16 novembre 2007 5 16 /11 /novembre /2007 11:08


Extraits du discours d’ouverture du Pape Benoît XVI au Congrès ecclésial du diocèse de Rome, le 5 juin 2006.


Chers frères et soeurs,

(…) Découvrir la beauté et la joie de la foi est un chemin que chaque nouvelle génération doit parcourir par elle-même, car dans la foi est mis en jeu ce que nous avons de plus personnel et de plus intime, notre coeur, notre intelligence, notre liberté, dans un rapport profondément personnel avec le Seigneur qui oeuvre en nous. Mais la foi est, de façon tout aussi radicale, un acte et une attitude communautaire, elle est le "nous croyons" de l'Eglise. La joie de la foi est donc une joie qui doit être partagée : comme l'affirme l'Apôtre Jean, "Ce que nous avons vu et entendu [le Verbe de la vie] nous vous l'annonçons, afin que vous aussi soyez en communion avec nous [...] Tout ceci nous vous l'écrivons pour que notre joie soit complète" (1 Jn 1, 3-4). C'est pourquoi éduquer les nouvelles générations à la foi est un devoir important et fondamental qui touche la communauté chrétienne tout entière.

Chers frères et soeurs, vous touchez du doigt combien ce devoir est devenu aujourd'hui particulièrement difficile sous de nombreux aspects, mais précisément pour cette raison d'autant plus important et plus que jamais urgent. Il est en effet possible d'identifier deux orientations fondamentales de l'actuelle culture sécularisée, clairement interdépendantes l'une de l'autre, qui poussent dans une direction opposée à celle de l'annonce chrétienne, et qui ne peuvent manquer d'avoir une répercussion sur les personnes qui sont en train de développer leurs propres orientations et choix de vie. L'une de celles-ci est l'agnosticisme qui jaillit lorsque l'intelligence humaine est réduite à une simple raison calculatrice et fonctionnelle, et qui tend à étouffer le sens religieux inscrit au plus profond de notre nature. L'autre est le processus de relativisme et de déracinement qui ronge les liens les plus sacrés et les sentiments les plus dignes de l'homme, avec pour résultat de rendre les personnes fragiles, et nos relations réciproques précaires et instables.

Précisément dans cette situation, nous avons tous besoin, et en particulier nos enfants, nos adolescents et nos jeunes ont besoin de vivre la foi comme une joie, de goûter la profonde sérénité qui naît de la rencontre avec le Seigneur (…). La source de la joie chrétienne est la certitude d'être aimés de Dieu, aimés personnellement par notre Créateur, par Celui qui tient entre ses mains l'univers tout entier et qui aime chacun de nous et toute la grande famille humaine d'un amour passionné et fidèle, un amour plus grand que nos infidélités et péchés, un amour qui pardonne (…). Jésus a déclaré être le "chemin" qui conduit au Père, outre la "vérité" et la "vie" (cf. Jn 14, 5-7). La question qui se pose est donc : comment nos enfants et nos jeunes peuvent-ils trouver en Lui, dans la pratique et dans leur existence, ce chemin de salut et de joie ? Telle est précisément la grande mission au service de laquelle l'Eglise existe, comme famille de Dieu et compagnie d'amis dans laquelle nous sommes introduits à travers le Baptême déjà en tant que petits enfants, et dans laquelle doivent croître notre foi et notre joie, ainsi que la certitude d'être aimés du Seigneur. Il est donc indispensable (…) que les nouvelles générations puissent faire l'expérience de l'Eglise comme d'une compagnie d'amis véritablement fiable, proche dans tous les moments et toutes les circonstances de la vie, que ceux-ci soient heureux et gratifiants, ou difficiles et sombres, une compagnie qui ne nous abandonnera pas même dans la mort, car elle porte en elle la promesse de l'éternité. A vous, chers enfants et jeunes de Rome, je voudrais vous demander de vous confier à votre tour à l'Eglise, de l'aimer et d'avoir confiance en elle, car en elle le Seigneur est présent, et parce qu'elle ne recherche rien d'autre que votre véritable bien.

(…) En particulier, les adolescents et les jeunes, qui ressentent fortement en eux le rappel de l'amour, ont besoin d'être libérés du préjugé commun selon lequel le christianisme, avec ses commandements et ses interdits, place trop d'obstacles à la joie de l'amour et en particulier empêche de goûter pleinement au bonheur que l'homme et la femme trouvent dans leur amour réciproque. Au contraire, la foi et l'éthique chrétienne ne veulent pas étouffer, mais rendre l'amour sain, fort et véritablement libre : tel est précisément le sens des dix Commandements, qui ne sont pas une série de "non", mais un grand "oui" à l'amour et à la vie. En effet, l'amour humain a besoin d'être purifié, de mûrir et également de se dépasser, pour pouvoir devenir pleinement humain, pour être le principe d'une joie véritable et durable, pour répondre ainsi à la demande d'éternité qu'il porte en lui et à laquelle on ne peut renoncer sans se trahir soi-même. Tel est le motif principal pour lequel l'amour entre l'homme et la femme ne se réalise pleinement que dans le mariage.
 



Lire le texte intégral du discours du Pape Benoît XVI

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Publié par Matthieu BOUCART -
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commentaires

M
Cher Miky,Le christianisme a toujours affirmé qu'il n'existe pas d'amour authentique sans liberté.Mais l'"amour libre" auquel tu fait référence a autant à voir avec l'amour et la liberté que naguère les "démocraties populaires" avec la démocratie et le peuple...
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M
"la foi et l'éthique chrétienne ne veulent pas étouffer, mais rendre l'amour sain, fort et véritablement libre "Le christianisme prêche donc l'amour libre ? En voilà une révélation ! :o)
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