25 avril 2008 5 25 /04 /avril /2008 17:40

Depuis quelques jours se répand à grande vitesse l’information selon laquelle l’Eglise aurait rendu de manière définitive un jugement négatif au sujet de Medjugorje. Cette information est relayée par nombre de sites et autres blogs catholiques, sans grand discernement hélas.

Le point de départ de cette traînée de poudre est un article de Thierry Boutet paru sur le site Internet de la Fondation de Service Politique. Dans cet article daté du 11 avril, l’auteur affirme que
« Pour de nombreux catholiques, la question de l’authenticité des apparitions de Medjugorje, n’est pas tranchée. Or il n’en est rien. L’Église ne reconnaît pas le caractère surnaturel des apparitions. »

Selon Thierry Boutet,
« Un communiqué officiel des évêques de Toscane, à la suite de leur visite ad limina (…), publié l’an dernier à la demande de Mgr Angelo Amato, secrétaire de la Congrégation pour la doctrine de la foi, atteste que la position de la Congrégation est celle de l’évêque de Mostar, Mgr Ratko Peric. Or pour celui-ci, les faits de Medjugorje ne sont pas surnaturels. Ils sont « non-surnaturels » (constat de non supernaturalite). »

Rappelons ici que le droit canon établit une distinction entre :
- le « Constat de non supernaturalitate » (il est établi qu’il n’y a rien de surnaturel),
- le « Non constat de supernaturalitate » (le surnaturel n’est pas établi),
- et le « Constat de supernaturalitate » (il est établi que c’est surnaturel).

[On pourrait schématiser en disant que par le « Constat de non supernaturalitate », l’Eglise se prononce CONTRE la surnaturalité d’un évènement ; par le « Constat de supernaturalitate », elle se prononce POUR ; et par le « Non constat de supernaturalitate », elle NE SE PRONONCE PAS. Les deux premiers « Constat » sont par nature définitif et sans appel, en raison du charisme de l’infaillibilité reconnu à l’Ordinaire (l’Evêque) du lieu dans le discernement des apparitions. Le « Non constat » est susceptible de révision, puisqu’il ne tranche pas la question de la surnaturalité ou non de l’évènement considéré.]

Dans son article, Thierry Boutet déclare que les faits de Medjugorje sont
« non-surnaturels » (constat de non supernaturalite). » Voilà qui est clair, précis, non équivoque : cela signifie que l’Eglise a tranché ; qu’elle a établi qu’il n’y a rien de surnaturel à Medjugorje ; que c’est une décision définitive et sans appel, qui exige de tous les fidèles catholiques un assentiment sans réserve et une obéissance filiale. D’où l’intitulé de l’article : « Medjugorje : la position officielle de l’Eglise ». [Les fidèles qui se sont laissé abuser pourront toujours se consoler en se disant que cette décision « n’implique pas (…) que les grâces de conversion reçues (…) ne soient pas authentiques » ! Alleluia.]

L’examen du communiqué officiel des évêques de Toscane reproduit par Thierry Boutet recèle cependant quelques surprises. En voici le contenu :

« Pendant la visite
ad limina apostolorum des évêques de la région de Toscane, qui a eu lieu du 16 au 20 avril 2007, nous avons eu une réunion à la Sacrée Congrégation pour la doctrine de la foi avec son secrétaire, Mgr Angelo Amato, qui, alors qu’il parlait avec nous des apparitions de Medjugorje, nous a invités à rendre publique l’homélie de l'évêque de Mostar du 15 juin 2006, prononcée à la paroisse St-Jacques à Medjugorje, pour éclairer le phénomène religieux lié à ce lieu. Répondant à cette invitation, nous la faisons connaître, et surtout nous demandons aux prêtres de la lire soigneusement et d’en tirer les conséquences nécessaires pour que nos fidèles soient correctement éclairés. »

Thierry Boutet conclut de la lecture de ce texte que
« la position de la Congrégation est celle de l’évêque de Mostar, Mgr Ratko Peric. Or pour celui-ci, les faits de Medjugorje ne sont pas surnaturels. Ils sont « non-surnaturels » (constat de non supernaturaliter). » La sentence tombe alors comme un couperet : « L’Église ne reconnaît pas le caractère surnaturel des apparitions. »

