18 octobre 2006 3 18 /10 /octobre /2006 08:59

 

[Cher Hervé, comme promis, je te livre ce magnifique passage tiré de l’ouvrage "La Parole, braise en ton coeur" du Père Daniel-Ange, Edition des Béatitudes, janvier 2004]

 

 

Au commencement de tout, il y a la Parole.

 

Elle n’est pas un son, pas un message, pas une expression de la pensée. Elle est Quelqu’un, ne Personne éternelle et immortelle. Vivant de toujours à toujours.

 

Ainsi le chante Saint Jean (1.1), dans la grande hymne ouvrant la symphonie de son Evangile : « Au commencement était le Verbe. Le Verbe était Dieu ! » 

 

Parole vivante du Père, elle résonne dans le vide et le silence originels. Et voilà les Anges, le cosmos et surtout l’homme surgissant dans l’existence, sur simple appel de cette voix de la Parole. 

 

Des millénaires plus tard, elle retentit dans le désert, s’adressant personnellement à un homme précis : « Abraham ! Pars ! » Et voilà le peuple de Dieu lancé à travers l’Histoire : l’Eglise que la Parole ne va plus cesser de guider, d’éclairer, d’inspirer, telle l’étoile des mages. Mais à partir de cet instant précis, tout est renversé : c’est ce peuple qui devient le berceau, l’écrin, la caisse de résonance de la Parole. 

 

La Parole s’en remet humblement à cette Eglise qu’elle a elle-même suscitée, éveillée à l’existence et formée. Bref, d’un côté la Parole est le « milieu créateur » de l’Eglise. De l’autre, l’Eglise est le « milieu porteur » de la Parole. 

 

D’un côté, l’Eglise est engendrée par la Parole. De l’autre, la Parole est enfantée dans l’Eglise. 

 

D’un côté, l’Eglise est née de la Parole. De l’autre, elle est son lieu de naissance sur terre, son berceau, son Bethléem… 

 

Dis-moi donc, comment la Parole de Dieu a-t-elle pu parvenir jusque dans mes mains, sur mes lèvres, dans mon cœur ? Tout simplement par l’Eglise. En effet, il n’y aurait pas de Parole, s’il n’y avait pas d’abord un peuple. Dieu n’aurait pas pu parler, s’il n’y avait pas d’abord eu des gens pour écouter, pour recueillir sa Parole et essayer d’en vivre. Des gens dont, en sens inverse, la Parole finit par faire un peuple. Un peuple convoqué et rassemblé par la Parole. 

 

Donc, il n’y aurait pas de Bible, s’il n’y avait eu d’abord Israël. Il n’y aurait pas de prophètes, s’ils n’avaient eu personne à qui s’adresser. Il n’y aurait pas d’Evangile, s’il n’y avait eu les disciples de Jésus pour transmettre sa vie et son message. Il n’y aurait pas les lettres des Apôtres, s’il n’y avait eu d’abord des personnes à qui écrire. Bref, pas d’Ecritures, s’il n’y avait eu d’abord des communautés vivantes qui les garderaient et les transmettraient aux générations futures. 

 

Le peuple précède, porte et transmet la Parole. L’Eglise est donc avant la Parole. Et la Parole est au-dedans de l’Eglise. L’Eglise en dévoile la beauté, en décrypte les secrets, en descelle les sceaux, en diffuse la voix. 

 

Preuves a contrario : tant de sectes citent la Bible à tort et à travers, tant de non-croyants la dissèquent comme un écrit humain. A la limite, en isolant des extraits du contexte, on peut lui faire dire n’importe quoi, cela parce qu’elle n’est pas reçue dans l’Eglise. Perle arrachée à la Couronne, se perdant dans un marécage. Ou nourrisson qui meurt, arraché à son berceau ! On ne peut donc jamais séparer la Parole de la Tradition vivante de l’Eglise. 

