30 mars 2006 4 30 /03 /mars /2006 13:02

Article revu et corrigé le 27 janvier 2019

En quoi la Nature nous parle-t-elle de Dieu ?

Adoptons un instant une attitude contemplative.

Regardons les terres, les océans, les montagnes, les étoiles dans le ciel...

Abraham Lincoln disait : "J’arrive à comprendre qu’il soit possible de regarder la terre et d’être athée. Mais je ne comprends pas qu’on puisse lever la nuit les yeux sur le ciel et dire qu’il n’y a pas de Dieu."

Voici ce qu'écrivait un soldat russe, tué en 1943, sur un papier trouvé dans sa poche : "M’entends-tu Dieu ? Jamais encore dans ma vie, je n’ai parlé avec toi. Cependant aujourd’hui, j’éprouve le besoin de te saluer. Tu sais que, depuis ma tendre enfance, on ne cessait de me dire que tu n’existais pas. Et moi, j’étais si sot que je le croyais. Jamais encore jusqu’à ce jour, je n’avais pris conscience de la beauté de la Création. C’est aujourd’hui seulement que je perçois cette beauté, face à cet abîme subitement ouvert, ce ciel étoilé au-dessus de moi. Je contemple émerveillé son scintillement. Comment ai-je pu être si cruellement trompé ? Je ne sais Seigneur si tu me tends la main. Mais je vais te l’avouer et tu me comprendras : c’est un miracle qu’au fond de ce terrible enfer, la lumière ait lui, et que je l’aie entrevue. Je ne te dirai rien d’autre si ce n’est la joie de savoir que tu es. A minuit, nous avons reçu l’ordre de passer à l’attaque. Mais maintenant, je n’ai plus peur. Je sais que tu nous regardes ! Ecoute ! Voici le signal ! Que faire ? Il faut bien y aller ! Pourtant, c’est si bon de rester ici auprès de toi. Je veux bien vite te dire encore ceci : tu sais, le combat sera violent ! Cette nuit peut-être, je frapperai à ta porte. Bien que je ne fus jamais ton ami, me permettras-tu d’entrer chez toi ? Tiens, on dirait que je pleure… Tu vois ce qui m’arrive ! C’est que mes yeux se sont ouverts ! Pardonne-moi mon Dieu ! Je vais, et sûrement, je ne reviendrai pas. Mais quelle merveille ! Maintenant, je n’ai plus peur de la mort…"

***

Notre univers, dont la science nous montre chaque jour l’extraordinaire complexité, est prodigieux et merveilleux. Comment ne pourrait-il pas constituer un premier signe évident de l’existence de Dieu ?

Regardons tout d'abord la Terre - notre planète Terre.

Nous sommes installés sur cette étonnante boule ronde de 12.800 kilomètres de diamètre et 6 trillions de tonnes. Cette boule "flotte" dans l'espace ; elle n’est soutenue par rien. Elle fait un tour complet sur elle-même en un jour, à la vitesse d’environ 1.000 km/h à l’équateur. Elle décrit autour du soleil une orbite en forme d’ellipse d'un rayon de 150 millions de kilomètres à la vitesse moyenne de 108.000 kilomètres à l’heure.

De toutes les merveilles de notre système solaire, de tout ce que l'on peut observer et admirer dans l'Univers, la Terre est assurément l’astre le plus fascinant. Elle est la seule planète - parmi toutes celles que nous connaissons - qui réunisse toutes les conditions nécessaires à l'émergence de la vie.

La première de ces conditions est l'existence d'une atmosphère agissant vis-à-vis du soleil comme un gigantesque filtre. La couche d’ozone absorbe les ultraviolets, très énergétiques et très nocifs - sans elle, toutes formes de vie seraient brûlées. A titre de comparaison, sur Vénus, les températures sont de 400°C à 500°C la nuit comme le jour. D'un autre côté, l'atmosphère conserve une partie de l'énergie reçue du soleil, permettant de garder la chaleur et d'éviter un refroidissement mortel ; sans ce phénomène - qu'on appelle l'effet de serre - aucune vie ne serait possible. Sur la Lune qui n’a presque pas d’atmosphère, la température de la nuit atteint presque celle du vide spatial, une centaine de degrés Celsius en dessous de zéro : invivable.