Il est de notoriété publique effectivement que Mgr Peric ne croit pas à titre personnel aux apparitions de Medjugorje. Cette incrédulité est à l’origine de l’hostilité de principe affichée par certains catholiques envers tout ce qui touche à Medjugorje. Ainsi, Florence Pagan, qui rappelle sur son site que
« Dans le cas d'apparitions, seuls l'évêque ou Ordinaire du lieu, la conférence épiscopale à laquelle appartient l'évêque concerné, et la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, au nom du souverain pontife, ont l'autorité de se prononcer. Dans le cas de Medjugorje, Monseigneur Zanic et ensuite Monseigneur Peric, évêques du lieu, ne croient pas aux apparitions. La conférence épiscopale a déclaré qu'il n'y avait rien de supernaturel qui puisse être prouvé, et la Congrégation pour la Doctrine de la Foi s'en tient à ce qu'a dit la conférence épiscopale. » Elle en déduit donc les conséquences qui lui paraissent s’imposer : « En ce qui me concerne, je choisis de suivre et d'obéir la décision de Monseigneur Zanic, l'évêque du lieu, ainsi que celle de son successeur, Monseigneur Peric. »

Cette position, a priori pleine de bon sens et empreinte de sagesse évangélique, repose néanmoins sur une erreur d’appréciation des règles du droit canonique romain : Florence Pagan fait une confusion en effet entre la décision de l'évêque du lieu, au terme de laquelle il statut sur l’authenticité de l’apparition alléguée et engage effectivement l’infaillibilité de l’Eglise ; et l'expression de son opinion personnelle au sujet de l’évènement considéré. Or, sauf erreur de ma part, le charisme de l'infaillibilité s'exerce dans la prise de décision définitive de l'Ordinaire du lieu, et non dans la simple expression de son intime conviction.

C’est du reste ce qu’avait laissé entendre
Mgr Tarcisio Bertone (aujourd’hui n° 2 du Vatican) dans une réponse adressée, au nom de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, à Mgr Aubry, Evêque de Saint Denis de la Réunion : « Ce que S.E. Mgr Peric a affirmé dans une lettre au Secrétaire Général de Famille Chrétienne, dans laquelle il a déclaré : « Ma conviction et position n'est pas seulement "Non constat de supernaturalitate" mais également celle "constat de non supernaturalitate" des apparitions ou révélations de Medjugorje », doit être considéré expression d'une conviction personnelle de l'Evêque de Mostar, lequel, en tant qu'Ordinaire du lieu, a toujours le droit d'exprimer ce qui est, et demeure, un avis qui lui est personnel. »

La situation a-t-elle donc changée depuis la lettre de Mgr Bertone en 1998 ? Eh bien oui, selon Thierry Boutet ! En raison de ce communiqué officiel des
évêques de Toscane, qui « atteste que la position de la Congrégation est celle de l’évêque de Mostar, Mgr Ratko Peric »

Première observation ici : on se demande vraiment ce que les évêques de Toscane viennent faire dans cette histoire… Que je sache, les évêques de Toscane n’ont aucune compétence pour statuer sur l’authenticité ou non des apparitions de la Vierge Marie à Medjugorje ! Pas davantage le
« Vecernji list », ni l’archevêque de Sarajevo, ni non plus l’évêque émérite d’Isernia en Italie, tous trois appelés à la barre des témoins par Thierry Boutet. Le document de référence cité dans l’article de ce dernier a beau revêtir la forme d’un communiqué officiel, il ne peut servir de base à l’énoncé de la position officielle de l’Eglise Catholique au sujet de Medjugorje.

Ensuite, les évêques de Toscane disent avoir établi ce texte officiel pour répondre à la demande de
Mgr Angelo Amato, secrétaire de la Congrégation pour la doctrine de la foi, qui les « a invités à rendre publique l’homélie de l'évêque de Mostar du 15 juin 2006, prononcée à la paroisse St-Jacques à Medjugorje, pour éclairer le phénomène religieux lié à ce lieu. Répondant à cette invitation, nous la faisons connaître, et surtout nous demandons aux prêtres de la lire soigneusement et d’en tirer les conséquences nécessaires pour que nos fidèles soient correctement éclairés. »

Il s’agit donc d’un document dont l’objet est de rendre accessible au plus grand nombre le texte de l’homélie de Mgr Péric, jugée suffisamment édifiante par Mgr Angelo Amato pour éclairer les fidèles sur le « phénomène religieux lié à Medjugorje ».

Que dit alors le texte de cette homélie, dont Thierry Boutet nous dit qu’elle traduit
« la position officielle de l’Église ».

