15 mars 2009 7 15 /03 /mars /2009 15:38

Nous avons vu la semaine dernière que le livre de la Genèse est le premier d’un groupe de cinq livres que l’on appelle « Pentateuque » ou « Torah » chez les juifs – expression qui signifie « Loi » - ou « Enseignement » comme l’ont fort bien précisé Pneumatis et Jonas.

La Torah constitue la première partie de l’Ancien Testament qui en compte trois – comme le faisait observer Jonas, et non pas deux seulement : les deux principales que sont la « Loi » (le Pentateuque) et les « Prophètes », dont je parlais dans mon précédent article ; la troisième qui regroupe les « Livres Sapientiaux », qui renvoient à un ensemble hétéroclite d’ouvrages (parmi lesquels on trouve les Psaumes, le livre de Job, celui des Proverbes, le Cantique des Cantiques, l’Ecclésiaste…), livres qui nous font communier, sous des formes variées, à la prière, la sagesse et la morale du Peuple hébreu ; qui nous enseignent l’art de servir Dieu dans la vie quotidienne et de devenir des personnes responsables dans la foi.

Il faudrait sans doute mentionner également – pour être parfaitement complet –, l’existence d’une 4e partie composée de ce que les catholiques appellent les « Livres Deutéro-canoniques » (littéralement : « du 2e Canon », à savoir la liste grecque) qui rassemble 7 livres juifs conservés en grec, qui se trouvent inclus dans nos Bibles catholiques, mais ne figurent pas dans les Ecritures Juives, et dont nos frères protestants contestent l’inspiration divine : il s’agit des deux livres des Maccabées, de Judith et Tobit, du livre de la Sagesse, du Siracide (ou l’Ecclésiastique – à ne pas confondre avec l’Ecclésiaste) et de Baruch.

La Tradition juive affirme que l’essentiel de la Révélation est contenue dans les 5 livres du Pentateuque ; et que si Israël n’avait pas péché, il n’y aurait eu besoin de rien d’autre que de la Torah. Elle considère que tout ce qui vient après, non seulement prend sens par rapport à la Torah, mais ne fait que déployer et apparaître au grand jour ce qui est déjà contenu dans la Torah. C’est dire l’importance de la Torah (ou Pentateuque) pour les Juifs et dans la Bible – et donc pour nous aussi chrétiens.

Le Pentateuque contient les commencements fondateurs, c’est-à-dire les évènements et les paroles à l’origine de l’histoire d’Israël et du christianisme, qui en éclairent le sens. On pourrait résumer le "synopsis" de ce groupe de livre en quelques mots très simples : une alliance à vivre sur une terre.

Le peuple juif est sans cesse invité à faire mémoire des évènements fondateurs de son Histoire ; le Pentateuque est lu chaque sabbat dans les synagogues. Nous aussi, chrétiens, sommes convoqués à cette mémoire, l’originalité du Christ ne pouvant se comprendre qu’à la lumière de ces évènements fondateurs. Nous verrons ainsi les conflits entre Jésus et les Juifs se cristalliser autour de la Torah : « Ne pensez pas que c’est moi qui vous accuserai devant le Père. Votre accusateur, c’est Moïse, en qui vous avez mis votre espérance. Si vous croyiez en Moïse, vous croiriez aussi en moi, car c’est de moi qu’il a parlé dans l’Ecriture » (Jn 5. 45-46).

Moïse est-il le rédacteur unique du Pentateuque ? Non, écrivais-je dans mon précédent article, ce qui n’a pas manqué de soulever l’interrogation de Pneumatis. Si l’on en croit l’Introduction du Pentateuque dans la Bible de Jérusalem, il apparaît que la composition de ce groupe de 5 livres était attribuée à Moïse au début de l’ère chrétienne, et que le Christ et les Apôtres se sont conformés à cette opinion (cf. Jn 1.45, 5. 45-47 ; Rm 10. 5). Mais les Traditions les plus anciennes n’ont jamais affirmé explicitement que Moïse fut le rédacteur de tout le Pentateuque. Lorsque le Pentateuque dit : « Moïse a écrit », il applique cette formule à un passage particulier. Et puis, comme le faisait pertinemment remarquer Jonas, si Moïse était l'auteur unique du Pentateuque, comment pourrait-il parler de sa propre mort (Deut. 34) ?

De fait, l’étude moderne de ces livres a fait ressortir des différences de style et des désordres dans les récits qui font sérieusement douter qu’ils soient l’œuvre d’un unique auteur.

