15 février 2006 3 15 /02 /février /2006 22:14

La supplication n'est pas seulement une forme de prière parmi d'autres, à laquelle on pourrait ajouter la louange, la bénédiction, ou l'adoration, c'est la condition mêmeet la racine de toute relation de l'homme à Dieu.

Sans supplication, on peut prier vingt-quatre heures sur vingt-quatre, participer à l'Eucharistie, dire l'office, le chapelet ou la prière de Jésus, en fait, il n'y a pas de prière!

(...) C'est grave de se mettre à genoux : c'est plus extraordinaire que la résurrection d'un mort, dit saint Thomas, et c'est encore plus grave de refuser de prier. L'impossibilité de supplier nous condamne parce que c'est le fruit d'une attitude prise dans notre vie et qu'il y a en nous quelqu'un qui conteste et qui dit "non" à la supplication. Celui qui est à genoux espère et désire. Dans la vie spirituelle, il n'y a pas d'autre résolution pratique, et j'ai appris qu'il y a des situations où je suis incapable de donner d'autres conseils que la supplication.

Si quelqu'un me dit : "Je ne peux pas aimer, pardonner, et être chaste", je lui dis : "Suppliez". Et s'il me dit qu'il ne peux pas supplier, alors cette impossibilité le condamne.

(...) La résolution de supplier est beaucoup plus importante que le reste. Même à ceux qui font de la méditation contemplative ou de la concentration, le Christ peut dire à tout moment : "Tu n'as encore rien demandé en mon nom. Tu ne sais pas encore demander".

Il y a des gens qui font de belles méditations et ne supplient pas. Saint Alphonse de Liguori disait que dans l'oraison, la supplication (obsecratio) était la chose la plus importante. Passer de l'un à l'autre est beaucoup plus difficile qu'on ne le soupçonne. Il peut arriver qu'il y ait des religieux et des chrétiens qui n'aient jamais rien demandé, qui ne savent même pas ce que c'est et qui s'évertuent à dire "Merci" avant d'avoir dit "encore". Je l'ai maintes fois constaté dans les groupes de prière! C'est plus mystérieux et plus rare qu'on ne le pense.

Une fois, quelqu'un a entendu dans la prière la parole de Jésus : "Tu n'as encore rien demandé", et il a compris qu'il voulait obtenir par ses efforts ce qu'il ne voulait pas demander. Supplier, c'est attendre comme un mendiant qu'on veuille bien nous donner, sans aucun mérite de notre part.

(Jean Lafrance, "Le chapelet, un chemin vers la prière incessante", Mediaspaul, 1997, pages 52 à 56)

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Publié par Matthieu BOUCART -
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