1°) Que ce n’est pas parce que des gens viennent se confesser en nombre à Medjugorje que la Vierge y apparaît ! Soit.

2°) Que des franciscains ont gravement désobéi au Saint Père en
conservant « par la force pendant des années des églises paroissiales et des cures ainsi que des propriétés d’Église », y exerçant en toute illégalité, et administrant des « sacrements sacrilèges » ou « invalides ». Là, les choses se gâtent, effectivement…

Mais la surprise vient de l’énoncé du 3°) : « Troisièmement, je suis sincèrement reconnaissant au Très Saint-Père le pape Jean Paul II de sainte mémoire, et au pape régnant Benoît XVI, qui ont toujours respecté les jugements des évêques de Mostar-Duvno, le précédent aussi bien que l’actuel, pour ce qui concerne les prétendues “apparitions” et les “messages” de Medjugorje, tout en reconnaissant le droit du Saint-Père de délivrer une décision finale sur ces événements. » Je vous avoue m’être frotté les yeux à plusieurs reprises en lisant ce passage : « tout en reconnaissant le droit du Saint-Père de délivrer une décision finale sur ces événements. » Ce petit membre de phrase, qui a sans doute échappé à la sagacité de Thierry Boutet, est absolument essentiel pour appréhender l’exacte portée des déclarations de Mgr Peric dans son homélie du 15 juin 2006 : si Mgr Peric affirme lui-même en effet reconnaître au Pape le droit de délivrer sur les évènements de Medjugorje une décision finale, c’est bien que cette dernière n’a pas encore été prise ! On ne peut donc considérer l'homélie de Mgr Peric comme un jugement définitif, ainsi que le prétend Thierry Boutet. Celui-ci a certes raison de dire que l’homélie de Mgr Peric traduit « la position officielle de l’Église ». Mais celle-ci n'est pas, contrairement à ce qu'il affirme, un « Constat de non supernaturalitate » (comment oser faire accroire au public que Mgr Peric aurait définitivement statué sur la question, lorsqu’il affirme lui-même dans le corps de son homélie que les apparitions de Medjugorje « semblent (…) ne pas être authentiques. » Semblent…) On peut donc à tout le moins s'étonner qu'un journaliste de la compétence de Thierry Boutet ait pu se méprendre à ce point sur le sens et la portée du document épiscopal rapporté, et de l'homélie à laquelle il renvoit.

Cela est d’autant plus incompréhensible que dans la suite de son homélie, Mgr Péric explique très bien la position actuelle des évêques « après toutes les investigations canoniques faites jusqu'ici » : « sur la base des investigations de l’Église réalisée sur les événements de Medjugorje, déclare-t-il ainsi, il ne peut pas être déterminé que ces événements impliquent des apparitions ou des révélations surnaturelles. Ceci signifie que jusqu'à maintenant, l'Église n’a pas accepté, ni comme surnaturelle ni comme mariale, une quelconque de ces apparitions » : ce qui est la définition même du « Non Constat de supernaturalitate » ! [Un « Constat de non supernaturalitate » aurait conduit à une affirmation du genre : « sur la base des investigations de l’Église réalisée sur les événements de Medjugorje, il est déterminé que ces événements n’impliquent pas d’apparitions ou des révélations surnaturelles. »] S’ensuit des recommandations pastorales envers les prêtres (non autorisés à défendre publiquement la cause des apparitions mariales) et les fidèles catholiques (à qui les pèlerinages d'Église ne sont pas permis « si ces pèlerinages présupposent l'authenticité des “apparitions” ou si en les entreprenant, ils tentent de certifier ces “apparitions” ») Voilà ce que la Congrégation pour la doctrine de la Foi, en la personne de Mgr d’Amato, entendait faire connaître aux catholiques ! Non pas une position négative de l’Eglise catholique à l’égard de Medjugorje. Mais des recommandations pastorales accompagnant la décision actuelle de « Non Constat de supernaturalitate » que tous les prêtres et fidèles doivent respecter… jusqu’à ce que l’Eglise se prononce un jour peut-être définitivement sur la question.

