Extrait de l’audience générale du 9 novembre 2005 du Pape Benoît XVI.
« Eternel est son amour ». Au centre de la phrase retentit le mot "amour" qui, en réalité, est une traduction légitime, mais limitée, du terme originel hébreu hesed. En effet, celui-ci appartient au langage caractéristique utilisé par la Bible pour exprimer l'alliance qui existe entre le Seigneur et son peuple. Le terme cherche à définir les attitudes qui s'établissent au sein de cette relation : la fidélité, la loyauté, l'amour et, bien sûr, l'amour de Dieu.
Nous avons ici la représentation synthétique du lien profond et interpersonnel instauré par le Créateur avec sa créature. Au sein de ce rapport, Dieu n'apparaît pas, dans la Bible, comme un Seigneur impassible et implacable, ni comme un être obscur et indéchiffrable, semblable au destin, contre la force mystérieuse duquel il est inutile de lutter. Il se manifeste en revanche comme une personne qui aime ses créatures, qui veille sur elles, les suit sur le chemin de l'histoire et souffre des infidélités que le peuple oppose souvent à son hesed, à son amour miséricordieux et paternel.
Le premier signe visible de cette charité divine - dit le Psalmiste - doit être recherché dans la Création. Puis l'histoire entrera en scène. Le regard, rempli d'admiration et d'émerveillement, s'arrête tout d'abord sur la Création : les cieux, la terre, les eaux, la lune et les étoiles.
Avant encore de découvrir le Dieu qui se révèle dans l'histoire d'un peuple, il y a une révélation cosmique, ouverte à tous, offerte à toute l'humanité par l'unique Créateur, "Dieu des dieux" et "Seigneur des seigneurs" (cf. vv. 2-3).
Comme l'avait chanté le Psaume 18, "les cieux racontent la gloire de Dieu et l'oeuvre de ses mains, le firmament l'annonce; le jour au jour en publie le récit et la nuit à la nuit transmet la connaissance" (vv. 2-3). Il existe donc un message divin, secrètement inscrit dans la Création et signe du hesed, de la fidélité amoureuse de Dieu qui donne à ses créatures l'existence et la vie, l'eau et la nourriture, la lumière et le temps.
Il faut avoir le regard limpide pour contempler cette révélation divine, en rappelant l'avertissement du Livre de la Sagesse, qui nous dit que "la grandeur et la beauté des créatures font, par analogie, contempler leur Auteur" (Sg 13, 5 ; cf. Rm 1, 20). La louange de prière naît alors de la contemplation des "merveilles" de Dieu (cf. Ps 135, 4) déployées dans la Création et se transforme en hymne joyeux de louange et d'action de grâce au Seigneur.
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