sans aucun doute quelque chose d’essentiel dans la nouveauté du christianisme concernant précisément la compréhension de l’amour.

 

Dans la critique du christianisme, qui s’est développée avec une radicalité grandissante à partir de la philosophie des Lumières, cette nouveauté a été considérée d’une manière absolument négative.

 

Selon Friedrich Nietzsche, le christianisme aurait donné du venin à boire à l’eros qui, si en vérité il n’en est pas mort, en serait venu à dégénérer en vice. Le philosophe allemand exprimait de la sorte une perception très répandue : l’Église, avec ses commandements et ses interdits, ne nous rend-elle pas amère la plus belle chose de la vie ? N’élève-t-elle pas des panneaux d’interdiction justement là où la joie prévue pour nous par le Créateur nous offre un bonheur qui nous fait goûter par avance quelque chose du Divin ?

 

Texte intégral de l'Encyclique

Par Matthieu BOUCART - Publié dans : Benoit XVI
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Dimanche 5 février 2006 7 05 /02 /Fév /2006 23:31

PREMIÈRE PARTIE 

L'UNITÉ DE L'AMOUR
DANS LA CRÉATION
ET DANS L'HISTOIRE DU SALUT

 

 

Un problème de langage

 

[Nous poursuivons notre commentaire de l’Encyclique du Pape Benoît XVI]

 

2. L'amour de Dieu pour nous est une question fondamentale pour la vie et pose des interrogations décisives sur qui est Dieu et sur qui nous sommes.

 

À ce sujet, nous rencontrons avant tout un problème de langage.

 

Le terme «amour» est devenu aujourd'hui un des mots les plus utilisés et aussi un des plus galvaudés, un mot auquel nous donnons des acceptions totalement différentes.

 

Même si le thème de cette encyclique se concentre sur le problème de la compréhension et de la pratique de l’amour dans la Sainte Écriture et dans la Tradition de l’Église, nous ne pouvons pas simplement faire abstraction du sens que possède ce mot dans les différentes cultures et dans le langage actuel.

 

Rappelons en premier lieu le vaste champ sémantique du mot «amour» : on parle d’amour de la patrie, d’amour pour son métier, d’amour entre amis, d’amour du travail, d’amour entre parents et enfants, entre frères et entre proches, d’amour pour le prochain et d’amour pour Dieu.

 

Cependant, dans toute cette diversité de sens, l’amour entre homme et femme, dans lequel le corps et l’âme concourent inséparablement et dans lequel s’épanouit pour l’être humain une promesse de bonheur qui semble irrésistible, apparaît comme l’archétype de l’amour par excellence, devant lequel s’estompent, à première vue, toutes les autres formes d’amour.

 

Surgit alors une question : toutes ces formes d’amour s'unifient-elles finalement et, malgré toute la diversité de ses manifestations, l’amour est-il en fin de compte unique, ou bien, au contraire, utilisons-nous simplement un même mot pour indiquer des réalités complètement différentes ?

 

 

Texte intégral de l'Encyclique

Par Matthieu BOUCART - Publié dans : Benoit XVI
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Mercredi 1 février 2006 3 01 /02 /Fév /2006 13:05

LETTRE ENCYCLIQUE
DEUS CARITAS EST

DU SOUVERAIN PONTIFE
BENOÎT XVI
AUX ÉVÊQUES
AUX PRÊTRES ET AUX DIACRES
AUX PERSONNES CONSACRÉES
ET À TOUS LES FIDÈLES LAÏCS
SUR L'AMOUR CHRÉTIEN

 

[Nous commençons aujourd'hui notre lecture commentée de la première Encyclique du Pape Benoît XVI.

 

[1ère remarque : cette Encyclique s’adresse aux chrétiens. Les enseignements du Saint Père dans la présente encyclique doivent donc être lus comme tels par les non chrétiens ou non croyants. C’est un Papa (sens du mot « Pape ») qui écrit à ses enfants.]

 

INTRODUCTION

 

1. «Dieu est amour : celui qui demeure dans l’amour demeure en Dieu, et Dieu en lui» (1 Jn 4, 16). Ces paroles de la Première Lettre de saint Jean expriment avec une particulière clarté ce qui fait le centre de la foi chrétienne : l’image chrétienne de Dieu, ainsi que l'image de l'homme et de son chemin, qui en découle.

 

[Ce qui constitue le centre de notre foi (le mot «centre» revient trois fois dans ce premier paragraphe), c’est l’image chrétienne du Dieu Amour. L’amour de Dieu n’est donc pas quelque chose d’anecdotique, de secondaire, c’est le cœur du cœur de la Révélation divine. On ne peut rien comprendre à la foi chrétienne, ni à la morale chrétienne, si l’on oublie que l’homme est appelé à une relation personnelle avec un Dieu qui est Amour. Non pas un tyran, un Dictateur céleste, mais un Papa chéri (sens du mot « Abba »), un Dieu qui n’est qu’amour et Miséricorde pour l’homme.]

 

De plus, dans ce même verset, Jean nous offre pour ainsi dire une formule synthétique de l’existence chrétienne : «Nous avons reconnu et nous avons cru que l’amour de Dieu est parmi nous». Nous avons cru à l’amour de Dieu : c’est ainsi que le chrétien peut exprimer le choix fondamental de sa vie.

 

À l’origine du fait d’être chrétien, il n’y a pas une décision éthique ou une grande idée, mais la rencontre avec un événement, avec une Personne, qui donne à la vie un nouvel horizon et par là son orientation décisive. Dans son Évangile, Jean avait exprimé cet événement par ces mots : «Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique : ainsi tout homme qui croit en lui [...] obtiendra la vie éternelle» (3, 16).