Si l’on tient au seul livre de la Genèse qu’il nous faut maintenant introduire, il apparaît assez clairement qu’il y eut non pas un seul auteur, mais plusieurs.

Le peuple hébreu rassemblait à l’origine des tribus nomades qui ne savaient ni lire ni écrire, et qui portaient en elles le souvenir de leurs ancêtres et des signes que Dieu avait accompli en leur faveur ; les traditions se transmettaient oralement.
Ce n’est que lorsque ces tribus se fixèrent en Palestine qu’elles entrèrent peu à peu dans une nouvelle culture, celle de l’écriture.

Autour du roi, des scribes fixaient par écrit les lois et les croyances du royaume. C’est à l’époque du roi Salomon (au 10e siècle avant Jésus-Christ) qu’un écrivain inconnu, généralement appelé le « Yahviste » - parce qu’il désigne Dieu par « Yahvé » - a écrit une première histoire du peuple de Dieu. Il s’est largement inspiré pour cela de la littérature des Babyloniens se rapportant au premier couple humain et au Déluge, en les « revisitant » pour y exprimer sa foi dans le Dieu unique révélé à Israël.

Ce récit ancien a été complété ensuite à partir d’autres Traditions, et beaucoup plus tard, après l’Exil à Babylone (au 6e siècle avant Jésus-Christ), par les prêtres d’Israël. C’est parmi eux que se trouve l’auteur du poème de la Création en 7 jours qui ouvre le livre de la Genèse et l’ensemble de notre Bible.

On voit donc que le livre de la Genèse a été rédigé et mis en sa forme définitive relativement tardivement dans l’Histoire d’Israël - bien après Moïse ; et que les premiers livres de notre Bible ne sont pas forcément les plus anciens.

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Publié par Matthieu BOUCART -
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commentaires

