11 novembre 2007 7 11 /11 /novembre /2007 12:29


Nous avons vu dans notre précédent article que le Seigneur Jésus a constitué son Eglise "sur" Pierre. L’Ecriture nous révèle également que Jésus-Christ lui-même est dans l’Eglise et que l’Eglise demeure en Lui (Jn 15. 1ss ; Ga 3. 28 ; Ep 4. 15-16 ; Ac 9.5) ; qu’elle est son prolongement dans l’histoire du monde, comme son propre Corps (cf. 1 Co 12. 12-13.27 ; Col 1. 18), et que c’est par elle, avec elle et en elle qu’Il demeure présent au monde, et poursuit son œuvre de rédemption universelle. Tout comme il n’existe qu’un seul Jésus-Christ, il n’y a qu’un seul Corps mystique du Christ : une seule et unique Eglise catholique et apostolique (cf. Lumen Gentium n°8).

L’Eglise catholique n’est donc pas une Eglise parmi d’autres. Elle est la communauté visible et spirituelle voulue et établie par Jésus-Christ sur la terre (cf. Lumen Gentium, n°8). Cette Eglise n’a jamais cessé d’exister au cours des siècles, et c’est en elle seule que demeurent tous les éléments institués par le Christ lui-même (cf. Unitatis Redintegratio, n° 3.2 ; 3.4 ; 3.5 ; 4.6).

La continuité historique entre l’Eglise fondée par Jésus-Christ et l’Eglise catholique romaine est assurée par la succession apostolique. Comme nous l'enseignait le Pape Benoît XVI : « La succession apostolique du ministère épiscopal est la voie qui garantit la transmission fidèle du témoignage apostolique. Ce que représentent les Apôtres dans la relation entre le Seigneur Jésus et l'Eglise des origines, est représenté de manière analogue par la succession ministérielle dans la relation entre l'Eglise des origines et l'Eglise actuelle. Il ne s'agit pas d'un simple enchaînement matériel ; c'est plutôt l'instrument historique dont se sert l'Esprit pour rendre présent le Seigneur Jésus, Chef de son peuple, à travers ceux qui sont ordonnés pour le ministère par l'imposition des mains et la prière des évêques. A travers la succession apostolique, c'est alors le Christ qui nous rejoint : dans la parole des Apôtres et de leurs successeurs, c'est Lui qui nous parle ; par leurs mains, c'est Lui qui agit dans les sacrements ; dans leur regard, c'est son regard qui nous enveloppe et nous fait sentir aimés, accueillis dans le coeur de Dieu. »

En dépit des divisions entre chrétiens et des déchirures de l’histoire, l’Eglise fondée par Jésus-Christ n’a donc pas disparu ; elle n’est pas une réalité en morceaux, ou un idéal qui ne sera atteint qu’à la fin des temps, lorsque les chrétiens seront de nouveau unis : elle « subsiste » intégralement dans l’Eglise catholique, communauté visible et spirituelle gouvernée par les Evêques, successeurs des Apôtres, qui sont en communion avec le Pape Benoît XVI, successeur de Saint Pierre.
 L’Eglise voulue par le Christ continue ainsi de fait à exister dans l’Eglise catholique : « la continuité de la subsistance comporte une substantielle identité d’essence entre l’Eglise du Christ et l’Eglise catholique » (cf. Congrégation pour la doctrine de la foi : « Le vrai visage et la nature de l’Eglise du Christ », in Osservato Romano, 11 juillet 2007). « Le Concile a [ainsi] voulu enseigner que l’Eglise de Jésus-Christ comme sujet concret dans ce monde peut être reconnue dans l’Eglise catholique ».

Par fidélité à son dessein de salut et à la promesse de Jésus faite à Pierre, Dieu a maintenu l’Eglise de son Fils dans l’Histoire, et celle-ci est entièrement présente dans l’Eglise catholique.

Cette « subsistance » de l’unique Eglise fondée par Jésus-Christ ne peut être reconnue en vérité qu’à la seule Eglise catholique, en laquelle l’Eglise du Christ existe pleinement dans sa singularité (ou sa « non multiplicabilité ») comme unique sujet dans la réalité historique.

Toutefois, si le Concile a renoncé à l’« est » de l’identification absolue – corpus christi est ecclesia Romana catholica – pour le remplacer par le verbe « subsistit in » d’acception plus large – Haec ecclesia subsistit in ecclesia catholica – c’est pour manifester que cette identification de l’Eglise du Christ avec l’Eglise catholique romaine n’implique nullement qu’en dehors de l’Eglise catholique, il n’y ait rien. Le Pape Jean-Paul II l’a redit avec force dans son Encyclique Ut Unum sint (n°13) : « En dehors des limites de la communauté catholique, il n'y pas un vide ecclésial. De nombreux éléments de grande valeur qui, dans l'Eglise catholique, s'intègrent dans la plénitude des moyens de salut et des dons de grâce qui font l'Eglise, se trouvent aussi dans les autres Communautés chrétiennes. »

