19 novembre 2006 7 19 /11 /novembre /2006 11:45

Récemment, au détour d’une aimable conversation avec quelques convives autour d’une bonne table au restaurant, deux sujets « brûlants » ont été abordés : celui de la montée du racisme en France, et celui de l’homosexualité.

Je m’étonne pour ma part que ces questions reviennent si souvent dans les discussions : que ce soit en famille, entre amis, ou dans le cadre professionnel, il est toujours un moment où une bonne âme croira utile et opportun d’aborder l’un ou l’autre de ces sujets. C’est fou quand même ce que les médias peuvent exercer d’influence sur les esprits, au point que ceux-ci n’ont même pas conscience de ressasser les éternels poncifs à la mode dans le « microcosme » parisien si déconnecté du réel. Mais passons.

Au sujet du racisme, l’ensemble des participants à ce déjeuner déplorait la montée inexorable de la haine et de la xénophobie dans notre beau pays. En témoignent, disaient-ils, les sondages favorables au Front National, et le positionnement politique d’un Philippe de Villiers ou d’un Nicolas Sarkozy. Selon eux, la présence inattendue de Jean-Marie Le Pen au second tour de l’élection présidentielle de 2002 a indiscutablement marqué un tournant dans la vie politique française. Et d’aucuns le verraient à nouveau présent au second tour… de la présidentielle de 2007 !

L’un des hôtes s’enhardit alors à constater que le racisme n’est pas une spécificité française, mais une constante que l’on retrouve à des degrés divers dans tous les peuples, voire en chacun de nous. Ce sur quoi, un autre lui répliqua : « Oui, c’est vrai, je suis peut-être un peu raciste, mais moi au moins, je me soigne ! ». Et d’affirmer que ces relents de racisme en nous doivent être combattus, et ne peuvent en aucun cas servir d’excuse ou d’alibi à la montée de la haine raciale en France.

La conclusion de cette conversation fut donc unanime : les peuples doivent apprendre à s’ouvrir aux autres et à vivre ensemble. Notre responsabilité de citoyen est d’œuvrer en ce sens, par tous les moyens à notre disposition.

Deuxième sujet de conversation : l’homosexualité. Là encore, les convives partaient d’un simple constat : celui de l’Evolution Des Mœurs (je mets volontiers l’expression avec des majuscules, en raison de la très grande déférence qu’il convient d’avoir envers ce phénomène d’essence quasi-divine, devant lequel chacun est instamment invité à plier le genou - ou à courber l’échine…).

Eh oui, ma pov’dame ! Les mœurs évoluent. C’est un fait, on n’y peut rien. Il faut bien en tenir compte, et adapter la législation en fonction de cette donnée incoercible, comme cela fut le cas pour le divorce et l’avortement. Les homosexuels sont des êtres humains à part entière, ils ont le droit de vivre et d’être reconnus, le droit de se marier et d’avoir des enfants (sic). Rien, absolument rien ne justifie l’ostracisme dont ils sont encore l’objet aujourd’hui. Les principes de tolérance et d’Egalité républicaine exigent ainsi une intervention rapide des pouvoirs publics pour mettre un terme à l’injustice.

Telle fut à peu près la teneur des propos tenus ce jour-là autour de la table de restaurant.

Vint alors l’heure de nous séparer.

Je rentrai chez moi, pensif, re-songeant aux propos échangés.

Et voilà que je pris soudainement conscience de l’incohérence des positions exprimées sur chacun des deux sujets évoqués.

Je trouvai pour le moins étonnant que l’on puisse parvenir à des conclusions aussi radicalement opposées au moyen de raisonnements symétriquement contradictoires, en les défendant toutes deux ensemble avec le même aplomb et la même conviction, sans que personne n’en perçoive a priori la contradiction interne, pourtant manifeste à y bien regarder d’un peu plus près.

Ainsi, il serait essentiel, selon mes convives, que la législation française s’adaptât à l’Evolution Des Mœurs. Ceux-ci évoluant, semble-t-il, vers davantage d’homosexualité, la législation devrait en tenir le plus grand compte. Mais, me demandais-je : que faire si les Mœurs évoluent pareillement vers plus de racisme ? Convient-il de légiférer de manière à légaliser et faciliter le mépris et la haine ? A entendre mes amis convives, pas du tout ! Il faut lutter contre le racisme et la xénophobie, et réprimer sévèrement ceux qui l’attisent et le provoquent ! Mais alors pourquoi favoriser le premier phénomène, en invoquant l’Evolution des Mœurs, et combattre le second, en invoquant la morale (fût-elle républicaine…) ? A y bien réfléchir, l’argument de l’Evolution Des Mœurs ne me paraissait absolument plus pertinent…

