17 juin 2009 3 17 /06 /juin /2009 14:54

Le Pape Benoît XVI est arrivé à l'aéroport international de la base militaire d'Andrews, près de Washington, D.C., le mardi 15 avril 2008 vers 16 h. Il y a été accueilli par le président des États-Unis George W. Bush et son épouse, et les autorités civiles et militaires. Les autorités religieuses étaient représentées, entre autres, par le cardinal Francis E. George, archevêque de Chicago et président de la Conférence épiscopale. Le Pape a ensuite été conduit à la Nonciature apostolique de Washington. Le 16 avril au matin, jour de son 81e anniversaire, le Pape Benoît XVI a été reçu à la Maison Blanche par le président George W. Bush. La cérémonie de bienvenue a eu lieu dans le « Jardin sud » (South Lawn) de la résidence présidentielle, en présence du présidium de la Conférence des évêques catholique des États-Unis et de 7 000 invités.


Discours de George W. Bush

Très Saint Père,

Laura et moi avons le privilège de vous recevoir à la Maison Blanche. Nous vous accueillons avec les paroles de saint Augustin « Pax tecum ». La Paix soit avec vous.

Vous avez choisi de venir aux États-Unis pour votre anniversaire. Traditionnellement, on fête son anniversaire avec des amis proches, et notre nation tout entière est donc émue et honorée que vous ayez décidé de passer ce jour particulier avec nous. Nos vœux de bonne santé et de bonheur vous accompagnent, aujourd'hui et pour les nombreuses années à venir.

Il s'agit de votre premier voyage aux États-Unis depuis que vous êtes monté sur le Siège de Pierre. Vous allez visiter deux de nos plus grandes villes et rencontrer d'innombrables Américains, dont beaucoup auront traversé le pays pour être avec vous et partager la joie de cette visite.

Ici, en Amérique, vous trouverez une nation priante.
Chaque jour, nos concitoyens, par millions, s'approchent de notre Créateur à genoux, recherchant sa bénédiction et le remerciant pour les multiples grâces qu'il nous accorde. Des millions d'Américains ont prié pour votre visite et des millions attendent de prier avec vous cette semaine.

Ici, en Amérique, vous trouverez une nation compatissante.
Les Américains croient que l'on mesure une société libre à la manière dont elle traite les plus faibles et les plus vulnérables d'entre nous (…).

Ici en Amérique, vous trouverez une nation qui juge opportun le rôle de la foi dans la sphère publique.
Lorsque nos père fondateurs ont déclaré l'indépendance de la nation, ils ont fondé leur plaidoyer sur un appel « aux lois de la nature et au Dieu de la nature ». Nous croyons à la liberté religieuse. Nous croyons aussi que l'amour de la liberté et une loi morale commune sont inscrites dans chaque cœur humain, constituant le fondement solide sur lequel toute société libre et prospère dont être construite.

Ici en Amérique, vous trouverez une nation tout à fait moderne et guidée pourtant par des vérités anciennes et éternelles.
Les États-Unis sont le pays le plus innovant, le plus créatif et le plus dynamique au monde, tout en étant aussi parmi les plus religieux. Au sein de notre nation, la foi et la raison cohabitent de manière harmonieuse. C'est l'une des plus grandes forces de notre pays et l'une des raisons pour lesquelles il demeure signe d'espérance et symbole de perspectives pour des millions de personnes à travers le monde.

Enfin, Saint Père, vous trouverez en Amérique des gens dont le cœur est ouvert à votre message d'espérance.
Et
l'Amérique et le monde ont besoin de ce message. Dans un monde où certains invoquent le nom de Dieu pour justifier des actes terroristes, le crime et la haine, nous avons besoin de vous entendre dire que « Dieu est amour ». Et accueillir cet amour est le plus sûr moyen d'éviter aux hommes de tomber dans le fanatisme et le terrorisme. Dans un monde où certains traitent la vie comme quelque chose de vil et méprisable, nous avons besoin de vous entendre dire que toute vie humaine est sacrée et que chacun de nous est voulu, chacun de nous est aimé et chacun de nous est nécessaire.

Dans un monde où certains ne croient plus que l'on puisse faire tout bonnement la distinction entre le bien et le mal, nous avons besoin de vous entendre dire qu'il faut rejeter « la dictature du relativisme » et choisir une culture de justice et de vérité.

Dans un monde où certains ne voient dans la liberté que le simple droit de faire comme ils veulent, nous avons besoin de vous entendre dire que la vraie liberté exige que nous vivions notre liberté non pas seulement pour nous-mêmes, mais dans un esprit de soutien mutuel.

Saint Père, merci de faire ce voyage aux États-Unis. Notre nation vous souhaite la bienvenue. Nous apprécions l'exemple que vous représentez pour le monde et nous vous demandons de toujours nous garder dans vos prières (…).