La position de l’Eglise catholique à l’égard de Medjugorje reste donc inchangée depuis plus de 17 ans, et le document officiel de référence demeure la Déclaration de Zadar du 10 avril 1991 de la Conférence épiscopale de Yougoslavie. Elle a été magistralement exposée à la demande de l’Eglise de France par Mgr Brincard dans une Communication publiée dans la Documentation Catholique du 6 février 2000 ; et reprécisée en 2003 dans un document intitulé "Ce que dit l'Eglise au sujet de Medjugorje" publié dans les "Nouveaux Cahiers Marials". Dans ce dernier document, Mgr Brincard indique au sujet de la Déclaration de Zadar qu’elle
« constitue [à ce jour] le SEUL TEXTE OFFICIEL de la conférence épiscopale de Yougoslavie, qui fut dissoute "de facto" par la partition du pays, un an plus tard. IL NE S'AGIT PAS D'UN JUGEMENT NEGATIF ("Constat de non supernaturalitate"), tel que celui qu'avait énoncé à titre personnel Mgr Zanic, mais du CONSTAT D'UNE SITUATION, CONSTAT SUIVI DE RECOMMANDATIONS PASTORALES. Sur le fond, la commission de la conférence épiscopale NE SE PRONONCE PAS, se limitant à dire qu'en l'état des choses (...), il n'y avait pas d'évidence que les phénomènes fussent d'ordre surnaturel ("Constat de supernaturalitate") » (les mots en majuscules et soulignés le sont de mon fait).

Dans un texte publié sur Internet le 5 juillet 2006 (soit quelques semaines après l’homélie de Mgr Péric) et intitulé « Medjugorje ou la prudence maternelle de l’Eglise », Mgr Brincard réaffirme clairement que : « La position engageant l’autorité de l’Eglise a été exprimée le 10 avril 1991 à Zadar par la Conférence épiscopale de l’ex-Yougoslavie : « Sur la base des investigations menées jusqu’ici, il n’a pas été possible d’établir qu’il s’agisse d’apparitions ou de révélations surnaturelle » - en latin : « non constat de supernaturalitate ». Depuis, l’Eglise n’a pas modifié son jugement. La conférence épiscopale de Bosnie-Herzégovine, à laquelle il appartient désormais de se prononcer si besoin est, s’en tient à ce jugement. » A la question « 
Est-ce que la question de Medjugorje est à l’ordre du jour en France ? », l’évêque du Puy en Velay répond : « Pas à ma connaissance. Aucune demande ne m’a été adressée. Comme la position officielle de l’Eglise à ce sujet n’a pas changé, on ne m’a pas demandé de la préciser à nouveau ».

Voilà donc la vérité sur la position officielle de l’Eglise Catholique au sujet de Medjugorje. Celle que l’on aurait aimé lire sous la plume de Thierry Boutet, a fortiori dans une tribune intitulée « Decryptage »…



Lire aussi :
- Medjugorje et ses détracteurs
- Pourquoi je crois en Medjugorje

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Publié par Matthieu BOUCART -
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commentaires

