Extrait des Audiences Générales du Pape Benoît XVI des 27 et 24 janvier 2007.
"Il fait entendre les sourds et parler les muets" (cf. Mc 7, 31-37). Nous pourrions nous aussi répéter ces paroles qui expriment l'admiration des personnes face à la guérison d'un sourd-muet accomplie par Jésus, en voyant la merveilleuse fécondité de l'engagement pour la recomposition de l'unité des chrétiens. En reparcourant le chemin de ces quarante dernières années, il est surprenant de voir comment le Seigneur nous a réveillés de la torpeur de l'autosuffisance et de l'indifférence ; comment il nous rend toujours plus capables de "nous écouter" et pas seulement de "nous entendre" ; comment il a délié notre langue, de façon à ce que la prière, que nous élevons vers Lui, ait plus de force de conviction pour le monde. Oui, cela est vrai, le Seigneur nous a accordé de nombreuses grâces, et la lumière de son Esprit a éclairé de nombreux témoins. Ils ont démontré que l'on peut tout obtenir en priant, lorsque l'on sait obéir avec confiance et humilité au commandement divin de l'amour et adhérer à l'aspiration du Christ pour l'unité de tous ses disciples.
"Le souci de réaliser l'union – affirme le Concile – concerne l'Eglise tout entière, les fidèles autant que les pasteurs, et touche chacun selon ses possibilités, aussi bien dans la vie quotidienne que dans les recherches théologiques et historiques" (Unitatis redintegratio, n. 5). Le premier devoir commun est celui de la prière. L’unité est don de Dieu et fruit de l’action de l’Esprit. Pour cela, il est important de prier. Plus nous nous approchons du Christ en nous convertissant à son amour, plus nous nous approchons aussi les uns des autres. En priant, et en priant ensemble, les chrétiens deviennent plus conscients de leur état de frères, même s'ils sont encore divisés ; et, en priant, nous apprenons à mieux écouter le Seigneur, car ce n'est qu'en écoutant le Seigneur et en suivant sa voix que nous pouvons trouver le chemin de l'unité. L’invocation unanime au Seigneur pour qu’il réalise, dans les temps et de la manière connus de lui seul, la pleine unité de tous ses disciples, doit s’étendre à tous les jours de l’année.
L'œcuménisme est assurément un processus lent, parfois peut-être même décourageant lorsque l'on cède à la tentation d'"entendre" et non pas d'"écouter", de parler à demi-mot, au lieu de proclamer avec courage. Il n'est pas facile d'abandonner une "surdité commode", comme si l'Evangile immuable n'avait pas la capacité de refleurir, en se réaffirmant comme un levain providentiel de conversion et de renouveau spirituel pour chacun de nous. L'œcuménisme – ai-je dit – est un processus lent, c'est un chemin lent et ascensionnel, comme chaque chemin de repentir. C'est cependant un chemin qui, après les difficultés initiales et précisément dans celles-ci, présente également de vastes espaces de joie, des haltes rafraîchissantes, et qui permet de temps en temps de respirer à pleins poumons l'air très pur de la pleine communion.
Lire le texte intégral de l'Audience Générale du 17 janvier 2007
Lire le texte intégral de l'Audience Générale du 24 janvier 2007