7 octobre 2007 7 07 /10 /octobre /2007 12:14


2. La seconde objection de Miky au sujet de la théologie naturelle est la suivante : quand bien même serait-elle débarrassée de tout préjugé concernant Dieu, de tout
a priori en faveur de son existence, ses conclusions ne sont pas convaincantes. Or, selon Miky : « Si Dieu existe et qu'il est tout-puissant, il peut, s'il veut que je crois en lui, faire en sorte que j'y crois. Puisque je ne crois pas en lui, c'est donc, ou bien qu'il ne souhaite pas particulièrement que je crois en lui, ou bien qu'il n'est pas tout-puissant. Le Dieu en lequel tu crois étant tout-puissant, alors s'il existe, il ne tient pas particulièrement à ce que je crois en lui. Tu vas me dire : "Oui mais Dieu respecte notre liberté". Cela n'a rien à voir. La vérité doit s'imposer à partir du moment où l'on applique la méthode adéquate pour la trouver et qu'elle est accessible. On n'a pas le choix d'y croire ou de ne pas y croire. Je n'ai pas le choix de croire que la Terre est plate, car cela s'impose à moi qu'elle est ronde. (…) [Si les arguments de la théologie naturelle] ne sont pas absolument convaincants et sont sujets à discussion, cela voudra dire que la démonstration en question n'en sera pas une. La vérité du théorème de Pythagore peut être démontrée. Cela veut dire qu'une fois vérifié que le raisonnement est correct, il n'y a plus matière à discussion. L'affaire est close. Connais-tu des religions en géométrie ? Non, bien sûr. Si les arguments de théologie naturelle sont encore discutés aujourd'hui, c'est que précisément, ils ne démontrent rien du tout... Vas-tu enfin l'admettre ? » (Cf. le fil de discussion de l'article "L'impuissance à accueillir la vérité est la maladie de la raison", commentaire n°11 et suivants).

Prenant pour exemple son cas personnel, Miky nous dit que « émotionnellement, je serais plutôt porté à croire, mais intellectuellement, aucun de tes arguments ne me satisfait. Donc j'en conclus qu'il n'y a pas de tels arguments objectifs et rationnels, et donc que Dieu, s'il existe, préserve à 100% ma liberté de croire. Mais cela veut dire aussi que la théologie naturelle est vaine. »

A ceci, je répondrais tout d’abord
que : OUI, Dieu nous laisse libre de croire en son existence ou pas.

Comme disait RV au sujet de la résurrection du Christ (mais le raisonnement peut tout à fait être transposé à l’existence de Dieu) : « Je pense qu'il est peut-être un peu maladroit de chercher absolument une preuve irréfutable de la résurrection de Jésus car Dieu travaille surtout dans la discrétion. Autrement dit, il laisse une place à ta liberté (de croire ou de ne pas croire). Si Dieu voulait absolument convaincre les hommes de la résurrection de son Fils, cela lui serait très simple. Il suffirait qu'il fasse entendre sa voix, du haut du ciel, et qu'il dise très fort : "C'est Dieu qui vous parle. Je voudrais dire à tous les hommes de tous les pays que Jésus est vraiment ressuscité. Le catholicisme n'est pas une supercherie". Il pourrait faire cela (puisqu'il peut tout). S'il ne le fait pas, c'est parce qu'il s'y prend autrement avec nous. Il laisse des signes suffisamment clairs pour que notre foi repose sur des bases solides, mais suffisamment discrets pour que personne ne puisse dire : "Je suis obligé (forcé, au sens négatif du terme) de croire. Il n'y a aucune place pour la réflexion et le cheminement personnel. La preuve s'impose à nous". Oui, voilà, je pense que c'est peut-être là l'explication : Dieu ne laisse pas de preuve qui s'impose (au sens négatif du terme) à l'homme. » (Le mystère Jésus, commentaire n°12).

Le Père François Varillon, grand théologien du siècle passé, n'écrivait pas autre chose :

"Dieu seul respecte absolument la liberté de l'homme. Il la crée : ce n'est pas pour la pétrifier ou la violer. C'est pourquoi jamais il ne crie ni n'impose. Il suggère, il propose, il invite. Il ne dit pas "Je veux", mais "Si tu veux..." Des expressions comme "commandements de Dieu", "volonté de Dieu" doivent être critiquées, comprises selon l'amour. Dieu ne reproche pas : il abandonne ce soin à notre conscience.
"Il est plus grand que notre coeur" (1 Jn 3. 20). Il reste caché pour n'être pas irrésistible ; son invisibilité est pudeur. Il ne veut pas que nous puissions le "prouver" de telle manière que notre raison soit contrainte. L'indiscrétion, incompatible avec la majesté, signifierait une extension de l'amour de soi : cela même que finalement nous discernons à la racine de nos impérialismes et de nos cléricalismes." (François Varillon, L'humilité de Dieu, Le Centurion 1974, page 91).