Le verbe « subsister », finalement retenu par les Pères conciliaires, entend donc exprimer qu’en dehors des structures de l’Eglise Catholique romaine, dans les autres Eglises ou Communautés ecclésiales, se trouvent « de nombreux éléments de sanctification et de vérité » (Lumen Gentium, n°8). « Ces communautés ont ainsi sans aucun doute un caractère ecclésial et une valeur salvifique conséquente ». Ces Eglises et Communautés séparées « ne sont nullement dépourvue de signification et de valeur dans le mystère du salut. L’Esprit du Christ en effet ne refuse pas de se servir d’elles comme de moyens de salut » (cf. Unitatis redintegratio, n°3). Plus encore, l’Eglise catholique reconnaît que « tout ce qui est accompli par la grâce de l’Esprit Saint dans nos frères séparés peut contribuer à notre édification » (Decret sur l’œcuménisme, 4). Et le Pape Jean-Paul II reconnaissait qu’en « tant qu’Eglise catholique, nous avons conscience d’avoir reçu beaucoup du témoignage, des recherches et même de la manière dont ont été soulignés et vécus par les autres Eglises et Communautés ecclésiales certains biens communs aux chrétiens » (Ut Unum Sint, n° 87). Mais il convient de préciser que leur « force dérive de la plénitude de grâces et de vérité qui a été confié à l’Eglise catholique » (Unitatis redintegratio, n°3). Comme l'affirmait le Pape Pie XI à ce sujet : « Les parcelles détachées d’une roche aurifère sont aurifères elles-aussi ».

Pour autant, l’emploi de l’expression « subsistit in » ne signifie pas qu’il existerait en dehors de l’Eglise catholique d’autres « subsistances » de l’Unique Eglise du Christ ! Il n’existe, en rigueur de termes, qu’une seule et unique « subsistance » : l’Eglise Catholique romaine, en dehors de laquelle n’existent « que » des « elementa Ecclesiae », qui sont des éléments de la véritable Eglise, et qui tendent et conduisent vers l’Eglise catholique. Ces elementa Ecclesiae font de ces Eglises et Communautés de véritables réalités ecclésiales en lesquelles le Seigneur se plaît à répandre ses grâces, ce que l’Eglise catholique reconnaît bien volontiers ainsi que nous venons de le voir ; ils sont cependant insuffisants en eux-mêmes pour caractériser l’appartenance de ces Eglises et Communautés à l’Unique Eglise du Christ. Ces Eglises et Communautés restent affectées en effet par des « déficiences » majeures, des « manques » importants : ainsi en est-il des Eglises orthodoxes, qui ont la succession apostolique mais non pas la communion avec l’évêque de Rome ; ou encore des Communautés protestantes qui n’ont pas la succession apostolique (et donc toute la réalité du sacrement de l’Eucharistie), et ne sont pas davantage en communion avec le successeur de Pierre.

Comme le résumait fort bien le Pape Jean-Paul II : « les éléments [de l’Unique Eglise du Christ] déjà donnée existent, unis dans toute leur plénitude dans l’Eglise catholique, et sans cette plénitude dans les autres communautés » (Ut Unum Sint, n°14).

Le manque d’unité entre les chrétiens, qui est une blessure pour l’Eglise, ne s’analyse donc pas comme une altération ou une privation de son unité, mais comme un obstacle pour la réalisation plénière de son universalité dans l’Histoire. Bien que l’Eglise catholique ait la plénitude des moyens de salut, « les divisions entre chrétiens empêchent l’Eglise de réaliser la plénitude de catholicité qui lui est propre en ceux de ses fils qui, certes, lui appartiennent par le baptême, mais se trouvent séparés de sa pleine communion. Bien plus, pour l’Eglise elle-même, il devient plus difficile d’exprimer sous tous ses aspects la plénitude de la catholicité dans la réalité même de sa vie » (Unitatis redintegratio, n°4). C’est donc la plénitude de l’Eglise catholique, déjà actuelle, qui est appelée à croître dans les frères qui ne sont pas en pleine communion avec elle, mais aussi dans ses fils qui sont pécheurs, « jusqu’à ce que, dans la Jérusalem céleste, le Peuple de Dieu atteigne joyeux la totale plénitude de la gloire éternelle ».

Le dialogue œcuménique doit-il donc être compris comme la tentative d’envisager à terme le « retour » dans l’Eglise Catholique romaine des frères chrétiens égarés ? Eh bien,… pas du tout ! Ecoutons ce que nous enseigne le Pape Benoît XVI à ce sujet : « L’Eglise catholique a en vue d'atteindre la pleine unité visible des disciples de Jésus Christ selon la définition qu'en a donnée le Concile oecuménique Vatican II dans divers de ses documents. Cette unité, selon notre conviction, subsiste, premièrement dans l'Église catholique sans possibilité d'être perdue. L'Église en effet n'a pas totalement disparu du monde. Mais cette unité ne signifie pas pour autant ce que l'on pourrait appeler un oecuménisme du retour : c'est-à-dire être obligé de renier et de répudier sa propre histoire de foi. Absolument pas ! Cela ne signifie pas uniformité dans toutes les expressions de la théologie et de la spiritualité, dans les formes liturgiques et dans la discipline. Unité dans la multiplicité et multiplicité dans l'unité. Le dialogue [entre frères chrétiens doit être compris comme] un échange de dons, dans lequel les Églises et les Communautés ecclésiales peuvent apporter leurs propres trésors. Grâce à cet engagement le chemin peut continuer, pas après pas, jusque [au moment où] finalement, comme le dit la Lettre aux Éphésiens, nous arriverons « tous ensemble à l'unité dans la foi et la vraie connaissance du Fils de Dieu, à l'état de l'Homme parfait, à la plénitude de la stature du Christ » (Ep 4, 13). »

« Il est tout à fait évident,
poursuit le Saint Père, qu'un tel dialogue ne peut en définitive se développer que dans une atmosphère de spiritualité sincère et cohérente. Nous ne pouvons pas, par nos seules forces, « faire » l'unité. Nous pouvons seulement l'obtenir comme un don de l'Esprit Saint
. » (Cologne, 19 août 2005).

