8 janvier 2010 5 08 /01 /janvier /2010 18:34

Extrait du discours du Pape Benoît XVI aux Cardinaux et à la Curie romaine, le 22 décembre 2008.

Messieurs les cardinaux,
vénérés frères dans l'épiscopat et dans le sacerdoce,
chers frères et sœurs!

(…) La famille de la Curie romaine (…) se réunit, ce matin, selon une belle habitude grâce à laquelle nous avons la joie de nous rencontrer et de nous échanger nos vœux dans ce climat spirituel particulier (…). Trois événements spécifiques de l'année qui s’achève sautent particulièrement aux yeux. Il y a eu avant tout la Journée mondiale de la Jeunesse en Australie, une grande fête de la foi, qui a réuni plus de 200.000 jeunes venus de toutes les parties du monde et qui les a rapprochés non seulement extérieurement – sur le plan géographique – mais, grâce au partage de la joie d'être chrétiens, les a rapprochés également intérieurement. A côté de cela, il y a eu les deux voyages, l'un aux Etats-Unis, l'autre en France, à l'occasion desquels l'Eglise s'est rendue visible face au monde et pour le monde comme une force spirituelle qui indique des chemins de vie et, à travers le témoignage de la foi, apporte la lumière au monde.
Ce furent des journées qui ont rayonné de lumière ; elles ont fait rayonner la confiance dans la valeur de la vie et dans l'engagement pour le bien. Et enfin, il faut rappeler le Synode des Evêques : des pasteurs provenant du monde entier se sont réunis autour de la Parole de Dieu, qui avait été élevée parmi eux ; autour de la Parole de Dieu, dont la grande manifestation se trouve dans l'Ecriture Sainte. Ce que nous considérons désormais trop souvent comme acquis dans notre quotidien, nous l'avons saisi à nouveau dans toute sa sublimité : le fait que Dieu parle, que Dieu réponde à nos questions. Le fait qu'Il parle, bien qu'en termes humains, en personne, et que nous puissions L'écouter et dans l'écoute, apprendre à Le connaître et à Le comprendre. Le fait qu'Il entre dans notre vie en la façonnant et que nous puissions sortir de notre vie et entrer dans la vaste étendue de sa miséricorde. Nous nous sommes ainsi à nouveau rendus compte que Dieu à travers sa Parole s'adresse à chacun de nous, parle au cœur de chacun : si notre cœur s'ouvre et que l'écoute intérieure se rend disponible, alors chacun peut apprendre à entendre la parole qui lui est adressée personnellement. Mais précisément si nous entendons Dieu parler de façon si personnelle à chacun de nous, nous comprenons également que sa Parole est présente afin que nous nous approchions les uns des autres ; afin que nous trouvions le moyen de sortir de ce qui est uniquement personnel. Cette parole a façonné une histoire commune et veut continuer à le faire. Alors, nous nous sommes à nouveau rendus compte que – précisément parce que la Parole est si personnelle – nous pouvons la comprendre de façon juste et totale uniquement dans le "nous" de la communauté instituée par Dieu : en étant toujours conscients que nous ne pouvons jamais aller jusqu'au bout complètement, qu'elle a quelque chose de nouveau à dire à chaque génération. Nous avons compris que, certes, les écrits bibliques ont été rédigés à des époques déterminées et constituent donc dans ce sens avant tout un livre provenant d'un temps passé. Mais nous avons vu que leur message ne demeure pas dans le passé ni qu'il ne peut être enfermé dans celui-ci : au fond, Dieu parle toujours au présent, et nous n'aurons écouté la Bible pleinement que lorsque nous aurons découvert ce "présent" de Dieu, qui nous appelle actuellement.

Enfin, il était important de ressentir que dans l'Eglise, il existe une Pentecôte également aujourd'hui – c'est-à-dire qu'elle parle dans plusieurs langues et ce, non seulement dans le sens extérieur que toutes les grandes langues du monde sont représentées en elle, mais encore plus dans un sens plus profond : en elle sont présents les multiples modes de l'expérience de Dieu et du monde, la richesse des cultures, et ce n'est qu'ainsi qu'apparaît toute l'étendue de l'existence humaine, et, à partir d'elle, l'étendue de la parole de Dieu. Toutefois, nous avons également appris que la Pentecôte est toujours "en chemin", et encore incomplète : il existe une multitude de langues qui attendent encore la Parole de Dieu contenue dans la Bible. Les multiples témoignages de fidèles laïcs provenant du monde entier, qui non seulement vivent la Parole de Dieu, mais qui souffrent également à cause d'elle, étaient émouvants. Une contribution précieuse a été apportée par le discours d'un Rabbin sur les Ecritures Saintes d'Israël, qui sont précisément également nos Ecritures Saintes. Un moment important pour le Synode, et même pour le chemin de l'Eglise dans son ensemble, a été celui au cours duquel le Patriarche Bartholomaios, à la lumière de la tradition orthodoxe, à travers une analyse pénétrante, nous a ouvert un accès à la Parole de Dieu. Espérons à présent que les expériences et les résultats du Synode influent de manière efficace sur la vie de l'Eglise : sur le rapport personnel avec les Ecritures Saintes, sur leur interprétation dans la Liturgie et dans la catéchèse ainsi que dans la recherche scientifique, afin que la Bible ne demeure pas une Parole du passé, mais que sa vitalité et son actualité soient lues et révélées dans la vaste étendue des dimensions de ses significations.


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Publié par Matthieu BOUCART -
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