Totus Tuus

Septième volet de la série d'enseignements d'Arnaud Dumouch sur le Concile Vatican II (dont nous fêtons en cette année de la Foi le 50e anniversaire de l'ouverture). Aujourd'hui, le mariage et ses deux finalités : le Saint Concile bouleverse la théologie scolastique et finalise le mariage par l’amour des époux et le don de la vie. Ainsi le regard de l’Eglise s’approfondit. Et c’est un pas de géant que le Concile Vatican II a fait franchir à la théologie du mariage.

Revoir le premier volet : "Le Concile Vatican II : un Concile exclusivement pastoral?" Revoir le deuxième volet : "Tous les hommes seront-ils sauvés?" Revoir le troisième volet : "La théologie de l'Alliance selon Vatican II" Revoir le quatrième volet : "La réforme liturgique du Concile Vatican II" Revoir le cinquième volet : "La position de l'Eglise sur la liberté religieuse" Revoir le sixième volet : "Le Sacrement de l'Ordre et sa finalité"
Dim 15 sep 2013 22 commentaires

Face au scandale public à 15min35, une correction s'impose.

A l'avance, excusez-moi d'appliquer Donum Vitae.

 

Comme la fidélité à la doctrine catholique est très mal considérée sur ce blog, je m'attends donc a être traité de "pharisien", de "légiste juif", de "sans coeur" ou bien encore d'être inscrit dans une odieuse "folie théologique" qui ne rejoint pas le "réél". Au fait, elle a été écrite par qui l'Instruction Donum vitae ? Ah oui. Par un affreux théologien qui travaillait lui aussi à Rome. Vous êtes heureux M. Dumouch ? Vous avez enfin un nom et un prénom ? On attend maintenant les remontrances face à Ratzinger qui soutient... comment vous dîtes déjà ? Ah oui ! "une folie morale". 

 

Dans les 2 cas, on refuse le péché, même moindre. Si refuser le péché est considéré de "folie théologique" par Arnaud Dumouch (et par son complice Matthieu), alors je suis fier d'être vu (avec Ratzinger dans Donum Vitae et avec Jean-Paul II dans Veritatis Splendor) comme un fou. A contrario, si la "sagesse" veut dire coopérer avec le Mal, alors soyez sages sans moi... et sans l'Eglise !

NDN - le 16/09/2013 à 01h27

Mon bien cher frère, il ne t'aura pas échappé qu'Arnaud Dumouch a adressé une réponse au Père Pagès (en ayant la délicatesse de ne pas le citer...)

 

" Vous êtes heureux M. Dumouch ? Vous avez enfin un nom et un prénom ?" En tout cas, nous n'avons pas le tien. Il ne t'aura pas échappé qu'Arnaud et moi écrivons à visage découvert. Pas toi curieusement - le preux martyr de l'incorruptible Vérité qui veut bien donner sa vie pour le Christ... mais à condition que ça ne fasse pas trop mal quand même...  C'est bien dommage : cela nous empêche de te prendre au sérieux.

 

Dieu te garde, mon cher frère.

Matthieu BOUCART

L'évangélistion sur le net ne pas besoin de mon "moi" pour exister. Mon "moi" n'a aucune importance et je n'ai pas créé un blog pour raconter "ma" vie ou bien encore pour étaler "ma" doctrine. L'Eglise passe avant mon "moi" ; c'est donc plutôt un compliment de ta part de faire remarquer que ma personne n'a aucune importance. J'ai toujours eu un peu de mal avec les personnes de la génération "télé-réalité" et "facebook" qui n'ont plus aucune pudeur dans la vie réelle ou virtuelle). 

 

Corrections à la "vidéo-réponse" d'Arnaud :

- Vers 1 minute : La "déconnexion" entre la pastorale et le doctrinal est déjà une grave erreur. Comme si le Christ détachait la Vérité de la Miséricorde. Face à la femme adultère, Jésus-Christ n'a pas "déconnecté" le plan pastoral du plan doctrinal. Il est resté infiniment miséricorideux (je ne te condamne pas) tout en étant infiniment véritable (ne péche PLUS). Chez Arnaud, il y a un manque de miséricorde car il y a en même temps un manque de vérité (son fameux "moindre mal" est en réalité un manquement à la charité chrétienne puisqu'il relativise la Vérité). Il se cache derrière un pseudo "amour" pour relativiser la Vérité. C'est la technique "sentimentaliste" du diable. Je l'ai déjà démontré.