M
Je ne vois pas pourquoi vous dites cela. La position de la Congrégation pour la doctrine de la foi sur le cas particulier du P. Vlasic ne signifie pas qu'elle ait définitivement statué sur la surnaturalité ou non des évènements de Medjugorje. Ce sont là deux dossiers bien distincts.
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P
Que pensez-vous de ce qui est écrit sur ce lien ?http://www.leforumcatholique.org/message.php?num=427761Cela me paraît aller assez à l'inverse de ce que vous soutenez ici.
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M
Cher Florent,Que vous ne croyiez pas dans l'authenticité des évènements de Medjugorje, c'est une chose, et une chose que je respecte tout à fait.Mais il n'est pas juste de ne pas tenir compte de la position de l'Eglise au sujet de Medjugorje, position bien plus nuancée que celle que vous exprimez. D'ailleurs, si le dossier Medjugorje était aussi compromettant que vous le dites, il y a bien longtemps que l'Eglise aurait définitivement tranché la question...Ce n'est pas moi qui dit que la position de Mgr Peric n'engage que lui : c'est le Cardinal Tarcisio Bertone. Vous connaissez le Cardinal Bertone?...Quant aux dernières informations dont je dispose (mais je vous la livre avec grande prudence) : il semblerait que le dossier de Medjugorje ne soit plus entre les mains de l'Ordinaire du lieu, mais... dans celles du Pape lui-même.
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F
Bonjour à tous,Je découvre ce site, et avec lui, cette série d'articles sur Medjugorje. J'avoue que leur contenu me trouble. On pourrait en parler pendant des heures, et faire des phrases très longues, mais, pour aller plus vite, je vais employer un style qui m'est propre et qui a le mérite je crois d'aller à l'essentiel :1) Je ne crois pas possible de dire comme catholique qu'on peut s'asseoir sur tous les discours d'un évêque tant qu'il n'a pas signé de déclaration officielle définitive engageant son magistère etc. Ce serait comme de dire à son père : tu peux raconter ce que tu veux, papa, mais moi ton fils je m'en tape dans les grandes largeurs tant que tu n'auras signé un papier devant notaire. C'est non seulement réduire la charge pastorale aux actes extrêmes, c'est surtout  faire preuve d'une désobéissance filiale qui n'est pas dans l'esprit de l'Evangile, et qui caractérise toutes les hérésies.2) Il y a un contraste si titanesque entre Medjugorje et les apparitions officiellement reconnues, que cela appelle au moins de la prudence. Trouver à la base d'un évènement des ex-moines excommuniés dont l'un s'est mis à la colle avec une ex bonne soeur, et qui ont installé un sanctuaire en faisant au passage un bras d'honneur à l'ordinaire qui le leur a formellement interdit, tout en déclarant plus de 40 000 apparitions, et que la vierge se déplacerait avec les "voyants" au cours de leurs voyages en avion, et même que la sainte vierge elle dit "bon, les apparitions, à quelle heure ça t'arrange ?", tout cela et des tas d'autres choses devraient au moins faire hésiter  mais au pire faire hurler de rire. Je trouve personnellement très triste, inquiétant, pathétique, qu'on se jette avec une naïveté crasse dans le soutien d'un tel sujet de scandale, à propos duquel je le rappelle l'ordinaire du lieu a formellement interdit toute publicité, tout pèlerinage officiel, et même privé si l'objet en est d'affirmer l'authenticité des prétendues apparitions ! La seule autorité pour trancher c'est l'évêque, et même si mon évêque prend une décision dans sa baignoire en jouant avec un canard en plastique, d'accord ça n'aura pas le poids d'une lettre pastorale, mais ça en aura toujours plus que la parole de gens qui ont désobéi à Rome et à leur propre évêque.3) Je regrette profondément que des personnes ayant quelque influence (comme "frère" Ephraïm, disparu de la circulation en France depuis que la justice s'intéresse à lui, ndlr) aient mis ladite notoriété au service de cette vaste rigolade hérético-mafioso-pompe à fric qu'est Medjugorje (les 3/4 des articles de la une du site officiel portent sur des questions de droits d'auteur, de droits concédés, de royalties, bravo Gospa ! tu vas bientôt faire la nique à Nike !) mais je rappelle que leur opinion a autant de valeur que celle de ma grand-mère sur une affaire dont seul l'évêque du lieu a la charge ! On ne peut pas à la fois dire "ah oui mais tant que l'évêque du lieu n'a pas signé de condamnation avec son sang ah bé ça vaut rien hein tintin" et se précipiter sur tous les encouragements réels ou supposés donnés par telle ou telle star catholique !4) Puisqu'il faut aller loin pour déraciner la chose : sainte Bernadette  Soubirous s'est effacée dans une simple, sainte  et dévotte vie de religieuse anonyme, dans l'obéissance. Elle a pas épousé une demi-pute en vivant comme une star du rock ! Y'a quand-même plus qu'une différence de style, hein...5) Sérieusement ? Vous les avez lus les messages ?
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M
Une intéressante contribution scientifique, trouvée par hasard sur le Net, du Professeur Henri Joyeux :http://www.professeur-joyeux.com/medjugorje_courrier_international.htm
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M