La seconde réflexion que je me fis fut la suivante : selon mes convives, les peuples doivent faire l’effort de s’ouvrir aux autres, et d’accueillir la différence. Et chacun personnellement devrait faire ce qu’il peut pour lutter contre le racisme, considéré comme un repli frileux sur soi. Mais au sujet de l’homosexualité, personne ne songera à demander à nos amis homosexuels de faire quelque effort pour s’ouvrir à l’autre, et accueillir ainsi la différence sexuelle. Personne n’osera jamais assimiler l’homosexualité à un repli frileux sur soi… Et personne n’estimera non plus de sa responsabilité de citoyen de faire tout ce qui est en son pouvoir pour lutter contre l’homosexualité.

En réalité, j’ai comme le sentiment que ce qui gouverne la pensée de beaucoup de nos contemporains relève davantage d’influences idéologiques plus ou moins consciemment assumées, que de l’exercice de la raison et du souci sincère de la défense du bien commun.

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Publié par Matthieu BOUCART -
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commentaires

H






Je pense avoir parcouru bien la moitié des liens et textes du sujet je me permettrais d'évoquer rapidement quelques intuitions en rapport. Extrait de Wikipedia : Bisexualité Quelques études, notamment le Comportement sexuel du mâle humain (1948) et le Comportement sexuel de la femelle humaine (1953) d’Alfred Kinsey tendent à prouver qu'une large majorité n'a pas une orientation sexuelle aussi tranchée qu'il y parait. Les cas de strictes hétérosexualité ou de strictes homosexualité seraient relativement rare (entre 5-10% selon Kinsey) et les cas de réelle non-préférence (la bisexualité "pure") plus rare encore (inférieur à 1%). L'identification à un comportement ou une orientation sexuelle relèverait purement du domaine social selon les études de Kinsey. Pour ma part, l'observation des comportements humains, la confrontation de l'être avec le monde et lui même, ressemble à ce que pourrait considérer l'église comme une épreuve... disons pieuse, je ne suis pas très savant en matière de théologie, vous pouvez m'aider à trouver la relation. Le péché n'est-il pas une épreuve somme toute en terme de religion. Peut-on d'ailleurs s'estimer pardonné de ses péchés si l'on en est vierge? Le christianisme ne parle-t'il pas de la condition humaine, De la faiblesse humaine? J'ai le sentiment que certains courants seraient porteurs de l'idée d'un monde sans péché, tout du moins dans lequel ceux qui vivraient dans la droiture seraient les justes, les pardonnés. N'est-ce pas une illusion ? Se croire absolu de ce que l'on rejette. Il ne s’agit pas pour autant de vivre des choses que l'on considère malsaines pour soi et sa propre moralité, mais bien d'accepter et d'accueillir la douleur de ce monde comme la sienne propre. N'est-ce pas le message du christ ? Les tentations de ce monde et de tout être peuvent-elles êtres ignorées par certains, rejetées comme impies. Que dire de la tentation de se construire un monde moral aux murailles partisanes. C'est ma fois ce dernier péché qui pourra être absout.
 
En somme, est-on vraiment à l'abris du monde parce qu'on le segmente. Quand l'on édicte une morale en condamnation il est déjà trop tard, les saints de ce monde accompagnent les pécheurs à tout moment, ils n'ont que faire de perdre leur temps et leur âme à juger leur prochain.