Vers 1min25 : Choisir en conscience le "moindre mal" est contraire à la doctrine catholique. Puisse Arnaud relire Denzinger N°3918-3921. Le moindre mal peut parfois être moralement accepté mais dans des conditions très précises (grâce à la casuistique, qui, contrairement à ce que pense Arnaud, peut répondre à tous les "cas" du réel).

Vers 3min45 : Arnaud parle de "2 finalités". L'Eglise n'utilise pas exactement ces termes. Le code de droit canonique de 1983 ne dissocie pas l'amour et la procréation. Le bien des époux et la génération des enfants sont dans la même phrase, au même "niveau" d'approche (CIC N°1055). Il n'y a pas un niveau "supérieur" à un autre. Le terme "2 finalités" est donc très maladroit. Il n'y a qu'une seule finalité : "le bien des conjoints ainsi que la procréation". Les termes de droit canonique sont précis. C'est justement une des grandes avancées conciliaires qui est malheureusement très mal comprise autant bien par les intégristes de "droite" que par les intégristes de "gauche". Les 1ers veulent relativiser l'amour ; les seconds, la procréation. Pour qu'il n'y ait pas de relativisme, l'enseignement de l'Eglise a UNIFIE les 2. Faire croire que l'Eglise aurait donc "retourné' sa doctrine à l'envers est faux. Elle a juste approfondie (dans le sens newmannien du terme) sa doctrine. 

vers 7min30 : "pas de la même façon" dit Arnaud. D'un côté, il y a un péché mortel intrinsèque (masturbation obligatoire) ; de l'autre, il y aussi un péché mortel intrinsèque (adultère). Dire que la masturbation serait "moins grave" que l'adulère est contraire à l'enseignement de l'Eglise (il a quand même l'honnêteté intellectuelle de dire "j'ajouterai moi-même" à 6min50 pour se démarquer de l'Eglise = attitude typiquement protestante).

vers 8min40 : grave erreur. Arnaud (comme les intégristes de "droite") met une finalité au-dessus de l'autre (la procréation serait "supérieure") car il dit que cela est LA finalité "ultime". Non. S'il est extrêmement grave de relativiser l'amour sur la procréation (intégristes de droite), il est tout aussi grave de relativiser la procréation potentielle et naturelle sur l'amour (intégristes de gauche).

vers 9min05 : c'est sûrement la pire erreur. Arnaud nous dit que le couple peut "en conscience" pécher mortellement. Je rappelle encore Denzinger N°3918-3921. Et quelques secondes ensuite, il retombe dans l'erreur en parlant de LA finalité procréatrice en relativisant l'amour des époux. A 3min45, il parle de 2 finalités (terme extrêmement maladroit comme nous l'avons vu) ; et à 9min25, il n'en reste plus qu'UNE. Où est passée l'autre ? Pourquoi relativisez-vous l'amour des époux sur la procréation ? Comme les intégristes de droite qui nous disent que LA finalité première serait la procréation (grave erreur), Arnaud tombe dans l'excès inverse en nous disant que LA finalité première serait - en conscience - la procréation.

vers 9min52 : comme d'habitude, Arnaud légitime le péché sous prétexte d'intention positive. Sait-il encore que la fin ne justifie pas les moyens ?

vers 11min45 : "il ne s'agit pas de mettre de côté la vérité" dit Arnaud. Pourquoi ne dit-il pas que la masturbation est un grave péché alors ? On aurait maintenant le droit de pécher mortellement pour avoir un enfant ? Pensez-vous vraiment que Jésus-Christ en personne autoriserait à un couple à se décider "en conscience" pour savoir si la masturbation est un bien ?

vers 12min30 : sous-prétexte "d'amour", nous revoilà encore avec la doctrine criminelle du "moindre mal". Saint Jean-Baptiste a-t-il manqué de charité en dénoncant l'adultère d'Hérodiade ? Il en payé de sa tête (Marc 6, 17), car il refusait le "moindre mal". A l'époque, je suis quasiment convaincu qu'Arnaud aurait dit à St Jean-Baptiste : "mais laisse donc Hérodiade tranquille ; elle a sa conscience ; laisse-la donc continuer tranquillement son adultère pour le bien de son enfant ; ne joue pas le pharisien de service et sois au moins "humaniste" (com.358) ; Idem avec le Christ en Croix qui souffrait avec atrocité. Je suis quasiment convaincu qu'Arnaud aurait dit : "par moindre mal - et donc par "amour" pour Lui - achevons-le tout de suite en lui pointant une lance dans le coeur".

