5 octobre 2009 1 05 /10 /octobre /2009 13:58

Extrait de l’homélie prononcée par le Pape Benoît XVI lors de la célébration conclusive du 49e Congrès eucharistique international de Québec, le 22 juin 2008.

Alors que vous êtes réunis pour le 49e Congrès eucharistique international, je suis heureux de vous rejoindre par le moyen de la télévision et de m'associer ainsi à votre prière (…). Je n'oublie pas que votre pays célèbre cette année le 400e anniversaire de sa fondation. C'est une occasion pour que chacun se rappelle les valeurs qui ont animé les pionniers et les missionnaires dans votre pays.

"L'Eucharistie, don de Dieu pour la vie du monde"
, tel est le thème choisi pour ce nouveau Congrès eucharistique international. L'Eucharistie est notre plus beau trésor. Elle est le sacrement par excellence ; elle nous introduit par avance dans la vie éternelle ; elle contient tout le mystère de notre salut ; elle est la source et le sommet de l'action et de la vie de l'Eglise, comme le rappelait le Concile Vatican II (Sacrosanctum Concilium, n. 8). Il est donc particulièrement important que les pasteurs et les fidèles s'attachent en permanence à approfondir ce grand sacrement. Chacun pourra ainsi affermir sa foi et remplir toujours mieux sa mission dans l'Eglise et dans le monde, se rappelant qu'il y a une fécondité de l'Eucharistie dans sa vie personnelle, dans la vie de l'Eglise et du monde. L'Esprit de vérité témoigne dans vos cœurs ; témoignez, vous aussi, du Christ devant les hommes, comme le dit l'antienne de l'alléluia de cette Messe. La participation à l'Eucharistie n'éloigne donc pas de nos contemporains, au contraire, parce qu'elle est l'expression par excellence de l'amour de Dieu, elle nous appelle à nous engager avec tous nos frères pour faire face aux défis présents et pour faire de la planète un lieu où il fait bon vivre. Pour cela, il nous faut sans cesse lutter pour que toute personne soit respectée depuis sa conception jusqu'à sa mort naturelle, que nos sociétés riches accueillent les plus pauvres et leur redonnent toute leur dignité, que toute personne puisse se nourrir et faire vivre sa famille, que la paix et la justice rayonnent dans tous les continents. Tels sont quelques défis qui doivent mobiliser tous nos contemporains et pour lesquels les chrétiens doivent puiser leur force dans le mystère eucharistique.

"Le Mystère de la Foi" 
: c'est ce que nous proclamons lors de chaque Messe. Je voudrais que chacun s'efforce d'étudier ce grand mystère, notamment en revisitant et en explorant, individuellement et en groupes, le texte conciliaire sur la Liturgie, Sacrosanctum Concilium, afin de rendre courageusement témoignage du mystère. De cette manière chacun parviendra à une meilleure compréhension du sens de chaque aspect de l'Eucharistie, en saisissant sa profondeur et en la vivant avec une plus grande intensité. Chaque phrase, chaque geste a son propre sens et recèle un mystère. Je souhaite sincèrement que ce congrès serve à appeler tous les fidèles à prendre un tel engagement en vue de renouveler la catéchèse eucharistique, car ils y gagneront une conscience eucharistique authentique et enseigneront à leur tour aux enfants et aux jeunes à reconnaître le mystère central de la foi et à bâtir leurs vies autour de celui-ci. J'exhorte en particulier les prêtres à rendre l'honneur qui lui est dû au rite eucharistique, et je demande aux fidèles de respecter le rôle qui revient à chacun, au prêtre et aux laïcs, dans l'action eucharistique. La liturgie ne nous appartient pas : c'est le trésor de l'Eglise.

