3 décembre 2011 6 03 /12 /décembre /2011 13:42

Audience Générale du Pape Benoît XVI sur Saint Augustin, le 25 août 2010.

 

Chers frères et sœurs,

 

Dans la vie de chacun de nous, il y a des personnes très chères, que nous sentons particulièrement proches, certaines sont déjà dans les bras de Dieu, d’autres parcourent encore avec nous le chemin de la vie : ce sont nos parents, notre famille, les éducateurs ; ce sont des personnes auxquelles nous avons fait du bien, ou dont nous avons reçu du bien ; ce sont des personnes sur lesquelles nous savons pouvoir compter. Il est important, cependant, d’avoir également des « compagnons de route » sur le chemin de notre vie chrétienne : je pense au directeur spirituel, au confesseur, à des personnes avec lesquelles on peut partager sa propre expérience de foi, mais je pense également à la Vierge Marie et aux saints. Chacun devrait avoir un saint qui lui soit familier, pour le sentir proche à travers la prière et l’intercession, mais également pour l’imiter. Je voudrais donc vous inviter à faire davantage connaissance avec les saints, à commencer par celui dont vous portez le nom, en lisant sa vie, ses écrits. Soyez certains qu’ils deviendront de bons guides pour aimer encore davantage le Seigneur et des soutiens sûrs pour votre croissance humaine et chrétienne.

 

Comme vous le savez, je suis moi aussi lié de manière particulière à certaines figures de saints : parmi celles-ci, outre Saint Joseph et Saint Benoît dont je porte le nom, ainsi que d’autres, il y a Saint Augustin, que j’ai eu le grand don de connaître de près, pour ainsi dire, à travers l’étude et la prière et qui est devenu un bon « compagnon de route » dans ma vie et dans mon ministère. Je voudrais souligner encore une fois un aspect important de son expérience humaine et chrétienne, également actuel à notre époque où il semble que le relativisme soit paradoxalement la « vérité » qui doit guider la pensée, les choix, les comportements.

 

Saint Augustin est un homme qui n’a jamais vécu de manière superficielle ; la soif, la recherche tourmentée et constante de la Vérité est l’une des caractéristiques de fond de son existence ; mais pas cependant des « pseudo-vérités » incapables d’apporter une paix durable dans le cœur, mais de cette Vérité qui donne un sens à l’existence et qui est la « demeure » dans laquelle le cœur trouve la sérénité et la joie. Son chemin, nous le savons, n’a pas été facile : il a pensé trouver la Vérité dans le prestige, dans la carrière, dans la possession des choses, dans les voix qui lui promettaient un bonheur immédiat ; il a commis des erreurs, il a traversé des moments de tristesse, il a affronté des échecs, mais il ne s’est jamais arrêté, il ne s’est jamais contenté de ce qui lui apportait seulement une étincelle de lumière ; il a su regarder au plus profond de lui-même et il s’est rendu compte, comme il l’écrit dans lesConfessions, que cette Vérité, ce Dieu qu’il cherchait de toutes ses forces était plus proche de lui que lui-même, il avait toujours été à ses côtés, il ne l’avait jamais abandonné, il était dans l’attente de pouvoir entrer de manière définitive dans sa vie. Comme je le disais en commentant le récent film sur sa vie, Saint Augustin a compris, dans sa recherche tourmentée, que ce n’est pas lui qui a trouvé la Vérité, mais que c’est la vérité elle-même, qui est Dieu, qui l’a cherché et qui l’a trouvé (cf. ORLF n. 36 du 8 septembre 2009). Romano Guardini, commentant un passage du troisième chapitre des Confessions, affirme : Saint Augustin comprit que Dieu est « gloire qui nous jette à genoux, boisson qui étanche la soif, trésor qui rend heureux, [...il eut] la certitude apaisante de celui qui a finalement compris, mais également la béatitude de l’amour qui sait : Cela est tout et me suffit » (Pensatori religiosi, Brescia 2001, p. 177).

Toujours dans les Confessions, au Livre IX, notre saint rapporte une conversation avec sa mère, Sainte Monique (…). C’est une très belle scène : sa mère et lui sont à Ostie, dans une auberge, et de la fenêtre, ils voient le ciel et la mer, et ils transcendent le ciel et la mer, et pendant un moment, ils touchent le cœur de Dieu dans le silence des créatures. Et ici apparaît une idée fondamentale dans le chemin vers la Vérité : les créatures doivent se taire si l’on veut qu’apparaisse le silence dans lequel Dieu peut parler. Cela est toujours vrai également à notre époque : on a parfois une sorte de crainte du silence, du recueillement, de penser à ses propres actions, au sens profond de sa propre vie, on préfère souvent ne vivre que le moment qui passe, en ayant l’illusion qu’il apportera un bonheur durable ; on préfère vivre, parce que cela semble plus facile, de manière superficielle, sans penser ; on a peur de chercher la Vérité ou on a peut-être peur que la Vérité nous trouve, nous saisisse et change notre vie, comme cela s’est produit pour Saint Augustin.

 

Chers frères et sœurs, je voudrais dire à tous, même à ceux qui sont dans un moment de difficulté dans leur chemin de foi, à ceux qui participent peu à la vie de l’Eglise ou à ceux qui vivent comme si Dieu n’existait pas, de ne pas avoir peur de la Vérité, de ne jamais interrompre le chemin vers celle-ci, de ne jamais cesser de rechercher la vérité profonde sur soi-même et sur les choses avec le regard intérieur du cœur. Dieu ne manquera pas de nous donner la Lumière pour nous faire voir et la Chaleur pour faire sentir à notre cœur qu’il nous aime et qu’il désire être aimé.  

 

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Publié par Matthieu BOUCART -
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