Lorsque nous levons les yeux vers le ciel bleu azur, réalisons-nous l'importance vitale de cette couche atmosphérique qui nous enveloppe et nous protège ?

Il y aurait beaucoup d'autres choses à dire sur notre fantastique planète. En particulier sur les propriétés physiques et chimiques des constituants élémentaires de la cellule, tels que l’eau, le gaz carbonique, l’oxygène, l’ADN, les protéines… Comme l’écrit le biochimiste et généticien américain Michael Denton : "Toutes les données à notre disposition suggèrent que les caractéristiques chimiques et physiques de tous les atomes et de toutes les molécules qui constituent les êtres vivants doivent être précisément ce qu’elles sont, sans quoi la vie serait impossible" (Michael DENTON, L’évolution a-t-elle un sens ?, Fayard, 1997)

La vie résulte donc d'un nombre incalculable de paramètres dont chacun est absolument indispensable : qu'il en vienne à manquer un seul, et la vie est impossible. Rien de plus improbable donc - de quasi-miraculeux - que la vie. Sans compter que son apparition reste un mystère : même lorsque toutes les conditions sont réunies et optimisées en laboratoire, on n'arrive pas à créer de la vie à partir de la matière inerte. La vie échappe encore à toute tentative d'explication scientifique. Elle résiste à toutes les expériences physico-chimiques entreprises pour la susciter. Cela paraît incroyable, mais aujourd'hui encore, en 2019, les savants sont incapables de nous dire comment la vie a pu jaillir de la non-vie. Voilà pourquoi il existe peu de chance que la vie existe ailleurs que sur la Terre. Parce que les probabilités de trouver une autre Terre ailleurs sont infinitésimales - au regard du caractère fini de l'Univers. Et parce que quand bien même on en trouverait une, rien ne dit qu'il y aurait de la vie, car rien ne dit que la vie procède naturellement des conditions nécessaires à son émergence.

Mesurons-nous la chance d’être nés sur cette étonnante planète qu’est la Terre - cette extraordinaire machine qui paraît unique dans l'Univers, et spécialement configurée pour faire surgir la vie?

 

 

Discussion avec les lecteurs suite à la publication de cet article

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Publié par Matthieu BOUCART -
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commentaires

