19 mars 2006 7 19 /03 /mars /2006 17:57

Cher ami lecteur,

 

Je voudrais revenir sur le texte de méditation du Père Raniero Cantalamessa OFM Cap, prédicateur de la Maison pontificale, sur l’Evangile du 12 mars 2006, concernant la Parole de Dieu.

 

Le thème de sa méditation portait le titre suivant : « Il est important de savoir où Jésus parle… et où il ne parle pas ».

 

1. Où Jésus parle-t-il ? La Parole de Dieu et l’Eglise

 

« Où Jésus parle-t-il aujourd’hui pour que nous puissions l’écouter ? demande le Père Cantalamessa. Il nous parle avant tout à travers notre conscience qui est une sorte de « répétiteur » de la voix même de Dieu en nous.

 

« Mais notre conscience seule ne suffit pas, poursuit le Père. Il est facile de lui faire dire ce qu’il nous plaît d’entendre. Elle a par conséquent besoin d’être éclairée et soutenue par l’Evangile et l’enseignement de l’Eglise. L’Evangile est le lieu par excellence où Jésus nous parle aujourd’hui. »

 

Le Père Cantalamessa met toutefois ses lecteurs en garde : « Nous savons (…) par expérience que même les paroles de l’Evangile peuvent être interprétées de différentes manières. L’Eglise, instituée par le Christ précisément dans ce but, est celle qui nous assure une interprétation authentique : « Qui vous écoute, m’écoute ! ». Pour cette raison, il est important que nous cherchions à connaître la doctrine de l’Eglise, à la connaître personnellement, telle que l’Eglise la comprend et la propose, et pas selon l’interprétation, souvent déformée et réductrice des mass media. »

 

On ne peut donc séparer l’Eglise et la Parole de Dieu, car c’est l’Eglise qui nous la livre, et c’est donc elle, et elle seule qui est habilitée par le Seigneur à en interpréter le sens, sous la motion de l’Esprit Saint qui lui a été donnée au jour de la Pentecôte.

 

Il faut dès lors résolument se défier d’une lecture qui ne soit pas en tout point conforme avec la doctrine de l’Eglise : n’oublions pas que Satan lui-même tenta –vainement– de perdre Jésus… au moyen de la Bible ! (cf. le récit des tentations au désert ).

 

Comme l’écrit le Père Molinié : « Pratiquement, nous sommes tous hérétiques : l’erreur est humaine. Nous ne pouvons pas éviter de nous tromper, nous déraillons tout le temps. Le problème n’est pas d’éviter de dérailler, mais d’être toujours assez souples pour que Dieu puisse nous remettre sur les rails. » (Cf. "Le courage d'avoir peur" , Editions du Cerf, 1994, pages 8 et 9).

 

« Ne croyons pas trop vite que nous avons compris. Ce serait probablement le signe que nous avons substitué à l’Evangile une religion à nous. Présentons-nous à la Parole comme des enfants qui ne savent rien, et qui sentent que leurs efforts sont impuissants à leur ouvrir les yeux » (p. 14).

 

Et laissons-nous donc enseigner par l’Eglise, notre Mère et Educatrice. Elle est le lieu de la présence réelle et permanente de Jésus à son Peuple et au monde (« Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde » Mt 28.20), et c’est par elle que le Christ ressuscité nous enseigne encore aujourd’hui : le Père Cantalamessa nous rappelle cette parole de Jésus adressée à ses Apôtres : « Qui vous écoute m’écoutes ».

 

2. Où Jésus ne parle-t-il pas ? Dans les astres…

 

Le Père Cantalamessa développe ensuite la question sous un angle négatif, en posant la question de savoir où Jésus ne nous parle-t-il pas.

 

« Savoir où Jésus ne parle pas est presque aussi important que savoir où il parle aujourd’hui. Il ne parle certes pas à travers les mages, les devins, les nécromanciens, les diseurs d’horoscopes, les prétendus messages extra-terrestres ; il ne parle pas dans les séances de spiritisme, dans l’occultisme. Dans l’Ecriture nous lisons une mise en garde à ce propos : « On ne trouvera chez toi personne (…) qui pratique divination, incantation, mantique ou magie, personne qui use de charmes, qui interroge les spectres et devins, qui invoque les morts. Car quiconque fait ces choses est en abomination à Yahvé ton Dieu » (Dt 18, 10-12).