(à suivre…)
 

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Publié par Matthieu BOUCART -
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commentaires

M
Je te remercie Hervé de rappeler que je ne suis pas Dieu! J'ai parfois besoin de le ré-entendre... :-)
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E
D'une part, je ne suis pas né dans le protestantisme mais bien dans le catholicisme romain, ce qui fait de moi, si je ne me trompe pas, un apostatMais de toute façon,  en mentionant les chrétiens qui ne reconnaissent pas d'autres chrétiens comme chrétiens, je ne parlais pas des catholiques mais plutôt de certaines communautés protestantes. En revanche, je regrette effectivement le refus que l''Eglise catholique romaine oppose à la reconnaissance d'autres Eglises...
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H
Pour apporter un autre élément sur ce que l'Eglise Catholique pense des Chrétiens non membres de son Eglise, j'ai trouvé cette citation dans le Catéchisme officiel de 1992:"ceux qui naissent aujourd'hui dans des communautés issues de telles ruptures [donc les orthodoxes et protestants, note d'hervé] et qui vivent la foi au Christ, ne peuvent être accusés de péché de division, et l'Eglise Catholique les entoure de respect fraternel et de charité (..) Justifiés par la foi reçue au Baptême, incorporés au Christ, ils portent à juste titre le nom de chrétiens, et les fils de l'Eglise Catholique les reconnaissent à bon droit comme des frères dans le Seigneur "  (§818)Le pasteur Eric ne peut donc accuser les cathos de lui refuser le titre de chrétien ;-) A mon avis, Matthieu a "des éléments de la Vérité", mais seul Dieu est la Vérité, donc je ne serais pas aussi catégorique sur les profondes divisions entre chrétiens. Matthieu, pour répondre à ta question du n°14, je visais des traditionnalistes non lefebvristes qui refusent encore et toujours les avancées de Vatican II en matière d'oecuménisme. Pour éviter des disputes inutiles, je dirais pour finir que je souhaite une plus grande unité des chrétiens, qui se fera à l'aide de l'Esprit Saint et des petits pas de chacun.
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E
L'unique pain, c'est bien Jésus Christ, non ? Et non pas la manière dont nous le reconnaissons... Je maintiens donc que notre unité est en Christ, et que c'est central, essentiel. Et que nos divergences de vues ne sont qu'accidentelles (pour employer un langage aristotélicien qui vous est cher).Bref, pour répondre à votre question, Matthieu, quel que soit votre propre point de vue, en Jésus Christ, par Jésus Christ, je suis en pleine communion avec vous...
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M
L'antienne de la communion à la messe de ce jour était inspirée de 1 Co 10. 17 : "A nous tous, nous ne formons qu'un seul corps, puisqu'il n'y a qu'un seul pain, nous qui communions au même pain et à la même coupe".C'est donc la communion au même pain et à la même coupe qui nous constitue en un unique corps (cf. Commentaire n°20 ci-dessus). Car c'est l'Unique Pain qui fait notre unité. Loin d'être simplement subalterne, la question du partage de la table s'avère donc tout au contraire absolument centrale. Et nos divisions en la matière révèlent la profondeur de la rupture qui est survenue entre nous dans l'Histoire.
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E
Donc selon vous, Jésus ne prie pas pour que le monde entier le reconnaisse comme sauveur ?Quant au question de partager la même table, je pense qu'il est bon qu'elles aient été finalement résolues mais oui, elles étaient subalternes et n'empêchaient pas les chrétiens d'origine juive et les chrétiens d'origine païenne d'être membre d'un même corps. Exactement comme nos différence sont parfois néfastes (mais à mon avis moins que celles de l'époque) ne nous empêche pas d'être membres d'un même corps...Je crois avoir reconnu qu'il y avait des blessures à cette unité que nous trouvons en Jésus Christ (cf. le point 4 de mon commentaire précédent) Mais ce ne sont pas les différences ou les divergences qui sont un obstacles mais plutôt certaines attitudes de rejets ou de condamnations... Ceci dit, je ne crois pas une seconde que l'existence de différentes expressions de foi chrétienne soit la principale raison du manque de foi du monde...
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M
"Et si oui, alors pourquoi le monde ne croie-t-il pas?"Tout simplement pour toutes les bonnes raisons que j'évoque dans mon blog :-)
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M
