9 septembre 2008 2 09 /09 /septembre /2008 08:45

 


Extrait de la rencontre du Pape
Benoît XVI avec plus de 40.000 jeunes rassemblés Stade municipal de Pacaembu à Sao Paulo (Brésil) sous le thème « Jeunes, disciples et missionnaires de Jésus-Christ », le 10 mai 2007.



Très souvent, j'entends trembler nos cœurs de pasteurs, lorsque nous constatons la situation de notre époque. Nous entendons parler des peurs de la jeunesse d'aujourd'hui. Elles nous révèlent un énorme manque d'espérance : la peur de mourir, au moment où la vie est en train d'éclore et tente de trouver la voie de sa réalisation ; la peur d'échouer, pour ne pas avoir découvert le sens de la vie ; et la peur de rester à l'écart, face à la rapidité déconcertante des événements et des communications. Nous constatons le pourcentage élevé de morts parmi les jeunes, la menace de la violence, la prolifération déplorable des drogues qui bouleverse jusqu'à sa racine la plus profonde la jeunesse d'aujourd'hui. C'est donc pour cette raison que l'on parle de jeunesse égarée.

Mais alors que je vous regarde, jeunes ici présents, qui rayonnez de joie et d'enthousiasme, je revêts le regard de Jésus : un regard d'amour et de confiance, dans la certitude que vous avez trouvé la voie véritable. Vous êtes les jeunes de l'Eglise. Je vous envoie donc vers la grande mission d'évangéliser les jeunes garçons et les filles qui errent dans ce monde, comme des brebis sans pasteur. Soyez les apôtres des jeunes. Invitez-les à marcher avec vous, à faire la même expérience de foi, d'espérance et d'amour ; à rencontrer Jésus pour se sentir réellement aimés, accueillis, avec la pleine possibilité de se réaliser. Qu'eux aussi découvrent les voies sûres des Commandements et qu'en les parcourant, ils arrivent à Dieu.

Vous pouvez être les protagonistes d'une société nouvelle, si vous cherchez à mettre en pratique une conduite concrète inspirée par les valeurs morales universelles, mais aussi un engagement personnel de formation humaine et spirituelle d'importance vitale. Un homme ou une femme qui ne serait pas préparé aux défis réels que présente une interprétation correcte de la vie chrétienne de son propre milieu serait une proie facile pour tous les assauts du matérialisme et du laïcisme, toujours plus actifs à tous les niveaux.

Soyez des hommes et des femmes libres et responsables ; faites de la famille un centre rayonnant de paix et de joie ; soyez des promoteurs de la vie, de son commencement à son déclin naturel ; protégez les personnes âgées, car elles méritent le respect et l'admiration pour le bien qu'elles vous ont fait. Le Pape s'attend également à ce que les jeunes cherchent à sanctifier leur travail, en l'accomplissant avec compétence technique et avec diligence, pour contribuer au progrès de tous leurs frères et pour illuminer avec la lumière du Verbe toutes les activités humaines (cf.
Lumen gentium, n. 36). Mais, surtout, le Pape souhaite qu'ils sachent être les protagonistes d'une société plus juste et plus fraternelle, en remplissant leurs devoirs à l'égard de l'Etat : en respectant ses lois ; en ne se laissant pas emporter par la haine et par la violence ; en tentant d'être des exemples de conduite chrétienne dans leur milieu professionnel et social, en se distinguant par l'honnêteté dans les rapports sociaux et professionnels. Qu'ils se souviennent que l'ambition démesurée de richesse et de pouvoir conduit à la corruption de soi et des autres ; il n'y a pas de raisons valables qui justifient la tentative de faire prévaloir ses propres aspirations humaines, qu'elles soient économiques ou politiques, à travers la fraude et la tromperie.

Il existe, en dernière analyse, un immense horizon d'action dans lequel les questions d'ordre social, économique et politique acquièrent une importance particulière, à condition que leur source d'inspiration soit l'Evangile et la Doctrine sociale de l'Eglise. La construction d'une société plus juste et solidaire, réconciliée et pacifique ; l'engagement à freiner la violence ; les initiatives de promotion d'une vie vécue en plénitude, de l'ordre démocratique et du bien commun, en particulier celles qui visent à éliminer certaines discriminations existant dans les sociétés latino-américaines et qui ne doivent pas êtres des causes d'exclusion, mais plutôt d'enrichissement réciproque.

