Cher ami lecteur, tu es le e visiteur. La Paix soit avec toi.
Ecouter un enseignement sur la foi catholique
Vous rendre sur le blog ami dédié à Claude Tresmontant
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Cher Christophe,
Nous voici arrivés au terme de notre route. J’ai essayé de t’exposer du mieux que je pouvais les raisons que nous pouvions avoir :
1. de croire en Dieu,
2. de croire dans le Dieu unique du monothéisme,
3. et de croire dans le Dieu révélé par Jésus-Christ, vrai Dieu et vrai homme.
Parvenus à cette étape, il nous reste encore à déterminer vers quelle Eglise s’orienter. Car, tu l’auras remarqué, il existe dans le christianisme trois grandes « chapelles » : le catholicisme, le protestantisme et l’orthodoxie.
Mais au fait, me demanderas-tu certainement : pourquoi se choisir une Eglise ? Ne puis-je pas vivre ma foi en solitaire ? La relation à Dieu est une relation intime, après tout, qui ne regarde que moi ! Pourquoi m’embêterais-je à aller à la messe (ou au culte) chaque dimanche, jour béni réservé à la « grâce »… matinée et aux activités sportives et de détente ?
La réponse s’impose d’elle-même : Jésus-Christ nous révèle que Dieu est Amour, qu’il est Trinité d'amour. Si Dieu est amour, il n’est pas étonnant qu’il nous invite… à l’amour fraternel, à la rencontre, et à la communion avec Lui et entre nous ! Si Dieu est vraiment Père de tous les hommes, comment s’étonner qu’il prenne plaisir à rassembler toute sa famille autour de lui pour le célébrer et le louer, dans la joie du Salut offert en son Fils Jésus-Christ et réactualisé de manière particulière chaque dimanche par le don de l’Esprit Saint ?
Jésus est venu sur la Terre pour rassembler les fils du Père dispersés par le péché, leur communiquer l’amour et le pardon du Père, leur donner la paix du Ciel, et leur apporter la vraie nourriture : la Parole de Dieu, et le Pain de Vie qu’il est lui-même : son Corps et son Sang. « Si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’homme, et si vous ne buvez pas mon sang, vous n’aurez pas la vie en vous » nous avertit Jésus (Jn 6. 53). La participation à la messe n’est donc pas facultative pour qui prend Jésus et l’Evangile au sérieux : c’est un commandement du Seigneur. « Vous ferez ceci en mémoire de moi » disait Jésus à ses disciples, le soir de la dernière Cène. Et le Seigneur de nous exhorter ainsi dans l’Epître aux Hébreux : « Ne désertez pas votre propre assemblée comme quelques-uns ont coutume de le faire ; mais encouragez-vous mutuellement. » (He 10. 25)
Oui, Dieu veut l’Eglise, car Dieu veut rassembler les hommes dans une communauté fraternelle d’hommes et de femmes rachetés par son Fils, nourris et enseignés par Lui, qui soit un signe dans le monde de la présence de Royaume de Dieu parmi nous. Voilà pourquoi il n’est pas possible d’être authentiquement chrétien en vivant sa foi replié sur soi-même, dans un splendide isolement. Un chrétien isolé, dit-on, est un chrétien en danger. Car le chrétien est fait pour la communion.
Convaincu que je doive vivre ma foi avec mes frères et sœurs en Jésus-Christ, vers quelle communauté me tourner ? Quelle Eglise choisir ? Toutes les Eglises chrétiennes se valent-elles ?
(à suivre…)
Il y a quand même quelque chose qui me chiffonne. C'est un peu gênant de citer l'évangile de Jean pour affirmer que "la participation à la messe est obligatoire" : l'évangile de Jean est celui qui justement n'institue pas la Cène. A mon sens, "manger et boire le sang" renvoie ici bien plus à la croix qu'au dernier repas...
Cf. http://www.foyer-chateauneuf.com/al218.htm#ancre654581
D'ailleurs la réaction des auditeurs ici ressemble à celle de Nicodème dans le même évangile de Jean : ils font une lecture littérale d'une parole symbolique. bref, pour moi ce texte parle moins de manger et boire la chair et le sang de Jésus Christ que de vivre de sa vie qu'il donne pour nous. Il s'agit donc moins d'un appel à aller communier régulièrement que d'un appel à reconnaître dans la croix la seule source de notre salut. "C'est l'Esprit qui vivifie, la chair ne sert de rien. Les paroles que je vous ai dites sont esprit et vie." Jean VI, 63...
