13 avril 2009 1 13 /04 /avril /2009 10:56

Extrait de l’homélie du Pape Benoît XVI prononcée lors des Vêpres célébrées en conclusion de la semaine de prière pour l’unité des chrétiens, le 25 janvier 2008.

Chers frères et sœurs,

La fête de la Conversion de saint Paul nous place à nouveau en présence de ce grand Apôtre, choisi par Dieu pour être son "témoin devant tous les hommes" (Ac 22, 15). Pour Saul de Tarse, le moment de la rencontre avec le Christ ressuscité sur le chemin de Damas marqua le tournant décisif de sa vie. C'est alors que se réalisa sa transformation complète, une véritable conversion spirituelle. En un instant, par une intervention divine, le persécuteur acharné de l'Eglise de Dieu se retrouva être un aveugle titubant dans l'obscurité, mais avec désormais une grande lumière dans son cœur qui allait le porter, sous peu, à devenir un ardent apôtre de l'Evangile. La conscience que seule la grâce divine avait pu accomplir une semblable conversion ne quitta jamais Paul. Alors qu'il avait déjà donné le meilleur de lui-même, se consacrant inlassablement à la prédication de l'Evangile, il écrivit avec une ardeur renouvelée : "J'ai travaillé plus qu'eux tous : oh! non pas moi, mais la grâce de Dieu qui est avec moi" (1 Co 15, 10). Inlassable comme si l'œuvre de la mission dépendait entièrement de ses efforts, saint Paul fut toutefois toujours animé par la profonde persuasion que toute sa force provenait de la grâce de Dieu agissant en lui.

Ce soir, les paroles de l'Apôtre sur le rapport entre effort humain et grâce divine résonnent, remplies d'une signification tout à fait particulière. Au terme de la 
Semaine de Prière pour l'unité des chrétiens, nous sommes encore plus conscients de ce que l'œuvre de la recomposition de l'unité, qui requiert toute notre énergie et nos efforts, est vraiment infiniment supérieure à nos possibilités. L'unité avec Dieu et avec nos frères et sœurs est un don qui vient d'en-Haut, qui jaillit de la communion d'amour entre le Père, le Fils et le Saint-Esprit, et qui croît et se perfectionne en elle. Il n'est pas en notre pouvoir de décider quand ou comment cette unité se réalisera pleinement. Seul Dieu pourra le faire! Comme saint Paul, nous aussi nous faisons reposer notre espérance et notre confiance "dans la grâce de Dieu qui est avec nous". Chers frères et sœurs, c'est ce que veut implorer la prière que nous élevons ensemble vers le Seigneur, afin que ce soit Lui qui nous éclaire et qui nous soutienne dans notre recherche constante d'unité.

L'exhortation de Paul aux chrétiens de Thessalonique assume alors toute sa valeur : "Prier sans cesse" (1 Th 5, 17), qui a été choisi comme thème de la Semaine de prière de cette année (…). L'invitation adressée par saint Paul aux Thessaloniciens est toujours actuelle. Face aux faiblesses et aux péchés qui empêchent encore la pleine communion des chrétiens, chacune de ces exhortations a conservé sa pertinence, mais ceci est particulièrement vrai pour l'impératif "prier sans cesse". Que deviendrait le mouvement œcuménique sans la prière personnelle ou commune, afin "que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi et moi en toi" (Jn 17, 21)? Où trouver l'"élan supplémentaire" de foi, de charité et d'espérance dont notre recherche de l'unité a tant besoin aujourd'hui? Notre désir d'unité ne devrait pas se limiter à des occasions ponctuelles, mais devrait devenir partie intégrante de toute notre vie de prière. Les artisans de la réconciliation et de l'unité, à chaque phase de l'histoire, ont été des hommes et des femmes formés par la Parole de Dieu et par la prière. C'est la voie de la prière qui a ouvert la route au mouvement œcuménique, tel que nous le connaissons aujourd'hui. A partir du milieu du XVIIIe siècle, divers mouvements de renouveau spirituel sont apparus, désireux de contribuer par le biais de la prière à la promotion de l'unité des chrétiens. Depuis le début, des groupes de catholiques, animés par des personnalités religieuses de renom, ont activement participé à des initiatives similaires. La prière pour l'unité a également été soutenue par mes vénérés Prédécesseurs, comme le Pape Léon XIII qui, dès 1895, recommandait l'introduction d'une neuvaine de prière pour l'unité des chrétiens. Ces efforts, accomplis selon les possibilités de l'Eglise de l'époque, entendaient réaliser la prière prononcée par Jésus lui-même au Cénacle "afin que tous soient un" (Jn 17, 21). Il n'existe donc pas d'œcuménisme authentique qui ne s'enracine pas dans la prière.

(…) Nous rendons grâce à Dieu pour le grand mouvement de prière qui, depuis cent ans, accompagne et soutient ceux qui croient dans le Christ, dans leur recherche d'unité. La barque de l'œcuménisme n'aurait jamais quitté le port si elle n'avait pas été poussée par ce vaste courant de prière et par le souffle de l'Esprit Saint (…). L'œcuménisme a un fort besoin, aujourd'hui comme hier, du grand "monastère invisible" dont parlait l'abbé Paul Couturier, de cette vaste communauté de chrétiens de toutes les traditions qui, sans bruit, prient et offrent leur vie pour que l'unité se réalise.


Lire le texte intégral de l'homélie du Pape Benoît XVI

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Publié par Matthieu BOUCART -
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