Dans sa grande prière sacerdotale au chapitre 17 de l'évangile de Jean, Jésus prie bien pour l'unité des chrétiens : ceux qui lui sont contemporains, comme ceux à venir dans la suite des temps (dont vous et moi). Tel est le sens du "Je te prie pour ceux qui grâce à leur parole croiront en moi". Et si Jésus prie pour l'unité des chrétiens, c'est "pour que le monde croie" (Jn 17.21). Dans l'esprit, la pensée et le coeur du Seigneur, "l'unité du monde en Jésus-Christ" que vous évoquez est indissolublement liée à l'unité des chrétiens pour laquelle il prie si intensément à quelques heures de sa Passion. Il n'est donc pas superflu de s'interroger sur l'état de notre "unité" pour vérifier si celle-ci est bien conforme à ce qu'en attend le Seigneur. Sommes-nous aujourd'hui suffisamment unis pour considérer que notre unité est "faite et complète", ainsi que vous l'écriviez plus haut? Et si oui, alors pourquoi le monde ne croie-t-il pas?Vous évoquez les divisions profondes ayant opposé les premiers chrétiens : je vous rappelle que ces divisions, précisément, ont été jugées néfastes, et finalement abolies pour le motif que vous rappelez : "Vous êtes tous membres du même Corps". Pourtant, à vous suivre, ces questions de nourriture en commun et de partage de la même table étaient relativement subalternes, puisque seule importe la foi en Jésus-Christ...Que l'Eglise ait vocation à être témoin de Dieu, nous sommes bien d'accord. Mais le témoin, pour être authentiquement crédible, ne peut pas se contenter de proclamer avec de belle paroles la Vérité qu'il porte ; il doit être lui-même le signe visible (d'aucuns diraient le "sacrement") de cette Vérité. Ainsi, si vous proclamez que Dieu est Amour et que vous ne manifestez dans votre vie aucun signe de cet Amour que vous annoncez, comment voulez-vous que le monde vous croie?En priant pour que les chrétiens soient unis comme (j'insiste) le Père et lui sont unis, Jésus demande à son Père que l'unité des chrétiens dans le monde soit pour le monde le signe visible de l'unité qui règne de toute éternité au sein de l'indivisible Trinité d'Amour. Et Jésus nous révèle par là que c'est cette unité visible entre tous les chrétiens qui manifestera puissamment au monde la réalité de ce qu'est Dieu. Tous les hommes pourront alors le reconnaître pour ce qu'Il est et -aurais-je envie d'ajouter- seront semblables à Lui parce qu'ils le verront tel qu'Il est.
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E
1) Je crois que le Père, le Fils et l'Esprit Saint ont différentes fonction tout en étant un. Cela ne me gêne donc pas qu'il en soit de même pour les différentes Eglises, tant qu'elles se rappellent qu'elles sont une.2) Oui nos divisions sont superficielles si l'on garde à l'esprit que le plus important c'est Jésus Christ et non pas notre vision de l'Eglise. Ce qui nous rassemble est bien plus fort, bien plus profond et bien plus incroyable que ce qui nous sépare. Je rappelle souvent que notre accord sur un message aussi radical que "En Jésus Christ Dieu s'est fait homme pour le saut de l'humanité" est finalement plus surprenant que nos divergences sur des questions de théologie ou d'eccesiologie3) A mon avis, Jésus ne prie pas ici pour l'unité de l'Eglise mais pour celle du monde dans l'Eglise, la première phrase est claire : "Je ne te prie pas seulement pour eux, je te prie aussi pour ceux qui grâce à leur parole croiront en moi" (Jean XVII, 20). Bref, il ne s'agit pas ici de l'unité des chrétiens mais de l'unité du monde, une unité qui trouve sa source en Jésus Christ... Paul quant à lui rappelle aux chrétiens auxquels il s'adresse "Vous êtes tous membres d'un même corps" et leur divisions étaient bien plus profondes qu'entre catholiques et protestants (les chrétiens d'origine juive n'avait pas le droit de manger avec les chrétiens d'origine païenne)4) D'une part, pour moi l'Eglise a vocation à être témoin et non pas image de Dieu. Et très sincèrement si des chrétiens ne prétendaient pas que d'autres chrétiens ne sont pas chrétiens, si des Eglises ne prétendaient pas être la seule Eglise, je pense que ce témoignage dans la diversité serait un beau témoignage. C'est pourquoi je prie pour que les chrétiens reconnaissent rapidement qu'il leur est donné d'être tous membres d'un seul corps.
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M
"Que tous, ils soient un, comme toi Père tu es en moi, et moi en toi" (Jn 17. 21)Je ne suis pas sûr que l'unité au sens où vous la concevez ait quelque chose à voir avec l'unité qui règne au sein de la Trinité. Croyez-vous que le Père et le Fils aient une conception différente de l'Eglise universelle?"Que leur unité soit parfaite ; ainsi le monde saura que tu m'as envoyé, et que tu les as aimés comme tu m'as aimé." (Jn 17. 23)Croyez-vous que la situation actuelle de l'Eglise, au sens où vous la concevez, soit suffisante "pour que le monde croie"? Croyez-vous vraiment qu'il s'agisse d'un simple problème de "reconnaissance" de l'unité déjà existante? Nos divisions seraient elles à ce point superficielles?Jésus ne prie pas pour que nous "reconnaissions" notre unité, mais pour que "tous ils soient un" : "Père saint, garde mes disciples dans la fidélité à ton nom que tu m'as donné en partage, pour qu'ils soient un, comme nous-mêmes" (Jn 17.11)Croyez-vous que le christianisme aujourd'hui présente au monde une image fidèle de la Très Sainte Trinité?
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E
Dans ma précédente paroisse, j'avais coutume de dire au prêtre catholique lors de la semaine de l'unité : "Toi tu pries pour que l'unité vienne, moi je prie pour rendre grâce à Dieu de cette unité et pour que nous sachions toujours mieux la voir"Je ne recherche pas l'unité, je demande juste que les chrétiens sachent mieux la reconnaître...
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M
Si notre unité est "faite et complète", alors pourquoi la rechercher?
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E