P
Bonjour,Juste pour signaler que, par rapport à la discussion sur Moïse et la Torah que nous avons eu ici, j'ai mené depuis une petite réflexion sur la question, que j'ai enfin fini de rédiger. L'article s'intitule : N'est-ce pas Moïse qui vous a donné la Loi ?Si vous souhaitez y apporter vos richesses je suis preneur. En revanche je censurerai de cet article toute référence à d'éventuelles problématiques de préservatif ou de SIDA. Je préfère prévenir par avance...
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J
Pourquoi avez-vous supprimé les pays que je cite ? Ils font pourtant partie de l'Afrique, à ma connaissance.Votre Vérité est-elle "adaptée" à la cause à servir ?
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Y
La Vérité engendre la haine et le mépris. Je viens encore de m'en rendre compte sur le Salon Biege avec un prêtre qui se dit catholique. C'est vraiment effrayant de constater l'ignorance actuelle du clergé.J'ai mis en ligne un document de source sûre, à savoir l'OMS. Vous, Jonas, c'est un tableau dont je ne sais pas la provenance.
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J
Yves, Je viens d'aller sur votre site où vous publiez un tableau censé comparer le taux d'infection par le SIDA et la religion dominante de chaque pays (idée hautement discutable, car qu'est-ce qu'une religion dominante ? Mais passons). Vous y "démontrez" que les pays "catholiques" sont les meilleurs, bien meilleurs que les animistes, protestants, musulmans et autres religions du Mensonge. Mais si je me reporte à un tableau complet des statistiques, je me rends compte encore une fois que vous avez de la Vérité une notion à géométrie extrêmement variable ! En effet, votre tableau "OUBLIE " quelques pays dont un certain nombre sont peu catholiques (car vous distinguez bien sûr les catholiques des autres confessions chrétiennes "dans l'erreur") et qui se situent en bonne place, souvent AVANT les pays "catholiques" : <br /> Algérie                                               0,4 Maroc                                                0,1 Tunisie                                               0,1 Mali                                                    1,3 Lybie                                                  0,1 Mauritanie                                          0,7 Djibouti                                               3,1 Éthiopie                                              1,4 Gambie                                               2,4 Guinée                                                1,5 Tchad                                                 3,5 Togo                                                   3,2 Burkina Faso                                       2,0 C'est cela la Vérité que vous prônez ? Je vous la laisse.<br />
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Y
Jonas,Êtes-vous d'accord que la Vérité se trouve seulement et entièrement dans l'Eglise catholique ? Oui ou non ?
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J
Cher Pneumatis,Je me suis fait "remonter les bretelles" par Matthieu à cause de la virulence de mon débat avec Yves sur un autre fil, virulence causée par l'impossibilité de débattre avec quelqu'un qui considère détenir LA Vérité et qui vous traite immédiatement de délirant (ce qui n'est pas votre méthode, cher Pneumatis, je l'avoue), ce qui ne peut qu'engendrer une "escalade". Je vais donc m'abstenir de ferrailler avec vous.J'ai pourtant mille exemples à donner, ; car pour moi (et bien d'autres) ce qui fait la merveille de la Bible c'est justement que cette oeuvre où la marque de l'artisan humain est partout est pourtant, manifestement, indubitablement, Parole de Dieu.
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P
Cher Jonas,Ce n'est pas par entêtement, mais je maintiens qu'il n'y a pas d'erreur dans la Bible, ni de désordre, ni de contradictions, mais que des choses que nous comprenons mal ou interprétons mal. Vos exemples, typiquement : le sort de Judas n'est pas contradictoire. Qui vous dit que la pendaison est telle que ce que nous appelons aujourd'hui une pendaison. Car dans un cas comme dans l'autre le champs est appelé "Champs du sang"; C'est donc bien que sa pendaison fut sanglante, à la manière que décrivent les Actes. Pour la position de Marie, vous parlez de deux scènes différentes, deux moments successifs : les femmes sont près de la croix avant que Jésus ne rendent l'esprit, mais se tiennent à l'écart après le tremblement de terre qui a du nécessairement provoquer une dispersion des foules présentes. Sans compter que les résurrections consécutives à la mort de Jésus ont du rajouter au trouble; A partir de là, les proches de Jésus doivent se cacher. C'est pourquoi c'est Joseph d'Arimathie qui va demander de retirer le corps et non pas Pierre ou Jean. Enfin bref... même pour le lièvre, c'est sujet à discussion.Voilà après, quant aux traductions inspirées, elles restent des traductions et sont donc considérées comme telles. Jamais on n'a dit d'une traduction : c'est la version originale. Mais on a reconnu qu'elle était inspirée dans le sens où rien dans ce qu'elle traduit ne nuit au sens de la révélation, voire même elle peut l'éclairer. Ce sont des hommes qui transmettent, mais inspirés par l'Esprit Saint.D'ailleurs pourquoi des différences ont glisserait vers des contradictions ? Car il ne faut pas faire de