 

[Le chrétien ne croit donc pas à une vague déité sans nom ni sans visage. Pour lui, Dieu, c’est Quelqu’un. Quelqu’un avec qui on peut nouer une relation, Quelqu’un qui nous veut le plus grand bien, et qui agit concrètement dans chacune de nos existences.

 

[Quelqu’un, cela suppose une altérité, donc une relation avec un autre que soi, avec différent de soi ; cela suppose une remise en question de soi-même, une tension vers l’Autre, une écoute, et par là même, un renoncement à notre propre volonté pour se rendre attentif à une autre volonté, une autre Parole que la nôtre… Telle est la conversion chrétienne : Se tourner vers Quelqu’un.

 

[Mais sans une rencontre personnelle avec Dieu, sans cette expérience de l’évènement de l’Amour de Dieu, quelle qu’en soit la forme, rien ne peut se faire dans notre vie, rien ne peut durablement changer, aucune conversion véritable n’est possible. Car seul l’Amour mérite d’être écouté et suivi ; seul l’Amour est digne d’amour. C’est sans doute la raison pour laquelle le Pape a souhaité parler de l’Amour de Dieu dans sa première Encyclique : afin de favoriser cette rencontre de l’homme avec l’Amour de Dieu, Principe de toutes les vertus humaines, et de l’héroïsme des Saints.]

 

En reconnaissant le caractère central de l’amour, la foi chrétienne a accueilli ce qui était le noyau de la foi d’Israël et, en même temps, elle a donné à ce noyau une profondeur et une ampleur nouvelles. En effet, l’Israélite croyant prie chaque jour avec les mots du Livre du Deutéronome, dans lesquels il sait qu’est contenu le centre de son existence : «Écoute, Israël: le Seigneur notre Dieu est l’Unique. Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta force» (6, 4-5). Jésus a réuni, en en faisant un unique précepte, le commandement de l’amour de Dieu et le commandement de l’amour du prochain, contenus dans le Livre du Lévitique : «Tu aimeras ton prochain comme toi-même» (19, 18 ; cf. Mc 12, 29-31).

 

Comme Dieu nous a aimés le premier (cf. 1 Jn 4, 10), l’amour n’est plus seulement un commandement, mais il est la réponse au don de l'amour par lequel Dieu vient à notre rencontre.

 

[Dieu nous a aimé le premier... C’est la découverte de cet Amour primordial qui va faire naître en nous le désir de plaire à Dieu, comme un fiancé cherche à plaire à sa fiancée, et de lui rendre amour pour amour. La morale chrétienne n’est rien d’autre que le débordement d’amour de l’homme envers son Dieu à qui il offre et consacre sa vie.

 

[« Dans la bouche de Jésus (…), écrivait le père Raniero Cantalamessa, prédicateur de la Maison pontificale, se convertir (…) signifie (…) saisir le salut qui est venu aux hommes gratuitement, à travers l’initiative libre et souveraine de Dieu.

 

[« Il n’y a plus, d’abord, la conversion de la part de l’homme et ensuite le salut, comme récompense de la part de Dieu ; mais d’abord le salut, comme offre généreuse et gratuite de Dieu, puis la conversion comme réponse de l’homme. C’est en cela que consiste la «Bonne Nouvelle», le caractère joyeux de la conversion évangélique.

 

[« Dieu n’attend pas que l’homme fasse le premier pas, qu’il change de vie, qu’il fasse de bonnes œuvres, comme si le salut était une récompense due à ses efforts. Non, il y a d’abord la grâce, l’initiative de Dieu. En cela, le christianisme se distingue de toute autre religion : elle ne commence pas par prêcher le devoir mais le don ; elle ne commence pas par la loi mais par la grâce. » (Méditation de l’Evangile du dimanche 22 janvier 2006)]

 

Dans un monde où l’on associe parfois la vengeance au nom de Dieu, ou même le devoir de la haine et de la violence, c’est un message qui a une grande actualité et une signification très concrète.

 

C’est pourquoi, dans ma première Encyclique, je désire parler de l’amour dont Dieu nous comble et que nous devons communiquer aux autres.

 

Par là sont ainsi indiquées les deux grandes parties de cette Lettre, profondément reliées entre elles.

 

La première aura un caractère plus spéculatif, étant donné que je voudrais y préciser – au début de mon Pontificat – certains éléments essentiels sur l'amour que Dieu, de manière mystérieuse et gratuite, offre à l'homme, de même que le lien intrinsèque de cet Amour avec la réalité de l'amour humain.

 

La seconde partie aura un caractère plus concret, puisqu'elle traitera de la pratique ecclésiale du commandement de l'amour pour le prochain. La question est très vaste, un long développement dépasserait néanmoins le but de cette Encyclique. Je désire insister sur certains éléments fondamentaux, de manière à susciter dans le monde un dynamisme renouvelé pour l'engagement dans la réponse humaine à l'amour divin.

 

[1ère partie

L’unité de l’amour dans la création et dans l’histoire du salut
- Un problème de langage [2]
- « Eros » et « Agapè »  - différence et unité [3-8]
- La nouveauté de la foi biblique [9-11]
- Jésus-Christ : l’amour incarné de Dieu [12-15]
- Amour de Dieu et amour du prochain [16-18]

 

2ème partie

Caritas :  l’exercice de l’amour de la part de l’Eglise en tant que communauté d’amour
- La charité de l’Eglise comme manifestation de l’amour trinitaire [19]
- La charité comme tâche de l’Eglise [20-25]
- Justice et charité [26-29]
- Les nombreuses structures de service caritatif dans le contexte social actuel [30]
- Le profil spécifique de l’activité caritative de l’Eglise [31]
- Les responsables de l’action caritative de l’Eglise [32-39]

Conclusion [40-42].]

