« Toute la divine Ecriture est un seul Livre, et ce Livre unique, c’est le Christ, parce que toute Ecriture divine parle du Christ et s’accomplit dans le Christ. »
(Hugues de Saint Victor, De arca Noe, 2, 8 ; PL CLXXVI, 642c).
Saint Jérôme en tirait la conclusion restée célèbre : « Ignorer les Ecritures, c’est ignorer le Christ »
(Jérôme, In Is, Prol. 1, CCL, LXXIII, 1.)
Pour être ainsi au terme de toutes les Ecritures, pour les accomplir, avec cette justesse et cette plénitude, il faut que Jésus-Christ soit présent en elles dès leurs origines, il faut qu’il les habite de l’intérieur.
Qu’il soit présent dans les Ecritures et dès leurs origines, c’est en un sens une évidence, du moment que Jésus-Christ est le Verbe fait chair, et que le Verbe, c’est déjà Jésus-Christ, la personne même du Christ.
Avant de s’incarner pour les vivre en son humanité, le Verbe produit les Ecritures et s’exprime en elles.
Lorsque Saint Jean, dans son Prologue, veut nous présenter l’activité du Verbe avant l’Incarnation, il la décrit sous deux attitudes ; l’une est éternelle : le Verbe est en Dieu, tourné vers Dieu, Dieu lui-même ; l’autre regarde le monde.
Or, cette action du Verbe sur le monde correspond aux gestes de Dieu décrits par l’Ancien Testament. Avant de venir dans le monde, le Verbe faisait dans ce monde ce que disent les Ecritures, et il disait dans les Ecritures ce qu’il faisait dans le monde. Il créait le ciel et la terre, et il racontait la création ; il choisissait Abraham et Moïse et leur disait ce qu’il faisait d’eux ; il était la Parole de Dieu, celle qui crée et qui parle, celle qui crée en parlant. Tout ce qui est contenu dans l’Ancien Testament est son œuvre et sa parole.
(Jacques Guillet, « Présence de Jésus-Christ dans les Ecritures », Revue Christus, 53 (1967) 66-79).