5 avril 2008 6 05 /04 /avril /2008 09:37

Le Cardinal Tonini (Italie) a récemment déclaré au sujet de Medjugorje :

"Comment se fait-il qu'il y ait tant de conversions à Medjugorje ? Si des millions de gens s'y rendent chaque année, et que beaucoup d'entre eux changent de vie, il est évident que c'est le travail de l'Esprit Saint. L'Evangile inspire la conversion, et ce fruit pousse à Medjugorje".


Source : Chère Gospa

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4 avril 2008 5 04 /04 /avril /2008 08:40

Dans l'après-midi du 30 décembre 2006, le Pape Benoît XVI s’est rendu à la Mosquée Sultanahmet à Istanbul, plus connue sous le nom de « Mosquée bleue » pour l'atmosphère et la lumière azurée qui se dégagent de ses 20.000 carreaux de faïence à dominante bleue et verte. C'est là que le Saint Père, s'étant déchaussé, a été accueilli par le Grand Mufti Mustafa Cagrici et a posé le geste le plus marquant de son voyage en Turquie, se recueillant devant le mihrab qui indique la direction de La Mecque. Le Pape a ensuite reçu des mains du Grand Mufti une mosaïque verte (couleur de l'islam) représentant une calligraphie du nom d'Allah incrustée dans une colombe. Benoît XVI a quant à lui remis à ses hôtes un tableau ayant pour motif quatre colombes. Seul Jean-Paul II, avant lui, était entré dans une mosquée, celle des Ommeyades à Damas en 2001.

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3 avril 2008 4 03 /04 /avril /2008 11:24


Le 30 novembre 2006, peu après la célébration de la Divine liturgie, le Pape Benoît XVI et Bartholomeos Ier ont signé une Déclaration commune dans la Salle du Trône du Patriarcat œcuménique à Istanbul. En voici quelques extraits.
 



« Voici le jour que le Seigneur a fait, qu'il soit notre bonheur et notre joie » (Ps 117, 24) !

La rencontre fraternelle que nous avons eue, nous, Benoît XVI, Pape de Rome, et Bartholomeos Ier, Patriarche œcuménique, est l'œuvre de Dieu, et en quelque sorte un don venant de lui. Nous rendons grâce à l'Auteur de tout bien qui nous permet encore une fois, dans la prière et l'échange, d'exprimer notre joie de nous sentir frères et de renouveler notre engagement en vue de la pleine communion. Cet engagement nous vient de la volonté de notre Seigneur et de notre responsabilité de Pasteurs dans l'Église du Christ. Puisse notre rencontre être un signe et un encouragement pour nous à partager les mêmes sentiments et les mêmes attitudes de fraternité, de collaboration et de communion dans la charité et dans la vérité. L'Esprit Saint nous aidera à préparer le grand jour du rétablissement de la pleine unité, quand et comme Dieu le voudra. Nous pourrons alors nous réjouir et exulter vraiment.

1. Nous avons évoqué avec gratitude les rencontres de nos vénérés prédécesseurs, bénis par le Seigneur, qui ont montré au monde l'urgence de l'unité et qui ont tracé des sentiers sûrs pour y parvenir, dans le dialogue, la prière et la vie ecclésiale quotidienne (…).

En ce qui concerne les relations entre l'Église de Rome et l'Église de Constantinople, nous ne pouvons oublier l'acte ecclésial solennel reléguant dans l'oubli les anciens anathèmes qui, durant des siècles, ont affecté de manière négative les rapports entre nos Églises. Nous n'avons pas encore tiré de cet acte toutes les conséquences positives qui peuvent en découler pour notre marche vers la pleine unité (…). Nous exhortons nos fidèles à prendre une part active dans cette démarche, par la prière et par des gestes significatifs (…).

3.
Comme Pasteurs, nous avons tout d'abord réfléchi à la mission d'annoncer l'Évangile dans le monde d'aujourd'hui. Cette mission, « Allez donc, de toutes les nations faites des disciples » (Mt 28, 19), est aujourd'hui plus que jamais actuelle et nécessaire, même dans les pays traditionnellement chrétiens. De plus, nous ne pouvons pas ignorer la montée de la sécularisation, du relativisme, voire du nihilisme, surtout dans le monde occidental. Tout cela exige une annonce renouvelée et puissante de l'Évangile, adaptée aux cultures de notre temps. Nos traditions représentent pour nous un patrimoine qui doit être partagé, proposé et actualisé continuellement. C'est pourquoi nous devons renforcer les collaborations et notre témoignage commun devant toutes les nations.

4. Nous avons évalué positivement le chemin vers la formation de l'Union européenne. Les acteurs de cette grande initiative ne manqueront pas de prendre en considération tous les aspects qui touchent à la personne humaine et à ses droits inaliénables, surtout la liberté religieuse, témoin et garante du respect de toute autre liberté. Dans chaque initiative d'unification, les minorités doivent être protégées, avec leurs traditions culturelles et leurs spécificités religieuses. En Europe tout en demeurant ouverts aux autres religions et à leur contribution à la culture, nous devons unir nos efforts pour préserver les racines, les traditions et les valeurs chrétiennes, pour assurer le respect de l'histoire, ainsi que pour contribuer à la culture de la future Europe, à la qualité des relations humaines à tous les niveaux. Dans ce contexte, comment ne pas évoquer les très anciens témoins et l'illustre patrimoine chrétiens de la terre où a lieu notre rencontre, en commençant par ce que nous dit le livre des Actes des Apôtres, évoquant la figure de saint Paul, Apôtre des nations. Sur cette terre, le message de l'Évangile et l'ancienne tradition culturelle se sont rejoints. Ce lien, qui a tant contribué à l'héritage chrétien qui nous est commun, demeure actuel et portera encore des fruits dans l'avenir pour l'évangélisation et pour notre unité.