 

 

Lire le texte intégral de l'Encyclique

Par Matthieu BOUCART - Publié dans : Benoit XVI
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Lundi 30 janvier 2006 1 30 /01 /Jan /2006 13:44

ROME, Dimanche 29 janvier 2006 (ZENIT.org) – Nous publions ci-dessous le commentaire de Chiara Lubich, fondatrice du Mouvement des Focolari, sur la première encyclique de Benoît XVI « Deus caritas est ».

* * *

« Dieu est amour ». Ma gratitude est grande envers le pape Benoît XVI depuis l’annonce du titre de sa première encyclique ! Il fait naître en nous l’espoir que le grand message « Dieu est amour », que le mot « amour » ramené à sa splendeur originelle, se propagent à l’infini, comme lorsqu’on jette un caillou dans l’eau et que se forment des cercles concentriques qui vont en s’élargissant. L’intérêt des médias, dès avant sa présentation et plus encore maintenant, le laisse prévoir.

 

« Dieu est Amour » est certainement la Parole que Jésus veut dire aujourd’hui, en ce nouveau millénaire.

 

Oui, l’amour est inscrit dans la nature même de l’Église, comme l’écrit le pape. Ces dernières décennies de nouveaux charismes suscités par l’Esprit sont venus accroître son patrimoine déjà riche. L’annonce : « Dieu est amour ! Dieu t’aime tel que tu es » est passée de bouche à oreille, transformant la vie de millions de personnes. Pour nous, ce fut une lumière qui a brillé aux heures les plus noires de notre histoire – la seconde guerre mondiale – et qui nous a donné un éclairage sur tout l’évangile, nous faisant découvrir que Jésus n’avait pas craint de prononcer le mot amour. Mieux, nous avons compris que l’amour est le cœur même de Son message, qu’il est bien « la puissance créatrice primordiale qui meut l’univers », notre petite histoire personnelle comme l’Histoire du monde.

 

Je suis sûre que l’encyclique du pape suscitera un écho spontané dans toute l’Église et ailleurs. L’amour vécu ne se limite pas à apporter une aide concrète au prochain, mais pousse aussi à « communiquer aux autres l’amour de Dieu que nous avons reçu ». Aussi cet amour, souvent vécu avec héroïsme et silencieusement, sera-t-il fécond au sein des familles, dans les parlements et dans les usines, dans les universités et dans les quartiers, dans les zones du monde sous-développées et en ceux qui portent en eux l’empreinte de l’Homme-Dieu qui crie l’abandon du Père.

 

Ainsi, d’une certaine façon, seront visibles le Dieu vivant et son agir dans notre temps, comme le souhaite Benoît XVI. Et Dieu, redécouvert Amour, attirera le monde.

 

[Traduction française distribuée par le site www.focolare.org]

Par Matthieu BOUCART - Publié dans : Benoit XVI - Communauté : Diverses croyances...
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Samedi 28 janvier 2006 6 28 /01 /Jan /2006 15:32

Cher ami lecteur,

 

Je te propose une lecture suivie et commentée de l’Encyclique du Pape Benoît XVI sur l’Amour de Dieu. Nous l’étudierons ainsi paragraphe par paragraphe au gré de ce que pourra nous souffler l’Esprit de Vérité.

 

Mais avant de rentrer dans ce texte, je te propose une réflexion qui m’est inspirée par les évènements et la Parole de Dieu. C’est souvent ainsi que Dieu nous parle : par les circonstances de notre vie, de la vie du monde ou de l’Eglise, et dans Sa Parole, telle qu’elle nous est livrée en particulier dans la liturgie de l’Eglise.

 

1ère observation : comment ne pas être frappé par la conjonction entre la publication officielle de cette nouvelle Encyclique et la fin de la semaine de prière pour l’unité des chrétiens.

 

Le Pape Benoît XVI lui-même l’a fait remarquer lors de son audience générale du mercredi 18 janvier : «Il s'est écoulé beaucoup de temps avant que le texte ne soit prêt et traduit. A présent, il me semble que c'est un don de la Providence que le texte soit publié précisément le jour où nous prierons pour l'unité des chrétiens (…).

 

« A première vue, « Dieu est Amour » n’est pas un thème directement œcuménique. Mais le cadre général, le fondement sont œcuménique parce que l’Amour de Dieu, et notre amour, sont la condition de l’unité des chrétiens, la condition de la paix dans le monde.

 

Au cours des secondes vêpres œcuméniques de la fête de la Conversion de saint Paul, le 25 janvier dernier, le Saint Père déclarait encore : « Deus Caritas est. Dieu est Amour. C'est sur ce roc solide que repose toute la foi de l'Eglise. En particulier, c'est sur lui que se fonde la recherche patiente de la pleine communion entre tous les disciples du Christ : en fixant le regard sur cette vérité, sommet de la révélation divine, les divisions, tout en conservant leur douloureuse gravité, apparaissent surmontables et ne nous découragent pas ».

 

Le cardinal Walter Kasper, président du conseil pontifical pour la Promotion de l’Unité des Chrétiens, a commenté au micro de Radio Vatican le thème annoncé de l’encyclique du pape en ces termes. « Tout le monde attend cette encyclique, disait-il, et donc aussi nos amis orthodoxes et protestants. Le thème est la charité et l’amour, un thème fondamental pour l’œcuménisme, parce que la pleine communion veut dire aussi amour plénier. Et donc, cette encyclique aura un grand impact œcuménique.

 

« Ce thème de l’amour est très proche du pape Benoît XVI qui est un expert de saint Augustin, et de saint Bonaventure. Dans les deux grands théologiens et saints, le thème de l’amour et de la charité est central. Ce sera une encyclique très importante ».