La Croix aussi est un fameux symbole de plénitude et d'universalité, un symbole totalisateur. Il n'empêche que Jésus a bien été cloué dessus... Le symbole n'exclut donc pas le réalisme.
C’est oublier que les Evangiles ne sont pas des livres d’histoire, mais des œuvres théologiques (et particulièrement l’Evangile de Jean !).
Si Saint Jean n’évoque pas l’institution de l’Eucharistie, c’est sans doute qu’il juge inutile de le faire, au regard de la connaissance que pouvait avoir ses lecteurs des traditions orales ou écrites la relatant (peut-être Saint Jean connaissait-il les synoptiques). Saint Jean (dont l’Evangile est le plus tardif) semble ainsi avoir voulu faire œuvre originale, en méditant plus particulièrement sur des évènements moins connus de la vie du Seigneur, comme le lavement des pieds ou le discours sur le Pain de vie qu’on ne trouve pas dans les autres Evangiles.
Compte tenu de l’importance de l’Eucharistie pour les premières communautés chrétiennes, et du fait que Saint Jean était bien présent le soir du Jeudi Saint, et donc témoin oculaire de ce don incroyable que Jésus a fait à son Eglise, il est douteux qu’il ait « omis » d’en parler dans son Evangile. Simplement, il l’a fait à sa manière, dans le discours sur le Pain de vie, qui est quand même très explicite, et qui complète à merveille le récit des trois autres Evangélistes.
Justement parce que Jean fait ici une oeuvre de théologien, pour inciter les gens à prendre la communion, je pense qu'il aurait été plus explicite de sa part de rappeler ensuite (ou même pendant ce passage) l'institution de ce dernier repas. (vous oubliez que même tardifs, les évangiles sont écrits pour des communautés qui se cherchent encore beaucoup) Or il y a des différences remarquables : Jean utilise le terme de chair là ou les synoptiques et Paul parlent de corps et c'est très loin d'être un détail de vocabulaire. Le mot sarx "chair" désignant souvent la vie dans la Bible.
Donc, je continue à trouver discutable votre utilisation de Jean VI, 53
Je me garderais bien pour ma part de faire la leçon à Saint Jean sur ce qu’il aurait dû écrire dans son Evangile pour que celui-ci fût mieux compris des chrétiens de notre époque !
« Un rappel que l'Eucharistie n'est pas un rite salvateur mais un acte de mémoire qui renvoie au véritable geste salvateur par lequel Jésus s'est donné pour nous et nous a, en quelque sorte, nourri de sa mort. »
Pour nous, catholiques, « le mystère pascal, de la croix et de la résurrection du Christ, est rendu présent et actuel dans le mémorial eucharistique. Le mémorial est l’actualisation sacramentelle d’un événement du passé. Par cette actualisation de la Pâque dans la puissance de l’Esprit, le Christ est réellement présent dans la célébration. Cette même actualisation permet d’appeler l’eucharistie sacrifice, parce qu’elle est la re-présentation sacramentelle (l’acte de rendre présent) de l’unique sacrifice de la croix. Comme le mystère pascal garde une dimension d’avenir et qu’il ne sera totalement accompli qu’avec le retour du Christ venant établir son Royaume, l’Eucharistie est aussi une anticipation de sa seconde venue dans la gloire. »
Source : http://www.protestants.org/docpro/doc/1637.htm
Sur la présence vraie, réelle et substantielle du Christ dans l’Eucharistie :
http://www.30giorni.it/fr/articolo.asp?id=9420
En revanche, avant d'affirmer que cette utilisation correspond à l'intention de l'auteur il me paraît raisonnable de s'interroger sur ce petit paradoxe qui consisterait à citer une phrase de Jésus pour imposer la participation à un mémorial en passant sous silence l'institution de ce cérémonial"
Bref, il ne s'agit absolument pas de faire la leçon à l'évangéliste, juste de chercher à comprendre ce qu'il a pu vouloir dire en tenant compte du texte lui-même avant de tenir compte de l'interprétation officielle...
Et peut-on dire qu'il l'occulte totalement s'il en fait une relecture qui vise à diminuer son importance par rapport à l'événnement auquel elle renvoie ?
Disons qu'il n'est peut être pas très judicieux d'interpréter un Evangile isolément des autres. L'Ecriture forme un tout organique qu'il faut considérer dans son unité. C'est l'Ecriture qui éclaire l'Ecriture. Or, si je prends l'Evangile de Matthieu, Jésus dit bien : "Prenez, mangez, ceci est mon corps (...) Buvez-en tous , car ceci est mon sang, le sang de l'Alliance, répandu pour la multitude en rémission des péchés" (Mt 26.26-28). Si on lit maintenant Jean 6. 53 :"Si vous ne mangez pas la chair du Fils de l'homme, et si vous ne buvez pas son sang, vous n'aurez pas la vie en vous", ou Jean 6. 56 : "Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi je demeure en lui", il est difficile tout de même de ne pas faire le rapprochement...