Ayez surtout un grand respect pour l'institution du Sacrement du Mariage. Il ne pourra pas y avoir de bonheur véritable dans les foyers si, dans le même temps, il n'y a pas de fidélité entre les époux. Le mariage est une institution de droit naturel, qui a été élevée par le Christ à la dignité de Sacrement ; c'est un grand don que Dieu a fait à l'humanité. Respectez-le, vénérez-le. Dans le même temps, Dieu vous appelle à vous respecter les uns les autres également lorsque vous tombez amoureux et vous vous fiancez, car la vie conjugale, qui par disposition divine est réservée aux couples mariés, sera une source de bonheur et de paix uniquement dans la mesure où vous saurez faire de la chasteté, en dehors et à l'intérieur du mariage, un rempart de vos espérances futures. Je vous répète ici à tous que "l'eros veut nous élever [...] vers le Divin, nous conduire au-delà de nous-mêmes, mais c'est précisément pourquoi est requis un chemin de montée, de renoncements, de purifications et de guérisons" (Lettre encyclique
Deus caritas est [25 décembre 2005], n. 5). En peu de mots, il requiert un esprit de sacrifice et de renoncement pour un bien plus grand, qui est précisément l'amour de Dieu sur toutes les choses. Essayez de résister avec force aux pièges du mal existant dans de nombreux milieux, qui vous pousse à une vie dissolue, paradoxalement vide, en vous faisant égarer le don précieux de votre liberté et de votre vrai bonheur. Le véritable amour "cherchera toujours plus le bonheur de l'autre, il se préoccupera toujours plus de l'autre, il se donnera et il désirera "être pour" l'autre" (ibid., n. 7) et, pour cette raison, sera toujours plus fidèle, indissoluble et fécond.

Comptez dans ce but sur l'aide de Jésus Christ qui, par sa grâce, rendra cela possible (cf. Mt 19, 26). La vie de foi et de prière vous conduira sur les voies de l'intimité avec Dieu et de la compréhension de la grandeur des projets qu'il a pour chaque personne. "A cause du Royaume des Cieux" (ibid., v. 12), certains sont appelés à un don total et définitif, pour se consacrer à Dieu dans la vie religieuse, "grand don de la grâce", comme cela a été déclaré par le Concile Vatican II (cf. Décret Perfectae caritatis, n. 12). (…) Je souhaite qu'en ce moment de grâce et de profonde communion dans le Christ, l'Esprit Saint réveille dans le cœur de tant de jeunes un amour passionné, en suivant et en imitant Jésus Christ chaste, pauvre et obéissant, totalement tourné vers la gloire du Père et vers l'amour de nos frères et de nos sœurs.

L'Evangile nous assure que ce jeune qui courut à la rencontre de Jésus était très riche. Nous entendons cette richesse pas seulement sur le plan matériel. La jeunesse elle-même est une richesse singulière. Il faut la découvrir et la mettre en valeur. Jésus l'a tellement appréciée qu'il finit par inviter ce jeune à participer à sa mission de salut. Il avait en lui-même toutes les qualités requises pour une grande réalisation et une grande œuvre.

(…) La jeunesse se présente comme une richesse parce qu'elle conduit à la redécouverte de la vie comme don et comme devoir. Le jeune de l'Evangile comprit la richesse de sa propre jeunesse. Il alla auprès de Jésus, le Maître bon, pour chercher une orientation. A l'heure du grand choix, toutefois, il n'eut pas le courage de tout miser sur Jésus Christ. Par conséquent, il s'en alla triste et abattu. C'est ce qu'il arrive à chaque fois que nos décisions vacillent et deviennent mesquines et intéressées. Il comprit qu'il lui manquait la générosité, et cela ne lui permit pas une pleine réalisation. Il se replia sur sa richesse, en la faisant devenir égoïste.