glissade hors de propos : comparons ce qui est comparable. Qu'il y ait des différences entre des traductions c'est une chose. Nous sommes d'accord que l'important c'est le sens. Pas un sens flou et globale, le sens même d'une phrase. Je suis désolé, mais croire qu'il y a dans la Bible des contradictions, c'est du blasphème (désolé d'utiliser les grands mots, ce n'est pas pour juger) : Dieu ne se révèle pas dans quelque chose d'irrationnel ou d'erroné. En tout cas ce n'est pas ce que professe l'Eglise catholique. Des textes approximatifs il y en a eu, et la tradition les a rejeté du canon, même si ils ont une part d'inspiration : ce sont les apocryphes, qui ne sont pas tous rejetés uniquement pour cause de gnosticisme.Alors je pose a question : où est l'affirmation de la Sainte Tradition affirmant que Moïse n'est pas l'auteur de la Torah, et qui propose dans la foulée une interprétation éclairante des passages de la Torah et des évangiles tendant à nous faire penser qu'il en serait l'auteur ?Pour ce qui est de l'interprétation des Ecritures, je vous rappelle qu'en l'absence d'une interprétation inspirée sur les plans allégoriques, moral ou anagogique qui viendrait éclairer nettement le sens littéral, notre catéchisme dit, par les écrits de Saint Thomas d'Aquin : " Tous les sens de la Sainte Ecriture trouvent leur appui dans le sens littéral " (S. Thomas d’A., s. th. 1, 1, 10, ad 1).Ainsi donc, j'ai foi dans tout ce que la tradition enseigne, mais sauf si c'est un enseignement de la tradition que j'ignore, l'Eglise n'enseigne pas comme vérité de foi que Moïse n'est pas l'auteur de la Torah, et le sens littéral des Ecritures ne va pas non plus dans ce sens. Je ne placerais donc pas la voix des historiens avant celle des Ecritures, et quand bien même je les interpréterais mal, par principe de précaution je ne m'aventurerai pas à m'opposer au sens littéral de l'Ecriture, soutenu par la tradition juive et chrétienne au moins implicitement et jusqu'au moins le XVIIème siècle et la naissance de l'exégèse moderne. J'attends pour le faire l'avis de la Sainte Tradition sur ce point.
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J
Cher Pneumatis,Vous écrivez : " Y aurait-il des mensonges dans la Bible ? Non. "Je suis d'accord !Mais il y a dans la Bible des contradictions (ex. : les saintes femmes regardent à distance la crucifixion, dont Marie, en Matthieu, alors que Marie est au pied de la croix en Jean ; Judas se pend en Matthieu ; il meurt d'accident en Actes, etc.), des erreurs (ex. : Lévitique 11,6 : vous tiendrez pour impur le lièvre parce que, bien que ruminant, il n'a pas le sabot fourchu), des incertitudes importantes (ex. : les généalogies de Jésus en Luc et en Matthieu sont difficiles à concilier), etc.Cela ne l'empêche pas d'être la Parole de Dieu, qui n'a pas été dictée par Dieu (contrairement à ce qu'est réputé être le Coran, sauf erreur) mais écrite par des hommes, recopiée par des hommes... et traduite par des hommes.Que pensez-vous de la Septante et de la Vulgate, qui sont censées être des traductions et qui divergent sur quantité de points des textes originaux ?Que penser de ce texte de 1546 :"Le sacro-saint synode [...] dispose et déclare que cette édition ancienne de la Vulgate qui a déjà été approuvée dans l'Église par le long usage de tant de siècles, doit être tenue pour authentique dans les lectures, disputes, prédications et exposés publics." quand on sait que Jean-Paul II en 1979 a promulgué une Néo-Vulgate (qui diverge sur certains points essentiels de la Vulgate) et qu'il y avait eu une Vulgate sixto-clémentine en 1593 ?A propos des mythologies antérieures comme l'Epopée de Gilgamesh, il est vrai qu'elles ont des ressemblances troublantes avec des récits de la Genèse. J'ai fait entre autre un parallèle entre l'histoire d'Enkidu et le récit de Genèse 3 : j'ai trouvé des convergences multiples. Sujet difficile s'il en est car il touche à notre vision des origines.
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P
Bonjour,A propose de :Et puis, comme le faisait pertinemment remarquer Jonas, si Moïse était l'auteur unique du Pentateuque, comment pourrait-il parler de sa propre mort (Deut. 34) ?Je répondrai : simplement parce que c'est un prophète, que l'ensemble de sa vie est signifiante et que c'est à lui que la Torah a été révélée. Cette vérité affirmée dans la Torah elle-même est, comme vous l'avez d'ailleurs indiqué, réaffirmée par les apôtres et Jésus lui-même. Y aurait-il des mensonges dans la Bible ? Non. Une chose est certaine : c'est à Moïse et lui seul que fut faite la révélation. Et à lui seul que fut demandé, par Dieu, de la mettre par écrit. On doit donc en déduire, soit que lui fut révélée sa propre mort, soit qu'il y a quelques mensonges dans la Bible, donc qu'elle n'est pas la parole de Dieu. Vous voyez jusqu'où cela peut nous emmener ?J'en viens donc à une extension de mon propos : je voulais juste ici mettre en garde contre certaines tendances de l'exégèse moderne. On entend tout un tas de choses sur les datations, les auteurs et les courants rédctionnels. On analyse la Bible comme si elle était une composition purement humaine.La seule vérité, celle que nous enseigne entre autre Jésus, c'est qu'il n'y a AUCUN désordre dans la Bible. Dire cela est un blasphème contre la Sainte Ecriture. Il est beaucoup plus probable qu'il y ait en