8 avril 2007 7 08 /04 /avril /2007 23:31

Je vous propose aujourd'hui de méditer ce commentaire de l’Evangile du Dimanche de Pâques proposé par le père Raniero Cantalamessa OFM Cap, prédicateur de la Maison pontificale. Source : ZENIT.org

Il y a des hommes – nous le voyons dans le phénomène des terroristes kamikazes – qui meurent pour une cause erronée ou même injuste, convaincus, à tort, même s’ils sont de bonne foi, que celle-ci est bonne. La mort du Christ elle-même, ne témoigne pas en soi de la vérité de sa cause mais uniquement du fait qu’il croyait à la vérité de sa cause. La mort du Christ est le témoignage suprême de sa charité, mais pas de sa vérité. Le seul témoignage approprié de sa vérité est la résurrection. « La foi des chrétiens, dit saint Augustin, est la résurrection du Christ. Il n’est pas difficile de croire que Jésus est mort ; les païens le croient également, tout le monde le croit. Mais ce qui est vraiment grand, c’est de croire qu’il est ressuscité ».

Mais, fidèles à l’objectif qui nous a guidés jusqu’ici, nous sommes cependant contraints de laisser la foi de côté pour le moment, et de nous en tenir à l’histoire. Nous allons tenter de répondre à la question :
pouvons-nous ou non, définir la résurrection du Christ comme un événement historique, dans le sens commun du terme, c’est-à-dire de quelque chose qui s’est « réellement produit » ?

Deux faits s’offrent à la considération de l’historien et lui permettent de parler de la résurrection : tout d’abord, la foi soudaine et inexplicable des disciples, une foi d’une ténacité telle, qu’elle résiste même à l’épreuve du martyre ; deuxièmement, l’explication de cette foi que les intéressés, c’est-à-dire les disciples, nous ont laissée.
Au moment décisif, lorsque Jésus fut arrêté et exécuté, les disciples n’étaient dans l’attente d’aucune résurrection. Ils prirent la fuite et considérèrent que le cas de Jésus était clos.

Il a donc dû se produire quelque chose qui, en peu de temps, a non seulement provoqué le changement radical de leur état d’âme mais les a conduits à une activité complètement nouvelle et à la fondation de l’Eglise. Ce « quelque chose » est le noyau historique de la foi de Pâques.

Le témoignage le plus ancien de la résurrection est celui de Paul qui dit : « Je vous ai donc transmis en premier lieu ce que j'avais moi-même reçu, à savoir que le Christ est mort pour nos péchés selon les Ecritures, qu'il a été mis au tombeau, qu'il est ressuscité le troisième jour selon les Ecritures, qu'il est apparu à Céphas, puis aux Douze. Ensuite, il est apparu à plus de 500 frères à la fois -- la plupart d'entre eux demeurent jusqu'à présent et quelques-uns se sont endormis -- ensuite il est apparu à Jacques, puis à tous les apôtres. Et, en tout dernier lieu, il m'est apparu à moi aussi, comme à l'avorton ». (1 Co 15, 3-8).

Ces paroles ont été écrites en 56 ou 57 après J.C. Le noyau central du texte cependant, est constitué d’un credo antérieur, que saint Paul dit avoir lui-même reçu d’autres personnes. Si l’on tient compte du fait que Paul apprit ces formules immédiatement après sa conversion, nous pouvons les faire remonter à environ 35 après J.C, c’est-à-dire à cinq, six ans après la mort du Christ. Un témoignage d’une rare valeur historique, par conséquent.

Les récits des évangélistes furent écrits quelques décennies plus tard et reflètent une phase ultérieure de la réflexion de l’Eglise. Le noyau central du témoignage demeure toutefois inchangé : le Seigneur est ressuscité et est apparu vivant. A cela s’ajoute un élément nouveau, peut-être déterminé par une préoccupation apologétique et donc de moindre valeur historique : l’insistance sur le fait du sépulcre vide. Pour les évangiles également, les apparitions du Ressuscité restent le fait décisif.

Les apparitions témoignent toutefois également de la nouvelle dimension du Ressuscité, sa manière d’être « selon l’Esprit », qui est nouvelle et différente de la manière d’être antérieure, « selon la chair ». Il ne peut pas être reconnu par exemple par toute personne qui le voit mais seulement par celui de qui il se fait connaître. Son corps est différent d’avant. Il est libre des lois physiques : il entre et sort à portes closes ; il apparaît et disparaît.

Rudolf Bultmann avance une explication différente de la résurrection, encore reproposée par certains, selon laquelle il s’agit de visions psychogènes, c’est-à-dire de phénomènes subjectifs, du genre des hallucinations. Mais si cela était vrai, ce serait en définitive un miracle aussi grand que celui que l’on veut éviter d’admettre. Cela suppose en effet que des personnes différentes, dans des situations et des lieux différents, aient toutes eu la même impression, ou hallucination.