Ensuite, encore une fois, je ne nie pas le rapprochement mais je vous reproche de nier les différences flagrantes de vocabulaire (chair et corps sont deux concepts très différents) et de contexte. Si l'évangile de Jean avait placé son discours lors du dernier repas (avant, après ou à la place du lavement des pieds), je vous rejoindrai totalement, seulement ce n'est pas le cas et je pense qu'il n'est pas très judicieux de ne pas en tenir compte...
Sur les différences de vocabulaire, je dirais qu’elles sont utiles pour approfondir la compréhension des termes employés par Jésus. Ainsi la notion de « chair » me paraît-elle éclairer la notion de « corps », et vice-versa, même si ces deux notions conservent leur autonomie et ne sont pas absolument interchangeables.
Que Saint Jean maintenant ait préféré situer le discours sur le Pain de vie après le récit de la multiplication des pains, et après la marche sur les eaux (qui manifeste la souveraineté de Dieu sur la matière), voilà qui me paraît hautement signifiant, et en parfaite cohérence avec le mystère eucharistique…
bonjour, cet échange que je trouve correct et intéressant, me parait tout de même insuffisant dans le sens que pour interpréter correctement "ceci est mon corps", il faut avoir l'impartialité de rechercher et de citer :
1) le contexte de ce texte dans le même évangile, donc tout le contexte par exemple dans le chapitre 26 pour le verset 26 de Matthieu
2) mais encore tous les autres textes qui en parlent, ce qui ne se limite pas à Matthieu 26:26 ou Jean 6. Tous les textes sur le thème sont essentiels et incontournables, et c'est avec l'ensemble que Dieu nous parle, par exemple principalement avec les textes de Luc, récit détaillé du repas de la fête pascale dans la tradition de l'époque, et du texte de Paul aux Corinthiens (la première) au ch 11, Paul qui est mandaté pour enseigner, donc pour en extraire le sens correct.
3) Il me semble qu'il faut tenir compte du contexte de la vie en Israel à cette époque, à la fois d'ordre culturel, d'ordre historique, et d'ordre légal :
Culturel, parce qu'ils étaient juifs, religieux, orientaux, ils avaient devant eux un Messie qui leur parlait avec des images et des paraboles.
Historique : ils sortent d'un trouble (les grecs) pour tomber dans un autre (les romains) mais ils attendaient un libérateur politique (comme aujourd'hui) qui deviendrait roi d'Israel et du monde; de plus c'était l'époque de la Pâque, à Jérusalem -en ce qui concerne Matthieu 26 mais pas Jean 6, ce qui est une clé essentielle pour la compréhension du Texte : Jésus est venu comme Agneau de Dieu, mourir pour nos péchés, et ressusciter pour justifier ceux qui croieraient en lui c'est bien là le sujet central de toute l'Ecriture.
Legal, puisqu'ils étaient sous occupation romaine, donc sous la loi romaine qu'ils provoquaient ou contestaient volontiers, mais surtout sous la loi donnée par Dieu à Moïse, et que les docteurs et les pharisiens ne laissaient pas enfreindre. Et l'enfreindre était donc pour eux une question de vie ou de mort spirituelle. Si donc ils devaient boire le sang ils entraient en contradiction avec la Loi de Dieu (Levitique 17), et celle de la conscience humaine (tout ce qui n'est pas le produit d'une conviction…).
Comme Dieu n'a pas voulu faire de son évangile un recueil dans le genre code Napoléonien , où il suffit de lire des sections pour avoir l'information qui couvre tel domaine ou tel sujet, il a disséminé, éparpillé, caché savamment chaque lumière dans toute l'Ecriture, ce qui nous oblige à la lire entièrement, en cherchant dans les coins comme l'Afikomen (symbolique de cette Parole faite chair, brisée, et qui va être retrouvée) notre réponse . C'est avant tout un Évangile de grâce, par lequel nous retrouvons la vie, et la vie éternelle que nos péchés nous font perdre. C'est ce que ce saint Repas, institué comme un mémorial par la parole du Christ, commémore, et commémorera jusqu'à ce qu'Il vienne. C'est ce que vous disiez à un moment et c'est ce que Paul enseigne.