NDN - le 22/09/2013 à 23h19

"L'évangélistion sur le net ne pas besoin de mon "moi" pour exister. Mon "moi" n'a aucune importance et je n'ai pas créé un blog pour raconter "ma" vie ou bien encore pour étaler "ma" doctrine." Oui, en gros : t'es un trouillard! 

 

Sur la question du "moindre mal", je ne rentre pas dans ce débat - à moins que tu daignes jeter ton masque. Arnaud a bien exposé la problématique - et d'ailleurs, je note une inflexion de ta part, qui aurait été impensable il y a quelques mois ("Le moindre mal peut parfois être moralement accepté") qui montre que quand tu travailles un peu ta théologie, tu arrives à un résultat. C'est bien, continue!

 

Je suis d'accord avec toi sur les deux finalités qui n'en font qu'une - distinguer n'est pas séparer. Je pense toutefois que le changement d'ordre n'est pas anodin. Cela dit : il est tout à fait licite du point de vue catholique de faire usage des méthodes naturelles de régulation des naissances - et donc de ne pas chercher à ce que TOUTE relation sexuelle soit nécessairement fécondante. Et lorsqu'un couple marié est stérile, l'Eglise ne demande pas aux époux de renoncer à une vie sexuelle - c'est donc bien dans ce cas la première finalité évoquée par Arnaud qui reste la seule possible.

 

"il a quand même l'honnêteté intellectuelle de dire "j'ajouterai moi-même" à 6min50 pour se démarquer de l'Eglise = attitude typiquement protestante" : Lol, c'est l'humble attitude de tout théologien en travail. Mais l'humilité, c'est à la lettre H dans le Dictionnaire de théologie. Et tu n'en es peut-être pas encore arrivé là...

Matthieu BOUCART

J'ajoute une chose.

 

Je constate que Matthieu a une catégorie Salvifici Doloris sur son blog. Apparemment, il n'a pas compris cette merveilleuse Lettre Apostolique du Pape Jean-Paul II. Il n'a pas compris (avec Arnaud) que la souffrance n'est pas "vaine" aux yeux de Dieu. La souffrance des malades ou la souffrance des couples infertiles a de la "valeur" aux yeux de Dieu. Un couple qui souffre d'infertilité (et j'en connais donc je suis très loin d'être "déconnecté du réel") aura beaucoup plus de mérite au Ciel si ce dernier reste fidèle à l'enseignement de l'Eglise qu'un couple qui choisirais la facilité du péché.

 

La doctrine du "moindre mal" est une doctrine pour les faibles. Des faibles qui n'ont pas le courage de "compléter dans leur chair ce qui manque aux épreuves du Christ pour son Corps, qui est l'Eglise" (Colossiens 1, 24). C'est très frappant dans les vidéos d'Arnaud : il n'y aucun appel à la Croix. C'est de l'immaturité spirituelle totale. Au lieu d'accompagner avec joie les couples - toujours en union avec le Christ-crucifié - sur leur chemin de foi, vous préférez les encourager à commettre un péché.

 

Vous pouvez me traiter de "pharisien" ou de "sans coeur" tant que vous le voulez mais une chose est sûre : je préfèrerai toujours la Croix et les sacrifices plutôt que la compromission avec le Mal, même moindre. Non pas par masochisme. Mais parce que je sais, à la suite de Savifici Doloris, que la souffrance a un très grand prix aux yeux de Dieu. Vouloir construire une petite vie spirituelle "pépére" en refusant la Croix de chaque jour n'est pas digne d'un disciple du Christ.

NDN - le 23/09/2013 à 00h45

"La doctrine du "moindre mal" est une doctrine pour les faibles." Absolument d'accord!  Et l'Eglise a le souci du faible et du pauvre... dont l'Evangile nous révèle qu'ils ne seront pas moins saints au Ciel que les grands saints canonisés (héros de la foi et des vertus) que l'Eglise nous donne à vénérer (cf. Le Bon Larron, le publicain,...)

 

Il est une sainteté pour les pauvres pécheurs dont le péché, précisément, est la Croix.

