27 janvier 2008 7 27 /01 /janvier /2008 15:04

Cher Miky,

Lorsque j’affirme que l'existence de Dieu peut être démontrée de manière certaine à partir de l’observation de l’univers au moyen d’une réflexion métaphysique, intellectuelle, rationnelle, qui explore le donné de la Création pour en inférer toutes les implications métaphysiques, tu m’opposes un article fleuve en trois parties dont le premier effort consiste à affirmer que j’ai tort de me poser la question de l’existence de l’univers, puisque cette question ne se pose pas ! Si la question ne se pose pas, alors en effet, toute ma démonstration tombe d’elle-même. Car chercher une solution à un problème qui ne se pose pas est une démarche qui n’a en soi rien de rationnel, et dont les résultats ne peuvent être qu’incertains voire fantaisistes… On n’enfonce pas des portes ouvertes.

Si maintenant l’on suppose que contrairement à ce que tu prétends, l’existence de l’univers pose problème à la raison humaine, alors du coup, c’est ta démonstration qui s’en trouve considérablement affaiblie, car elle repose tout entier (dans ton article) sur la prémisse selon laquelle l’univers ne pose à notre raison humaine aucune autre question que celles qui sont posées par les sciences positives. Si l’univers ne pose pas question, ou si toutes les questions posées par l’univers sont uniquement d’ordre physiques et non métaphysiques, alors toutes les énigmes non résolues observées à ce jour dans notre monde physique ne peuvent avoir leur explication ultime que dans la Nature elle-même : les OVNI, les maux de gorge, les vols par effraction (ce dont personne ne doute, pas même les croyants), mais aussi… les prétendus miracles et apparitions. Car il n’y a aucune raison de penser qu’il puisse y avoir une autre cause à cela. On peut le croire si l’on veut. Mais on n’a aucune bonne raison d’y croire, puisque le monde physique est la seule réalité connaissable par la raison.

Dans un commentaire récent, tu as tenu à préciser que la suffisance de l’univers n’était pas le pivôt de ta démonstration. Dont acte. Mais note bien que je n’ai jamais dit qu’il en s’agissait du « pivôt » ; j’ai dit qu’il en s’agissait de la « prémisse », du présupposé de départ. Et que toute la démonstration de ton article en découle (relis-le, si tu en doutes). Ce n’est peut-être pas le fond de la pensée, Miky, mais c’est le fond de ton article, et c’est à ton article que je réponds. Quoiqu’il en soit, ma réponse n’est pas si anachronique que cela, puisque tu m’écrivais encore dernièrement :
« j'ose espérer qu'à aucun moment dans ta démarche tu ne vas t'étonner au sujet des caractéristiques de l'univers... (car un étonnement impliquerait que tu prennes en considération ces satanées hypothèses a priori contrefactuelles dont tu n'as cure, selon tes propos...). » Hypothèses qui, je le rappelle à mes lecteurs, sont celles de l’inexistence de l’univers ou de l’existence d’un univers autre que le nôtre. Autrement dit pour toi, l’univers ne pose question que dans la mesure où l’on s’interroge a priori sur le point de savoir s’il aurait pu ne pas exister, ou s’il aurait pu exister autrement qu’il n’est. Il ne pose pas de question en lui-même, indépendamment de cela… Et pourquoi donc ? Parce que « ce qui est régulier, prévisible, normal, habituel, naturel, commun, ordinaire, etc. (…) n’a généralement pas besoin d’être expliqué. » Tel est ton leïtmoitiv, ton Crédo.

« Dans le cas des miracles et des expériences religieuses au moins, on peut assez facilement
[s’interroger]. Car en effet, ces phénomènes se définissent par contraste (flagrant !) avec le cours naturel des événements. Ces derniers vont donc fournir le cadre de la normalité à partir duquel miracles et expériences religieuses pourront être définis dans leur anormalité. Mais en est-il de même concernant l’univers dans sa totalité et dans toutes ses parties ? De quels critères disposons-nous pour affirmer que normalement, l’univers devrait être tel ou tel et non pas comme il est ? Notre univers est le seul que nous connaissons. Qu’il ait bien les propriétés qu’il a n’est donc pas forcément étonnant, objectivement parlant. »

D’où ton postulat de départ selon lequel q (q = le problème de départ devant faire l’objet de l’analyse rationnelle que tu appelles l’IME)
« doit être un fait qui sort de la normale, et requiert par conséquent une explication ». Car « on voit mal l’intérêt d’expliquer ce que toutes les théories prévoient » ; autrement dit : de faire de la métaphysique... La seule chose qui t’interroge, Miky, ce sont des questions d’ordre scientifiques. Pour toi, ce qui est scientifiquement expliqué ne pose plus de problème ; c’est une affaire classée, une énigme résolue. L’esprit peut se satisfaire de l’explication fournie, il peut s’en contenter ; cela lui suffit. Ce qui, seul, pose véritablement difficulté à la raison humaine, c’est ce qui n’est pas (encore) expliqué par la science.