 
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M
Un intéressant fil sur le sujet :
http://miettesdetheo.over-blog.com/article-10744854-6.html
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M
La situation n'est pas la même entre le racisme et l'homosexualité. Quelque soit le jugement moral que l'on peut avoir sur l'homosexualité, ce jugement moral porte uniquement sur une conception du bien personnel, là où le jugement moral concernant le racisme porte (entre autres) sur une conception du juste. Et il est beaucoup plus facile de s'entendre sur une conception du juste commune que sur une conception du bien personnel commune, car chaque individu est différent d'un autre, en dépit de points communs plus ou moins nombreux il est vrai. C'est donc à l'individu que revient le dernier mot concernant sa conception de son bien personnel. Les idéologies qui veulent faire le bien des gens à leur place et malgré eux, au mépris de leur libre-arbitre, m'inspirent la plus grande méfiance... Concernant le bien personnel, tout ce que l'on peut faire et que l'on est moralement autorisé à faire, c'est proposer/promouvoir un modèle de vie, en l'argumentant éventuellement, en informant, en conseillant, etc. mais en se gardant bien de l'absolutisé (ce qui se vérifie chez 99,9% des gens peut ne pas être du tout approprié chez les 0,1% restant) et surtout de l'imposer par la force, la menace, la pression, et autres moyens coercitifs. Oui à une police judiciaire, non à une police des moeurs !Amicalement,Miky
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M
Un article intéressant du pasteur Eric Georges sur la question de l'homosexualité :http://miettesdetheo.over-blog.com/article-10744854.html
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M
Une intéressante contribution sur le sujet :
http://fxgg.over-blog.com/article-10578376.html
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M
Très intéressante réflexion à méditer à quelques jours du scrutin présidentiel...
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T
ah, une incoéhrence monstrueuse, effectivement, je m'étais dit ça une fois,(l'inexistence de toute valeur morale objective affirmée en même temps que l'existence de valeurs morales objectives!), mais c'est ici si joliment bien exposé !  :-)
  mais allez tenter d'expliquer ça aux intelrocuteurs en question, la seule réponse (imparable !) c'est : "et alors ?"   et oui, on en est là : qui suis-je pour décréter qu'une argumentation incohérente et auto-contradictoire n'est pas valide ?   si moi je considère qu'une explication illogique fait qu'une opinion n'est pas valide, ben c'est juste mon opinion et ça n'engage que moi.  (et non ce n'est pas de l'ironie, c'est VRAIMENT une réponse reçue en vrai pour de vrai. je réponds quoi, moi, après ça ???)
       Alors, après, on peut arriver et dire que "ah oui mais en fait, effectivement, ça c'est n'importe quoi, mais on peut le défendre autrement", pourquoi pas,  mais il me semble que pour cet article le fond de la question n'est même pas là :
la question soulevée ici est celle de la survivance de la logique, de la raison, et de la pensée même.   Car, même si d'autres façons de défendre chaque positions existaient,   il se trouve que concrètement,   dans la réalité de la vraie vie publique de chez nous en vrai,    l'évolution se fait dans ce sens,  et pour ces raisons là.   Et pour aucune autre.
       Or, si on accepte l'évolution des lois dans l'un et l'autre sens, pour ces motifs et raisons invoqués,  alors on accepte et entérine et justifie ces raisons invoquées  ;  donc, la négation de toute raison, logique, et pensée.      Et du même coup, on ne ferait que les enfoncer bien profondément et coulées dans le béton, dans les esprits de tous les citoyens de France.      Chouette !
       Là il ne s'agit plus de se pomponner l'esprit et de se démontrer notre raison entre nous (oui, ben, c'est un peu ce qu'on fait, non?  :-),  il s'agit de se soucier de celle de tout un chacun,  et de celle développée par toute une civilisation, la nôtre !
     On est même plus dans le "oui, mais bon, un homosexuel ça peut être gentil, non?" (d'ailleurs, faudrait remonter plus haut dans la question, parceque j'aurais d eplus en plus tendance à remettre en cause carément l'appellation et le concept général "d'homosexuel" vu come une entité unique),    on est dans le "merde mais comment c'est possible d'être aussi incohérent aussi flagrant sans même s'en rendre compte, voire en en ayant rien à faire?"
    Parceque si la loi valide CE genre de "raisonnement",  alors dites-vous bien que toutes les lois futures de VOTRE pays se feront de plus en plus et même toujours sur CES bases et CE fonctionnement.
bon courage....
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E
