21 novembre 2006 2 21 /11 /novembre /2006 23:43

Extrait du discours prononcé par le Pape Benoît XVI au Congrès ecclésial du diocèse de Rome, le lundi 6 juin 2005.

 

Depuis désormais deux ans, l'engagement missionnaire de l'Eglise de Rome s'est consacré surtout sur la famille, non seulement parce que cette réalité humaine fondamentale est aujourd'hui confrontée à de multiples difficultés et menaces et a donc particulièrement besoin d'être évangélisée et soutenue de façon concrète, mais également parce que les familles chrétiennes constituent une ressource décisive pour l'éducation à la foi, l'édification de l'Eglise comme communion et sa capacité de présence missionnaire dans les situations de vie les plus diverses, ainsi que pour apporter un ferment chrétien à la culture diffuse et aux structures sociales (...).

Le présupposé dont il faut partir, pour pouvoir comprendre la mission de la famille dans la communauté chrétienne  et  ses  devoirs de formation de la personne et de transmission de la foi,  demeure  toujours  celui  de la signification que le mariage et la famille revêtent dans le dessein de Dieu, créateur et sauveur (...).

Mariage et famille ne sont pas en réalité une construction sociologique due au hasard, et fruit de situations historiques et économiques particulières. Au contraire, la question du juste rapport entre l'homme et la femme plonge ses racines dans l'essence la plus profonde de l'être humain et ne peut trouver sa réponse qu'à partir de là. C'est-à-dire qu'elle ne peut être séparée de la question ancienne et toujours nouvelle de l'homme sur lui-même :  qui suis-je? Qu'est-ce que l'homme? Et cette question, à son tour, ne peut être séparée de l'interrogation sur Dieu :  Dieu existe-t-il? Et qui est Dieu? Quel est son visage véritable? La réponse de la Bible à ces deux questions les unit et en fait une conséquence l'une de l'autre :  l'homme est créé à l'image de Dieu, et Dieu lui-même est amour. C'est pourquoi la vocation à l'amour est ce qui fait de l'homme l'authentique image de Dieu :  il devient semblable à Dieu dans la mesure où il devient quelqu'un qui aime.

De ce lien fondamental entre Dieu et l'homme en découle un autre : le lien indissoluble entre esprit et corps. L'homme est en effet une âme qui s'exprime dans le corps et un corps qui est vivifié par un esprit immortel. Le corps de l'homme et de la femme revêt donc également, pour ainsi dire, un caractère théologique, ce n'est pas uniquement un corps, et ce qui est biologique chez l'homme n'est pas seulement biologique, mais est l'expression et la réalisation de notre humanité. De même, la sexualité humaine n'est pas séparée de notre nature de personne, mais lui appartient. Ce n'est que lorsque la sexualité est intégrée dans la personne qu'elle réussit à acquérir un sens.

Ainsi, des deux liens, celui de l'homme avec Dieu et, dans l'homme, celui du corps avec l'esprit, en découle un troisième :  celui entre personne et institution. La totalité de l'homme inclut en effet la dimension du temps, et le "oui" de l'homme est un dépassement du moment présent :  dans son intégrité, le "oui" signifie "toujours", et constitue l'espace de la fidélité. Ce n'est qu'au sein de celui-ci que peut croître la foi qui donne un avenir et qui permet que les enfants, fruits de l'amour, croient en l'homme et en son avenir en des temps difficiles. La liberté du "oui" se révèle donc comme une liberté capable d'assumer ce qui est définitif :  la plus grande expression de la liberté n'est alors pas la recherche du plaisir, sans jamais parvenir à une véritable décision. En apparence, cette ouverture permanente semble être la réalisation de la liberté, mais ce n'est pas vrai :  la véritable expression de la liberté est la capacité à se décider pour un don définitif, dans lequel la liberté, en se donnant, se retrouve pleinement elle-même.

De façon concrète, le "oui" personnel et réciproque de l'homme et de la femme ouvre les portes à l'avenir, à l'authentique humanité de chacun, et, dans le même temps, est destiné au don d'une nouvelle vie. C'est pourquoi ce "oui" personnel ne peut être qu'un "oui" publiquement responsable, à travers lequel les conjoints assument la responsabilité publique de la fidélité qui garantit également l'avenir de la communauté. En effet, aucun de nous n'appartient exclusivement à soi-même :  c'est pourquoi chacun est appelé à assumer  au  plus profond de soi sa responsabilité publique. Le mariage comme institution n'est donc pas une ingérence indue de la société ou de l'autorité, l'imposition d'une forme extérieure dans la réalité la plus privée de la vie ; il s'agit au contraire d'une exigence intrinsèque du pacte de l'amour conjugal et de la profondeur de la personne humaine.

 

 

Lire le discours intégral donné lors du Congrès ecclésial du diocèse de Rome, le 6 juin 2005

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Publié par Matthieu BOUCART -
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