 

« Il s’agissait des moyens typiques que les païens utilisaient pour entrer en relation avec le divin. Ils prenaient les augures en consultant les astres, les entrailles des animaux ou le vol des oiseaux. Avec cette parole de Dieu : « Ecoutez-le ! » tout cela est terminé. Il y a un seul médiateur entre Dieu et les hommes ; nous ne sommes plus obligés d’avancer « à tâtons » pour connaître la volonté de Dieu, de consulter telle ou telle chose. Nous avons chaque réponse en Jésus Christ.

 

« Aujourd’hui malheureusement ces rites païens sont à nouveau à la mode. Comme toujours, lorsque la vraie foi diminue, la superstition augmente.

 

« Prenons la chose la plus inoffensive de toutes : l’horoscope. Il n’existe pas de journal ou de station radio qui ne propose quotidiennement l’horoscope à ses lecteurs ou ses auditeurs.

 

« Pour les personnes mûres, dotées d’un minimum de sens critique ou d’ironie, il ne s’agit que d’une ridiculisation réciproque inoffensive, une sorte de jeu et de passe-temps. Mais observons ses effets à long terme. Quelle est la mentalité qui se développe, surtout chez les enfants et les adolescents ? La mentalité selon laquelle le succès dans la vie ne dépend pas de l’effort, de l’application dans l’étude et de la constance dans le travail, mais de facteurs externes, impondérables ; du fait de réussir à détourner à son propre avantage certains pouvoirs, personnels ou d’autrui. Pire encore, tout cela conduit à penser que, dans le bien et dans le mal, ce n’est pas nous qui sommes responsables mais les « astres », comme pensait Dom Ferrante de mémoire manzonienne. »

 

 

(à suivre…)