La réception de l'Eucharistie, l'adoration du Très Saint Sacrement – de cette manière nous entendons approfondir notre communion, la préparer et la prolonger – signifient également nous autoriser à entrer en communion avec le Christ, et à travers lui avec toute la Trinité, de manière à devenir ce que nous recevons et à vivre en communion avec l'Eglise. C'est en recevant le Corps du Christ que nous recevons la force "de l'unité avec Dieu et les uns avec les autres" (Saint Cyrille d'Alexandrie, In Ioannis Evangelium, 11, 11; cf. saint Augustin, Sermo 577).
Nous ne devons jamais oublier que l'Eglise est bâtie autour du Christ et que, comme saint Augustin, saint Thomas d'Aquin et saint Albert le Grand l'ont dit, à la suite de saint Paul (cf. 1 Co 10, 17), l'Eucharistie est le sacrement de l'unité de l'Eglise, parce que nous ne formons qu'un seul corps dont le Seigneur est la tête. Nous devons toujours à nouveau revenir à la Dernière Cène du Jeudi Saint, où nous a été donné un gage du mystère de notre rédemption sur la Croix. La Dernière Cène est le lieu de l'Eglise naissante, la matrice qui contient l'Eglise de tous les âges. Dans l'Eucharistie, le sacrifice du Christ est sans cesse renouvelé, la Pentecôte est constamment renouvelée. Puisse chacun de vous devenir toujours conscient de l'importance de l'Eucharistie dominicale, parce que le dimanche, le premier jour de la semaine, est le jour où nous honorons le Christ, le jour où nous recevons la force de vivre chaque jour le don de Dieu.

Je voudrais aussi inviter les pasteurs et les fidèles à une attention renouvelée à leur préparation à la réception de l'Eucharistie. Malgré notre faiblesse et notre péché, le Christ veut faire en nous sa demeure. Pour cela, il nous faut faire tout ce qui est en notre pouvoir pour le recevoir dans un cœur pur, en retrouvant sans cesse, par le sacrement du pardon, la pureté que le péché a entaché, "mettant en accord notre âme et notre voix", selon l'invitation du Concile (cf. Sacrosanctum Concilium, n. 11). En effet, le péché, surtout le péché grave, s'oppose à l'action de la grâce eucharistique en nous. D'autre part, ceux qui ne peuvent pas communier en raison de leur situation trouveront cependant dans une communion de désir et dans la participation à l'Eucharistie une force et une efficacité salvatrice (…).

L'Eucharistie n'est pas qu'un repas entre amis. Elle est mystère d'alliance.
"Les prières et les rites du sacrifice eucharistique font sans cesse revivre devant les yeux de notre âme, au fil du cycle liturgique, toute l'histoire du salut, et nous en font pénétrer toujours davantage la signification" (S. Thérèse-Bénédicte de la Croix, [Edith Stein], Wege zur inneren Stille Aschaffenburg, 1987, p. 67). Nous sommes appelés à entrer dans ce mystère d'alliance en conformant chaque jour davantage notre vie au don reçu dans l'Eucharistie. Elle a un caractère sacré, comme le rappelle le Concile Vatican II : "Toute célébration liturgique, en tant qu'œuvre du Christ prêtre et de son Corps qui est l'Eglise, est l'action sacrée par excellence, dont nulle autre action de l'Eglise n'égale l'efficacité au même titre et au même degré" (Sacrosanctum Concilium, n. 7). D'une certaine manière, elle est une "liturgie céleste", anticipation du banquet dans le Royaume éternel, annonçant la mort et la résurrection du Christ, jusqu'à ce qu'il vienne (cf. 1 Co 11, 26).

Pour que jamais le peuple de Dieu ne manque de ministres pour lui donner le Corps du Christ, il nous faut demander au Seigneur de faire à son Eglise le don de nouveaux prêtres.
Je vous invite aussi à transmettre l'appel au sacerdoce aux jeunes garçons, pour qu'ils acceptent avec joie et sans peur de répondre au Christ. Ils ne seront pas déçus. Que les familles soient le lieu primordial et le berceau des vocations.

 

Lire le texte intégral de l'homélie du Pape Benoît XVI

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Publié par Matthieu BOUCART -
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