Tu ne vas pas t’en tirer comme ça ! me réplique alors Miky. Car « Je ne vois pas comment tu peux concilier les deux. A la fois dire que la métaphysique nous apporte des vraies certitudes quant à l'existence de Dieu, et en même temps affirmer que Dieu nous laisse libre de croire. C'est vouloir concilier la chèvre et le chou. Et que dire de la théologie naturelle ! Elle va contre les desseins de Dieu de préserver notre liberté de croire, puisque son but et de fournir des bonnes raisons de croire en Dieu... »

Sur la théologie naturelle, je renvoie à ce que j'écrivais la semaine dernière à ce sujet : à savoir que son but est de fournir des raisons de croire… aux croyants qui ont choisi librement, par la grâce de Dieu, de croire en Lui.

Sur la métaphysique, je dirais : OUI, elle nous apporte de vraies certitudes. Mais… il est vrai aussi que les vérités métaphysiques n'ont pas la même force contraignante que les vérités dans l'ordre physique.

D'où vient que les vérités métaphysiques n'aient pas la même force de persuasion que les vérités dans l'ordre physique?

Claude Tresmontant, un autre théologien du siècle passé, nous éclaire à ce sujet :

"L'humanité est travaillée par des passions si violentes qu'elle ne parvient pas à s'élever d'une manière unanime jusqu'à la considération du bien commun, et la soumission à ses exigences (...).

"Il est peut-être aisé de se mettre d'accord sur le fait que deux et deux font quatre, car cela nous est indifférent. Mais dès que les intérêts humains entrent en jeu, les passions se mêlent, comme on sait, à la recherche de la vérité.
Cela est vrai en science comme en politique et en philosophie.

"En science, les intérêts sont plus subtils. Mais l'histoire des sciences, l'histoire de la physique, de la biologie, de la médecine, montre que les passions jouent un rôle considérable dès lors qu'une découverte nouvelle, une théorie révolutionnaire, vient mettre en question un acquis, un enseignement reçu, des structures mentales habituelles, une vérité que l'on croyait inébranlable. Chaque découverte importante a provoqué, on le sait, une résistance violente de la part des docteurs de la Loi ancienne, aussi bien en physique qu'en astronomie, en chimie, en biologie, en médecine, en psychologie...

"En philosophie, les problèmes soulevés engagent tout l'homme. Les conclusions auxquelles on aboutira comportent des conséquences pratiques, concrètes. Elles seront susceptibles d'exiger des transformations dans la vie même du philosophe qui sera conduit à les reconnaître pour vraies.
Comment s'étonner dans ces conditions que les passions, les préférences secrètes, les hostilités inavouées, jouent un rôle dans la conduite du raisonnement, dans le choix des éclairages, dans l'appréciation des arguments?" (Claude Tresmontant, Comment se pose aujourd’hui le problème de l’existence de Dieu, Editions du Seuil, Livre de Vie, 1966, page 65).

Miky n’ayant pas jugé pertinente la référence à Claude Tresmontant, en raison de la sympathie suspecte que lui porte un Blogueur fantaisiste, je me permets de relever cette citation de Karl Jaspers, philosophe existentialiste allemand, qui reprend en substance la même idée :
« Que contrairement aux sciences, la philosophie sous toutes ses formes doive se passer du consensus unanime, voilà qui doit résider dans sa nature même. Ce que l’on cherche à conquérir en elle, ce n’est pas une certitude scientifique, la même pour tout entendement ; il s’agit d’un examen critique au succès duquel l’homme participe de tout son être. Les connaissances scientifiques concernent des objets particuliers et ne sont nullement nécessaires à chacun. En philosophie, il y va de la totalité de l’être, qui importe à l’homme comme tel ; il y va d’une vérité qui, là où elle brille, atteint l’homme plus profondément que n’importe quel savoir scientifique » (Karl Jaspers, Introduction à la philosophie, Librairie Plon, 10/18, 1981, page 6).

Ce caractère non contraignant de la démonstration n’est donc pas propre à la question de l’existence de Dieu. Elle s’étend en vérité à toutes les grandes questions de l’existence humaine.