Mais c’est ne pas tenir compte des limites de la démarche scientifique ! (limites intrinsèques à la science, et que la science s’impose à elle-même !) Et c’est considérer à l’instar des positivistes scientistes du XIXe siècle qu’il n’y a de connaissance valable que scientifique ; que celle-ci fournit à l’esprit humain une connaissance suffisante de la réalité ; et qu’en dehors de la connaissance scientifique, il n’y a pas de démarche rationnelle légitime, parce qu’il n’y a pas de question à se poser.

L’existence de l’univers pose-t-elle question à notre humaine raison ?
Dans ton article, tu réponds clairement NON. Eh bien moi, vois-tu, je réponds OUI, pour trois raisons : OUI, parce que l’homme se pose la question depuis la nuit des temps, et qu’il est dans sa nature de se la poser. OUI aussi, parce que de fait, elle nous est posée par un courant métaphysique issu de la tradition judéo-hébraïque (auquel il faut bien répondre). OUI enfin, parce que nous verrons dans un article ultérieur que l’univers physique, surtout depuis les grandes découvertes du siècle dernier, est en réalité moins « évident » qu’il n’y paraît...

Tout d’abord, l’homme, depuis la nuit des temps, s’interroge. Il s’interroge sur lui-même, sur le cosmos qui l’entoure, sur la Nature dans laquelle il vit, sur le sens de l’existence et sur l’au-delà. C’est dans sa nature même de se poser des questions, non seulement sur ce qui lui apparaît « anormal » au regard des critères de normalité qu’il a établi à partir de son expérience des choses, mais aussi sur le sens de ce qu’il vit habituellement et qui lui apparaît normal : pourquoi je vis, pourquoi je meurs ? Pourquoi je souffre ? Pourquoi cet univers ? Pourquoi l’amour ? Tout cela a-t-il un sens, ou bien rien n’a-t-il de sens ? Voilà bien des questions qui échappent à l’investigation scientifique mais qui se posent quand même à la raison humaine. Des questions que la science ne peut pas poser (par méthode : elle cesserait alors d’être science), mais auxquelles la raison humaine ne peut se dérober, puisque qu’il y va de la vie même de l’homme, de son existence sur la terre, tant il est vrai que l’on ne peut vivre de la même manière selon qu’il y a un Dieu ou qu’il n’y en a pas. Ces questions sont donc fondamentales pour l’homme ; elles sont existentielles, puisque sa vie personnelle toute entière se trouve engagée par la réponse qu’il voudra bien y apporter ; elles sont incontournables, parce que de leur résolution dépendent des choix de vie très concret dans l'existence quotidienne.

Pour défendre l’idée selon laquelle les questions métaphysiques ne se posent pas à l’esprit humain, tu prends l’exemple du coup de marteau sur les doigts. On sait, écris-tu, que se donner un coup de marteau sur les doigts provoque de la douleur. On le sait par expérience et par induction. Il n'y a donc pas lieu de se poser de questions particulières à ce sujet. De questions selon toi, il n’y aurait lieu de s’en poser que dans le cas très improbable où après t’être donné un coup de marteau sur les doigts, tu n’aurais ressentis aucune douleur.
« C’est là que cela aurait été étonnant, que je me serais posé la question « pourquoi ? », et que j’aurais passé en revue diverses hypothèses à la recherche de celle qui me fournirait la « meilleure explication ». » Le fait même d’éprouver de la douleur à la suite d’un coup de marteau sur les doigts ne pose pour toi aucun problème, dès lors que l'on connaît le mécanisme physique de la douleur. Pourtant, quoi que tu en dises Miky, ce fait même pose question à la raison humaine. La question de la douleur, de la souffrance interroge l’humanité depuis la nuit des temps, et de fait, depuis que l’homme est homme, il se pose la question de sa condition souffrante sur la terre : « pourquoi je souffre ? », « pourquoi je ressens de la douleur ? », « pourquoi je vais mourir un jour ? », « pourquoi le mal physique ? ». Non pas : « pourquoi je ne souffre pas lors même que je devrais souffrir ? » Mais bien plutôt : « Pourquoi je souffre ? » (comme si, au fond, l’homme pressentait intuitivement qu’il n’est pas fait pour la souffrance, que la souffrance n’est pas chose « normale » pour lui, qu’il est appelé à autre chose…). Que tu le veuilles ou non Miky, ces questions existent, elles se posent à chacun de nous, et la raison humaine se les pose depuis la nuit des temps. Il est donc un peu facile de chercher à les escamoter en affirmant contre toute évidence qu’elles ne se posent pas. L’humanité, elle, se les pose.