Les disciples n’ont pas pu se tromper : ils étaient des personnes concrètes, des pêcheurs, loin d’être enclins à avoir des visions. Au départ, ils ne croient pas ; Jésus doit presque forcer leur résistance : « Ô cœurs… lents à croire ! ». Ils n’ont pas pu vouloir tromper les autres non plus. Tous leurs intérêts y étaient opposés ; ils auraient été les premiers à se sentir trompés par Jésus. S’il n’était pas ressuscité, à quoi cela servait-il d’affronter la persécution et la mort pour lui ? Quel avantage matériel en tiraient-ils ?

Après avoir nié le caractère historique, c’est-à-dire le caractère objectif et pas seulement subjectif de la résurrection, la naissance de l’Eglise et de la foi devient un mystère encore plus inexplicable que celui de la résurrection elle-même. L’on a remarqué à juste titre que : « L’idée que l’imposant édifice de l’histoire du christianisme soit comme une énorme pyramide placée en équilibre sur un fait insignifiant est certainement moins crédible que l’affirmation selon laquelle l’événement dans son ensemble – c’est-à-dire l’état de fait et la signification inhérente à cet état de fait – ait réellement occupé une place dans l’histoire comparable à celle que lui attribue le Nouveau Testament ».

Quel est alors le résultat de la recherche historique à propos de la résurrection ?
Nous le saisissons dans les paroles des disciples d’Emmaüs : le matin de Pâques, quelques disciples se sont rendus au sépulcre de Jésus et ont trouvé les choses comme l’avaient rapporté les femmes, qui y étaient allées avant eux, « mais lui, ils ne l’ont pas vu ». L’histoire également se rend au sépulcre de Jésus et doit constater que les choses sont comme les témoins l’ont affirmé. Mais lui, le Ressuscité, elle ne le voit pas. Il ne suffit pas de constater historiquement, il faut voir le Ressuscité et cela, l’histoire ne peut le donner, seule la foi peut le faire.

L’ange qui apparut aux femmes, le matin de Pâques, leur dit : « Pourquoi cherchez-vous le Vivant parmi les morts ? » (Lc 24, 5). Je vous confesse qu’au terme de ces réflexions je sens ce reproche comme s’il m’était adressé à moi également. Comme si l’ange me disait : « Pourquoi t’attardes-tu à chercher parmi les arguments morts de l’histoire, celui qui est vivant et qui agit dans l’Eglise et dans le monde ? Va plutôt et dis à tes frères qu’il est ressuscité ».

Si cela ne dépendait que de moi, je ne voudrais faire que cela. J’ai laissé depuis trente ans l’enseignement de l’histoire des origines chrétiennes pour me consacrer à l’annonce du royaume de Dieu, mais ces derniers temps, face aux négations radicales et infondées de la vérité des évangiles, je me suis sentis obligé de reprendre mes outils de travail. D’où la décision d’utiliser ces commentaires des évangiles du dimanche pour enrayer une tendance souvent provoquée par des intérêts commerciaux, et donner à ceux qui par hasard, les liront, la possibilité de se faire une opinion sur Jésus, moins influencée par le tapage publicitaire.

Lire aussi "Les vivants qui combattaient un mort ont été réduits à l'impuissance"

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Publié par Matthieu BOUCART -
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commentaires

V
Ce message es pour lhumanité ce qui veux dire que nous sommes tous pareille et semblable et pecheur