5. Notre regard s'est porté sur les lieux du monde d'aujourd'hui où vivent les chrétiens et sur les difficultés auxquelles ils doivent faire face, en particulier la pauvreté, les guerres et le terrorisme, mais également les diverses formes d'exploitation des pauvres, des émigrés, des femmes et des enfants. Nous sommes appelés à entreprendre ensemble une action en faveur du respect des droits de l'homme, de tout être humain, créé à l'image et à la ressemblance de Dieu, du développement économique, social et culturel. Nos traditions théologiques et éthiques peuvent offrir une base solide de prédication et d'action communes. Nous voulons avant tout affirmer que tuer des innocents au nom de Dieu est une offense envers lui et envers la dignité humaine. Nous devons tous nous engager pour un service renouvelé de l'homme et pour la défense de la vie humaine, de toute vie humaine.

Nous avons profondément à cœur la paix au Moyen-Orient, où notre Seigneur a vécu, a souffert, est mort et est ressuscité, et où vivent, depuis tant de siècles, une multitude de frères chrétiens. Nous désirons ardemment que soit rétablie la paix sur cette terre, que se renforce la coexistence cordiale entre ses diverses populations, entre les Églises et entre les différentes religions qui s'y trouvent. Pour cela, nous encourageons l'établissement de rapports plus étroits entre les chrétiens et d'un dialogue interreligieux authentique et loyal, en vue de lutter contre toute forme de violence et de discrimination.

6. Actuellement, devant les grands dangers concernant l'environnement naturel, nous voulons exprimer notre souci face aux conséquences négatives pour l'humanité et pour la création tout entière qui peuvent résulter d'un progrès économique et technologique qui ne reconnaît pas ses limites. En tant que chefs religieux, nous considérons comme un de nos devoirs d'encourager et de soutenir tous les efforts qui sont faits pour protéger la création de Dieu et pour laisser aux générations futures une terre dans laquelle elles pourront vivre.



Lire le texte intégral de la déclaration commune du Patriarche oecuménique Bartholomeos Ier et du Pape Benoît XVI 

 

 

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2 avril 2008 3 02 /04 /avril /2008 08:43

Le 30 novembre 2006, en la fête de l'apôtre André, saint Patron de l'Église de Constantinople, le Pape Benoît XVI a été accueilli par le Patriarche œcuménique Bartholomeos Ier en l'église Saint-Georges du Phanar où il a assisté à la Divine liturgie de saint Jean Chrysostome. Voici quelques extraits de l'homélie du Patriarche suivie du discours prononcé en anglais par le Pape à la fin de la célébration.

Homélie du Patriarche œcuménique Bartholomeos Ier

Nous avons été bénis par la Grâce de Dieu, Sainteté, d'entrer dans la joie du Royaume pour « voir la lumière véritable et recevoir l'Esprit céleste ». Chaque célébration de la Divine liturgie est une concélébration dynamique et inspirée du ciel et de l'histoire. Chaque Divine liturgie est à la fois une anamnèse du passé et une attente du Royaume. Nous sommes convaincus qu'une fois encore durant cette Divine liturgie, nous avons été spirituellement transportés dans trois directions différentes : vers le Royaume des Cieux où les anges célèbrent, vers la liturgie célébrée à travers les siècles et vers le Royaume espéré de Dieu.

Cette extraordinaire liaison du ciel avec l'histoire signifie que la liturgie orthodoxe est l'expérience mystique et l'intime conviction que « le Christ était, est et sera parmi nous ». Car il existe en Christ un lien infrangible entre le passé, le présent et le futur. De cette manière, la liturgie est bien plus que l'évocation des paroles et des actes du Christ. C'est la réalisation de la présence du Christ lui-même qui a promis d'être toujours là où deux ou trois se trouvent réunis en son nom.

En cela, nous reconnaissons que la règle de la prière est celle de la foi (lex orandi lex credendi), que l'enseignement sur la Personne du Christ et de la Sainte Trinité a laissé une empreinte indélébile sur la liturgie, dogme impénétrable, « mystère qui nous a été révélé » selon l'expression pertinente de saint Basile le Grand. C'est pourquoi la liturgie nous rappelle le besoin d'atteindre l'unité dans la foi aussi bien que dans la prière. Dès lors, dans l'humilité et le repentir, nous nous prosternons devant le Dieu vivant et notre Seigneur Jésus-Christ dont nous portons le nom tout-saint et dont nous avons pourtant divisé la tunique sans couture. Nous confessons dans une profonde affliction de ne pas pouvoir encore célébrer unis les saints sacrements. Et nous prions pour que vienne le jour où cette unité sacramentelle sera pleinement réalisée.

Pourtant, Sainteté et chers Frères en Christ, cette célébration du ciel et de la terre, de l'éternité et du temps, nous rapproche les uns des autres grâce à la bénédiction de la présence aujourd'hui, parmi tous les saints, des prédécesseurs de notre modeste personne : saints Grégoire le Théologien et Jean Chrysostome. C'est une bénédiction de vénérer les saintes reliques de ces deux géants de l'Esprit, après leur translation solennelle en cette sainte église, il y a deux ans, lorsque le bienheureux Pape Jean-Paul II nous les a aimablement restituées. Comme alors, à l'occasion de notre fête patronale, nous avions accueilli et placé leurs saintes reliques sur le trône patriarcal, en chantant : « voici votre trône », de même aujourd'hui, nous sommes réunis en leur présence vivante et leur éternelle mémoire, pour célébrer la Divine liturgie qui porte le nom de saint Jean Chrysostome.