Ainsi en est-il par exemple de l'Amour.

L'Amour existe-t-il? Oui, on le voit bien, on en fait soi-même l'expérience. Mais voilà : certains n'y croient pas... L'existence de l'Amour peut être démontrée de manière rationnelle à partir de la réalité objective (les mariages, les témoignages de ceux qui en vivent...), mais les arguments invoqués ne seront jamais absolument convaincants pour qui n’en aura pas fait soi-même l’expérience, et toujours sujets à discussion (à partir du chiffre des divorces, des témoignages contraires...).

Si on ne croit pas en l'amour, et que l’on rechigne de surcroît à en faire soi-même l'expérience, alors les choses se compliqueront quasi-irrémédiablement : on se donnera peu de chances de pouvoir un jour le rencontrer...

Eh bien, ainsi en est-il de l’existence de Dieu ! La démonstration reste objectivement convaincante, et suffit à donner de vraies certitudes (j'y renvoie mes lecteurs : http://totus-tuus.over-blog.com/article-7006879.html), mais elle n’est pas contraignante à la manière des vérités scientifiques rappelées par Miky
.

Ell
e est édifiante, mais non contraignante.

Comme pour l’Amour, elle emportera définitivement la conviction lorsqu’elle se trouvera confirmée par l’expérience personnelle.

« D'où je dois en déduire que la seule manière d'avoir la preuve de l'existence de Dieu est de le rencontrer soi-même. »
rétorque Miky.

Pas tout à fait : à moins d’une intervention divine fulgurante à la Saint Paul (toujours possible : Dieu est souverainement libre de se révéler aux hommes comme Il veut), ce sont bien plutôt en général les preuves de l’existence de Dieu qui vont nous conduire à tenter l’expérience de la foi, à rechercher la rencontre avec Dieu : pour tenter une expérience en effet, il faut avoir de bonnes raisons de la tenter. Mais c’est la seule expérience qui validera ces preuves en dernier ressort, et qui nous en révèlera toute la valeur ; c’est elle en définitive qui aura le dernier mot. Mais qu’y a-t-il d’étonnant à cela ? N’en est-il pas de même dans le domaine scientifique ?

En conclusion : Dieu, dans sa grande Sagesse nous donne les moyens de croire avec certitude en son existence, mais il ne nous y contraint pas ; là est son génie : de pouvoir nous communiquer une vraie certitude, sans que cette certitude nous écrase et ne s’impose à nous de l’extérieur avec la même force contraignante qu’une démonstration mathématique. Oui, c’est le génie de Dieu d’avoir permis qu’il en soit ainsi ; je dirais même plus : cela seul est digne de Lui.

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Publié par Matthieu BOUCART -
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commentaires