"Comme telle, la tendance homosexuelle contredit la dynamique de la sexualité, et en ce sens, elle est hors de la norme de la sexualité"« l’Eglise a le devoir de rappeler les valeurs de l’Evangile »interview de Mgr Léonard sur Radio Vatican (10/04/2007)Nous vous appelons à participer nombreux à l'European Family Pride qui se tiendra le samedi 5 mai 2007 à Bruxelles. Rassemblement à 14h au rond-point Schuman, aux pieds des institutions européennes de Bruxelles. Nous marcherons jusqu'au palais de Justice de Bruxelles où se tiendront à partir de 16h les discours des intervenants.http://europeanfamilypride.blogspot.com/
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P
Le rapprochement que vous rapportez n'est pas arbitraire, contrairement à ce qu'on semble vous reprocher en commentaires. Il est un FAIT, que vous n'inventez pas, et qui est habituel dans les opinions exprimées. A ce titre il méritait votre analyse, très pertinente, très judicieuse. Resterait à tenter d'expliquer pourquoi, dans la dialectique imposée par l'Opinion, ce rapprochement est effectué, au point de paraître aller de soi, comme il arrive souvent dans les circonstances que vous invoquez, alors que sa pertinence, pourtant, ne s'impose pas, comme vous le démontrez.Il me semble que cette dialectique va de pair avec une redéfinition des normes publiques morales.Je ne vois pas bien ce qu'il y a de "factuel" dans la réprobation des actes homosexuels par l'Eglise ! La perte des évidences communes devra-t-elle nous porter jusqu'à débattre de ce qu'est un "fait" ? La position chrétienne est tout sauf l'expression d'une morale de situation. Elle interroge sur ce qu'est la nature de l'homme et les conséquences qui en découlent, pour dégager des normes universelles en lesquelles chacun puisse se reconnaître et discerner une voie d'humanisation.Cordialement.
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E
D'une part c'est vous qui avez cité Anatrella (sans le nommer mais en employant osn vacabulaire)Ensuite, je trouverais plus convainquant que vous fassiez appel à d'autres scientifiques, plus neutres et si possibles en laissant à tous les avis divergents la possibilité de s'exprimer. Je m'explique, si je vous cite un psychanalyste nottoirement homosexuel qui affirme que l'homosexualité est tout à fait semblable à l'hétérosexualité, vous objecterez, avec raison, que son objectivité de scientifique peut-être remise en question. N'en va-t-il pas de même avec un psychanalyste qui se trouve être prêtre et défendre la position de l'Eglise catholique romaine ?A part cela, je suis d'accord avec votre article sur un point : l'évolution des moeurs n'est absolument pas un bon argument pour défendre l'homosexualité...
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M
Eh bien discutons-en!
Vous citez Tony Anatrella, et vous avez bien raison. Je me permets ainsi de recommander cet excellent auteur à mes lecteurs, en particulier "La différence interdite", "Non à la société dépressive", et le "Règne de Narcisse" plus spécifiquement consacré à l'homosexualité.
http://www.amazon.fr/s/ref=nb_ss_w/403-9624158-8788422?__mk_fr_FR=%C5M%C5Z%D5%D1&url=search-alias%3Daps&field-keywords=anatrella
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E
Le problème ici Matthieu, c'est que vous reprenez comme acquises les thèse de Tony Anatrella (en le citant carrément : une immaturité foncière)hors ces thèses sont tout à fait discutables et discutées par des psychanalystes comme Cyrulnik ou Roudinesco.
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M
Cher Matthieu,
A ta question je répond : OUI.
Le terme "infantile" n'est pas purement descriptif mais sous-entend un jugement de valeur négatif. Or, rien ne permet d'affirmer que tout ce qu'on rassemble sous l'étiquette "infantile" renvoit à un degré d'épanouissement inférieur à tout ce que l'on rassemble sous l'étiquette "adulte". Par exemple, l'imagination est une caractéristique généralement plus développée chez l'enfant que chez l'adulte.
Le phénomène de néoténie est un exemple encore plus flagrant :
http://fr.wikipedia.org/wiki/N%C3%A9ot%C3%A9nie
Plus simplement, je pense que tu conviendras du fait que les rhumatismes et les pertes de mémoire de la vieillesse sont plus un inconvénient qu'un épanouissement. Comme quoi la succession temporelle ne reflète pas nécessairement un épanouissement toujours accru.
Amicalement,
Miky
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M
Cher Miky,
La question que je pose est simple : est-il possible pour un homme de s’épanouir pleinement sur le plan humain s’il reste accroché à des représentations infantiles de la sexualité (sexe unique, indétermination ou refus de l’identité masculine ou féminine, attrait pour certaines parties de corps, etc.) ?
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M
Matthieu,
Je ne vois pas bien la pertinence de tes considérations sur le développement psychique de l'être humain (peut-être justes par ailleurs) à propos de la moralité intrinsèque des actes homosexuels. Il s'agit d'un problème conceptuel et non empirique. La question qu'il faut se poser est la suivante : "y a-t-il ne serait-ce qu'une personne présentant des tendances homosexuelles qui y trouve un épanouissement ?" Voire : "est-il possible qu'une telle personne existe ?" Car en effet, si la réponse est "oui" à l'une ou à l'autre de ces questions, alors on ne pourra pas dire que l'homosexualité est intrinsèquement immorale. Elle ne pourra au mieux y être qu'extrinsèquement, par son association accidentelle et non essentielle avec certaines autres choses. Quelque chose d'intrinsèquement immoral est, en effet, immoral par définition, dans tous les mondes possibles.
