5 septembre 2009 6 05 /09 /septembre /2009 09:44

Extrait du discours prononcé par le Pape Benoît XVI aux participants à un cours de la Pénitencerie apostolique, le 7 mars 2008.

Je suis heureux de vous accueillir, alors que s'achève le cours sur le for interne que la Pénitencerie apostolique promeut depuis plusieurs années pendant le
carême (…). Le carême est un temps propice pour méditer sur la réalité du péché à la lumière de l'infinie miséricorde de Dieu, que le sacrement de la Pénitence manifeste sous sa forme la plus élevée. Je saisis donc volontiers l'occasion pour proposer à votre attention certaines réflexions sur l'administration de ce sacrement à notre époque, qui perd hélas de plus en plus le sens du péché.

Il faut aujourd'hui faire faire à qui se confesse
l'expérience de cette tendresse divine envers les pécheurs repentis
que tant d'épisodes évangéliques montrent avec des accents d'émotion intense. Prenons, par exemple, la célèbre page de l'Evangile de Luc qui présente la pécheresse pardonnée (cf. Lc 7, 36-50). Simon, pharisien et riche "notable" de la ville, donne chez lui un banquet en l'honneur de Jésus. De façon inattendue, au fond de la salle, entre une personne qui n'était pas invitée, ni prévue : une prostituée bien connue. Le malaise des personnes présentes est compréhensible, mais la femme ne semble cependant pas s'en préoccuper. Elle avance, et, de façon plutôt furtive, elle s'arrête aux pieds de Jésus. Ses paroles de pardon et d'espérance pour tous, même pour les prostituées, sont parvenues à ses oreilles ; elle est bouleversée, et demeure silencieuse. Elle baigne de ses larmes les pieds de Jésus, les essuie de ses cheveux, les embrasse et les oint d'un parfum suave. En agissant ainsi, la pécheresse veut exprimer l'affection et la reconnaissance qu'elle nourrit envers le Seigneur, par des gestes qui lui sont familiers, même s'ils sont socialement censurés.

Devant l'embarras général, c'est Jésus lui-même qui fait face à la situation :
"Simon, j'ai quelque chose à te dire". "Parle, Maître", lui répond le maître de maison. Nous connaissons tous la réponse de Jésus par une parabole que nous pourrions résumer par ces paroles que le Seigneur dit en substance à Simon : "Tu vois? Cette femme sait qu'elle est pécheresse et, mue par l'amour, elle demande compréhension et pardon. Toi, au contraire, tu penses être juste, et tu es peut-être convaincu de ne rien avoir de grave à te faire pardonner".

Le message qui transparaît dans ce passage évangélique est éloquent :
à qui aime beaucoup, Dieu pardonne tout. Qui place sa confiance en lui-même et dans ses propres mérites est comme aveuglé par son moi et son cœur s'endurcit dans le péché. Qui au contraire se reconnaît faible et pécheur met sa confiance en Dieu et obtient de lui grâce et pardon. Tel est justement le message qu'il faut transmettre : ce qui compte le plus c'est de faire comprendre que dans le sacrement de la réconciliation, quel que soit le péché commis, si on le reconnaît humblement, et si l'on vient trouver avec confiance le prêtre confesseur, on fait toujours l'expérience de la joie pacificatrice du pardon de Dieu.

Dans cette perspective, votre cours assume une importance notable, parce qu'il vise à préparer des confesseurs bien formés du point de vue doctrinal et capables de proposer aux pénitents l'expérience de l'amour miséricordieux du Père céleste. N'est-il pas vrai que l'on assiste aujourd'hui à une certaine désaffection de ce sacrement?
Lorsque l'on insiste seulement sur l'accusation des péchés, qui est également indispensable et il faut aider les fidèles à en comprendre l'importance, on risque de reléguer au second plan ce qui est central, c'est-à-dire la rencontre personnelle avec Dieu, Père de bonté, et de miséricorde. Ce n'est pas le péché qui est au cœur de la célébration sacramentelle, mais la miséricorde de Dieu, qui est infiniment plus grande que toute notre faute.

L
'engagement des pasteurs, et spécialement des confesseurs, doit être aussi celui de mettre en évidence le lien étroit existant
entre le sacrement de la Réconciliation et une existence orientée avec décision vers la conversion. Il convient qu'entre la pratique du sacrement de la Confession et une vie visant à suivre sincèrement le Christ s'instaure une sorte de "cercle vertueux" que l'on ne peut arrêter, dans lequel la grâce du sacrement soutienne et alimente l'engagement à être de fidèles disciples du Seigneur. Le temps du carême, dans lequel nous nous trouvons, nous rappelle que notre vie chrétienne doit tendre toujours à la conversion et lorsque l'on a souvent recours au sacrement de la Réconciliation, l'aspiration à la perfection évangélique reste vivante chez le croyant. Si cette aspiration incessante disparaît, la célébration du sacrement risque hélas de devenir quelque chose de formel qui n'a pas d'incidence sur le tissu de la vie quotidienne. D'autre part, si, tout en étant animés par le désir de suivre Jésus, on ne se confesse pas régulièrement, on risque peu à peu de ralentir le rythme spirituel jusqu'à l'affaiblir toujours davantage et peut-être même l'éteindre.


Lire le texte intégral du discours du Pape Benoît XVI

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Publié par Matthieu BOUCART -
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