 

2e remarque : elle a trait cette fois à la conjonction entre la publication de l’Encyclique le 25 janvier, et le message de la Vierge Marie à Medjugorje du même jour :

 

« Chers enfants, aujourd´hui encore, je vous invite à être porteurs de l’Evangile dans vos familles. N´oubliez pas, petits enfants, de lire les Saintes Ecritures. Mettez-les dans un lieu visible et témoignez par votre vie que vous croyez et que vous vivez la Parole de Dieu. Je suis proche de vous par mon amour et j´intercède devant mon Fils pour chacun de vous. Merci d’avoir répondu à mon appel. »

 

Cf. la position de l’Eglise sur Medjugorje.

 

Au moment où le Pape Benoît XVI nous délivre sa première Encyclique, le Ciel nous invite donc à écouter et méditer la Parole de Dieu.

 

Beaucoup de nos contemporains pensent que Dieu est silencieux, qu’Il est muet, et donc indifférent au sort de notre vie. Mais combien parmi eux ont-ils lus la Bible ? Combien ont-ils ouvert leur Evangile pour y trouver une lumière sur la condition de leur existence ? La Parole de Dieu est notre lampe pour la route, elle éclaire le sens de nos vies, elle est nourriture pour notre âme. Comme l’écrivait St Jérôme, « Ignorer les Ecritures, c’est ignorer le Christ ». C’est pourquoi il est si important pour répondre à l’appel de Dieu à la conversion (cf. messe du 3e dimanche ordinaire, cf. aussi notre article du 4 janvier 2006, « 2006 : le temps des résolutions (2) : se décider pour Jésus »), de retrouver le contact avec la Parole de Dieu, et de la lire et la méditer, si possible chaque jour.

 

Mais comment lire la Bible, quand on en a pas l’expérience ? Il s’agit d’un très gros livre. Par où commencer ? Le livre de la Genèse ? Un Evangile ? Faut-il l’ouvrir à n’importe quelle page, au hasard ?

 

La liturgie peut nous offrir un bon moyen d’entrer en relation avec Dieu au moyen de sa Parole. Chaque jour nous est proposé un texte de l’Ancienne Alliance, un Psaume et un passage d’Evangile. De nombreux commentaires existent pour nous aider dans notre démarche, je pense aux ouvrages de Noël QUESSON que l’on peut trouver dans toute bonne librairie religieuse. Les textes bibliques eux-mêmes sont disponibles dans des revues liturgiques telles Magnificat ou Prions en Eglise. On peut aussi méditer plus profondément les textes du dimanche, faciles à trouver dans n’importe quel Missel, ou sur Internet. Là encore, de nombreux ouvrages de commentaires bibliques existent, citons ceux de Marie-Noëlle THABUT dont certains extraits sont disponibles en ligne (cf. Site en Liens du présent Blog). En trois ans (le temps que Jésus a pris pour enseigner ses disciples), un cycle biblique complet a été parcouru, et les principaux passages de la Sainte Ecriture ont été lus, entendus, médités et priés.

 

Dans la liturgie de l’Eglise, Dieu nous parle au quotidien, il interpelle nos cœurs et nous invite à l’écoute filiale.

 

Or, que nous dit actuellement le Seigneur dans la Sainte Liturgie ? Ce sera là notre troisième observation.

 

La première lecture de la messe du 4e dimanche ordinaire demain est tirée du Livre du Deutéronome, chapitre 18, versets 15 à 20 : « Moïse dit au peuple d'Israël : « Au milieu de vous, parmi vos frères, le Seigneur votre Dieu fera se lever un prophète comme moi, et vous l'écouterez. (…) Je ferai se lever au milieu de leurs frères un prophète comme toi ; je mettrai dans sa bouche mes paroles, et il leur dira tout ce que je lui prescrirai. Si quelqu'un n'écoute pas les paroles que ce prophète prononcera en mon nom, moi-même je lui en demanderai compte. » « Voilà un enseignement nouveau, proclamé avec autorité ! » s’exclament admiratives les foules, en écoutant Jésus parler (Marc 1. 27). Et le Psaume 94 de nous interroger : « Aujourd’hui, écouterez-vous sa Parole ? »

 

Nous sommes donc invités, je le crois à la lumière du message de la Vierge et de la Parole de Dieu, à écouter la parole du Pape comme la parole d’un prophète, c’est-à-dire d’un « porte-parole » de Dieu. Tous les Baptisés, certes, participent chacun à sa manière à la mission prophétique du Christ. Mais le Pape est d’une manière toute spéciale investit par l’Esprit Saint du charisme lui permettant de parler à coup sûr, en certaines circonstances, au nom du Christ Ressuscité.

 

« Le Souverain Pontife parle au nom du Christ, non pas au nom de l’Eglise.

 

« Il est vicaire du Christ , non pas de L’Eglise. »

 

(cf. Charles Journet, « Petit Catéchisme sur l’Eglise », Editions Saint-Augustin-Saint-Maurice,1985, page 18).

 

C’est pourquoi une Encyclique du Pape est toujours un évènement, car elle participe de cette Parole que le Verbe nous adresse encore aujourd’hui.

 

« L'on ne doit pas penser que ce qui est proposé dans les lettres Encycliques n'exige pas de soi l'assentiment, sous le prétexte que les Papes n'y exerceraient pas le pouvoir suprême de leur magistère. C'est bien, en effet, du magistère ordinaire que relève cet enseignement et pour ce magistère vaut aussi la parole : "Qui vous écoute, m'écoute... " (Luc 10. 16), et le plus souvent ce qui est proposé et imposé dans les Encycliques appartient depuis longtemps d'ailleurs à la doctrine catholique.

