16 janvier 2008 3 16 /01 /janvier /2008 00:00


Le 5 août 2006, le Pape Benoît XVI a accordé un long entretien à la télévision allemande, dont voici un extrait.


Journaliste
 : Saint Père (…), en tant qu'Évêque de Rome, vous êtes le successeur de saint Pierre. Comment le ministère de Pierre peut-il s'exercer d'une manière appropriée dans le monde d'aujourd'hui ? Et comment voyez-vous le rapport de tension et d'équilibre entre le primat du Pape d'une part et la collégialité des évêques d'autre part ?


Benoît XVI
 : Il y a, naturellement, un rapport de tension et d'équilibre, et il doit y en avoir un. La multiplicité et l'unité doivent sans cesse redéfinir leur rapport réciproque et ce rapport doit s'établir d'une manière toujours nouvelle dans les situations changeantes du monde.

Nous avons aujourd'hui une nouvelle polyphonie des cultures, dans laquelle l'Europe n'est plus le seul élément déterminant, mais les communautés chrétiennes des divers continents sont en train d'acquérir leur propre poids, leur propre couleur. Nous devons continuellement réapprendre cette synergie.

Pour cela, nous avons développé divers instruments. Ce que l'on appelle les « visites ad limina » des évêques, qui ont toujours existé, sont maintenant beaucoup plus valorisées, pour dialoguer réellement avec toutes les instances du Saint-Siège et également avec moi-même. Je m'entretiens personnellement avec chaque évêque. J'ai déjà pu parler avec presque tous les évêques d'Afrique et avec beaucoup d'évêques d'Asie. Maintenant vont venir les évêques d'Europe centrale, d'Allemagne, de Suisse. Ces rencontres, où précisément le Centre et la Périphérie se retrouvent, permettent un échange franc, de développer des relations réciproques cordiales dans une tension équilibrée.

Nous disposons également d'autres instruments, comme le Synode, le Consistoire, que je tiendrai désormais régulièrement et que je voudrais développer, où, sans un grand ordre du jour, on peut discuter ensemble les problèmes actuels et chercher des solutions.

Nous savons d'une part que le Pape n'est pas du tout un monarque absolu mais que, dans l'écoute collective du Christ, il doit – pour ainsi dire – personnifier l'ensemble. Mais on ressent très fortement le besoin d'une instance unificatrice, susceptible également de garantir l'indépendance par rapport aux forces politiques, le besoin que les chrétientés ne s'identifient pas trop avec les nationalités, on ressent très fortement le besoin d'une telle instance supérieure et plus vaste, qui crée l'unité dans l'intégration dynamique du tout et qui, d'autre part accueille, accepte et promeut la multiplicité.
Cela est ressenti d'une manière très forte. Aussi je crois que, en ce sens, il existe vraiment une adhésion intime au ministère pétrinien qui s'exprime dans la volonté de le développer plus encore, de sorte qu'il réponde tant à la volonté du Seigneur qu'aux besoins des temps.



Lire le texte intégral de l'interview du Pape Benoît XVI

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Publié par Matthieu BOUCART -
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