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Publié par Matthieu BOUCART -
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commentaires

L
                Matthieu,
 Tu me permets de m'exprimer, au risque de paraître parfois blessante, je nuance ensuite ma compréhension, notamment pour mon commentaire 38, car toi-même tu nuances ta position en l'exprimant plus profondément, comme tu l'as fait dans ton article en réponse à Hervé et au Pasteur Eric sur la sola scriptura.La discussion qui va jusqu'au bout dans un esprit de respect mutuel nous fait progresser, j'en suis persuadée, même si parfois on est arrêté par un caractère trop catégorique d'une réponse. A mon avis c'est l'Esprit-Saint qui s'exprime dans ce souci de recherche de la vérité et dans notre ouverture sincère, en acceptant d'être repris, en étant humble devant ces questions qui nous dépassent.Je te remercie, bien que je ne puisse matèriellement surtout, participer au "ring". Lucienne
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L
                   Matthieu,
Je remets le lien pour qu'il fonctionne :
http://pouruneeglisenouvelle.over-blog.com/article-4365081-6.html
Je remercie le Seigneur pour cet éclairage et pour ceux qui suivront. Lucienne
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L
           Cher Matthieu,
Je te soumets une réponse à ma question que j'ai retranscrite et recopié sur le lien suivant :
pouruneeglisenouvelle.over-blog.com/article-4365081-6.html#anchor
Fraternellement. L.
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L
                           cher  Matthieu,
  En fait, (c'est une évidence), les grâces sont données mais loin d'être toutes reçues, (Marie est elle la "comblée de grâces...").
On parle de "grâces dogmatiques" pour les grâces relatives à l'interprétation, je crois.; mais il faut être clair et humble : l'Eglise (encore faudrait-il dire ce que l'on met sous ce terme : visible ou invisible, hiérarchique ou communautaire...?) n'est pas dans l'accomplissement plénier de ce qui lui est donné, sinon c'est un postulat faux., n'est-ce pas ? Mais peut'être dis-tu les choses ainsi parce que tu dialogues avec un protestant et que vos positions s'affrontent?
               J'accueillerai ta réponse si tu veux bien me faire comprendre mieux (une nouvelle fois) ta pensée à ce sujet. Un grand merci! salutations fraternelles. Lucienne.
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L
                Cher Matthieu,
 Quand tu dis : "l'Eglise est pleinement fidèle à l'Esprit ", tu veux en fait parler de "l'infaillibilité" des positions prises, des textes venant du Magistère, c'est cela ?Car pour critiquer également ton commentaire n°5, on ne peux pas dire que l'Eglise est semblable à Marie..., totalement à l'écoute...
En tant que catholique, j'ai un respect sans limite pour l'Eglise, implicite, de coeur, d'union intime, reconnaissant la valeur de Ses enseignements, mais j'ai un recul aussi qui sait discerner au-delà des apparences,(quand celles-ci me gènent) une Vérité qui la dépasse, car l'Eglise que je cotoîe est humaine aussi...Lucienne
 
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L
             Matthieu,
Merci d'avoir pris la peine de me donner les adresses ci-dessus de tes articles, je compte bien les lire plus attentivement (pour les articles que j'ai déjà parcouru) et lire les autres (et leurs commentaires).
J'ai une petite remarque : je trouve curieux que  ces  deux textes dont respecte et j'estime les auteurs (Daniel-Ange et frère E.), me posent quelque sproblèmes, par leur manque de précision ancrée dans la foi de l'Eglise, justement, (problème que je n'ai pas rencontré ailleurs, sur le blog du père Covens, par exemple).Qu'en dis-tu ? L.
 
 
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M
Très chère Lucienne,
Peut-être que la lecture de ces quelques articles peuvent t'aider aussi à réfléchir sur la question importante que tu poses :
- http://totus-tuus.over-blog.com/article-2220137.html
- http://totus-tuus.over-blog.com/article-2241218.html
- http://totus-tuus.over-blog.com/article-2278007.html
- http://totus-tuus.over-blog.com/article-3833715.html
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L
      Matthieu, Je te remercie, de tout coeur, pour ton indication des paragraphes à lire; d'autre part : quel travail tu accomplis ici !
Ma lecture de ces passages n'est pas passée en commentaire. Je te rassure, je ne me sens pas éloignée de ce qui y est dit.
Bien cordialement, Lucienne
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L
                      Excuses-moi, Matthieu, je réalise que je me suis mal exprimée, je veux dire que la hiérarchie de l'Eglise montre à tort une attitude d'emblée défensive, alors qu'elle à la tâche de discerner. Benoît XVI a cité  1 Thes 5 (19-21), à propos d'une révélation particulière, qui est une façon générale d'engager l'Eglise justement au discernement sain.Il a choisi, je le remarque d'user d'une recommandation trés simple, comme s'il avait dit "allez et voyez , ne méprisez pas les bons fruits, n'ayez pas peur de considérer...
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L
Cher Matthieu,
Ton commentaire n° 5 est excessif, ne veux-tu pas le reprendre en vérité ?
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M
Chère Lucienne,
Je ne sais si tu possèdes un Catéchisme de l'Eglise Catholique. Je te recommande la lecture des § 109 à 114, de la partie intitulée "L'Esprit Saint, interprète de l'Ecriture".
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L
                    Matthieu,
Ce n'est pas parce qu'on craint une menace que l'on doit se replier sur soi au point de brimer ce que Dieu nous donne, ne crois-tu pas ?
Volià comment je l'envisage.
 Oui, ,j 'ai eu l'occasion de me faire une idée de la manipulation des Ecritures par les témoins de Jéhovah, ce n'est pas ce qui m'importe.
L'Eglise a tout ce qu'il faut pour discerner...qu'elle le fasse en vérité, sagement, sans faire reposer sur "nous" des fardeaux de préjugés...
Oui, il y a une réflexion de fond à mener, et je compte bien, continuer à y réfléchir avec vous. Fraternellement. Lucienne
 
