25 février 2011 5 25 /02 /février /2011 19:04

Suite de la lettre apostolique du Pape Jean-Paul II sur le sens chrétien de la souffrance humaine (Salvifici Doloris, le 11 février 1984).

 

11. Toutefois, Job conteste la vérité du principe qui identifie la souffrance avec la punition du péché. Et il le fait en se fondant sur sa propre réflexion. Il est en effet conscient de ne pas avoir mérité une telle punition ; il montre au contraire le bien qu'il a fait dans sa vie. A la fin, Dieu lui-même reproche aux amis de Job leurs accusations et reconnaît que Job n'est pas coupable. Sa souffrance est celle d'un innocent ; elle doit être acceptée comme un mystère que l'intelligence de l'homme n'est pas en mesure de pénétrer à fond.

 

Le Livre de Job n'attaque pas les bases de l'ordre moral transcendant fondé sur la justice, telles qu'elles sont proposées dans toute la Révélation, dans l'ancienne comme dans la nouvelle Alliance. Mais simultanément ce Livre montre avec la plus grande fermeté que les principes de cet ordre ne peuvent pas s'appliquer de façon exclusive et superficielle. S'il est vrai que la souffrance a un sens comme punition lorsqu'elle est liée à la faute, il n'est pas vrai au contraire que toute souffrance soit une conséquence de la faute et ait un caractère de punition. La figure de Job le juste en est une preuve spéciale dans l'Ancien Testament. La Révélation, parole de Dieu même, pose en toute franchise le problème de la souffrance de l'homme innocent : la souffrance sans faute. Job n'a pas été puni, il n'y avait pas de fondement pour lui infliger une peine, même s'il a été soumis à une très dure épreuve. De l'introduction du Livre, il ressort que Dieu a permis cette épreuve en raison de la provocation de Satan. Celui-ci avait en effet contesté devant le Seigneur la justice de Job : « Est-ce pour rien que Job craint Dieu? ... Tu as béni toutes ses entreprises, ses troupeaux pullulent dans le pays. Mais étends la main et touche à ses biens; je te jure qu'il te maudira en face! ». Et si le Seigneur consent à éprouver Job par la souffrance, il le fait pour montrer la justice de ce dernier. La souffrance a un caractère d'épreuve.

 

Le Livre de Job ne représente pas le dernier mot de la Révélation sur ce thème. Il est en un sens une annonce de la Passion du Christ. Mais il est déjà par lui-même un argument suffisant pour que la réponse à la question sur le sens de la souffrance ne soit pas liée sans réserve à l'ordre moral fondé sur la seule justice. Si une telle réponse a en elle-même une raison d'être et une valeur fondamentales et transcendantes, en même temps non seulement elle paraît insatisfaisante dans des cas analogues à la souffrance de Job le juste mais, en plus, elle semble vraiment réduire et appauvrir le concept de justice que nous rencontrons dans la Révélation.  

 

 

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Publié par Matthieu BOUCART -
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