Vous devez savoir que le........ je suis 1 arrive....... et que c est imminant ,Dieu puniras et seras insensible car sa seras fais selon sa volonté et que Jésus-Christ pardonne et quil es amour pour chaque personne humaine et Jésus es en chacun de vous ..l humain doit comprendre l importance de ce repentir devant Notre Seigneur et Roi car quand on demande pardon , cest de t offrir la possibilité de te faire effacé de ton livre de vie ce que tu auras confessez ...vous savez l enfer existe et le paradis aussi et tout les 2 cest pour l éternité. Etre avec Jésus cest avoir une famille et etre paisible et comme humain vous avez encore la possibilité de choisir ,,,Dieu veux la loi du livre Saint sois les 10 commandement et les 7 pecher capitaux , car cela aide a la droiture de chaque humain l es un vis a vis les l autres et Jésus lui seul a été donné le pouvoir de pardonné alors demande a jésus de t aidé et de le servir , je m explique sur la définition de servir ...aidé c est aimé ... aimé c est aidé...aimé aidé sont prochain c est etre dans la priere et etre dans cette priere c est suivre Jésus dans l accomplissement de cette amours , car le Seigneur es en chacun de vous et quand vous faites le bien aux suivant , cest a chaque fois aux Seigneur également que vous le faite donc vous faite grandir et grandir lamour et attention a vos mots que vous prononcez , tres important que vous lisez , le livre Saint car la révélation y es mais également ce que Dieu commande ...lire le livre Saint t aide a découvrir Dieu et Jésus et sa révele également ce que Dieu a fais pour l humain en envoyant sont fils unique sur terre dans un corps humain , qu il a été crucifié et mort et a été enseveli et ressusité des morts le 3 eme jours ..il es mort pour toi , pour chaque etre humain par amour pour tous ,chers humain vous avez que une seul vie ,oui la réincarnation existe mais seulement pour ceux que la vie a été écourté ....Soyez Bénis aux nom de Jésus-Christ le seul et unique sauveur de l humain , Jésus vous aimes et je vous aimes Gloire a toi Seigneur Amen
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M
Cher Miteny,
En droit (et je suis juriste), des témoignages concordants sont des preuves.
Et là, il ne s'agit pas de "3 ou 4 types", mais de plusieurs centaines de personnes...
Et puis il y a les signes... La Pentecôte, et la transformation intérieure et spectaculaire des disciples de Jésus. La grande sainteté des fidèles du Christ dans l'Histoire de l'Eglise (lis n'importe quelle vie de saint, et tu verras que ce qu'ils ont vécu n'est objectivement pas accessible à nos seules forces humaines...) Les guérisons et les miracles qui foisonnent partout dans le monde, particulièrement sur les lieux d'apparition de la Vierge Marie (ressuscitée avec le Christ!). Tiens à ce sujet, as-tu déjà entendu parler du miracle de la danse du soleil à Fatima? 70.000 personnes en ont été témoins! Hallucination collective ça aussi?
En vérité Miteny, je te le dis : il n'est de pire aveugle que celui qui ne veut pas voir...
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M
Ce ne sont que des témoignages et pas des preuves. Paul a eu une vision... mais sur le chemin de Damas (je crois)! Et alors?
Ce n'est pas parce que 3 ou 4 types ont des visions à une époque où tout le monde a des visions que cela constitue une preuve.
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M
Un autre très intéressant lien sur le sujet :
http://www.unpoissondansle.net/faq/faq009.php?d=
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M
« Ne faut-il pas admettre que les disciples ont projeté sur Jésus mort leur désir de le voir ressuscité et que leur désir s’est transformé en réalité dans une sorte d’hallucination collective? Nulle part il n’est question d’un tel désir chez eux. Quand Jésus leur parle de sa mort à venir, ils en refusent jusqu’à l’éventualité parce que pour eux sa mort ne pouvait être que la fin définitive de leur Maître et de leur rêve de grandeur (cf. les disciples d’Emmaüs).
« Comment penser que ces hommes, ayant des ambitions terrestres que la mort de Jésus a déçues, ne donnant aucun signe d’illuminisme religieux, aient pu être victimes d’hallucinations (Mc 9, 23-37)? Ils font plutôt preuve d’un épais réalisme. Après la mort de Jésus, tout est bien fini pour eux. Ils retournent chez eux et reprennent la vie qui était la leur avant leur appel par Jésus (Lc 24; Jn 21). Ils considèrent le message des femmes comme un radotage (Lc 24, 12). Ils veulent voir et toucher pour croire (Lc 24; Jn 20). Ce n’est jamais eux qui vont au devant de Jésus. C’est toujours lui qui prend l’initiative de se faire voir à eux. Il a de la peine à se faire reconnaître. Il doit leur donner des signes qu’il est bien celui qu’ils ont connu. Jusqu’au bout certains doutent (Mc 16, 14).
« Comment en particulier expliquer le revirement de Paul? Comme pharisien pur et dur, il croit à la résurrection des morts à la fin des temps. Mais il refuse celle de Jésus qui remet en cause sa foi juive, au point de persécuter les chrétiens. Il est inconcevable qu’il ait désiré la résurrection de Jésus et partagé l’hallucination collective des autres disciples qu’il avait en horreur. Il reste pourtant le témoin le plus ardent de la crucifixion et de la résurrection de Jésus hors desquelles la foi est totalement vide (1 Co 15). »
Source : http://perso.orange.fr/catechisme/them/liturg/t-pascal/paques19.htm
 
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M
Il est apparu, il s'est ressuscité... des hallucinations donc. Et si la resurrection du Christ n'était qu'une hallucination collective?
Une autre question: n'est ce pas insulter le Christ (qui est mort pour ne pas avoir à porter les armes.... "mon royaume n'est pas de ce monde") que soutenir une église qui ne s'est pas révolté contre les nations, contre les guerres (dans les églises, on voit encore l'hommage rendu aux soldats morts pour la France: c'est tout à fait honteux... comme si on crachait sur la dépouille de Jésus)?
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