Ainsi, notre culte s'identifie avec la joyeuse célébration dans le ciel et dans le cours de l'histoire. En effet, comme saint Jean Chrysostome l'affirme lui-même : « C'est ensemble que les êtres célestes et les êtres terrestres forment une assemblée de fête ; c'est une seule action de grâces, une seule allégresse, un seul chœur joyeux » (Homélie sur Ozias, I, 1, 35-37. SC 277, 45-46). Le ciel et la terre offrent une prière, une fête, une doxologie. La Divine liturgie est à la fois le Royaume céleste et notre foyer, « un ciel nouveau et une terre nouvelle » (Ap 21, 1), le fondement et le centre où toute chose acquiert son sens véritable. La liturgie nous enseigne à élargir nos horizons et notre vision. À parler le langage de l'amour et de la communion. À vivre avec autrui dans l'amour, malgré nos différences, voire malgré nos divisions. Dans son étreinte généreuse, elle embrasse le monde entier, la communion des saints et toute la création divine. L'univers devient une « liturgie cosmique» pour citer la doctrine de Maxime le Confesseur. Ce genre de liturgie ne pourra jamais être dépassé ni révolu.

À l'abondance des dons célestes et de la miséricorde dont Dieu fait preuve à l'égard de l'homme, nous ne pouvons donner qu'une seule réponse : l'Eucharistie. En effet, Eucharistie et doxologie sont la seule réponse que les hommes doivent adresser à leur Créateur. Car à lui appartiennent gloire, honneur et adoration : Père, Fils et Saint-Esprit, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles.

Homélie du Pape Benoît XVI

Cette Divine liturgie célébrée en la fête de l'apôtre saint André, saint Patron de l'Église de Constantinople, nous ramène à la primitive Église, à l'âge apostolique. Les évangiles de Marc et de Matthieu nous rapportent comment Jésus appela les deux frères, Simon, qu'il allait appeler Képhas ou Pierre, et André : « Suivez-moi, et je ferai de vous des pêcheurs d'hommes » (Mt 4, 19 ; Mc 1,17). Le quatrième évangile aussi nous présente André, le premier à être appelé, d'où le titre sous lequel il est connu dans la tradition byzantine : « ho protoklitos ». C'est André qui ensuite amena son frère Simon à Jésus (cf. Jn 1, 40 sq).

En ce jour, dans cette église patriarcale Saint-Georges, nous sommes en position de vivre une fois encore la communion et la vocation des deux frères, de Simon Pierre et d'André, lors de cette rencontre entre le successeur de Pierre et de son frère dans le ministère épiscopal, chef de cette Église dont la tradition se fonde sur l'apôtre André. Notre rencontre fraternelle met en relief les relations spéciales qui unissent l'Église de Rome et l'Église de Constantinople, comme Églises sœurs.

(…) Les deux frères, Simon, appelé Pierre, et André, étaient des hommes pécheurs que Jésus appela à devenir des pêcheurs d'hommes. Le Seigneur ressuscité, avant son Ascension, les envoya ensemble vers les autres Apôtres, avec mission de faire de toutes les nations des disciples, les baptisant et leur proclamant son enseignement (cf. Mt 28, 19 q ; Lc 24, 47 ; Ac 1, 8).

Cette charge, telle qu'elle nous a été transmise par les saints frères Pierre et André, est loin d'être terminée. Au contraire, elle est même aujourd'hui plus urgente et plus nécessaire. Car elle concerne non seulement les cultures qui n'ont été atteintes que marginalement par le message évangélique, mais également les vieilles cultures européennes profondément enracinées dans la tradition chrétienne. Le processus de sécularisation a affaibli le rôle de cette tradition ; celle-ci est même remise en question, voire rejetée. Devant une telle réalité, nous sommes appelés, avec toutes les autres communautés chrétiennes, à faire reprendre conscience à l'Europe de ses racines chrétiennes, des traditions et des valeurs qui vont avec, et à leur redonner une nouvelle vitalité.

Nos efforts pour tisser des liens plus étroits entre l'Église catholique et les Églises orthodoxes relèvent de cette tâche missionnaire. Les divisions entre chrétiens sont un scandale pour le monde et un obstacle à la proclamation de l'Évangile. À la veille de sa passion et de sa mort, Notre Seigneur, entouré de ses disciples, pria avec ferveur pour que tous soient un, pour que le monde puisse croire (cf. Jn 17, 21). Ce n'est que par la communion fraternelle entre chrétiens et par leur amour mutuel que le message de l'amour de Dieu pour tous et chacun des hommes et femmes deviendra crédible. Quiconque porte un regard réaliste sur le monde chrétien contemporain verra combien ce témoignage est urgent.

Simon Pierre et André furent appelés ensemble à devenir pêcheurs d'hommes. Pourtant, cette unique tâche prit une forme différente pour chacun d'eux. Simon, malgré ses faiblesses humaines, fut appelé « Pierre », le « Roc » sur lequel l'Église allait être construite ; à lui furent confiées de façon toute spéciale les clefs du Royaume des Cieux (cf. Mt 16, 18). Ses pas le menèrent de Jérusalem à Antioche, puis d'Antioche à Rome, pour que, à partir de cette ville, il puisse exercer une responsabilité universelle. La question du service universel de Pierre et de ses successeurs a malheureusement suscité entre nous des différences d'opinion, que nous espérons surmonter, grâce, entre autres, au dialogue théologique qui vient de reprendre.

Mon vénérable prédécesseur, le Serviteur de Dieu Jean-Paul II, parlait de la miséricorde comme d'une caractéristique du service de l'unité chez Pierre, miséricorde que Pierre personnellement expérimenta le premier (Encyclique Ut unum sint, 91) (4). C'est sur cette base que le Pape Jean-Paul II lança une invitation à un dialogue fraternel pour identifier les formes dont le ministère pétrinien pourrait s'exercer de nos jours, tout en en respectant la nature et l'essence, de sorte que « ce ministère puisse réaliser un service d'amour reconnu par les uns et par les autres » (ib. 95). Je désire aujourd'hui rappeler et renouveler cette invitation.

André, le frère de Simon Pierre, reçut du Seigneur une autre mission, que suggère son nom même.
Comme hellénophone, il devint, en même temps que Philippe, l'apôtre de la rencontre avec les Grecs qui vinrent trouver Jésus (cf. Jn 12, 20 sq). La Tradition nous dit qu'il fut missionnaire non seulement en Asie mineure et dans les territoires au sud de la Mer Noire, c'est-à-dire dans cette région-ci, mais également en Grèce, où il subit le martyre.