M
Cher Miky,« En me demandant de tenter sérieusement l'expérience de la foi parce qu'elle propose un espoir, un salut, la vie éternelle, que l'agnosticisme ne propose pas, c'est un peu comme si quelqu'un voulait me convaincre de tenter sérieusement la lecture d'un traité en 12 tomes de 1200 pages chacun s'employant à démontrer que l'on peut s'envoler en faisant des battements de bras suffisamment vigoureux, pour la seule raison que cette perspective est éminemment plus belle, morale et poétique que le "on-ne-peut-pas-voler-en-battant-des-bras"-isme :-) »Sauf qu’il y a des raisons de croire en l’existence Dieu, et en la vérité du monothéisme, du christianisme et du catholicisme (ainsi que je suis en train de le développer dans ma réponse à Christophe), tandis qu’il n’y en a absolument pas de croire « que l'on peut s'envoler en faisant des battements de bras suffisamment vigoureux » ! C’est du même niveau que la croyance en la « licorne rose » si tu veux.« Même si je n'exclus pas a priori l'existence d'une transcendance, je trouve que la doctrine catholique est quelque peu bancale et bricolée, ce qui me paraît indigne d'un système métaphysique et moral digne de ce nom, dont les principes doivent êtres clairs, distincts, universels, intemporels, et peu nombreux. Or, si l'on prend en exemple le salut justement : l'Eglise nous dit que la foi en Christ est indispensable au salut, sauf que pas toujours : les juifs, musulmans, etc. s'ils se sont bien conduits, peuvent être sauvés quand mêmes. L'Eglise nous dit que Dieu va tenir compte de nos actions. Sauf que tout le monde n'a pas les mêmes conditions de départ. Certains vivent jusqu'à 120 ans et peuvent commettre un pêché mortel non réparé à 119 ans. D'autres meurent en bas âge ou ne naissent même pas, etc. Bref, c'est la pagaille, le flou artistique et l'iniquité la plus totale. »J’avoue ne pas bien comprendre ton objection. Je suis juriste, et d’une manière générale, on se satisfait plutôt de la justice humaine lorsqu’elle tient compte précisément de la personne qui est jugée, de son passé, de son histoire particulière, de ses potentialités propres… Chacun est unique. On considère donc – et à juste titre – que la justice est vraiment humaine lorsqu’elle parvient à individualiser la peine pénale. Pourquoi Dieu, qui est infiniment plus Juste que toutes nos justices humaines, ne tiendrait-il pas compte, Lui qui nous connaît mieux que nous-mêmes, de ce que nous sommes, chacun personnellement ? En quoi serait-ce « inique » ?
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M
Cher Matthieu,En me demandant de tenter sérieusement l'expérience de la foi parce qu'elle propose un espoir, un salut, la vie éternelle, que l'agnosticisme ne propose pas, c'est un peu comme si quelqu'un voulait me convaincre de tenter sérieusement la lecture d'un traité en 12 tomes de 1200 pages chacun s'employant à démontrer que l'on peut s'envoler en faisant des battements de bras suffisamment vigoureux, pour la seule raison que cette perspective est éminemment plus belle, morale et poétique que le "on-ne-peut-pas-voler-en-battant-des-bras"-isme :-)Même si je n'exclus pas a priori l'existence d'une transcendance, je trouve que la doctrine catholique est quelque peu bancale et bricolée, ce qui me paraît indigne d'un système métaphysique et moral digne de ce nom, dont les principes doivent êtres clairs, distincts, universels, intemporels, et peu nombreux. Or, si l'on prend en exemple le salut justement : l'Eglise nous dit que la foi en Christ est indispensable au salut, sauf que pas toujours : les juifs, musulmans, etc. s'ils se sont bien conduits, peuvent être sauvés quand mêmes. L'Eglise nous dit que Dieu va tenir compte de nos actions. Sauf que tout le monde n'a pas les mêmes conditions de départ. Certains vivent jusqu'à 120 ans et peuvent commettre un pêché mortel non réparé à 119 ans. D'autres meurent en bas âge ou ne naissent même pas, etc. Bref, c'est la pagaille, le flou artistique et l'iniquité la plus totale.Pour tes deux questions :- Concernant mes échanges avec Héron Mélomane, il faudrait que j'ai son autorisation ;- Pour mes échanges sur le forum de la Cité Catholique, je t'invite à t'y rendre directement : http://www.cite-catholique.orgAmicalement,Miky
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M