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Publié par Matthieu BOUCART -
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M
<br /> <br /> Cher Miky,<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Même si j'ai bien conscience d'avoir partiellement répondu à ton commentaire ci-dessus par des articles ultérieurs, je te propose ici une réponse directe (5 ans presque jour pour jour après la<br /> publication de ton texte), afin de ne pas laisser sur sa faim le lecteur occasionnel qui passerait par là.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Clique donc ici sur la chevillette, et la bobinette cherra! <br /> <br /> <br /> <br />
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M
Sur l'historicité de Jésus :<br /> - http://www.info-bible.org/histoire/jesus.htm<br /> - http://www.1000questions.net/fr/histo1.html<br /> - http://www.ktotv.com/video_data.php3?numero=1149
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D
Depuis le commencement de la fondation de la secte chrétienne, Jésus Christ ne parle pas dans le nouveau testament. Des auteurs comme Daniel Massé et Luigi Cascioli ont démontré que Jésus Christ n'est pas une personne qui a existé. Jean de gamala est lui historique.<br /> Dans votre nouveau testament, il y a un texte où quelqu'un a dit ou peut être les rédacteurs de ce texte eux-même l'ont inventé, qu'il est préférable de jeter un mécréant au fond d'un lac avec une pierre autour du coup. Qu'une personne n'est pas venu apporter la paix mais l'épée. Pour vous il s'agit de la même personne. Ce n'est pas Jésus Christ, il n'a pas existé.
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M
Bonjour Matthieu, Tout d'abord, je t'informe avoir reçu un mail selon lequel tu avais fait un commentaire à mon article sur l'appel aux causes transcendantes, mais apparement le commentaire n'est pas passé car je n'ai rien vu (mais j'ai reçu un autre mail m'informant qu'over-blog boguait hier et avant-hier donc ceci doit expliquer cela...). Ensuite, au sujet de cet article, il y a beaucoup de choses avec lesquelles je ne suis pas d'accord et même, avec lesquelles je ne peux pas être d'accord. Sur le premier point, tout d'abord : tu dis que finalement, c'est l'Eglise (catholique romaine, I presume ;-) ) qui a nécessairement LA bonne interprétation des Ecritures. Bref, que c'est ultimement LA référence en matière de foi. Mais qu'est-ce qui garantie que c'est forcément elle qui voit juste ? Ce ne peut pas être les Ecritures, puisque ces dernières, d'après l'Eglise, peuvent susciter diverses interprétations dont LA bonne ne peut être garantie que par l'Eglise. Ce ne peut pas être l'Eglise elle-même, pour un problème évident de circularité logique. Admettons cependant que les Ecritures soient une garantie suffisante de la primeur interprétative de l'Eglise. Un autre problème se pose : qu'est-ce qui garantie que les Ecritures détiennent la vérité en matière de foi (modulo une interprétation correcte de celles-ci) ? Il existe plusieurs textes qui prétendent tous être sacrés ou détenir une vérité spirituelle : la Bible, le Coran, le Talmud, le Livre de Mormon, le Livre des Esprits, les Upanishad, les Véda, la Bhagavad Gîta, le Tao-Tê-King, etc. Comment faire le tri parmi tous ces textes ? On ne peut se baser sur la Bible pour faire ce tri car c'est déjà en favoriser arbitrairement un parmi d'autres. On peut vouloir dire que tous apportent un éclairage sur la Vérité. Le problème est que ces différentes traditions sont en partie incompatibles, contradictoires, donc, à moins de renoncer à la logique, elles ne peuvent pas être toutes entièrement vraies en même temps. Comment discriminer entre ce qui est vrai et faux dans chacune ? Supposons toutefois que ce problème soit réglé est que la Vérité de la Bible soit garantie. Comment peut-on qualifier d'inspirée par l'Esprit Saint une Eglise qui à une époque a vendu des Indulgences pour racheter les âmes du Purgatoire, a fait brûler des innocents sous l'Inquisition, a blanchi l' argent de la mafia dans les années 80, a condamné Gallilé puis Darwin, avant de changer d'avis et de reconnaître l'héliocentrisme et l'évolution des êtres vivants, etc. ? Dans le deuxième point, tu qualifies (par citations interposées) de superstitions : la magie, la divination, la nécromancie, l'horoscope, la croyances aux contacts avec des extra-terrestres, le spiritisme et l'occultisme. En quoi ce que la Père Cantalamassa qualifie de "vraie foi" se différencie-t-il de ces croyances et pratiques ? Sur des bases non-bibliques j'entend, puisqu'il reste à montrer que la Bible est le seul texte sacré qui donne accès à la Vérité spirituelle pleine et entière... Du côté de la "vraie foi" moi je vois pas mal de superstitions : les "miracles" de Lourdes, les "apparitions" de la Vierge, la transsubstantation, etc. Le Père Cantalamassa fait appel à l'esprit critique et aux conséquences morales de l'horoscope pour le disqualifier. Certes, rien ne fonde scientifiquement l'horoscope et la dépendance à ce genre de pratique peut parfois ressembler à une véritable drogue. Toutefois, s'il fait appel à ce genre de considérations pour évaluer l'horoscope, alors cela nous permet d'en faire autant pour la religion : Scientifiquement, la doctrine de l'Eglise ne tient pas la route. Rien n'indique que la prière intercessoire ait le moindre effet (excepté placebo lorsque la personne pour qui l'on prie sait que l'on prie pour elle), rien n'indique que les soi-disant miracles de Lourdes ne pourrait pas, en principe, recevoir une explication naturaliste, quant aux apparitions de la Vierge, cela pourrait très bien être des hallucinations, etc. Les progrès des neurosciences tendent à expliquer l'esprit, l'âme et les états mystiques en termes naturalistes. Scientifiquement, rien n'indique qu'il y a quelque chose d'autre qui transcende le cerveau, le corps, et leurs relations avec l'environnement. Moralement, l'Eglise a aussi des conséquences néfastes : c'est "l'opium du peuple" qui détourne de l'action ici-bas en faisant espérer une vie meilleure au-delà. Bien sûr, il y a des grands hommes d'actions chrétien, mais on ne peut nier qu'il y a aussi beaucoup de gens contemplatifs qui se "choutent" littéralement "au saint esprit", pour reprendre l'expression d'un prêtre invité une fois à l'émission "Ca se discute". La morale sexuelle de l'église est aussi assez catastrophique : la masturbation est un pêché mortel, le préservatif est à proscrire (bonjour le sida !), l'homosexualité est un pêché mortel, avoir des relations sexuelles pour le plaisir partagé et même pour exprimer une amitié, un attachement, un amour, et même avec un grand A, est un pêché mortel du moment que cela ne se passe pas entre personnes mariés de sexe différent et dans l'optique de la procréation, etc. Je sais que pêché veut simplement dire "manquer la cible", mais "mortel" veut quand même dire que cela détourne radicalement de Dieu et cause la privation de la grâce sanctifiante, ce qui, quand on est un fervent catholique, est une perspective assez effroyable je trouve. Tout cela, si on le prend au sérieux, est susceptible d'entraîner dépressions et névroses chez nombre de ceux (homosexuels en particulier) qui veulent s'y astreindre. Quant à la justification de la nature immorale de ses pratiques ? Les raisonnements de l'Eglise à ce sujet sont bien peu convainquants : voir mon article :  http://metazet.over-blog.com/article-2075005.html (à la fin). Cordialement, Miky
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