22 avril 2011 5 22 /04 /avril /2011 10:25

Suite de la lettre apostolique du Pape Jean-Paul II sur le sens chrétien de la souffrance humaine (Salvifici Doloris, le 11 février 1984).

 

23. La souffrance, en effet, est toujours une épreuve – parfois une épreuve assez dure – à laquelle l'humanité est soumise. Dans les pages des lettres de Saint Paul, nous sommes souvent frappés par le paradoxe évangélique de la faiblesse et de la force, expérimenté d'une manière particulière par l'Apôtre et qu'éprouvent avec lui tous ceux qui communient aux souffrances du Christ. Il écrit dans la deuxième lettre aux Corinthiens : « Je me glorifierai surtout de mes faiblesses, afin que repose sur moi la puissance du Christ ». Dans la deuxième lettre à Timothée, nous lisons : « C'est à cause de cela que je connais cette nouvelle épreuve, mais je n'en rougis pas, car je sais en qui j'ai mis ma foi ». Et dans la lettre aux Philippiens, il dira même : « Je puis tout en Celui qui me rend fort ». Ceux qui communient aux souffrances du Christ ont devant les yeux le mystère pascal de la Croix et de la Résurrection, dans lequel le Christ descend, dans une première phase, jusqu'aux extrêmes limites de la faiblesse et de l'impuissance humaines : il meurt cloué sur la Croix. Mais si en même temps dans cette faiblesse s'accomplit son élévation, confirmée par la force de la Résurrection, cela signifie que les faiblesses de toutes les souffrances humaines peuvent être pénétrées de la puissance de Dieu qui s'est manifestée dans la Croix du Christ. Selon cette conception, "souffrir" signifie devenir particulièrement réceptif, particulièrement ouvert à l'action des forces salvifiques de Dieu offertes à l'humanité dans le Christ. En lui, Dieu a confirmé qu'il veut agir spécialement au moyen de cette souffrance que sont en eux-mêmes la faiblesse et le dépouillement de l'homme, et que c'est précisément dans cette faiblesse et dans ce dépouillement qu'il veut manifester sa puissance. Ainsi peut s'expliquer également la recommandation de la première lettre de Pierre  « Si c'est comme chrétien (que l'un de vous souffre), qu'il n'ait pas honte, qu'il glorifie Dieu de porter ce nom ».

 

Dans la lettre aux Romains, l'Apôtre Paul se prononce de façon encore plus ample sur le thème de cette « naissance de la force dans la faiblesse », de ce renouvellement d'énergie spirituelle de l'homme au milieu des épreuves et des tribulations qui est la vocation spéciale de ceux qui communient aux souffrances du Christ : « Nous nous glorifions encore des tribulations, sachant bien que la tribulation produit la constance, la constance une vertu éprouvée, la vertu éprouvée l'espérance. Et l'espérance ne déçoit point, parce que l'amour de Dieu a été répandu dans nos coeurs par le Saint-Esprit qui nous fut donné ». Dans la souffrance est comme contenu unappel particulier à la vertu que l'homme doit exercer pour sa part. Et cette vertu est celle de la persévérance dans l'acceptation de ce qui dérange et fait mal. En agissant ainsi, l'homme libère l'espérance, qui maintient en lui la conviction que la souffrance ne l'emportera pas sur lui, ne le privera pas de la dignité propre à l'homme unie à la conscience du sens de sa vie. Et ce sens de la vie, il se manifeste en même temps que l'oeuvre de l'amour de Dieu, qui est le don suprême de l'Esprit Saint. A mesure qu'il participe à cet amour, l'homme se retrouve alors qu'il est au fond même de la souffrance : il retrouve « l'âme » qu'il croyait avoir « perdue » à cause de la souffrance. 

 

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Publié par Matthieu BOUCART -
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