 

Cf. Tout pécheur est un saint en puissance

Cf. Pauvreté spirituelle ou endurcissement du coeur

Cf. Le renouveau de l'Eglise viendra par la faiblesse

 

"je préfèrerai toujours la Croix et les sacrifices" : "Allez apprendre ce que signifie cette parole : c'est la Miséricorde que je désire, et non les sacrifices..." (Mt 9. 13)

Matthieu BOUCART

Cher ami, , la profondeur du regard de l’Eglise s’approfondit. Et c’est un pas de géant que le Concile Vatican II a fait franchir à la théologie du mariage.

 

En voici la preuve par ces deux définitions du mariage : Code de Droit canonique de 1983 :

 

Code de Droit canonique de 1917 :

Can. 1013

§ 1 La fin première du mariage est la procréation et l’éducation des enfants; la fin secondaire est l’aide mutuelle et le remède à la concupiscence.

Code de Droit canonique de 1983 :

C.1055

1 L’alliance matrimoniale, par laquelle un homme et une femme constituent entre eux une communauté de toute la vie, ordonnée par son caractère naturel au bien des conjoints ainsi qu’à la génération et à l’éducation des enfants, a été élevée entre baptisés par le Christ Seigneur à la dignité de sacrement. 

Dumouch - le 23/09/2013 à 19h18

Comme d'habitude, vous ne comprenez pas les textes. L'Eglise, je suis d'accord avec vous, a appronfondi depuis le Concile Vatican II sa doctrine sur la mariage. Mais ce qui est marrant à la lecture de cet article (et de la vidéo), c'est que Matthieu essaye de faire croire que le Concile "bouleverse" la théologie scolastique (ce qui est vrai) tout en reprenant lui-même les termes scolastiques que le Concile ne reprend pas ! Il y a approndissement de la doctrine mais bizarrement, Matthieu utilise toujours les vieux termes scolastiques que le Concile Vatican II a décidé de mettre aux oubliettes (la vieille distinction entre les finalités). La vérité est que l'amour des époux ainsi que la procréation est LA finalité ultime. Les 2 doivent être indissociablement uni et celui qui "sépare" l'amour de la procréation est soit un intégriste de "droite" ou de "gauche".

 

Je constate que Matthieu et Arnaud (comme les lefebvristes) adoptent toujours un vieux langage scolastique en distinguant les "finalités" alors que la "révolution" conciliaire est au contraire dans l'abandon de ces distinctions devenues ringardes ! Au début, lorsque j'ai vu le titre de cet article, j'ai cru me retrouver sur un blog lefebvriste. je croyais naïvement qu'il n'y avait plus que les lefebvristes qui tenaient encore le vieux langage scolastique des "2 finalités" mais je me rends compte que non. 

 

Le canon 1055 (contrairement à ce que dit Matthieu dans son introduction en utilisant le mot "et") utilise le mot "ainsi". Pourquoi ? Car il ne doit plus y avoir de distinction entre les finalités (ou une "supériorité" de l'une sur l'autre). Ceux qui font encore cette distinction sont les lefebvristes mais aussi les modernistes qui veulent relativiser l'amour naturel et potentiellement procréateur. Bref, comme d'habitude, Arnaud et Matthieu se retrouvent peut-être contre leur gré dans le même "sac" que les lefebvristes en adopatant toujours le vieux discours scolastique des "2 finalités" alors que le Concile ne fait plus aucune distinction mais les a au contraire indissociablement uni en une seule finalité.

 

Je vous invite donc à vous mettre à la page en abandonnant des termes scolastiques devenus aujourd'hui ringards car manquant à "l'appronfondissement du dogme" cher à Newman tel que l'a voulu Vatican II.

NDN - le 23/09/2013 à 20h14

Tu dis : "Il y a une seule finalité". Je dis : "Il y a 2 finalités qui n'en font qu'une". Et lorsque la finalité de la procréation ne peut être réalisée - par quelque accident - eh bien la seconde peut toujours être validement poursuivie. C'est vrai que pour comprendre cela, il faut réfléchir un peu... Tes explications alambiquées sur la distinction entre "et" et "ainsi que" sont drôlatiques. "Ainsi que", en langue française, cela veut dire... "et".

 

Et voilà maintenant que je ne suis plus un disciple de Jacques Duquesne, mais un dévôt de Mgr Lefebvre! 

