1°) Sur l’existence de Dieu
Nous pouvons parvenir à une connaissance certaine de l’existence de Dieu à partir d’une réflexion métaphysique sur l’univers.
Nous savons aujourd’hui que l’univers dans lequel nous vivons n’a pas toujours existé ; qu’il a eu un commencement ; qu’il est en régime d’évolution dans le sens d’une complexification croissante ; et qu’un jour, il mourra. Rien dans l’observation physique de l’univers n’autorise à penser qu’il se régénèrera un jour pour donner naissance à un nouveau « cycle » de naissance/croissance/mort d’un autre univers ; tout ce que les sciences positives savent aujourd’hui de l’univers laisse à penser au contraire qu’il est le seul univers ayant jamais existé. D’où la question métaphysique – incontournable – qui se pose à notre humaine raison : quel est donc cet univers dans lequel nous vivons, d’où vient-il, comment et pourquoi existe-t-il ?
A cette question de l’origine de l’univers, il est trois réponses possibles :
F ou bien l’univers n’a pas de cause : mais à moins de vouloir renoncer définitivement à l’exercice de la raison, cette solution est philosophiquement irrecevable, tout effet ayant une cause, pour autant que l’on puisse observer ;
F ou bien l’univers a sa cause en lui-même : il s’est donc donné l’être tout seul, et s’est affublé tout seul ses propres caractéristiques d’organisation et de complexification croissante… jusqu’au cerveau humain! Mais c’est reconnaître à la seule matière une puissance extraordinaire, une intelligence et une ingéniosité inouïe… C’est l’option panthéiste, étrangement reprise par l’athéisme moderne qui n’a pas perçu, semble-t-il, la nature païenne d’une telle cosmogonie…
F ou bien l’univers a sa cause en dehors en lui-même : et son existence même, son organisation, sa complexification croissante, lui viennent d’une source X (appelons-là ainsi) qui possède nécessairement en elle-même l’être et les perfections qu’elle communique à l’univers, seul l’être pouvant engendrer de l’être (le néant ne produit rien !), et chaque être ne pouvant donner que ce qu’il a. C’est l’option « théiste » que je tiens pour la plus rationnelle.
Je conçoit que le fait que cette source X ne soit pas observable à l’œil nu constitue un sérieux obstacle, mais cette difficulté ne m’apparaît pas insurmontable. Comme Ti'Hamo le faisait pertinemment remarquer, il en est ainsi de l’Amour (tu l’as déjà vu, toi, l’Amour ?) ou de la Justice (tu as déjà pris une bière avec la Justice ?). L’Amour, on ne le voit pas : on n’en voit que les manifestations extérieures. La Justice, on ne la voit pas non plus : on n’en voit que les manifestations extérieures. Eh bien, ainsi en est-il de cette « source X » que l’on ne voit pas, mais dont nous pouvons savoir avec certitude qu’elle existe, puisque nous pouvons en voir les manifestations extérieures dans l’histoire et les caractéristiques de notre univers. C’est cette « source X » que nous nommons Dieu.
« Comment savez vous que notre intelligence nous vient d’un dieu? » Eh bien, c’est simple : notre cerveau est infiniment plus complexe que tout ce que l’homme a jamais pu produire avec tout son génie et toute sa science. Il est donc nécessairement l’œuvre d’un Créateur infiniment plus intelligent et plus puissant que l’homme. A moins de considérer que notre cerveau soit le fruit heureux du hasard… Mais cela voudrait dire alors que le hasard peut être infiniment plus intelligent et plus puissant que l’intelligence humaine. Eh bien dans ce cas, je dirais que c’est ce « hasard » infiniment plus intelligent et plus puissant que l’homme que nous nommons Dieu…
« L’intelligence, écris-tu encore en substance, devrait naturellement conduire la raison humaine à Dieu. Or tel n’est pas le cas » Ca dépend, Christophe… Il y a des gens sur la Terre qui pensent, et des gens qui, malheureusement, ne pensent pas. Les gens qui ne pensent pas vivent à la superficie des choses : ils ne croient que ce qu’ils voient, disent-ils… sans peser l'absurdité d'une telle assertion ! Même si ces personnes sont « intelligentes », elles ne réfléchissent pas à ce qu’elles disent. Il n’est donc pas juste de les considérer comme sérieuses et crédibles. Plus édifiant est l’histoire des idées, telles qu’elles ont pu être exprimées dans l’histoire par les philosophes du monde entier. Et là, ô surprise ! il n’existe pas de philosophie athée ! Il existe certes des philosophes athées, mais… pas de philosophie authentiquement athée, non panthéiste, qui ait été capable d’apporter une explication satisfaisante à l’existence de l’univers, sans avoir recours à l’existence d’un (ou des) dieu(x)… Conclusion : l’intelligence de l’homme, lorsque celui-ci la fait fonctionner, conduit naturellement l’homme à la croyance religieuse…
(à suivre...)