J'espère que le catholique que tu es ne commet pas l'erreur de confondre qualité intrinsèque et qualité extrinsèque, norme et fait, essence et accident, problème conceptuel et problème empirique, nécessité et contingence, etc.
Bien à toi,
Miky
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M
"l'homosexualité, intrinsèquement, ne cause de préjudice à personne, pas même à ceux qui la pratiquent (...) et peut contribuer à l'épanouissement des personnes qui présentent ces tendances" : comme tu y vas Miky! Je me demande si tu as quelques connaissances élémentaires sur le développement psychique de l'être humain (je ne t'en voudrais pas si ce n'est pas le cas, mes connaissances sont récentes en ce domaine!), mais il vaut la peine d'étudier comment l'être humain se constitue peu à peu dans son identité sexuelle d'homme ou de femme, pour voir combien l'homosexualité ne se présente pas comme une alternative égale à l'hétérosexualité, mais bien comme une immaturité foncière, un inachèvement dans le processus de croissance psychique de l'être, qui constitue une entrave sérieuse au plein accomplissement de son humanité, et donc à son plein épanouissement.
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M
Cher Matthieu,
Se baser sur le constat de l'Evolution Des Moeurs pour légitimer une lutte contre l'homophobie est en effet un sophisme, dénoncé par David Hume : on ne peut pas baser une règle morale sur une affirmation factuelle.
Heureusement, il y a d'autres arguments bien plus sérieux à l'appui de cette lutte. Ces arguments sont indépendants de l'Evolution Des Moeurs et resteraient valables même si personne ne présentait effectivement de tendances homosexuelles. Un de ces arguments est que l'homosexualité, intrinsèquement, ne cause de préjudice à personne, pas même à ceux qui la pratiquent (à moins de réduire l'homosexualité à la seule sodomie mais c'est très réducteur), et peut contribuer à l'épanouissement des personnes qui présentent ces tendances. Tu me diras que ça complique les choses pour le désir d'enfant. C'est vrai. Mais d'une, tout le monde n'a pas de désir d'enfant. De deux, avec l'adoption ou l'insémination artificielle, ce problème peut être en partie réglé (je laisse provisoirement de côté la question de savoir si un enfant peut s'épanouir aussi bien dans un couple homo que dans un couple hétéro). De trois, il ne faut pas oublier le cas des bisexuels vrais, qui n'ont pas tous ces problèmes puisqu'ils peuvent parfaitement avoir des relations hétérosexuelles, se marier avec une personne du sexe "opposé", avoir des enfants selon la méthode traditionnelle, etc.
Enfin, ce sophisme consistant à baser une règle morale sur un fait, l'Eglise Romaine le commet lorsqu'elle base sa condamnation de l'homosexualité sur le fait qu'elle serait contraire à la volonté divine (donc une affirmation factuelle) ou à la "Nature" (donc une autre affirmation factuelle).
Amicalement,
Miky
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M
Merci Marc pour ta judicieuse observation au sujet de la parité homme-femme, je n'y avais pas pensé!
Concernant le point que tu soulèves (ce que l'Eglise dit aux homosexuels), je ne saurais que trop te recommander les deux articles du Père Covens sur la question :
http://pere-walter-covens.skynetblogs.be/post/3659120/le-pape-et-les-homosexuels
http://pere-walter-covens.skynetblogs.be/post/3766989/reponse-a-benoitcathohomo
Je te renvoie aussi à ce fil sur le Blog d'Albert Dugas :
http://espace-vie.over-blog.com/article-3756167-6.html
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M
Bonjour Matthieu,
Pour tout dire, je ne sais pas si ton rapprochement racisme-homosexualité est très pertinent. Plus que le racisme que je trouve très éloigné du sujet, c'est la question de la parité qui m'interroge. Alors qu'on reconnait l'apport primordial des femmes dans la vie sociale, économique, politique... et que tout le monde milite de plus en plus pour assurer l'équilibre hommes-femmes dans les conseils d'administration, les postes de direction, les assemblées élues... les "bonnes consciences" considèrent comme "superflu" la parité au sein du couple et de la famille. C'est pourant le lieu qui par essence se construit dans l'altérité homme-femme. Paradoxal, non ?
Moi, je suis pour la parité dans le mariage !
Mais bon, plutôt qu'une discussion "café du commerce" sur l'homosexualité qui n'apporte peut-être pas grand chose, je suis persuadé qu'un post de ta part sur ce que dit l'Eglise aux personnes homosexuelles serait le bienvenu. Qu'en penses-tu ?
Bien à toi,
Marc
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R
Je n'ai pas lu ce message, je l'ai bu.
Bravo !!!
RV :0101:
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