M
<br /> <br /> Cher Miky,<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Même si j'ai bien conscience d'avoir partiellement répondu à ton commentaire ci-dessus par des articles ultérieurs, je te propose ici une réponse directe (5 ans presque jour pour jour après la<br /> publication de ton texte), afin de ne pas laisser sur sa faim le lecteur occasionnel qui passerait par là.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Clique donc ici sur la chevillette, et la bobinette cherra! <br /> <br /> <br /> <br />
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M
Pour Matthieu,<br /> Je note bien que dans ton introduction tu dis :<br /> "Eh bien je crois fondamentalement que si l’on ne peu pas prouver scientifiquement, mathématiquement, logiquement, comme 2 et 2 font 4, que Dieu existe, on peut démontrer en revanche aisément, je le pense, qu’il est raisonnable de croire, et même davantage : qu’il est plus raisonnable de croire que de ne pas croire."<br /> Raisonnable sonne en moi comme relatif à la raison, à la rationnalité. Si un comportement rationnel (une croyance par exemple) est un comportement qui nous aide à vivre, alors d'accord, il est raisonnable de croire en Dieu car cela met de l'espérance dans notre vie, c'est donc utile en pratique, que Dieu existe ou non.<br /> Mais si tu dis qu'il est raisonnable de croire parce que l'objet de cette croyance (et non pas l'attitude de croire) disposerait lui-même d'appuis rationnels, alors je pense qu'il y a peut-être un problème :<br /> Il faudrait que tu définisses dans quelle type de rationnalité tu te places. Du point de vue de la rationnalité scientifique, et même de la rationnalité préscientifique de l'observation directe avec les sens de la nature, il n'y a pas lieu de croire en Dieu. Du point de vue de la pure logique, il n'y a pas lieu de croire en Dieu non plus. J'ai l'impression que tu es d'accord que la science ou la logique ne peuvent prouver Dieu mais que tu penses que l'observation simple, empirique, du sens commun, pourrait prouver Dieu. Seulement ce que la science étudie, c'est d'abord ce que le sens commun nous révèle. Et le sens commun ne nous montre pas Dieu. En argumentant sur la beauté pour prouver Dieu, quel est ton but ? Si tu veux "poétiquement persuader" l'impie en évoquant en lui des sentiments mystiques, vas-y de bon coeur, mais si tu veux montrer que la beauté (toute relative et partielle) du monde ne peut pas s'expliquer autrement que par Dieu, alors tu n'y arriveras pas. Moi aussi, en contemplant un coucher de Soleil, je suis ému. On peut éprouver des sentiments "religieux" en étant athée. Mais il faut distinguer sentiments religieux et croyances religieuses. Passer des premiers aux seconds ne me paraît pas forcément raisonnable.<br /> Miky
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M
RV a dit : Erreur : il [Dieu] est observable (et je dirais même : il est "contemplable") sous la forme d'un mystère : celui de l'eucharistie.<br /> Premier point : L'analyse objective d'une hostie consacrée par un prêtre ne révèlera rien d'autre que de la farine et du sel. Il n'y a rien de mystérieux, objectivement parlant.<br /> Deuxième point : A supposer même qu'il y ait quelque chose d'inattendu qui se produise dans l'hostie lorsqu'elle est consacrée, rien n'indiquerait que ce serait Dieu le responsable. Ce serait une hypothèse, mais d'ordre métaphysique car invérifiable. Scientifiquement, on serait juste en face d'un phénomène bizarre, que l'on n'arriverait pas à expliquer (du moins pour le moment).<br /> Troisième point : Si observer Dieu équivaut à observer "un mystère : celui de l'eucharistie", cela semble vouloir dire que Dieu est entièrement présent à travers ce prétendu mystère, donc que Dieu se réduit à des morceaux de pain sans levain distribués aux fidèles catholiques lors d'une messe. Je ne pense pas que beaucoup de croyants seront d'accord avec cette interprétation. Pour eux, Dieu existe aussi dans le reste du monde et transcende le monde.<br /> Miky
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R
Micky a dit : Dieu est peut-être logique, mais il n'est certainement pas entièrement observable objectivement.<br /> Erreur : il est observable (et je dirais même : il est "contemplable") sous la forme d'un mystère : celui de l'eucharistie.<br /> Amitiés !<br /> PS Et  encore bravo à Matthieu pour la très grande qualité de ses écrits. Je pense que son blog va faire énormément de bien !
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M