L'apôtre André incarne par conséquent la rencontre qui se produisit entre le christianisme et la culture grecque. Cette rencontre, surtout en Asie mineure, devint possible spécialement grâce aux Pères cappadociens, qui enrichirent la liturgie, la théologie et la spiritualité des Églises aussi bien orientales qu'occidentales. Le message chrétien, tel le grain de froment (cf. Jn 12, 24), tomba sur cette terre et porta beaucoup de fruit. Il nous faut être profondément reconnaissants pour l'héritage issu de cette rencontre féconde entre le message chrétien et la culture hellène. Elle eut un impact durable sur les Églises d'Orient et d'Occident. Les Pères grecs nous ont laissé un immense trésor dans lequel l'Église continue à puiser des richesses anciennes et nouvelles (cf. Mt 13, 52).

La leçon du grain de froment qui meurt pour porter du fruit a son parallèle également dans la vie de saint André. La Tradition nous dit qu'il subit le sort de son Maître et Seigneur, terminant ses jours à Patras, en Grèce. Comme Pierre, il subit le martyre de la croix, cette croix en diagonale que nous vénérons aujourd'hui comme « la croix de saint André ». De son exemple, nous apprenons que la vie de tout chrétien, comme la vie de l'Église entière, mène à une vie nouvelle, à la vie éternelle, par l'imitation du Christ et l'expérience de la croix.

Au cours de l'histoire, aussi bien l'Église de Rome que l'Église de Constantinople ont vécu l'expérience de la leçon du grain de blé. Nous vénérons ensemble les mêmes martyrs dont le sang, selon les mots de Tertullien, est devenu une semence de chrétiens (Apologeticum, 50, 13). Avec eux nous partageons cette même espérance qui pousse l'Église à « aller de l'avant, parmi les persécutions du monde et les consolations de Dieu » (Lumen gentium, 8 ; saint Augustin, La Cité de Dieu, XVIII, 51, 2). Pour sa part, le siècle qui vient de se terminer a vu, lui aussi, de courageux témoins de la foi, en Orient et en Occident. À l'heure qu'il est même, de semblables témoins sont nombreux en diverses parties du globe. Nous nous souvenons d'eux dans nos prières et, selon nos possibilités, nous leur apportons notre soutien, en même temps que nous demandons instamment aux responsables des affaires mondiales de respecter la liberté religieuse, qui est pour l'homme un droit fondamental.



Lire le texte intégral des homélies du Patriarche oecuménique Bartholomeos Ier et du Pape Benoît XVI 

 

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1 avril 2008 2 01 /04 /avril /2008 09:19

Chers amis lecteurs,

Voici le top 10 des articles de ce Blog les plus lus durant ce mois de mars 2008. Avec quelques surprises à la clef...

Un grand merci au
diocèse de Nanterre d'avoir mis en lien mon article sur le péché, qui prend logiquement la première place du classement, et sans doute durablement... 

Articles Visiteurs
1. Péché mortel et péché véniel   201
2. Marie, médiatrice et co-rédemptrice... avec toute l'Eglise! 171
3. Chemin de croix et de guérison 154
4. Existe-t-il des preuves de l'existence de Dieu?  108
5. Cantalamessa à Medjugorje!  86
6. Pourquoi la luxure est-elle un péché grave? 76
7. Le Grand Moyen de la Prière  64
8. Le combat contre Satan 61
9. La vie monastique dans le renouveau charismatique 60
10. La réponse de Dieu au problème du Mal     58

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28 mars 2008 5 28 /03 /mars /2008 00:00

L'ange dit aux femmes qui s'étaient rendues au sépulcre, le matin de Pâques : « N'ayez pas peur ! Vous cherchez Jésus de Nazareth, le Crucifié ? Il est ressuscité ». Mais Jésus est-il vraiment ressuscité ? Quelles garanties avons-nous qu'il s'agit d'un fait qui s'est réellement produit et non d'une invention ou d'une suggestion ? Saint Paul, écrivant pas plus de vingt-cinq ans après les faits, dresse la liste des personnes qui l'ont vu après sa résurrection, la plupart étant encore en vie (1 Co 15, 8). De quel fait de l'antiquité avons-nous des témoignages aussi forts que de celui-ci ?

 

Mais il y a également une observation générale qui peut nous convaincre de la véracité de ce fait. Au moment de la mort de Jésus les disciples se sont dispersés ; son cas est clos : « Nous espérions que c'était lui... » disent les disciples d'Emmaüs. De toute évidence, ils ont cessé d'espérer en lui. Et tout à coup, nous retrouvons ces mêmes hommes proclamer de manière unanime que Jésus est vivant, affronter à cause de ce témoignage, des procès, des persécutions et enfin, l'un après l'autre, le martyre et la mort. Qu'est-ce qui a pu déterminer un changement aussi radical si ce n'est la certitude qu'il était vraiment ressuscité ?

 

Ils n'ont pas pu se tromper car ils ont parlé et mangé avec lui après sa résurrection ; et c'était des hommes concrets, pas faciles à exalter. Eux-mêmes, au début, doutent et refusent de croire. Ils ne peuvent pas non plus avoir voulu tromper les autres car si Jésus n'était pas ressuscité, les premiers à être trahis et à y laisser la vie, c'était précisément eux. Sans le fait de la résurrection, la naissance du christianisme et de l'Eglise devient un mystère encore plus difficile à expliquer que la résurrection elle-même.

 

Ce sont quelques arguments historiques, objectifs, mais la preuve la plus grande que le Christ est ressuscité est qu'il est vivant ! Vivant, non pas parce que nous le gardons en vie en parlant de lui mais parce que lui nous garde en vie, nous transmet le sentiment de sa présence, nous fait espérer. « Celui qui croit au Christ le touche », disait saint Augustin et les croyants authentiques savent que cette affirmation est vraie.

