Lorsque nous faisons défiler mentalement devant nous la seule image des évêques du monde entier, les tempéraments, les situations d’Eglise qu’ils représentent sont très différents. Mais ils ont tous en commun le fait d’être catholique, qui s’exprime dans la liturgie, dans d’autres formes de piété, dans des décisions morales fondamentales, dans des convictions marquantes.
Même si l’Eglise est devenue plus diverse, elle est pourtant dans son cœur même une Eglise qui s’exprime par sa profession de foi, et aussi, d’un point de vue très pratique, par le lien qui la rattache à Rome, c’est-à-dire à une identité de foi commune. Ainsi vivent côte à côte des mondes sans aucun doute très différents, mais dont l’unité est si forte, au-delà de ces grandes différences, que l’on peut à tout instant célébrer la messe ensemble, parler les uns avec les autres, et que l’on se comprend dans les concepts et éléments fondamentaux. Là, je crois, l’Eglise catholique apporte à l’humanité une contribution importante : elle maintient des univers aussi différents dans un consensus commun, et lance ainsi des ponts par-dessus les mondes.
Joseph Ratzinger, in « Le sel de la terre », Flammarion/Cerf, Paris, 1997.