Chers amis lecteurs,
A la demande amicale de RV, le remarquable auteur du Blog "Chère Gospa", je voudrais vous livrer mon sentiment concernant la récente élection de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République, et la nomination du nouveau gouvernement dirigé par François Fillon.
Ma première réaction est – naturellement – tout d’abord une réaction de surprise et de joie devant le retour massif des électeurs aux urnes, après tant d’années de désaffection et de méfiance. Il s’agit là certainement d’une conséquence lointaine et heureuse du premier tour de la présidentielle 2002 dont chacun garde un souvenir si particulier… Plus fondamentalement, il semble que le peuple manifeste un regain d’intérêt pour la chose publique et les grandes questions touchant à l’avenir de notre pays : en témoignent les affluences records aux différents meetings des candidats à l’élection présidentielle, et la qualité des débats que l’on avait déjà pu observer durant la campagne pour le référendum sur la Constitution européenne en 2005. Les Français reviennent à la politique, et cela est heureux : la démocratie respire de nouveau à pleins poumons, ce dont on ne peut que se réjouir.
Deuxième observation : le taux de participation record de la dernière élection a provoqué l’arrêt et même l’inversion des tendances structurelles observées ces dernières années, à savoir la montée inexorable des « extrêmes », et la baisse constante d’influence des partis de gouvernement… Jamais le Parti Communiste ne s’est trouvé ainsi autant affaibli. Quant à Jean-Marie Le Pen, que certains sondages voyaient aux portes du second tour, il chute spectaculairement au plan national, et encore plus spectaculairement peut-être au plan local dans les lieux de forte implantation FN.
Cette élection marque donc un tournant dans la vie politique française. Comme un sursaut démocratique, la réaction vitale d’un corps social qui ne veut pas mourir.
Ce tournant est-il décisif ? Marque-t-il le début d’une nouvelle ère dans l’histoire de notre Ve République ? On voudrait y croire. On se prend à l’espérer. Mais la situation paraît encore bien précaire à la vérité, et l’opinion prête à se retourner brutalement en cas de nouvelle désillusion. On comprend que le nouveau chef de l’Etat ait tenu à faire part avec gravité de l’immense responsabilité qui lui incombe désormais…

C’est donc Nicolas Sarkozy qui a été élu 6e président de la 5e République, avec un écart de plus de 6 points sur sa rivale socialiste, Ségolène Royal. Majorité confortable, taux de participation record : la légitimité du nouveau président de la République est incontestable.
Je dois dire que je n’ai jamais été personnellement un partisan de Nicolas Sarkozy. Je le trouvais trop opportuniste et ambitieux pour correspondre à l’image idéale que je me faisais de l’homme d’Etat. Je voyais en lui un digne fils spirituel de Jacques Chirac, bonimenteur et « bête » électorale. Un « tueur » politique, prêt à tout pour parvenir à ses fins, et monter enfin la « dernière marche »… de sa destinée personnelle.
Mais au fil de la campagne, je dois avouer que ce sentiment, pour le moins caricatural, s’est progressivement estompé… pour finalement s’évanouir complètement !
J’avoue en effet avoir été touché au cœur par le candidat Sarkozy, lors de certaines de ses interventions publiques. Avoir été remué par son regard, l’intonation de sa voix, le mot juste qu’il trouvait à employer, et en particulier, le soir d’une grande émission politique, par ce qui me semblait être de la… sincérité et une réelle bonne volonté. Je me raisonnais moi-même : allons, Matthieu, tu ne vas tout de même pas te faire avoir, toi aussi ! Tu vois bien qu’il joue un rôle ! une pièce de théâtre ! Qu’il est faux ! Mais rien n’y fit : plus je l’écoutais, et plus j’étais conquis. Une petite voix intérieure me disait : « cet homme est sincère ». Il est sincère lorsqu’il affirme pouvoir redonner à la France le plein emploi en cinq ans. Il est sincère lorsqu’il dit vouloir mettre tout son talent et toute son énergie à réaliser ce projet. Plus encore : il est crédible lorsqu’il invoque les exemples étrangers, en particulier les pays gouvernés par des majorités socialistes ou assimilé (Grande-Bretagne, Espagne, Allemagne…). De même qu’il était idiot en effet de prétendre vouloir résoudre le problème du chômage en réduisant la durée du travail, de même il m’apparaissait plutôt sensé de dire que c’est le travail qui crée des richesses et de l’emploi. Cela n’est pas du libéralisme, c’est du simple bon sens. Et c’est ce simple bon sens qui a permis, je crois, à Nicolas Sarkozy de sortir grand vainqueur du scrutin présidentiel, avec pour mesure phare de son programme la libération du travail. Qui aurait crû, il y a quelques mois encore, qu’il eût été possible d’être élu en France en exhortant les électeurs à travailler plus ? C’est sur ce terrain là, je crois, que Nicolas Sarkozy a été le plus crédible, plus encore peut-être que sur les questions de sécurité ou d’immigration. Et c’est la principale raison pour laquelle je lui ai volontiers accordé mon suffrage au deuxième tour de l’élection présidentielle.
