24 mai 2006 3 24 /05 /mai /2006 12:05

 

Chers amis lecteurs,

 

Après avoir médité sur le mystère de l'Immaculée conception, et avant d'entrer dans le buisson ardent de la maternité virginale de Jésus, le Père Daniel-Ange, auteur du livre "Touche pas à ma Mère", fait le point sur les présupposés idéologiques sous-jacents à la négation de ce mystère de la naissance virginale du Seigneur.

 

1°) Marie serait plus humaine si elle était une brave mère de famille nombreuse, de même que Jésus serait plus proche de nous s'il était un pécheur comme nous, s'il s'était marié et avait eu des enfants. C'est l'idée finalement que tout ce qui sort de l'ordinaire serait moins beau. On ne pourrait admirer avec un tel raisonnement une aurore boréale, puisque ce phénomène n'arrive pas tous les jours!

 

2°) Dieu est interdit d'ingérence dans sa Création, sommé de ne pas se mêler de notre existence, et d'y faire quoi que ce soit d'exceptionnel!

 

3°) Tout ce qui déborde notre raison raisonnante est péremptoirement décrété impossible : c'est la porte fermée à tout miracle, et à toute intervention de Dieu dans le cours de l'Histoire. Cela conduit in fine à nier le mystère de l'incarnation comme celui de la résurrection du Christ. Cette remise en cause des miracles pourtant fondés sur des observations scientifiques indiscutables est dérisoire : c'est un peu court de nier le réel!

4°) Le virtuel l'emporte sur le réel. On va dire que ce qui compte, ce ne sont pas les faits, mais leur signification. Qu'un évènement ait eu lieu ou non, cela n'a aucune importance : ce qui compte c'est le message... Tout devient ainsi parabolique! Par exemple : le fait que Jésus ait travaillé à Nazareth, ce serait un symbole pour nous dire que c'est bien de travailler... C'est la négation de la signification même de l'incarnation où Dieu entre dans le temps pour vivre notre existence dans sa réalité et son épaisseur quotidiennes. Que l'Incarnation du Verbe se trouve ainsi réduite à une pure abstraction, telle est l'hérésie fondamentale de l'Occident débranché du réel. Une telle conceptualisation du donné de la  Révélation conduit à vider celle-ci de son contenu même! Débranché de la chair, on tombe dans le spiritualisme, dans le gnosticisme et dans les idéologies.

5°) Il est établi une dichotomie entre le Jésus historique et le Christ de la foi (ce sont les théologies issues de la Réforme) : c'est le Christ de la foi qui compte. C'est l'image que je me fais moi-même du Christ qui l'emporte sur toute autre considération. Cette conception débranche la foi chrétienne du Jésus historique. Mais les Apôtres n'étaient pas les disciples d'une idée, d'un système de pensée! Leur vie a bien été bouleversée par une personne! Donc, à la base de toute la foi chrétienne, il y a des faits, des évènements vécus dans notre chair. La foi s'enracine dans l'Histoire, car Dieu est entré dans notre Histoire! La mystique chrétienne se greffe sur le physiologique. Si Dieu a pris mon corps, tout ce qui est charnel a une dimension spirituelle. "Le temps est devenu une dimension de l'éternel", disait Jean-Paul II. Notre foi n'est donc pas adhésion à une idée, mais à une personne en chair et en os, dont je peux même aujourd'hui et partout dans le monde, manger la chair et boire le sang.

6°) On va suspecter la Révélation elle-même : ce sont les pseudos théologiens de la suspicion qui ont fait plus de ravages dans l'Eglise que les philosophes du soupçon. Or, lorsqu'on inocule dans l'organisme de la foi le virus de la suspicion, on ne sait plus où s'arrêter. Toutes les hérésies actuelles gravitent autour du mystère du Corps de Dieu (cf. l'islam, le New Age...). Or Dieu n'est pas uniquement transcendant, un grand tout cosmique, mais il s'est fait aussi zigote, tout petit bébé dans le sein d'une maman!

Ce qui a engendré l'athéisme, ce sont des caricatures de Dieu : la caricature d'un Dieu tyran (réponse de Dieu... un enfant!) ; la caricature d'un Dieu indifférent (réponse de Dieu : un enfant pourchassé par la Police, réfugié politique, etc.)

On va en arriver à ce sophisme incroyable : croire, cela veut dire douter......... On fait ainsi l'apologie du doute. Mais on ne construit pas toute une existence sur l'incertitude et le doute! On construit une vie sur un rocher, une certitude! Le mot "espérance" lui même a été considérablement dévalué, dans le langage courant. Or, l'espérance chrétienne signifie que je suis prêt à me faire "zigouiller" plutôt que de renier ma certitude. Voilà l'Espérance! Tout le contraire du doute...

7°) La Tradition vivante est rejetée. Jésus pourtant l'évoquait, lorsqu'il affirmait : "L'Esprit Saint vous conduira vers la vérité toute entière". On nie aujourd'hui la présence de l'Esprit Saint dans l'Eglise, et son action qui consiste à désenvelopper progressivement dans l'Histoire le code génétique de la vérité évangélique, comme se désenveloppe progressivement le code génétique d'un enfant au fil de sa croissance.

Le sens de la Tradition, c'est la montée de la sève évangélique dans l'Arbre de l'Eglise. L'erreur des progressistes est de vouloir couper la racine de l'arbre en décrétant que seul ce qui est nouveau est intéressant. L'erreur symétrique des intégristes conduit à garder les racines et le tronc, mais à couper les branches nouvelles, ainsi que les fruits nouveaux, en décrétant que ceux-ci ne peuvent pas venir de l'Esprit Saint. Tout l'équilibre de la Tradition, c'est donc cela : la vie de l'Esprit Saint qui, à partir des racines, monte dans le tronc et peut donner en tout temps des nouveaux fruits, de nouvelles fleurs. Or, on nie aujourd'hui ce mécanisme de croissance de la Vérité dans tout son rayonnement à partir de la lumière initiale.

8°) Les méthodologies des auteurs en causes sont le plus souvant défectueuses, et les conduisent ainsi à multiplier les déclarations péremptoires, les généralisations hâtives, les anachronismes, et autres faux arguments scripturaires...

"Le Fils de l'homme, quand il reviendra, trouvera-t-il encore la foi sur la terre?"

La question est posée par le Seigneur lui-même... On peut se poser la question de l'authenticité de la foi de nombre d'auteurs se prétendant catholiques. Car on ne peut se dire catholique en vérité lorsqu'on nie une vérité essentielle à la Révélation, ou lorsqu'on en fait une réalité tout à fait secondaire.

 

Ceci étant posé, le Père Daniel Ange rappelle cette parole de Bérulle au sujet de Marie : "En elle, le Soleil ne fait pas d'ombre"... Et cette autre de Sainte Catherine Labouré, quand on lui demande à quoi ressemble la Vierge : "Elle est couleur d'aurore"... Elle est l'aurore qui précède le Soleil...

3e étoile : des présupposés idéologiques

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Publié par Matthieu BOUCART -
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