6 novembre 2008 4 06 /11 /novembre /2008 10:04

Extrait de la lettre apostolique en forme de Motu Proprio du Pape Benoît XVI sur l’usage de la liturgie romaine antérieure à la réforme de 1970.

Les Souverains Pontifes ont toujours veillé jusqu'à nos jours à ce que l'Église du Christ offre à la divine Majesté un culte digne
, à la louange et à la gloire de son nom et pour le bien de toute sa sainte Église.

Depuis des temps immémoriaux et aussi à l'avenir, le principe à observer est que chaque Église particulière doit être en accord avec l'Église universelle, non seulement quant à la doctrine de la foi et aux signes sacramentels, mais aussi quant aux usages reçus universellement de la tradition apostolique ininterrompue, qui sont à observer non seulement pour éviter des erreurs, mais pour transmettre l'intégrité de la foi, parce que la lex orandi de l'Église correspond à sa lex credendi.

Parmi les Pontifes qui ont eu ce soin se distingue le nom de saint Grégoire le Grand, qui fut attentif à transmettre aux nouveaux peuples de l'Europe tant la foi catholique que les trésors du culte et de la culture accumulés par les Romains au cours des siècles précédents (…).

Au cours des siècles, beaucoup d'autres Pontifes romains se sont particulièrement employés à ce que la liturgie sacrée accomplisse plus efficacement cette tâche. Parmi eux se distingue saint Pie V, qui, avec un grand zèle pastoral, suivant l'exhortation du Concile de Trente, renouvela tout le culte de l'Église, fit éditer des livres liturgiques corrigés et réformés selon la volonté des Pères, et les affecta à l'Église latine pour son usage (…).

C'est le même objectif qu'ont poursuivi les Pontifes romains au cours des siècles suivants en assurant la mise à jour des rites et des livres liturgiques ou en les précisant, et ensuite, depuis le début de ce siècle, en entreprenant une réforme plus ample. Ainsi firent mes prédécesseurs Clément VIII, Urbain VIII, saint Pie X, Benoît XV, Pie XII et le Bienheureux Jean XXIII.

Plus récemment, le Concile Vatican II exprima le désir que l'observance et le respect dus au culte divin soient de nouveau réformés et adaptés aux nécessités de notre temps.
Poussé par ce désir, mon prédécesseur le Souverain Pontife Paul VI approuva en 1970 les livres liturgiques réformés et partiellement rénovés de l'Église latine. Ceux-ci, traduits partout dans le monde en de nombreuses langues vulgaires, ont été accueillis volontiers par les évêques comme par les prêtres et les fidèles (…).

Dans certaines régions toutefois, de nombreux fidèles se sont attachés et continuent à être attachés avec un tel amour et une telle passion aux formes liturgiques précédentes, qui avaient profondément imprégné leur culture et leur esprit, que le Souverain Pontife Jean-Paul II, poussé par la sollicitude pastorale pour ces fidèles, accorda en 1984,
par un indult spécial Quattuor abhinc annos, rédigé par la Congrégation pour le Culte divin, la faculté d'utiliser le Missel romain publié en 1962 par Jean XXIII ; puis de nouveau en 1988, par la lettre apostolique Ecclesia Dei en forme de Motu proprio, Jean-Paul II exhorta les évêques à utiliser largement et généreusement cette faculté en faveur de tous les fidèles qui en feraient la demande.

Les prières instantes de ces fidèles ayant déjà été longuement pesées par mon prédécesseur Jean-Paul II, ayant moi-même entendu les Pères cardinaux au Consistoire tenu le 23 mars 2006, tout bien considéré, après avoir invoqué l'Esprit Saint, confiant dans le secours de Dieu, par la présente Lettre apostolique je décide ce qui suit :

Art. 1. Le Missel romain promulgué par Paul VI est l'expression ordinaire de la lex orandi de l'Église catholique de rite latin.

Le Missel romain promulgué par saint Pie V et réédité par le Bienheureux Jean XXIII doit être considéré comme expression extraordinaire de la même lex orandi de l'Église et être honoré en raison de son usage vénérable et antique.

Ces deux expressions de la lex orandi de l'Église n'induisent aucune division de la lex credendi de l'Église ; ce sont en effet deux mises en œuvre de l'unique rite romain.