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M
Chère Lucienne,
Nous approfondirons cette question qui te tient tant à coeur.
Pour l'heure, je me permets de reproduire à l'attention de mes lecteurs l'article que j'avais posté en commentaire sur ton Blog :
- http://totus-tuus.over-blog.com/article-4334307.html
Quant au Magistère, je le vois moi davantage comme une sécurité que comme une menace : la garantie que nos interprétations ne nous feront pas divaguer en dehors de la foi apostolique, ainsi qu'on l'a vu malheureusement tant de fois dans l'Histoire de l'Eglise avec de nombreuses hérésies, et qu'on le voit encore aujourd'hui avec la prolifération des sectes (as-tu déjà eu une conversation avec des Témoins de Jéhova? Edifiant!............)
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L
Il ya une tendance à considérer nous-même l'acquis de notre foi comme statique,irrévocable; en lisant l'évangile de st Jean, notamment, je vois à quel point cela est faux...; c'est pourquoi, j'engage chacun à renouveler sa lecture personnelle des Ecritures, et à préférer celle-ci à ses opinions  et réflexions-mêmes...Ainsi nous cheminerons, (moi y compris).Et que l'on ne me fasse pas constamment peur en brandissant le Magistère comme référence unique,(c'est ce qu'un prêtre m'a répondu...); c'est la Parole de Dieu qui est notre "juge", et que l'on ne nous brandisse pas non plus la menace de basculer dans une interprétation sectaire, comme le fait ce texte.!..., Fraternellement.Lucienne
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E
Lucienne, je sais bien que l'Eglise catholique n'est pas statique non plus...Mattheiu, pardonnez moi ma réaction épidermique, j'ai hâte maintenant de voir la façon dont vous comprenez l'infaillibilité
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L
                 Cher Pasteur,
  Je vous remercie pour votre réponse. En effet, je pense que les débats que Matthieu engage ici avec sincérité, ouverture et fraternité   sont utiles pour nous faire TOUS cheminer, car nous aussi (en tant que catholiques)nous avons à comprendre d'une manière neuve (par l'Esprit qui nous conduit dans cette  confrontation saine) ces questions fondamentales...ceci prouve bien que l'Eglise ne peut être statique. Lucienne
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M
Cher Pasteur,
Toutes vos réflexions sont pertinentes, et je vous en remercie.
Je crois essentiel, pour aller plus loin, de bien réfléchir sur ce que l'Eglise entend par "infaillibilité".
Nous y reviendrons dans des articles ultérieurs.
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E
Matthieu votre réponse à Lucienne me sidère. "L'Eglise est pleinement fidèle au Saint Esprit" Si je comprends bien quand l'Eglise brûle des sorcières (ou des protestants), quand elle décrète qu'il est hérétique d'enseigner que la terre tourne autour du soleil, quand elle ne lutte pas de toutes ses forces contre le nazisme, elle est pleinement fidèle au Saint Esprit ? Alors nos différences sont plus profondes que je le croyais. Pour ma part, je confesse une Eglise visible et invisible, pêcheresse et pardonnée... L'inspiration n'est jamais acquise une fois pour toute dans la Bible, Pierre est inspiré quand il confesse Jésus Christ comme Seigneur (ce ne sont pas la chair et le sang qui t'ont révélé celà mais mon Père qui est dans les cieux) et cela ne l'empêchera pas de se faire rabrouer juste après arrière Satan tes pensée ne sont pas celles de Dieu mais celle des hommes la Pentecôte n'empêchera pas Pierre de se fourvoyer par exemple pour le cas des repas pris avec les païens (cf. Galates). Mais peut-être ai-je mal compris ce que vous vouliez dire par pleinement fidèle au Saint Esprit, je l'espère de tout coeur....Quant à la question que vous me posez, "qui tranche ?" Je répondrais que dans bien des cas, il n'est pas nécessaire de trancher et que dans d'autres j'ai suffisament confiance à la puissance de l'Esprit Saint pour considérer comme sage et suffisante la réponse de Gamaliel : s'il s'agit d'une oeuvre ou d'une décision humaine elle disparaîtra (Actes V, 38), enfin l'admonestation fraternelle, la discussion et le débat peuvent aussi avoir leur utilité...
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M
Chère Lucienne,
"L'Eglise est-elle pleinement fidèle aux inspirations du Saint Esprit"? Oui, c'est un charisme reçu du Saint Esprit au jour de la Pentecôte. Cela était indispensable dans le projet de Dieu pour que le trésor de la foi, remis à des hommes faillibles (des "vases d'argiles"...), fut transmis dans toute son intégrité aux générations futures. Il n'est donc pas juste à mon sens de considérer la première Pentecôte comme insuffisante ou incomplète. La plénitude des dons de l'Esprit a été donnée à l'Eglise pour lui permettre d'accomplir sa mission dans le monde. Elle a donc tout ce qu'il faut pour cela, il ne lui manque rien.
Cher Pasteur,
Il est vrai que le Salut a été opéré par le Christ sur la Croix (Alleluia!). Mais il reste maintenant aux hommes à accueillir ce Salut, à recevoir le baptême du Seigneur et à devenir disciples du Christ. Telle est l'objet de la grande mission confiée à l'Eglise (cf. Mt 28. 19).
Autrement dit : s'il est vrai que Jésus nous a obtenu la grâce du Salut, il demande aujourd'hui à son Eglise de répandre cette grâce dans le monde entier.
Vous dites que "l'Esprit peut parler à tous sans avoir à être sanctionné par une autorité". Mais que se passe-t-il alors en cas de divergences? Qui tranche?
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L
       Matthieu, mes commentaires ne passent pas, j'ai pourtant le souhait de reprendre ce texte qui est juste à moitié...par l'éclairage de la Parole de Dieu justement. Ta soeur dans la foi.
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E
Matthieu : navré,mais je ne vois dans le commentaire N°2 aucune réponse à mon objection. J'accepte volontier que Christ se soit livré ou remis à l'Eglise, je conteste en revanche qu'il s'en remette à elle pour accomplir un salut qu'il a accompli une fois pour toute sur la Croix....Lucienne : je sais bien que l'Eglise catholique croit la tradition inspirée, mais le protestant que je suis croit que l'Esprit peut parler librement à tous sans avoir à être sanctionné par une autorité. C'est une de nos différences profonde...
Répondre
L
                          Cher Matthieu,
          Le paradoxe que le Pasteur, que je salue, relève dans ce texte, n'est-il pas dù au fait étrange qu'il ne mentionne pas l'Oeuvre de l'Esprit sans laquelle nulle tradition revendiquée par l'Eglise ne peut prétendre être vivante ? Car,  c'est bien l'Esprit Saint qui est l'instrument par lequel le Christ guide Son Eglise, dans la réception de la Parole, ce qui est à la fois transcendant dans la Parole et qui l'adapte à nous.Mais l'Eglise est-elle peinement fidèle aux inspirations de l'Esprit-Saint, ne sommes-nous pas plutôt dans l'attente d'une seconde pentecôte? La conformité à la Parole et donc au Christ n'est rendue possible et ne sera effective que dans l'accueil plénier de l'Esprit-Saint, à l'image de l'accueil plénier de Marie. Lucienne
 
