12 février 2012 7 12 /02 /février /2012 15:09

LE POINT (Existence de Dieu)Nous poursuivons notre critique du numéro spécial du Point consacré à l'existence de Dieu - publiée simultanément sur le blog Claude Tresmontant.

 

Le reportage se poursuit avec un article de Catherine Golliau, "Pourquoi Dieu est tendance"... La journaliste commence par dresser le constat d'un retour en force des religions – y compris parmi les personnalités du monde médiatique qui sont nombreuses aujourd'hui à faire leur "coming out" (sic). Ce "boom" religieux ne profite pas à une religion en particulier – mais semble un phénomène général, observé partout. Conclusion de la journaliste : "Dieu est partout, mais se pratique en kit"... Et de citer de philosophe canadien Charles Taylor : "Dans une société sécularisée, la foi, y compris pour le croyant le plus inébranlable, n'est qu'une possibilité parmi d'autres". S'ensuit une ode à la liberté : "Au grand supermarché des croyances, chacun choisit ce qu'il veut (...). A chacun son Dieu." La foi religieuse devient une manière de vivre la Liberté – une nouvelle modalité d'exercice de l'autonomie de l'individu, contre tous les systèmes qui voudraient l'enfermer dans un "moule" : "Le croyant moderne est individualiste. Et libre : les dogmes et les rituels se choisissent à la carte, voire sont ignorés. N'en déplaise à Benoît XVI, un catholique pratiquant peut accepter l'avortement et utiliser des capotes..."

 

Bien entendu, le journaliste ne s'embarrasse pas de détails, et s'abstient d'expliquer que la "capote" n'est pas proscrite de manière absolue et sans discernement dans tous les cas par l'Eglise, ni que le "catholique pratiquant" qui "accepte l'avortement" cesse, par le fait même, d'être catholique... Et l'on ne peut attendre d'un tel article "grand public" une réflexion de fond sur le péché de l'homme – et la division qui règne en lui, en sa condition présente, entre ce qu'il veut – et que sa raison lui commande – et ce qu'il fait – mû par ses passions mauvaises ; ni sur la miséricorde divine, qui est de toujours à toujours, et qui restaure en l'homme ce que le péché a brisé. Ce que Catherine Golliau cherche ici à démontrer, c'est que la religiosité humaine livrée à elle-même est une bonne chose – un excellent rempart contre tous les dogmatismes et tous les fanatismes... "Personne ne détient la vérité, dira plus loin le peintre Gérard Garouste. Dingue est celui qui dit 'Je l'ai trouvée'." C'est effectivement le message subliminal de l'ensemble du reportage. L'explosion tous azimut du sentiment religieux interdit de penser qu'il existe UNE vérité. Ce serait folie – et intolérance – que de le penser ; que de le professer. Comme l'affirme le rappeur musulman Abd Al Malik : "Il n'y a qu'un seul Dieu, bien qu'il y ait plusieurs religions. A chacun de choisir le véhicule qu'il considère lui correspondre pour aller vers Lui."

 

Catherine Golliau tempère, à la fin de son article, cette dernière appréciation dans ce qu'elle peut avoir de trop catégorique quant à l'affirmation de l'existence d'un Dieu unique. "Dans cette quête de Dieu qui affecte aujourd'hui nos sociétés, certains préfèrent au Dieu des religions constituées ce sentiment océanique (sic) qu'évoquait, dans les années 20, l'écrivain Romain Rolland - "le fait simple et direct de la sensation de l'éternel". Spiritualité diffuse et englobante, sans crédo ni livre sacré, mais qui assure à l'homme le sentiment rassurant que la vie a quand même un sens." Un parfait compromis, en somme, entre la croyance religieuse (dans ce qu'elle peut avoir de bon pour l'homme – des scientifiques en témoigneront plus loin) et l'athéisme (qui est la vérité présupposée, érigée... en dogme). "En ces années d'inquiétude où la crise, économique et morale, remet en question de nombreuses valeurs, où l'homme s'interroge sur son mode de vie, son rapport à la nature, mais aussi aux autres, la spiritualité revient en force et, contrairement à ce que certains redoutent, pas forcément munie d'un révolver. S'appelle-t-elle toujours Dieu? Là est la question." Une conclusion que l'on ne pourra s'empêcher de trouver très... maçonnique.

 

En lisant un tel article, on se prend à penser que le principal danger aujourd'hui n'est plus l'athéisme (qui est philosophiquement mort), mais l'explosion tous azimuts du sentiment religieux, avec les graves problèmes qu'elle engendre (phénomène des sectes, montée des fondamentalismes, essor des pratiques spirites et occultes...) Cela n'en rend que plus urgent la découverte, par le plus grand nombre, des oeuvres de Claude Tresmontant qui nous donnent l'antidote pour éviter de tomber du Charybde de l'athéisme au Sylla du relativisme religieux.

Partager cet article
Repost0
Publié par Matthieu BOUCART -
commenter cet article

commentaires

F

Voir mon blog(fermaton.over-blog.com),No-15, - THÉORÈME DE L'ATHÉE. - ATHÉISME ET MATHÉMATIQUES ?
Répondre

Présentation

  • : Totus Tuus
  • : A Jésus par Marie - Un site catholique pour apprendre à connaître et aimer Dieu de tout son coeur et de toute son intelligence.
  • La Lumière du Monde
  • Contact

Cher ami lecteur, tu es le e visiteur. La Paix soit avec toi. 

Ecouter un enseignement sur la foi catholique

Vous rendre sur le blog ami dédié à Claude Tresmontant

Visiteurs actuels