Il est donc permis de célébrer le Sacrifice de la Messe suivant l'édition type du Missel romain promulguée par le Bienheureux Jean XXIII en 1962 et jamais abrogée, en tant que forme extraordinaire de la Liturgie de l'Église.


Lire le texte intégral du Motu Proprio du Pape Benoît XVI    

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Publié par Matthieu BOUCART -
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commentaires

B
<br /> <br /> Sur le motu proprio de Benoit XVI, et son interprétation.<br /> <br /> <br /> Que dit-on dans le texte même de l'article, sinon qu'il y a deux expressions de la "lex orandi" de l'Eglise Catholique:<br /> <br /> <br /> Art.<br /> 1. Le Missel romain promulgué par<br /> Paul VI est l'expression ordinaire de la lex orandi de l'Église catholique de rite latin.<br /> Le Missel romain<br /> promulgué par saint Pie V et réédité par le Bienheureux Jean XXIII doit être considéré comme expression extraordinaire de la même lex orandi de l'Église et être honoré en raison de son usage vénérable et antique.<br /> Ces deux<br /> expressions de la lex orandi de l'Église n'induisent aucune division de la lex credendi de l'Église ; ce sont en effet deux mises<br /> en œuvre de l'unique rite romain.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Par ailleurs, sans vouloir mettre des priorités dans le message évangélique, le Christ ayant proclamé: "Je suis le Chemin, la<br /> Vérité, et la Vie, il semble difficile de ne pas rechercher par dessus tos la vérité. La charité, certes, mais la vérité d'abord, Dieu ayant horreur des hypocrites et vomissant les<br /> tièdes.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> S'il y avait une seule cause à la désaffection des églises en France, et en europe, je pense que cela se saurait. Ce n'est sans<br /> doute pas la messe "ordianire" qui en est la cause, m^me si l'on peut penser que certains évêques ne mettent pas un enthousiasme fou à accepter le motu proprio de notre<br /> pape.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Oublieraient-ils que, dans les trois blancheurs de don Bosco, la souveraineté du pape ne doit jamais être remise en<br /> cause.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Peut-on aussi sérieusement remettre en doute que le caractère sacré de la Sainte Messe est parfois remise en cause par le choix<br /> d'une liturgie qui n'a de catholique romaine que le nom, ne fut-ce que par le choix des cantiques, en particulier au moment de la Communion, dans lesquels trop souvent la présence réelle est<br /> totalement passé"e sous silence. Ce n'esty pas une question de latin ou de langue vulgaire, c'est essentiellement un mauvais choix liturgique. Il y a de magnifiques cantiques en français portant<br /> sur le corps et le sang du christ, il y en a de très mauvais parlant du seul pain et du seul vin...<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />
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M
<br /> <br /> Je ne connaissais pas ce concept de "concile schismatique" dans la doctrine catholique... J'imagine que dans votre esprit, le Pape aussi est schismatique, ainsi que les évêques unis à lui, et les<br /> centaines millions de fidèles catholiques de par le monde. Il n'y a que Tonino qui, lui, n'est pas schismatique...<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Au passage, vous dites : "Les Eglises se vident". Mais c'est faux, vous le savez bien. C'est vrai en France et en Europe - dans tout l'Occident. Mais c'est faux à l'échelle du monde où l'Eglise n'a jamais compté autant de fidèles et de prêtres dans toute son Histoire. Votre diagnostic est donc erroné - et par suite : le remède que vous préconisez,<br /> inapproprié pour le moins...<br /> <br /> <br /> <br />
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T
<br /> <br /> A bas ce concile schismatique ! il suffit de voir le résultat (eglises vides) pour reconnaitre les fruits de la Rome apostate et moderniste !<br /> <br /> <br /> <br />
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M
"Je crois que Vatican II a trop voulu faire plaisir à l'homme et a oublié les bases premières celle de la parole de Jésus."Je ne partage pas du tout cet avis. La réforme liturgique a donné une plus grande part à la parole de Dieu, et enrichi notre missel d'un certain nombre de textes qui n'étaient jamais lu au cours de la messe dominicale, en répartissant les lectures sur 3 années au lieu d'une. On ne peut donc vraiment pas dire que le Concile a oublié la parole de Jésus!Ta vision du Concile, cher Jean, m'apparaît en vérité très... humaine. N'oublie pas que l'Esprit Saint se manifeste de manière particulière lors des Conciles oecuméniques, de telle sorte que nous sommes assurés de l'infaillibilité des décisions prises.Personne n'a autant désiré le Concile Vatican II que Notre Seigneur Jésus-Christ. Appliquons-nous donc à avoir en nous les mêmes sentiments que lui, et soumettons-nous humblement à sa manière à Lui de diriger l'Eglise - puisque c'est Lui qui en est le Chef véritable.