Je prends un autre exemple tiré de ton article. Ces fameux « critères de type A » ou critères de simplicité, d’unité et de cohérence. Evoquant la démarche de Copernic ayant présidée à la découverte de l’héliocentrisme, tu indiques qu’elle
« se basait sur un postulat indémontrable et qui pourrait être faux : la nature va au plus simple, au plus cohérent, au plus unitaire. Si ce principe n’est pas scientifique au sens strict, il faut reconnaître son caractère grandement intuitif. Il est un élément du réalisme scientifique. Et sur lui repose aussi l’affirmation de concepts non-empiriques comme : les forces, les quarks, etc. D’autres principes sont parfois utilisés pour choisir une théorie parmi plusieurs théories rivales : des critères esthétiques d’harmonie, de proportion et d’élégance, et même parfois des critères éthiques de maximalisation du bien dans l’univers… ».

Ces critères de type A, tu t’en sers surtout dans ton article pour déconsidérer
« des réalités surnaturelles, comme par exemple Dieu » (appelées, dans ton langage imagé et poétique, « critères de type B »), jugeant les premiers plus fondamentaux, plus indispensables, plus utiles à la recherche scientifique, plus contraignant même sur les données empiriques, plus intuitifs et consensuels que les seconds, et vérifiables de surcroît par l’expérience à la différence des seconds. Mais à aucun moment tu ne t’interroges sur la raison d’être de ces critères de type A ! La question se pose pourtant irrésistiblement à la raison humaine : d’où vient en effet qu’il y ait des principes « indémontrables » au « caractère grandement intuitif », ayant un « caractère contraignant sur les données empiriques » au point de devenir un « élément du réalisme scientifique » ? Curieusement, tu ne te poses pas la question. Car sans doute pour toi, la question ne se pose pas. Cela fait sans doute partie de ce qui est « régulier, prévisible, normal, habituel, naturel, commun, ordinaire » et qui n'a pas besoin d’explication. Pourtant la question se pose, objectivement parlant. Et de fait, l’homme se la pose depuis la nuit des temps. Depuis que l’homme est homme, il s’interroge sur ces principes transcendants qui régissent l’univers, sur cet ordre extraordinaire qui règne dans l’immensité du cosmos et dont il perçoit avec fascination la grandeur et la beauté ; il constate, émerveillé, dans la Nature, l’existence de lois – qu’il découvre ! – et de rouages intelligibles et complexes – ultra-complexes même, infiniment plus que ce qu’il parvient lui-même à élaborer avec son cerveau pourtant hyper-sophistiqué. Ce qui faisait dire au grand physicien Albert Einstein que « ce qu’il y a de plus incompréhensible dans l’Univers, c’est qu’il soit compréhensible. »

Il n’est donc pas juste d’affirmer que la réalité objective ordinaire ne pose pas question. Tu ne te la poses sans doute pas, Miky. Mais l’homme, lui, se la pose ; il se l’est toujours posée et il continuera toujours de se la poser. Parce qu’il est dans sa nature même de se la poser. L'homme est par essence un être métaphysique. Comme l’écrivait Mgr André-Mutien Léonard, évêque de Namur : « L’homme fait de la métaphysique – et il en fera toujours – parce qu’il est un animal métaphysique, parce qu’il est de la métaphysique en chair et en os. En effet, en tant qu’esprit, l’homme est essentiellement méta-physique, il est, très littéralement, « un être qui transgresse la nature ». N’est-il pas, comme l’a si bien vu Pascal, le roseau pensant, plus précieux que l’univers entier, car, quand bien même l’univers l’écraserait, l’homme le saurait tandis que l’univers lui-même en demeurerait ignorant ? » (« Les raisons de croire », Communio Fayard, 1987, p. 53).

