26 avril 2010 1 26 /04 /avril /2010 17:06

Extrait de l’Audience Générale du 21 janvier 2009 du Pape Benoît XVI.

 

Chers frères et soeurs!

 

La "Semaine de prière pour l'unité des chrétiens" [est] initiative spirituelle plus que jamais précieuse, qui s'étend toujours plus parmi les chrétiens, en harmonie, et pourrait-on dire, en réponse à l'invocation suppliante que Jésus adressa au Père au Cénacle, avant sa Passion : « Afin que tous soient un, afin que le monde croie que tu m'as envoyé » (Jn 17, 21). A quatre reprises, dans cette prière sacerdotale, le Seigneur demande que ses disciples soient UN, selon l'image de l'unité entre le Père et le Fils. Il s'agit d'une unité qui ne peut croître que sur l'exemple du don de soi du Fils au Père, c'est-à-dire, en sortant de soi et en s'unissant au Christ. En outre, par deux fois au cours de cette prière, Jésus ajoute comme but de cette unité : afin que le monde croie. La pleine unité est donc liée à la vie et à la mission même de l'Eglise dans le monde. Celle-ci doit vivre une unité qui ne peut dériver que de son unité avec le Christ, avec sa transcendance, comme signe que le Christ est la Vérité. Telle est notre responsabilité : que soit visible dans le monde le don d'une unité en vertu de laquelle notre foi devient crédible. C'est pourquoi il est important que chaque communauté chrétienne prenne conscience de l'urgence d'oeuvrer de toutes les façons possibles pour atteindre ce grand objectif. Mais, sachant que l'unité est avant tout un "don" du Seigneur, il faut dans le même temps l'implorer par une prière inlassable et confiante. C'est uniquement en sortant de nous-mêmes et en allant vers le Christ, c'est uniquement dans notre relation avec lui, que nous pouvons réellement nous unir entre nous. Telle est l'invitation qui, à travers cette "Semaine", est adressée aux croyants dans le Christ de chaque Eglise et communauté ecclésiale ; nous y répondons, chers frères et soeurs, avec une prompte générosité.

 

Cette année, la "Semaine de prière pour l'unité" propose à notre méditation et à notre prière ces paroles, tirées du livre du prophète Ezéchiel : « Qu'ils ne fassent qu'un dans ta main » (37, 17). (…) Dans le passage du livre du prophète Ezéchiel, dont est tiré le thème, le Seigneur ordonne au prophète de prendre deux morceaux de bois, l'un comme symbole de Juda et de ses tribus, et l'autre comme symbole de Joseph et de toute la maison d'Israël unie à lui, et il lui demande de "les rapprocher", de façon à ne former qu'un seul morceau de bois, à "ne faire qu'un" dans sa main. La parabole de l'unité est transparente. Aux "fils du peuple", qui demanderont des explications, Ezéchiel, illuminé par le Très-Haut, dira que le Seigneur lui-même prend les deux morceaux de bois et les rapproche, de façon à ce que les deux royaumes, avec leurs tribus respectives, divisées entre elles, ne fassent "qu'une dans sa main". La main du prophète, qui rapproche les deux morceaux de bois, est considérée comme la main même de Dieu, qui rassemble et unifie son peuple et, enfin, toute l'humanité. Nous pouvons appliquer les paroles du prophète aux chrétiens, dans le sens d'une exhortation à prier, à oeuvrer en faisant tout notre possible afin que s'accomplisse l'unité de tous les disciples du Christ, à oeuvrer afin que notre main soit instrument de la main unificatrice de Dieu. Cette exhortation devient particulièrement émouvante et suppliante dans les paroles de Jésus après la Dernière Cène. Le Seigneur désire que son peuple tout entier marche – et il voit en lui l'Eglise du futur, des siècles à venir – avec patience et persévérance vers l'objectif de la pleine unité. Un engagement qui comporte l'adhésion humble et docile au commandement du Seigneur, qui le bénit et le rend fécond. Le prophète Ezéchiel nous assure que ce sera précisément Lui, notre unique Seigneur, l'unique Dieu, qui nous rassemblera dans "sa main".

 

Dans la seconde partie de la lecture biblique sont approfondies la signification et les conditions de l'unité des diverses tribus en un seul royaume. Dans la dispersion entre les nations, les Israélites avaient connu des cultes erronés, avaient développé des conceptions de vie fausses, avait adopté des coutumes étrangères à la loi divine. A présent, le Seigneur déclare qu'ils ne seront plus contaminés par les idoles des peuples païens, avec leurs horreurs, avec toutes leurs injustices (cf. Ez 37, 23). Il rappelle la nécessité de les libérer du péché, de purifier leur coeur. « Je les sauverai des infidélités qu'ils ont commises – affirme-t-il – et je les purifierai ». Et ainsi, ils « seront mon Peuple et je serai leur Dieu » (ibid.). Dans cette condition de renouveau intérieur, ils « obéiront à mes coutumes, ils observeront mes lois et les mettront en pratique ». Et le texte prophétique se conclut par la promesse définitive et pleinement salvifique : « Je conclurai avec eux une alliance de paix... J'établirai mon sanctuaire au milieu d'eux à jamais » (Ez 37, 26).