 

Ceux qui ne croient pas à la réalité de la résurrection ont toujours émis l'hypothèse que la résurrection aurait été un phénomène d'autosuggestion ; les apôtres ont cru voir. Mais si cela était vrai, ce serait en définitive un miracle tout aussi grand que celui que l'on veut éviter de reconnaître. Cela suppose en effet que des personnes différentes, dans des situations et des lieux différents, aient toutes eu la même hallucination. Ceux qui reçoivent des visions imaginaires sont en général ceux qui les attendent et les désirent intensément mais après les événements du vendredi saint, les apôtres n'attendaient plus rien.

 

La résurrection du Christ est, pour l'univers spirituel, ce que fut, selon une théorie moderne, le Big-bang initial, pour l'univers physique : une explosion d'énergie d'une force inouïe, capable d'imprimer le mouvement d'expansion qui dure encore aujourd'hui, plusieurs milliards d'années plus tard. Si l'on enlève à l'Eglise la foi dans la résurrection, tout s'arrête et s'éteint, comme lors d'une panne d'électricité dans une maison. Saint Paul écrit : « Si tes lèvres confessent que Jésus est Seigneur et si ton cœur croit que Dieu l'a ressuscité des morts, tu seras sauvé » (Rm 10, 9). « La foi des chrétiens est la résurrection du Christ », disait saint Augustin. Tous croient que Jésus est mort, même les païens et les agnostiques le croient. Mais seuls les chrétiens croient qu'il est également ressuscité et l'on n'est pas chrétien si on ne le croit pas. En le ressuscitant des morts, c'est comme si Dieu donnait son aval à l'œuvre du Christ, comme s'il y imprimait son sceau. « Dieu a offert à tous une garantie en le ressuscitant des morts » (cf. Ac 17, 31).

 

Père Raniero Cantalamessa


Lire aussi :
- "Les vivants qui combattaient un mort ont été réduits à l'impuissance"
- La Résurrection : témoignage suprême de la vérité du Christ
- Le mystère Jésus (lire en particulier les commentaires)

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27 mars 2008 4 27 /03 /mars /2008 00:00

 

Extrait de l’homélie prononcée par le Pape Benoît XVI le 29 novembre 2006 au sanctuaire de Meryem Ana Evi (Maison de la Mère de Dieu) à Ephèse.

   


Au cours de cette célébration eucharistique, nous voulons rendre grâce au Seigneur pour la maternité divine de Marie, un mystère qui fut ici, à Ephèse, lors du Concile oecuménique de 431, solennellement confessé et proclamé. En ce lieu, l'un des plus chers à la Communauté chrétienne (…), je souhaite m'adresser à cette nation [la Turquie] et, de manière particulière, au "petit troupeau" du Christ qui vit au milieu de celle-ci, pour l'encourager et lui manifester l'affection de l'Eglise tout entière (…) sur cette terre bénie où, aux origines, la communauté chrétienne a connu de grands développements, ainsi que l'attestent également les nombreux pèlerinages qui se rendent en Turquie.

Nous avons écouté le passage de l'Evangile de Jean qui invite à contempler le moment de la Rédemption, lorsque Marie, unie au Fils dans l'offrande du Sacrifice, étendit sa maternité à tous les hommes et, en particulier, aux disciples de Jésus. Le témoin privilégié de cet événement est l'auteur du quatrième Evangile lui-même, Jean, le seul des Apôtres qui resta sur le Golgotha avec la Mère de Jésus et les autres femmes. La maternité de Marie, qui commença avec le fiat de Nazareth, s'accomplit sous la Croix. S'il est vrai – comme l'observe saint Anselme – qu'"à partir du moment du fiat, Marie commença à nous porter tous dans son sein", la vocation et la mission maternelle de la Vierge à l'égard des croyants en Christ commença de manière effective lorsque Jésus lui dit : "Femme, voici ton fils!" (Jn 19, 26). En voyant sa Mère du haut de la Croix et le disciple bien-aimé à ses côtés, le Christ mourant reconnut les prémisses de la nouvelle Famille qu'il était venu former dans le monde, le germe de l'Eglise et de la nouvelle humanité. C'est pourquoi il s'adressa à Marie en l'appelant "femme" et non "mère" ; un terme qu'il utilisa en revanche en la confiant au disciple : "Voici ta mère!"  (Jn 19, 27). Le Fils de Dieu accomplit ainsi sa mission : né de la Vierge pour partager en tout, hormis le péché, notre condition humaine, au moment de son retour au Père, il laissa dans le monde le sacrement de l'unité du genre humain (cf. Const. Lumen gentium, n. 1) : la Famille "rassemblée par l'unité du Père et du Fils et de l'Esprit Saint" (Saint Cyprien, De Orat. Dom. 23:  PL 4, 536), dont le noyau primordial est précisément ce lien nouveau entre la Mère et le disciple. Ainsi, la maternité divine et la maternité ecclésiale demeurent soudées de manière indissoluble.