revanche des choses que nous comprenions mal ou analysions mal. L'exégèse moderne a une fâcheuse tendance au relativisme. Ca peut servir pour partir de très loin. Mais ne perdons pas de vue que nous traitons de la Parole de Dieu. Avec tout le respect que j'ai pour les historiens, archéologues et autres exégètes, j'ai moins confiance en leur appréciation qu'en la tradition inspirée. Ce sont d'ailleurs les mêmes qui prétendent que Moïse n'a jamais existé.Enfin quoi, même Jésus parle de Moïse comme le prophète de LA révélation. Même Jésus nous dit de suivre à la lettre ce qu'enseigne les scribes et les pharisiens (en ne suivant cependant pas leur exemple). Et toutes les analyses qui tendent à vouloir découper en tranches les pseudo-origines traditionnelles tendent, même si c'est involontaire, à mettre à mal ce principe rappelé dans Vatican II (et dans le C.E.C.) :Porter une grande attention " au contenu et à l’unité de toute l’Écriture ". En effet, aussi différents que soient les livres qui la composent, l’Écriture est une en raison de l’unité du dessein de Dieu, dont le Christ Jésus est le centre et le cœur, ouvert depuis sa Pâque (cf. Lc 24, 25-27. 44-46).Attention, donc : si nous prenons par exemple les deux récits de la Genèse, se contenter d'y voir deux récits de traditions différentes, à la rigueur complémentaires, c'est passer à côté de ce qu'ils enseignent. Ils ne disent pas la même chose. Je ne veux évidemment pas dire qu'ils se contredisent, au contraire, mais ils sont deux éléments successifs et parfaitement ordonnés d'un seul et même enseignement. La Torah ce n'est pas les torah des rabbis. C'est l'unique enseignement de Dieu à l'homme, révélé à Moïse.En conséquence, et sans polémique aucune, je me permets de dire que :Autour du roi, des scribes fixaient par écrit les lois et les croyances du royaume. C’est à l’époque du roi Salomon (au 10e siècle avant Jésus-Christ) qu’un écrivain inconnu, généralement appelé le « Yahviste » - parce qu’il désigne Dieu par « Yahvé » - a écrit une première histoire du peuple de Dieu. Il s’est largement inspiré pour cela de la littérature des Babyloniens se rapportant au premier couple humain et au Déluge, en les « revisitant » pour y exprimer sa foi dans le Dieu unique révélé à Israël.C'est de l'affabulation d'exégète tendant à relativiser l'inspiration divine de la Bible, tout simplement. Dans Fides et Ratio, Jean-Paul II rappelle que les sagesses antérieures aux Ecritures pouvaient témoigner d'une certaine perception de la vérité. Mais cela ne veut pas dire que celui qui a écrit le récit du déluge l'a fait en revisitant une tradition babylonnienne qu'il aurait connu par ailleurs.Ce serait comme un prof qui accuserait deux élèves d'avoir copié parce qu'ils ont tous les deux les bonnes réponses !!! Non. Le prof prétend qu'untel a copié sur untel dès lors que la réponse commune est fausse. Nous voyons bien que nous sommes là, typiquement, face à des propos d'exégètes qui nient implicitement la vérité contenue dans les récits bibliques.Attention, donc, attention. Pour reprendre le C.E.C encore une fois : "La Sainte Écriture doit être lue et interprétée à la lumière du même Esprit qui la fit rédiger"A défaut que les historiens qui nous font leurs "révélations" sur la formation des textes bibliques soient des saints je ne fais que constater que ce qui émergent de l'histoire biblique moderne est une constante tentative, consciente ou pas, de nier le caractère véritable de la Bible.- Dire que Moïse n'a pas existé, comme certains le prétendent- Dire que Moïse n'a historiquement pas pu écrire la Torah- Dire que la Torah est un amalgame de plusieurs compositions traditionnelles, venant d'auteurs distinctsC'est tout simplement prétendre que la Torah n'est pas la parole de Dieu, en résumé. Préfèrera-t-on se dire que, si Jésus voyait dans Moïse l'auteur de la Torah, il était peut-être mieux renseigné que nos historiens actuels ?En conclusion, il reste possible que j'interprète mal ce qui, dans la tradition ou les écritures nous est dit sur Moïse ou sur l'Ecriture. Mais dans ce cas, si notre Sainte Eglise affirme comme vérité de foi ce que l'exégèse moderne nous enseigne, je le reconnaitrai comme vrai. En attendant, je suis plus que suspicieux, malgré tout le respect que j'ai pour l'investigation historique et scientifique.
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T
Merci Matthieu pour cette synthèse, qui est complète et accessible (je pense) aux "biblistes débutants"...Effectivement, la Genèse (et les autres livres du Pentateuque, et certains livres des prophètes également) a été écrite bien après les faits, d'après une tradition orale transmise de génération en génération.Cela explique le fait qu'on ne puisse donner de date d'après les seuls textes, contrairement aux évangiles ou aux lettres de Paul...La Genèse, qui signifie "commencement", est la base historique de la Bible. C'est le début de l'histoire entre Dieu et son peuple, les premières alliances où Dieu se manifeste à l'homme et où l'homme apprend à connaître son Dieu... Je pense que c'est une leçon d'humilité pour nous aujourd'hui : comment réagir lorsque Dieu se présente à nous ? Comme Sara, qui rit devant l'invraisemblable des propos de Dieu ? Comme Abraham, qui lui fait aveuglément confiance ? Comme Noé, qui le craint ?
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