 

« Que si dans leurs Actes, les Souverains Pontifes portent à dessein un jugement sur une question jusqu'alors disputée, il apparaît donc à tous que, conformément à l'esprit et à la volonté de ces mêmes Pontifes, cette question ne peut plus être tenue pour une question libre entre théologiens. » (cf. Pie XII, Encyclique Humani generis)

 

« Celui-ci est mon Fils bien-aimé, nous dit le Seigneur aujourd’hui au sujet du Pape Benoît XVI. Ecoutez-le ».

Par Matthieu BOUCART - Publié dans : Benoit XVI - Communauté : LES MIRACLES DE LA FOI
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Jeudi 19 janvier 2006 4 19 /01 /Jan /2006 22:34

Cher ami lecteur,

 

C’est désormais officiel, l’encyclique tant attendue du Pape Benoît XVI sera publiée mercredi prochain 25 janvier, en la fête de la conversion de Saint Paul, au terme de la semaine de prière pour l’unité des chrétiens. C’est le Saint Père qui l’a lui-même annoncé hier à la fin de son audience générale.

 

Cette première encyclique aura pour titre « Deus Caritas Est », « Dieu est amour ». Ce titre nous réjouit beaucoup, car ainsi que nous l’écrivions ici-même dans notre tout premier article (« Parler de Dieu », 20 décembre 2005), « ce monde aujourd'hui a plus que jamais besoin qu'on lui parle de l'Amour de Dieu, Amour ô combien méconnu, dont notre coeur a si soif, et que le Christ est venu manifester au monde par sa mort et sa résurrection. C'est du Coeur de Jésus ressuscité que se répandent sur l'humanité les fleuves d'eaux vives de l'Amour miséricordieux de Dieu. »

 

La considération de la miséricorde infinie de notre Dieu pour chacun de nous est essentielle pour nous permettre d’entrer dans une démarche de conversion intérieure, ainsi que nous y invitaient le Saint Père et la Vierge Marie le 25 décembre dernier (cf. "2006, le temps des résolutions : se décider pour Jésus", 4 janvier 2006). Car si Dieu n’est pas Amour, l’aventure spirituelle ne vaut pas la chandelle. Que je croie en Dieu est une chose. Mais si Dieu ne m’aime pas, ne pense pas à moi, ne se soucie pas de moi, ne m’aide pas… Alors, il vaut mieux certainement s’en détourner, et profiter au mieux des quelques menus plaisirs que la vie peut m’offrir tant que je suis vivant. Cela est vrai aussi au plan humain : je peux ne pas douter de l’existence de mon propre père. Mais s’il ne s’occupe pas de moi, s’il ne me témoigne pas d’affection, ou pire… s’il me bat, bref, s’il ne m’aime pas, que cela peut-il me faire qu’il existe ou non ? Peut-être même vaudrait-il mieux qu’il n’existe pas... « Si Dieu existe, j’espère qu’Il a une bonne excuse » disait Woody Allen. En tout cas, autant aller chercher du réconfort ailleurs.

 

Parler de l’Amour de Dieu aujourd’hui aux hommes et aux femmes de ce temps est donc essentiel, et pour beaucoup, une question de vie ou de mort. Jésus lui-même le dit à Sainte Faustine : « L'humanité ne trouvera pas la paix tant qu'elle ne se tournera pas avec confiance vers ma miséricorde. » (Petit Journal n°300) « Proclame que la miséricorde est le plus grand attribut de Dieu. » (PJ n°301). Les révélations particulières que Jésus a pu faire à la petite sainte polonaise ont conduit cette dernière à comprendre avec émerveillement « que l'amour et la miséricorde sont le plus grand attribut de Dieu, car ils unissent la créature au Créateur » (PJ n°185)

 

"Si tu savais le don de Dieu", disait Jésus à la Samaritaine (Jn 4. 10). "Si tu connaissais celui qui te dis donne-moi à boire, c'est toi qui lui aurait demandé, et il t'aurait donné de l'eau vive". Oui, si les pécheurs savaient de quel amour ils sont aimés : « Qu'aucun pécheur ne craigne de m'approcher, dit encore Jésus à Sainte Faustine. Les flammes de la miséricorde me brûlent, et je veux les répandre sur les âmes humaines »  (PJ n°50).

 

Il est donc important que l’Eglise proclame à temps et à contre temps la vérité sur Dieu, la vérité de l’Amour de Dieu, la vérité de l’Amour qu’est Dieu, afin que l’humanité puisse enfin se tourner, confiante et sans crainte, vers Celui qui est la source de toute vie, de toute vraie joie, et qui détient la clef de son bonheur et de son avenir.

 

« Cette révélation du vrai visage de Dieu est absolument capitale. Car je crois profondément que l'athéisme de beaucoup, ou la tiédeur spirituelle de certains, trouvent leur cause primordiale dans la peur de Dieu. Peur d'un Dieu justicier, vengeur, teigneux, d'un Dieu qui punit et empêche de vivre, d'un Dieu ennemi des plaisirs et de la liberté, d'un Dieu qui prendrait un malin plaisir à charger la conscience de l'homme du poids d'une culpabilité aussi insupportable qu'aliénante. » (« Le vrai visage de Dieu », 28 décembre 2005).

 

Comme l’écrit encore le Père Stan Rougier : « Les contrefaçons de Dieu portent en germe l’athéisme comme le nuage porte la pluie ».

 

Réjouissons-nous donc de cette prochaine encyclique qui nous parlera de l’essentiel de ce que nous devons savoir pour notre salut : que Dieu nous aime...

Par Matthieu BOUCART - Publié dans : Benoit XVI - Communauté : Praedicatho.com
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Dimanche 8 janvier 2006 7 08 /01 /Jan /2006 22:32

Cher ami lecteur,

 

Dans l’attente – fébrile, il faut bien le dire – de la première encyclique du Pape Benoît XVI, nous souhaitons revenir en ce jour de l’Epiphanie – où nous adorons, avec les mages venus d’Orient, le Sauveur du monde –, sur l’important message du Saint Père le 1er janvier dernier, en la Journée Mondiale de la Paix.