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M
Cher Pasteur,
Sur le premier point, je vous renvoie au 2° de mon commentaire n°2 plus haut.
Sur le second, je dirais que Jésus se donne à tous les hommes par l'Eglise, ou bien qu'il se donne à l'Eglise pour tous les hommes.
Répondre
E
Là, il me semble qu'il y a deux problèmes. Le premier est de vocabulaire, "s'en remettre à" ne veut pas dire "se donner à" ou "se livrer" mais laisser celui à qui on s'en remet faire le travail. C'est Jésus Christ qui nous sauve et non pas l'Eglise (dont le rôle n'est que d'annoncer le salut).Le second c'est que Jésus Christ se livre à tous les hommes et non pas seulement à l'Eglise.
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M
La Parole ne s'en remet à personne? Moi, il me semble tout au contraire que la Parole n'existe que pour se donner.
Le Verbe est de toute éternité. C'est entendu. Il n'empêche que ce même Verbe éternel s'est livré aux mains des hommes en s'insérant dans notre Histoire, et en prenant chair de notre chair en Jésus-Christ notre Sauveur.
Merci, cher Jean-Sébastien, pour tes commentaires toujours sérieux et argumentés. Nous continuerons à méditer ces prochains jours sur la question du statut de l'Ecriture Sainte...
Bien fraternellement à toi, dans le Christ.
Répondre
J
Cher Matthieu,
Salutation
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E
Micky, il pourrait sans doute. Mais l'Ecriture ne se revendique jamais comme étant le Christ... Mais comme témoignage sur le Christ. Je ne vois donc pas l'utilité de donner à l'Ecriture un rôle qu'elle ne se donne pas elle-même...
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M
Pour Eric :Si Jésus-Christ peut être pleinement homme et pleinement Dieu sans que son humanité le dédivinise ou que sa divinité le déshumanise, alors pourquoi ne pourrait-il pas, en plus, être pleinement l'Ecriture Sainte, sans que cela le déshumanise et le dédivinise ?Bien amicalement,Miky
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M
Cher Pasteur,
Un grand merci pour toutes ces précisions.
J'aurais l'occasion ces prochains jours de vous faire part de ma propre vision, et de vous exposer les raisons pour lesquelles je considère la Bible comme authentique parole de Dieu.
Répondre
E
D'autres positions protetsantes sur la Bible : Cedric juvet sur Questiondieu :
La Bible n'est pas tombée du ciel", selon le titre d'un livre déjà ancien. Elle est l'assemblage des témoignages de foi d'écrivains qui vivaient entre le 7ème siècle avant Jésus Christ et le 1er siècle après. Cela signifie aussi que ces écrivains ne vivaient pas dans le même monde culturel que nous: ils ignorent que la terre est ronde, que les étoiles sont des soleils, etc. Mais ils disent la gloire de Dieu, Sa place dans leur vie et leur monde à partir de leur culture et de leur compréhension de la vie. Ils ne sont pas non plus des historiens au sens moderne du terme
Positivement, ils disent comment ils comprennent que Dieu intervient dans leur monde. A nous de nous demander comment Il intervient dans le nôtre. Ils reçoivent de leur tradition des récits qui expliquent pourquoi ceci existe ou pourquoi on fait telle chose. Cela ne les intéresse pas de vérifier que tel événement ce soit produit ou non. En revanche, ils s'intéressent à savoir comment leurs anciens ont exprimé leur foi et comment eux peuvent l'exprimer. A nous de voir comment nous pouvons faire la même chose pour aujourd'hui.La Bible n'est donc pas un livre de science, ni un livre d'Histoire. Le texte n'est pas en soi la Parole de Dieu. C'est le Christ qui est la Parole de Dieu, et les Ecritures portent témoignage à cette Parole de Dieu. Dans le Nouveau Testament en parlant du Christ, dans l'Ancien Testament en parlant de la relation entre Dieu et son peuple.Les Eglises reçoivent la Bible comme les Ecritures saintes (au pluriel car la Bible est un recueil de livres différents), c'est à dire qu'elles y voient un guide pour comprendre leur foi actuelle. Non pas comme une répétition des mots de ceux qui ont écrit la Bible mais en cherchant à comprendre quelle corrélation on peut faire entre le récit biblique et notre situation.