Jésus regretta la tristesse et la mesquinerie du jeune qui était venu le chercher. Les Apôtres, comme vous tous et vous toutes aujourd'hui, remplirent le vide laissé par ce jeune qui s'en était allé triste et abattu. Eux et nous sommes heureux, parce que nous savons à qui nous croyons (cf. 2 Tm 1, 12). Nous savons et nous témoignons à travers notre vie que Lui seul a les paroles de vie éternelle (cf. Jn 6, 68). C'est pourquoi, avec saint Paul, nous pouvons nous exclamer : Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur! (cf. Ph 4, 4).

L'appel que je vous adresse aujourd'hui, jeunes qui êtes venus à cette rencontre, est de ne pas gaspiller votre jeunesse. Ne cherchez pas à la fuir. Vivez-la intensément. Consacrez-la aux grands idéaux de la foi et de la solidarité humaine.

Vous, les jeunes, vous n'êtes pas seulement l'avenir de l'Eglise et de l'humanité, comme s'il s'agissait d'une sorte de fuite du présent. Au contraire : vous êtes le présent jeune de l'Eglise et de l'humanité. Vous êtes son visage jeune. L'Eglise a besoin de vous en tant que jeunes, pour manifester au monde le visage de Jésus Christ, qui se dessine dans la communauté chrétienne.