Discours de Benoît XVI

Monsieur le Président,

Je vous remercie des aimables paroles de bienvenue que vous m'avez adressées au nom des citoyens des États-Unis d'Amérique. J'apprécie infiniment votre invitation à visiter ce grand pays. Ma venue coïncide avec un moment important de la vie de la communauté catholique d'Amérique : la célébration du deuxième centenaire de l'élévation au rang d'archidiocèse métropolitain du premier diocèse du pays, celui de Baltimore, et la fondation des sièges épiscopaux de New York, Boston, Philadelphie et Louisville. En outre, je suis heureux de me trouver ici hôte de tous les Américains.
Je viens comme ami et prédicateur de l'Évangile, comme quelqu'un qui respecte profondément cette vaste société pluraliste. Les catholiques américains ont apporté, et ils continuent à apporter, une excellente contribution à la vie de leur pays. Au moment où je commence ma visite, j'ai bon espoir que ma présence soit source de renouveau et d'espérance pour l'Église qui est aux États-Unis, et qu'elle renforcera la détermination des catholiques à contribuer de manière toujours plus responsable à la vie de cette nation, dont ils sont fiers d'être les citoyens.

Dès l'aube de la République, la recherche de liberté de l'Amérique a été guidée par la conviction que les principes qui gouvernent la vie politique et sociale sont intimement liés à un ordre moral fondé sur la seigneurie du Dieu Créateur. Les auteurs des documents fondateurs de cette nation obéissaient à cette conviction, lorsqu'ils proclamaient la « vérité évidente par elle-même » que tous les hommes sont créés égaux et ont des droits inaliénables, dont les fondements sont la loi naturelle et le Dieu créateur de cette nature. Le cours de l'histoire américaine montre bien les difficultés, les luttes et la grande détermination intellectuelle et morale qui ont été nécessaires pour que se modèle une société intégrant fidèlement ces nobles principes. Au long de ce processus, où s'est façonnée l'âme de la nation, les croyances religieuses ont constamment été une inspiration et une force d'impulsion, comme par exemple dans la lutte contre l'esclavage et dans le mouvement pour les droits civils. À notre époque encore, surtout dans les moments de crise, les Américains continuent à tirer leur énergie de l'adhésion à ce patrimoine d'idéaux et d'aspirations qu'ils ont en partage.

J'attends avec impatience de rencontrer dans les prochains jours, non seulement la communauté catholique d'Amérique, mais également d'autres communautés chrétiennes et des délégations des nombreuses traditions religieuses présentes dans ce pays. Historiquement, non seulement les catholiques, mais aussi tous les croyants, ont trouvé ici la liberté de rendre à Dieu le culte que leur dictait leur conscience, tout en étant reconnus comme faisant partie d'une confédération où chaque individu et chaque groupe peut faire entendre sa voix. La nation devant à présent affronter les questions politiques et éthiques toujours plus complexes qui sont celles de notre époque, je suis certain que les Américains sauront trouver dans leurs fois religieuses une source précieuse de discernement et une inspiration pour poursuivre un dialogue de raison, de responsabilité et de respect dans l'entreprise d'édification d'une société plus humaine et plus libre.

La liberté n'est pas seulement un don, mais aussi un appel à la responsabilité personnelle. Les Américains le savent par expérience : presque chaque ville de ce pays possède des monuments en hommage à ceux qui ont sacrifié leur vie en défense de la liberté, que ce soit dans leur pays ou ailleurs. La défense de la liberté exige le développement de la vertu, l'autodiscipline, le sacrifice pour le bien commun et le sens de la responsabilité à l'égard des moins favorisés. Elle exige, en outre, le courage de s'engager dans la vie civile, en faisant prendre en compte par la réflexion du débat public ses convictions religieuses et ses valeurs les plus profondes. En un mot, la liberté est toujours à renouveler. Elle est un défi lancé à chaque génération, et il faut constamment le remporter dans le combat pour le bien. Ils sont rares ceux qui ont compris cela aussi clairement que le Pape Jean-Paul II, de vénérée mémoire. En réfléchissant à la victoire spirituelle de la liberté sur le totalitarisme dans sa Pologne natale et en Europe de l'est, il nous rappelait que l'histoire a démontré, en de maintes occasions, que, « en un monde sans vérité, la liberté perd sa consistance » et qu'une démocratie sans valeurs peut perdre son âme (Centesimus annus, 46). Ces paroles prophétiques font écho d'une certaine façon à la conviction du président Washington, exprimée dans son discours d'adieu, que la religion et la morale sont « des soutiens indispensables » de la prospérité politique.

L'Église, quant à elle, désire contribuer à la construction d'un monde toujours plus digne de la personne humaine, créée à l'image et ressemblance de Dieu (Gn 1, 26-27). Elle est convaincue que la foi projette une nouvelle lumière sur toute chose, et que l'Évangile révèle la noblesse de la vocation et la sublimité du destin de chaque homme et de chaque femme (cf. Gaudium et spes, 10). De plus, la foi nous donne la force de répondre à notre haute vocation et l'espérance nous pousse à œuvrer pour une société toujours plus juste et plus fraternelle.
Comme vos Pères fondateurs le savaient bien, la démocratie ne peut s'épanouir que lorsque les responsables politiques et ceux qu'ils représentent sont guidés par la vérité et mettent la sagesse qu'engendre un ferme principe moral dans les décisions qui concernent la vie et l'avenir de la nation.



Lire le texte intégral des discours de George Bush et du Pape Benoît XVI

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Publié par Matthieu BOUCART -
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