En fait, pour ma part, comme la plupart des protestants, j'affirme que notre unité est déjà faite et complète en Jésus Christ...
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M
Je précise toutefois qu'à défaut de reniement, l'unité des chrétiens ne se fera qu'au prix de notre conversion à tous. Mais cela, vous le saviez déjà...
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M
Eh bien faisons confiance au Seigneur pour qu'il trouve un "truc" qui permettent à tous ceux qui confessent son nom de se retrouver unis ensemble dans la même Eglise, sans qu'ils aient à devoir se renier eux-mêmes. C'est du reste la conclusion de Benoît XVI dans l'article ci-dessus : "Nous ne pouvons pas, par nos seules forces, "faire" l'unité. Nous pouvons seulement l'obtenir comme don de l'Esprit Saint."
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E
Un dernier point, malgré ce qu'en dit Benoît XVI et l'exemple de Frère Roger, demander aux protestants de rejoindre une Eglise qui affirme la Tradition et le Magistère à égalité avec la Bible et qui se considère comme unique détentrice de la bonne interprétation des textes bibliques, c'est leur demander de se renier eux-même. Notre identité protestante ne réside pas dans notre histoire (si c'était le cas, je ne serais pas protestant, mais bien dans l'affirmation de certains principe dont le "A Dieu seul la Gloire", le "Sola scriptura" et  la liberté d'examen...
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E
Je conçois que dans votre esprit ce soit une vision pleine d'amour et d'espérance. Personnellement, c'est surtout une vision qui me conforte dans mon protestantisme et dans mon refus de voir dans un autre que Christ le ciment de notre unité... Ce qui est aussi une vision pleine d'amour et d'espérance...
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M
Cher Pasteur, il ne me viendrait pas à l'idée de vous dénier l'appellation de chrétien! La distinction que vous relevez entre "oecuménisme" et "dialogue inter-religieux" montre bien justement que l'Eglise Catholique envisage différemment le dialogue entre frères chrétiens séparés, et celui avec les personnes issues d'autres religions.Maintenant, peut-on être chrétien sans être dans l'Unique Eglise du Christ? Si l'on est d'accord avec ce qu'écrit Louis Bouyer (cf. Commentaire n°20), alors la réponse est indiscutablement positive. Mais comment concevoir alors demeurer authentiquement chrétien tout en étant détaché de l'Unique Eglise du Christ? (c'est là votre question). La parole de Pie XI citée dans l'article ci-dessus me paraît éclairante à ce sujet : "Les parcelles détachées d'une roche aurifère sont aurifères elles aussi". La nature aurifère de la parcelle détachée ne cesse donc pas du fait de son détachement. Mais cette nature aurifère est insuffisante en elle-même pour caractériser la parcelle comme faisant partie intégrante du tout que forme la roche. Il faudrait pour cela qu'elle se "greffe" à nouveau sur le rocher pour ne faire qu'un avec lui (je vous invite à relire le paragraphe de mon article qui suit immédiatement la citation de Pie XI). Entendez : il faudrait que le protestantisme retrouve d'une manière ou d'une autre le lien "avec la tradition vivante et la communion actuelle de tous les fidèles" comme l'écrit Louis Bouyer. Et cela semble possible, selon l'affirmation du Pape Benoît XVI lui-même et l'exemple de Frère Roger, sans qu'il soit nécessaire pour les protestants de se renier eux-mêmes. N'est-ce pas une vision pleine d'amour et d'espérance?
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E
Je suis tout à fait d'accord avec vous, il ne faut surtout pas occulter ces questions dans le dialogue oecuémnique sous prétexte qu'elles sont désagréable.Et c'est bien pour ça que je suis revenu à la charge avec cette question. Parce qu'à relire les deux commentaires auxquels vous renvoyez, il me semble que votre réponse exprimée crûment  esr "Non, il ne peut y avoir de vrai chrétien en dehors du corps du Christ qui est, sur terre, strictement restreint à l'Eglise catholique romaine et donc protestants et orthodoxes ne sont pas véritablement chrétiens"Je ne suis évidemment pas d'accord avec cette réponse mais elle me paraît finalement moins incohérente que celle des évêques, prêtres et fidèles catholiques romains avec qui j'ai abordé ce point...Mais pourquoi alors parler d'oecuménisme et non pas de dialogue inter-religieux ?
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M
Il me semble que je vous ai répondu cher Pasteur (Commentaires n°16 et 20). J'ai même pris la précaution de souligner les mots importants de la citation de Louis Bouyer pour que vous ne passiez pas à côté...Cela dit, j'ai bien conscience d'aborder là un sujet délicat pour nous deux, en mettant le doigt précisément sur ce qui nous divise. Ce sont là sans doute des choses délicates (et peu agréables) à évoquer, mais il me paraît important de ne pas les occulter, fut-ce dans le dialogue oecuménique (je dirais même : surtout dans le dialogue oecuménique). Maintenant, je vous rassure : nous aurons aussi à parler de ce qui nous rassemble, et de ce qu'il y a de plus positif dans le protestantisme (car il y a des choses positives! si, si!) Et Louis Bouyer, vous le verrez, nous y aidera (connaissez-vous cet auteur, venu du protestantisme?)