Cher Miky,Je voudrais revenir sur ton premier commentaire. Pour te dire d'abord que ce serait sympa que tu publies sur ton Blog ces divers échanges que tu as pu avoir sur le forum que tu cites. De même, je crois savoir que tu as entretenus de passionnants échanges avec Héron le mélomane (François) durant l'été. Aurons-nous la joie un jour d'en connaître la teneur?Ensuite, parodiant avec esprit la position exprimée dans mon article, tu déclares en substance que l'agnosticisme est une option philosophique qui conduit à de vraies certitudes ; que celles-ci ne sont certes pas contraignantes à la manière des vérités scientifiques, mais qu'il est possible d'en vérifier la réalité en en faisant l'expérience personnelle. Et de m'inviter ainsi à tenter cette expérience... 1 partout, la balle au centre en somme!C'est là que je ne trouve pas ton attitude très rationnelle à la vérité. Car la raison de l'homme, me semble-t-il, est ainsi faite qu'elle conduit naturellement celui-ci à rechercher ce qu'il y a de meilleur pour lui. C'est ce que disait Aristote : "pourquoi notre philosophe se met-il en route vers Mégare, au lieu de rester chez lui et de penser seulement qu’il y va ? Pourquoi, s’il rencontre un puits ou un précipice, ne s’y dirige-t-il pas, mais pourquoi le voyons-nous au contraire l’éviter comme s’il pensait qu’il n’est pas bon et mauvais d’y tomber ? Il est clair qu’il estime que telle chose est meilleure et telle autre est pire" (Meta. IV, 4, 1008b 10-30). Or, la foi chrétienne offre à l'humanité une doctrine de Salut qui assure aux hommes la victoire définitive de l'Amour sur la Haine, du Bien sur le Mal, de la Vie sur la mort! Elle annonce en Jésus-Christ le Salut éternel pour tout l'homme (corps et âme) et pour tout homme (pourvu qu'il accepte ce Salut offert). Le bonheur plénier, total, et sans fin, dans le Royaume de l'Amour ; une "éternité de délices" comme dit le Psalmiste.Or, que propose l'Agnosticisme de son côté? Rien... Pas de salut, pas de vie éternelle, pas de victoire du Bien sur le Mal, aucune perspective qu'une fin survienne un jour à toutes les injustices,... rien que de l'incertitude, du néant, de la mort...Il me semble donc raisonnable de tenter d'abord l'expérience de la foi, et de la tenter sérieusement, avant que de renoncer définitivement à cette espérance folle qu'ouvre la foi en Jésus-Christ Ressuscité. L'agnosticisme, pour être authentiquement rationnel, ne peut se trouver (à mon avis) qu'au terme d'une intense recherche spirituelle s'étant conclue malheureusement et d'une expérience religieuse ayant finalement tourné court. "C'est mon cas!", me répliqueras-tu certainement. Mais pour ce que tu as pu narrer sur ton Blog de ton expérience personnelle, il m'apparaît tout au contraire que tu n'as fait qu'effleurer ce qu'est la vie chrétienne authentique. C'est vraiment dommage que tu aies jeté l'éponge aussi vite, mais... tel était sans doute le prix à payer pour sortir d'une conception par trop infantile de la religion et de la relation à Dieu.
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M
La morale chrétienne est solidement fondée non parce qu'elle trouve sa source dans un texte, aussi vénérable soit-il, mais parce qu'elle s'enracine dans la parole même de Dieu. Or, qui mieux que Dieu lui-même peut nous révéler le secret du bonheur, et d'une vie humaine réussie? Qui mieux que l'Artisan peut nous dévoiler le "mode d'emploi" de sa Création? De l'importance donc de disserter sur l'existence de Dieu et sur la vérité de la Révélation chrétienne. Car l'enjeu ici n'est pas tant de définir s'il convient ou non "d'aller-à-la-messe-tous-les-dimanches", que de savoir sur quel roc solide fonder toute notre existence. C'est du sens même de notre vie qu'il s'agit!Cf. http://totus-tuus.over-blog.com/article-12987637.html
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M
Cher Matthieu,Désolé pour ma réaction indignée, mais j'avais l'impression que tu utilisais mon commentaire complétement à contre-sens.Je maintiens qu'un non-croyant peut fonder solidement sa morale, et heureusement ! (cf. par exemple mon article : Fondation rationnelle de l'éthique ). Si on ne pouvait fonder sa morale que sur un texte, elle serait peut-être solidement fondée. Mais le texte n'étant pas fondé sur autre chose de solide, et ne se suffisant pas non plus à lui-même, cette morale "flotterait" en l'air malgré tout, avec son "fondement" accroché derrière... C'était le sens de ma remarque. Ainsi, qqn d'une autre religion pourrait avoir une morale tout autant fondée que la tienne (basé sur un texte sacré "divinement révélé"), mais qui la contredirait systématiquement. C'est plutôt gênant je trouve... Il faut donc nécessairement un fondement à la morale qui soit autre que scripturaire.Amicalement,Miky
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M
Je t'invite Miky, quand tu commentes une de mes réponses, à ne pas oublier la question à laquelle je réponds...Je ne dis pas qu'il est absolument impossible pour un non croyant d'avoir une morale (heureusement pour l'honneur de la Création!), je dis simplement qu'il est difficile pour un non-croyant de la fonder solidement, étant privé de la lumière de l'Evangile.Tu dis par exemple que le meurtre est "évidemment immoral". Heureux de te l'entendre dire! Mais voilà : il y a des gens qui ne sont pas plus bêtes que toi, et qui justifieront le recours à la peine de mort, à l'avortement ou à l'euthanasie pour de très bons motifs, pleins d'humanité et de compassion... Alors : qui tranchera entre ce qui est moral et ce qui ne l'est pas? Ces questions là peuvent-elles relever du débat démocratique? Tout ce qui est légal est-il nécessairement moral?Concernant la divinité de Jésus, j'ai déjà commencé à y répondre dans cet article : http://totus-tuus.over-blog.com/article-12546767.html, et le Père Pagès dans celui-ci : http://totus-tuus.over-blog.com/article-12631796.html.
