12 décembre 2010 7 12 /12 /décembre /2010 13:49

Il y a quelques jours, je poste le message suivant sur le « statut » de ma page Facebook : « Viens, Emmanuel, viens nous sauver ! » S’ensuit un petit échange avec l’un de mes bons amis – appelons le Guillaume.

 

Guillaume : Il est déjà venu... lol !

 

Matthieu : Mais il vient encore, cher Guillaume! Nous attendons son retour dans la Gloire!

 

Guillaume : Oui, peut-être, mais en attendant l'être humain est là, et il a une vie, et c'est dans cette vie qu'il faut être chrétien en faisant du bon autour de soi.

 

Matthieu : Mais le Christ n'est pas étranger à notre vie ici-bas! Il est vivant, il est présent, il vient.

 

Le chrétien, ce n'est pas celui qui fait du bien autour de soi (cela, de nombreux non-chrétiens le font très bien). Le chrétien, c'est celui qui manifeste la présence du Ressuscité dans notre monde d'aujourd'hui. Car il est là, tout proche, à nos côtés. Il vient à nous. Il est à portée de voix. Nous pouvons l'appeler, il nous entend, et il nous sauve, encore aujourd’hui.

 

Guillaume : Je suis d'accord avec toi, c'est une manière de voir comme une autre. Mais je te dirai par rapport à ça : dans ce cas là, pour toi, est-ce que quelqu'un qui va à un office tous les jours et qui en dehors ne fait rien, est un chrétien??

 

Matthieu : Oui, mais c'est un mauvais chrétien! ;-) Car la meilleure manière de révéler la présence actuelle du Christ au monde, c'est de manifester son amour envers les hommes. "Celui qui dit qu'il aime Dieu et qui n'aime pas son frère est un menteur" dit St Jean (cf. 1 Jn 4. 20).

 

Guillaume : MDR… "mauvais chrétien". MSR… Chaque chrétien est libre de croire comme il l'entend. Les chrétiens comme les non-chrétiens... Ce n'est pas pour ça [pour les raisons que tu dis] que le chrétien est "mauvais"…

 

Matthieu : « chaque chrétien est libre de croire comme il l'entend » Ben non, Guillaume. La foi ne se fait pas à la carte. Elle se reçoit telle qu'elle se donne à nous. Il n'est pas dans notre pouvoir de la changer. Un homme qui croit en Jésus-Christ, Fils de Dieu, mort et ressuscité pour notre Salut est un chrétien. Mais s'il décide (parce que c'est comme ça qu'il l'entend) de ne pas vivre les exigences de la charité, c'est un mauvais chrétien.

 

On n'est pas libre de rejeter la Charité. Absolument pas.

 

***

 

Dans le prolongement de cet échange amical, voici une très belle méditation du Pape Benoît XVI dite lors de la prière de l’Angelus, le dimanche 16 décembre 2007 :

 

Chers frères et sœurs,

 

« Gaudete in Domino semper – Réjouissez-vous sans cesse dans le Seigneur » (Ph 4, 4). Par ces paroles de Saint Paul s'ouvre la messe du 3e Dimanche de l'Avent qui est par conséquent appelé dimanche « gaudete ». L'Apôtre exhorte les chrétiens à se réjouir parce que la venue du Seigneur, c'est-à-dire son retour glorieux, est certain et ne tardera pas. L'Eglise fait sienne cette invitation, alors qu'elle se prépare à célébrer Noël, et son regard se dirige toujours plus vers Bethléem. En effet, nous attendons la seconde venue du Christ avec une espérance sûre, parce que nous avons connu la première. Le mystère de Bethléem nous révèle le Dieu-avec-nous, le Dieu qui nous est proche, pas simplement au sens spatial, et temporel. Il est proche de nous parce qu'il a en quelque sorte ‘épousé' notre humanité. Il a pris sur lui notre condition, en choisissant d'être comme nous en toute chose, excepté le péché, pour nous faire devenir comme Lui. La joie chrétienne jaillit donc de cette certitude : Dieu est proche, il est avec moi, il est avec nous, dans la joie et dans la douleur, dans la santé et dans la maladie, comme un ami et un époux fidèle. Et cette joie demeure aussi dans l'épreuve, dans la souffrance même, et elle reste, non en superficie, mais au plus profond de la personne qui se confie à Dieu et met en Lui sa confiance.

 

Certains se demandent : mais, cette joie est-elle encore possible aujourd'hui ? La réponse, ils la donnent par leur vie, les hommes et les femmes de tout âge et de toute condition sociale, heureux de consacrer leur existence aux autres ! La bienheureuse Mère Teresa de Calcutta n'a peut-être pas été, à notre époque, un témoin inoubliable de la vraie joie évangélique ? Elle vivait chaque jour en contact avec la misère, la dégradation humaine, la mort. Son âme a connu l'épreuve de la nuit obscure de la foi, et pourtant, elle a donné à tous le sourire de Dieu. Nous lisons dans un de ses écrits : « Nous attendons avec impatience le paradis, où il y a Dieu, mais il est en notre pouvoir d'être au paradis dès ici-bas, et dès ce moment-ci. Etre heureux avec Dieu signifie : aimer comme lui, aider comme lui, donner comme lui, servir comme lui » (La joie du Don, Seuil, Paris, 1975).

 

La joie entre dans le cœur de qui se met au service des petits et des pauvres. En qui aime ainsi, Dieu fait sa demeure, et l'âme est dans la joie. Si au contraire, on fait du bonheur une idole, on se trompe de chemin, et il est vraiment difficile de trouver la joie dont parle Jésus. C'est malheureusement la proposition des cultures qui mettent le bonheur individuel à la place de Dieu, une mentalité qui a son effet emblématique dans la recherche du plaisir à tout prix, dans la diffusion de l'usage de drogues en guise de fuite, de refuge dans des paradis artificiels, qui se révèlent ensuite comme totalement illusoires.

 

Chers frères et sœurs, à Noël aussi on peut se tromper de chemin, échanger la vraie fête avec celle qui n'ouvre pas le cœur à la joie du Christ. Que la Vierge Marie aide tous les chrétiens, et les hommes à la recherche de Dieu, à arriver enfin à Bethléem, pour rencontrer l'Enfant qui est né pour nous, pour le salut et le bonheur de tous les hommes.

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Publié par Matthieu BOUCART -
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<br /> <br /> Cher Matthieu,<br /> <br /> <br /> A cette phrase de Guillaume - Mais je te dirai par rapport à ça : dans ce cas là, pour toi, est-ce que quelqu'un qui va à un office tous les jours et qui en<br /> dehors ne fait rien, est un chrétien?? -, tu réponds que ce serait un mauvais chrétien. En fait, l'inverse est tout aussi vrai. Le "chrétien" qui s'épuiserait dans les bonnes oeuvres<br /> (social, caritatif,...) sans jamais prendre le temps de prier, d'adorer et d'aller à la Messe, serait un bien mauvais chrétien. Car dans le double commandement de l'amour laissé par le<br /> Christ, c'est l'amour de Dieu qui est premier. Le chrétien est avant tout fils de Dieu et temple de l'Esprit-Saint. S'il ne vit pas en conséquence, c'est-à-dire dans l'amour de Dieu (et il est<br /> vain de prétendre aimer Dieu sans jamais prier ou aller aux offices : c'est comme prétendre aimer sa fiancée et ne jamais passer du temps avec), ce sera un mauvais chrétien.<br /> <br /> <br /> Fraternellement,<br /> <br /> <br /> <br />
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