 

Dans ce texte, une parole m’a personnellement beaucoup touché : « Tous les hommes appartiennent à une unique et même famille. La mise en avant exagérée de leurs différences contraste avec cette vérité fondamentale. Il faut retrouver la conscience d'avoir en commun une même destinée, en dernier ressort transcendante, pour pouvoir mettre en valeur au mieux les différences historiques et culturelles, sans s'opposer, mais en se concertant avec les personnes qui appartiennent aux autres cultures » (§ 6).

 

« Tous les hommes appartiennent à une unique et même famille… » Comme il est bon de laisser retentir cette parole dans notre cœur. Par delà les différences de races, de langues, de cultures, de traditions,… l’humanité sortie des mains de Dieu est UNE. UNE comme Dieu est UN. C’est parce que nous avons UN seul Dieu et Père que tous les hommes sont frères (cf. Ep 4.6).

 

Le Seigneur l’avait déjà dit à Abraham, le père des croyants : « En toi seront bénies TOUTES les familles de la terre. »(Gen 12. 3). Toutes les familles de la terre… Il n’est donc pas possible, on le voit, de justifier le moindre racisme, la moindre intolérance envers les hommes, par le moyen de la Bible. Bien au contraire, le Livre de la Genèse nous invite à considérer la Création de l’homme comme foncièrement bonne et bénie de Dieu ; le Livre de la Sagesse proclame quant à lui l’Amour de Dieu envers toutes ses créatures, sans exception :

 

« Tu aimes en effet tout ce qui existe, tu n'as de répulsion envers aucune de tes oeuvres, car tu n'aurais pas créé un être en ayant de la haine envers lui. Et comment aurait-il subsisté, si tu ne l'avais pas voulu ? Comment aurait-il conservé l'existence, si tu ne l'y avais pas appelé ? Mais tu épargnes tous les êtres, parce qu'ils sont à toi, Maître qui aimes la vie, toi dont le souffle impérissable anime tous les êtres. » (Sg 11. 24-26).

 

L’Ecriture Sainte, malgré les nombreuses violences qui y sont relatées et qui ne sont jamais révélatrices que de la dureté du cœur de l’homme, est fondamentalement un texte de Paix, un Livre qui nous révèle l’Amour éternel d’un Dieu qui « ne fait pas de différence entre les hommes ».

 

Saint Pierre, le premier Pape de l’histoire de l’Eglise, le proclame haut et fort dans les Actes des Apôtres : « En vérité, je le comprends : Dieu ne fait pas de différence entre les hommes ; mais, quelle que soit leur race, il accueille les hommes qui l'adorent et font ce qui est juste. Il a envoyé la Parole aux fils d'Israël, pour leur annoncer la paix par Jésus Christ : c'est lui, Jésus, qui est le Seigneur de tous » (Actes 10. 34-36).

 

C’est la raison pour laquelle Jésus est fondamentalement le Prince de la Paix. Sa naissance dans la crèche de Bethléem est interprétée par le chœur des Anges comme la descente de la Paix de Dieu sur cette terre : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes qu’Il aime ». Par le don de l’Enfant Jésus, Dieu donne Sa paix à ce monde sans paix. « Dans cet Enfant, Dieu oppose sa bonté à la violence de ce monde et il nous appelle à suivre l’Enfant. » (Homélie de la nuit de Noël du Pape Benoit XVI).

 

Mais revenons au § 6 du message de ce 1er janvier 2006 : « Tous les hommes appartiennent à une unique et même famille. La mise en avant exagérée de leurs différences contraste avec cette vérité fondamentale. Il faut retrouver la conscience d'avoir en commun une même destinée, en dernier ressort transcendante, pour pouvoir mettre en valeur au mieux les différences historiques et culturelles, sans s'opposer, mais en se concertant avec les personnes qui appartiennent aux autres cultures. »

 

C’est la foi en Dieu qui permet d’entrer pleinement dans une démarche de Paix. Car la conscience d’une fraternité universelle ne peut s’enraciner durablement que dans la foi en un Dieu Créateur et Père de tous les hommes ; et les différences entre les hommes ne peuvent être véritablement dépassées que si l’on retrouve « la conscience d’avoir en commun une même destinée, en dernier ressort transcendante ». C’est donc la Vérité sur Dieu, et sur sa Bonté infinie envers toutes ses créatures, ainsi que la Vérité sur l’homme et sa destinée surnaturelle, qui sont les mieux à même de garantir au monde la Paix.

 

C’est ce qu’exprime notre Pape un peu plus loin dans son message du 1er janvier : « La reconnaissance de la pleine vérité de Dieu est la condition préalable et indispensable pour la consolidation de la vérité de la paix.

 

« Dieu est Amour qui sauve, Père aimant qui désire voir ses enfants se reconnaître entre eux comme des frères cherchant de manière responsable à mettre leurs différents talents au service du bien commun de la famille humaine.Dieu est source inépuisable de l'espérance qui donne sens à la vie personnelle et collective. Dieu, Dieu seul, rend efficace toute œuvre de bien et de paix » (§ 11).

 

A l’inverse, la négation de Dieu conduit inéluctablement à des situations de conflit et de guerre, voire à la négation de l’homme lui-même. « L'histoire a amplement démontré que faire la guerre à Dieu pour l'extirper du cœur des hommes conduit l'humanité, effrayée et appauvrie, vers des choix qui n'ont pas d'avenir » (§ 11).