La première Lecture nous a présenté ce que l'on peut définir comme l'"évangile" de l'Apôtre des nations : tous, même les païens, sont appelés en Christ à participer pleinement au mystère du salut. Le texte contient en particulier l'expression que j'ai choisie comme devise de mon voyage apostolique : "Le Christ, qui est notre paix" (Ep 2, 14). Inspiré par l'Esprit Saint, Paul affirme non seulement que Jésus Christ nous a apporté la paix, mais qu'il "est" notre paix. Et il justifie cette affirmation en se référant au mystère de la Croix : en versant "son sang" – dit-il –, en offrant "sa chair" en sacrifice, Jésus a détruit l'inimitié "en lui-même" et il a créé "en sa personne les deux en un seul Homme Nouveau" (Ep 2, 14-16). L'Apôtre explique dans quel sens, vraiment imprévisible, la paix messianique a été réalisée en la Personne même du Christ et de son mystère salvifique. Il l'explique en écrivant, alors qu'il est emprisonné, à la communauté chrétienne qui habitait ici, à Ephèse : "au peuple saint qui est à Ephèse, fidèles dans le Christ Jésus" (cf. Ep 1, 1), comme il l'affirme dans l'adresse de la Lettre. L'Apôtre leur souhaite "que la grâce et la paix soient avec vous de la part de Dieu notre Père et de Jésus Christ le Seigneur" (Ep 1, 2). La "grâce" est la force qui transforme l'homme et le monde : la "paix" est le fruit mûr de cette transformation. Le Christ est la grâce ; le Christ est la paix. Or, Paul sait qu'il est envoyé pour annoncer un "mystère", c'est-à-dire un dessein divin qui, uniquement dans la plénitude des temps, dans le Christ, s'est réalisé et révélé, à savoir que "les païens sont associés au même héritage, au même corps, au partage de la même promesse, dans le Christ Jésus, par l'annonce de l'Evangile" (Ep 3, 6). Ce "mystère" se réalise, sur le plan historique et salvifique, dans l'Eglise, ce Peuple nouveau dans lequel, une fois abattu le vieux mur de division, se retrouvent unis les juifs et les païens. Comme le Christ, l'Eglise n'est pas seulement un instrument de l'unité, mais elle en est également le signe efficace. Et la Vierge Marie, Mère du Christ et de l'Eglise, est la Mère de ce mystère d'unité que le Christ et l'Eglise représentent et construisent inséparablement dans le monde et au cours de l'histoire.

L'Apôtre des nations remarque que le Christ "des deux, [il] a fait un seul peuple" (Ep 2, 14) : une affirmation qui se réfère au sens propre à la relation entre les juifs et les païens en ce qui concerne le mystère du salut éternel ; une affirmation qui peut cependant également s'étendre, sur le plan de l'analogie, aux relations entre les peuples et les civilisations présentes dans le monde. Le Christ "est venu annoncer la paix" (Ep 2, 17) non seulement parmi les juifs et les non juifs, mais entre toutes les nations, car tous proviennent du même Dieu, unique Créateur et Seigneur de l'univers. Réconfortés par la Parole de Dieu, d'ici, d'Ephèse, ville bénie par la présence de la Très Sainte Vierge Marie – que nous savons également aimée et vénérée par les musulmans – nous élevons au Seigneur une prière spéciale pour la paix entre les peuples. De cette partie de la péninsule d'Anatolie, pont naturel entre les continents, nous invoquons la paix et la réconciliation, tout d'abord pour ceux qui vivent sur la Terre que nous appelons "sainte", et qui est considérée comme telle par les chrétiens, les juifs et les musulmans : c'est la terre d'Abraham, d'Isaac et de Jacob, destinée à accueillir un peuple qui deviendra une bénédiction pour toutes les  nations (cf. Gn 12, 1-3). Paix pour l'humanité tout entière! Que cette prophétie d'Isaïe puisse se réaliser au plus tôt : "Ils briseront leurs épées pour en faire des socs / et leurs lances pour en faire des serpes. / On ne lèvera plus l'épée nation contre nation, / on n'apprendra plus à faire la guerre" (Is 2, 4). Nous avons tous besoin de cette paix universelle ; l'Eglise est appelée à être non seulement l'annonciatrice prophétique de cette paix, mais, plus encore, à en être "le signe et l'instrument". C'est précisément dans cette perspective de pacification universelle, que devient plus profonde et intense l'aspiration vers la pleine communion et la concorde entre tous les chrétiens.



Lire le texte intégral de l'homélie du Pape Benoît XVI 

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26 mars 2008 3 26 /03 /mars /2008 00:00

 


Extrait du discours du Pape Benoît XVI au Corps diplomatique auprès de la République de Turquie, le 28 novembre 2006.
 


  

Je suis heureux d’être aujourd’hui l’hôte de la Turquie, venu ici en ami et en apôtre du dialogue et de la paix.

Il y a plus de quarante ans, le Concile Vatican II écrivait que « la paix n’est pas une pure absence de guerre et qu’elle ne se borne pas seulement à assurer l’équilibre de forces adverses », mais qu’elle « est le fruit d’un ordre inscrit dans la société humaine par son divin Fondateur, et qui doit être réalisé par des hommes qui ne cessent d’accéder à une justice plus parfaite » (Gaudium et spes, n. 78). Nous avons en effet appris que la véritable paix a besoin de la justice, pour corriger les déséquilibres économiques et les désordres politiques qui sont toujours des facteurs de tensions et de menaces dans toute société. Le développement récent du terrorisme et l’évolution de certains conflits régionaux ont par ailleurs mis en évidence la nécessité de respecter les décisions des Institutions internationales et aussi de les soutenir, en leur donnant notamment des moyens efficaces pour prévenir les conflits et pour maintenir, grâce à des forces d’interposition, des zones de neutralité entre les belligérants. Tout cela reste pourtant inefficace si ce n’est pas le fruit d’un vrai dialogue, c’est-à-dire d’une sincère rencontre entre les exigences des parties concernées, afin de parvenir à des solutions politiques acceptables et durables, respectueuses des personnes et des peuples (…).

La Turquie a depuis toujours une situation de pont entre l’Orient et l’Occident, entre le continent asiatique et le continent européen, et de carrefour de cultures et de religions. Au siècle dernier, elle s’est donnée les moyens de devenir un grand pays moderne, en faisant notamment le choix d’un État laïque, distinguant clairement la société civile et la religion, afin de permettre à chacune d’être autonome dans son domaine propre, tout en respectant la sphère de l’autre. Le fait que la majorité de la population de ce pays soit musulmane constitue une réalité marquante de la vie sociale dont l’État ne peut que tenir compte, mais la constitution turque reconnaît à tout citoyen les droits à la liberté de culte et à la liberté de conscience. C’est le devoir des Autorités civiles dans tout pays démocratique de garantir la liberté effective de tous les croyants et de leur permettre d’organiser librement la vie de leur communauté religieuse. Je souhaite bien sûr que les croyants, à quelque communauté religieuse qu’ils appartiennent, puissent toujours bénéficier de ces droits, certain que la liberté religieuse est une expression fondamentale de la liberté humaine et que la présence active des religions dans la société est un facteur de progrès et d’enrichissement pour tous. Cela implique bien sûr que les religions elles-mêmes ne recherchent pas à exercer directement un pouvoir politique, car elles n’ont pas vocation à cela, et, en particulier, qu’elles renoncent absolument à cautionner le recours à la violence comme expression légitime de la démarche religieuse (…).