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E
C'est une bonne définition de l'ecclesiologie catholique romaine, mais ça ne répond toujours pas à ma question. Est-il possible qu'il y ait des chrétiens (au sens le plus fort du terme) en dehors de l'Eglise ?
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M
Pour développer ce que je disais un peu rapidement dans le Commentaire n°16, je voudrais citer un nouveau passage du livre de Louis Bouyer, "Le métier de théologien", publié en 1979 aux Editions France-Empire :"Une (...) conception fausse de l'Eglise doit être écartée, c'est celle selon laquelle l'Eglise se ferait à partir de petits groupes qui se découvriraient des traits communs qui les rapprocheraient. S'il est vrai que l'Eglise existe toujours localement, elle n'est réelle, elle n'est véritablement le Corps du Christ que là où ceux qui croient dans le Christ s'assemblent autour d'un ministre véritablement porteur de la succession apostolique, c'est-à-dire un évêque ou le coopérateur d'un évêque comme le sont les prêtres. L'Eglise se constitue par la célébration de l'Eucharistie, où l'on commence par se renouveler dans la foi en la Parole de Dieu et où l'on communie ensuite au sacrifice du Sauveur devenu réellement présent. Ainsi se forme l'Eglise locale qui rassemble un certain nombre d'hommes déterminés, mais où sont présents aussi invisiblement les saints de tous les temps et les fidèles de tous les lieux, et c'est dans la conscience de cette communion que ce rassemblement devient Eglise. Sans ce rattachement à la tradition vivante et à la communion actuelle de tous les fidèles, la communauté locale n'est rien car elle a perdue son lien au Christ par les voies que le Christ lui-même a voulues et sans lesquelles il n'y a pas d'Eglise".
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M
Au sens commun d'universel, si tu veux. Eux-mêmes le confessent ainsi, n'est-ce pas? Mais historiquement, le terme "catholique" est le nom propre de l'Eglise catholique romaine : "Si jamais tes voyages t'amènent dans des villes étrangères (...), ne demande pas tout simplement où est l'Eglise, mais où est l'Eglise catholique ; c'est là en effet le nom propre à cette sainte Eglise, qui est aussi notre mère à tous, qui est l'épouse de notre Seigneur, Jésus-Christ, le Fils seul engendré de Dieu" (Cyrille de Jérusalem, 315-387).Un peu plus tôt en Afrique, Cyprien de Carthage déclarait (vers 248) : "L'Eglise qui est catholique et une n'est pas coupée en morceaux ni divisée, mais réunie par le ciment des évêques qui se tiennent fermement l'un à l'autre".
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M
"Je me rends compte à te lire que mon article n’était pas tout à fait inutile, puisque l’Eglise n’a jamais considéré comme « catholique » (au sens historique du terme) que les fidèles de l’Eglise catholique"Donc les protestants... sont catholiques ! :o)
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M
Réponse au Commentaire n°14« Une partie des orthodoxes est aussi proche de l'Eglise du Christ que certains cathos qui ne sont pas toujours en communion avec le Pape. (ceux qui critiquent Vatican II et n'ont pas accepté les évolutions de l'Eglise ont-ils la plénitude de l'Eglise du Christ ??) » Cela dépend de qui tu veux parler cher Hervé. Des intégristes de Mgr Lefebvre ? Si tel est le cas, tu le sais aussi bien que moi : ils ne peuvent plus être considérés comme catholiques depuis leur malheureuse excommunication. A moins qu’il ne s’agisse de ceux qui dans l’Eglise ne partagent pas ton opinion sur les conséquences du Conciles ? (mais là, je suis taquin…) Dans ce cas, c’est moi, pour le coup, qui te trouverait excessif ! Car ainsi que tu le sais, la réception du Concile Vatican II a été particulièrement difficile, en raison d’une interprétation « moderniste » par trop prédominante ici ou là, qui a engendré une grande confusion sur le véritable sens du Concile. C’est en tout cas ce qu’affirmait le Pape Benoît XVI (dont tu m’accorderas qu’il est indiscutablement catholique !) à la Curie romaine le 22 décembre 2005 : http://totus-tuus.over-blog.com/article-6482281.html.« Par ailleurs, des baptisés protestants peuvent, comme le Frère Roger de Taizé, réconcilier leur foi avec la Tradition Catholique. Une preuve est le soutien de Taizé par les papes (qui ont autorisé la communauté à donner l'Eucharistie à tous les Frères, ceux-ci reconnaissant la Présence Réelle).  Pourtant Fr. Roger n'a jamais renié son appartenance à l'Eglise Réformée. » C’est la parfaite illustration de ce que disait le Pape aux JMJ de Cologne (voir article ci-dessus, in fine) ! Ce qui pourrait donner à l’expérience du regretté Frère Roger une dimension tout à fait… prophétique.Lire à ce sujet: http://www.culture-et-foi.com/nouvelles/articles/taize_frere_roger.htmhttp://www.la-croix.com/article/index.jsp?docId=2280120&rubId=4078« Je pense que nous n'avons pas le monopole de la catholicité » : je me rends compte à te lire que mon article n’était pas tout à fait inutile, puisque l’Eglise n’a jamais considéré comme « catholique » (au sens historique du terme) que les fidèles de l’Eglise catholique (ce qui n’enlève rien à ce qu’elle dit, par ailleurs, sur les « elementa Ecclesiae » qui peuvent exister dans les autres Eglises ou Communautés chrétiennes !)« et que le Seigneur n'abandonnera pas nos frères chrétiens, même hors de l'institution romaine. » Cela, j’en suis bien convaincu, cher Hervé. Tout comme j’espère de tout cœur qu’il n’abandonnera pas non plus les fidèles catholiques de son Eglise, et qu’il les prendra en pitié au Jour du Jugement, moi le premier…