Cher Hervé,"En triturant les phrases, tu veux nous indiquer que la position de Mgr Péric, évêque du lieu, est son point de vue personnel et qu'il est tout à fait envisageable, si de nombreux pélerins continuent à aller en Bosnie, que demain l'Eglise Catholique reconnaissent que les phénomènes qui les attirent là-bas depuis des années sont liés à des apparitions mariales."Absolument Hervé. C'est bien ce qu'implique un "Non constat de supernaturalitate". Par définition, il ne s'agit pas d'une décision définitive. Elle ouvre donc la voie à une possible révision (à la différence du "Constat de supernaturalitate" ou du "Constat de non supernaturalitate" qui closent définitivement le débat). Il n'est donc pas absolument exclut que l'Eglise reconnaisse demain l'authenticité des apparitions mariales à Medjugorje. Et c'est un mensonge (ou à tout le moins une erreur) en l'état de la position de l'Eglise que de prétendre le contraire...Tu dis que je "triture" les phrases. Quand je vais consulter sur Internet les synonymes du verbe "triturer", j'obtiens : "broyer", "écraser", "briser", "pulvériser", "annihiler", "détruire", "maltraiter"... Je suis désolé Hervé, mais si quelqu'un maltraite ici les paroles du communiqué des évèques de Toscane en lui faisant dire ce qu'il ne dit pas, c'est bien (sauf erreur de ma part et jusqu'à preuve du contraire) Thierry Boutet (avec tout le respect que je lui dois) dans son article!"Même si ce sujet te passionne, je souhaiterais rappeler que le coeur de la Foi chrétienne est la Résurection du Christ et son message d'amour délivré il y 2000 ans (...).Tu pourrais faire un autre article sur le thème suivant : la position de l'Eglise sur le caractère central du Christ n'a pas changé. En +, ça plaira à tes lecteurs protestants  :-))"Tu as tout à fait raison Hervé. D'ailleurs, pour tout te dire, j'avais initialement prévu de publier un texte de méditation sur une parole essentielle de Jésus entendue dans l'Evangile de dimanche dernier : "Je suis le Chemin, la Vérité, la Vie". C'était avant que l'on me signalât l'article de Thierry Boutet... Cela dit, rassure toi, ce n'est que partie remise!Suis-je passionné par Medjugorje? Oui et non... Oui, parce que je suis intimement convaincu de la vérité des apparitions de la Vierge Marie, et que j'y ai moi-même reçu beaucoup de grâces. Oui aussi, parce que les adversaires de Medjugorje font preuve, selon moi, de beaucoup de mauvaise foi ou d'ignorance dans l'appréciation des faits, et que cela me donne une raison supplémentaire de croire en l'authenticité des apparitions mariales.Cela dit, je ne suis pas un "accroc" de Medjugorje, n'y étant pas allé depuis 2003. Et mes articles à ce sujet sont somme toute en nombre réduit sur ce Blog : 13 à ce jour sur un total de 581 articles, ce qui fait très exactement 2,24 % de l'ensemble des articles publiés... (avec 2 articles en 2008, et 2 articles en 2007...) Je pense donc être suffisamment objectif et dépassionné pour donner un témoignage valable.Ce qui me passionne surtout dans ce débat, c'est ce que pense et enseigne l'Eglise. Or, ce qu'il y a de grave ici, ce n'est pas qu'il y ait des gens contre Medjugorje. On a bien entendu le droit de ne pas y croire (c'est d'ailleurs ce que dit Mgr Peric dans une formule étonnante ! - voir le 4e point du Troisièmement de son homélie). Non, ce qu'il y a de grave, c'est que l'on trahisse la pensée de l'Eglise en lui faisant dire autre chose que ce qu'elle enseigne, et qui est la vraie sagesse. C'est cela qui me chagrine ici : le fait que l'on expose de manière erronée la "position officielle de l'Eglise". Et là Hervé, on touche à quelque chose d'Essentiel dans notre Foi : à savoir l'Eglise Catholique, son enseignement, et la foi qu'il nous est demandé d'accorder à son enseignement. Ce qui implique que celui-ci soit reçu dans son intégrité et sa vérité!Tu dis que la résurrection de Jésus est la vraie centralité de notre foi. C'est très vrai, tu as tout à fait raison. Mais alors... pourquoi exclure tout intérêt pour les manifestations du Ressuscité, ou de sa Sainte Mère (qui partage sa gloire, et qui est envoyée par Lui)? N'y a-t-il pas là une contradiction dans les termes? Je remarque que beaucoup de ceux qui croient en la Résurrection du Seigneur Jésus - ce qui est l'essentiel de notre foi, tu as parfaitement raison - aimeraient bien en même temps que le Ressuscité ne se manifeste pas trop dans notre monde ; qu'il demeure discret ; qu'il ne fasse pas trop irruption dans leur vie ; bref, qu'il reste là-haut dans son Ciel, assis à la droite du Père! ("Notre Père qui êtes aux cieux... restez y!" s'exclamait Jacques Prévert...). Moi, il me semble que si le Seigneur dans sa souveraine liberté décide de se manifester directement (ou par la médiation de sa Mère) au monde, c'est qu'il a sans doute quelque chose d'important à nous dire! Non pas quelque chose de nouveau par rapport à son "message d'amour délivré il y a 2000 ans", nous sommes bien d'accord, mais quelque chose qui a à voir avec l'Evangile, et que nous avons peut-être eu tendance à oublier... Au nom de quoi nous interdirions-nous d'écouter ce que le Seigneur a à nous dire dans ses manifestations particulières? Crois-tu par exemple que la Vierge Marie a été envoyée à Fatima... pour ne pas être entendue?"Les apparitions éventuelles lors de ces dernières décennies ne sont pas des articles de foi..." Oui, encore que cela devienne difficile à mon avis de garder une totale liberté de ne pas croire en certaines apparitions du Seigneur Jésus ou de la Vierge Marie lorsque ces apparitions donnent lieu à des fêtes liturgiques célébrées dans toute l'Eglise..."