Nous méditons sur 5 jours, en cette première semaine de Carême, avec le Pape Benoît XVI, un passage de la deuxième Epître de St Paul aux Corinthiens, chapitre 13 verset 11 : « Frères, soyez dans la joie, cherchez la perfection, soyez d’accord entre vous, vivez en paix, et le Dieu d’amour et de paix sera avec vous ».
Aujourd’hui : « Soyez parfaits ! »
La seconde recommandation : « Perfecti estote » [Soyez parfaits], comme nous le lisons dans le texte latin, semble coïncider avec la parole qui résume le Sermon sur la montagne : « Perfecti estote sicut Pater vester caelestis perfectus est » [Soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait].
Cette parole nous invite à être ce que nous sommes : des images de Dieu, des êtres créés en relation avec le Seigneur, un « miroir » dans lequel se reflète la lumière du Seigneur.
Ne pas vivre le christianisme selon la lettre, ne pas écouter l'Écriture sainte selon la lettre est souvent difficile, historiquement discutable, mais nous devons aller au-delà de la lettre, de la réalité présente, vers le Seigneur qui nous parle, et ainsi à l'union avec Dieu.
Mais si nous regardons le texte grec, nous trouvons un autre verbe, « catartizesthe », et ce mot veut dire : refaire, réparer un instrument, lui rendre sa pleine fonctionnalité.
L'exemple le plus fréquent pour les Apôtres est de réparer un filet de pêcheurs qui n’est plus dans une juste situation, qui a tellement de lacunes qu’il ne sert plus, réparer le filet de sorte qu’il puisse être à nouveau un filet de pêcheur, revenir à sa perfection d'instrument pour ce travail.
Un autre exemple : un instrument musical à cordes qui a une corde cassée, et avec lequel on ne peut donc jouer la musique comme on le devrait.
Ainsi, avec cette recommandation, notre âme apparaît comme un filet apostolique qui cependant souvent ne fonctionne pas bien, parce qu’il est déchiré par nos propres intentions. Ou comme un instrument de musique dans lequel malheureusement une corde est cassée, et donc la musique de Dieu qui devrait retentir du plus profond de notre âme ne peut pas bien retentir. Il faut réparer cet instrument, connaître les déchirures, les destructions, les négligences, tout ce qui est négligé, et chercher à ce que cet instrument soit parfait, soit complet, pour qu’il serve à ce à quoi il a été créé par le Seigneur.
Et ainsi cette recommandation peut être aussi une invitation à l'examen de conscience régulier, pour voir en quel état est mon instrument, jusqu'à quel point il est négligé, ne fonctionne plus, pour chercher à retrouver son intégrité. C’est aussi une invitation au sacrement de la Réconciliation, par lequel Dieu répare cet instrument et nous donne à nouveau la complétude, la perfection, la fonctionnalité, afin que dans cette âme puisse retentir la louange de Dieu.
Lire le texte intégral de la méditation du Pape Benoît XVI sur 2 Co 13.11, le lundi 3 octobre 2005