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J
je suis pour le retour des anciens rite et même d'un nouveau concile ou l'on revient a la base première celle de Jésus . Je crois que Vatican II a trops voulue faire plaisir a l'homme et as oublié les bases première celle de la parole de Jésus. Aussi je crois vraiment que depuis vatican II il y as un manque de respect dans les églises les gens vont la pour parler et non célébrer une cérémonie .
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Y
Vous me faîtes plaisir mon Père pour votre honneteté intellectuelle. Vous reconnaissez haut et fort que l'épiscopat français n'applique pas les directives romaines. Oui, "nul n'est de trop" dans l'Eglise. La phrase de Benoît XVI à Lourdes exprime clairement le rejet et l'exclusion qu'il y a eu (et a toujours) depuis plus de 40 ans maintenant.
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P
"quand je vois aujourd'hui des célébrations anté diluviennes qui n'attirent qu'une frange de tradis et ne parlent plus à personnes..."Michel, c'est vrai cette liturgie préconciliaire attire une population dite tradi, mais pas exclusivement, elle est un lieu (parmi d'autres) aussi de découverte ou de redécouverte de la foi. Cette liturgie, si elle ne parle pas à tout le monde, elle parle à certains, et c'est tant mieux. Réjouissons-nous ! "Nul n'est de trop dans l'Eglise" nous rappelle le pape à Lourdes.Personnellement, je ne suis pas attaché à cette forme de liturgie, mais je me félicite de ce pas du pape en faveur de l'unité. La publication de ce Motu Proprio est une bonne nouvelle pour l'unité, mais elle ne suffit pas. Encore faut-il l'accueillir et l'appliquer. Malheureusement, ce n'est pas toujours le cas de part et d'autre.
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M
<br /> Au risque de casser l'ambiance de "Charité" respectueuse de ce site, je voudrais redire simplement mon immense déception en ce qui concerne la restauration du rite de Saint Pie V et la récupération pour se faire du pape de l'aggionamento : JeanXXIII<br /> Oui, il y a eu des indélicatesses au moment de la mise en oeuvre du missel de Paul VI...Pasionné de liturgie et de grégorien, je sais de quoi je parle..<br /> Mais quand je vois aujourd'hui des célébrations anté diluviennes qui n'attirent qu'une frange de tradis et ne parlent plus à personnes...je me dis que l'indélicatesse est totale et profondément malhonnête !<br /> Désolé !<br />
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M
"L'unité doit se faire dans la Vérité mon cher Matthieu".Oui. Et dans la charité aussi.
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M
Tu fais référence à la lettre que la Pape a adressée aux évêques du monde entier pour présenter le Motu Proprio. J'en publierai demain quelques extraits (si Dieu le veut).
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Y
Matthieu, Je laisse Benoît XVI s'exprimer à ma place. J'espère toutefois qu'il ne détruira pas l'unité de l'Eglise car il exprime exactement ce que j'ai dis d'une façon "imagée" dans mon premier commentaire : "En de nombreux endroit, cette créativité a souvent porté à des déformations de la liturgie à la limite du supportable. Je parle d'expérience, parce que j'ai vécu, moi aussi, cette période, avec toutes ses attentes et ses confusions. Et j'ai constaté combien les déformations arbitraires de la liturgie ont pronfondément blessé des personnes qui étaient totalement enracinées dans la Foi de l'Eglise" (Lettre accompagnant le MP, Benoît XVI)L'unité doit se faire dans la Vérité mon cher Matthieu.
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M
Cher Yves, sauf ton respect, je ne suis pas sûr que ton dernier commentaire soit indispensable pour l'unité de l'Eglise...
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Y
Il est plaisant de voir que ce texte - indispensable pour l'unité de l'Eglise - n'aurait jamais vu le jour avec la conférence épiscopale gallicane (pardon, française). C'est bien connu : nos évêques préférent voir un curé soixante-huitardisé guitare à la main, chantant à tue-tête du Patrick Richard, que de voir une belle Messe tridentine dignement célébrée en grégorien, pour la plus grande gloire du Christ !
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