 

La vision d'Ezéchiel devient particulièrement éloquente pour tout le mouvement oecuménique, car elle met en lumière l'exigence incontournable d'un authentique renouveau intérieur chez tous les membres du Peuple de Dieu, que seul le Seigneur peut opérer. Nous devons nous aussi être ouverts à ce renouveau, car nous aussi, disséminés parmi les peuples du monde, nous avons appris des usages très éloignés de la Parole de Dieu. « Toute rénovation de l'Eglise – lit-on dans le décret sur l'oecuménisme du Concile Vatican II – consistant essentiellement dans une fidélité plus grande à sa vocation, c'est dans cette rénovation que se trouve certainement le ressort du mouvement vers l'unité » (Unitatis redintegratio, n. 6), c'est-à-dire la plus grande fidélité à la vocation de Dieu. Le décret souligne ensuite la dimension intérieure de la conversion du coeur. « Il n'y a pas de véritable oecuménisme sans conversion intérieure. En effet – ajoute-t-il –, c'est du renouveau de l'âme, du renoncement à soi-même et d'une libre effusion de charité que partent et mûrissent les désirs de l'unité » (UR, n. 7). De cette manière, la "Semaine de prière pour l'unité" devient pour nous tous une incitation à une conversion sincère et à une écoute toujours plus docile de la Parole de Dieu, à une foi toujours plus profonde (…).

 

Chers Frères et Sœurs, [demandons] au Seigneur que se poursuivent et, si possible, s'intensifient le dialogue et l'engagement œcuméniques. Dans le contexte de l'année paulinienne, qui célèbre le bimillénaire de la naissance de saint Paul, nous ne pouvons pas ne pas nous en référer à ce que l'apôtre Paul nous a laissé par écrit à propos de l'unité de l'Église. Tous les mercredis, je consacre ma réflexion à ses lettres et à son précieux enseignement. Je reprends ici simplement ce qu'il écrivait en s'adressant à la communauté d'Éphèse : « Comme votre vocation vous a tous appelés à une seule espérance, de même il y a un seul Corps et un seul Esprit. Il n'y a qu'un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême » (Ep 4, 4-5). Faisons nôtre le désir de Paul qui a dépensé sa vie entièrement pour l'unique Seigneur et pour l'unité de son Corps mystique, l'Église, rendant, par le martyre, un suprême témoignage d'amour et de fidélité au Christ.

 

En suivant son exemple et en comptant sur son intercession, que chaque communauté croisse dans l'engagement pour l'unité, grâce aux diverses initiatives spirituelles et pastorales et aux assemblées de prière commune qui, souvent, se font plus nombreuses et plus intenses en cette « Semaine », faisant déjà goûter, d'une certaine façon, le jour de la pleine unité. Prions pour qu'entre les Églises et les Communautés ecclésiales se poursuive le dialogue de la vérité, qui est indispensable pour résoudre les divergences, et celui de la charité, qui conditionne le dialogue théologique lui-même et aide à vivre ensemble un témoignage commun. Le désir qui habite notre cœur est que se hâte le jour de la pleine communion, quand tous les disciples de notre unique Seigneur pourront finalement célébrer ensemble l'Eucharistie, sacrifice divin pour la vie et le salut du monde. L’œcuménisme nous invite à un échange de don généreux et fraternels, bien conscients que la pleine communion dans la foi, dans les sacrements et dans le ministère demeure le but et l’objectif de tout le mouvement œcuménique (cf. 12 décembre 2008, devant l’Assemblée plénière du Conseil Pontifical pour la Promotion de l’Unité des chrétiens).

 

Invoquons la maternelle intercession de Marie, pour qu'elle aide tous les chrétiens à développer une écoute plus attentive de la Parole de Dieu et une prière plus intense pour l'Unité.

 

 

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Publié par Matthieu BOUCART -
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commentaires

D
<br /> <br /> prier pour l'unité des chrétiens ,<br /> <br /> <br /> se réunir entre personnes de bonne volonté afins de parler non de ce qui nous sépare mais qui nous rassemble en Jésus ressuscité ....<br /> <br /> <br /> <br />
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