et le site de Fédération protestante de France :
"La tradition chrétienne qualifie la Bible d’”Ecriture Sainte”, affirmant ainsi qu’elle est l’instrument privilégié dont Dieu se sert pour permettre la rencontre avec lui. Lorsque le texte biblique devient pour le lecteur parole de vie, parole de Salut et de libération, il devient “Parole de Dieu”, sous l’action du Saint-Esprit. "
Pour approfondir : - Le site du Service biblique : informations, dossiers, formations, liens, etc...- http://www.epal.fr/cate/reperes/bible.htm
Note : Certains protestants jugeront cette formulation insuffisante et préféreront dire que la Bible est parole de Dieu, ou même la parole de Dieu. Deux exemples récents :- L'introduction à la Nouvelle Bible Segond, tout en reconnaissant que la Bible reste un livre humain, déclare : "Pourtant la tradition chrétienne, et les protestants y ont insisté, reconnaît dans les textes qui la composent... une parole de Dieu, le produit d'une inspiration divine".- Dans le document "Ce que croient les adventistes" (qui viennent d'être accueillis dans la FPF), nous pouvons lire :"Les Ecritures sont revêtues d'une autorité divine parce que Dieu parle en elles à travers le Saint-Esprit. La Bible est donc la parole écrite de Dieu".Dans leur ensemble, les Eglises à tendance "évangélique", dont plusieurs sont membres de la FPF, (mais aussi certains luthériens ou réformés) souscrivent à cette affirmation.
Répondre
E
Est ce que mes formulations sont l'avis de tous les protestants ? Certainement pas, c'est d'ailleurs une caractéristique du protestantisme. Suis-je le seul ? Non plus.Est ce que c'est de dire que "Dieu nous parle à travers le smots humains de la Bible", qui vous gène ou d'affirmer que l'Ecriture n'est pas Jésus Christ ?Mais affirmer que Jésus Christ et l'Ecriture Sainte ne font qu'un, c'est déshumaniser Jésus Christ, ce qui est aussi dommageable pour l'incarnation que de le dédiviniser. Je ne vois écrit nulle part que le logos s'est fait encre et papier... Les juifs ne divinisent pas la Loi, je pense, pourquoi les chrétiens devraient ils diviniser l'Ecriture ?
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M
Cher Pasteur,
Je suppose que nous sommes d'accord, en effet, et que nos divergences portent surtout sur des questions de vocabulaire, mais... je voudrais en être sûr! Je ne vous cache pas en effet que certaines de vos formulations m'inquiètent, en tant que chrétien.
Ainsi, lorsque vous écrivez que pour vous, la Bible n'est pas la Parole de Dieu (cf. Commentaire n°3)... Est-ce bien l'avis de tous les protestants?
Ou encore lorsque vous opérez une nette distinction entre l'Ecriture Sainte et Jésus-Christ (Commentaires n° 1, 3 et 9).
Je pense, si vous en êtes d'accord, que nous méditerons quelques jours encore sur cette importante question du statut de l'Ecriture, tant le sujet est capital... et passionnant!
Répondre
E