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M
Hein ??!!! o_O"Si Jésus n'est pas Dieu, et si l'Eglise n'est pas le lieu de sa présence au monde, alors rien ne m'empêche en effet de considérer que le libertinage n'est pas immoral, ni même le viol ou le meurtre!"Je n'arrive pas à comprendre comment tu peux mettre tout cela sur le même plan ! Le viol et le meurtre sont évidemment immoraux, bon Dieu ou pas bon Dieu ! Il s'agit d'atteintes à la liberté des gens (radicalement et définitivement dans le premier cas) et de causation de grandes souffrances purement gratuites ! Dois-je comprendre que si tu étais incroyant, tu dirais à qqn prônant la l'annihilation dans le sang et le feu de l'espèce humaine : "moui, ça se défend" ?!La question de la moralité ou de l'immoralité d'un acte peut fort bien se décider en son âme et conscience, avec l'aide de la raison, sans poser un Dieu... Et si Dieu commandait de tuer des gens, désolé, mais cela ne voudrait pas dire que tuer des gens serait devenu moral, mais bien au contraire que Dieu serait immoral...Quant à :"Il faudrait pour cela démontrer que Jésus-Christ n'est pas Dieu et que l'Eglise catholique n'est pas son Eglise."Eh bien, je crois que la balle est dans ton camps, la charge de la preuve t'incombe. Mois je n'affirme pas que Jésus-Christ n'est pas Dieu... peut-être l'est-il ? C'est toi qui affirme qu'il est Dieu. Etant le seul à affirmer qqch, il me semble que c'est bien à toi de le démontrer. Bon courage !"Merci Miky de nous révéler ainsi combien il est difficile à l'homme d'avoir des repères moraux solides et cohérents lorsqu'il n'est pas en relation avec Dieu..."Elle est bien bonne celle-là !Amicalement,Miky
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M
Il faudrait pour cela démontrer que Jésus-Christ n'est pas Dieu et que l'Eglise catholique n'est pas son Eglise.Tu vois Miky, la question de la vérité sur Dieu ne se joue pas sur la morale, mais sur la personne de Jésus.Si Jésus est Dieu, alors je dois écouter sa Parole, et la recevoir non comme une parole d'homme, mais comme la Parole même de Dieu (1 Th 2.13).Si Jésus n'est pas Dieu, et si l'Eglise n'est pas le lieu de sa présence au monde, alors rien ne m'empêche en effet de considérer que le libertinage n'est pas immoral, ni même le viol ou le meurtre!Merci Miky de nous révéler ainsi combien il est difficile à l'homme d'avoir des repères moraux solides et cohérents lorsqu'il n'est pas en relation avec Dieu...
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M
Il se prosterne déjà bien devant toi, le pape et toute l'Eglise, qui lui font dire ce qui leur plaît. Car prenons le cas inverse : imaginons qu'après ta mort, Dieu te dise que le libertinage n'est pas immoral, et que l'Eglise catholique est à côté de la plaque, comment réagirais-tu ?
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M
Gare à Dieu donc s'Il ne se prosterne pas devant Miky!
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M
Hum, j'ajoute que pour ma part, je ne vois pas ce que croire en Dieu changerait dans mon comportement de notable, car je suis intimement convaincu - pour des motifs que je tire de la raison elle-même - que ma conception de la morale est la bonne et donc que si Dieu existe, il ne peut qu'avoir la même. (j'ai bien le droit d'avoir mes certitudes, après tout tu as les tiennes). S'il n'a pas la même, alors je considérerais que ce dieu n'est pas Dieu parce qu'il serait irrationnel. Donc rien de négatif à envisager de mon côté. Au contraire, plutôt du positif. Si je ne crois pas, c'est donc entièrement et exclusivement motivé par la recherche de la Vérité.Amicalement,Miky
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M
Salut Matthieu,Je ne t'oublie pas, mais je suis à la fois en train de mener des débats serrés sur le forum de la cité catholique, et en train de rédiger quelques articles (copieux) sur les thèmes que j'avais évoqués dans un billet.Amicalement,MikyPS : De toute façon je sais que mes preuves sont objectivement convaincantes et suffisent à donner de vraies certitudes en faveur de l'agnosticisme, mais je sais aussi qu'elles ne sont pas contraignantes (car elle implique tout l'être) donc je doute réussir un jour à te convaincre si tu n'ouvres pas ton coeur à la lumière de la Vérité... Mais pour cela, il faudrait que tu acceptes de tenter de faire l'expérience personnelle de l'agnosticisme qui seule pourrait emporter définitivement ta conviction...(hein que je parle bien ? tu peux pas me renier ! ;-))
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