Aujourd’hui, avec le recul, compte tenu des évènements, de la forte participation, du très bon score du premier tour et de la confortable majorité du second, je me demande si le succès de Nicolas Sarkozy ne s’explique pas également d’un point de vue surnaturel. A l’un de ses vieux amis politique en effet, il aurait fait la confidence, tout jeune adulte, qu’il rêvait de devenir un jour président de la République ; et il semble que cette idée n’ait jamais cessé de l’habiter depuis, et de le conduire dans toutes ses initiatives et dans tous ses choix politiques… J’avoue que cette anecdote de jeunesse m’a donné à réfléchir… Et si… me demandais-je… Et si ce que je prenais pour de l’ambition démesurée, de l’orgueil déplacé chez un jeune loup de la politique aux dents longues et affamé de pouvoir, et si… cette idée fixe enracinée en lui depuis tant d’années, ce désir de conquérir un jour la magistrature suprême, et si cette obsession présidentielle manifeste depuis son plus jeune âge étaient en réalité le signe, le témoignage, la marque tangible d’une authentique vocation ?
La question mérite d’être posée, d’autant plus que les nombreux obstacles qui se dressaient contre lui sont tous tombés, comme par enchantement, les uns après les autres : je pense à son principal rival, Alain Juppé, successeur « naturel » de Jacques Chirac, qui, enlisé dans une procédure judiciaire, s’est trouvé contraint de démissionner de la présidence de l’UMP et de lui céder sa place... ; je pense aussi à la thématique très droitière de sa campagne qui risquait de le marginaliser dans son propre camp, ou encore aux cabbales médiatiques sur sa personnalité qui cherchaient à le faire passer pour un homme « dangereux », etc.
Si la victoire de Nicolas Sarkozy s’expliquait par une vocation personnelle à exercer cette haute fonction, alors tous les espoirs seraient permis. Je rappelle qu’une vocation est le fruit d’un « appel » de Dieu. Et qu’elle se manifeste le plus souvent par un désir venant du fond du cœur, un désir prégnant, durable et croissant. « Tu connaîtras ta vocation à ce qu’elle pèse en toi », disait Saint-Exupéry. Si Dieu a appelé Nicolas Sarkozy à devenir le 6e président de la Ve République, il est alors raisonnable d’espérer un grand renouveau de la politique française, pour le plus grand bien de la France et des Français, mais aussi du monde entier. Les premiers gestes du nouveau Président laissent d’ailleurs entrevoir de belles promesses : nomination de François Fillon à Matignon, homme à la fibre sociale connue, et rompu au dialogue social (idem pour Xavier Bertrand au Travail) ; constitution d’un gouvernement mettant les femmes à l’honneur, et nomination de l’une d’entre elles, issue de l’immigration, à la tête d’un ministère régalien ; création d’un grand ministère de l’Ecologie et du Développement durable ; ouverture à des personnalités proches de feu l’abbé Pierre, telles Bernard Kouchner ou Martin Hirsch, sans parler de Christine Boutin au logement, etc…
Pour autant, il ne s’agit pas non plus de nourrir un optimisme béât (l’espérance n’est pas l’optimisme !), et cela pour au moins deux raisons.