L’homme est un être métaphysique, qui fait tout le temps de la métaphysique comme Jourdain faisait de la prose. Ainsi par exemple, quand il s’exprime par le langage, l’homme transforme du son (naturel) en sens (spirituel), surélevant ainsi les bruits physiques produits par sa gorge au niveau de la signification spirituelle et transcendante, cela, par l’action de son intelligence. Te rends-tu compte Miky que le fait même de parler est un acte métaphysique !
« Quel miracle quotidien que cette assomption de pauvres sons dans l’univers prestigieux du sens, du logos ! ».

L’homme ne peut donc pas ne pas faire de la métaphysique, c'est-à-dire s’interroger sur le réel objectif dont il a l’expérience courante.
Car il est fait POUR s’interroger sur l’être. Il est comme programmé pour cela. Par suite, renoncer à l’interrogation métaphysique reviendrait à mutiler l’homme de ce qu’il a de plus précieux en lui, je dirais même : de ce qu'il a de plus humain. Car comme l’écrivait récemment le Cardinal Christoph Schönborn dans un excellent petit ouvrage,
« la spécificité de l’homme [par rapport à l’animal] est sa « capacité d’objectivisation », c’est-à-dire son aptitude à dépasser des intérêts et de besoins vitaux, de se percevoir soi-même, de percevoir les autres en tant qu’eux-mêmes [de percevoir, ajouterais-je, l’univers qui l’environne en tant que tel]. Je ne fais pas qu’éprouver des sentiments ou des sensations, je suis aussi capable de prendre du recul, de les considérer « objectivement », de les « travailler ». Je ne suis pas englouti dans notre monde, je peux le transformer, le critiquer, et réfléchir sur [lui].

« Les chimpanzés et les humains ont le même génome,
poursuit l’archevêque de Vienne, mais aucun chimpanzé ne s’intéresse jamais à son génome. Son univers s’arrête à sa banane, à ses besoins, à sa tribu. L’homme, lui, fait des recherches sur son génome, et sur celui du chimpanzé. Il peut s’intéresser à sa parenté avec le chimpanzé, et l’étudier. Il a même la liberté de nier sa différence avec le chimpanzé. Cela, il ne le peut que parce qu’il est doté d’un esprit. Il est un être d’esprit, de Raison et de volonté ».

Il est donc erroné de croire que les seules questions qui se posent à l’esprit humain sont d’ordre physiques. Certes, ces questions se posent aussi et doivent être posées. Et l’on peut espérer trouver des réponses naturelles à ces questions. Mais il faut prendre un peu de recul. Si la science travaille sur un donné qui est le réel objectif, l’univers physique, jamais elle ne s’interroge sur l’existence même de ce donné – qui est pourtant l’objet de toutes ses attentions. Jamais elle ne se demande pourquoi ce donné existe, et pourquoi il existe tel qu’il est. Et elle a bien raison, cela dit, de ne pas se poser la question! Car ce n’est pas son rôle de se la poser. Son rôle est d’analyser le donné existant, point barre. En aucun cas, il ne lui revient de se demander pourquoi ce donné existe comme il existe. Cela ne signifie pas pour autant que la question ne se pose pas dans l’absolu. Cela signifie simplement qu’elle doit être prise en charge par une autre discipline rationnelle : celle-là même qu’on appelle la métaphysique (ou philosophie). L’interrogation métaphysique est d’autant plus légitime que la science n’a pas réponse à tout, et que l’homme n’est pas seulement un scientifique : il est aussi une personne qui vit, qui fait des choix, qui agit ; et qui agit selon sa raison. Il est donc inévitable pour lui de se poser la question du sens de ce qui existe, puisque s’y trouve impliquée la question même du sens de sa vie. Si l’homme veut pouvoir orienter sa vie selon les préceptes de sa raison (ainsi que le commande sa propre nature), il doit résoudre au préalable les questions qui se posent à elle et qui ne sont pas résolues (ni même traitées) par la science. Qu’on le veuille ou non, la question métaphysique de l’être de l’univers s’impose à l’esprit humain qui se trouve ainsi sommé de lui trouver une réponse : celle-là même qui satisfera le mieux sa nature de créature raisonnable.