Comme je l’ai rappelé récemment, « nous avons impérativement besoin d’un dialogue authentique entre les religions et entre les cultures, capable de nous aider à surmonter ensemble toutes les tensions, dans un esprit de collaboration fructueuse » (Discours lors de la rencontre avec les ambassadeurs des pays musulmans, Castel Gandolfo, 25 septembre 2006). Ce dialogue doit permettre aux diverses religions de mieux se connaître et de se respecter mutuellement, afin d’œuvrer toujours plus au service des aspirations les plus nobles de l’homme, en quête de Dieu et du bonheur. Je souhaite, pour ma part, redire à l’occasion de ce voyage en Turquie toute mon estime pour les croyants musulmans, les invitant à s’engager ensemble, grâce au respect mutuel, en faveur de la dignité de tout être humain et pour la croissance d’une société où liberté personnelle et attention à autrui permettent à chacun de vivre dans la paix et la sérénité. C’est ainsi que les religions pourront participer à relever les nombreux défis auxquels les sociétés sont actuellement confrontées. Assurément, la reconnaissance du rôle positif que rendent les religions au sein du corps social peut et doit inciter nos sociétés à approfondir toujours davantage leur connaissance de l’homme et à respecter toujours mieux sa dignité, en le plaçant au centre de l’action politique, économique, culturelle et sociale. Notre monde doit réaliser de plus en plus que tous les hommes sont profondément solidaires et les inviter à mettre en valeur leurs différences historiques et culturelles non pour s’affronter mais pour se respecter mutuellement.

L’Église, vous le savez, a reçu de son Fondateur une mission spirituelle et elle n’entend donc pas intervenir directement dans la vie politique ou économique. Cependant, au titre de sa mission et forte de sa longue expérience de l’histoire des sociétés et des cultures, elle souhaite faire entendre sa voix dans le concert des nations, afin que soit toujours honorée la dignité fondamentale de l’homme, et spécialement des plus faibles. Devant le développement récent du phénomène de la mondialisation des échanges, le Saint-Siège attend de la communauté internationale qu’elle s’organise davantage, afin de se donner des règles permettant de mieux maîtriser les évolutions économiques, de réguler les marchés, voire de susciter des ententes régionales entre les pays.

La voix de l’Église sur la scène diplomatique se caractérise toujours par la volonté, inscrite dans l’Évangile, de servir la cause de l’homme, et je manquerais à cette obligation fondamentale si je ne rappelais pas devant vous la nécessité de mettre toujours davantage la dignité humaine au cœur de nos préoccupations. Le développement extraordinaire des sciences et des techniques que connaît le monde d’aujourd’hui, avec ses conséquences quasi immédiates sur la médecine, sur l’agriculture et la production des ressources alimentaires, mais également sur la communication des savoirs, ne doit pas se poursuivre sans finalité ni sans référence, alors qu’il est question de la naissance de l’homme, de son éducation, de sa manière de vivre et de travailler, de sa vieillesse et de sa mort. Il est plus que nécessaire de réinscrire le progrès d’aujourd’hui dans la continuité de notre histoire humaine et donc de le conduire, selon le projet qui nous habite tous de faire grandir l’humanité et que le livre de la Genèse exprimait déjà à sa manière : « Soyez féconds, multipliez, emplissez la terre et soumettez-la » (1, 28).

Permettez-moi enfin, en pensant aux premières communautés chrétiennes qui ont grandi sur cette terre et tout particulièrement à l’apôtre Paul, qui en a fondé lui-même plusieurs, de citer son propos aux Galates : « Or vous, frères, vous avez été appelés à la liberté. Mais que cette liberté ne soit pas un prétexte pour vivre de manière égoïste ; au contraire, mettez-vous, par amour, au service les uns des autres » (5, 13). La liberté est un service les uns des autres. Je forme le vœu que l’entente entre les nations, que vous servez les uns et les autres, contribue toujours davantage à faire grandir l’humanité de l’homme, créé à l’image de Dieu.



Lire le texte intégral du discours du Pape Benoît XVI 

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25 mars 2008 2 25 /03 /mars /2008 00:00



Extrait du discours prononcé par le Pape Benoît XVI au Directorat des Affaires religieuses à Ankara, en Turquie, le 28 novembre 2006.

 



Je suis heureux d'avoir l'opportunité de visiter cette terre, si riche d'histoire et de culture, d'admirer ses beautés naturelles, de voir de mes yeux la créativité du peuple turc, et de goûter votre culture ancienne tout comme votre longue histoire, à la fois civile et religieuse (…).

Votre pays est très cher aux chrétiens : un grand nombre des premières communautés de l'Eglise ont été fondées ici et y ont atteint leur maturité, inspirées par la prédication des Apôtres, en particulier de saint Paul et de saint Jean. La tradition qui est parvenue jusqu'à nous affirme que Marie, la Mère de Jésus, a vécu à Ephèse, dans la maison de l'Apôtre saint Jean.

Cette noble terre a également connu une remarquable floraison de la civilisation musulmane dans les domaines les plus divers, y compris l'art et la littérature, ainsi que dans ses institutions.

Un grand nombre de monuments chrétiens et musulmans portent le témoignage du glorieux passé de la Turquie. Vous en tirez à juste titre une grande fierté, en les préservant pour l'admiration d'un nombre toujours croissant de visiteurs qui accourent nombreux (…).

