7 septembre 2006 4 07 /09 /septembre /2006 07:02

 

[Nous poursuivons, chers lecteurs, notre lecture continue du livre de Saint Alphonse de Liguori sur le Grand moyen de la Prière.]

 

Dieu, sachant le grand avantage qui résulte pour nous de la nécessité de la prière, permet (comme nous l'avons dit au chapitre 1er) que nous soyons assaillis par des ennemis, afin que nous lui demandions le secours qu'il nous offre et qu'il nous promet.

Mais, autant il aime nous voir recourir à lui dans les dangers, autant il déteste nous voir négliger la prière.

Saint Bonaventure emploie cette comparaison : le roi accuserait de trahison le capitaine qui, assiégé dans une place forte, ne l'appellerait pas à son aide : « Il serait considéré comme traître s'il n'attendait pas du secours de la part du roi ». De même, Dieu se juge trahi par celui qui, assailli par les tentations, ne recourt pas à lui pour obtenir de l'aide.

Le Seigneur désire au contraire et attend qu'on lui demande cette aide pour l'accorder abondamment. C'est bien ce que déclara Isaïe, quand il dit de la part de Dieu au roi Achaz, qu'il ait à demander un signe pour être sûr du secours du Seigneur : « Demande un signe à Yahvé ton Dieu » (Is 7, 11). « Je ne demanderai rien, répondit le roi impie, je ne tenterai pas Yahvé » (Is 7, 12). Non, je ne veux pas le demander parce que je ne veux pas tenter Dieu. Pourquoi fit-il une telle réponse ? Parce qu'il se fiait à ses propres forces pour vaincre les ennemis sans l'aide de Dieu. Mais le prophète lui en fit le reproche : « Ecoutez donc, maison de David, est-ce trop peu pour vous de lasser les hommes que vous lassiez aussi mon Dieu ? » (Is 7, 13). Que nous signifiait-il par là ? Que c'est blesser Dieu et lui faire injure de ne pas lui demander les grâces qu'il nous offre.

« Venez à moi, vous tous qui peinez et ployez sous le fardeau, et moi je vous soulagerai » (Mt 11, 28). Mes pauvres enfants, dit le Sauveur, vous êtes assaillis par les ennemis, vous êtes accablés sous le poids de vos péchés ; ne perdez pas courage, recourez à moi par la prière, et je vous donnerai la force de résister, je porterai remède à tous vos maux. Il dit ailleurs par la bouche d'Isaïe : « Allons ! Discutons ! dit Yahvé. Quand vos péchés seraient comme l'écarlate, comme neige ils blanchiront » (Is l, 18). Oui, recourez à moi et, bien que vos consciences soient très souillées, ne manquez pas de venir ! Et je vous permets de me blâmer (pour ainsi dire) si, lorsque vous aurez eu recours à moi, ma grâce ne vous rend pas blancs comme neige.

Qu'est-ce que la prière ? Ecoutons saint Jean Chrysostome : « La prière est l'ancre du salut, le trésor des pauvres... la guérison des maladies, la gardienne de la santé ». Oui, la prière est une ancre de salut pour qui est menacé de faire naufrage ; elle est un trésor immense de richesses pour le pauvre ; elle est un remède très efficace pour le malade ; elle est une protection sûre pour qui veut rester en bonne santé.

Que fait la prière ? Ecoutons saint Laurent Justinien : « Elle apaise Dieu, exauce les souhaits, triomphe des adversaires et change les humains ». La prière apaise la colère de Dieu, il pardonne à qui le prie avec humilité ; elle obtient par grâce tout ce que l'on demande ; elle vient à bout de toutes les forces ennemies, et, en somme, change les humains d'aveugles en clairvoyants, de faibles en forts, de pécheurs en saints.

Qui a besoin de lumière, qu'il la demande à Dieu, elle lui sera donnée ! Aussitôt que j'ai eu recours au Seigneur, dit Salomon, il m'a communiqué la Sagesse : « J'ai prié et la Sagesse m'a été donnée » (Sg 7, 7).

Qui a besoin de force, qu'il la demande à Dieu et elle lui sera donnée : « Dès que j'ai eu ouvert la bouche pour prier, dit David, j'ai reçu le secours du Seigneur : J'ouvre large ma bouche et j'ai attiré l'esprit... » (Ps 118, 131). Comment les saints martyrs ont-ils eu assez de force pour braver les tyrans, sinon par la prière, qui leur a donné le courage de surmonter les tourments et d'affronter la mort ?

En vérité, dit saint Jean Chrysostome, qui se munit de cette arme puissante de la prière, « ignore la mort, se détache de la terre, pénètre dans le ciel et vit avec Dieu ». Il ne tombe pas dans le péché ; il ne s'attache pas à la terre ; il établit déjà sa demeure dans le ciel et il commence à jouir dès cette vie de la conversation avec Dieu.

Alors à quoi bon s'inquiéter et dire : Qui sait si Dieu me donnera la grâce efficace et la persévérance ? « N'entretenez aucun souci ; mais en tout besoin recourez à l'oraison et à la prière, pénétrées d'action de grâces, pour présenter vos requêtes à Dieu » (Ph 4, 6). À quoi sert, dit l'Apôtre Paul, de vous embarrasser dans ces angoisses et ces anxiétés ? Chassez loin de vous toutes ces préoccupations qui ne servent qu'à vous faire perdre la confiance et à vous rendre plus tièdes et plus lâches pour marcher sur la route du salut ! Priez, demandez sans cesse, adressez à Dieu vos prières, remerciez-le toujours des promesses qu'il vous a faites de vous accorder les dons après lesquels vous soupirez (à condition que vous les lui demandiez), la grâce efficace, la persévérance, le salut et tout ce que vous désirez.

Le Seigneur vous a jetés dans la bataille pour y lutter contre des ennemis puissants, mais il est fidèle à ses promesses et il ne permet pas que nous soyons attaqués plus que nous ne pouvons résister : « Dieu est fidèle, il ne permettra pas que vous soyez tentés au-delà de vos forces » (1 Co 10, 13). Il est fidèle parce qu'il secourt sur le champ qui l'invoque. Le savant Cardinal Gotti écrit : Le Seigneur n'est pas tenu d'accorder toujours une grâce égale à la tentation ; mais, quand nous sommes tentés et que nous recourons à lui, il est obligé de nous fournir, au moyen de la grâce (qu'il tient toute prête et offre à tous), la force suffisante pour résister : « Lorsque nous sommes tentés et que nous recourons à lui, Dieu est tenu de nous donner, au moyen de la grâce préparée et offerte, les forces suffisantes qui nous permettront de résister effectivement. Nous pouvons tout, en effet, en celui qui nous fortifie par la grâce, si nous le lui demandons humblement ».

Nous n'avons donc pas d'excuse si nous nous faisons vaincre par la tentation. Nous ne sommes vaincus que par notre faute : c'est que nous n'avons pas assez prié ! Par la prière on triomphe fort bien de tous les pièges et de toutes les attaques des ennemis : « Par la prière, tout ce qui pourrait nous nuire est mis en fuite » écrit saint Augustin.

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Publié par Matthieu BOUCART -
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commentaires

P
Satan n'est pas pour toi.
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R
pffff...nimporte quoi!DIEU NIEXISTE PAS!!!et pui si il existai de toute facon je suis pour Satan!!!
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