La première est que Nicolas Sarkozy n’est pas très au clair avec les trois points non négociables du Cardinal Ratzinger (mais qui l’était parmi les 12 candidats à l’élection présidentielle ?), et qu’en l’absence d’une doctrine claire sur l’homme et la famille, il est à craindre d’importantes régressions sur les questions touchant aux mœurs, ou la bioéthique. Si la présence de Christine Boutin paraît rassurante à première vue, ce premier gouvernement de l’ère Sarkozy est également composé de personnalités comme Roselyne Bachelot ou Valérie Pécresse qui, pour autant respectables et attachantes soient elles, se sont illustrées dans le passé par des positions extravagantes sur l’homosexualité et le PACS. Sans compter les engagements du candidat Sarkozy en la matière...
Il convient ensuite d’avoir bien présent à l’esprit qu’une vocation, si vocation il y a, ne confère en soi aucune garantie de succès. Pour qu’une vocation porte du fruit, encore faut-il que l’appelé réponde généreusement à l’appel de Dieu (c’est ainsi qu’il peut y avoir malheureusement de mauvais prêtres, même si leur vocation est incontestable…) Les hommes ne sont pas des marionnettes aux mains de Dieu, et c’est l’engagement de leur liberté qui déterminera le succès ou non de leur entreprise. Pour prendre une analogie : il ne suffit pas que le vent souffle pour qu’un navire avance : il faut encore convenablement y déployer les voiles…
Et puis qui dit vocation, dit nécessairement combat, et combat spirituel. Combat avec l’Adversaire résolu du dessein de Dieu sur l’humanité qui s’emploiera, soyons en assuré, à faire tout ce qui est en son pouvoir pour faire échouer les entreprises de notre tout nouveau Président de la République.
L’heure est donc pour nous chrétien à la vigilance et à la mobilisation… dans la prière. L’Eglise, sur les instances mêmes de St Paul dans l’Ecriture Sainte, invite tous les chrétiens à prier pour les chefs d’Etat et ceux qui nous gouvernent. Jamais sans doute cette exigence ne s’est révélée plus urgente et nécessaire qu’aujourd’hui. Nous savons que Dieu écoute les prières, et qu’il les exauce. Nous croyons, dans la foi, que nos prières peuvent exercer une influence invisible (mais bien réelle) sur les décisions des grands de ce monde.
Comme l’écrit Thierry Boutet sur Liberté Politique, « la France qui est le “pays de Marie” ne sera de retour que si elle est portée par un courant de prière ».
« Son histoire est faite de renaissances successives. Celles-ci ont toujours été précédées d’un profond renouveau spirituel, lui-même précédé par de vastes mouvements de prière. Les livres d’histoire officiels ne l’enseignent pas, mais lorsqu’on parcourt la vie spirituelle de la France, on découvre que ces périodes de renouveau ne sont pas le fait du hasard. L’armistice de 1918 a été signé le jour de la saint Martin... mais la France tout entière avait imploré Marie et le Sacré-Cœur. Les apparitions de l’Ile-Bouchard ne sont pas sans liens avec le recul des communistes en 1947, et des menaces de guerre civile qui agitèrent l’“année de tous les dangers”. Les exemples depuis le Moyen Âge peuvent être multipliés par dix : la France redevient grande et paisible quand les Français se tournent vers Marie.
« C’est pourquoi nous devons entendre l’appel de Xavier de Fréminville. Rien ne destinait apparemment ce père de famille exerçant des fonctions importantes dans le milieu de la publicité à ressentir, après une retraite à Châteauneuf, un appel particulier à prier pour la France. « J’ai acquis, dit-il, la conviction que la France ne redeviendrait chrétienne que par la prière humble et quotidienne. »
« L’idée qui germe alors dans sa prière est de proposer, à tous ceux qui le souhaitent de s’engager à dire, chaque jour, un Je vous salue Marie pour leur propre conversion et la conversion de la France. Rien n’est plus simple. Un Je vous salue Marie, ce n’est pas beaucoup. Mais imaginons, dit Xavier de Fréminville, « que tous les jours nous ayons une rencontre d’une minute avec le président de la République, celui ci ne finirait-il pas par nous entendre ? À plus forte raison Marie ! » Près de 7.000 Français prient ainsi chaque jour Marie. Il n’en manque que 68 pour atteindre ce chiffre.
« Vous voulez participer à cette mission d’accompagnement du relèvement spirituel de la France ? Alors envoyez votre engagement à France-Fidèle par Marie, 34 rue la Fontaine 75016 Paris, ou en vous rendant sur le site www.francefideleparmarie.com. »