Donc, c'était surtout une question de langage, quandvous dites "La Bible est parole de Dieu" vous voulez dire : "Dieu nous parle à travers les mots humains de la Bible". Dans ce cas là, nous sommes d'accord. Mais si Luther employait l'image de l'incarnation (cf. le texte de Suzanne Dietrich), cela ne veut absolument pas dire que pour lui la Bible était l'Incarnation... La Parole s'est faite chair, et non pas encre et parchemin.Hervé rassurez vous, ma question à Matthieu était en fait personnelle, j'essayais de comprendre ce qu'il voulait exprimer et non pas la manière dont l'Eglise catholique reçoit la Bible (je lis un peu trop d'exégètes catholiques en ce moment pour douter une seconde que l'Eglise catholique romaine nie la nécessité d'éxégèse des tetxes).
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H
  Cher Matthieu,
Tu ne dois pas lire la même chose que moi, car je ne parlais pas du tout d'Incarnation, mystère qui ne me fait pas problème (et c'est la 1ère fois que qqn me dit ça). Le Christ est né évidemment comme Homme et comme Fils de Dieu. Mais il existait "avant tous les siècles" (Credo) et c'est Dieu qui est le Créateur de Marie.  (Même si j'admet également qu'il a pris chair de la Vierge)
Par contre, le début de l'Eglise est postérieur (puisque instituée par le Christ durant sa vie terrestre), donc je ne vois toujours pas comment elle peut avoir enfanté ce qui la constitue. L'Eglise annonce la Bonne Nouvelle parce qu'elle l'a déjà reçue, que Dieu lui confie Sa Parole. La formule "L'Eglise enfante la Parole" me paraît étrange et je ne crois pas avoir appris ça au catéchisme. Enfin, que cela ne t'empêche pas de dormir ! ;-)
Pour notre cher Pasteur Eric, on ne peut faire de parallèle avec l'Islam (pour qui le Coran est plus important que Mahomet) : pour nous, l'essentiel n'est pas un livre mais une Personne, le Christ. Et chez les catholiques comme dans votre Eglise, l'exégèse est importante pour bien comprendre le sens de la Bible.
Répondre
M
Je crois, cher Pasteur, que dans l'Ecriture Sainte, Dieu parle à l'homme à la manière des hommes.
Pour accueillir l'Ecriture pour ce qu'elle est vraiment, "non pas une parole d'hommes, mais la Parole même de Dieu" (cf. 1 Th 2. 13), il nous faut donc être attentif à ce que les auteurs humains ont vraiment entendu affirmer, et à ce que Dieu a bien voulu nous manifester par leurs paroles : d'où l'indispensable travail d'interprétation.
Répondre
E
Je n'ai aucun problème avec l'Incarnation. Pour moi Jésus Christ est pleinement Dieu et pleinement homme. Je n'ai aucun problème avec l'inspiration, pour moi, la Bible est parole humaine et inspirée par Dieu. Mais je réitère ma comparaison avec l'Islam, la Bible occupe-t-elle pour vous la même place que le Coran pour les musulmans ? et quid de l'interprétation ?
Répondre
M
Cher Pasteur, cher Hervé,
Il me semble que vous avez tous deux des difficultés avec le mystère de l'Incarnation.
Quand Dieu se fait homme, il ne cesse pas d'être Dieu.
Quand la Parole de Dieu se fait paroles d'hommes, elle ne cesse pas d'être Parole de Dieu.
Et quand le Verbe se fait chair, cher Hervé (ta question me fait irrésistiblement penser à celle de Nicodème!), il naît bien d'une femme. C'est inouïe, mais une femme de notre race a bel et bien enfantée Dieu! Je ne vois pas dès lors ce qui nous empêcherait d'affirmer que l'Eglise a pareillement enfantée la Parole, selon la logique même de l'Incarnation.
Répondre
H
Je remarque que le P. Daniel-Ange se contredit plusieurs fois. Il commence par écrire "Au commencement de tout, il y a la Parole", ce qu'il confirme plusieurs fois.
Puis il dit que l'Eglise est avant la Parole ! Comment quelque chose peut exister avant le Verbe, c'est à dire avant le Créateur ???
Si c'est ce livre qui inspire ton précédent article, je vois mieux pourquoi nous avons un peu de mal à nous comprendre..  Et comme je vois des phrases similaires, je suppose que tu es disciple du P. Daniel-Ange.. Ce genre d'écrits risque de provoquer des confusions, je pense. Ce n'est pas l'Eglise qui a créé Dieu, pourtant !
       A suivre..
 