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M
Parce que le Christ ne peut être divisé, il faut Le recevoir entièrement, de la manière dont Lui-même souhaite être reçu.
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E
non non, rasusrez vous les contradictions internes de l'Eglise soeur ne m'empêche pas de dormir.Parce qu'en effet, il y a pour moi contradiction entre dire que seule l'Eglise catholique romaine est l'Eglise du Christ et reconnaître qu'il y a des chrétiens non catholiques romains. En effet, si protestants et orthodoxes sont de vrais chrétiens et donc appartiennent bien au Christ (ce qui me semble ressortir et de votre article et des positions officielles de Vatican), cela signifie que le corps du Christ rassemble des gens qui ne sont pas membre de l'Eglise catholique romaine. Je comprendrai donc (sans approuver) que vous affirmiez que l'Eglise catholique est la plus proche du Christ. Mais je ne vois pas comment vous pouvez affirmer qu'elle est la seule. Ou alors, il faudrait dire que le corps du Christ est découpé en morceaux et qu'il n'y a aucun lien entre le Christ (la tête) et les membres séparés.... Christ est-il divisé ?
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H
  Matthieu,Je trouve que tu devrais nuancer tes positions. Une partie des orthodoxes est aussi proche de l'Eglise du Christ que certains cathos qui ne sont pas toujours en communion avec le Pape. (ceux qui critiquent Vatican II et n'ont pas accepté les évolutions de l'Eglise ont-ils la plénitude de l'Eglise du Christ ??)Par ailleurs, des baptisés protestants peuvent, comme le Frère Roger de Taizé, réconcilier leur foi avec la Tradition Catholique. Une preuve est le soutien de Taizé par les papes (qui ont autorisé la communauté à donner l'Eucharistie à tous les Frères, ceux-ci reconnaissant la Présence Réelle).  Pourtant Fr. Roger n'a jamais renié son appartenance à l'Eglise Réformée. Je pense que nous n'avons pas le monopole de la catholicité et que le Seigneur n'abandonnera pas nos frères chrétiens, même hors de l'institution romaine.
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M
Bigre! vous êtes bien matinal cher Pasteur. J'espère que ce n'est pas moi qui vous donne des insomnies... :-)"l'Eglise catholique romaine reconnaît le baptême donné dans l'Eglise réformée il me semble" En effet. Mais de même qu'il ne suffit pas de confesser Jésus-Christ pour être de son Eglise, de même (ainsi que je l'exprimais dans mon dernier commentaire), il ne suffit pas d'être baptisé. Il faut encore demeurer fidèle à son baptême, et à la profession de foi qu'elle implique. Ce qui n'est pas le cas des Réformateurs. Or, comme l'écrivait le Père Louis Bouyer : "les principes spirituels du protestantisme (...) ont jailli d'un ressourcement de la tradition catholique elle-même, mais par suite d'un accident historique, se sont trouvés développés dans un sens schismatique et ensuite hérétique, ce qui, d'ailleurs les a dévitalisés. Seule une réintégration à la tradition vivante de l'Eglise peut assurer un épanouissement de ce que les Réformateurs avaient entrevu de plus positif. C'est là pour moi le véritable oecuménisme : réconcilier en profondeur les principes protestants avec l'Eglise catholique qui seule peur leur rendre leur orientation primitive foncièrement positive en les vivant dans la Tradition redécouverte dans sa plénitude par la liturgie, une action liturgique vécue à la lumière des Pères et du Nouveau Testament".Concernant les Eglises orthodoxes, elles ont en effet de vrais sacrements en vertu de la succession apostolique qu'elles ont gardée : le Sacerdoce et l'Eucharistie, qui les unissent intimement à l'Eglise catholique romaine. A ce titre, elles sont considérées comme de véritables Eglises particulières et locales, et par suite, comme de véritables Eglises soeurs des Eglises particulières catholiques. Toutefois, "étant donné que la communion avec l'Eglise catholique, dont le Chef visible est l'Evêque de Rome et Successeur de Pierre, n'est pas un complément externe à l'Eglise particulière, mais un de ses principes constitutifs internes, la condition d'Eglise particulière dont jouissent ces vénérables Communautés chrétiennes souffre d'une déficience" (CDF, Lettre Communionis notio, 17.3)
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E