 

L’Eglise « rappelle à tous que, pour être authentique et durable, la paix doit être construite sur le roc de la vérité de Dieu et de la vérité de l'homme. Seule cette vérité peut sensibiliser les esprits à la justice, les ouvrir à l'amour et à la solidarité, encourager tous les hommes à travailler pour une humanité réellement libre et solidaire. Oui, le fondement d'une paix authentique s'appuie seulement sur la vérité de Dieu et de l'homme. » (§ 15).

 

« Devant les risques que l'humanité vit à notre époque, il est du devoir de tous les catholiques d'intensifier, dans toutes les parties du monde, l'annonce et le témoignage de "l'Évangile de la paix"» (§ 11).

 

Par Matthieu BOUCART - Publié dans : Benoit XVI - Communauté : Communauté spirituelle
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Mercredi 4 janvier 2006 3 04 /01 /Jan /2006 14:49

Cher ami lecteur,

 

Nous méditions dans notre précédent article du 1er janvier sur les résolutions que nous essayons de prendre à chaque début d’année. Je voudrais aujourd’hui vous inviter à vous rendre attentif à ce que « l’Esprit dit aux Eglises » : à quel changement nous invite le Seigneur Lui-même en ce début d’année 2006 ?

 

J’ai été frappé pour ma part de l’étonnante conjonction de deux messages distincts reçus le 25 décembre dernier, je jour de Noël.

 

Le premier message est celui du Pape Benoît XVI, tiré de son homélie de Noël. Le Pape s’interrogeait sur le sens du chant de la troupe céleste dont les bergers ont été les témoins émerveillés : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux, chantaient les Anges de Dieu, et paix sur la terre aux hommes qu’Il aime ».

 

« Autrefois on lisait : «...aux hommes de bonne volonté» ; dans la nouvelle traduction, on dit : «...aux hommes, qu’il aime». Que signifie ce changement? La bonne volonté ne compte-t-elle plus? Posons mieux la question : qui sont les hommes que Dieu aime et pourquoi les aime-t-il? Dieu est-il partial? Aime-t-il seulement des personnes déterminées et abandonne-t-il les autres à elles-mêmes?

 

« L’Évangile répond à ces questions en nous présentant quelques personnes particulières aimées de Dieu. Ce sont des personnes précises – Marie, Joseph, Élisabeth, Zacharie, Siméon, Anne, etc. Mais il y a aussi deux groupes de personnes : les bergers et les sages de l’Orient, ceux qu’on appelle les rois mages.

 

« Arrêtons-nous en cette nuit sur les bergers. Quelle sorte d’hommes sont-ils? Dans leurs milieux, les bergers étaient méprisés ; ils étaient considérés comme peu fiables et, au tribunal, ils n’étaient pas admis comme témoins. Mais qui étaient-ils en réalité? Ils n’étaient certainement pas de grands saints, si par ce terme nous entendons des personnes de vertu héroïque. C’étaient des âmes simples.

 

« L’Évangile met en lumière une caractéristique qui, par la suite, dans les paroles de Jésus, aura un rôle important : c’étaient des veilleurs. Cela vaut avant tout dans le sens extérieur: de nuit, ils veillaient auprès de leurs moutons. Mais cela vaut aussi dans un sens plus profond : ils étaient disponibles à la parole de Dieu. Leur vie n’était pas fermée sur elle-même; leur cœur était ouvert. D’une certaine façon, au plus profond, ils L’attendaient. Leur vigilance était disponibilité – disponibilité à écouter, disponibilité à se mettre en route ; elle était une attente de la lumière qui leur indiquerait le chemin. C’est cela qui intéresse Dieu.

 

« Dieu aime tous les hommes parce que tous sont ses créatures. Mais certaines personnes ont fermé leur âme ; son amour ne trouve aucun accès auprès d’eux. Ils croient qu’ils n’ont pas besoin de Dieu; ils ne le veulent pas.

 

« D’autres, qui peut-être moralement sont aussi pauvres et pécheurs, souffrent au moins de cela. Ils attendent Dieu. Ils savent qu’ils ont besoin de sa bonté, même s’ils n’en ont pas une idée précise. Dans leur cœur ouvert à l’attente, la lumière de Dieu peut entrer et, avec elle, sa paix. Dieu cherche des personnes qui apportent sa paix et qui la communiquent. Demandons-lui de faire en sorte qu’il ne trouve pas notre cœur fermé. Faisons en sorte de pouvoir devenir des porteurs actifs de sa paix – précisément dans notre temps. »

 

Le second message reçu ce 25 décembre vient de la Paroisse de Medjugorje, en Bosnie-Herzégovine. Là, la Vierge Marie a délivré à Jacov le message suivant, dont le lien de parenté avec l'extrait que nous venons de lire de l’homélie du Pape Benoît XVI est remarquable :

 

"Chers enfants, aujourd'hui, avec Jésus dans les bras, je vous appelle d'une manière particulière à la conversion. Enfants, à travers tout ce temps où Dieu m'a permis d'être avec vous, je vous ai continuellement appelés à la conversion. Beaucoup de vos coeurs sont restés fermés. Petits enfants, Jésus est paix, amour, joie, et c'est pourquoi maintenant, décidez-vous pour Jésus. Commencez à prier. Priez-le pour le don de la conversion. Petits enfants, c'est seulement avec Jésus que vous pouvez avoir la paix, la joie et le coeur rempli d'amour. Petits enfants, je vous aime. Je suis votre Mère et je vous donne ma bénédiction maternelle."

 

Voilà bien un message qu’il faudrait prendre le temps de ruminer et méditer. La Vierge Marie nous invite à la conversion. Notons que ce message s’adresse à tous, et pas seulement aux non-croyants. La Vierge déplore que « beaucoup de cœurs sont restés fermés ». Est-ce que mon cœur à moi est ainsi fermé ?