La légitimité du questionnement sur l’univers étant dorénavant établie, il est temps maintenant d’entrer dans le vif du débat…

(à suivre…)

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Publié par Matthieu BOUCART -
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commentaires

M
Cher Miky,Si tu fais référence à ton premier commentaire, je dirais que ton raisonnement en soi n'est pas mauvais, mais que le présupposé que tu poses en amont en fausse irrémédiablement les résultats.Si tu appliques l'IME aux miracles, aux OVNIS ou aux maux de gorge en présupposant que l'Univers ne pose pas question et que Dieu n'est pas nécessaire, alors évidemment : tu n'auras aucune chance de trouver Dieu.Si tu appliques maintenant l'IME à l'univers lui-même sans préjugé aucun, alors tu verras que l'existence de Dieu (ou d'un Créateur Intelligent, si tu préfères) s'impose comme une évidence, au nom même des principes rationnels fondés sur l'expérience que tu retiens dans tes articles.Autrement dit, ce n'est pas tant ma méthode que tu n'aurais pas compris, que la tienne même qui pose problème dans la manière dont tu en fais application. Je vais donc tâcher de réorienter ton raisonnement en en respectant l'économie de fond pour te montrer que débarrassé de ses préjugés, il conduit à une parfaite démonstration de l'existence de Dieu.
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M
Cher Matthieu,J'attends ta réponse à mon commentaire, au fait...Amitiés,Miky
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M
Certes oui (pour la dernière remarque), c'est une erreur dûe à la précipitation...Sinon : même le fait de désigner ne m'apparaît pas forcément spirituel ou transcendant. Je n'ai ni le temps ni ne maîtrise suffisamment le sujet pour en faire un exposé, mais je te renvoie aux travaux de Pacherie ou Dretske. Putnam et Borge (chuis plus sûr que c'est le bon nom pour celui-là) aussi.NB : Ce n'est pas un argument d'autorité, ce sont des références où tu trouveras les arguments rationnels si ça t'intéresse, car je répète, pas le temps, pas la maîtrise.Miky traumatisé par Ti'hamo.... :)
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T
Mais (enfin, je ne sais pas, peut-être n'était-ce pas le sens de la remarque d'origine, mais c'est comme ça que je l'ai compris en tout cas), ce n'est pas le désigné qui est décrit comme "sprituel", mais "le fait de désigner", non? Si j'ai bien compris, il est bien entendu que la parole peut servir à désigner des réalités très matérielles (pour "amour", "amitié", "justice", c'est déjà moins sûr...), mais il me semble que c'est le fait d'associer une suite de sons à une de ces réalités, qui est décrit comme "spirituel", ou transcendant.  Effectivement, là, si un des êtres qu'on appelle, chez nous, "chien", est bien matériel, la suite de sons par lequel on le désigne, de même ; mais associer l'idée de cet être à cette suite de sons...(là où je comprends moins, c'est de parler de naturel/spirituel ; matériel/spirituel ne serait-il pas plus exact ?)
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M
Cher Matthieu,Avant de t'assomer tout de suite avec une pluie d'objections et contre-arguments, je voudrais être sûr de bien te comprendre. Ainsi, donc, tu serais assez d'accord avec ma critique, mais tu penses juste qu'elle n'est pas pertinente dans le cas présent car je me suis trompé sur la nature de la méthode que tu utilises, on peut dire ça ? Si (et lorsque) la théologie naturelle (ou la métaphysique naturelle, peu importe...) se donne (ou se donnait) pour tâche de résoudre un problème similaire à celui de l'enquèteur policier, du médecin, de l'archéologue face à un débris de poterie, etc. (les miracles, etc.) en invoquant une hypothèse expérimentalement invérifiable (Dieu), tu applaudirais des deux mains mes réfutations, seulement voilà, ce n'est pas ce genre de démarche qui est la tienne. Est-ce bien ce que je dois comprendre ?Maintenant, une petite critique :"Ainsi par exemple, quand il s’exprime par le langage, l’homme transforme du son (naturel) en sens (spirituel), surélevant ainsi les bruits physiques produits par sa gorge au niveau de la signification spirituelle et transcendante, cela, par l’action de son intelligence. Te rends-tu compte Miky que le fait même de parler est un acte métaphysique !"Je ne suis pas d'accord que la signification soit spirituelle. Elle est très physique et naturelle au contraire. Quel est par exemple la signification du mot "chien" ? Pas un chien idéal situé dans un monde platonicien, mais un ensemble d'occurences bien concrètes de chien. Prenons un exemple plus compliqué : le mot "amour". Sa signification est un ensemble de dispositions comportementales et d'activités psycho-physiologiques qui prennent lieu concrètement chez les gens. Mais l'opinion que tu exposes n'est pas inepte. La question de la signification est très intéressante et riche de controverses. A noter qu'un certain nombre d'auteurs chrétiens (Ti'hamo c'est une illustration, pas un appel à l'autorité. Merci) ont une conception plutôt naturaliste de la signification. Par exemple G.E.M. Anscombe.Bon, ça sera tout pour le moment, mais je reviendrai peut-être à la charge un peu plus tard ;-)Amicalement,Miky
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