Matthieu BOUCART

Cher MDN, Les termes scolastiques de "fon,dement" et de "finalité" sont au contraire très clairs : Le mariage est fondé sur l'amour spirituel réciproque des époux Et il est finalisé par deux choses indoscociables : la croissance de cet amour et sa fécondité : kles enfants. 

Dumouch - le 23/09/2013 à 20h33

Je parle de la distinction scolastique pour parler des finalités. Vous-même, dans votre vidéo, vous distinguez les 2 finalités (commes les lefebvristes) en disant que la procréation serait, expressis verbis, "LA fin ultime" (9min05). Vous ne vous en rendez pas compte mais vous avez exactement le même discours que les lefebvristes. 

 

Contrairement à Jésus-Christ, vous déconnectez déja le plan pastoral du plan doctrinal pour légitimer le moindre mal... et vous déconnectez aussi les 2 finalités (contrairement aux approfondissements concilaires) pour légitimer aussi le moindre mal. Êtes-vous d'accord avec Denzinger 3918-3921 ? Si oui, corrigez vos vidéos.

NDN - le 23/09/2013 à 20h56

En acceptant le moindre mal ou en donnant encore la possibilité aux couples d'agir "en conscience" (comme cela est dit dans les vidéos), Arnaud viole délibérement la doctrine catholique, notamment l'Instruction du Saint-Office du 2 février 1956 (Denzinger 3918-3921). 

3918
A l'encontre de la doctrine morale traditionnelle de l'Eglise catholique et de son application a commencé à se répandre dans de nombreuses régions, même parmi les catholiques, un système de morale qu'on appelle généralement "morale de situation ". Les auteurs qui sont partisans de ce système affirment que la règle d'action décisive et ultime n'est pas le bon ordre objectif déterminé par la loi de la nature et connu avec certitude à partir de cette loi, mais un certain jugement et une certaine lumière intérieure de l'esprit de chaque individu qui lui font connaître ce qu'il doit faire dans la situation où il se trouve. Par conséquent, selon eux, cette décision ultime de l'homme n'est pas l'application de la loi objective à un cas particulier, comme l'enseigne la morale objective transmise par des auteurs éminents, en tenant compte et en pesant, selon les règles de la prudence, les conditions particulières de la "situation", mais directement cette lumière et ce jugement intérieurs. Ce jugement, dans de nombreux cas du moins, en ce qui concerne la rectitude et la vérité objective, en dernier lieu ne doit ni ne peut se mesurer selon aucune règle objective posée en dehors de l'homme et indépendante de sa conviction subjective, mais suffit pleinement à lui-même.

3919
Selon ces auteurs le concept traditionnel de "nature humaine" ne suffit pas, mais il faut recourir à un concept de la nature humaine "existante" qui, dans la plupart des cas, n'a pas de valeur objective absolue, mais seulement relative et, par conséquent, muable, à l'exception peut-être des quelques éléments et principes relatifs à la nature humaine métaphysique (absolue et immuable). La même valeur seulement relative est attribuée au concept traditionnel de "loi naturelle". Beaucoup de ce qui aujourd'hui est présenté comme postulat absolu de la loi naturelle repose, selon leur opinion et leur doctrine, sur ledit concept de nature existante, et par conséquent ne peut être que relatif et muable, et peut toujours s'adapter à toute situation.

3920
Ces principes étant adoptés et appliqués, ils disent (ARNAUD ET MATTHIEU, NDLR) et enseignent que les hommes, jugeant chacun selon leur conscience ce qu'ils doivent faire dans la situation présente, non pas principalement d'après des lois objectives mais selon leur intuition personnelle moyennant cette lumière individuelle interne, sont préservés ou facilement délivrés de nombreux conflits moraux qui, autrement, seraient insolubles.

3921
Beaucoup de choses qui dans ce système de la "morale de situation" sont contraires à la vérité objective et aux exigences de la saine raison, apparaissent comme des vestiges du relativisme et du modernisme, et s'éloignent beaucoup de la doctrine catholique transmise au cours des siècles.
(Suit l'interdiction de soutenir cette doctrine.)

 

 

Mais bon, comme d'habitude, malgré les rappels ci-dessus, Arnaud nous dira qu'il est "super-fidèle" à la doctrine catholique (les lefebvristes ont le même discours). Encore une fois, Jésus-Christ en Personne (qui était sur le "terrain", dans le "réel" de la vie), n'a jamais déconnecté le plan doctrinal du plan pastoral. A la femme adulère, Jésus-Christ lui a dit "va et ne péche plus". Il ne lui a pas dit : "va, et maintenant péche moindrement". Mais comme le Magistère de l'Eglise, Jésus-Christ Lui-même prône sûrement une "folie théologique" selon Arnaud. En quoi est-ce de la "folie" que de refuser le péché ?