Lire le texte intégral du discours du Pape Benoît XVI

Partager cet article
Repost0
Publié par Matthieu BOUCART -
commenter cet article

commentaires

T
- Le mariage n'est pas "ajouté par l'Homme" : Dieu dit dans la Genèse, et Jésus le cite à nouveau CONTRE les lois autorisant la répudiation : "et il ne ferons plus qu'une seule Chair" et "ce que Dieu a unit, que l'Homme ne le sépare pas".- L'Eglise ni le pape n'ont jamais nié les difficultés du mariage, il n'a jamais été question d'un sacrement magique qui aplanit les libertés.Par contre, nier l'expérience du pape ou d'autres prêtres en ce domaine, c'est comme dire qu'un homme ne peut pas être gynécologue (et pourtant, y en a plein, et des bons), ou qu'un psychiatre doit être lui-même fou.Dire qu'il n'a pas de femme donc qu'il ne connaît rien au mariage, c'est oublier que le prêtre (et le pape est prêtre) confesse, accompagne, connaît les dessous des vies de ses fidèles, etc.Aussi ce n'est pas UN mariage qui lui sert d'expérience mais PLEIN de mariages.Donc son expérience en la matière est même supérieure à la vôtre, qui n'avez qu'UNE référence sur le sujet.- Si vous en arrivez à dire, non pas qu'il restera toujours des difficultés, mais qu'il n'y a AUCUN bonheur dans le mariage, et que vous ne souhaitez pas le respecter,c'est qu'il y a un gros souci quelque part.Là, ça sort de mon domaine d'expérience et de connaissance à moi, mais il faudrait voir avec votre épouse, avec un prêtre, avec des amis très proches... ...pour trouver une voie de sortie à ce manque de confiance ?
Répondre
R
PS :   A Medjugorje, quand deux personnes se marient, elles échangent un crucifix en se disant l'une à l'autre : "Je te donne ta croix". Tout un symbole.    RVPS 2 : Un lien qui pourra intéresser Bernadou sur mon blog : http://chere-gospa.over-blog.com/article-19695757.html  
Répondre
R
Personnellement, je sens la part de vérité qu'il y a derrière les propos de Bernadou.Le mariage EST une vocation difficile (St Paul conseillait même de ne pas chercher à se marier si on ne l'était pas car les gens mariés, disait-il, ont de lourdes croix à porter, de plus ils sont comme "partagés" et "tiraillés" entre plaire à Dieu" et "plaire au conjoint").Non, le mariage N'EST PAS facile, et je crois que Dieu comprend et profondément ce que dit Bernadou.   Simplement, il me semble que la solution est dans la compréhension qu'il y a un lien étroit entre la joie et la croix, dans la religion catholique.Les époux peuvent transcender les difficultés en liant leur vie à Dieu. Il existe donc BEL ET BIEN une solution au problème que soulève bernadou. Mais le fait qu'il rencontre ce problème n'est pas anormal en soi. Il ne fait rien d'autre que nous parler des croix dont parlait Saint Paul.  RV
Répondre
L
Christian, L'Eglise n'a jamais dit que la vie de couple était un long fleuve tranquille, elle n'a jamais parlé de l'amour à la façon des romantiques. Au contraire. Paul parle de l'amour comme un renoncement à soi et non comme une source de satisfaction personnelle. Il souligne que l'homme doit aimer sa femme comme le Christ a aimé l'église : il a donné sa vie pour elle. Il insiste : Dieu nous a aimé quand nous étions pécheur, il est mort pour nous alors que nous étions méchant, dit-il. C'est à cela que nous sommes appelé. Bien entendu, humainement cela est IMPOSSIBLE. L'amour peut être héroïque. Mais l'Eglise assure que la grace nous accompagne dès lors que nous utilisons les moyens que l'Eglise nous donne. Les sacrements et la prière sont les armes de notre combat pour nous aider à aimer quand cela n'est plus possible. Si Dieu n'existe pas, si l'Esprit Saint n'agit pas, alors il est clair que la vie à deux peut être impossible. Où trouver la force de supporter l'autre ? Le pape et les prêtres vivent aussi le don de soi total, de leur sexualité. Leur vie n'est ni plus facile ni plus difficile que celle des couples. Ils ont besoin des mêmes armes pour mener le même combat qui est le renoncement à soi grace à l'amour de Dieu pour aimer l'autre. Ce n'est pas de la morale. Il n'est pas question d'entendre ceci seulement comme une loi à appliquer, comme une obligation. Il s'agit ici de foi en Dieu, de croire que Dieu est Puissant, qu'Il n'est pas dans les nuages, qu'Il peut nous donner l'amour dont nous avons besoin pour aimer les autres. L'Eglise reconnait que, dans certains cas, le mariage n'a pas eu lieu, que les époux n'ont pas contracté de véritable alliance. Le choix du conjoint et la préparation au mariage sont importants. Mais ce qui l'est plus c'est de s'engager avec Dieu. "Sans moi vous ne pouvez rien faire" a dit Jésus. Cela nous le croyons, et nous ne jugeons personnes.
Répondre
M
Cher Christian,Tout d'abord merci de vos commentaires. Bien entendu, je ne partage pas - vous vous en doutez - les opinions que vous exprimez ici, mais je devine une grande souffrance derrière vos prises de position, et j'avoue en être touché. Croyez donc bien, avant toute chose, que je respecte profondément votre point de vue, et que vous êtes le bienvenu sur ce Blog tel que vous êtes.Je vous promets de répondre à vos diverses questions dans un prochain article. J'essaierai de le faire du mieux que je peux, en espérant que mes propos ne vous blesseront pas. Soyez assuré en tous les cas de ma prière toute spéciale d'ici là.
Répondre
B
Il n'est pas exact de dire aux jeunes que le mariage sera toujours une source de bonheur, même en respectant scrupuleusement ses engagements. Sa sainteté le PAPE ne sait pas ce que c'est d'être marié (il n'a pas de femme à ses côtés en pure intimité et conseiller est facile, le vivre au quotidien est toute autre chose). La femme et l'homme sont par essence si différents qu'il sont programmés pour ne pas se comprendre ni s'entendre, du moins toute une vie. Pour moi, le mariage n'est pas un don précieux mais un problème en continu. Et pourtant, je tiens la route depuis 35 ans mais je ne dirai jamais que c'est le bonheur. Le bonheur aurait été de ne jamais se marier. C'est vraiment un drôle de sacrement, le seul que je ne reconnaisse comme tel, car ajouté par l'homme. C'est le seul sacrement que je ne souhaite pas respecter : celui qui pose le plus de problèmes aux hommes. Ce n'est donc pas un cadeau! Par
Répondre

Présentation

  • : Totus Tuus
  • : A Jésus par Marie - Un site catholique pour apprendre à connaître et aimer Dieu de tout son coeur et de toute son intelligence.
  • La Lumière du Monde
  • Contact

Cher ami lecteur, tu es le e visiteur. La Paix soit avec toi. 

Ecouter un enseignement sur la foi catholique

Vous rendre sur le blog ami dédié à Claude Tresmontant

Visiteurs actuels