... et me semblent un risque de se détourner de l'essentiel. Je n'écris pas cela contre toi, qui arrive à prier le Christ via Marie, mais un certain nombre de pélerins ou membres de groupes de prière donnent + d'importance à des "messages" reçus lors d'apparitions qu'à l'Ecriture Sainte (une dame me disait ainsi récemment : "je préfère prier Marie plutôt que de lire la Bible" ou encore "il faut jeûner au pain et à l'eau comme l'a dit la Vierge à Medj. "..)" D'abord, jeûner au pain et à l'eau dans les conditions recommandées par la Vierge à Medjugorje est une très bonne chose (ce qu'il n'est pas juste de dire, c'est : "il faut...") Ensuite Hervé, on n'apprécie pas la justesse d'un principe à partir de ses applications déviées. C'est un peu comme si tu me disais (pardonne-moi la comparaison, mais elle est biblique finalement) : "J'ai rencontré une prostituée, donc je me méfie de l'amour"... Ce n'est pas parce que certains pélerins peuvent déraisonner qu'il faut se méfier des apparitions! Il faut juger l'arbre à ses fruits, tu as raison, mais il y a précisément à Medjugorje une telle floraison de bons fruits (que l'Eglise catholique reconnaît elle-même!) qu'il n'est pas juste de ne voir que l'ivraie de certaines déviances chez certaines personnes un peu "planantes"..."des "miracles" ont lieu hors de la Tradition chrétienne, ce qui ne valide pas les doctrines de ceux qui en bénéficient." Peux-tu m'indiquer Hervé quels sont les miracles auxquels tu penses?"je pense qu'il n'y a pas besoin de partir dans les Balkans ou ailleurs pour cela : le Seigneur appelle qui Il veut, où Il veut, à partir du moment où on est prêt à L'accueillir." Tiens, c'est contradictoire! Tu dis dans un premier temps qu'il n'y a pas besoin de partir dans les Balkans... Et puis ensuite, dans la même phrase (pardonne-moi de la "triturer"!) tu dis que le Seigneur appelle qui il veut où il veut! Et si le Seigneur appelait certains de ses enfants dans les Balkans, comme il a appelé un jour Abraham à quitter son pays pour se rendre dans une terre étrangère et inconnue..."Il y a des cardinaux et évêques qui comme moi, préfèrent rester prudents." Oui, et il y a des cardinaux et des évêques qui comme moi, préfèrent ne pas passer à côté de la grâce de Medjugorje... "J'espère ne pas avoir été trop dur avec toi et que tu ne me prends pas pour un anti-marial primaire. C'était juste pour relativiser un peu l'importance que les charismatiques comme toi donnent à ce sujet-là." Attention aux étiquettes Hervé! Tu n'es pas plus "anti-marial" que je ne suis particulièrement "charismatique". Toi et moi sommes de l'Eglise Catholique, qui est toute entière mariale et charismatique!
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M
Bonjour Hervé,
"Il y a des cardinaux et évêques qui comme moi, préfèrent rester
prudents. Cela ne fait pas de nous des "sceptiques indécrottables",
surtout s'il s'agit de révélations privées, facultatives et non liées à
l'Essence de notre Foi."
Eh bien c'est exactement là ma démarche relativement à l'existence de Dieu. Je reste prudent. Sauf que être prudent, ça ne veut pas dire faire 50/50 car en l'occurence, il n'y a pas que deux choix, si on y regarde bien : il y en a une multitude, voire une infinité...Comme je l'ai déjà dit à Matthieu, je suis à peu près persuadé qu'il y a bien "quelque chose" qui nous dépasse, nous les êtres humains. "Quelque chose", mais quoi ? Il y a plein de possibilités qui ne me paraissent pas idiotes a priori...Cela peut être le Dieu chrétien (encore qu'il a de multiples visages suivant que l'on demande à un catholique, un orthodoxe, un protestant, un évangélique...), cela peut être le Dieu-horloger des déistes, cela peut être juste une sorte d'énergie impersonnelle, cela peut être un ensemble de mondes parallèles, cela peut être les dieux du polythéisme, cela peut être un principe abstrait, etc.Et que cela soit l'une ou l'autre de ces possibilités qui soit correcte, cela ne remet pas en cause l'essence de ma foi "quelquechosiste" ;-)Amicalement,MikyPS : Désolé pour les guillemets, je l'ai avais tout simplement oubliés...
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H
Bonjour Miky !C'est drôle, je croirais me lire ;-) Il faudrait mettre des guillements quand vous reprenez mes phrases ! Sauf erreur, Matthieu ne proposait pas dans cet article une démonstration de l'existence des apparitions, mais contredisait quelqu'un qui affirmait que l'Eglise s'était prononcée définitivement. Mais votre citation était amusante !Sur le fond, je crois que d'ici quelques années, il est possible que je me mette à reconnaître -sans miracle- qu'il s'est passé qqch de surnaturel en Bosnie (je ne nie pas les apparitions de Lourdes, par ex.) mais ce ne sont pas les phénomènes sensibles qui m'intéressent le plus : des "miracles" ont lieu hors de la Tradition chrétienne, ce qui ne valide pas les doctrines de ceux qui en bénéficient. L'important se passe à l'intérieur de l'âme et je souhaite que l'amour du Christ vous touche vous aussi, Miky ! Et je pense qu'il n'y a pas besoin de partir dans les Balkans ou ailleurs pour cela : le Seigneur appelle qui Il veut, où Il veut, à partir du moment où on est prêt à L'accueillir.   Il y a des cardinaux et évêques qui comme moi, préfèrent rester prudents. Cela ne fait pas de nous des "sceptiques indécrottables", surtout s'il s'agit de révélations privées, facultatives et non liées à l'Essence de notre Foi. Enfin, j'ai compris que vous vouliez blaguer (à votre manière, vous êtes aussi très spirituel :-) )
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M
Cher Matthieu,