Cher Matthieu,<br /> Comme tu peux t'en douter, on va pas être d'accord ! :-) Je n'ai pas trop le temps de développer ma pensée, donc je vais juste lancer quelques idées que je pourrai approfondir si tu le souhaites et si j'ai plus de temps :<br /> - En gros, tu nous suggères de contempler la beauté de l'univers et que cette beauté serait un argument favorable à l'existence de Dieu. Toutefois, la beauté est une notion relative. Peut-être qu'une civilisation extraterrestre ne trouverait pas belles les mêmes choses que nous.<br /> - Le fait que nous trouvions beaucoup de choses belles doit être balancé par le fait que nous en trouvons aussi beaucoup qui ne sont pas belles voire qui sont carrément moches : champignons nucléaires, pourrissement, maladies, purulence, violence, malformations, amputations, décrépitude, etc. Si la beauté doit être un argument en faveur de l'existence de Dieu, alors l'absence de beauté et la mocheté doivent être, en toute logique, des arguments en défaveur de l'existence de Dieu.<br /> - Le fait que nous trouvions beaucoup de choses belles peut être expliqué autrement : par un mécanisme néodarwinien de sélection naturelle des mutations avantageuses pour la survie et la reproduction. Prenons deux individus : un trouve qu'il vit dans un environnement formidable, beau, stimulant, l'autre trouve qu'il vit dans un environnement horrible, moche, ennuyant. Lequel, selon toi, aura le plus de chance de survivre et de se reproduire ?<br /> - Même si nous n'avions aucune explication de la beauté que nous percevons dans le monde, cela ne nous autoriserait pas logiquement à en inférer l'existence d'un Créateur. Cela voudrait juste dire que nous ne savons pas tout, et ça, nous le savons déjà que nous ne savons pas tout ! Celui qui, ne supportant pas son ignorance, s'invente un "Dieu des trous" ne fait que couvrir son ignorance d'un peu de dignité, mais ne résout fondamentalement rien. Pour rendre compte de qqch de mystérieux, il pose une hypothèse encore plus mystérieuse : d'où vient Dieu ? Pourquoi a-t-il créé le monde ? Pourquoi l'a-t-il créé ainsi qu'il la créé ? Si on pousse ta logique jusqu'au bout, le fait même que Dieu ait eu l'intention, le projet, de créer un monde beau devrait nous interroger et nous faire admettre l'existence d'un Méta-Dieu qui a créé cette intention, ce projet, en Dieu, et ainsi de suite... La régression à l'infini n'est pas évitée !<br /> - Enfin, je n'ai rien contre le fait que l'on croit en Dieu, mais je pense qu'il faut être vigilant quant aux motifs que l'on se donne d'y croire. Si je ton but, à travers cette série d'articles, est de démontrer rationnellement et/ou empiriquement seulement, l'existence (probable) de Dieu, ton entreprise est vouée à l'échec, car les exigences de la rationnalité et de l'empirie ne sont pas respectés, et pour cause : une explication scientifique doit relier logiquement des faits empiriques objectifs. Dieu est peut-être logique, mais il n'est certainement pas entièrement observable objectivement. J'enfonce le clou : si Dieu était une hypothèse scientifique valable, il ne serait pas Dieu, car il existerait au même titre que les êtres humains, les animaux, les plantes, les minéraux, les artéfacts, etc. A mon avis, toute approche possible de Dieu se doit de déborder le cadre de la science voire de s'en détacher. Mais il faut définir un nouveau cadre de référence, un nouveau paradigme si tu préfères, avant de pouvoir approcher Dieu, à l'intérieur de ce paradigme. Et ce paradigme doit s'efforcer, à mon avis, de reposer sur le sens commun ou la science, pour qu'il soit convainquant pour tous. Note bien que je ne me contredis pas en disant d'une part : Dieu ne peut être scientifiquement prouvé et d'autre part un paradigme à l'intérieur duquel Dieu peut être prouvé devrait s'efforcer de reposer sur le sens commun et la science. Ce sont deux idées différentes. Pour donner un peu de contenu à mon discours, je te renvois aux travaux philosophiques de Wittgenstein (notamment les "Leçons sur la croyance religieuse" et l'ouvrage De la certitude) et de James (La volonté de croire). Selon ces deux auteurs, ce qui fonde la validité des croyances religieuses, c'est leur utilité pratique, comment celles-ci peuvent changer notre vie. J'aime bien aussi l'approche du réseau "Sea of Faith". En explorant et promouvant la foi religieuse en tant que création humaine, leur démarche peut choquer, mais il ne faut pas oublier que les théories scientifiques sont aussi des créations humaines. Il n'y a donc pas nécessairement lieu d'opter pour un non-réalisme théologique, on peut aussi opter pour un réalisme critique.<br /> Amicalement,<br /> Miky
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