17 février 2009 2 17 /02 /février /2009 14:19

Extrait du discours du Pape Benoît XVI aux membres de la Curie romaine, le 21 décembre 2007.

Une nouvelle année touche à sa fin. Comme premier événement saillant de cette période, qui a passé si vite, je voudrais mentionner le voyage au Brésil. Son but était la rencontre avec la Ve Conférence générale de l'Episcopat de l'Amérique latine et des Caraïbes et, en conséquence, d'une façon plus générale, une rencontre avec l'Eglise qui se trouve sur le vaste continent latino-américain.

Avant de m'arrêter sur la Conférence d'Aparecida, je voudrais parler de quelques moments culminants de ce voyage. Avant tout, la soirée solennelle avec les jeunes au stade de São Paolo, demeure gravée dans ma mémoire : malgré le froid, nous étions tous unis par une grande joie intérieure, par une expérience vivante de communion et par la claire volonté d'être, dans l'Esprit de Jésus Christ, serviteurs de la réconciliation, amis des pauvres et de ceux qui souffrent et messagers de ce bien dont nous avons rencontré la splendeur dans l'Evangile.
Il existe des manifestations de masse qui n'ont pour seul effet que de s'affirmer elles-mêmes ; on s'y laisse entraîner par l'ivresse du rythme et des sons, ne finissant par retirer de la joie que de soi-même. Là, en revanche, l'esprit s'est vraiment ouvert ; la communion profonde qui s'est instaurée spontanément entre nous, en étant les uns avec les autres, nous entraîna à être les uns pour les autres. Ce ne fut pas une fuite devant la vie quotidienne, mais cela se transforma dans la force d'accepter la vie d'une nouvelle façon. Je voudrais donc remercier de tout cœur les jeunes qui ont animé cette soirée en étant ensemble, par leurs chants, leurs paroles, leurs prières, nous purifiant intérieurement et en nous rendant meilleurs, notamment pour les autres.

Le jour où, avec un grand nombre d'Evêques, de prêtres, de religieuses, de religieux et de fidèles laïcs, j'ai pu canoniser Frei Galvão, un fils du Brésil, le proclamant saint pour l'Eglise universelle, demeure également inoubliable. Partout ses images nous saluaient, des images d'où se dégageaient la splendeur de la bonté de cœur qu'il avait trouvée dans la rencontre avec le Christ et dans le rapport avec sa communauté religieuse.
Quant au retour définitif du Christ, dans la parousie, il nous a été dit qu'Il ne viendra pas seul, mais avec tous ses Saints. Ainsi, chaque Saint qui entre dans l'histoire constitue déjà une petite partie du retour du Christ, sa nouvelle entrée dans le temps, qui nous montre son image d'une façon nouvelle et nous rend sûrs de sa présence. Jésus Christ n'appartient pas au passé et n'est pas confiné dans un avenir lointain, dont nous n'avons même pas le courage de demander l'avènement. Il arrive avec une grande procession de Saints. Avec ses Saints, il est toujours déjà en chemin vers nous, vers notre aujourd'hui.

Je me souviens avec une vivacité particulière du jour passé dans la Fazenda da Esperança, où des personnes, tombées dans l'esclavage de la drogue, retrouvent la liberté et l'espérance. En arrivant là-bas, j'ai avant tout perçu d'une manière nouvelle la force réparatrice de la Création de Dieu. Des montagnes vertes entourent cette large vallée, élèvent le regard vers le haut et, en même temps, confèrent un sentiment de protection. Du tabernacle de la petite église des carmélites jaillit une source d'eau limpide qui rappelle la prophétie d'Ezéchiel quant à l'eau qui, jaillissant du Temple, désintoxique la terre salée et fait pousser des arbres qui engendrent la vie. Nous devons défendre la Création, non seulement en vue de nos besoins, mais pour elle-même – comme message du Créateur, comme don de beauté, qui est promesse et espérance. Oui, l'homme a besoin de la transcendance. Dieu seul suffit, a dit Thérèse d'Avila. S'il vient à manquer, alors l'homme doit chercher à surmonter seul les frontières du monde, à ouvrir devant lui l'espace infini pour lequel il a été créé. Alors la drogue devient pour lui presque une nécessité. Mais, bien vite, il découvre que cet infini est illusoire – une farce, pourrait-on dire, que le diable fait à l'homme. Là, dans la Fazenda da Esperança, les frontières du monde sont vraiment dépassées, le regard s'ouvre vers Dieu, vers l'amplitude de notre vie, et la guérison survient. A tous ceux qui travaillent là-bas, j'adresse mes remerciements sincères, et à tous ceux qui y cherchent une guérison, mes vœux cordiaux et ma bénédiction.

Je voudrais ensuite évoquer la rencontre avec les Evêques brésiliens dans la cathédrale de São Paolo. La musique solennelle qui nous a accompagnés demeure inoubliable. Le fait qu'elle fut exécutée par un chœur et un orchestre formés de jeunes pauvres de la ville l'a rendue particulièrement belle. Ces personnes nous ont ainsi offert l'expérience de la beauté qui fait partie de ces dons grâce auxquels sont dépassées les limites du quotidien du monde et nous pouvons percevoir des réalités plus grandes, qui nous assurent de la beauté de Dieu. Ensuite, l'expérience de la "collégialité effective et affective", de la communion fraternelle dans le ministère commun, nous a fait éprouver la joie de la catholicité : au-delà de toutes les frontières géographiques et culturelles, nous sommes frères, avec le Christ ressuscité qui nous appelés à son service.


Lire le texte intégral du discours du Pape Benoît XVI   

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Publié par Matthieu BOUCART -
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