je crois que malheureusement, la probabilité pour que [Hervé de P.] soit convaincu par tes tentatives de démonstration "rationnelle" de l'existence [des apparitions de Medjugorge] me semble très faible, sauf miracle ! A mon avis, s'il refuse d'écouter, ce n'est pas avec des arguments que tu pourras changer son coeur. Mais bon, les voies de Dieu sont impénétrables
Comme quoi, on est toujours le sceptique indécrottable de qqn ;-)Amicalement,Miky
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H
Cher Matthieu,Tu es toujours aussi fort en rhétorique ;-)  En triturant les phrases, tu veux nous indiquer que la position de Mgr Péric, évêque du lieu, est son point de vue personnel et qu'il est tout à fait envisageable, si de nombreux pélerins continuent à aller en Bosnie, que demain l'Eglise Catholique reconnaissent que les phénomènes qui les attirent là-bas depuis des années sont liés à des apparitions mariales. Un peu plus, et on dira que ceux qui ont des doutes sur la supernaturalité de Medjugorge sont déclarés hérétiques ! (je caricature un peu, c'est vrai ;-) )Même si ce sujet te passionne, je souhaiterais rappeler que le coeur de la Foi chrétienne est la Résurection du Christ et son message d'amour délivré il y 2000 ans. Les apparitions éventuelles lors de ces dernières décennies ne sont pas des articles de foi et me semblent un risque de se détourner de l'essentiel. Je n'écris pas cela contre toi, qui arrive à prier le Christ via Marie, mais un certain nombre de pélerins ou membres de groupes de prière donnent + d'importance à des "messages" reçus lors d'apparitions qu'à l'Ecriture Sainte (une dame me disait ainsi récemment : "je préfère prier Marie plutôt que de lire la Bible" ou encore "il faut jeûner au pain et à l'eau comme l'a dit la Vierge à Medj. "..)  Tu pourrais faire un autre article sur le thème suivant : la position de l'Eglise sur le caractère central du Christ n'a pas changé.En +, ça plaira à tes lecteurs protestants  :-))    J'espère ne pas avoir été trop dur avec toi et que tu ne me prends pas pour un anti-marial primaire. C'était juste pour relativiser un peu l'importance que les charismatiques comme toi donnent à ce sujet-là.  Fraternellement en Christ,        
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