 

En ce jour de la fête de la nativité de son Fils, la Mère de Dieu donne le divin remède à notre fermeture du cœur, à travers ces trois recommandations qui pourraient nous accompagner tout au long de cette année 2006 comme autant de résolutions :

 - Décidez-vous pour Jésus (devenons des « veilleurs », comme les bergers de Bethléem)

 - Commencez à prier (soyons disponibles à la parole de Dieu, tournons-nous vers Lui, attendons le, mettons-nous en route)

 - Priez Dieu pour le don de la conversion (Demandons au Seigneur de faire en sorte qu’il ne trouve pas notre cœur fermé).

 

« Au début d’une nouvelle année, nous sommes comme invités [par la Très Sainte Vierge] à nous mettre à son école, à l’école de la fidèle disciple du Seigneur, pour apprendre d’Elle et accueillir dans la foi et dans la prière le salut que Dieu veut offrir à ceux qui ont confiance en son amour miséricordieux. » (Homélie du Pape Benoît XVI le 1er janvier 2006).

Par Matthieu BOUCART - Publié dans : Benoit XVI - Communauté : Communauté spirituelle
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Mercredi 28 décembre 2005 3 28 /12 /Déc /2005 21:17

Cher ami lecteur, je viens juste de rentrer à Paris, après cinq longues heures de trains. Je suis un peu fourbu, mais tellement heureux d'avoir pu vivre cette fête de Noël en famille, dans une région merveilleuse.

 

Durant ces quelques jours de vacances, j'ai eu l'occasion de prendre connaissance sur Internet des derniers documents du Pape Benoit XVI, en particulier son homélie de la Nuit de Noël, et son message de Noël.

 

Notre bien-aimé Saint Père nous invite à contempler l'Enfant de la crèche comme une véritable révélation de Dieu sur Lui-même. Par le mystère de son Incarnation, le Fils Eternel du Père nous révèle QUI est Dieu.

 

"À Noël, le Tout-Puissant s’est fait petit enfant et il demande aide et protection ; sa façon d’être Dieu provoque notre façon d’être hommes" (Message de Noël)

 

"En Jésus Christ, le Fils de Dieu, Dieu lui-même s’est fait homme (...)

 

"L’aujourd’hui éternel de Dieu est descendu dans l’aujourd’hui éphémère du monde et il entraîne notre aujourd’hui passager dans l’aujourd’hui éternel de Dieu.

 

"Dieu est si grand qu’il peut se faire petit.

 

"Dieu est si puissant qu’il peut se faire faible et venir à notre rencontre comme un enfant sans défense, afin que nous puissions l’aimer.

 

"Dieu est bon au point de renoncer à sa splendeur divine et descendre dans l’étable, afin que nous puissions le trouver et pour que, ainsi, sa bonté nous touche aussi, qu’elle se communique à nous et continue à agir par notre intermédiaire.

 

"C’est cela Noël (...) : Dieu est devenu l’un de nous, afin que nous puissions être avec Lui, devenir semblables à Lui.

 

"Il a choisi comme signe l’Enfant dans la crèche : Il est ainsi. De cette façon nous apprenons à le connaître." (Homélie de Noël). 

 

Dans son commentaire de l'Evangile de la Nuit de Noël (Luc 2. 1-14), Marie-Noëlle THABUT ne dit pas autre chose : "Que peut-on craindre d'un tout petit? Et si Dieu, tout simplement, avait imaginé de naître sous les traits d'un nourrisson pour que nous quittions à tout jamais nos craintes spontannées à son égard?..." ("L'intelligence des Ecritures", Tome 3 - Année B, Editions SOCEVAL, 1999)

 

Cette révélation du vrai visage de Dieu est absolument capitale. Car je crois profondément que l'athéisme de beaucoup, ou la tiédeur spirituelle de certains, trouvent leur cause primordiale dans la peur de Dieu. Peur d'un Dieu justicier, vengeur, teigneux, d'un Dieu qui punit et empêche de vivre, d'un Dieu ennnemi des plaisirs et de la liberté, d'un Dieu qui prendrait un malin plaisir à charger la conscience de l'homme du poids d'une culpabilité aussi insupportable qu'aliénante.

 

De ce Dieu là, je te rassure cher ami lecteur, je suis moi-même résolument athée.

 

Mon expérience spirituelle est celle d'une rencontre personnelle avec Quelqu'un qui est l'expression parfaite de l'Amour. Et c'est de cela dont je voudrais témoigner sur ce Blog.

 

J'aurais l'occasion de revenir dans un prochain article sur l'évènement qui a suscité cette rencontre avec l'Amour.

 

En attendant, demeurons en silence dans la contemplation de cet enfant nouveau-né qui a coupé l'histoire du monde en deux.

 

"À Noël, notre esprit s’ouvre à l’espérance en contemplant la gloire divine cachée dans la pauvreté d’un Enfant enveloppé de langes et déposé dans une mangeoire : c’est le Créateur de l’univers réduit à l’impuissance d’un nouveau-né.

 

"Accepter un tel paradoxe, le paradoxe de Noël, c’est découvrir la Vérité qui rend libres, l’Amour qui transforme l’existence.

 

"Dans la Nuit de Bethléem, le Rédempteur se fait l’un de nous, pour être notre compagnon sur les routes de l’histoire semées d’embûches.

 

"Homme moderne, adulte pourtant parfois faible dans sa pensée et dans sa volonté, laisse-toi prendre la main par l’Enfant de Bethléem ; ne crains pas, aie confiance en Lui!" (Message de Noël).

Par Matthieu BOUCART - Publié dans : Benoit XVI - Communauté : LES MIRACLES DE LA FOI
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