NDN - le 24/09/2013 à 10h33

"A la femme adulère, Jésus-Christ lui a dit "va et ne péche plus". Il ne lui a pas dit : "va, et maintenant péche moindrement"." Oui, mais l'Evangile ne nous dit pas si la femme adultère a cessé de pécher... Imagine que la scène se représente plus tard, avec les mêmes personnes. Que dirait alors Jésus? "Là, quand même, tu exagères! Je t'avais avertie pourtant..." Ou lui redira-t-il de nouveau : "Moi, je ne te condamne pas?" Je te laisse méditer cela, en te donnant une clef pour trouver la réponse : Mt 18. 21-22.

 

Accepter la faiblesse du pauvre, ce n'est pas consentir au "moindre mal", relativiser la vérité. C'est du réalisme. L'homme n'est pas Dieu. Il n'est pas un ange. Il est chair (au sens biblique) et "Dieu sait de quoi nous sommes pétris..." (Ps 102. 14) L'exigence demeure et n'est nullement atténuée. Mais le chemin exige des étapes, conformément à la nature de l'homme. Et chaque confession sacrementelle est une étape...

 

Enfin, petit rappel doctrinal : la sainteté n'est pas la perfection morale (il me paraît que tu fais là une grave confusion) - et y parviendrions-nous que notre orgueil ferait sans doute de nous des démons... La vérité est qu'on ne peut pas être sauvé si l'on ne sait pas à quel point on est perdu. Voilà pourquoi les plus grands pécheurs nous précèderont dans le Royaume des Cieux. Je t'invite à (re)découvrir la petite voie d'enfance spirituelle de notre petite Thérèse dont nous célèbrerons la fête mardi. Elle a des pages lumineuses à ce sujet! Je me permets de l'invoquer pour qu'elle t'obtienne des grâces de douceur, de bienveillance et de tendresse ("Nous ne devons pas avoir peur de la bonté, et même pas non plus de la tendresse!" disait le Pape François lors de sa messe d'intronisation).

 

Dieu te garde.

Matthieu BOUCART

Arnaud et Matthieu --> lisez l'interview du père Joël Guibert parue cette semaine dans Famille chrétienne. Elle ne peut que vous révolter... car le "discours moral relativise" y est dénoncé dans un paragraphe (mais bon, vous allez me dire que c'est sûrement encore un curé tombé dans la "folie théologique", un de plus !).

NDN - le 27/09/2013 à 15h35

Je répondrais seulement sur le fond, non sur la forme très "hautaine" des réponses.

 

SUR LE MOINDRE MAL : A la réponse du commentaire N°2, Matthieu affirme qu'il y aurais une "inflexion" de ma part. Non. Seulement une doctrine très précise. J'ai toujours affirmé (preuves) que le "moindre mal" pouvait être moralement acceptable dans des conditions casuistiques très précises (si par exemple, je suis pris en otage dans une banque et que le voleur, arme sur ma tempe, me demande de lui ouvrir les coffres, le moindre mal est moralement acceptable pour éviter un plus grand mal (il y a objectivement une "contrainte morale"). Dire que cela serait une inflexion est donc gravement diffamatoire. Par contre, accepter le moindre mal lorsque la personne est entièrement libre de ses actes (car contrairement à vous, la doctrine de l'Eglise nous interdit de relativiser le libre arbitre, CEC 1731-1738), cela est gravement relativiste. Moi, je défends la responsabilité et la liberté de l'homme. La liberté et la vérité sont trop importantes pour moi pour les relativiser. Je maintiens donc qu'une personne qui est libre de ses actes et qui tomberais dans le péché, mieux vaut pour elle entrer au Paradis avec le SIDA que de tomber en Enfer avec un corps sain (et en disant cela, je suis très "soft" car si j'étais Jésus, je lui dirais de se faire couper le sexe (Matthieu 18, 8-9), lol).