Répondre
E
D'accord, le deuxième point est donc plsu clair.Toutefois La Bible est la Parole de Dieu, me gène plus, est-ce à dire que vous considérez la Bible comme les musulmans considère le Coran ? Et donc que vous réfutez toute éxégèse, tout travail d'interprétation hors de celle de l'Eglise (catholique romaine, s'entend) ?Pour ma part, je vois la Bible non pas comme la Parole de Dieu (la Bible n'est pas Jésus Christ) mais comme le témoignage humain inspiré que nous avons de la Parole de Dieu lors de l'alliance avec Israël puis de la Nouvelle Alliance
Répondre
M
Cher Pasteur :
1°) La Bible pour nous est la Parole de Dieu.
2°) Le Seigneur se donne à l'Eglise, et par l'Eglise au monde, dans le prolongement du mystère de l'Incarnation. En se faisant homme, le Dieu éternel entre dans les limitations du temps et de l'espace. Mais ce faisant, il ne cesse d'être Dieu, et donc de demeurer le Maître absolu des évènements et de l'Histoire. Cela n'est pas contradictoire sur le plan de la foi! Jésus par exemple est crucifié par la cruauté des hommes, il est la Victime Innocente par excellence, mais cependant (et mystérieusement, j'en conviens), c'est Lui qui donne sa vie, car sa vie, nul ne la prend, c'est lui qui la donne.
Ainsi en est-il du mystère de l'Eglise. Jésus paraît, au plan humain, se subordonner aux hommes, mais en réalité, c'est bien Lui qui gouverne l'Eglise.
Répondre
E
N'y a-t-il pas ici confusion entre la Bible qui est témoignage sur la Parole et la Parole qui est Jésus Christ ?De même, n'y a-t-il pas ici une sorte de subordination de Jésus Christ, Parole faite chair à l'Eglise (qui est le corps dont Jésus reste la tête) ?
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