Alors là, je suis de plus en plus étonné : l'Eglise catholique romaine reconnaît le baptême donné dans l'Eglise réformée il me semble.De plus votre argument sur l'histoire (qui est partiellement faux : le nom de Réforme indique bien que les réformateurs ne remettaient pas en question 15 siècles d'histoire mais une dérive s'étant progressivement instituée au cours des siècles) devrait dès lors vous faire reconnaître que l'Eglise orthodoxe est pleinement l'Eglise (à mon sens , elle peut même se targuer d'une certaine antéiorité) et que donc l'Eglise catholique romaine ne devrait pas prétendre représenter à elle seule l'Eglise du Christ.Enfin, vous ne répondez pas vraiment à ma question. Si j'ai bien compris votre article, l'Eglise catholique reconnaît que la foi des autres chrétiens est réelle, il existe donc, selon elle, des chrétiens qui ne font pas partie du corps du Christ.... Pour ma part, ça ressemble un peu à un oeil qui dirait à une main : "tu n'es pas un oeil donc tu ne fais pas partie du corps..." Et pour moi, elle est là, la blessure de l'Eglise unique...
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M
Point du tout, cher Pasteur! Simplement, je rappellerai au partisan de la Sola Scriptura que vous êtes que nulle part dans l'Ecriture il n'est écrit qu'il suffit de confesser Jésus-Christ comme Seigneur et Sauveur pour appartenir à l'Eglise. On peut même lire dans l'Evangile de Saint Marc que "celui qui croira et sera baptisé sera sauvé" (Mc 16. 16). Et dans l'Evangile de Matthieu, Jésus ne se contente pas de dire aux Apôtres : "Allez donc! De toutes les nations faites des disciples". Il ajoute "et baptisez-les au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit" (Mt 28.20). Autrement dit, c'est le baptême qui concrétise notre entrée dans l'Unique Eglise du Christ. Et le baptême nous engage à conserver intacte la profession de foi de l'Eglise, telle qu'elle est enseignée depuis plus de 2000 ans, et affinée Concile après Concile sous la conduite efficace du Saint Esprit. C'est avec cette Tradition séculaire qu'ont entendu rompre les Réformateurs. C'est un drame pour eux et pour toute l'Eglise.A titre personnel, je pourrais adhérer à votre vision de l'Eglise si le protestantisme était né dans les premiers siècles de l'Histoire de l'Eglise, comme une branche alternative au catholicisme. Mais la Réforme est apparue au XVIe siècle, et a entendu remettre en cause brutalement et sans discernement 15 siècles d'Histoire commune. C'est donc fondamentalement la foi en Jésus-Christ qui me fait adhérer résolument à l'Eglise Catholique romaine. Car ma foi m'enseigne que le Saint Esprit est descendu sur les Apôtres le jour de la Pentecôte il y a un peu plus de 2000 ans, et non sur Luther, Calvin ou Zwingli au XVIe siècle.
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E
Donc faire la volonté du Père, selon vous, c'est reconnaître l'Eglise Romaine.... Bel exemple d'idolâtrie...PLus sérieusement, la question était donc à ce point embarassante ?
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M
Ah! Yves, j'en profite pour répondre à ta question sur la citation de Pie XI. Elle est reprise dans l'Introduction générale de la Nouvelle Histoire de l'Eglise publiée en 1963 aux éditions du Seuil (I- "Des origines à St Grégoire le Grand", par Jean Daniélou et Henri Marrou), page 21. Malheureusement, Roger Aubert, l'auteur de cette introduction, ne cite pas sa source.
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Y
 je suis plié 
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M
C'est donc que vous ne l'avez pas correctement interprétée! ;-)
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E
J'espère que c'est  de l'humour (mais ma question était sérieuse quoique courte). Sinon, je trouve cette réponse décevante (ce veste n'a absolument rien à voir avec l'Eglise) et en complète contradiction avec la fraternité affichée de votre article...
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M
"Il ne suffit pas de me dire Seigneur! Seigneur! dit Jésus, mais il faut faire la volonté de mon Père qui est aux cieux" (Mt. 7. 21)
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E
et pas tous ceux qui confessent Jésus Christ comme seigneur et sauveur ?
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M
"nous rappelons qu'un corps mystique ne peut pas se confondre avec une institution humaine..."Vous avez tout à fait raison, cher Pasteur! Le Corps mystique du Christ ne se limite pas à la seule institution catholique romaine (l'Eglise militante).  L'Unique Eglise du Christ comprend également tous les saints du Ciel (l'Eglise triomphante) et toutes les âmes du Purgatoire (l'Eglise souffrante).Cf. http://oasis1.over-blog.com/article-3445549.html (lire le 5e article : L'Eglise est un iceberg)
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E
Le fait qu'il n'y ait qu'une seule Eglise corps mystique du Christ (ce qu'aucun protestant ne nie) ne prouve absolument pas que ce corps soit l'Eglise catholique romaine. Bien au contraire, nous rappelons qu'un coprs mystique ne peut pas se confondre avec une instituion humaine...Je vous rappelle que l'Eglise orthodoxe peut prétendre autant que l'Eglise catholique romaine, être dans le prolongement direct de l'Eglise naissante...Bref, je continue à croire que l'Eglise catholique, corps du Christ est constituée par toutes les Eglises (catholique romaine, orthodoxe, protestantes) et sans doute même au-delà...
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Y
Merci Matthieu pour ce post ! Je n'arrive pas à retrouver la "source" originale de la citation de Pie XI : "Les parcelles détachés d'une roche...". Peut-être pourrais-tu m'aider ? 
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