 

SUR LE MARIAGE : L'Eglise n'a pas changé l'ordre des fins puisque depuis Vatican II, il n'y a plus de distinction entre les fins. Comment peut-il y avoir un ordre dans une fin qui est maintenant unique ? Si tu interprètes le mot "atque" (qui a été fort bien traduit par "ainsi" au canon 1055) en sous-entendant par derrière qu'il y aurait une subordination d'une fin sur une autre, tu rejoins une interprétation purement scolastique qui relativise l'approfondissement conciliaire. Donc oui, il arrive que tu sois aussi lefebvriste. Pour revenir à la régulation naturelle des naissances, cette méthode est moralement tolérée si et seulement si l'intention n'est pas contraceptive (cf : Humanae vitae). Vouloir réduire ces méthodes à une "contraception naturelle" est gravement contraire au Magistère. Pour les couples potentiellement stériles, rien ne change. Ce n'est pas parce qu'il y a une stérilité effective qu'il faille faire une croix sur une fin potentiellement procréatrice (rien n'est impossible à Dieu).

 

SUR LE FONDAMENTALISME DE MATTHIEU : "Allez apprendre ce que signifie cette parole : c'est la Miséricorde que je désire, non les sacrifices... (Mt 9, 13). Si tu interprètes cette parole en sous-entendant par là que la souffrance et la Croix de chaque jour ne sont pas importants aux yeux de Dieu, c'est très inquiétant. Lorsque je dis que je préferais toujours la croix et la sacrifices, cela ne veut pas dire que je "recherche" les sacrifices, mais que je les accepte si telle est la volonté de Dieu. Un couple stérile qui refuse la facilité du péché (donc qui accepte le sacrifice) aura beaucoup plus de mérites au Ciel. Mais si pour Matthieu, la vie spirituelle avec Jésus consiste à évacuer la Croix de chaque jour, je considère cela comme de l'immaturité spirituelle. Bizarrement, Matthieu n'est plus fondamentaliste lorsqu'il arrive au verset de Mt 18, 8-9, lol.

 

SUR LA VERITE ET LA MISERICORDE : la femme adultère a peut-être repéché, et alors ? Le Bon Dieu sera toujours miséricordieux 77*7 mais aussi toujours véritable 77*7. Je note que Arnaud et toi-même ne répondez pas sur le fond de problème qui nous interessent. Jésus a-t-il déconnecté la pastorale du doctrinal ? A-t-Il déconnecté la Miséricorde de la Vérité ? Comme la réponse est "NON", vous êtes comme d'habitude bien embêtés et n'avez pas l'humilité de reconnaitre vos erreurs. Le réalisme, comme tu dis, s'opposerait-il à la phrase de Jésus : "soyez saints comme votre Père est saint" ??? Nous resterons pécheurs, OK. Mais alors, pourquoi baissez-vous les bras ? Pourquoi évacuez-vous le combat spirituel ? Si l'exigence implique des étapes (et je suis d'accord car je connais la loi pastorale de gradualité), cela ne doit pas se conjuguer avec laxisme moral. Qu'il y ait des étapes, OK. Mais sans laxisme ! Sans relativisme ! 

 

Je n'ai jamais dis que la sainteté était la perfection morale. Encore une grave diffamation. Par contre, je ne me cache pas derrière notre "nature pécheresse" pour relativiser l'exigence de sainteté que nous demande Jésus-Christ. C'est trop facile de prendre comme prétexte notre nature humaine pour relativiser le combat spirituel. Je dirai même que c'est purement diabolique. Le diable vous dit la chose suivante : "mais ne te fatigue pas, de toute façon, tu es pécheur donc à quoi bon rechercher la sainteté ? Nous sommes pas des anges ! La sainteté demandée par votre satané Jésus est impossible, inhumaine et même pharisienne dans le "réél" ; encore une fois cher ami, ne te fatigue pas. Si tu es pécheur, c'est "comme ça", accepte-toi comme tu es. Ne cherche surtout pas à faire quelques sacrifices ou bien encore a embrasser la Croix de ce satané Jésus pour grandir en sainteté : mène une vie spirituelle pépère comme tout le monde. Lorsque votre satané Jésus vous dit encore qu'il faut rentrer par la porte étroite, ne l'écoute pas, c'est du bidon. Ne sais-tu pas que votre Jésus est miséricorde ? Encore une fois, ne cherche pas à éliminer le péché dans ta vie, votre Bon Dieu adore les pécheurs ! Ce n'est pas vrai ?".

NDN - le 29/09/2013 à 16h40