Je fais miennes les paroles de mon prédécesseur immédiat, le Pape Jean-Paul II de vénérée mémoire, qui déclara à l'occasion de sa visite en 1979 : "Je me demande s'il n'est pas urgent, précisément aujourd'hui où chrétiens et musulmans sont entrés dans une nouvelle période de l'histoire, de reconnaître et de développer les liens spirituels qui nous unissent, afin de protéger et de promouvoir ensemble, pour tous les hommes "la justice sociale, les valeurs morales, la paix et la liberté""
(Discours à la communauté catholique d'Ankara, 29 novembre 1979, n. 3).

Ces questions ont continué à se poser aux cours des années suivantes ; en effet, ainsi que je l'ai indiqué au tout début de mon pontificat, elles nous poussent à faire progresser notre dialogue comme un échange sincère entre amis. Lorsque j'ai eu la joie de rencontrer des membres des communautés musulmanes l'année dernière à Cologne, à l'occasion de la Journée mondiale de la Jeunesse, j'ai réaffirmé le besoin d'aborder le dialogue interreligieux et interculturel avec optimisme et espérance. Il ne peut pas se réduire à un choix optionnel : au contraire, c'est "une nécessité vitale, dont dépend en grande partie notre avenir" (Discours aux représentants des communautés musulmanes, Cologne, 20 août 2005).

Chrétiens et musulmans, en suivant leurs religions respectives, insistent sur la vérité du caractère sacré et de la dignité de la personne. C'est la base de notre respect et de notre estime mutuels, c'est la base de notre collaboration au service de la paix entre les nations et les peuples, le souhait le plus cher de tous les croyants et de toutes les personnes de bonne volonté.

Pendant plus de quarante ans, l'enseignement du
Concile Vatican II a inspiré et guidé l'approche du Saint-Siège et des Eglises locales du monde entier dans les relations avec les disciples des autres religions. En suivant la tradition biblique, le Concile enseigne que toute la race humaine partage une origine commune et un destin commun : Dieu, notre Créateur et but de notre pèlerinage terrestre. Chrétiens et musulmans appartiennent à la famille de ceux qui croient dans le Dieu unique et qui, selon leurs traditions respectives, sont les descendants d'Abraham (cf. Concile Vatican II, Déclaration sur les Relations de l'Eglise avec les religions non-chrétiennes Nostra Aetate 1, 3). Cette unité humaine et spirituelle dans nos origines et notre destinée nous engage à chercher un itinéraire commun, tout en jouant notre rôle dans cette recherche de valeurs fondamentales qui est si caractéristique des personnes de notre époque. En tant qu'hommes et femmes de religion, nous sommes placés face au défi de l'aspiration, largement répandue, à la justice, au développement, à la solidarité, à la liberté, à la sécurité, à la paix, à la protection de l'environnement et des ressources de la terre. Parce que nous aussi, tout en respectant l'autonomie légitime des affaires temporelles, avons une contribution spécifique à offrir dans la recherche des solutions adaptées à ces questions pressantes.

En particulier, nous pouvons offrir une réponse crédible à la question qui se fait jour clairement dans la société d'aujourd'hui, même si elle est souvent mise de côté ; c'est-à-dire la question portant sur le sens et le but de la vie, pour chaque individu et pour l'humanité tout entière. Nous sommes appelés à oeuvrer ensemble, afin d'aider la société à s'ouvrir au transcendant, en reconnaissant à Dieu tout-puissant la place qui lui revient. Le meilleur moyen d'aller de l'avant passe par le dialogue authentique entre chrétiens et musulmans, fondé sur la vérité et inspiré par le souhait sincère de mieux nous connaître les uns les autres, en respectant les différences et en reconnaissant ce que nous avons en commun. Cela conduira dans le même temps à un respect authentique pour les choix responsables que fait chaque personne, en particulier ceux qui concernent les valeurs fondamentales et les convictions religieuses personnelles.

Pour illustrer le respect fraternel avec lequel chrétiens et musulmans peuvent oeuvrer ensemble, je voudrais citer les paroles adressées par le Pape Grégoire VII en 1076 à un Prince musulman de l'Afrique du Nord, qui avait agi avec une grande bienveillance à l'égard des chrétiens placés sous sa juridiction. Le Pape Grégoire VII parla de la charité particulière que chrétiens et musulmans se doivent mutuellement "parce que nous croyons en un seul Dieu, quoique d'une manière différente, et parce que nous le louons et le vénérons chaque jour comme créateur des siècles et gouverneur de ce monde" (PL 148, 451).

La liberté de religion, garantie par les institutions et respectée de manière effective, tant pour les individus que pour les communautés, constitue pour tous les croyants la condition nécessaire de leur contribution loyale à l'édification de la société, dans une attitude de service authentique, en particulier à l'égard des plus vulnérables et des plus pauvres.



Lire le texte intégral du discours du Pape Benoît XVI

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22 mars 2008 6 22 /03 /mars /2008 00:00

 



Accepter une solitude humaine totale pour s’unir à Marie.

 

Entre la mort et la résurrection de son Fils, elle est la seule à garder la foi, l’espérance et la charité.

 

La réponse de l’humanité au sacrifice du Christ est concentrée en elle seule.

 

De même, dans ces temps qui nous séparent de la résurrection finale, en elle seule nous trouvons toutes les vertus pour espérer, croire et aimer et voir du fond de notre vallée de larmes le triomphe du Christ.

 

« Marie sera toujours avec Jésus… jusqu’au sépulcre, où celle qui est la vie ne peut entrer, ne cherchant point le Vivant parmi les morts.

 

Car il est vivant en son Cœur ; et l’esprit de Jésus, séparé de son corps, repose dans l’esprit et le Cœur de Marie, tandis que son corps repose dans le tombeau. » (Pierre de Bérulle)

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